Malaucène

Malaucène

 

IX, 39

 

2132-2133

 

En Arbissel à Veront & Carcari,

De nuict conduits par Sauonne attraper,

Le vif Gascon Turby, & la Scerry,

Derrier mur vieux & neuf palais gripper.

 

Résumé

 

A l'époque du cadastre, Malaucène était une grosse bourgade, on n'ose pas dire une petite ville puisqu'aucun ordre mendiant ne s'y installa, bien située, aux limites du Dauphiné et de la Savoie, à la fois à proximité et suffisamment à l'écart de la vallée de l'Ouvèze par où passait l'un des chemin pour aller vers Gap et traverser les Alpes. Etait-elle célèbre ? En 1309 Clément V avait choisi d'y séjourner, à proximité de la source du Groseau, dans le site magnifique où l'abbaye de Saint-Victor avait un prieuré. Il en fit sa résidence principale pendant quatre ans et de nombreuses lettres partirent du Groseau. En 1386, le pape Clément VII y installa un capitaine gascon, Bernardon de Serres, qui avait pris femme dans la noblesse locale, Romane de Vesc. Bernardon de Serres resta fidèle à Benoît XIII et fut ménagé par François de Conzié jusqu'à sa mort en 1412 et comment il fallut en venir au siège du château occupé par la veuve, son père, ses oncles et ses frères en février et mars 1414. En 1408, arriva pour s'y installer un protégé du comte de Savoie Amédée VIII, Ronlet Miralheti, qui venait de rendre le castrum de La Turbie. Il eut un différend avec son successeur qui nous vaut au début d'un registre notarié de Malaucène la copie d'une lettre du comte datée du 20 novembre 1408 qui présentait Roulet Miralheti comme son fidèle serviteur et auquel il donnait en dédommagement une somme de 500 florins. Les historiens de Malaucène de la fin du XIXe siècle en déduisirent que le comte de Savoie agissait comme un souverain dans cette ville qui s'était mise sous sa protection. Arrêtons-nous sur l'histoire de Ronlet Miralheti. Son installation à Malaucène fut définitive (Monique Zerner, Le cadastre, le pouvoir et la terre: le Comtat Venaissin pontifical au début du XVe siècle, 1993 - books.google.fr).

 

Charles VI et Benoit XIII envoient des ambassadeurs aux Etats italiens pour les rallier à l'obédience avignonnaise. Mort de Boniface IX en 1404. Election d'Innocent VII. Benoît XIII se dispose à descendre en Italie mais Louis II d'Anjou et Louis de Bourbon se voient refuser par Charles VI l'autorisation de l'accompagner. Benoît XIII arrive seul à Gênes. D'accord avec Boucicaut, Benoît XIII décide de faciliter à Florence l'acquisition de Pise, moyennant le ralliement de cette ville à l'obédience avignonnaise. Négociations entre Gabriele Maria Visconti et Florence. Le 27 août 1405, le seigneur de Pise cède sa ville à Florence, pour 80.000 florins. Mais les Pisans se révoltent et chassent la garnison florentine. Florence lève des troupes et met le siège devant la ville. A Pise, Giovanni Gambacorta est nommé capitaine du peuple. Succès florentins. Mais les Pisans se donnent à Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Celui-ci intime à Florence l'ordre de lever le siège, et ordonne à Boucicaut de marcher contre la Seigneurie. Florence proteste auprès de Charles VI, mais poursuitle siège de Pise. Elle s'empare de la ville , le 9 octobre 1406. Des ambassadeurs florentins envoyés à Charles VI sont arrêtés en France par le duc d'Orléans. Florence demande leur libération et tente de justifier son attitude. Mais Jean sans Peur réussit à gagner Boucicaut à sa cause. Florence organise la ville conquise; elle doit, dès lors, se défier de Boucicaut qui lui est devenu hostile; elle tente, en vain, d'acheter au maréchal la ville et le port de Livourne . 11. Un accord provisoire est conclu , le 29 juin 1406 , entre Gênes et Venise. La solution des différends qui séparent les deux villes est confiée à des arbitres, puis à un superarbitre : Amédée VIII, comte de Savoie. Celui-ci rend une sentence défavorable à Gênes (Michel de Boüard, Les origines des guerres d'Italie: La France et l'Italie au temps du grand schisme d'Occident, 1936 - books.google.fr).

