Relocalisation beaujolaise IX,
20 2118 De nuict viendra par la forest de Reines Deux pars voltorte Herne la pierre blanche, Le moyne noir en gris dedans Varennes, Esleu cap. cause tempeste feu sang tranche. Tout au long de la Loire s'étendent les Varennes d'Onzain (encore en Blésois), de Tours, de Langeais et de Bourgueil. Nature du sol, climat, présence du fleuve, industrie de l'homme, tout est réuni pour faire de ces Varennes de petits paradis maraîchers, horticoles et vignerons dont les châteaux d'Amboise, de Villandry et de Langeais rehaussent encore le charme (Didier Cornaille, Petits Pays de France : Paysages - origines - traditions, 2018 - books.google.fr). Louise de Savoie notait dans son Journal : «L'an 1522, mon fils et moi commençâmes par la grâce du Saint-Esprit à connaître les hypocrites blancs, gris, enfumés, de toutes couleurs, desquels Dieu, par sa clémence et bonté infinie, nous veuille préserver et deffendre; car si Jésus-Christ n'est menteur, il n'est point de plus dangereuse génération en toute nature humaine». La liste chromatique établie par la mère de François Ier - du noir au blanc, en passant par le gris, leur couleur caractéristique - désignait les réformés qui étaient recrutés surtout parmi les moines à la bure grise, d'où le nom de «moines en gris» donné aux protestants français. Au reste, on accordait au «gris» plus de vertu morale qu'au noir des prêtres catholiques. Calvin considérait que le religieux qui troquait le froc noir pour la bure grise dénonçait par ce geste l'hypocrisie romaine. Ce n'était pas toujours vrai. En effet, ces «moines en gris» désertaient l'Église catholique pour des raisons plutôt frivoles : goût pour la vie séculière, voire même pour la débauche. Marguerite de Navarre décrivit dans plusieurs nouvelles de de l'Heptaméron les mœurs relâchées de ces moines dont le «protestantisme» n'avait rien de vertueux. A force de vouloir se libérer de la hiérarchie catholique, ils tombèrent dans le péché de luxure (Louis Schlosser, La vie de Nostradamus, 1985 - books.google.fr, Michel Pastoureau, L'Eglise et la couleur, Actualité de l'histoire à l'Ecole des chartes, 1989 - books.google.fr). Paradoxalement, une longue tradition relie la couleur noire à la vertu et à une forme de rigorisme. À la sortie du Moyen Âge, une révolution culturelle met à l'honneur le noir : c'est l'extraordinaire invention de l'imprimerie. Livres et gravures déterminent chez les lettrés un imaginaire en noir et blanc, même si les enluminures peuvent rehausser les ouvrages les plus précieux. Au même moment ou presque émerge une nouvelle rigueur morale chrétienne, celle de la Réforme, initiée par Luther et Calvin. Toute la symbolique de la religion protestante se construit autour du blanc, du noir et du gris. Les autres couleurs, en particulier le rouge, trop sensuel, se retrouvent bannies. La morale empreinte d'austérité se complaît dans les couleurs sombres (Yann Caudal, Nicole Masson, Le langage secret des couleurs, 2022 - books.google.fr). Cf. le "bitumen" (que remplace "régiment" dans certaines éditions ce qui change tout) du quatrain IX, 29 et le vitriol pour les encres d'imprimerie. Le Beaujolais, au XVe et XVIe s., possédait de nombreuses mines. Claude Paradin rédigea un rapport sur ces mines, conservé à la Bibliothèque Nationale, Fonds français 4600, fol. 53 à 57; attribué à G. Paradin,
M. Audin l'a rendu à son frère Claude (M. Audin, Le chapitre de Beaujeu, III, pp. 208-210)
(Mathieu MĂ©ras, Le journal de Guillaume Paradin, ou, La vie en Beaujolais au temps de la Renaissance (vers 1510-1589), 1986
- books.google.fr). LĂ©gende de Nostradamus
"Reine" : Reins
Le Rhins est appelée le Rahins dans les cartes de Cassini
(M. de Tardy, Mémoires, Volume 2, Académie d'agriculture de France, 1824
- books.google.fr). Autre "Varennes"
Une troupe de Huguenots, forte de près de cent chevaux, qui, venue de Lyon en 1562 ou 1563, du temps de M. de Soubise, pour aller piller en Beaujolais les maisons des gentilshommes, sort de Belleville de grand
matin, gagne le carrefour de La Pierre, et là , tournant à gauche et franchissant le gué de l’Ardière, se porte sur Varennes où elle entre les armes à la main. La dame du château était alors Jeanne Mitte de
Chevrières, veuve de messire Philibert de Nagu, chevalier, seigneur de Varennes et de Laye en Beaujolais et de Lurcy en Dombes, qu'elle avait épousé le 13 mai 1542. Surprise par l'irruption de ces soudards, Mme de
Nagu parvint cependant à s'échapper sous les habits d'une servante; mais son beau-frère, Pierre de Nagu de Varennes, qui était chanoine et comte de Lyon, fut moins heureux. Fait prisonnier pendant le pillage du
hâteau, il se vit bientĂ´t dĂ©pouillĂ© de tout et jetĂ© sur un mauvais cheval, avec quelques misĂ©rables haillons pour se couvrir. Ce fut en ce triste Ă©quipage, au milieu d'outrages de toute sorte, qu'il fut emmenĂ© Ă
Belleville, puis à Lyon, où il demeura captif plusieurs semaines. Sa délivrance ne fut obtenue qu’à prix d'or et grâce à son frère le commandeur des Eschelles qui déboursa pour cela 200 écus de rançon
(Georges Poidebard, Le château de la Pierre en Beaujolais et ses anciens possesseurs, 1895
- books.google.fr). Louis de Montpensier
Louis II de Bourbon, comte, puis duc de Montpensier, capitaine français, né le 10 juin 1513, à Moulins, mort le 23 septembre 1582, à Champigny, en Touraine. Par son père Louis
Ier, prince de La-Roche-sur-Yon, il se rattachait à la branche des Bourbon-Vendôme, et pat sa mère, Louise, il était neveu du connétable de Bourbon et petit-fils de Gilbert de Montpensier. Le roi lui restitua, en 1538, le
comté de Montpensier avec quelques seigneuries, à la condition d'abandonner toutes prétentions au reste des biens de la maison de Bourbon, qui avaient fait retour à la couronne, et en 1539 il fut créé duc et pair. Malgré ses
belles qualités, il fut à peu près laissé sans emploi sous les règnes de François Ier et de Henri II. Il prit part comme volontaire au siége de Boulogne ainsi qu'à la bataille de Saint-Quentin, où il demeura prisonnier.
Grâce au crédit que sa femme s'était acquis sur l'esprit de Catherine de Médicis, il rentra en possession, par provisions du 27 novembre 1560, du Beaujolais, du dauphiné d'Auvergne et de la terre de Dombes; en
1561, il fut pourvu du gouvernement général de la Touraine, de l'Anjou et du Maine, dont il se démit presque aussitôt en faveur de son fils. Après s'être montré favorable à la réforme, il fit, dès la première
guerre, oublier sa modération passée par d'épouvantables rigueurs. «Quand il prenait les hérétiques par composition, dit Brantôme, il ne la leur tenait nullement, disant qu'à un hérétique on n'était point obligé de
garder sa foi.» Il rĂ©duisit successivement Blois, Tours, Angers, Bourges et Saintes, mit garnison dans La Rochelle et s'empara de l'Ă®le d'OlĂ©ron. En 1568, il commanda l'armĂ©e de Guienne et du Poitou, dĂ©fit Ă
Messignac les capitaines de Mouvans et de Gourdes, et joignit ensuite le duc d'Anjou. A Jarnac et à Montcontour, il commença l'attaque, et déploya la plus grande valeur. A la fin de 1569, il se démit du
gouvernement du Dauphiné, qu'il occupait depuis deux ans pour prendre possession de celui de Bretagne. Mis par Charles IX dans le secret du massacre de la Saint-Barthélemy, il se mêla aux tueurs avec le duc de
Nevers, son gendre, criant partout qu'il fallait écraser les huguenots jusqu'au dernier. De 1574 à 1576, il opéra encore dans le Poitou et la Saintonge, assista à la première assemblée des états de Blois, et
contribua à la conclusion de la paix donnée en 1577 à Poitiers. Il mourut à l'âge de soixante-neuf ans, laissant la réputation d'un des plus braves capitaines de son temps et du plus riche seigneur du royaume après
en avoir été, dans sa jeunesse, le plus pauvre. Il se maria deux fois, et eut de Jacqueline de Longwic, fervente protestante, morte en 1561, un fils et quatre filles, entre autres Charlotte, qui épousa Guillaume,
comte de Nassau. Sa seconde femme, Catherine de Lorraine, sœur du Balafré et de Mayenne, ne lui donna point de postérité
(Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Tome 36 : Mon-Mur, 1861
- books.google.fr). Louis de Montpensier et le Maine
Lors des guerres de Religion, la présence dans le Maine d'une armée royale destinée à faire obstacle à la jonction des protestants de Normandie avec ceux du Vendômois, domaine
de Henri de Navarre, engagea le pouvoir royal à veiller à la fidélité du gouverneur du Maine. Parmi les gouverneurs on compte Louis de Bourbon-Montpensier, août 1560, groupant en un seul gouvernement l'Anjou, Maine,
Touraine, Blaisois, Perche, Loudunais, et comté de Laval. François de Bourbon-Montpensier (30 septembre 1569), dauphin d'Auvergne...
Jean de Boisjourdan (Bouère) né en 1509, soldat ayant servi sous les ordres du maréchal de Vieilleville, rentré dans la région en 1559, fut l'un des capitaines protestants qui s'emparèrent du Mans en avril
1562, puis il se mit en intelligence avec l'évêque et fut l'une des causes de la défection des huguenots. Le 9 août, il reçut du duc de Montpensier la charge de recruter une troupe de cent arquebusiers à cheval
pour courir sus aux rebelles, ses anciens camarades. Il n'y épargna pas son zèle; dès le 3 novembre, il reprit Mamers sur les huguenots qui avaient pris part au pillage du Mans. Les protestants l'ont accusé
d'avoir jeté une cinquantaine de calvinistes dans ses étangs, et fait assassiner Jean de la Noue en plein marché de Bouère puis, dans des conditions atroces, les deux enfants du receveur de Lassay.
Le 19 décembre 1567, il fut nommé gouverneur du château et ville de Sablé où il termina sa carrière, en 1577. Il fut surpassé par Jehan de Champagne, seigneur de Pescheseul (Parcé)
(André Bouton, Le Maine, Tome 2 : XIVe XVe et XVIe siecles, 1970
- books.google.fr). De M. Octave PARISOT, on a une pièce sur parchemin qui est un certificat par lequel Louis de Bourbon, duc de Montpensier, gouverneur des pays d'Anjou, Touraine et le Maine,
ayant rassemblé un grand nombre de gentilshommes pour réprimer les troubles religieux qui venaient d'éclater, exempte néanmoins du service de l'arrière-ban Ennery Bodin, seigneur de la Massonnière au Maine, à cause de sa
grande vieillesse et aussi en raison de ce que ledit gouverneur a et retient auprès de lui Loys Bodin au lieu et place de son père (Angers, 25 mai 1562) Signé de la propre main de LOUIS DE BOURBON
(Bulletin de la Société Archéologique, Scientifique et Littéraire du Vendômois, Volume 8, 1869
- books.google.fr). Le PrieurĂ© de Sainte-Catherine de Varennes-l'Enfant (Mayenne, canton de Meslay, commune d'Épineu-le-SĂ©guin) a Ă©tĂ© fondĂ© en 1209 par Foulques L'Enfant en le rattachant Ă
Château-l'Hermitage suivant la règle des Augustins. À l'extinction du prieuré-cure, la chapelle devient chapelle seigneuriale. Pierre Courapied est prieur, déclaré incapable, pour avoir déserté le couvent
de Château-l'Hermitage, en 1574
(fr.wikipedia.org - Prieuré Sainte-Catherine de Varennes-l'Enfant). Les femmes, mineurs et protestants, étaient des personnes «incapables» juridiquement de posséder des bénéfices ecclésiastiques exigeant la tonsure
(Sophie Hasquenoph, Histoire des ordres et congrégations religieuses en France du Moyen Âge à nos jours, 2013
- books.google.fr). Innocent IV, voyant que les Augustins avoient, les uns des habits blancs, et les autres, des noirs Ă grandes manches, ceints de larges courroies de cuir avec de grosses boucles;
qu'ils portoient en leurs mains des bâtons de cinq palmes de long; ordonna, pour garder l'uniformité, qu'ils seroient tous vêtus de noir, enjoignant à tous ceux qui avoient des habits blancs de les quitter dans la fête de la
Toussaint, sous peine d'excommunication. Il les exempta aussi de porter le bâton. Dans cette bulle, les Guillemins sont mentionnés et compris avec les Augustins. L'habillement moderne des Augustins consistoit en une robe et un
scapulaire blanc, avec un chapelet à la ceinture, quand ils étoient dans leur maison. Quand ils sortoient, ils mettoient une espèce de coule noire très-ample, et un grand capuce rond
par-devant et pointu par-derrière, tombant jusqu'à la ceinture qui étoit de cuir noir
(Aubin Louis Millin, Antiquités nationales, Tome 3, 1791
- books.google.fr). "Reynes" : il existe un forêt de Réno-Valdieu près de Mortagne au Perche dont Montpensier était gouverneur
(Gilles Bry, Histoire des pays et comté du Perche et duche d'Alençon, 1620
- books.google.fr). Saint Mard de Réno est noté "Sancti Medardi de Renoto" sur un parchemin conservé à la bibliothèque de l'Arsenal
(Henry Marie Radegonde Martin, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de l'Arsenal: Catalogue. 1885-92, Tome 1, 1885
- books.google.fr). Renay, Reneium, Regneium, Renotus, etc., Renay, canton de Selommes (Loir et Cher)
(Charles MĂ©tais, Chartes vendĂ´moises, 1910
- books.google.fr,
Charles Métais, Cartulaire de l'abbaye cardinale de la Trinité de Vendôme, Tome 5, 1897
- books.google.fr). ROUTE DE RENNES par Sèvres, Versailles, Dreux, Mortagne, Alençon, Mayenne, [Vautorte, Ernée] Fougères. Distance de Paris : 347 kilomètres
(Itinéraire géographique et descriptif de la France: nouveau guide complet du voyageur, 1843
- books.google.fr). Dans le Maine, la coutume accordait le tiers des bois aux usagers, le seigneur en conservant les deux tiers libres de toute entrave, ce qui lui permit d'en tirer un revenu
régulier par une exploitation réglée. Tandis que sur le sol abandonné aux usagers la dent des ruminants empêcha la forêt de se reconstituer; ce fut l'origine de nombreux communaux soumis à la pâture collective. [...]
