Les Tard-Venus IX, 68 2153-2154 Du mont Aymar sera noble obscurcie Le mal viendra au ioinct de Saône et Rhône Dans bois cachez soldats iour de Lucie Qui ne fut onc un si horrible throsne. Le bois Goyet : la Bataille de Brignais, 6 avril 1362 M. Humbert Mollière communique le résultat de ses recherches sur la bataille de Brignais (6 avril 1362), qu'il a été amené à faire, en préparant une notice sur Guy de Chauliac, chanoine et prévôt de Saint-Just, qui était devenu, à ce titre, seigneur mansionnaire de la baronnie de Brignais, au milieu du XIVe siècle, et qui est l'auteur d'un traité célèbre de chirurgie, publié à diverses reprises. On a beaucoup écrit sur la bataille de Brignais, et les divergences des historiens proviennent en grande partie, de ce qu'ils n'avaient pas vu les lieux. Ainsi s'expliquent les contradictions que l'on rencontre dans Froissard, dans Mathieu Villani, et le Petit Thalamus de Montpellier, les principales chroniques contemporaines de ce fait d'armes. M. Allut, qui a traité le sujet de nos jours, conteste l'exactitude du récit de Froissard, d'après lequel les chevaliers de l'armée royale auraient essayé d'escalader un monticule, occupé par les Tard-Venus. M. Mollière, qui a étudié la question sur les lieux-mêmes, ne partage pas cet avis. L'erreur n'est pas dans Froissard, mais dans l'interprétation donnée à son récit. L'éminence qu'occupaient les Grandes Compagnies, n'était pas, comme on l'a cru, la montagne des Barolles, mais le tertre (comme l'appelle Paradin) que couronne le Bois Goyet, ainsi que l'avait déjà exprimé un chroniqueur du XVIe siècle, Denis Sauvage. Ce point établi, l'orateur décrit les diverses péripéties du combat, d'après les données fournies par les anciens chroniqueurs. Campés au Bois Goyet, les Tards-Venus sont attaqués de front par l'armée royale. Mais cette dernière est prise à revers et sur les flancs par les troupes venues de Saugues. L'armée, que commandait Jacques de Bourbon, fut ainsi complètement enveloppée, et, comme à Crécy et à Poitiers, elle vint se briser contre des troupes bien retranchées, qui inauguraient un système stratégique, dont, plus tard, Rodrigue de Villandrado saura tirer profit pour battre le prince d'Orange, à la bataille d'Anthon (Revue du Lyonnaise, 1894 - books.google.fr). Cf. quatrain III, 93. "Mont Aymar" : Mons Adhemari, Montélimar Un événement important dans la famille Adhémar contribua à les éloigner de Montélimar et à favoriser l'annexion de la ville par le pape : il s'agit de la mort du dernier frère de Giraud IX décédé en 1362. A cette date, l'héritage passa successivement aux trois frères de son père : Louis jusqu'en 1374 puis Aimar et Guigues qui moururent la même année Guigues teste le 13 septembre 1374 conformément au pacte de famille de 1308. Il fait hériter la branche de Grignan en la personne de Giraud V. Il déclare aussi qu'il veut exécuter les ordres et substitutions de ses ancêtres («exequendo ordinationes et substitutiones dominorum predecessorum nostrorum») et que si Giraud refuse de payer les legs tout ou en partie, son fief devra aller au saint-siège. Quelqu'un va cependant s'opposer à cette succession. Nous avons vu que Tassiette avait demandé protection au dauphin Charles en 1359, et qu'en 1360 elle transigea avec Innocent VI en lui abandonnant ses droits sur Montélimar sous réserve des droits de l'évêque de Valence. Cependant, elle ne prévoyait pas la mort de son fils Giraudet à sa minorité et «ab intestat». Tassiette était la fille de Béatrice de Bermond d'Anduze de la Voulte. Sa fille Sybille, soeur de Giraudet, s'allia aussi à la famille d'Anduze en épousant Louis Bermond d'Anduze seigneur de la Voulte. C'est celui là même qui revendiqua l'héritage de Montélimar en vertu de testaments faits par les ancêtres de Giraudet. Le baron de Coston voit dans la revendication de Louis d'Anduze le fait qu'étant mari de Sybille il trouva amer de voir l'oncle de sa femme hériter en 1365 du fief et de voir ce même fief passer à la branche de Grignan, qui était apparentée à la branche de Rochemaure à de nombreux degrés. De plus, il n'apprécia pas de voir Guigues préférer le pape à sa candidature en cas de refus de la part de Giraud V de Grignan. Il résuma ainsi cette affaire : «.. devant les menaces proférées à tout bout de champs par Louis d'Anduze qui déclarait la guerre au seigneur de Monteil et qui voulait faire le plus de mal possible à sa personne et à ses biens, le seigneur de Grignan demanda le 17 juillet 1376 au comte de lui donner conseil, secours et assistance contre le seigneur de La Voulte. Le comte de Poitiers déclara qu'il était prêt à fournir conseil, secours et protection comme il s'y était obligé, et même d'aller au delà de ses engagements envers lui». Lacroix ne fait pas mention de cette affaire dans son «Arrondissement de Montélimar». L'histoire recouvre en fait tout autre chose. Il y eut procès devant la cour romaine entre le seigneur Louis d'Anduze en qualité de demandeur et Giraud Adhémar en qualité de défendeur (Gaëlle Oberthür de La Roncière, Montélimar au temps des Adhémar, 1990 - books.google.fr). Le chef le plus connu, après Cervolle et Badefol, était Perrin de Savoye, dit le Petit-Meschin ou le Petit-Mesquin, que Villani prétend être né en Auvergne de parents obscurs, et avoir été domestique, comme l'indique le surnom sous lequel il est presqu'exclusivement désigné. Il avait sous ses ordres les 16,000 