 

"neuf palais" : le Palais des Papes d'Avignon

 

Le palais d'Avignon a été le siége de la papauté de 1316 à 1376, pendant soixante ans, sous six papes. La papauté était alors française, élue principalement parmi les prélats gascons et limousins. Les papes francais installèrent des candidats de leur choix au sein du sacré collége, et maintinrent leur prédominance pendant la durée'du séjour des papes à Avignon. (Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Tome 7, 1875 - books.google.fr).

 

Après son élection à Pérouse, le 24 juillet 1305 et son couronnement à Lyon, le 15 novembre, le pape Clément V, qui refusait de rejoindre Rome où se déchaînait la lutte entre Guelfes et Gibelins, entreprit une longue errance dans le royaume de France et notamment en Guyenne. L'ancien archevêque de Bordeaux avait été élu grâce au soutien du roi de France, dont il était le sujet mais non le vassal, en échange duquel soutien il lui devenait redevable.

 

Le concile de Vienne, qu'il avait convoqué pour juger l'Ordre du Temple, nécessitait qu'il se rapprochât de cette ville. Il rejoignit donc le Comtat Venaissin, terre pontificale. Si son choix se porta aussi sur la ville d'Avignon, possession du comte de Provence, c'était que sa situation sur la rive gauche du fleuve la mettait en relation avec le nord de l'Europe, par l'axe Rhône/Saône26 et dans cette vallée du Rhône, frontière commune entre la France et le Saint-Empire romain germanique, seules des villes desservies par un pont pouvaient postuler à un rôle de capitales internationales. C'était le cas d'Avignon avec le pont Saint-Bénézet, le lieu de passage obligé entre l'Espagne et le Languedoc, la Provence et l'Italie.

 

Le 4 décembre 1334, à l'aube, Jean XXII mourut à 90 ans. Ce fut Jacques Fournier, dit le cardinal blanc, qui lui succéda. Après avoir choisi le nom de Benoît XII en l’honneur du patron de l’Ordre des cisterciens dont il était issu, le nouveau pape fut couronné, en l’église des dominicains d’Avignon, le 8 janvier 1335, par le cardinal Napoléon Orsini, qui avait déjà couronné les deux papes précédents. Installé dans le palais épiscopal qu'avait totalement transformé son prédécesseur, le nouveau pape décida très vite de le modifier et de l'agrandir. Benoît XII ayant expiré le 25 avril 1342, le cardinal Pierre Roger lui succèda le 7 mai sous le nom de Clément VI. Il entra dans le palais construit pour Benoît XII. Ce dernier ne lui parut point suffisant. Jean du Louvres, dit de Loubières, fut chargé d’édifier un palais neuf digne de lui. Lorsqu'en 1352 Clément VI décéda, les réserves financières du Siège apostolique étaient au plus bas. C'est l'une des raisons qui fit que ses successeurs durent se contenter de menus travaux et de finitions (fr.wikipedia.org - Palais des papes d'Avignon).

 

Les antipapes, Clément VII et Benoît XIII, occupèrent le palais d'Avignon de 1379 à 1403 (mars). Benoît XIII fut assiégé dans le palais par le maréchal Boucicaut, le 8 septembre 1398; le siége fut converti en blocus jusqu'après le départ de ce pontife, en 1403. Roderic de Luna, neveu de Benoît XIII, fut de nouveau assiégé, ou plutôt bloqué, par les légats du pape de Rome et par Charles de Poitiers, envoyé par le roi de France en 1409. Il évacua le palais, ainsi que le château d'Oppède, par capitulation en date du 22 novembre 1411 (Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Tome 7, 1875 - books.google.fr).