Un arrêt célèbre de la Table de Marbre fut prononcé le 14 juillet 1556 au profit du duc de Guise, marquis de Mayenne, aux dépens des nombreux usagers de la forêt de Mayenne : onze seigneurs laïques,
3 couvents, 1 prieuré et les «fourmentiers», ou redevables de rentes en froment des paroisses de Placé, Saint-Georges-Buttavent, Châtillon-sous-Colmont, Vautorte, Géhard et la Bigottière
(André Bouton, Le Maine, Tome 2 : XIVe XVe et XVIe siecles, 1970
- books.google.fr). En 1504 un document officiel, provenant de la Chambre des comptes de Moulins, indique expressément que la mine depuis longtemps chôme sans profit, au point qu'un Italien qui
s'en dit l'inventeur et «qui set l'art de fere ledit vitriol» Me Antoine Gastard, s'adresse à la dame de Beaujeu pour se la faire concéder conjointement à Guillaume Barjot. En fait,
Antoine n'est autre que le curé, spécialiste de la technique du vitriol, qui s'était autrefois associé avec Haudry, et son nouveau partenaire est le fils de l'ancien associé de ce même Baudet.
La Chambre des comptes finit par accéder à leur requête et le bail leur fut consenti aux conditions qu'ils avaient proposées, soit un versement d'un dixième de la production pendant dix ans
et deux dixièmes les dix années suivantes. Contrat et comptes nous sont conservés et nous les étudierons plus loin. Ces comptes ne commençant qu'en avril 1507, nous pensons qu'il fallut deux
ans pour remettre les mines en état. Les mines de vitriol de Claveisolles demeurèrent demeurèrent en exploitation aux XVIe et XVIIe. En 1559, elles étaient accensées à Antoine Bernard qui reconstruisit
un martinet et avait sur place un facteur allemand. En 1565, Charles IX confirmait par lettres patentes en faveur du duc de Montpensier le don du dixième que Louis XI avait octroyé à Jean II et
que Charles VIII en 1493 et 1497 avait déjà confirmé pour la dame de Beaujeu. Cela n'empêcha pas par la suite le commissaire des mines de Beaujolais, Lyonnais et Forez, Villeréal, de procéder
à la levée de ce droit en 1609, avec l'accord du surintendant Beaulieu, Henri IV accordant à la duchesse de Montpensier main-levée des sommes induement perçues.
Les mines étaient en 1592, 1601 et 1606 accensées à un Allemand de Lyon, Sébastien ou Tobias Hyeberlin ou Hernelin, nouvel entrepreneur des mines et dont la cense avait été doublée en 1601,
preuve d'un nouveau développement de la production, il demanda au Conseil du roi qu'on interdise aux Lyonnais de se servir de couperose étrangère. Nous ignorons le sort de cette requête que le Conseil d'Etat
renvoya aux Trésoriers de France et à la municipalité de Lyon. Il semble que les années suivantes les mines de vitriol passèrent directement sous le contrôle de l'administration
royale, car en 1619 le grand-maître, surintendant et général réformateur des mines et minières, Ruzé d'Effiat, donnait commission à son lieutenant particulier, Alexandre Garnier des Garets,
pour qu'il fasse exploiter par lui et ses commis toutes les mines du Beaujolais, y compris celles de vitriol
(R.-H. Bautier, La mine de Valtorte 1469-1515, Actes du 98e Congrès national des sociétés savantes: Section de philologie et d'histoire jusquá` 1610, 1973
- books.google.fr). Vers 1450, d'après Paradin, on travaillait déjà à ces mines, qui renfermaient «force vitriol, argent, plomb, cuivre et soufre.» Les ducs du Bourbonnais y
prenaient certains droits comme barons du pays. Dans le dix-septième siècle, les travaux y furent interrompus, et, d'après les Mémoires des intendants, la cause de l'abandon devait être attribuée à la
mésintelligence des entrepreneurs, à la rareté des gros bois nécessaires au boisage, à la difficulté des transports, à la rudesse extrême du pays. Des travaux y ont été faits dans ces dernières années
sans qu'ils aient été poursuivis
(Alfred Caillaux, Tableau général et description des mines métalliques et des combustibles minéraux de la France, 1875
- books.google.fr). "Deux pars" : transport
"pierre blanche"
Atramentum, en françois, Encre, est une espêce de teinture ordinairement noire, mais quelquefois d'une autre couleur, comme rouge, verte bleue, jaune, dont on se
sert pour écrire avec la plume, ou pour imprimer sur le papier; il y en a de plusieurs espèces
(Nicolas LĂ©mery, Dictionnaire universel des drogues simples, 1748
- books.google.fr). Cf. le quatrain IX, 29 - Bretagne et Forez - 2124-2125 pour le "bitumen"
qui chez les Romains est un goudron fait avec de l'écorce de bouleaux calcinée (cf. le gaulois "betulla" : bouleau) (Gaffiot).
L’encre métallo-gallique est faite à partir d’extraits végétaux auxquels on ajoute un sel métallique (sulfate de cuivre ou de fer), ce qui provoque un précipité
noir auquel on ajoute un liant pour le rendre plus visqueux (gomme arabique). CUPRIACENSIS AGER et Reno/"Reine"
Cet AGER est mentionné dans le cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon, à l'occasion d'une donation faite à cette église, sous l'épiscopat de Gontard, qui occupa le siége de Mâcon
de l'an 879 à l'an 884, par Berninius et Ado. La donation comprend : «quasdam res proprietatis... quæ sunt sitæ in pago Tolvendonense, in agro Cupriacense, in loco qui vocatur Leodretico; habent
fines... a mane Reno fluvio, a medio die guttula quæ de Barbariaco pergit in Reno, a circio guttula quæ de Croso valla pergit in Reno.» En récompense, l'évêque permit à Ado de construire une chapelle sur
cette propriété, à la condition qu'elle appartiendrait, ainsi que toutes ses dépendances, à Saint-Vincent. Cette donation, ainsi qu'on le verra ailleurs, fut l'origine de la paroisse de Saint-Vincent-de-Rhins,
dont le territoire dépendait alors de la paroisse de Saint-Bonnet-de-Troncy. (Voyez à l'article Aubliacensis ager.) Lendreticus paraît être, en effet, l'ancien nom de Saint-Vincent-de-Rhins, qui doit son
surnom à la petite rivière qui le traverse, le Reno de la charte; au midi et sur la rive orientale du Rhins on trouve, une autre petite rivière (guttula), qui passe à Barbereis, et au nord, sur la rive
occidentale du Rhins, une autre petite rivière appelée la Goutte-Noire, qui rappelle peut-être celle venant de Croso Valla. En tout cas, le chef-lieu de l'ager Cupriacensis ne me semble pas pouvoir être autre
que Cublize, au midi de SaintVincent-de-Rhins, et sur le Rhins même. (Voyez aux articles Aibliacensis et Aubliacensis ager des détails essentiels, qui semblent prouver que cet ager comprenait à la fois les
paroisses de Cublize, de Saint-Vincent-de-Rhins, de Saint-Bonnet-de-Troncy, de Mardore, de Marnand, de Cours, etc.).
M. Ragut pense que l'ager Cupriacensis pourrait avoir tiré son nom d'une très-ancienne mine de cuivre, abandonnée depuis longtemps, et qui se trouve
au pied de la montagne de Subran, dans la commune de Claveysolles
(Auguste Bernard, Collection de documents inédits sur l'histoire de France: Cartulaire de l'abbaye de Savigny suivi du petit cartulaire de l'abbaye d'Ainay 1853
- books.google.fr). "tempeste" : le Baron des Adrets
Jacques d'Albon de Saint-André, né en 1512 au château de Saint-André-d'Apchon, en Roannais, et mort le 19 décembre 1562 à la bataille de Dreux, est un
maréchal de France, qui se distingue dans les guerres contre les Espagnols et les guerres de religion
(fr.wikipedia.org - Jacques d'Albon de Saint-André). C'était en 1562. Le baron des Adrets, après avoir (massacré la garnison de Pierrelatte qui avait refusé de se rendre, reçut les soumissions de Bollène et
de Pont-St-Esprit, reprit Grenoble Ă Maugiron, et dirigea toutes ses forces sur Lyon.
Après le massacre de Wassy, le parti protestant lyonnais fait appel aux troupes armées dauphinoises de François de Beaumont, Baron des Adrets (1512-1587), récemment converti
au protestantisme, pour assurer le contrôle de la cité. Dans la nuit du mercredi 29 au jeudi 30 avril 1562 (ou du 30 avril au 1er mai), l’Hôtel de ville est pris d’assaut, et sont occupées la place du Change et la rue Saint-Jean; le
lieutenant-général du Roi doit s’enfuir ainsi que plusieurs seigneurs catholiques et les chanoines (les comtes) de Saint-Jean de Lyon. Le cardinal de Tournon, archevêque de Lyon était mort, une semaine avant,
le 22 avril 1562 Des Adrets établit pour gouverneur Félix Bourjac, sénéchal du Valentinois et du Diois (en juin). Il entreprit, du 1er au 11 juillet, la conquête du Forez et du Beaujolais
(Joseph-Etienne Minjollat de la Porte, Histoire de l'Aubépin en Jarez (Forez) aujourd'hui paroisse de l'Aubépin, diocèse de Lyon, 1874 - books.google.fr,
museedudiocesedelyon.com,
Joseph Etienne Minjollat de la Porte, Histoire de l'Aubépin en Jarez (Forez) aujourd'hui paroisse de l'Aubépin, diocèse de Lyon, 1874
- books.google.fr). Le Forez ("forest" ?) avait été l'apanage de la reine-mère Louis de Savoie qui le transmit à son fils François (Ier) en 1530. L'idée de gouvernement féminin dans L'Astrée fut-elle suggérée à l'esprit d'Honoré par l'état présent des choses. A l'époque où il écrivait, il y avait près d'un siècle
que la province du Forez faisait partie du douaire des reines de France, et longtemps auparavant il avait formé l'apanage de quelques duchesses de Bourbon. Ces faits sont de ceux que les traditions se plaisent à embellir. [...]
L'origine de cet établissement est, comme presque toutes les origines, assez douteuse, et se fonde sur deux versions principales qui la font émaner, l'une de la déesse Diane, l'autre de Galathée, femme d'Hercule
(M. Bernard, Les d'Urfé, souvenirs historiques et littéraires du Forez au XVIe et au XVIIe siècle, avec fac-similé, 1839
- books.google.fr). Cf. quatrain IX, 68 sur la bataille de Brignais de 1362 (deux siècles plus tôt) entre Tards-Venus et armée royale de Jean II le Bon.
Des deux branches des ducs de Bourbon, l'aînée s'éteignit, en 1527, dans la personne du connétable (Charles III), mort sans enfants; la cadette, issue de Jacques, fils puîné de Louis Ier,
premier duc de Bourbon, mort avec Pierre son fils aîné des suites de leurs blessures à la bataille de Brignais en 1362, se continua directement jusqu'à l'avénement de Henri IV. Le Chapitre de Lyon dispersé vit ses membres chercher un refuge dans les châteaux forts de ses domaines, s'apprêtant à soutenir les plus terribles assauts. De temps en temps
et avec les plus grandes précautions, ils se réunissaient pour les assemblées capitulaires et pourvoir ainsi aux besoins de l'Eglise de Lyon. Quant à l'abbaye d'Ainay, elle fut livrée par les hordes huguenotes au plus affreux
pillage. Plusieurs moines vinrent se réfugier dans la place-forte de Chazay et se hâtèrent d'y organiser une vigoureuse défense. Nuit et jour on veillait sur les murailles de la cité, qui placée aux portes
de Lyon était sans cesse menacée.