Routiers ou Tard-Venus qui, en 1362, mirent en déroute à Brignais, près de Lyon, l'armée royale, forte de 10,000 hommes, et commandée par Jacques de Bourbon, comte de la Marche. Le duc d'Anjou, qu'il voulait tuer ou livrer aux Anglais, le fit noyer à Toulouse en 1369. Les courses des Routiers dans le Sud-Est de la France commencèrent en 1357. Au mois de juillet, Cervolle, soutenu par le comte d'Avellin, de la maison de Baux, et par cinq neveux du pape Clément VI, envahit la Provence, s'empara de divers châteaux dans le Comtat et menaça d'assiéger et de piller Avignon. Innocent VI leva des troupes, appela à son secours le comte d'Armagnac, qui vint avec mille lances et reprit plusieurs places. Le souverain-pontife, pour se débarrasser de Cervolle, qui commettait des ravages sur ses terres, fut obligé de lui donner 40,000 écus d'or. Les précautions prises à cette époque dans le Valentinois nous sont connues par un document publié par M. l'abbé Chevalier C'est le compte des dépenses acquittées le 15 juillet 1357, en suite de la convocation faite à Romans, par ordre du gouverneur du Dauphiné, d'un certain nombre de gens d'armes et de fantassins amenés par le seigneur de Chaste et par plusieurs châtelains des environs. Ces troupes avaient séjourné à Romans les 12 et 43 juillet 1357, pour résister à quelques gens d'armes venus dans le pays, et qui, disait-on, se rendaient en Provence avec une nombreuse armée et voulaient attaquer Romans. Un fragment de montre ou revue qui eut lieu la même année, indiquant les noms des seigneurs et le signalement de leurs chevaux, se rattache à la même cause. D'après un document de 1360 (Cart., p. 158), Montélimar ne paraît pas avoir subi, à cette époque, l'invasion des Routiers qui ravageaient de préférence les pays situés sur la rive droite du Rhône, sans doute à cause des difficultés que présentait le passage de ce fleuve. Ménard donne de nombreux détails sur les précautions prises contre eux, dans le ressort de la sénéchaussée de Beaucaire et de Nimes, placée alors sous les ordres d'Hugues Adhémar, seigneur de la Garde. En 1362, à l'époque où fut gagnée la bataille de Brignais par l'armée de Petit-Méchin, plusieurs bandes qui en faisaient partie occupèrent Vienne et divers bourgs voisins. Le Conseil delphinal se rendit à Romans et prit des mesures énergiques pour résister à l'invasion, qui ne paraît pas avoir dépassé les environs de Vienne. Le 30 novembre 1363, un traité d'alliance défensive fut signé à Avignon, dans la maison de Philippe Cabassole; la ligue était composée de Raoul de Loupy, gouverneur du Dauphiné, de Foulques d'Agoult, sénéchal de Provence, et d'Aymar de Poitiers, comte de Valentinois. Le comte Amé de Savoie adhéra, le 23 janvier 1364, à ce traité, qui fixa le contingent que devait fournir chacun des contractants. Urbain V avait écrit à l'évêque de Valence pour l'engager à se réunir à ces divers seigneurs, afin de mieux résister à l'invasion des pillards qui désolaient Montélimar, Visan et le Comtat. En 1365, une bande chargée de butin, commandée par Louis Robaut, fut en grande partie détruite entre Annonay et Saint-Jullien, par la noblesse du Vélay. La même année, du Guesclin réunit à Châlons, au nombre de 30,000, les troupes qui ravageaient les environs, leur promit 200,000 florins d'or de la part du roi et pareille somme de la part du pape, outre l'absolution de leurs péchés, et les conduisit en Espagne contre Pierre-le-Cruel (Adolphe de Coston, Histoire de Montélimar et des principales familles qui ont habité cette ville, Tome 1, 1878 - books.google.fr). Mont Aymar : Montaymard, Mont-Aimé Château fort de Moymer en Champagne (ou anciennement, Moiemer, Moyemer, Montwimer, Montaymard,.. Auj., Mont Aimé, sur la commune de Bergères-les-Vertus, dans le dép. de la Marne, en région Champagne-Ardenne) (fr.wikipedia.org - Liste des sièges de la guerre de Cent Ans). Le comté de Vertus fut créé par Jean le Bon en 1360, à partir des seigneuries de Vertus, Rosnay, Moymer et La Ferté-sur-Aube en comté, pour en faire la dot de sa fille Isabelle de France à l'occasion de son mariage avec Jean Galéas Visconti. La prisée du comté fut faite en 1366. À la fin du XVe siècle, le comté de Vertus passa à une branche bâtarde des ducs de Bretagne (fr.wikipedia.org - Mont Aimé). L'héritier des Visconti et sa femme prirent possession du comté de Vertus par procureur dès 1362, mais c'est seulement cinq ans plus tard, le 29 avril 1366, que Charles V, qui avait remplacé sur le trône son père Jean le Bon, délivra commission à Colart Caton, clerc notaire du roi et à Jacques Sohier, son procureur au bailliage de Vitry, de procéder à la prisée et estimation des domaines concédés de façon à déterminer d'une manière absolument précise l'étendue qui devait être donnée au nouveau comté. Colart Caton et Jacques Sohier se rendirent à Vertus le 1er juin et se mirent aussitôt à l'œuvre en présence de Barthélemy de Garimbaut, procureur et receveur du comte de Vertus, avec l'assistance de "plusieurs autres expers et congnoisseurs" en fait de prisée, parmi lesquels figuraient Messire Pierre Jobace, doyen de Saint-Jean de de Vertus, Messire Gauchier, seigneur de Mutery, Messire Remi de Folet, châtelain du Mont-Aimé, mais leurs opérations furent interrompues par l'irruption des "compagnies", ce ramassis d'aventuriers et de gens d'armes de toutes nationalités qui, après la fin de la première période de la guerre