 

Second siège d'Avignon

 

Après l’échec d’années de négociation entre Benoît XIII et les pontifes romains successifs, Boniface IX, Innocent VII (1404-1406) et Grégoire XII (1406-1415), la cour de France déclara le pape d’Avignon hérétique et schismatique et adopta le parti de la neutralité (25 mai 1408). Le 5 juin 1409, le concile de Pise déposait Benoît XIII ainsi que Grégoire XII. Ces décisions n’eurent toutefois pas de conséquences immédiates pour Avignon et le Comtat Venaissin qui restèrent dans l’obédience de Benoît XIII même si beaucoup étaient favorables au nouveau pape élu par le concile, Alexandre V. Par précaution, en décembre 1409, le capitaine d’Avignon (et recteur du Comtat Venaissin) Rodrigo de Luna, neveu de Benoit III, paracheva la défense du palais en chassant les chanoines de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms. Le 26 janvier 1410, il fit publier à travers les églises d’Avignon, une bulle qui excommuniait les cardinaux et l’université de Paris comme hérétiques et schismatiques. L’invasion des terres pontificales était alors imminente

 

Les assiégeants craignaient les expéditions de secours. L’échec de la flotte catalane permit une sortie du conflit. La cour de France intervint plus directement sur les événements en désignant comme capitaine général du siège le chevalier Philippe de Poitiers, seigneur d’Arcis et de Dormans. Les Avignonnais continuèrent à assurer un siège étroit du palais apostolique, mais avec des troupes moins nombreuses à mesure que les tractations s’intensifiaient115. Un accord put enfin être conclu le 29 septembre entre d’une part, le camérier et le nonce du pape Jean XXIII et d’autre part, Bernard de So, vicomte d’Evol et Rodrigo de Luna. Cet accord concernait le palais apostolique et Oppède. Il assurait la cessation des hostilités et un ravitaillement des assiégés pendant une période de cinquante jours à partir du 1er octobre. Ce délai pouvait être mis à profit par les capitaines pour demander à Benoît XIII une armée de secours officiellement mandatée. En l’absence de secours, le palais apostolique et Oppède devaient être rendus au sénéchal de Provence qui les remettrait au camérier. Les assiégés auraient alors des sauf-conduits pour rentrer dans leur pays. Benoît XIII eut beau, de son château de Peniscola, désapprouver l’accord et espérer dans l’arrivée du duc de Bourbon, avec qui il avait traité, cela ne changea rien. L’évacuation de la forteresse pontificale eut bien lieu le 23 novembre 1411 (Germain Butaud, Les deux sièges du palais apostolique d’Avignon (1398-1411) In : Villes en guerre : XIVe-XVe siècles, 2008 - books.openedition.org).

 

Cf. quatrain IX, 41 pour le premier siège d'Avignon 1398-1403.

 

Benoit XIII et Savone

 

Le schisme continuait à désoler l'Église et, pour le dompter, on proposa une entrevue aux deux Papes Grégoire XII et Benoît XIII; ce dernier s'embarqua à Marseille en décembre 1404; mais, dans la traversée, il résolut de s'arrêter à Nice afin d'obtenir des renseignements plus précis sur le rapprochement à opérer. Les galères catalanes entrèrent à Villefranche la veille du jour de l'Épiphanie de l'an 1405. Le Pape débarqua avec une suite nombreuse dans laquelle se trouvait Saint-Vincent Ferrier. Le Pontife, revêtu de ses habits de célébrant, fit son entrée à Nice, entouré des cardinaux et d'un brillant cortège. Il logea au couvent des Franciscains. Singulière coïncidence, un météore inconnu enflamma, durant ce jour, le ciel si longtemps qu'il répandit l'épouvante dans la population.

 

Le séjour de Benoît XIII à Nice se prolongea huit mois. Le 7 septembre 1405, les galères de la République de Gênes reçurent, à Villefranche, le Pape en destination pour leur ville qu'il atteignit promptement. On présumait que l'entrevue des deux Papes rendrait la paix à l'Église. Benoît XIII multiplia les difficultés et, rompant brusquement les négociations, repartit pour Nice, désolée à cette époque par la peste. Le parti opposé à Benoit fil appel aux terreurs superstitieuses de la foule et l'accusa de provoquer la colère céleste contre la ville qui lui servait de refuge. Le Pape, soit par crainte de la contagion, soit par decorum, fit demander au comte de Savoie un logement dans le château. Cette faveur fut sollicitée par une missive du 19 juillet 1406. Oddon de Villars, lieutenant du souverain et gouverneur de la ville, avant la remise de cette résidence, porta au Pontife un certain nombre de conventions à approuver.