Enfin les catholiques s'entendent et se hâtent de s'organiser; on venait d'apprendre que le baron des Adrets, blessé dans une affaire, était couché sur un lit de douleur au
château de Pierre-Scize. Des émissaires sont envoyés dans nos campagnes et dans les montagnes du Lyonnais et du Beaujolais. Partout les catholiques se réunissent à la voix de leurs prêtres, ils s'arment et se groupent
autour de chefs habiles. Bientôt une armée de paysans du Forez et du Beaujolais s'avance en menaçant Lyon. L'Arbresle, Sain-Bel, l'abbaye de Savigny, les forteresses de Chazay et d'Anse s'étaient mises en état de défense,
ainsi que les châteaux de Varennes, de Châtillon, de Saint-Forgeux, de Vindry et de Tarare. La ville de Thizy était comme le quartier général du parti catholique
(L. Pagani, Histoire de Chazay-d'Azergues en Lyonnais, 1892
- books.google.fr). Capitaine Ă©lu
L'ancienne convocation des vassaux du roi, le ban et arrière-ban, a gardé son caractère spécial de charge imposée à un ordre, à un corps distinct de l'ensemble de la nation.
Mais elle a changé de but. Que représente-t-elle au milieu du XVIe siècle ? Les lettres de convocation du 16 janvier 1558 adressées au sénéchal Guillaume de Gadagne, baron de Lunel, seigneur de
Saint-Victor, conseiller du roi et gentilhomme ordinaire de sa chambre, vont nous l'apprendre. [...] Le 2 février 1558, Jean Bruyère crieur public accompagné de Balmont Bussières, trompette ordinaire de la
ville, proclamait la convocation en tous les carrefours de Lyon, tandis que Charles Dormant, sergent royal, entre le 16 et le et le 25, allait la publier Ă Anse, Charnay, Chastillon-d'Azergues, Chessy,
le Bois-d'Oingt, Saint-Clément-deValsonne, Valsonne, Charlieu, Régny, Tarare, L'Arbresle, Riverie, Saint-Symphorien-le-Châtel, Saint-Chamond, Rive-de-Giers, Condrieu et Sainte-Colombe. [...]
Comme, en définitive, il n'y eut personne qui servit personnellement, il n'y eut pas lieu à nomination d'un capitaine, d'un lieutenant et de trésoriers pour payer les remplaçants,
et encore moins à une montre en armes faite par le sénéchal ou ses commissaires, comme il y en eut une le 15 juillet 1545 à Charlieu. Jean du Peyrat, lieutenant général pour le roi en la sénéchaussée et
gouvernement de Lyonnais y avait commis Théode de Saint-Bonnet «capitaine dudit arrière-ban», Philibert Laye, seigneur de Messimy, François de Rébé et le seigneur la Condamine. Ce qu'ils firent en présence de
«Messire Ennemond de Néran, juge dud. Charlieu et substitut du procureur du roy en lad. séneschaussée de Lyon». De Saint-Bonnet dressa le procès-verbal.
Le compte qui fut rendu par de Rébé nous apprend que cette noble troupe se battit au camp devant Bologne, sous les ordres de Saint-Bonnet, capitaine élu par le Forez, de Varennes,
lieutenant élu par le Beaujolais, et d'Ars enseigne élu par le Lyonnais. Le sénéchal de Saint-André s'était contenté de mener la troupe des Lyonnais à Montbrison, où de Saint-Bonnet l'avait prise en charge et conduite pour la
montre à Charlieu, ville située au carrefour des trois provinces. D'autres lettres de convocation furent lancées en 1562, en 1587. Ce ne furent que de simples contributions en argent. En tous cas, aucun
document ne nous est resté, à Lyon, donnant un rôle nouveau et rapportant un procès-verbal de ces convocations. En tous cas, aucun document ne nous est resté, à Lyon, donnant un rôle nouveau
et rapportant un procès-verbal de ces convocations. D'ailleurs, la noblesse de race sert ordinairement aux armées, et en Lyonnais, elle est peu nombreuse. Les seuls membres de cet ordre privilégié qui aient
une influence réelle dans le pays et puissent apporter une aide effective à la monarchie appartiennent à cet autre ordre privilégié, dont nous avons été obligé de joindre l'étude à la présente esquisse, le
clergé. C'est encore l'Église de Lyon qui représente la plus haute autorité féodale en la sénéchaussée de Lyonnais
(Maurice Pallasse, La sénéchaussée et le siège présidial de Lyon pendant les guerres de religion: essai sur l'évolution de l'administration royale en province au XVIe siècle, 1943
- books.google.fr). Cf. pour Charlieu encore le quatrain IX, 29 - Bretagne et Forez - 2124-2125.
Les seigneurs de Beaujeu ayant fait entourer de murs, sur la fin du XIe siècle, Villefranche, capitale du Beaujolais, avaient dès lors pourvu à sa défense et à sa garde;
des fausses portes, des ponts-levis, des herses, des meurtrières, rendaient alors difiicile l'entrée de la ville. Sur la fin du XIVe siècle, lorsque les canons furent en règne, on fit, aux tours, des
embrasures, elles étaient voûtées pour la plupart à double voûte, soit pour mettre l'artillerie, soit pour mettre le corps de garde; nous voyons qu'en 1436, les échevins avaient la liberté d'entreposer
leur artillerie dans la chambre au-dessus du bureau de l'hôpital suivant les mémoires qui nous sont restés du sr Favre du temps que le baron des Adrets détacha des troupes de Lyon pour assiéger et prendre
la ville, le sr Vaurion de Rébé commandait dans la ville; la ville fut prise par surprise, le 24 mai 1562, et les ennemis firent apporter les armes distribuées aux habitants à la maison de ville, où ils en
prirent, disent ces mémoires, ce qu'ils voulurent. Nous avons vu quelques baillis revêtus du titre de capitaine de la ville, ce posœ se donnait par le prince a des gens de condition versés dans le service
militaire
(J.G. Trolieur de la Vaupierre, Histoire du Beaujolais (1758), 1920
- books.google.fr). En 1557, Guillaume de Saint Point fut élu capitaine du ban et arrière-ban de la noblesse du bailliage de Mâcon, et en 1558 député nommé par la noblesse aux États du Mâconnais.
Le rôle qu'il joua dans les événements militaires dont notre pays fut le théâtre en 1562 est assez considérable. Au mois de juillet de cette année-là , "ses gens, qui se préparoient à faire le siège de
Belleville [en Beaujolais], et dont une partie bordoit la Saône pour empêcher qu'il ne vint aucun secours de Lyon et Mâcon, ayant surpris les bateaux qui portoient environ la valeur de 40.000 livres en argenterie,
s'en emparèrent pour en soudoyer les troupes, se saisirent des conducteurs de bateaux et les envoyèrent prisonniers à Dijon. Ce butin anima M. de Saint-Point pour s'en saisir d'un autre. Etant sorti de
Belleville pour aller ailleurs, deux compagnies de calvinistes, l'ayant appris, sortirent de Mâcon et se jetèrent à coup dans la place, dont ils se saisirent. M. de Saint-Point apprenant
cette nouvelle, vint avec 200 chevaux, 700 hommes de pieds et quelques fusiliers des communes voisines, pour la reprendre; mais il fut repoussé vigoureusement avec perte des siens ses gens convertirent
leur vengeance sur les bêtes à corne qu'ils trouvèrent dans les lieux circonvoisins" (Histoire des révolutions de Mâcon, 1760).
Le meilleur de sa célébrité lui vient encore des farces de Saint-Point, jeu qui consistait à noyer en Saône ses prisonniers huguenots et où il conviait en grande
pompe tous ses vassaux et amis
(LĂ©once Lex, Histoire de Saint-Point, 1898
- books.google.fr). Serrurier ne semble pas avoir été à Varennes avec Charvot auprès du chanoine Pierre Nagu de Varennes. Charvot revient à Quincié, qui est cependant proche
du château de Varennes, et c'est de là qu'ils partent à Villefranche
(Jean Tricou, Hippolyte d'Este et la régale de 1562, Cahiers d'histoire, Volume 4, 1959 - books.google.fr). «Grison, espion qu'on envoie ou aposte pour épier quelqu'un, ou découvrir quelque chose.» L'auteur du dictionnaire cite Baron pour illustrer sa définition
(Le Roux, Dictionnaire comique, 1718, p. 252). Les gens de la haute société faisaient prendre à leur valet une espèce d'uniforme gris quand ils étaient chargés de messages amoureux, afin que la couleur de leurs
habits ne puisse pas indiquer aux yeux de tous de quelle maison ils venaient
(Jeanne-Marie Hostiou, "Le Rendez-vous des Tuileries, ou Le Coquet trompé" (1685) de Michel Baron, 2013
- books.google.fr,
Philibert-Joseph Le Roux, Dictionnaire comique, satirique, 1718
- books.google.fr). Michel Boyron, dit Baron ou Le Baron, serait né vers 1650 et est mort en 1729.
Clément Marot notait dans un de ses chants le rôle d'espion que jouaient les religieux catholiques au service des armées :
L'ung en corbeau se vest pour triste signe. [Les Augustins, noirs au dehors, et peut-ĂŞtre mĂŞme au dedans]
L'aultre s'habille à la façon d'un cigne; [Les Carmes blancs seulement au dehors]
L'aultre s'accoustre ainsy qu'un ramonneur : [Les Capucins]
L'aultre tout gris [Cordeliers ou frères mineurs] : l'aultre, grand sermonneur,
Porte sur soy les couleurs d'une pie. [Les Dominicains, frères prêcheurs, ou jacobins vêtus de blanc et de noir]
O bonnes gens pour bien servir d'espie ! (Marot, L'amour fugitif)
Souvent ils servent d'espion, et ce sont ceux dont on se méfie le plus dans les places de guerre et dans les armées
P.R. Auguis, Oeuvres de Clément Marot, Tome 2, 1823
- books.google.fr). Le gris de l'espion, le gris monastique et le gris réformé.
Le diocèse d'Autun formait ainsi enclave depuis Bois-Sainte-Marie et Dompierre jusqu'à Propières et Saint-Antoine-d'Ouroux, et divisait le diocèse de Mâcon en deux
parties presque égales, l'une au midi, l'autre au nord, reliées ensemble par l'espace étroit qui s'étend de Durette aux Ardillats par Beaujeu
(M.-C. Ragut, Cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon connu sous le nom de Livre enchaîné, 1864 - books.google.fr). Trois voies Nord-Sud à partir de Autun :
1) Autun, Le Creusot, St Gengoux-le-National, Cluny, Mâcon. Cette voie suit le tracé actuel du TGV depuis Le Creusot jusqu’à Mâcon.
2) Autun, St Vallier, Suin, Ouroux, Avenas, Beaujeu, Belleville.
3) Autun, Toulon-sur-Arroux, Génelard, Charolles, La Clayette, Chauffailles, Les Echarmeaux, Beaujeu, Belleville (ou depuis Les Echarmeaux : Lyon par le Val d’Azergues). Cette route passe en limite sud d’Azolette
(www.patrimoine-haut-sornin.fr). Charvot et ses compagnons étant passés par Ouroux-Saint-Antoine auraient utilisé la voie 2 en 1562 pour aller à Lyon.
En 1567-1568, Poncenat et Mourans, avec sept mille hommes, entrent en Bourgogne, attaquent Saint-Jangons le royal. Le sieur de Tavannes y envoie son cousin de Vantoux avec sept cents chevaux. Après une légère
escarmouche, chacun, en crainte de son ennemi, font retraite la nuit de dix lieues, et étaient le matin à vingt l'un de l'autre. Le nom du sieur de Tavannes, que Poncenat pensait y être, lui avait attaché des ailes
aux pieds. Cependant M. d'Anjou fault à combattre les huguenots à Notre-Dame de l'Epine et Sainte-Menehould, par manquement de capitaines; eux, passent à Epernay, vont au-devant de leurs reîtres
(Berthold Zeller, L'histoire de France racontée par les contemporains: extraits des chroniques et des mémoires, Tome 15, 1890
- books.google.fr). Le corps de Saint Gengoux est revendiqué par deux Varennes : Varennes-sur-Amance près de Langres et le célèbre Varennes-en-Argonne
(Jacques Le-Long, Bibliotheque historique de la France avec des notes critiques et historiques, augmentee par Fevret de Fontette, Tome 1, 1768
- books.google.fr). A l'Est de Saint Gengoux se trouve Joncy, oĂą Saulx-Vantoux battit en 1562 les Huguenots (Pont de Joncy). A Joncy, il y a le hameau de Rains
(Claude Courtépée, Edmé Béguillet, Description historique et topographique du duché de Bourgogne, Tome IV, 1779
- brionnais.fr). Le diocèse actuel d'Autun ne comprend plus que deux localités où sainte Reine soit encore solennellement honorée. Dans la contrée appelée le Petit-Balay, vulgairement Bala,
ou Ballas, à l'est de la paroisse de Joncy, on rencontre une petite chapelle qui lui est dédiée. C'est là qu'autrefois, le sept septembre, de nombreux pélerins se réunissaient pour vénérer son image. Mais le délabrement
de la chapelle, joint à d'autres causes, a fait transférer depuis la statue dans l'église de la paroisse.