de Cent ans, se voyant privés de leur solde et de la faculté d'exercer dans les armées régulières le métier de la guerre, le seul qu'ils aimassent, s'organisèrent en bandes de pillards et promenèrent dans la France entière le ravage et la désolation. Les commissaires durent donc momentanément quitter Vertus, et vers la fin d'août, ils se rendirent à La Ferté-sur-Aube pour procéder à la prisée de cette autre châtellenie. Ce n'est qu'à la fin de l'année 1367 qu'ils purent terminer l'estimation du domaine de Vertus, et au début de l'année 1368, celle de Rosnay et de La Ferté-sur-Aube. L'évaluation des revenus de la ville, châtellenie et prévôté de Vertus et Mont-Aimé, déduction faite des charges, montait à un total de 1.234 livres, 11 sous tournois de rente. Nous en connaissons les principaux éléments par l'extente ou prisée qui en avait été faite jadis par l'ordre d'Edmond de Lancastre, second mari de Blanche d'Artois, veuve du dernier comte de Champagne (Réunion de la Champagne à la France, Constitution du Comté de Vertus, Travaux de l'Académie nationale de Reims, Volume 149, 1936 - books.google.fr). La Champagne était gouvernée par Edmond d'Angleterre, comte de Lancastre (1276), qui avait épousé Blanche d'Artois, veuve du comte Henri III et mère de Jeanne de Navarre. Edmond, en qualité de tuteur de la jeune princesse, prit quelquefois le titre de comte de Champagne, comme on le voit par un contrat passé entre lui et Guy, évêque de Langres, un cartulaire de Provins, une charte du chapitre de Vitry et divers autres actes. Le mariage de Jeanne et de Philippe le Bel, qui avait eu lieu en 1284, rendit Philippe souverain titulaire des domaines de son épouse. Il remplaça bientôt son père sur le trône de France, et les comtés de Champagne et de Brie furent alors réunis à la couronne [...] Cette réunion de la Champagne à la couronne ne paraissait pourtant pas irrévocable. Louis le Hutin, fils de Jeanne et de Philippe le Bel, n'avait laissé pour successeur au trône de France qu'un enfant qui mourut presqu'en naissant; mais il laissait aussi une fille nommée Jeanne comme son aïeule, et à laquelle revenaient de droit le comté de Champagne et le royaume de Navarre; car, si la loi salique excluait les femmes du trône de France, elle n'étendait point son empire sur les autres États qui s'y trouvaient joints. Jeanne de France, héritière de Lou le Hutin, fils aîné de Jeanne de Navarre, ne pouvait donc être justement dépossédée de son héritage. Cependant les droits de la jeune princesse furent à la fois disputés par le roi d'Angleterre et par les filles de Philippe le Long et de Charles le Bel, qui fondaient leurs prétentions sur des titres à peu près pareils. Jeanne avait été donnée en mariage à Philippe, comte d'Évreux. Il consentit à assigner cent mille livres de rente aux deux filles de Charles le Bel. Plus tard, Philippe de Valois renonça à toutes prétentions sur la Navarre, à condition que le comte d'Evreux lui abandonnerait "perpétuellement et à toujours" la Champagne et la Brie (1335), en échange des comtés de Mortain et d'Angoulême. Jeanne, devenue majeure, confirma ce traité, signé par son époux (1337). En 1361, le roi Jean renouvela, par lettres-patentes, la réunion de la Champagne à la couronne, sans que, sous aucun prétexte, on pût les séparer. Charles III, roi de Navarre, qui se souciait peu des lettres-patentes du roi Jean, en appela de tous les traités passés, et revendiqua la Champagne. Pour le faire renoncer à ses prétentions, Charles V fut forcé de lui donner en indemnité douze mille livres de rente sur différentes seigneuries de cette province. Dès lors la Champagne, comme la Brie, fut irrévocablement réunie à la couronne; dès lors aussi son histoire n'est plus distincte de celle de la France (François Mongin de Montrol, La Champagne : résumé historique depuis les premiers temps de la Gaule jusqu'à nos jours, 1878 - books.google.fr). Aux horreurs de la Jacquerie succéda l'invasion des grandes compagnies. Une trêve de deux ans conclue avec l'Angleterre avait laissé sans emploi une foule de mercenaires et d'aventuriers de toute nation qui se trouvaient dans l'armée d'Édouard III. Réunis par bandes, ils continuèrent la guerre pour leur propre compte, incendiant, pillant, violant et rançonnant sans scrupule. La Champagne et la Brie eurent spécialement à souffrir de leurs ravages. Un de leurs chefs, Eustache d'Aubrécicourt, jeune gentilhomme hennuyer qui avait com, battu à Poitiers sous le Prince Noir, établi avec cinq cents hommes d'armes à Pont-sur-Seine, dont il avait fait sa «chambre»), et maître de dix ou douze châteaux aux alentours, exerçait de là son brigandage sur tout le pays environnant. Le 23 juillet 1359, une troupe de seigneurs champenois et bourguignons, sous la conduite de Brokars de Fénestrange, «un appert et hardi chevalier lorrain, renommé et usé d'armes», parvint à le déloger. Mais alors ce fut Brokars qui, non payé de ses services par le régent, se mit à saccager la Champagne. Peu de temps après, la trêve étant expirée, à la faveur des hostilités reprises, Eustache d'Aubrécicourt s'établit, à la tête d'aventuriers anglais, dans la ville d'Attigny; il poussa, dans ses incursions jusqu'à Vertus, où il laissa une garnison, après avoir livré la ville au pillage. On crut, au printemps de 1360, après une nouvelle invasion de la France par Édouard III, invasion dont Reims et la Champagne furent l'objectif, que