En Suède

En Suède

 

IX, 74

 

2158

 

Dans la cité de Fertsod homicide,

Fait et fait multe BÅ“uf arant ne macter,

Retours encores aux honneurs d'Artemide,

Et à Vulcan corps morts sépulturer.

 

Florent Arnaud a vu dans ce quatrain une persistance de la religion antique (Florent Arnaud, Le grand livre de l'Histoire du monde des hommes, Tome IX, 2012 - books.google.fr).

 

Birka

 

Birka est l'une des premières villes de Suède, active entre 750 et 950. Elle se trouvait sur l'île de Björkö, sur le lac Mälar (en suédois Mälaren), dans l'actuelle commune d'Ekerö à trente kilomètres à l'ouest de Stockholm. Le nom « Birka » est une latinisation (via Birca) de Björkö.

 

Les sources sont principalement archéologiques. Il n'y a aucun texte provenant de Birka. Les seules sources écrites sont la Vita Anskarii de Rimbert qui décrit les travaux missionnaires de Anschaire vers 830, et la Gesta Hammaburgensis Ecclesiae Pontificum d'Adam de Brême qui décrit l'archevêque Unni, mort à Birka en 936.

 

Fondé au milieu du VIIIe siècle, Birka est ainsi l'un des plus anciens établissements urbains de la Suède actuelle2 et l'un des plus importants pendant une partie de l'époque des Vikings. Elle est également le siège de la première congrégation chrétienne de Suède fondée par le moine Anschaire en 831. Elle a connu sa période la plus faste entre 800 et 950 environ, grâce à son port. Elle assure en  effet le lien en mer Baltique avec la route commerciale qui va en direction de l'Empire byzantin et le Califat abbasside, en passant par Ladoga et Novgorod. Elle est de ce fait une place tournante du commerce dans la mer Baltique et bien au-delà en Europe et en Asie Mineure (fr.wikipedia.org - Birka).

 

On compte aussi parmi les Saints du Nord un autre Olaüs, Roi de Suède. Il avait été converti par S. Anschaire, ainsi qu'il a été dit, sous le 3 Février, dans la vie de ce saint apôtre. Quelques-uns le regardent comme le fils de Biaern Jernside ou Rings, dont parle Adam de Brème. Mais l'opinion de Langenbeck est plus probable ; il le fait fils de Biaern Haugensen, qui envoya, en 829, une députation à l'Empereur Louis-le-Débonnaire, pour lui demander des apôtres du christianisme, et sous le règne duquel S. Anschaire entreprit en effet son premier voyage en Suède. Cet Olaüs de Suède serait donc le même que celui que ce Saint convertit à son second voyage. Olaüs régnait déjà alors sur le Gothland et la Suède proprement dite; chacun de ces pays avait sa constitution. Birka était situé dans le Gothland ; on ne dit pas dans quel lieu de la Suède proprement dite la seconde assemblée fut tenue.

 

Le Roi chrétien, fidèle à sa promesse, fit extirper tous les bois consacrés au culte des faux dieux; c'est pourquoi ou lui donna le surnom de Traetelga. Mais ceux qui ne voulurent pas embrasser le christianisme se fortifièrent avec plus d'opiniâtreté encore dans les erreurs du paganisme, et Olaüs ayant refusé, dans un temps de famine, de sacrifier aux idoles, et notamment à Othin, il leur fut lui-même sacrifié en expiation, à Birka, par les mains criminelles des révoltés (Jean Francois Godescard, Vies des pères, des martyrs et des autres principaux saints, Tome 11, 1830 - books.google.fr).

 

Il existe plusieurs lieux dits scandinaves du nom se rapprochant de Fertsod (Daniel Djurberg, Geografiskt lexicon öwer Skandinavien eller De förenade Rikena Swerige och Norige, 1818 - sv.wikisource.org).