Parmi les confréries établies à Autun en 1560, on trouve celle de Sainte-Reine. Les anciens bréviaires et missels du diocèse mentionnent fréquemment sainte Reine martyre. Il en est de même du manuel à l'usage des
curés de l'insigne Eglise d'Autun, imprimé à Paris, au mois d'avril 1523
(François Grignard, La vie de sainte Reine d'Alise, 1881
- books.google.fr). "Moine noir"
Pour relier Jean Serrurier aux bénédictins, on s'attardera sur son nom. Plusieurs confréries avaient leur siége dans l'église de Saint-Symphorien; on nomme celle des maitres serruriers de Paris, établie en 1491, et celle des maitres paveurs
de la Ville, établie sous le titre de Saint-Roch, le 26 août 1499, auxquelles il faut ajouter celle des maîtres couvreurs, qui s'y installa en verlu d'un traité, le 14 mai 1492
(Adolphe Berty, Les trois îlots de la Cité, Revue archéologique, Volume 17, 1860
- books.google.fr). C'est ainsi qu'en Orléanois le Pinçon est nommé Riche-Prieur, parcequ'on lui fait dire, Je suis le fils d'un riche Prieur; tandis qu'en Normandie on lui fait dire : Qu'est-ce
qui veut venir à Saint Symphorien ? C'est ainsi qu'on s'imagine que la grosse Mésange dit, Comme il te fait fais lui, ou fils de Dieu. Les Solognots prétendent que la grosse Mésange dit, Que de petits, & que la petite
Mésange bleue lui répond, tout drus. [...] En un mot il en est du chant des Oiseaux, comme du son des Cloches [et des quatrains], auxquelles on fait dire tout ce qu'on veut
(John Ray, L'Histoire Naturelle Ă©claircie dans une de ses parties principales, l'Ornithologie, traduit par M. Salerne, 1767
- books.google.fr). Beaujolais
Par ainsi, Sainct Auban continua son chemin vers Orléans, & les images estans abatues, on commença d'y prescher le vingtroisiesme de may; comme aussi deux iours après [25 mai 1562]
à Beaujeu, où les images furent pareillement abatues par le capitaine Montauban, que le baron des Adrets y envoya de Lyon [Il s'agit peut-être de Gaspard de Montauban, sieur du Villard et Jarjayes, compagnon de Lesdiguières, qui fut
gouverneur de Serres en 1576, et devint en 1590 grand maître de l'artillerie du Dauphiné (France protest., VII, 455)]. Le mesme se fit és villages d'alentour, & notamment à Drassey (Dracé), où fit prescher le gentilhomme
du lieu en préfence du curé & [de] deux autres prestres. Mais cela ne dura guères; car la semaine mesme, le gentilhomme se retira du costé des adversaires. Ainsi demeura Belleville sans estre pressée de trop près, iusques au
vingtneufiesme de iuillet, auquel ils furent assaillis comme s'enfuit
(Théodore de Bèze, Histoire ecclésiastique des églises réformées au royaume de France: publiée d'aprés l'édition de 1580, Tome 2, 1882
- books.google.fr). Saint-André délègue à Moulins son lieutenant Marconnay, seigneur de la Fin et de Montaré, avec charge de réprimer l'agitation protestante. [...] Montaré fait arrêter d'abord le ministre Cougnat et le seigneur
de Foulet, Rapine; il fait pendre ensuite deux artisans, un menuisier et un coutelier, coupables, disent les catholiques, d'avoir tenu des
«propos outrageux» et tenté une sédition. Enfin, il convoque le ban et l'arrière-ban des gentilshommes du pays, qui arrivent à Moulins du 1er au 3 juin. Mais déjà l'ennemi s'annonce; il approche sous la
conduite du dauphinois Saint-Auban et de François de Boucé, seigneur de Pontecenat, un Bourbonnais issu des anciens seigneurs de Saint-Martin-des-Lais.
Partis de Lyon avec «cinq à six cents chevaux, 14 ou 15 enseignes» et des pièces d'artillerie, Saint Auban et Pontcenat ont gagné Roanne par le Beaujolais,
fait provision de bâteaux pour embarquer leurs canons, suivi la Loire jusqu'à Digoin, non sans divaguer un peu, piller les églises et monastères, rançonner les paysans d'alentour
(M. Litaudon, Histoire du canton de Chevagnes, Tome 2, 1952
- books.google.fr). Les protestants font appel au chef dauphinois Montbrun, qui s'empare de Villefranche, Belleville, Mâcon, Tournus, et s'installe à Chalon le 22 mai. Des troubles
ont également lieu dans le Brionnais et le Charolais. Des protestants sont massacrés à Auxerre pendant l'été, et jusqu'en octobre. Mais Tavannes reprend Tournus et Chalon et, plus difficilement, Mâcon (19 août)
(Actes des synodes provinciaux: Bourgogne (1601-1682), 2022
- books.google.fr). Ce petit prieuré était déjà affaibli en 1250 aussi lorsqu'en 1562-1563 les huguenots sous la conduite de Soubise et du baron des Adrets
vinrent piller le Beaujolais, ils contournèrent le château de la Pierre par le gué de l'Ardières, ils détruisirent le prieuré de Saint-Nizier qui était peut-être très peu
occupé et par contre respectèrent la Palud dont les Barjot d'alors s'étaient prudemment mis de leur religion
(Grande encyclopédie de Lyon et des communes du Rhône: Arrondissement de Villefranche, Tome 4, 1980
- books.google.fr). Les Barjot étaient détenteurs du bail d'exploitation de la mine de Vaultorte (1505)
(Huillard-Bréholles, Titres de la maison ducale de Bourbon, Tome 2, 1874
- books.google.fr). Azergues
La voie qui sort de Lyon au nord-ouest, par Vaise, gagne Dardilly, la Tour-de-Salvagny, l'Arbresle et le Trève de Bully, où elle se bifurque : la branche méridionale (le «portage»
se dirige sur Tarare, Saint-Symphorien-de-Lay et Roanne, l'autre (iter lugdunense, iter franciscum, magna via francisca, magna strata francheschi, disent les terriers), sur Saint-Clément, Valsonne et Thizy
(péage de Thizy cité dans un acte de 1302). P. FUSTIER a reconnu une voie secondaire de Lyon à Roanne par la vallée d'Azergues, Valsonne, les Salles, Amplepuis, Huissel et Pradines
(Léon Blin, Le grand chemin de Paris à Lyon, Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1610) du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1958
- books.google.fr). Les tronçons que Guigue signale entre Belleville et Quincié, entre Saint-Georges-de-Reneins et Quincié, peuvent expliquer les toponymes le Pavé et Pierreux relevés par M. Chaume
(Annales de Bourgogne: revue historique, Volumes 11 Ă 12, 1965
- books.google.fr). Le duc de Bourbon meurt à Lyon lors du couronnement du pape Clément V en 1305 (cf. quatrain VI, 51).
Le cortège funèbre, formé au monastère de l'Ile-Barbe le 20 novembre, défile par «Dous Rues» (21 novembre), Tarare et Saint-Symphorien-de-Lay, pour atteindre à Roanne, le 24, la rive gauche de la Loire
(Léon Blin, Le grand chemin de Paris à Lyon, Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1610) du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1958
- books.google.fr). En 1543, Rabelais emballe le corps de Guillaume du Bellay de Langey mort à Saint Symphorien de Lay (à 17 km de Roanne) avec de la toile goudronnée : cf. quatrain IX, 29.
De Villefranche, le baron des Adrets se porta dans la vallée de l'Azergues, où ses soldats mirent tout à feu et à sang, comme à Oingt et Ternand
(Achille Raverat, Autour de Lyon: excursions historiques, pittoresques & artistiques, Tome 3, 1889
- books.google.fr,
Alexandre Bérard, Le Bois d'Oingt à travers les âges, 1902
- books.google.fr,
Bourgogne, Morvan, Nivernais, Lyonnais, Guide bleus, 1959
- books.google.fr). Poudre de sympathie
Au XVIIe siècle, le vitriol bleu servait à fabriquer la poudre de sympathie du Chevalier Digby, qui l'apprit à Turquet de Mayerne, médecin du roi d'Angleterre,
qui lui-même l'enseigna au duc de Mayenne, fils du frère d'Henri de Guise
(Albert de Rochas d'Aiglun, L'extériorisation de la sensibilité: étude expérimentale et historique, 1895
- books.google.fr,
fr.wikipedia.org - Henri de Mayenne). Georges Dumézil et la forêt de Bondy
La forêt de Bondy, qui nous est imposée, je le répète, par le second vers, ne mérite cette royale périphrase que par la conjonction de deux destinées personnelles,
par les malheurs jumeaux, l'un sur place, l'autre Ă terme, de Blitilde et de Marie-Antoinette. [...]
Suscité par le lieu du premier relais de la fuite de 1791, le rapprochement entre les fins de Blitilde et de Marie-Antoinette, «les Reines», est une pure construction,
à la fois intellectuelle et esthétique, pleine de puissances philosophiques et dramatiques
(Georges Dumézil, Le moyne noir en gris dedans Varennes: sotie nostradamique suivie d'un divertissement sur les dernières paroles de Socrate, 1984
- books.google.fr). En 584, Chilpéric fut assassiné lui-même à Chelles, en revenant d'une partie de chasse dans la forêt de Bondy. Les historiens ne sont pas d'accord sur les auteurs
de cet attentat; quelques-uns l'attribuent à Brunéhaut, d'autres à Frédégonde: ce qu'il y a de certain, c'est que ces deux reines étaient assez méchantes, l'une et l'autre, et assez hardies pour oser se le permettre
(Jean Passeron, De l'homme et de la société : esquisses, 1844
- books.google.fr). La forĂŞt de Bondy et la basoche
BASOCHE. Ce mot vient du grec bazôchein, plaisanter, ou plutôt par corruption du latin basilica [grec "basilikè" : royal]. En 1502, lorsque Philippe-le-Bel eut rendu le parlement
sédentaire et l'eut installé solennellement dans le palais de son aïeul, les procureurs demandèrent la permission, qui leur fut octroyée, d'avoir des clercs pour les aider dans leur surcroît de fonctions. Ces clercs formèrent
une association qui prit le nom de basoche du mot basilique, synonyme de palais, parce qu'elle siégeait dans le palais de la Cité, habité par les rois, et qu'on appelait fréquemment, dans le moyen âge, Palais-Royal.
En 1548, lors des troubles de la Guienne, cette puissante corporation offrit Ă Henri II 6,000 volontaires dont la discipline et la brillante tenue Ă©merveillerent ce prince. En
récompense de leur dévouement, il leur accorda le droit de prendre dans leurs armes casques et morions, et d'aller choisir tous les ans, dans la forêt de Bondy, trois chênes pour la plantation du mai dans la cour du palais,
cérémonie pour laquelle il leur alloua une somme à prendre sur ses revenus particuliers. Ce prince leur assigna encore une promenade de 100 arpents, dite le Pré aux clercs, dans l'ile Saint-Louis, près de la rue actuelle de
Bretonvilliers. Un arrêt du 31 décembre 1562 permit aux basochiens de planter leur mai pendant la nuit, à la lueur des torches. Cette cérémonie se faisait au son des tambours et des trompettes, sous la présidence
du roi de la basoche, entouré de tous ses officiers et de ses turbulents sujets divisés en douze compagnies, la pique à la main et le morion en tête
(Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques, Tome 1, 1842
- books.google.fr). Les fêtes de la Basoche offraient un caractère exceptionnel, dont on se rend compte difficilement aujourd'hui. Elles se divisaient en trois catégories :
La première comprenait les fêtes exceptionnelles que motivaient constamment l'entrée des souverains et des ambassadeurs dans Paris, le couronnement du Roi, les naissances et
les mariages des princes, les événements heureux de la politique ou de l'armée victoires, traités de paix, etc. Toutes les corporations y prenaient part, avec les fonctionnaires de tous ordres, et c'était, à travers
les rues, une immense cavalcade richement costumée et équipée qui excitait l'admiration du peuple et son enthousiasme.
La deuxième comprenait les fêtes religieuses ou nationales qui réunissaient annuellement le même cortège et donnaient lieu à de nombreuses réjouissances. Le six
janvier, jour des Rois, le mardi gras, Pâques, la Saint-Jean, la Saint-Louis, la Toussaint et Noël étaient les principales fêtes.
Enfin, la troisième comprenait les fêtes corporatives, annuelles aussi, où figuraient un nombre plus ou moins grand de corporations amies.
Un arrêt du parlement, du 31 décembre 1562, permet aux officiers du royaume de la Basoche, de passer et repasser par la ville, soit de nuit, soit de jour, ayant flambeaux ou torches pour assister aux aubades :
le Mai, la Montre, le Carême, la Saint-Nicolas, fêtes communes à la jeunesse en général, à l'Université, et à la Basoche en particulier.
Le Mai donnait lieu à une réunion extraordinaire très en faveur et que suivait de près une autre réunion non moins importante, «la Montre», nombreuse et imposante
(Lucien Genty, La Basoche notariale: origines & histoire du XIVe siècle à nos jours de la cléricature notariale et de la cléricature en générale, 1888
- books.google.fr,
Jacques Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, Tome 1, 1839
- books.google.fr). En 1667, pour la cérémonie du Mai, qui se célébrait alors aux premiers jours de juillet, les clercs désignés allaient chez leurs dignitaires et chez les principaux membres
des cours du parlement et des aides, faisant exécuter devant la porte de chacun de ces magistrats, des morceaux de musique; puis ils parcouraient les rues de Paris, pendant plusieurs jours, précédés de leurs drapeaux et
de leurs armes; et se rendaient ensuite Ă la forĂŞt de Bondy pour y couper l'arbre qu'ils devaient planter au bas de l'escalier du palais
(Adolphe de Chesnel, Coutumes, mythes et traditions des provinces de France, 1846
- books.google.fr). Plusieurs basoches se créèrent sur tout le territoire français, la plupart inféodées à la Basoche du Palais, mais certaines se revendiquaient comme indépendantes
(fr.wikipedia.org - Basoche). Les luttes confessionnelles deviennent ainsi un moyen d'exprimer les conflits socio-politiques, par exemple à Paris où les officiers des cours souveraines soupçonnés d'hérésie deviennent dans la décennie
1560 la cible préférée des hommes de la basoche (procureurs, huissiers, notaires, avocats), jaloux de leur position et mis dans l'incapacité, avec la fermeture du marché des offices, de poursuivre ou
entreprendre une ascension sociale
(Hugues Neveux, Prélêvements et contrôles urbains, La ville des temps modernes: de la Renaissance aux Révolutions, 1998
- books.google.fr). La "forest" et la "nuit" placeraient le quatrain en mai : dans la nuit du samedi 30 avril au 1er mai 1562, les calvinistes du Dauphiné réunis à ceux de
Lyon se rendent maîtres de Lyon. Et dans les jours qui suivent, l'évêque d'Autun envoie des ambassadeurs pour rencontrer l'Eglise de Lyon.