la paix de Brétigny, accordée par ce prince, allait rendre enfin un peu de repos aux populations. Ce fut un vain espoir. De nouvelles bandes d'aventuriers s'organisèrent. Sous le nom de Tard-venus, elles causèrent, en Champagne et en Bourgogne, «moult de maux et de vilains faits». Il y en eut qui, installés à Nogent-sur-Seine, renouvelèrent sur les deux rives du fleuve les exploits d'Eustache d'Aubrécicourt et de ses compagnons. Ce fut le duc de Bourgogne Philippe le Hardi qui les en chassa, au commencement de 1364 (Edouard André, Histoire de l'Abbaye du Bricot en Brie (XIIe siècle-1792), 1895 - books.google.fr). Lucie de Lyon au mois d'Avril Le Martyre de saint Alexandre, fut deux jours après celui de son compagnon Epipoy le 24 Avril. Après que le Juge eut fait mourir saint Epipoy, il ordonna qu'on lui amena saint Alexandre, & voulut d'abord l'intimider, en lui rappellant le souvenir de la mort de tant de Chrétiens, & surtout celle de son cher ami Epipoy, lui disant qu'il ne restoit presque plus de Chrétiens que lui; à quoi Alexandre répondit que l'exemple de son ami Epipoy, & celui des autres qu'il avoit fait mourir, l'encourageoit encore davantage à dire qu'il étoit Chrétien, que l'ayant toujours été, il vouloit mourir comme eux pour la gloire de Dieu, & pour l'amour de Jesus Christ. Le Gouverneur irrité de cette réponse, ordonna à trois bourreaux de l'étendre sur le chevalet les jambes écartés pour déchirer son corps à coups de verges & de peignes de fer; dans tout le temps de ce cruel tourment, il ne fit autre chose que d'invoquer le saint Nom de Dieu, & dire; je suis Chretien. Le Juge le voyant inébranlable, ordonna qu'il fut attaché à une croix, où il ne souffrit pas longtemps, ayant tellement le corps déchiré & les reins ouvertes, que ses entrailles paroissoient à découverts, & d'une voix mourante, il dit, je suis Chrétien, je meurs attaché à la croix comme mon Sauveur, à qui je remets mon ame, & élevant les yeux au ciel, il rendit son esprit. Les sacrés corps de ces deux Athletes furent enlevés secretement pendant la nuit par les Chrétiens qui leur donnerent la sépulture dans la grotte appellée, de saint Jean, dit saint Gregoire de Tours, qui est la même Eglise souterraine ou saint Irenée fut aussi enterré après son Martyre, par saint Zacharie, entre saint Epipoy & saint Alexandre. Les Fidelles excités par le grand nombre de miracles que Dieu opéroit sur leurs tombeaux veroient de toutes parts en recueillir la poussiere; l'Auteur de leurs Actes en parle comme en ayant lui-même vu plusieurs, particuliérement dans une peste qui arriva après la mort de ces deux saints Martyrs, & que les malades qui y avoient recours étoient guéris, non seulement lorsqu'ils venoient en recueillir; mais encore en la portant sur eux, au rapport de saint Gregoire de Tours, & de Mr. de Tillemont, dans son Histoire Ecclésiastique. Il y en eut dix-neuf autres qui furent décapités sur la place de saint Just, dans l'endroit où l'on a mis une grande croix de pierre, qui est vis-à -vis l'Eglise de Dames Religieuses Ursulines, qu'on appelle la Croix Decole en mémoire de ces saints Martyrs. Saint Eucher, dit encore que beaucoup d'Eglises de diverses Provinces se croient fort heureuses d'avoir quelque chose de ce qui avoit touché à leurs tombeaux, ou à leurs reliques dit M. de Tillemont. Sainte Lucie, leur hôtesse fut du nombre des Martyres, elle eut la sepulture par les Chrétiens auprès des saints Epipoy & Alexandre, en récompense de ce qu'elle leur avoit donné azile dans sa petite maison. Les Martyrologes qui parlent de ces deux saints, joignent à eux 35 autres Martyrs, particuliérement avec saint Alexandre, dont les noms ne sont écrits qu'au Livre de Vie (Nicolas Nivon, Voyage du saint calvaire sur la montagne des martyrs de Lyon, à St-Irénée, 1764 - books.google.fr). Epipoy est fêté le 22 avril qui n'est pas le 6 mais en avril quand même, la veille de la Saint Georges qui a son quartier à Lyon. On aurait préféré "mois de Lucie" (Office à l'usage des pénitens de la Sainte Croix établie à Lyon, 1710 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Epipode et Alexandre de Lyon). St. ALEXANDRE et St. EPIPODE, martyrs à Lyon, en 178. Leur fête, à Paris et en Auvergne le 6 avril; à Rome le 22 et en d'autres lieux le 24 (Abbé Chastelain, Martyrologe universel, traduit en vers français du Martyrologe romain, 1823 - books.google.fr, Jacques Branche, La Vies des saincts et sainctes d'Auvergne et du Velay, Tome 1, 1777 - books.google.fr). Le tombeau de sainte Lucie (plus tard Saint-Épipoy, alors) Une chapelle située sur la rive droite de la Saône, dans le suburbium, fut construite à une date indéterminée, à l'emplacement du tombeau de sainte Lucie qui aurait ramassé la chaussure de saint Épipoy abandonnée lors de son arrestation près d'une fontaine miraculeuse (Grégoire de Tours, GC, 63; Passio SS. Epipodii et Alexandri). La tombe de Lucie a été le support d'un culte dès avant la fin du VIe siècle, alors que le corps du saint reposait à Saint-Irénée (Grégoire de Tours, GM, 49) (Jean-François Reynaud, À la recherche d'un Lyon disparu: Vie et mort des édifices religieux du IVe au XXe siècle, 2021 - books.google.fr). Ancienne recluserie Saint-Epipoy au n°19 du quai Pierre Scize : les chrétiens Epipoy, né Epipode, et son ami Alexandre sont hébergés en 177 au 19 quai Pierre-Scize par la veuve Lucie pour échapper aux persécutions. Mais ils seront