 

Sur ces entrefaites, le Pontife reçut la visite de la bienheureuse soeur Colette, venue tout exprès pour solliciter la réforme de l'ordre de Ste-Claire. La Cour de France, désireuse de mettre un terme au schisme, persuada Benoît, par l'entremise de l'archevêque d'Aux et de monseigneur de Montioya, qu'il ne pouvait, sans inconvénients, résider plus longtemps à Nice et qu'il devait immédiatement regagner Avignon. En conséquence, après avoir reçu les hommages des autorités urbaines, au nom du comte de Savoie, ceux des évêques de Nice, de Grasse et de Vintimille, des seigneurs Pierre Blacas, des seigneurs d'Èze, Jean Caïs, François de Berre et Antoine Brandi, il partit le 13 novembre 1406 et, après avoir séjourné à l'ile St-Honorat, il arriva à Marseille le 4 décembre.

 

Les Niçois, ayant à se plaindre des abus de pouvoir du chancelier de Savoie, envoyèrent une députation à Amédée VIII qui favorisa leurs réclamations et profita des satisfactions données pour demander des subsides destinés à la guerre qu'il était forcé de soutenir contre le Montferrat. Les députés de Nice offrirent, au nom des vigueries, un don de 6,000 francs d'or. La mort de Grégoire XII, remplacé immédiatement par Innocent VII, n'améliora nullement la position de Benoît XIII, alors domicilié à Marseille. Nouveaux pourparlers entre les deux compétiteurs. Ils convinrent de se présenter à Savone devant un conseil de cardinaux et de terminer le conflit à l'amiable. Deux galères, équipées par la ville de Barcelone, amenèrent le Pape Benoît à Villefranche le 14 août 1407.

 

Le duc de Savoie, bien qu'hospitalier envers de si hauts dignitaires, avait écrit, six semaines auparavant, à Antoine de Chiel sous-gouverneur de la ville de Nice en l'absence d'Oddon de Villars, des instructions confidentielles datées de Chambéry, pour lui prescrire l'abstention la plus circonspecte et pour qu'il enjoignit, sous les peines les plus sévères, à tous consuls, juges et officiers civils ou militaires du Comté et des vigueries, de ne s'immiscer en aucune manière dans les affaires ecclésiastiques. Ils devaient attendre avec calme la décision du concile.

 

Benoît XIII semblait déterminé à prolonger son séjour à Nice; mais des ambassadeurs florentins survinrent et le pressèrent de se rendre, sans tergiverser, au rendez-vous. Il partit pour Savone où il attendit jusqu'aux fêtes de la Toussaint. Le 3 novembre le Pape Grégoire lui fit connaître qu'il s'abstiendrait d'aller résider dans n'importe quelle ville de la Rivière de Gênes, car il les savait toutes sous l'obédience de son rival. De là nouvelles impossibilités.

 

Le roi de France, fatigué de ces difficultés sans cesse renaissantes, enjoignit à Boucicault, gouverneur de Gènes (août 1408), de s'assurer de la personne du Pape Benoît. Celui-ci prévenu à temps se sauva au port de Livourne. Regagnant aussitôt la Ligurie sur un navire catalan, il arriva à Villefranche. Dans la crainte d'etre poursuivi il repartit immédiatement et, passant par Marseille, il alla chercher un refuge à Perpignan où, avec une fiévreuse activité, il réunit un concile de prélats. Cette assemblée prolongea ses assises jusqu'en février de l'année suivante (Jean-Baptiste Toselli, Precis historique de Nice depuis sa fondation jusqu'en 1860: Nice depuis sa fondation jusqu'en 1789, Tome 1, 1867 - books.google.fr).

 

"nuit"

 

Dans la nuit du 11 au 12 mars 1403, Benoît s'évada de son palais d'Avignon, toujours bloqué, pour s'installer à Châteaurenard puis à Carpentras, sous la protection de Louis II de Provence qui lui avait fait amende honorable (Jacques Humbert, Embrun et l'Embrunais à travers l'histoire, 1972 - books.google.fr).

 

Après la soustraction d'obédience de 1408, Charles VI manda alors au maréchal de Boucicaut d'arrêter l'antipape. Benoît XIII ne lui en donna pas le temps et quitta Savone par mer au milieu du mois de juin 1408. Mais Louis II d'Anjou, prenant fait et cause pour le roi de France, fit fermer tous les ports provençaux au pape d'Avignon. Ce dernier, ainsi repoussé de Lérins et de Saint-Raphaël, ne put même trouver un asile à Marseille : il se réfugia à l'ile de Pomègues. Enfin un vent violent s'étant élevé le 1er juillet le porta en quelques heures à la côte de Roussillon : il aborda à Port-Vendres. De là il gagna Perpignan où il tint son concile, de novembre 1408 à février 1409 (Victor-Louis Bourrilly, Raoul Busquet, La Provence au Moyen Age: histoire politique, l'eglise, les institutions (1112-1481), 1924 - books.google.fr).