 

Faresta : Ffarrasstadz 1535 ghj. - Ffaresta 1542 1544 1545 Farastad (h) 1546-1723 -stadt 1547 1550 -sta 1555 1714 Faresta 1559 1590 Farestad (h) 1570-1639 Färesta 1795-1879 jb Faresta 1961 jr. - Farestadh 1569 1599 si Faresta 1557 1558 (Torsten Bucht, Ortnammen I, Västernorrlands Län, 1972 - www.sprakochfolkminnen.se).

 

Le quartier de Farsta qui a été incorporé à la ville de Stockholm en 1912. Ce n'est cependant qu'à la fin des années 1950 que la construction d'immeubles d'habitation commence. Auparavant, on y trouvait uniquement des champs agricoles, des bois, quelques masures, le domaine de Hökarängen (fr.wikipedia.org - Farsta).

 

Bland historiska namn märks Farlasta (1384), Farlista (1441), Faresta (1477), Farestom (1484) och Pharesta (1486) (sv.wikipedia.org - Farsta).

 

Birka (Birca) est présentée comme une banlieue de l'ancienne ville de Sigtun (Sigtuna) : "Havnen Birka, som var Forstad og Havn for gamle Sigtun" (Peter Frederik Suhm, Historie af Danmark fra de aeldste Tider til Aar 1400., Volume 2, 1784 - books.google.fr, Heinrich Meidinger, Dictionnaire étymologique et comparatif des langues teuto-gothiques, 1833 - books.google.fr).

 

Mais aussi comme une "civitas".

 

Birka wird eine Stadt der Schweden genannt, und dass diese Stadt ganz und gar allen andern damaligen Städten glich, also ebenwohl aus einer eigentlichen Feste (civitas) und einem davor liegenden Flecken (suburbium) bestand, ersieht man aus der Erzählung Rembarts. Dieser berichtet nämlich, dass als die Stadt (vicus) Byrka in Schweden, wo viele reiche Kaufleute wohnten, plötzlich von den Dänen von der See aus überfallen worden, die Einwohner „ad civitatem quae iuxta (vicum) erat" geflohen seien, und dass darauf die Dänen sofort Anstalt gemacht "ad diripiendam urbem" (Georg Landaun, Die Territorien in Bezug auf ihre Bildung und ihre Entwicklung, 1854 - books.google.fr).

 

Rimbert appelé aussi Rembert ou Rambert (né vers 830 près du monastère de Torhout, mort le 11 juin 888 à Brême), était un homme d'Église, qui succéda à Anschaire de Brême à la tête de l'archevêché de Brême et de Hambourg le 3 février 865. ne parvient pas à poursuivre avec succès le travail de mission commencé par Anschaire au Danemark et en Suède, malgré les quelques voyages qu'il y fait. Il participe également au synode de Worms de 868 et à la diète de Francfort de 873. En revanche, il hérite en 888 des droits de battre monnaies et de gérer les douanes pour Brême et renforce ainsi considérablement les finances de l'archevêché. Il est l'auteur de la principale source concernant Anschaire de Brême, la Vita sancti Ansgari, écrite entre 870 et 880 (fr.wikipedia.org - Rimbert).

 

Les ouvrages d'Adam de Brême sont également très connus car on y trouve le premier témoignage écrit de la découverte par les Vikings du Vinland, c'est-à-dire vraisemblablement l'Amérique du Nord. Il est à noter que l'ouvrage ne fut connu au Moyen Âge que dans la région de Brême, ce qui limita la diffusion de cette découverte (fr.wikipedia.org - Adam de Brème).

 

C'est à la suite d'un meurtre que le père d'Eric le Rouge, Thorwald quitte la Norvège (région de Jaeren, au sud ouest) pour rejoindre l'Islande. Son fils sera banni d'Islande pour meurtre, et ira fonder la première colonie européenne au Groenland. Un de ses fils, Leifrs, serait le second Européen à découvrir les terres de ce qu'il appellera le Vinland (probablement Terre Neuve) ; une trentaine d'années après Bjarni Herjólfsson qui ne fit apparemment que les apercevoir (fr.wikipedia.org - Erik le Rouge).