retrouvés et mis à mort. Par la suite, les deux martyrs seront canonisés, puis à la place de la maison de Lucie seront bâties la recluserie Saint- Epipoy et une chapelle qui seront détruites à la fin du XVIe siècle. Le nom de Lucie, qui signifie Lumineuse, peut être rapproché des récits de Grégoire de Tours et Adon de Vienne, qui évoquent une lumière merveilleuse régnant dans la crypte où reposent ces saints (fr.wikipedia.org - Lucie de Lyon). Voltaire fait d'Epipode une sainte (cf. "obscurcie"). Tous les martyres d'ailleurs, que tant d'écrivains ont copiés de siècle en siècle, ressemblent tellement à la Légende dorée, qu'en vérité il n'y a pas un seul de ces contes qui ne fasse pitié. [...] Que dirons-nous de conversation d'Ignace avec l'empereur Trajan, qui lui dit: Qui es-tu, esprit impur? et de la bienheureuse Symphorose, qui fut dénoncée à l'empereur Adrien par ses dieux lares ? et de Polycarpe, à qui les flammes d'un bûcher n'osèrent toucher, mais qui ne put résister au tranchant du glaive ? et du soulier de la martyre sainte Epipode, qui guérit un gentilhomme de la fièvre ? (Examen ilmportant de Milord Bolingbroke) (Oeuvres complètes de Voltaire, éd. de Ch. Lahure, Tome 20, 1860 - books.google.fr). 22 avril 1362 Les Lyonnais s'empressèrent de se procurer les deux choses essentielles pour la défense de leur cité : l'argent et les hommes de guerre. Quatre tailles furent immédiatement imposées. Trois, levées par Pierre de Saint-Trivier, produisirent en peu de temps 11,424 florins et demi; la quatrième, levée par Etienne Guigue, 2,861 florins, un gros et demi. Dès le 9 avril, le maréchal d'Audrehem, qui avait pénétré dans la ville, en prit le commandement militaire et prescrivit les mesures défensives. Il laissa postés à St-Just les artilleurs et ce qu'il avait de gens de pied disponibles (2); St-Just était le point vulnérable. Peu de jours après, le maréchal d'Audrehem fut rejoint par une partie de ses hommes d'armes; le 22 avril, il reçut 402 florins pour leur solde; d'autres furent recrutés en même temps. [...] Dès le milieu du mois d'avril, Lyon était à l'abri d'un coup de main; les Tard-Venus n'osèrent pas l'attaquer. Au lendemain de leur victoire, ils s'empressèrent de stipuler la rançon de leurs prisonniers les plus notables et de les mettre en liberté. Le maréchal d'Audrehem se porta caution de la rançon de l'Archiprêtre; Tancarville fut libéré sur sa parole. Il se rendit d'abord à Lyon; la ville lui prêta 1,500 florins pour subvenir à ses besoins les plus pressants; le 21, il était déjà à Châlon-sur-Saône et reprenait l'exercice de ses fonctions. Vers cette date aussi, les compagnies, trop nombreuses sur ce point pour y vivre, se séparèrent; les unes allèrent en Auvergne, les autres en Bourgogne, à la Ferté-sur-Grosne, et peut-être encore, et probablement pour la seconde fois à Fontaines près Châlon, Toulon-sur-Arroux, Monay, Sanvignes; c'est à ce moment, probablement aussi, que le monastère du Mont-Carmel près Châlon fut détruit de fond en comble, tandis qu'un seigneur du pays, Henri de Beseneins, faisait trembler les bourgeois de Tournus. D'autres s'installèrent en Vivarais, dans les environs d'Annonay, quelques-unes en Forez, et le reste en Lyonnais. Leur cantonnement paisible en Vivarais, près d'Annonay, à Boulieu, c'est-à -dire dans le fief même d'Aymar de Roussillon, où elles rançonnaient à leur aise leurs prisonniers de Brignais, ne permet-il pas de soupçonner Aymar d'avoir eu des intelligences avec elles, et peut-être de n'être pas complètement étranger à la catastrophe de Brignais, soit par ses renseignements, soit par d'autres moyens. Froissart dit qu'un seigneur de Roussillon fut capturé dans la bataille, mais il ne s'agit à peu près certainement pas de lui. Aymar, oublieux des actes de clémence dont il avait été l'objet, avait repris, dans les derniers mois de 1361, le cours de ses méfaits (Georges Guigue; Les Tards-Venus, Memoires, Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, 1886 - books.google.fr). Arnoul, sire d’Audrehem, est né vers 1305 ou 1306, certainement à Audrehem, et est mort en décembre 1370. Il est maréchal de France de 1351 à 1368, porte-oriflamme de France de 1368 à 1370 (fr.wikipedia.org - Arnoul d'Audrehem). Excursion Siméon Luce (1833-1892) est un éditeur de Froissart par lequel on connaît cette bataille de Brignais (Henri Wallon, Notice historique sur la vie et les travaux de Auguste-Siméon Luce. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 45e année, N. 6, 1901 - www.persee.fr). S. Luce rappelle que, d'après Sauvage (Chronique de Froissart, Lyon, 1559), ce mamelon est le lieu dit encore aujourd'hui le bois Goyet, où cet érudit, dans une excursion faite à Brignais le 27 juillet 1558, constata des tranchées de trois pieds de profondeur et de cinq à six pieds de largeur, "parmi monceaux de caillous au dedans du fort" (Chroniques de J. Froissart: 1360-1366, Volume 6, 1876 - books.google.fr). Des expériences furent exécutées à Brignais près Lyon, par M. Thomé en 1755 & 1756; où l'on voit la supériorité de la nouvelle culture sur l'ancienne (Duhamel du Monceau, Traité De La Culture Des Terres, Suivant les Principes de M. Tull, Anglois, Tome 5, 1757 - books.google.fr). Diffusé par l'Abbé Rozier, le mûrier a été introduit dans le Rhône vers 1760 par un grand propriétaire de Brignais, Thomé; d'abord planté au Sud de Lyon, il gagne la plaine de Saône, grâce aux