 

En fait, partant de Savone, Benoit XIII est allé à Porto Venere à l'autre bout de la Ligurie.

 

Neuf cardinaux s'étaient séparés de Grégoire XII, apparemment avec l'intention de se rapprocher de Benoît XIII. En effet, ils entrèrent en relations avec lui et, de Pise, où ils s'étaient retirés, lui écrivirent pour le prier de se transporter à Livourne. Récemment annexé à l'état de Gênes, Livourne n'en était pas moins, en réalité, aux mains du roi de France. Benoît XIII pouvait s'y rendre, par mer, de Porto Venere.

 

L'ignorance dans laquelle on le laissa volontairement au sujet des intentions réelles des cardinaux de Livourne fit qu'il ne se préoccupa que du danger matériel dont il se croyait menacé. Il faisait surveiller de nuit les abords de Porto Venere et explorer la côte pour s'assurer qu'aucun mouvement ne se préparait le long de la Rivière.

 

Rejeté de toutes parts, il ne restait plus à Benoît XIII qu'à dire adieu à l'Italie. C'est ce qu'il fit en écrivant, à Grégoire XII, à la république de Sienne, au seigneur de Lucques, aux cardinaux, etc. Il prodiguait à son rival les hautaines remontrances, se plaignait fort de la conduite des envoyés français, protestait plus que jamais de son zèle pour l'union. Enfin, par une encyclique datée du 15 juin, il annonça à tout l'univers, et particulièrement au clergé et aux princes de son obédience, qu'il convoquait pour la Toussaint un concile général dans la ville de Perpignan. Cette hâte indiquerait, à défaut d'autres preuves, qu'il avait vent, quoi qu'il en dît, du projet de concile formé par les cardinaux, et qu'il sentait le besoin de prendre les devants. Le jour même, il s'embarqua. Sa cour, qu'il emmenait, ne comprenait plus que quatre cardinaux. Les six galères dont se composait sa flottille levèrent l'ancre le lendemain matin (16 juin 1408) (Noël Valois, La France et le grand schisme d'Occident, Tome 4, 1896 - archive.org).

 

A Pise, un concile sera formé avec les cardinaux séparés de Grégoire XII et de Benoit XIII pour mettre fin au schisme et élire un nouveau Pape, Alexandre V.

 

"Arbissel"

 

Arbiselli, Albissello (Arrigo Castellani, Saggi di linguistica e filologia italiana e romanza (1946-1976), 1980 - books.google.fr).

 

Albissello est écrit pour Albarello qui est un village près de Livourne avec Rasignano (cadastre) (Bruno Casini, Il Catasto di Livorno del 1427-29, 1984 - books.google.fr).

 

"Vif Gascon" : Bernardon de Serres

 

Bernardon n'est pas seulement un Gascon; il est le Gascon par excellence. Il a, pour ainsi dire, perdu son nom de famille pour l'échanger contre le nom de son pays. Bien des écrivains italiens, à la fin du XIVe ou au commencement du XVe siècle, ne savent pas ce que c'est que Bernardon de Serres, mais tous connaissent Bernard le Gascon, «Bernardone Guascone,» le vaillant capitaine que le vulgaire appelle encore, par un surnom bien significatif : «Le Grand Bernard (Annales Mediolanenses, dans Muratori, XVI, col. 835.).» (Revue de Gascogne : bulletin bimestrial de la Société historique de Gascogne, 1885 - books.google.fr).