En 1532, l'année où Rabelais vint s'installer à Lyon, paraissaient dans cette ville les Grandes et inestimables chroniques du grand et énorme géant Gargantua,
qui Ă©taient sans doute de Charles Billon, prince de la basoche d'Issoudun
(Élie Decahors, Histoire de la littérature française : Le XVIe siècle, Tome 2, 1949
- books.google.fr). Testenoire-Lafayette (Notaires de l'arrondiss. de Saint-Etienne) croit que Pierre Gaultier, le «Roi de la Basoche» célébré par Girinet,
était fils de Guillaume Gaultier, notaire à Saint-Romain-en-Jarez. Cela est en contradiction avec les vers 11-12 du poème de Girinet qui déclarent que le héros était de haute et ancienne noblesse
(Pierre Ronzy, Un humaniste italianisant, Papire Masson (1544-1611), 1924
- books.google.fr). Philibert Girinet, chevalier de l'Église de Lyon, trésorier de l'église Saint-Étienne dans la même ville, naquit à Saint-Just-en-Chevalet. Il était oncle du célèbre Papyre Masson,
et lui servit de père; car ce fut lui qui le fit élever et placer au collége de Villefranche, tenu alors par Pierre Godefroy. Voyez la Descriptio Fluminum Galliæ de Papyre Masson; Paris, 1618, in-8°, page 17 et
390; le livre du même De Episcopis urbis; 1586, in-4°, fol. 220 recto, et l'Hist. litt. de Lyon, par le P. de Colonia, tom. II, page 765 et suiv. Nous ne savons à quelle époque mourut Girinet;
il fut inhumé en son pays natal, dans l'église de Saint-Thibaud, dont il était prieur. Son poème date du milieu du XVIe siècle; il dut être écrit avant 1550
(Philibert Girinet, Le Roi de la Basoche: poème latin inédit, traduit par Bréghot Du Lut, 1838
- books.google.fr). À Lyon, le roi de la Basoche faisait planter des Mais devant l'hôtel du lieutenant du roi, et du Juge ordinaire (Audin, La Bazoche, p. 21 sq.)
(Jacques Rossiaud, Lyon 1250-1550: Réalités et imaginaires d'une métropole, 2014
- books.google.fr,
Philibert Girinet, Le Roi de la Basoche: poème latin inédit, traduit par Bréghot Du Lut, 1838
- books.google.fr). Les marchands lyonnais, lorsqu'ils se sont quelque peu enrichis, s'empressent d'envoyer leurs enfants conquérir leurs grades pour devenir gens de loi, et de Maître devenir Messire. Ainsi se constitue
au long du XVe siècle, un groupe non négligeable d'hommes, souvent proches par leurs origines et leur parentèle, du monde des riches marchands, mais dont la promotion sociale exige une autre image de marque celle
du lettré instruit, capable de mettre en forme les actes essentiels de la vie, de trancher les litiges entre citoyens et d'intervenir dans la direction des affaires de la Cité. Grâce à la thèse de M. René Fédou,
on connaît aussi exactement qu'il est possible ce que représentait ce groupe à Lyon. Numériquement, une centaine de «clercs» vers le milieu du siècle, 160 à peu près vers 1500 : groupe réduit donc, mais qui
détient une part essentielle de la fortune lyonnaise et domine le consulat. Beaucoup parmi ses membres sont d'honnêtes praticiens clercs chargés de tenir les registres consulaires ou ecclésiastiques,
procureurs ou «notaires» - au sens le plus large du - terme. Au terme d'études sommaires, achevées par un stage, ils savent écrire couramment en français — voire en latin, rendre compte de délibérations,
mettre en forme un acte parfois compliqué. Ainsi commence à se constituer au bas de l'échelle robine un petit monde parfois trop négligé celui de la Basoche qui joue son rôle dans la cité, par exemple dans
l'organisation des mystères ou la représentation des farces qu'on voit alors se multiplier, parfois à la fureur des consuls. Un demi-siècle plus tard, le poète lyonnais Maurice Scève qui connaît bien ce milieu,
n'hésitera pas, en 1537, à remonter la Saône en compagnie des Basochiens, au jour de leur fête et à leur réciter de ses poèmes sous les ombrages de l'Ile-Barbe
(J. Vrin, L'Humanisme Francais Au Debut de la Renaissance, 1973
- books.google.fr). Laura L.T. McClure, dans «Baugé ou Beaujeu ? Du nouveau sur l'identité du Roi de la Bazoche d'André de la Vigne,» Bibliothèque d'Hu- manisme et Renaissance, 42 (1980), suggère
que cette oeuvre satirise Pierre de Beaujeu, qualifie l'auteur de «clerc de la bazoche»
(Cynthia Jane Brown, La ressource de la chrestienté d'André de La Vigne, 1989
- books.google.fr). Supposons aussi que le poète-bazochien ait voulu Ă©crire une satire amère d'un homme mĂ©prisable par son manque d'intelligence et de qualitĂ©s morales, et cependant destinĂ© Ă
recevoir tous les privilèges du royaume. On ne chercherait pas un tel homme parmi les basochiens-clercs, amis et collègues de l'auteur. On chercherait parmi les grands «de haut lignage»
et on trouverait un vrai Pierre, personnage historique : Pierre de Beaujeu, mari d'Anne de Beaujeu, fille de Louis XI et lui-même duc de Bourbon à partir de 1488. Considérons,
donc, l'Ă©pitaphe finale, pour faire des comparaisons :
La similarité des noms Baugé et Beaujeu est facile à noter : les sonorités sont voisines, étant donné en particulier les licences de prononciation de l'époque.
Pierre de Beaujeu était certainement «de grant lignage», étant de la famille illustre des Bourbons. Pierre de Baugé était beau et avait noble caractère;
Beaujeu était tout le contraire. Il y aurait donc parodie évidente. Baugé avait environ 20 ans à sa mort, Beaujeu en avait 65. Pourtant, à sa mort en 1503 il avait régné ou présidé en
France pendant vingt ans, depuis la mort de Louis XI en 1483 jusqu'à sa propre mort. Donc, comme roi de la bazoche, il avait vécu vingt ans ! Autre indice : «Du nom cinquième, de son règne deuxième»
devrait se lire à l'envers. Pierre de Beaujeu s'appelait Pierre II et semble avoir été le cinquième duc de Bourbon de sa ligne. La date du 16 juillet 1501 est mentionnée pour la première fois dans l'épitaphe
française de la troisième édition de ce poème, celle de la bibliothèque de Dresde sur laquelle l'édition Montaiglon-Rothschild est basée.
(Laura L.T. McClure, Baugé ou Beaujeu ? Du nouveau sur l'identité du Roi de la Bazoche d'André de la Vigne, Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance n° 42, 1980
- books.google.fr). Pierre de Beaujeu, deuxième des ducs Pierre, est le cinquième fils de Charles Ier, et le 8e duc de Bourbon. Il est l'époux de la dame de Beaujeu qui tirait
des bénéfices de la mine de Vautorte et qui était la fille de Louis XI, Anne
(fr.wikipedia.org - Pierre II de Bourbon). L'encre et la basoche
La Basoche avait ses armes; sa charte de constitution en faisait mention, d'après l'historien anonyme que nous avons cité. Les armes étaient un écu royal d'azur à trois
écritoires d'or, et au-dessus, timbre, casque et morion, avec deux anges pour supports. Félibien dit que les armes étaient compos es d'un écritoire sur un champ fleurdelisé, le tout surmonté de casque et morion,
en signe de royauté.
L'encrier, la plume et l'épée
Etaient les armes de Pompée;
La Basoche est son héritière;
Elle en est fière.
Soldat-clerc, le basochien
Est bon vivant et bon chrétien
(Lucien Genty, La Basoche notariale: origines & histoire du XIVe siècle à nos jours de la cléricature notariale et de la cléricature en générale, 1888
- books.google.fr). La basoche et la mine de Vautorte
Après l'échec final de Jacques Coeur et vu la médiocrité des résultats de l'administration chargée de gérer ses exploitations, Louis XI tenta une nouvelle fois de relancer l'activité minière.
De son côté, le duc Jean II de Bourbon, qui venait de se réconcilier avec le souverain, esquissa à son tour une grande opération économique et financière. En juillet 1467, il obtenait de Louis XI le droit
d'exploiter les mines d'alun de glace, situées aux portes de Lyon, à Vaise et à Pierre-Scize puis, en juillet 1469, il se faisait octroyer par le roi tout le droit auquel celui-ci pouvait prétendre sur les mines
de vitriol qui se trouveraient dans les terres de Beaujolais, y compris le droit régalien du dixième qu'il percevrait à perpétuité à son profit. En fait c'était la mine de vitriol de Valtorte, en la paroisse et
prévôté de Claveisolles, qui était visée; le roi ordonnait, par un mandement du 29 septembre, à ses agents de faire en sorte que le duc pût la faire exploiter pour autant qu'elle fût située en la totale
juridiction ducale. L'intérêt de disposer d'une mine de vitriol n'était pas mince, car il n'y en avait point d'autre en France; un document de 1505 le dit expressément : «ladicte mine de victriol...
est unique en ce royaume...». Or cette substance - le sulfate de cuivre - était tenue pour indispensable pour faire mordre la teinture sur certains tissus, les soieries notamment dont le roi
essayait de développer la fabrication dans son royaume, comme aussi sur les cuirs. On l'utilisait aussi pour la préparation des encres. Elle était généralement importée, soit d'Orient où le vitriol
de Chypre était réputé le meilleur, soit d'Italie, tant de Volterra que de Maremme autour de Massa. Le développement d'une mine nationale de vitriol servait donc les intérêts de la
politique économique de Louis XI, d'autant plus que Genève était un des marchés de cette substance et que le roi tenait essentiellement à l'essor de ses foires de Lyon, débouché immédiat de ces mines beaujolaises
Mais si juridiquement rien n'empêchait le duc de Bourbon et son entourage de lancer l'exploitation d'une mine située dans le domaine direct de sa baronnie de Beaujeu, la situation locale était fort embrouillée.
En effet, la propriété du sol de la zone de Valtorte, en pleine montagne, entre La Mure et Beaujeu, formée de bois, prés et bruyères, appartenait en indivis à un groupe de pariers ou consorts (parerii et consortes
in bonis communes), soit qu'il s'agisse d'une frérèche de type classique, soit qu'on ait affaire à une association de petits mineurs ayant mis leurs ressources en commun pour l'exploitation du sous-sol.
Profitant de leurs évidentes difficultés financières, un notaire de Villefranche, André Adzolles, qui fut greffier du bailliage et en 1429 consul de sa ville, leur avait acheté une part de leurs biens de Valtorte,
prenant ainsi pied dans la zone minière de Claveisolles, localité où déjà son oncle Jacques de Vareilles avait par testament fondé en l'église de Saint-Laurent une chapellenie de Saint-Denis qu'il accrut à son
tour. Sans doute profita-t-il de l'ordonnance de 1413 pour entreprendre l'exploitation du vitriol. Car en 1469 on nous dit qu'il y a soixante ans mais ce peut fort bien être une indication chronologique très
approximative — il avait commencé l'exploitation de la mine de Valtorte, et il possédait à Claveisolles même une grange, sur les bords de l'Azergues, à côté du lieu où nous savons qu'un martinet était plus tard
établi. A sa mort, ses deux petits-enfants, Claude de Maleval, prêtre, et Jean de Maleval qui devint docteur en droit et notaire, héritèrent de ses biens, sous l'administration de leur père Humbert de Maleval,
lui-même notaire à Beaujeu puis à Villefranche et échevin à deux reprises de cette dernière ville. En 1467, l'exploitation, interrompue, avait repris : les Maleval disposaient d'un bois à Valtorte, où il y avait
mine - sans doute l'actuel lieu des Fouilloux et deux martinets, l'un près de la grange d'Adzoles, l'autre au pont Bataillard, peut-être l'actuel Pont-Gaillard. D'autre part, en 1468, le doyen du chapitre de
Notre-Dame de Beaujeu, Hugues Baudet, bachelier en décret, d'une famille riche et amplement possessionnée dans la région, acheta à ces mêmes pariers de Valtorte d'autres prés, contigus au bois des Maleval,
lĂ oĂą on avait trouvĂ© du vitriol. L'homme Ă©tait extrĂŞmement entreprenant : les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, il avait dĂ©jĂ Ă©tabli de l'autre cĂ´tĂ© de la montagne, sur les rives de l'Ardière, ce qu'on peut dĂ©jĂ appeler Ă
l'échelle de l'époque un complexe industriel, comprenant un moulin à papier le plus ancien qu'on connaisse en Beaujolais —, une scierie et une tuilerie avec les indispensables constructions annexes.