efforts du marquis de Monspey (Gilbert Garrier, Paysans du Beaujolais et du Lyonnais, 1800-1970, Volumes 1 à 2, 1973 - books.google.fr). Des membres de la famille Thomé servirent dans les Antilles françaises au XVIIIe siècle, en particulier dans l'île de Sainte Lucie (Michel Crozier, Une Page D'histoire De Brignais - fr.calameo.com). Dans les Hymnes des Saliens, on célébroit deux autres Divinités relatives au même objet; MANIA, mere des Lares, & LUCIA VOLUMNIA : mais Mania n'étoit autre chose que la Lune & Lucia Volumnia signifioit la Lumiere ou l'Année révolue (Auctores latinae linguae: in usum redacti corpus, 1602 - books.google.fr, Jacqueline Champeaux, Fortuna: Fortuna dans la religion archaïque, Tome 1, 1982 - books.google.fr). Pâques qui marquait le début de l'année en certaines régions, tombe le 17 avril en 1362. Le 6 avril arrivait donc à la fin de l'année. C'était le Mercredi avant les Rameaux. Le 22 avril tombe un Vendredi. (Georges Guigue; Les Tards-Venus, Memoires, Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, 1886 - books.google.fr). "horrible throsne" Jacques de Bourbon et son fils moururent, à Lyon, de leurs blessures, trois jours après la bataille de Brignais : ils furent ensevelis dans l'église des Dominicains, et une épitaphe gravée sur leur tombe consacra le souvenir du père et du fils, morts vaillamment en défendant la France contre des brigands. Etrangers, pendant leur vie, à la ville au secours de laquelle ils étaient accourus, ces princes infortunés devinrent Lyonnais après leur mort. Lyon a gardé leurs restes glorieux, et bénira à jamais leur mémoire. La fin du règne de Jean II ne pouvait être marquée par un événement plus déplorable, et cependant la France épuisée reçut un accroissement inespéré, la première maison de Bourgogne s'éteignit dans la personne du jeune duc, enlevé par une épidémie meurtrière; ses riches états furent réunis à la couronne de France. Charles V devint roi en 1364. Jacques de Bourbon, comte de la Marche, était petit-fils de Robert, comte de Clermont, second fils de saint Louis. Des deux branches des ducs de Bourbon, l'ainée s'éteignit, en 1527, dans la personne du connétable (Charles III), mort sans enfants; la cadette, issue de Jacques, se continua directement jusqu'à l'avénement de Henri IV, qui la plaça sur le trône de France (Louis Perrin, Histoire de la ville de Lyon, Tome 2, 1851 - books.google.fr). Acrostiche : DL DQ DL : dies lunae; DQ : dernier quartier. D'après Gervaise de Tilbury, Virgile, poète et magicien, cultivait sur le Mons Virginum ou Mons Virgilianus un jardin rempli d'herbes ayant des propriétés magiques. On y trouvait, entre autres, l'herbe lucia, laquelle rend la vue aux aveugles, aussitôt qu'ils parviennent à la toucher. Sainte Lucie est la protectrice des aveugles; le proverbe toscan dit : Santa Lucia, il più corto di che sia. Cependant le jour de Sainte-Lucie, que l'on fête le 13 décembre, n'est point le jour plus court; mais avant la réforme du calendrier grégorien, le 13 décembre répondait au 20 décembre; de manière que, le jour de Sainte-Lucie tombant le jour du solstice d'hiver, le peuple a imaginé que Lucie protégeait les aveugles: ou, mieux encore on consacra le jour le plus court de l'année, celui après lequel on commence à voir mieux, à sainte Lucie, la sainte qui, ayant perdu les yeux, doit être la patronne des aveugles. Après la réforme du calendrier, le jour de Sainte-Lucie cessa d'être le plus court de l'année; mais le proverbe était né et se conserva; de même on dit encore en Toscane: San Barnabá, il più lungo della stà . La Saint-Barnabé tombe le 11 juin, qui n'est pas cer-tainement le jour le plus long de l'année; mais il l'était avant la réforme du calendrier, puisqu'il coïncidait avec le solstice d'été, avec le 20 juin actuel. En Toscane, on donne le nome de lucia à un petit scarabée rouge (coccinella septempunctata), et le nom de lucciola (luisante) à une herbe par laquelle on s'assure si un enfant a été effrayé ou non. Dans la Mythologie zoologique, nous avons reconnu dans la lucia la lune, la lune qui dissipe les épouvantails; et l'herbe lucciola, qui constate si on a été épouvanté, me semble s'y rapporter également La déesse romaine Lucina (la lune) veillait sur les accouchements et avait sous sa protection le dictame et l'armoise (artemisia, de Artemis, la déesse lunaire) considérée, ainsi que le soma védique, comme la reine des herbes (cf. le mot Armoise dans le second volume) (Angelo De Gubernatis, La mythologie des plantes: ou, Les légendes du règne végétal, Volumes 1 à 2, 1878 - books.google.fr). S. Irenée assemblé avec quelques prélats des Gaules, confirma le décret fait pour la célébration de la fête de Pâque, au jour du dimanche après le quatorziéme jour de la lune de mars; & écrivit une lettre au pape Victor, dans laquelle il le blâmoit de s'être séparé de la communion des églises d'Asie, qui n'avoient pas suivi ce même décret. On met cette assemblée sous l'an 197, dans le premier tome des conciles de la derniere édition. Il y est parlé d'un autre concile tenu par le même S. Irenée, contre les hérétiques de son temps & sous le pontificat du pape Eleuthere, vers l'an 185 (Le Grand dictionnaire historique ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, qui contient en abrégé l'histoire fabuleuse des dieux & des héros de l'antiquité païenne, 1759 - books.google.fr). En 1409, une contestation entre l'église