 

Artemis par les Amazones

 

Les Scandinaves avaient déjà, par leurs pirateries, attiré sur eux l'attention et les craintes des peuples qui les entouraient, quand deux hardis voyageurs apportèrent au roi Alfred le Grand, qui les a conservés dans sa traduction de Paul Orose, les premiers renseignements que nous possédions sur la vie intérieure de leurs tribus sédentaires. Other vivait en Norvége au IXe siècle, sous le règne de Harald Harfager. Il dit au roi qu'il avait habité la province de Nordland, appelée alors Halgoland, à l'extrémité septentrionale de la Norvége, en face de la mer occidentale, et bornée au nord par une terre déserte que parcouraient seulement quelques Finnois pour chasser en été, pour pêcher en hiver. Other, dit le roi, était fort riche; il possédait six cents daims, outre six rennes apprivoisés, fort précieuse ressource pour les Finnois, qui s'emparent avec ces animaux de beaucoup de rennes sauvages. Other était un des hommes les plus considérables du pays; pourtant il n'avait pas plus de vingt bÅ“ufs, autant de moutons et de porcs et plusieurs chevaux pour labourer la terre. Il s'était beaucoup livré à la pêche ; il avait pris en un jour jusqu'à soixante baleines, dont quelques-unes avaient cinquante coudées. Un certain nombre de Finnois, ses vassaux, lui payaient tribut selon leur richesse ; ils lui remettaient généralement quinze peaux de martre ou de loutre, cinq rennes, une pelisse de peau d'ours, des plumes d'oiseaux, une baleine et deux câbles de cent vingt brasses faits avec du cuir de baleine. Other avait doublé le cap Nord, et la pêche des vaches marines l'avait conduit jusqu'à la côte de Biarmie, qui répond à la province russe d'Arkhangel ; il décrit la Norvége, la Suède, et le Queenland ou l'Ost-Bothnie; il parle d'un port de SciringeasHeal au sujet duquel les commentateurs ne sont pas d'accord; il raconte ensuite son voyage à HÅ“thum, qui paraît être le pays de Slesvig. Dans le même ouvrage, le roi Alfred mentionne les voyages d'un autre navigateur nommé Wulfstan, qui alla d'Édabia, dans le Slesvig, à Truse, près d'Elbing. D'après les itinéraires de ces deux voyageurs, le nord de l'Europe était divisé en sept pays : la Suède, la Gothie , le Danemark, la Norvége, la Biarmie, sur la mer Blanche, le Finmark ou Laponie (la Finlande n'est pas connue avant le xII° siècle), enfin le Queenland, sur le golfe de Bothnie, contrée que nous nommons aujourd'hui Nordland et Ost-Bothnie, et qui passait alors pour être habitée par des Amazones (A. Geffroy, Histoire des Etats Scandinaves (Suède, Norvége, Danemark), 1851 - books.google.fr).

 

On ne sait pas plus d'où vient le nom de Quenes, que l'on ne connaît l'origine des noms de Lapons et de Finois ; mais tous sont anciens. Les plus vieilles chroniques d'Islande parlent des Quenes, et du pays des Quenes (Quenland): L'Eigla en détermine même positivement la situation : « Ã  l'est du Nummedal (près de Drontheim) est le Jemteland, dit cette chronique ; et en allant à l'est le Helsingeland, le Quenland, la Finlande, et enfin la Carélie. Â» On entendait apparemment, par cette dénomination, la plus grande partie de la Finlande actuelle; c'est ce que Schioening et Bayer ont indiqué sur leurs cartes. Ce nom disparut vers le milieu du douzième siècle, après que le roi St-Eric eut subjugué cette contrée, et l'on ne connut plus en Suède que le nom général de Finlande et de Finois. Adam de Brême, le plus ancien géographe du Nord, avait entendu parler de ce pays, mais ne connaissant pas les écrivains islandais, le nom l'induisit en erreur. Il fit du Quenland, le Quinland, ou pays des femmes, et plaça dans ces régions septentrionales un pays des Amazones auquel les écrivains nationaux n'avaient jamais songé. Rudbeck et ses disciples saisirent avidement cette idée, et attribuèrent à ces Amazones tout ce que les auteurs grecs en rapportent; opinion fabuleuse que Schioening n'a pu parvenir à détruire entièrement par son excellent mémoire sur la géographie ancienne du Nord. Un érudit a voulu prouver, récemment, que les Amazones avaient vécu dans la province suédoise de Nordland, et non en Ostrobotnie, comme d'autres l'avaient prétendu. L'on regrette de rencontrer ces chimères dans des livres d'ailleurs estimables et instructifs (Léopold von Buch, Voyage en Norvège et en Laponie, fait dans les années 1806, 1807 et 1808, Tome 1, 1816 - books.google.fr).