Cette même année 1468, le 6 septembre, et toujours aux mêmes pariers, un autre chanoine de Beaujeu, ami de Hugues Baudet, Me Jean Teste, chanoine aussi de Saint-Vincent de Mâcon, achetait pour vingt
francs d'or une rente d'une ânée de froment assignée sur des prés de Valtorte, et un troisième chanoine, le chantre Me Nicolas Pelletier, lui aussi lié à Hugues Baudet, y acquit des biens.
Peu après, en 1476, dans cette même paroisse de Clavesolles, mais au lieu - dit Montbovet, un certain Hugonnet Vacheret achetait pour une rente d'une ânée de seigle, toute la mine existant
dans une terre d'un habitant de la paroisse, fer, cuivre, argent et tout autre métal, avec droit de l'exploiter, droit d'accès avec tous instruments de charroi, etc.
On voit ainsi la spéculation se précipiter sur le sol et, contre des rentes modestes en grains, en déposséder les occupants traditionnels. Mais les nouveaux possesseurs du sol se heurtèrent aux prétentions
contraires du duc de Bourbon qui, en qualité de baron de Beaujeu et seigneur haut-justicier, entendait exploiter la situation à son profit et se réserver les richesses du sous-sol à l'encontre des tréfonciers.
Comme toujours en pareil cas, on assiste donc à un véritable rush et à une prolifération de procès. Les Maleval, possesseurs d'un manoir et du sol, interjetèrent appel au Parlement contre les agissements du duc.
A l'occasion d'un procès, on apprend que la mine de Valtorte se trouve sise juxta et desubtus nemus domni Claudii et Johannis de Malavalle et nemus dicti Pelleterii ( Arch . dép . Rhône , 18 G 153 , 14 mai 1480 ).
En revanche, Hugues Baudet, en relations constantes avec l'autorité ducale en sa qualité de doyen de la collégiale du château, ménagea le duc
(R.-H. Bautier, La mine de Valtorte 1469-1515, Actes du 98e Congrès national des sociétés savantes: Section de philologie et d'histoire jusquá` 1610, 1973
- books.google.fr). La basoche Ă©tait une corporation d'Ă©tudiants, de juristes comprenant notaires, huissiers, juges, avocats, procureurs et gens de justice
(fr.wikipedia.org - Basoche). Les Maleval détenteurs de droits sur la mine de Vaultorte avaient, de part leur métier, rapport avec la basoche.
Il y avait une basoche à Villefranche sur Saône en 1634 peut-être avant : Pierre Thévenon, sieur de Soulzy, prince de la bazoche de Villefranche
(Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Rhône: E suppl. 668 à E suppl. 1251, 1902
- books.google.fr). La basoche Ă Autun
Les clercs des bazoches frappaient des médailles dont ils se servaient comme de signe de ralliement ou pour perpétuer le souvenir d'un événement important.
Le musée d'Autun en possède une fort bien conservée, qui porte la date de 1545. Elle n'a d'empreinte que sur une de ses faces. Dans le champ est un personnage tenant un sceptre de la main droite. Il est assis sur
un trône, revêtu d'un costume de l'époque de François Ier, avec une fleur de lis de chaque côté de son siége. Ce médaillon est en plomb et d'un grand module; il porte en légende ces mots en gros caractères
romains : ANTHONIVS PRIMVS BVRGVNDIE JWENTVTIS ET BAZOCHIE REX OPTIMVS (1545). Cet Antoine Ier Ă©tait donc Ă la fois roi de la Jeunesse bourguignonne et roi de la Bazoche.
On avait trouvé en 1808, et on conservait à Besançon, un sceau en cuivre jaune portant la même effigie, et la même légende rappelant la royauté d'Antoine Ier.
La médaille d'Autun est probablement l'empreinte du coin de Besançon
(Adolphe Fabre, Les Clercs du Palais. Recherches historiques sur les Bazoches des parlements & les sociétés dramatiques des Bazochiens & des Enfants-sans-Soucis, 1875
- books.google.fr). L'existence de la bazoche bourguignone a été contestée, et "BVRGVNDIE" pourrait renvoyer à l'Hôtel de Bourgogne à la comédie duquel, cependant, la Basoche
de Paris jouissait du privilège d'une loge
(Charles Muteau, Les clercs Ă Dijon: note pour servir Ă l'histoire de la Bazoche, 1857
- books.google.fr). "forest de reines" : reine des forĂŞts
A peine a-t-il abordé à Cumes, le pieux Énée, fidèle aux avis d'Hélénus et d’Anchise, se rend vers la montagne où s'élève le temple d'Apollon; aux environs de ce temple se trouve l'antre effrayant, retraite de
cette terrible Sibylle à qui le dieu prophétique de Délos donne de vastes inspirations et révèle l'avenir. Pour arriver au temple d'or d'Apollon, il faut traverser le bois qui l'entoure et qui est, comme les
environs de l'Averne, consacré à Hécate, déesse infernale.
Virgile confond Diane avec Trivia-Hécate, et qu'il fait de cette dernière la sœur de Phébus-Apollon; c'est, d'ordinaire, le même prêtre ou la même prêtresse qui sert à la fois les deux divinités
composant le couple fraternel.
Le temple de Cumes est peut-être consacré à Apollon seul : mais la forêt qui l'entoure appartient à Trivia. Ce temple a été élevé par Dédale en témoignage de sa
reconnaissance pour Apollon qui lui a permis de s'échapper du royaume de Minos et d'arriver à Cumes sain et sauf; il a déposé ses ailes en ex-voto dans le temple et gravé sur les portes d'or divers épisodes où il joue
lui-même un rôle. Au dire de Servius, Salluste, dans ses Histoires, aurait constaté l'origine de ce temple d'Apollon à Cumes, bâti par Dédale.
La prĂŞtresse du temple est la Sibylle servante Ă la fois de Trivia et d'Apollon; elle se nomme DĂ©iphobe et est fille de Glaucus
(Henri La Ville de Mirmont, La mythologie et les dieux dans les Argonautiques et dans l'Énéide, Apollonios de Rhodes et Virgile, 1894
- books.google.fr). Reine des bois (regina nemorum), qui seule entre les immortels te plais sur les montagnes, et sur leurs cimes désertes, détourne les sinistres présages qui nous menacent !
O déesse puissante, dont la majesté remplit les forêts; astre brillant du ciel, ornement de la nuit (Sénèque, Hippolyte, Acte II)
(Désiré Nisard, Théâtre complet des Latins comprenant Plaute, Térence et Sénèque le Tragique, 1844
- books.google.fr). Nemoris serait l'Ă©tymologie de la ville de Nemours. Jacques de Savoie (1531 - 1585), duc de Nemours, sera gouverneur du Forez, Beaujolais et Lyonnais en l'absence et
après la mort du maréchal de Saint André mort à Dreux en 1562.
Dreux se trouve près de Villiers-en-Désoeuvre dans l'ancienne Sylva Dianae
(Louis-Étienne Charpillon, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure, Tome 2, 1879
- books.google.fr). Le domaine de Villiers, érigé en baronnie au XVe siècle, a appartenu à Diane de Poitiers
(fr.wikipedia.org - Villiers-en-Désoeuvre). Tavannes, après avoir battu à Tournus Poncenat qui s'était porte a sa rencontre, s'avançait par la Bourgogne, prenait successivement Chalon, Macon, et penetrait en
Beaujolais où il occupait Belleville, menaçant Villefranche, que les protestants effrayés abandonnerent. En meme temps, la resistance commençait a s'organiser. Le roi envoyait Jacques de Savoie, d'une branche
cadette de cette famille qui avait ete apanagee du duche de Nemours, et il l'avait investi, en l'absence de Jacques d'Albon, non seulement du gouvernement de toutes les provinces de
Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dombes, mais aussi du Dauphiné et de l'Auvergne. Les environs de Lyon furent bientot repris, Montbrison evacué et le duc de Nemours établit son quartier général
Ă Saint-Genis-Laval, en meme temps que Christophe de Saint-Chamond tenait la campagne dans les montagnes du Lyonnais et du Beaujolais.
Nemours tenta l'escalade de Lyon du côté de Saint-Just en mars 1563
(André Steyert, Nouvelle histoire de Lyon, Tome III, 1899
- books.google.fr). Autre "Nuit" et autre "Reine"
Au midi, d'abord, Charentay, de l'ancienne famille des Verneys, avec son antique fief d'Arginy, qui, en 1523, appartenait Ă Jean Camus, Ă©chevin de Lyon;
les Camus le possédèrent jusqu'en 1742, époque à laquelle la terre passa aux de Monspey
(Pierre Virès, De Villefranche à Monsols, 1904
- books.google.fr). Jean Camus laissa quatre fils qui formèrent autant de branches. L'ainé, Antoine, hérita de Feugerolles et devint la tige des seigneurs de Riverie et du Perron; le deuxième,
Jean, fut seigneur de Saint-Bonnet; le troisième, appelé Claude, n'eut pas la moindre part, car il fut seigneur de Châtillon-d'Azergues, de Bagnols, d'Arginy, de Frontenas, de Vaise et de la Roche. En 1562, Claude Camus fut
commis, avec son frère Antoine, au recouvrement de la subvention accordée au Roi par le clergé de France, pour le rachat du domaine royal. Pendant l'occupation de la ville par les protestants, le 12 juin 1562, de Blacons,
lieutenant du baron des Adrets, fit saisir, entre leurs mains, une somme de 13,000 livres, provenant de ces deniers et les offrit au consulat pour les employer aux réparations des fortifications de la ville; mais cette
libéralité fut refusée, par le motif qu'on ne pouvait accepter des sommes qui appartenaient au Roi. Néanmoins, cette saisie illégale paraît avoir arrêté la perception de cette contribution pendant tout le temps de
l'occupation. de Lyon par les protestants
(A. Vachez, Vieux château du Lyonnais, Revue du Lyonnais, 1869
- books.google.fr). Le Père Ménestrier (Bibliothèque curieuse et instructive, 1704) estime que les quatre dames, Rachel, Pallas, Judic, qu'il nomme Judith, et Argine, qu'il croit être
l'anagramme de regina, expriment les quatre manières de régner, par la beauté, par la sagesse, par le droit de la naissance. Le Père Daniel propose d'autres conjectures sur les
quatre dames : "La dame de trèfle, continue le Père Daniel, s'appelle Argine. C'est un nom qui ne se trouve, ni dans les histoires, ni dans les fables, ni dans la mythologie des décsses. Je dis que c'est la
reine de France Marie d’Anjou, femme de Charles VII. Il était convenable qu'on lui donnât une place dans ce jeu mystérieux, où elle voulut déguiser son nom" (Journal de Trévoux, 1720)
(Bullet, Recherches historiques sur les cartes Ă jouer (1757), Collection des meilleurs dissertations, 1826
- books.google.fr). Ou bien Argine est Argie ou Argia, fille du roi d'Argos et femme courageuse de Polynice, fils d'OEdipe avec son frère Etéocle, rois de Thèbes
(Larousse du XXe siècle: en six volumes, Tome 1, 1936
- books.google.fr). En 1850, selon l'avis de l'Inspection des Eaux et Forêts, la forêt d'Arginy entame sa déforestation. Et 15 ans plus tard, en 1865, le magnifique lieu où il était
possible de pratiquer la chasse commune, celui du chevreuil, du sanglier, du loup et mĂŞme de l'ours, n'Ă©tait plus qu'un souvenir
(Albert Champeau, Jacques Breyer, L'Expérience d'Arginy, 2022
- books.google.fr). A quelques centaines de mètres du village de Charentay, le château d'Arginy, construit au XIe siècle fut entièrement remanié au XVIe. De la demeure moyenâgeuse ne subsiste qu'une tour, dite des Huit
Béatitudes. Des travaux récents ont permis de dégager les restes de deux autres tours et d'un pont. Peu de temps après en 1388 c'est la demeure des Beaujeu qui passe dans les mains des Vernet qui deviennent ainsi
seigneurs d'Arginy, mais sans hériter du droit de justice de leurs prédécesseurs. Ce sera Claude de Vignolles, propriétaire des lieux en 1539, qui rachètera ce droit au roi François Ier, et qui restaurera et
agrandira le château. Claude et Pierre de Vignolles ou de Vinolo étaient membres d'une famille florentine, anoblis par leurs fonctions publiques exercées à Lyon. Antoinette de Vignolles, dame d'Arigny,
fille d'Antoine de Vingnolles, épousa Jean Camus, et la lignée des Camus y résida pendant plus de 2 siècles. Depuis 1883, le domaine est devenu propriété de la famille de Rosemont, dont le fief se trouvait
autrefois à Figeac, dans le Lot. Si l'on connaît bien la généalogie des seigneurs d'Arginy, un point d'histoire n'a jamais pu être éclairci l'étymologie exacte du nom d'Arginy. Certains ont pensé qu'il s'agissait
là d'une déformation d'arguros («argent» en grec), tandis que d'autres en tiennent pour Argine, anagramme de Régina, la Dame de trèfle, reine des trésors
(Alain Lameyre, Guide de la France templière, 1975
- books.google.fr). L'Ă©vĂŞque de Belley Jean-Pierre Camus (Paris, 1584 - Paris, 1652) est le neveu de Claude Camus, Ă©poux de la Dame d'Arginy. Il se montre par ailleurs assez critique, dans ses Ă©crits, Ă l'Ă©gard des moines
(L'Antimoine bien préparé, 1632)
(fr.wikipedia.org - Jean-Pierre Camus). La piste gauloise entre le gué de Grelonges, à l'est de Saint-Georges-de-Reneins, et la région de Quincié et Beaujeu a été étudiée en dernier lieu par J. BALLOFFET,
Autour de Ludna, Villefranche, 1933, p. 10; elle gagnait Beaujeu par les chapelles de Rofray et de Saint-Pierre à Charentay, passait le col de la Poyebade et atteignait Quincié
dont le hameau Saint-Nizier était dit Saint-Nizier l'Estra jusqu'au XVIIIe siècle (BLIN)
(Emile Thevenot, Les voies romaines de la Cité des Éduens, Volume 98 de Collection Latomus, 1969
- books.google.fr). Bourg important sur la Vauxonne, Saint Georges de Reneins possède plusieurs hameaux et écarts, entre autres Nuits, qui font ceinture à ce beau centre communal, près duquel eut lieu, le 8 avril 1814, le combat
entre les troupes françaises commandées par le maréchal duc de Castiglione et les Autrichiens sous les ordres du prince de Hesse-Hombourg. Les châteaux de la Vallière et de Longes sont situés sur le territoire de Saint-Georges. Le surnom de Reneins est la corruption du mot latin Arenae et rappelle les ensablements qui existaient entre la Saône et le bourg posé sur la rive droite de cette rivière
(Joseph Bard, Le Département du Rhône. Histoire, statistique, géographie, 1858
- books.google.fr). Guillaume Paradin écrivait : «La mine d'Odenaz, près la montagne de Brullon (Brouilly), chemin de Beaujeu à Charentay, payait et satisfaisait en plomb à toutes
mises et frais, restant de gain l'argent. L'eau empêche le travail»
(Alfred Caillaux, Tableau général et description des mines métalliques et des combustibles minéraux de la France, 1875
- books.google.fr). Acrostiche : DDLE, DĂ©dale Dedales envyrez d'un vin Imperial,
Que mille Phaëtons vous suyvans veulent boire,
Et mille autres Typhis, qui dessur l'onde noire
Souffrent presomptueux du desastre fatal :
Que vous sert de peiner en faisant tant de mal
Aux peuples innocents, Ă qui vous faicte accroire
Que l'honneur est la honte, et la honte une gloire,
En voilant vostre orgueil d'ombre Justicial ?