Saint-Just et l'église Saint-Irénée éclate sur la propriété et la localisation des corps d'Irénée, d'Épipode et d'Alexandre, le chapitre de chacune des églises prétendant l'avoir chez lui. L'archevêque de Lyon, Philippe de Thurey et son frère Pierre, cardinal et légat apostolique, furent chargés par le pape Alexandre V d'enquêter et on retrouva sous l'autel principal de la crypte de Saint-Irénée les corps d'Irénée avec à sa droite Épipode et à sa gauche Alexandre. Les corps sont détruits en grande partie lors de l'occupation de la ville par les protestants en 1562. Il n'en resta que quelques ossements d'Épipode, perdus lors de la Révolution, et la main gauche d'Alexandre (fr.wikipedia.org - Epipode et Alexandre de Lyon). "noble obscurcie" "obscurcie" au féminin, on peut penser astronomiquement et voir la "noble" comme la lune. In hoc signo quum splendet nobilis luna (Maxime de Tyr, Des initiatives) (Johann Albert Fabricius, Bibliotheca Graeca, Tome 8, 1729 - books.google.fr). Le Perì katarchôn (Des initiatives) est un poème astrologique qui traite de l’influence de la Lune et des signes zodiacaux sur l’issue d’activités humaines telles que les voyages, les mariages, les opérations chirurgicales, l’éducation des jeunes gens ou l’agriculture. D’après la Souda (mu 174) l’auteur du Perì katarchôn serait ce même Maxime qui fut également philosophe néoplatonicien et maître de l’empereur Julien l’Apostat (361-363 après J.-C.) (www.arretetonchar.fr). CELEBER. INCLYTUS. CLARUS. ILLUSTRIS. NOBILIS. Celeber et inclytus, termes généraux pour signifier la célébrité, surtout en parlant des choses, et qui ne s'appliquent guère aux personnes que chez les poëtes; clarus, illustris et nobilis ont particulièrement rapport à la politique : clarus, célèbre par des services éminents rendus à la patrie; illustris, considéré à cause de son rang et de sa fortune; nobilis, qui appartient à une famille dont les membres ont déjà occupé de hautes positions dans l'État (Ludwig von Doederlein, Manuel de synonymie latine, 1873 - books.google.fr). Au sens propre, illustris (in luce positus) indique généralement que l'objet est éclairé par des moyens extérieurs, il se dit ordinairement des habitations ; tandis que lucidus a en lui-même une source de lumière; mais quant au degré, illustris dit plus que lucidus. Au figuré, illustris est synonyme de conspicuus, mais ce dernier peut attirer les regards non-seulement par son éclat, mais par sa forme, sa grandeur, etc. Clarus a aussi en soi l'origine de son éclat, de même que lucidus, mais il n'a pas comme lui la puissance de communiquer la lumière à d'autres objets. Luminosus se rapproche beaucoup de illustris; quand il est employé au propre, il signifie bien éclairé; il est d'un emploi rare (Emile Barrault, Traité des synonimes de la langue latine, 1853 - books.google.fr). Le DQ de l'acrostiche se voit comme "dernier quartier". Une monnaie de billon des archevêques de Lyon, porte un croissant de lune au dernier quartier (Croix cantonnée au 1 d’un soleil, aux 4 d’un croissant) Charles d'Alençon (1365-1375) fut le dernier archevêque de Lyon à frapper monnaie. Il imita les blancs au K de Charles V à partir du 17 novembre 1368 (www.cgb.fr). Pâques est célébré le premier dimanche après la pleine lune du 21 mars ou des jours suivants : par conséquent, Pâques a lieu au plus tôt un jour ou au plus tard huit jours après la pleine lune, soit toujours entre la pleine lune et le dernier quartier (Gabriel Hanotaux, Histoire de la nation française, Tome 1, 1920 - books.google.fr). La pleine lune quand la lune a environ 15 jours. Le dernier quartier quand la lune a environ 22 jours. "noble obscuyrcie" : croissant Quand la Lune est pleine, sa moitié illuminée est tournée vers nous. Si la Lune est nouvelle, c'est sa même face obscurcie qui nous regarde. A partir de cette position, on commence à apercevoir une partie de cet hémisphère qui s'éclaire, en prenant la forme d'un croissant qui va en augmentant jusqu'au premier quartier, puis jusqu'à la pleine Lune. A partir de cette position, le cercle lunaire s'obscurcit progressivement, en passant par le dernier quartier, pour revenir à la nouvelle Lune (Charles Delaunay, Sur le ralentissement du mouvement de rotation de la terre, 1866 - books.google.fr). Les armoiries de la famille d'Anglure passent pour avoir une origine légendaire; jusqu'au mariage d'Ogier VII et d'Isabelle de Châtillon, elles auraient été «D'or semé de grillets d'argent soutenus de croissants de gueulles», ces derniers ajoutés en raison des aventures d'Ogier 1er, le Régulus français (fr.wikipedia.org - Famille d'Anglure). Celui-ci, sous Philippe-Auguste, en 1191, fut fait prisonnier en Terre-Sainte. Il avait obtenu du sultan Saladin de revenir chercher en France sa rançon et celle de ses compagnons de captivité. Il eut à constater assez désagréablement que la dame d'Anglure, ne comptant plus sur son retour, convolait fort joyeusement à de secondes noces; il se retira discrètement, reprit son bâton de pélerin, et redemanda loyalement les chaines que, faute de ressources suffisantes, il ne pouvait faire tomber. Par un noble assaut de magnanimité, Saladin lui rendit la liberté. L'histoire racontée à Voltaire lui inspira, parait-il, une des plus belles et des plus pathétiques scènes de la tragédie de Zaïre (Travaux de l'Académie nationale de Reims, Volumes 117 à 119, 1906 - books.google.fr). Ogier VI, l'aîné