 

À la fin décembre 1379, son père Bernardon de la Salle, qui venait de rendre hommage à Clément VII pour ses fiefs d’Oppède, de Mornas et de Caderousse, acheta à Raymond de Turenne, son compagnon d'armes, la Tour-Canillac et le Mas-Blanc, près de Saint-Rémy-de-Provence. Ce fut en cette occasion qu’il lui présenta son fils Bernardon. Celui-ci passa à son service et le suivit dans sa vicomté. Il lutte contre les partisans de Charles de Duras en Provence en 1381, puis passe au service de Louis II d'Anjou-Provence et de Clément VII en 1383. Il combat les troupes du pape de Rome en 1387, et doit se réfugier à Canino [cf. quatrain IX, 41]. Une bnouvelle campagne en Italie a lieu en 1394. En novembre, a lieu la conquête de Savone par Enguerrand de Coucy. Il joue les condottiere au service de Florence contre Milan, pendant qu'il participe à la conquête de Naples avec Louis II. Il entre au service de Louis d'Orléans, frère de Charles VI, en 1404 et devient gouverneur d'Asti donné en dot à la femme de Louis, Valentine Visconti. Le duc d'Orléans est assassiné en 1409, et Bernardon s'emploie auprès de son fils Charles.

 

Après la mort de son maître, Bernardon de Serres quitta le gouvernement d'Asti, rentra dans ses fiefs de Provence et devint bientôt l'un de ces vaillants Armagnacs qui guerroyèrent en France pour venger la mort du duc d'Orléans

 

Il meurt dans le Beaujolais tué par les Bourguignons (fr.wikipedia.org - Bernardon de Serres, Bibliographie : Les Gascons en Italie de Paul Durrieu, Bibliothèque de l'École des chartes, Volume 46, 1885 - books.google.fr).

 

Depuis la dernière moitié du quatorzième siècle, la chrétienté se trouvait partagée en deux camps : les uns tenaient pour le Pape de Rome; les autres pour le Pape d'Avignon. Charles VI, d'accord avec l'empereur Wenceslas, s'efforça d'obtenir la renonciation des deux Papes (Boniface IX et Benoît XIII), afin de rétablir l'unité au moyen d'une élection nouvelle. Cette tentative ayant échoué, le Roi convoqua en 1398 une grande assemblée du clergé : conformément à ses décisions, la soustraction d'obédience à Benoît XIII fut proclamée (27 juillet). Sous l'influence du duc d'Orléans, Charles VI avait déclaré, à la date du 28 mai 1403, que son royaume rentrait sous l'obédience de ce Pape. Quelques années plus tard, le schisme se perpétuant, Charles VI convoqua (novembre 1406) une nouvelle assemblée de son clergé pour examiner les droits des deux papes (Innocent VII et Benoît XIII) et aviser au remède. Des longues et solennelles délibérations de cette assemblée sortirent les résolutions suivantes : il est nécessaire qu'un Concile général soit réuni pour procéder à la réforme de l'Église dans son chef et dans ses membres; la soustraction d'obédience à Benoît XIII sera confirmée (Gaston Louis Emmanuel du Fresne de Beaucourt, Histoire de Charles VII: Le réveil du roi, 1435-1444, Tome 3, 1885 - books.google.fr).

 

Le 1er août 1405, trois galères génoises, commandées par un capitaine français, arrivaient à Portovenere, puis en repartaient aussitôt pour Livourne. Boucicaut y était attendu le soir même avec plusieurs autres vaisseaux. En même temps arrivaient, par terre, 600 arbalétriers et 100 cavaliers piémontais. Le maréchal avait juré, disait-on, de créer chevalier Gabriele Maria Visconti, devant la cathédrale de Pise. Pendant ce temps, Bernardon de Serres s'était rendu d'Asti à Gênes, avec 500 hommes et n'attendait qu'un signe de Boucicaut pour se mettre, à son tour, en campagne. Le 3 août, Gabriele Maria, qui avait pu sortir de la citadelle de Pise, se rendait à Portovenere pour y conférer avec Boucicaut. Puis le seigneur de Pise alla s'installer à Sarzana, tandis que le maréchal poursuivait sa route vers Livourne où il arrivait le lendemain, avec deux galères dont l'une appartenait à Benoît XIII; nouvelle preuve, qu'il importe de noter, de l'identité de vues qui unissait les deux hommes. Pour tous deux, il s'agissait d'obtenir l'amitié de Florence en l'aidant à annexer Pise. On pouvait espérer que, cette fois, Gabriele Maria Visconti, contraint par la nécessité, n'y ferait guère d'opposition; d'autant moins que sa ville allait être prise d'assaut par le gouverneur de Gênes lui-même (Michel de Boüard, Les origines des guerres d'Italie: La France et l'Italie au temps du Grand Schisme, Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome, Numéro 139, 1936 - books.google.fr).