Que vous estes meschans ! il vous plaist qu'on decore
(Voire ainsi que Mahon qu'un pervers monde adore)
Vos vices outrageux comme pures vertus.
Vous voulez imiter des Cesars d'entreprendre,
Qui corsaires plus grands ont fait les petits pendre,
Mais tels vainqueurs comme eux sont Ă la fin battus (Sonnet CXLVII)
(Marc Papillon de Lasphrise, Diverses poésies, Nerina Clerici Balmas, 1988
- books.google.fr). Ces Dédales que suivent mille Phaetons, ce sont les protestants assurés du soutien de l'empereur Rodolphe II. Pourquoi Dédale (le père d'Icare), pourquoi Phaëton (le fils d'Apollon) ?
Parce que tous les deux sont Ă l'origine de grandes catastrophes
(Jean Paul Barbier, Ma bibliothèque poétique, Tome 4, 2002
- books.google.fr). Le «vin Impérial» est à notre avis une claire allusion à l'Empereur d'Allemagne Rodolphe Il qui en 1578 envoya aux Pays-Bas une armée aux ordres de son frère l'archiduc
Mathias pour soutenir la cause des Réformés, dans l'intention de contrebalancer le crédit dont Guillaume d'Orange jouissait auprès des protestants
(Un poète du XVIe siècle: Marc Papillon de Lasphrise, 1983
- books.google.fr). Marc Papillon fait l'éloge dans un Sixain de Roger Sarrieu, ou dit Sarriou, qui servit avec beaucoup de distinction à la tête d'une vieille Bande et qui fut incorporé
avec sa compagnie, en 1562, dans le Régiment de Richelieu, et en fut tiré en 1563 pour entrer dans celui des Gardes françaises que Charles IX formait ; et du Dauphinois Ponçonat dans un quatrain ("Race de Mars").
Marc Papillon parle du "Dédale Amour" de Noémie qui serait sa nièce ou sa cousine Polyxène Papillon, de religion protestante :
Alors que NOEMIE honoroit la douleur
De son Dedale Amour par ses larmes piteuses,
Par l'or blond de son chef, trois deitez soigneuses
Offrirent Ă ses yeux leur puissante faveur
(The Amours of Marc Papillon de Lasphrise : A Critical Edition of Les Amours de Theophile and L'amour Passionnée de Noémie, Margo Manuella Callaghan, 1974
- books.google.fr). Marc Papillon, seigneur de Lasphrise, né près d'Amboise vers 1555 et mort vers 1599, est un poète baroque satirique et érotique français. Il s'engage très jeune dans les armées catholiques y acquérant le nom de
Capitaine Lasphrise. Il fait de nombreux séjours à la Cour, se rallie à Henri IV, avant de se retirer à Lasphrise, près de Tours
(fr.wikipedia.org - Marc Papillon). Sa première grande aventure au-delà des mers le conduit à Lancelote (aujourd'hui Lanzarote), c'est-à -dire les îles Canaries. Le deuxième grand voyage sur mer est probablement, d'après notre reconstruction, celui
qui conduisit notre poète sur les côtes de Corfou et de Navarin, à la suite du duc de Mayenne (en 1572-73), ce Charles de Mayenne, frère d'Henri de Guise, qui deviendra le protecteur en titre de Lasphrise
(Nerina Clerici Balmas, Un poète au XVIe siècle. Marc Papillon de Lasphrise. In: Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance, n°17, 1983
- www.persee.fr). En Beaujolais, le vignoble devient la culture dominante au XVIe siècle, grâce aux marchés lyonnais et parisien
(Andrée Girard, Recueil des vins de France, 1999
- books.google.fr). Il existe un Promontoire Dédale à Chypre regardant la Phénicie ou la Judée (Etienne de Lusignan, Description de toute l'isle de Cypre: et des roys, princes et seigneurs, tant payens que chrestiens qui ont commandé en icelle, 1580
- books.google.fr). Mes recherches dans les ouvrages anciens ne m'ont fait découvrir aucune preuve de l'existence de l'or en Chypre. C'est seulement dans les temps modernes
que ce métal a été indiqué. On lit dans la Description de Chypre, par Étienne de Lusignan : «Cinaras, fils d’Agrippe... Trouva en Chypre une mine d'or et d'airain, et mesme pour le
iourd'hui on y voit plusieurs veines et métaux, et principalement en Amathe, Crusocque et Solie, qui a donné occasion à Virgile d'appeler Amathe grosse de métaux. A Crusocque,
on tire aussi le vitriol, come anciennement on faisoit à Thamasse. Or, les Vénitiens craignoient de tirer l’or à cause du Turc pour ce qu'en l'isle n'y auroit aucunes forteresses.
Aucuns toutefois ne laissaient en cachette de prendre de la terre, et de la porter à Venise et l'appeloient rose-coupe ou coupe-rose.» On voit que Lusignan parle simultanément
d'or, de cuivre, de couperose, de vitriol, comme un homme qui a des notions peu nettes sur ces substances. Il Ă©crivait en 1580, Ă©poque oĂą la mineralogie Ă©tait dans l'enfance.
Il nous dit que Cinyras trouva une mine d'or, mais pourquoi ne cite-t-il pas l'auteur ancien auquel il a emprunté ce renseignement ? En deux endroits différents de son Histoire
du monde, Pline nous apprend que Cinyras découvrit en Chypre les minerais de cuivre; mais il ne parle point d'or. Dans le paragraphe même que je viens de citer, Lusignan montre
que ses souvenirs bibliographiques ne sont pas toujours fidèles, car il attribue à Virgile une citation qui appartient à Ovide : «Amathonte rendue lourde par ses métaux.» (Albert Gaudry, Géologie de l'ile de Chypre, 1862
- books.google.fr). Les vitriols se nomment plus ordinairement dans le commerce & dans les arts couperose ; ainsi on appelle celui-ci couperose bleue ;
on le nomme aussi vitriol de Chypre (Pierre Joseph Macquer, Dictionnaire De Chymie, Tome 3, 1789
- books.google.fr). Par une coïncidence extraordinaire, deux auteurs anciens, Hérodote (III, 115) et Diodore (V, 22-23) relient clairement les deux matières, ambre et étain, pour en souligner
l'origine lointaine. Faire dériver les deux matériaux d'une localité quasi-légendaire, les îles Cassitérides et Électrides respectivement, est un indice que les Grecs de l'époque n'avaient pas d'accès direct aux régions
productrices. Le mythe de Dédale fuyant la Crète et érigeant sur les îles Électrides deux statues, une d'étain et l'autre de bronze, rapporté par Aristote, rend le rapprochement encore plus attractif (Dimitris Paléothodoros, L'origine de l'ambre mycénien, Revue des archéologues et historiens d'art de Louvain, Volume 31, 1998
- books.google.fr). En même temps chemine souterrainement, entre La Espositione di Geber (Venise, 1545) de G. Bracesco et le Dictionnaire mytho-hermétique (1787)
de Dom Pernety en passant par les Alchimia hierogliphica (1653)
d'Athanasius Kircher, une constante référence au labyrinthe, modèle et laboratoire du Grand œuvre alchimique, et à Dédale, guide de l’adepte. L’alchimiste ne rêve-t-il pas d’accomplir la tentation de démiurgie
propre à l’homo faber en parachevant le perfectionnement de la matière ? Les longues et complexes opérations que requiert l’obtention de la pierre philosophale – longissima via, selon le Rosarium Philosophorum –,
appellent le modèle du cheminement labyrinthique. Mircea Eliade observe que «les alchimistes alexandrins ont projeté sur les substances minérales le scénario initiatique des Mystères», le schéma d’une descente
aux enfers. La figure de Dédale, dès l’origine proche de celle du mage qui guide les jeunes gens parce qu’il travaille la materia prima et maîtrise le feu, apparaît dans les textes qui croisent alchimie et
mythologie : le Traité du vray secret des Philosophes et de l’esprit général du monde, de Hesteau de Nuysement (1621), les Alchimia hierogliphica (1653) d’Athanasius Kircher, le Dictionnaire mytho-hermétique
de Dom Pernety. [...] Après le cheminement dans les ténèbres qui correspond au nigredo, la deuxième phase de l’opus alchymicum, l’albedo, est aussi figurée comme un labyrinthe, selon Nicolas Flamel, «parce qu’ici se
présentent mille voyes à même instant, outre qu’il faut procéder à la fin d’icelle, justement tout au rebours du commencement, en coagulant ce qu’auparavant tu dissolvais, et en faisant Terre ce qu’auparavant tu
faisais Eau». «Sublimation» et «précipitation» sont au point de rencontre de la fable d’Icare et de l’opération alchimique. Le Mutus Liber (1677) s’achève sur l’image d’un adepte illuminé montant vers le
soleil
(Michèle Dancourt, Dédale et Icare: Métamorphoses d’un mythe (2002), 2016
- books.google.fr). Suivant la fameuse devise : «Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultum Lapidem» ou VITRIOL («Visite les parties intérieures de la terre; en rectifiant
tu trouveras la pierre occulte»), il semble nécessaire d'orienter sa recherche vers le monde souterrain. La tradition invariable des philosophes hermétiques veut que la première matière soit tirée de la terre,
et plus précisément des mines métalliques : «De cavernis metallorum occultus est, qui Lapis est venerabilis» («La pierre vénérable a été cachée dans les cavernes des métaux.» VIIe Traité d'Hermès Trismègiste,
chap. II)
(Fabrice Bardeau, Les clés secrètes de l'alchimie, 2010
- books.google.fr). La formule est d'origine alchimique, citée pour la première fois, semble-t-il en 1581 par Gérard Dorn, un disciple ou un élève de Paracelse. Mais c'est le grand Basile Valentin
qui lui donnera une certaine notoriété avec la parution de l'Azoth en 1653. Voici ce qu'écrit Basile Valentin en 1651 : Le Vitriol est un important et notable minéral auquel nul autre ne saurait dans
la nature être comparé. Cela car le Vitriol s'accouple avec tous les métaux plus intimement que tous les autres principes... Bien que tous les métaux soient doués de grandes vertus, seul le Vitriol est
suffisant pour en tirer et faire la bénite pierre (la pierre philosophale)
(Jean Ferré, Dictionnaire des symboles maçonniques, 2013
- books.google.fr). Le D, dans l'Alphabet Chimique, désigne le vitriol. Le D est un caractère par lequel on distingue les monnoies qui se fabriquent à Lyon. Le D est aussi un caractère de Musique qui indique la
note que l'on appelle ré
(Le grand vocabulaire françois, Tome 7, 1769
- books.google.fr). La gangue est une pierre spatheuse, molle, blanchâtre, brillante, très-pesante. Cette pierre est non seulement l'indice d'une mine vitriolique; mais elle aide à suivre les
détours de ses labyrinthes : le plus communément elle couvre les mines de vitriol cuivreux
(Dictionnaire portatif de commerce, Tome 4, 1770
- books.google.fr). Nous pouvons aussi comprendre la Teinture des philosophes Hermétiques, dont la matière première est notre Hylé. Ce qu'on appelle le Grand OEuvre consiste à choisir une
matière dont la vie ne soit pas très énergique, de façon à pouvoir la tuer, ce qu'on symbolise par matière noire, caput mortuum, cadavre, putréfaction, etc. On obtient ainsi la véritable matière première, la Hylé,
ou tout au moins une matière qui en est bien voisine, et dans laquelle la substitution peut s'opérer. Il ne reste plus qu'à lui communiquer la Teinture, c'est-à -dire l'influx qui lui donnera la vie aurique.