 

Ephèse, dont les Amazones se seraient emparé après en avoir chassé quelques grecs qui tentaient d'y établir une colonie, est également devenue célèbre pour d'autres raisons. Les Amazones y auraient construit, dans le bois d'Otygie, construit, dans le bois d'Otygie, un temple d'Artémis qui devait devenir plus tard l'une des sept merveilles du monde. L'acte fondateur est évoqué par Callimaque dans son Hymne à Artémis. [...] Par la suite, conformément à l'un des possibles étymologiques rattaché à leur nom, les Amazones deviennent les prêtresses de l'Artémis d'Ephèse (et peut-être n'ont-elles jamais été autre chose, selon certains) pour lui vouer un culte sans doute sanglant. On lui sacrifiait au moins des taureaux (d'où l'épithète d'Artémis Tauropole) (Alain Bertrand, L'Archémythe des Amazones, 2014 - books.google.fr).

 

Vulcain : dieu du feu

 

Les pratiques funéraires présentent une grande diversité, tant régionale que sociale. La crémation et l'inhumation coexistaient au Danemark, en Norvège, dans le Sud de la Suède et sur l'île de Gotland (bien que la seconde fût plus répandue dans ces régions) alors qu'une bonne partie de la Suède resta attachée à l'incinération jusqu'à la fin de la période viking (Pierre Bauduin, Les Vikings: «Que sais-je ?» n° 1188, 2018 - books.google.fr).

 

"ne macter" : ne pas sacrifier

 

"macter" : latin honorer, ou sacrifier (Gaffiot).

 

Tandis qu'il existe des termes particuliers pour désigner le mouton sacrificiel (gotique sauths), le verrat du sacrifice (norrois sonargoltr ?), le taureau sacrificiel ou sacré (norrois blotnaut), la philologie n'en a pas trouvé trace pour le cheval (Marc-André Wagner, Le cheval dans les croyances germaniques: paganisme, christianisme et traditions, 2005 - books.google.fr).

 

Pareillement, je traduis blôtnaut (où blôt = sacrifice, et naut = bœuf, bétail) par bœuf sacrificiel, mais on pourrait aussi bien dire « bœuf sacré » (Régis Boyer, Les sagas miniatures: Üñttir, 1999 - books.google.fr).

 

Le roi Olaüs, visité par Anschaire, mort martyr à Birka, refusa de sacrifier aux dieux, et donc de sacrifier du bétail plus propre à labourer ("arer", participe présent "arant" : labourer du latin arare) (Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye, Dictionnaire historique de l'ancien langage françois, AP - BIC, Volume 2, 1876 - books.google.fr).

 

Dans les régions montagneuses enclavées, les communautés villageoises continuent en effet à sacrifier à leurs dieux des animaux (chevaux, porcs ou bœufs) et à en consommer la chair pendant de longs banquets. De même des formes de divination et de sorcellerie perdurent, pratiquées par des femmes, les völva, qui occupent un rôle éminent dans la société nordique. [...] L'ensemble de la Scandinavie n'est véritablement christianisé qu'à partir du XIIIe siècle (Bescherelle Chronologie de l'histoire des religions: de la Préhistoire à nos jours, 2018 - books.google.fr).

 

En Suède, la plus ancienne industrialisation (XIIe s. haut fourneau, énergie hydraulique) a utilisé de nombreux bœufs, dont l'exportation était interdite (Revue archéologique, 1997 - books.google.fr).

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