des fils d'Ogier V, fut seigneur d'Anglure; la seigneurie du ban d'Essey, près Nancy, qu'il possédait du chef de sa mère, lui donna rang parmi les vassaux du duc de Lorraine. Robert, le puîné, devint seigneur de Queudes en la châtellenie de Sézanne, et de Loisy au comté de Vertus [au dessus de Mont-Aimé]. Guy, le troisième, eut en partage la seigneurie de Ponthion en la châtellenie de Vitry. En 1366, Robert d'Anglure tenait Loisy en fief de son neveu Ogier [VII], seigneur d'Anglure (Prisée du comté de Vertus, aux Archives nationales, KK 1080) (François Bonnardot, Le saint voyage de Jherusalem du seigneur d'Anglure, 1878 - books.google.fr). Noblesse : Eustache Deschamps Combattant l'idée de ceux qui voudraient fonder la noblesse exclusivement sur l'hérédité, le poète Eustache Deschamps (1346-1407) déclare qu'elle revient de droit à tous ceux qui ont "cœur gentil, paré de bonnes mœurs noblesse". La vertu associée à la noblesse, il n'en fallait pas plus pour que les mots prennent un autre sens, dérivé, et renvoient à des comportements, des sentiments, des qualités physiques ou morales, des échelles de valeur qui traduisent un subconscient lentement accumulé au cours des âges. De ce fait, ils contribuent à rendre ambiguë ou à obscurcir la notion même de noblesse. Même la pièce de monnaie, quand elle est faite de l'or le plus fin et se distingue par son poids remarquable, a pu prendre le nom de «noble», qui est celui d'une espèce anglaise constamment émise de 1351 à 1465, véritable étalon de l'espace britannique à la fin du Moyen Âge (Jean Kerhervé, Noblesses de Bretagne: du Moyen âge à nos jours, 2015 - books.google.fr). Eustache Deschamps, né vers 1340 à Vertus en Champagne et mort entre le 21 juin 1404 et le début de l'année 1405, appelé parfois Eustache Morel (à cause de son teint basané ou parce qu'il avait été prisonnier des Maures), est un poète français qui a contribué à fixer les formes considérées comme typiquement médiévales par sa réflexion théorique dans L’Art de dictier, premier art poétique écrit en langue d’oïl en 1392. Il fait des études de droit à Orléans de 1358 à 1366, devient juré du comte de Vertus (entre 1366 et 1370) puis en 1366 entre au service d’Isabelle de France (fr.wikipedia.org - Eustache Deschamps). On trouve des ballades de Deschamps contre les routiers (pièces 5, 105, 175, OEuvres complètes d'Eustache Deschamps, op. cit., t. I, 1878, p. 75-76) (Auguste Henry Édouard de Queux de Saint-Hilaire, Gaston Raynaud, Œuvres complètes de Eustache Deschamps, Tome 1, 1878 - books.google.fr). Typologie Le report de 2154 sur la date pivot 1362 donne 570. Plusieurs conciles nationaux se tinrent à Lyon : le premier sous Saint Irénée, en 198; le deuxième sous Faustin, en 258; le troisième sous Patient, en 490; le quatrième sous Saint Nizier, en 570 [et d'autres plus tard] (Annuaire du clergé de France, 1851 - books.google.fr). Nizier de Lyon (Nicetius) (513 - 2 avril 573) est un évêque de Lyon qui joua un grand rôle au niveau conciliaire. Il est reconnu saint, et fêté le 2 avril. Par sa sœur, il fut le grand-oncle1 de Grégoire de Tours qui écrivit sa vie dans les Vitae patrum (fr.wikipedia.org - Nizier de Lyon). A la suite des invasions et des ravages exercés par les Barbares, surtout par les Huns, les Vandales et les Hongres, alors que la population était plus que décimée, l'enceinte de la ville ne comprenait que les quartiers de Saint-Nizier, appelé le Bourg-Lyonnais, de Saint-Paul, de Saint-Jean et de Saint-Georges. Le quartier de Saint-Just, complètement séparé par des ruines ou des terrains vagues, avait une enceinte particulière. Lyon avait alors une étendue fort grande relativement au nombre des habitants, son enceinte embrassait tout le territoire entre la Saône, Pierre-Scize et Saint-Just, y compris ce bourg, et venait tomber en face d'Ainay; sur l'autre rive de la Saône, la presqu'île tout entière était à défendre; mais ce quartier, protégé par le Rhône, par des remparts au bas de la côte Saint- Sébastien et une double ligne de fossés, défiait toute surprise. La ville proprement dite ne comprenait guère que le quartier Saint-Jean, une longue ligne de maisons se prolongeant de Saint- Georges jusqu'à Pierre-Scize, sur la rive droite de la Saône, et sur la rive gauche, la rue Mercière, qui allait au pont du Rhône, quelques habitations autour de Saint-Pierre, de Saint- Vincent, de la Platière, de Saint Nizier, des Cordeliers, de l'Hôtel-Dieu et des Jacobins, tout le reste en terrains vagues ou en jardins. Aussi comprit-on là , mieux qu'ailleurs peut-être, la nécessité de redoubler de vigilance; la défense s'organisa comme par enchantement. Aux gardiens des portes, agents salariés, furent adjoints des notables; quatre guetteurs veillaient en permanence sur la rive droite de la Saône, le point le plus menacé, au sommet des tours de Fourvière, Peyrollier et Serpollet; un seul surveillait les abords de la presqu'île du haut du clocher de Saint-Nizier (Georges Guigue; Les Tards-Venus, Memoires, Société Littéraire, Historique et Archéologique de Lyon, 1886 - books.google.fr). Il y avait une échauguette sur le clocher de l'église Saint-Nizier, ancienne église de Lyon qui existe toujours. Cette échauguette servait à la ville, qui devait faire les frais de son entretien. Mais en 1417 elle s'appelait bayetiere (Pierre Gardette, Georges Straka, Etudes de géographie linguistique, 1983 - books.google.fr). |