Pour cela, on la met sur un feu doux, un feu de fermentation, qui lui donne les propriétés femelles : la réceptivité, la possibilité d'être fécondée, ce qui est déjà une vie élémentaire moins incomplète.
A ce moment, elle est devenue la Reine. Il ne reste plus qu'à introduire le Roi dans l'Athanor. Il faut pour cela prendre'une parcelle d'or, quelque minime qu'elle soit, lui fait subir des réactions chimiques
(le vinaigre fort), qui le mette dans un état comparable à ce qu'on appelle en chimie l'état naissant, état que nous appellerons le rut. La copulation a lieu, elle est suivie d'un grand silence, puis la matière
prend successivement et lentement diverses couleurs, diverses consistances : queue de paon, matière blanche, matière rouge, etc.; elle se liquéfie, se solidifie, et finalement reste à l'état d'une poudre rouge :
c'est la pierre philosophale ou poudre de projection. Tout ce travail est comparable Ă ce qui se passe dans l'organisme animal, pour la production du spermatozoĂŻde, d'une part, et de l'ovule, d'autre part.
La poudre de projection, résultant de la copulation du Roi et de la Reine est hermaphrodite, et les alchimistes la représentent souvent ainsi, c'est-à -dire qu'elle est un oeuf fécondé, ou plutôt une multitude
d'oeufs fécondés, à qui il ne manque que la nourriture et les conditions extérieures favorables pour se développer. Le plomb fondu, porté à une température plus élevée que son point de fusion,
représente l'albumine de l'oeuf, autrement dit, la nourriture. La température ne doit pas varier au delà d'un point maximum et en deçà d'un point minimum. Entre les deux se trouve la condition qu'en Histoire
Naturelle on appelle l'optimum. Dans ces conditions, l'oeuf aurique se développe, se nourrit de plomb, qu'il assimile en s'accroissant, et finalement devient adulte, si tout est bien conduit.
Le plomb disparaît, tout se solidifie; il faut alors pousser le feu graduellement jusqu'à ce que tout entre de nouveau en fusion, et alors on a une masse d'or pur, d'une plus grande valeur que l'or généralement en
circulation. On trouve au fond du creuset la partie non assimilable, sous forme de scories; ce sont les excréments
(Fernand Rozier, Les puissances invisibles : les dieux, les anges, les saints, les égrégores, ste Philomène, 1907
- books.google.fr). Dans son volumineux dictionnaire mytho-hermétique intitulé Verités fabuleuses et hermetiques, ouvrage qui dépasse d'ailleurs largement le cadre de la mythologie
antique puisqu'il porte jusque sur la littérature médiévale, Jean Vauquelin des Yveteaux (1651-1716) tente de synthétiser les différents textes de Bracesco, de Brouaut, de Della Riviera et de Fabre :
C'est le cahos, le sel de la terre dit Saturne, oĂą touttes choses sont contenues confusement, le Soleil la Lune les planettes, les etoiles, les elements,
le vegetal, animal et mineral; c'est la premiere matiere, le hylé, la forest des sages (car hylées et napées signifie en grec Silvains et forestiers) où se trouve ce veritable guy de chesne des anciens druides;
c'est la partie vegetable d'où naissent tous les elements car ce Jupiter de Virgille, ce Jeovah des cabalistes, ce Pan dieu de la forest ou cahos, ce Saturne fils de Cœlus, mari d’Opis
(opem ferens) sont ce dont il est dit Jovi somnia plena, l’esprit solaire
(Sylvain Matton, La figure de Démogorgondans la littérature alchimique, Alchimie, art, histoire et mythes, 1995
- books.google.fr). Pasiphaé, ensorcelée par Poséidon, fut séduite par le taureau blanc que Minos voulait sacrifier contre la volonté du dieu de la mer. Elle demanda à Dédale de lui fabriquer
un simulacre de vache en bois. Elle accoucha du Minotaure qui fut enfermé dans le labyrinthe que Minos avait fait construire exprès par Dédale. On nourrissait le Minotaure de chair humaine;
il fut tué par Thésée.
Theyzé, Thizy, nous rappèlent le nom grec de Thésée; Denicé celui de Denys, nom que les Grecs donnaient à Bacchus; Montmélas, le mont Noir, Talancé, Tarare, Le Pyre, Moiré sont des noms presque
entièrement grecs. Tous ces noms rassemblés dans un espace bien rapproché ne semblent-ils pas des indices frappants d’une colonie grecque et de l’Asie-Mineure, qui cherchait à rappeler dans les lieux nouveaux
qu’ils fondaient les noms si doux de la patrie et les dieux de leurs ancêtres
(Émile Jolibois, Dissertation sur l'Atlantide: suivie d'un essai sur l'histoire de l'arrondissement de Trévoux, aux temps des Celtes, des Romains et des Bourguignons, 1846
- books.google.fr). Lien avec le quatrain IX, 10
Louis Schlosser met en rapport les "moines gris" protestants avec le quatrain IX, 10 ("Moyne moynesse...)" où l'interprétation de ce site parle des
loups-garous du Chambaran, région où passa le baron des Adrets, en particulier à Saint Marcellin.
Au XVIe siècle, Saint-Marcellin devient la proie des partis. Le baron des Adrets s'y était enfermé. Maugiron s'avance et la ville ouvre ses portes.
En 1562, des Adrets, furieux, revient avec 12,000 hommes. Maugiron quitte de nuit la place, en promettant du secours. Le lendemain, le feu s'engage vers la porte de Romans et l'on se bat d'une manière
acharnée. Une partie de la population s'était retirée à Chevrières. La ville est emportée d'assaut et des Adrets fait précipiter les soldats du haut d'une tour élevée. A des Adrets succède Montbrun
(P. Fissont, Guide pittoresque et historique du voyageur dans le département de l'Isère et les localités circonvoisines, 1856
- books.google.fr). Jean de Léry était originaire de Lamargelle, en Bourgogne près de l'abbaye de Saint-Seine et de Dijon, où il naquit en 1534. Outre son histoire de la malheureuse
expédition du Brésil, il est surtout connu par son journal du siège de Sancerre en 1574 (France protest., VI, 566).
Jean de Léry établit le culte évangélique à Belleville en Beaujolais. C'est là qu'il débuta dans la prédication à son retour du Brésil où il avait, à l'âge de vingt-deux ans,
rejoint une colonie protestante que protégeait l'amiral de Coligny et qui était conduite par Villegagnon. Il nous a laissé de cette entreprise la relation la plus exacte et la plus fidèle sous ce titre :
Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, autrement dite Amérique, contenant la navigation et choses remarquables, vues sur mer par l'auteur, le comportement de Villegagnon en ce pays-là , les mœurs et
façons de vivre étranges des sauvages brésiliens, avec un colloque de leur langage; ensemble la description de plusieurs animaux, arbres, herbes et autres choses singulières et dutout inconnues par deçà ; le tout
recueilli sur les lieux. Cet ouvrage, aujourd'hui encore, fait autorité. En 1564, de Léry quitta Belleville et desservit successivement les Eglises de Nevers et de La Charité
(Jules Bonhoure, L'année protestante ou Vies de protestants éminents de langue française pour chaque jour de l'année, 1889
- books.google.fr). Dans les pays andins sévit un personnage que l'on appelle pishtako, au Pérou, likichiri ou kharisiri en Bolivie, et qui présente un certain nombre de traits qui le rapprochent de façon
étonnante de notre loup-garou bas-dauphinois (Charles Joisten, Robert Chanaud, Alice Joisten, Les loups-garous en Savoie et Dauphiné. In: Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d'ethnologie, n°1-4/1992 - www.persee.fr)
Pour LĂ©ry, comme pour Thevet, le cannibalisme trouve sa cause dans la vengeance. Il n'est nullement question pour les Indiens tupi de manger de la chair humaine pour simplement s'en nourrir.
Ce trait les distingue de leurs ennemis, les Waitaka (Ouetacas), présentés dans le chapitre V comme l'archétype du barbare ("comme chiens et loups")
(Agrégation de Lettres 2023: Tout le programme du Moyen Age au XXe siècle en un volume, 2022
- books.google.fr). Dans le quatrain IX, 10 il est question d'enlèvement par un verrier ("Mourir par ourse, & ravy par verrier").
Le mot vitriol dérive du bas latin vitriolum lequel découle de vitrum verre. En effet, les sulfates se présentent en général, sous forme de cristaux transparents, et ont
pour certains, une ressemblance physique avec le verre pilé. Les sulfates sont des sels métalliques cristallisés, de différentes couleurs, suivant la nature (fer, cuivre, étain, zinc...),
le degré d'oxydation (fer ferreux Fe ++, fer ferrique Fe +++...) de l'ion métallique qui entre dans leur composition, et le degré d'hydratation. [...]
Tout comme on reconnaissait aux encres (qu'elles soient au carbone ou métallo-galliques) des vertus curatives, cicatrisantes ou autres, le vitriol bleu outre son usage en
tannerie et son rôle dans la fabrication des encres, était doué de propriétés intéressantes Celse (V, 1) le cite parmi les remèdes qui arrêtent le sang ou (VI, 8, 1) contre les ulcérations des narines; cf. H. LE BONNIEC
dans ses notes relatives à l'alinéa 126 du Livre XXXIV, de Pline, p. 298. De plus, «on le prend pour chasser les vers intestinaux à la dose d'une drachme et dans du miel. Délayé et distillé dans les narines, il purge
le cerveau... Il guérit les granulations et les douleurs des yeux... Il arrête les saignements du nez et fait disparaître les hémorroïdes»
(Monique Zerdoun Bat-Yehouda, Les encres noires au Moyen Age (jusqu'Ă 1600), 1983
- books.google.fr). Typologie
Le report de 2118 sur la date pivot 1562 donne 1006.
La chapelle de Bisseroles fait partie actuellement du territoire de la nouvelle commune de Pont-Trambouze. Selon Mulsant, l'abbaye de
Bisseroles dans la paroisse de Mardore est une «Abbaye de moines prêtres et laiques, fondée en 1006 par Paul Trumel, prieur de l'abbaye, près l'église Saint-Laurent.
Après un incendie arrivé en 1007, Hubert de Monteillier seigneur de Montchlar, leur donna asile près de son château, fut leur bienfaiteur et les fit ses héritiers, à la condition d'être enterré lui et ses
parents, dans leur chapelle. Le seigneur de Courcenay, Guillermin (ce doit être un Foudras), qui était héritier de droit, suscita un procès aux moines. L'affaire se traita à l'amiable,
les moines conservèrent leurs revenus et le châtelain de Courcenay se réserva à perpétuité la sépulture de sa famille dans la chapelle du couvent. Dans le XII et le XIIIe siècle ils reçurent des
illustres, entre autres celle d'Innocent IV, qui siégeait alors à Avignon.» (Henri Billet, Beaujolais, Forez, Dombes: histoire des possessions des Sires de Beaujeu et des Maisons de Bourbon, de Bourbon-Montpensier et d'Orléans, en Beaujolais, Lyonnais, Forez et Dombes, Tome 1, 1998
- books.google.fr). Innocent IV est un pape d'avant le déménagement à Avignon. Il devrait s'agir d'Innocent V que l'on fait forézien
(originaire du village de Tarentaise dans la Loire, en lien avec son nom Pierre de Tarentaise) mais qui n'Ă©tait pas non plus Ă Avignon
(fr.wikipedia.org - Innocent V). Le Mardoret est un petit cours d'eau de demi-montagne né vers 750 m d'altitude, coulant à peu près exclusivement à l'intérieur de la commune de Mardore à laquelle
il doit son nom; seules les dernières centaines de mètres de son cours concernent la commune de Pont-Trambouze. Il se jette dans la Trambouze en rive gauche au lieu-dit Pont-Gauthier à 400 m d'altitude
après avoir parcouru environ 5,5 km. Pont-Trambouze est une localité de la commune de Cours, situé dans le Haut-Beaujolais, au sud de Cours-la-Ville, en limite du département de la Loire.
L'axe de la localité est constitué par la rivière Trambe ou Trambouze, affluent du Rhins
(fr.wikipedia.org - Mardore,
fr.wikipedia.org - Pont-Trambouze). Mardore était une paroisse du diocèse de Mâcon et de la collation du chapitre de St-Vincent de la même ville, qui y percevait les trois quarts de la dîme;
le quatrième appartenait au seigneur. Il existait autrefois à Mardore un prieuré de chanoines réguliers, qui se retirèrent à Mâcon à l'époque des guerres civiles.
La justice dépendait de Courcenay, fief situé dans cette paroisse et appartenant de temps immémorial à la maison de Foudras. On remarquait en 1760 que le
propriétaire de Courcenay était le dix-huitième du nom de Foudras qui possédait cette seigneurie. On trouve des dénombrements fournis par eux aux dates de 1539, 1601, etc.
(Ferdinand de La Roche La Carelle, Histoire du Beaujolais et des Sires de Beaujeu, suivie de l'armorial de la Province, Tome 2, 1853
- books.google.fr). Les sieurs de Vaultion, Valenciennes, Rebé et La Farge étaient dans la garde de la ville de Villefranche sur Saône lors de sa prise par les Huguenots en mai
1562. Ils furent faits prisonniers. La famille de Foudras possédait le fief de La Farge à Propières. Noble Louis de Foudras fournit le dénombrement de ce fief, le 24 février 1539. Son père était Pierre de Foudras
(Émile Longin, La prinse de Villefranche par les Protestants en 1562, 1897
- books.google.fr). |