 

En 1405, Vérone tombe dans l'escarcelle de la république de Venise (Guide du Routard Italie du Nord 2022/23, 2022 - books.google.fr).

 

"Scerry" : Quiers ou Chieri ?

 

Certaines éditions ont "Charry" (Torné-Chavigny, Réédition du livre de Prophéties de Nostradamus Publié en 1566 chez Pierre Rigaud: Vie de Nostradamus, 1862 - books.google.fr).

 

En 1347, la république de Quiers se soumit volontairement à la monarchie savoisienne du prince Amédée VI. (fr.wikipedia.org - Chieri).

 

Amédée VI, comte de Savoie, avoit fourni pour l'expédition de Naples, à Louis Ier, duc d'Anjou, des secours qu'on avoit évalués à la somme de cent soixante-quatre mille francs. Il y participe et meurt de la peste à Naples (1383). Louis d'Anjou meurt en 1384 en laissant une jeune enfant sous la tutelle de sa veuve.

 

Lors du convoyage du corps d'Amédée VI, mort de la peste à Campobasso (Royaume de Naples) le 1er mars 1383, "le 9 avril déjà, Louis d'Achaïe et son entourage, à l'exception de Gaspard de Montmayeur qui, malade, reste à Albenga, sont obligés de rembarquer. En effet, les cols derrière la ville sont contrôlés par le marquis del Carretto qui refuse, en raison de son hostilité envers les Savoie, le passage par terre au groupe. Celui-ci monte à bord d'un nouveau bateau avec vingt rameurs qui l'amène le soir même à Savone. Les deux autres bateaux, qui abritent l'un la dépouille d'Amédée VI et l'autre les chevaux des membres de la cour, se rendent également à Savone. Du 9 au soir jusqu'au 26 avril, l'ensemble du groupe savoyard s'installe à Savone dans trois auberges différentes. Il faut toutefois encore deux jours – le temps de s'assurer du lieu et de prendre les dispositions nécessaires – pour que le corps d'Amédée VI soit porté à terre et déposé dans une chambre d'auberge. Cette installation ne correspond pas à l'usage général de placer, lors des étapes d'un convoi funèbre, la dépouille dans un lieu ecclésiastique" (Nadia Pollini, La mort du prince: rituels funéraires de la maison de Savoie, 1343-1451, 1994 - books.google.fr).

 

De 1385 à 1420, aux foires de Briançon, les marchands astésans sont les plus nombreux et se partagent les ovins avec les clients venus des environs de Chieri-Villanova-Moncalieri; d'autres viennent aussi des autres bourgs, mais en bien plus petit nombre, et aucun n'est originaire de Turin ni de Grugliasco. Au tout début de la période, avant 1400, les Astésans dominent même au point d'emporter plus de la moitié des ovins : la prospérité de ces années leur est due au premier chef. Sans doute le mariage de Valentine Visconti avec le duc d'Orléans en 1387, qui a placé Asti sous l'influence française, n'est-il pas étranger à ce fait ? De 1420 à 1460, la zone de Chieri se maintient au même niveau tandis que les achats d'Asti sont réduits à presque rien; le relais est pris par Turin et Grugliasco, épaulés par les villes voisines qui complètent leur poussée, tandis qu'une part non négligeable revient maintenant à Sommariva et Sanfrè, dont les achats atteignent un maximum grâce à a présence de très nombreux et modestes acheteurs d'agneaux (R. Chanaud, Foire aux ovins de Briançon, Cahiers d'histoire, Volume 25, 1980 - books.google.fr).

 

Les communes devaient au souverain le service militaire comme les vassaux; celle de Chieri fournit à Amédée VIII (premier duc de Savoie en 1417), en 1396, cent lances, ayant chacune deux suivans, cinquante arbalétriers et trente hommes d'infanterie (Alexandre de Saluces, Histoire militaire du Piémont, Tome 1, 1859 - books.google.fr).

 

Le duc Amédée VIII semble-t-il, a participé à la construction de l'église du Duomo (Santa Maria della Scala) à Chieri, puisque on y peut remarquer en la chapelle Saint-Antoine, construite en 1409, une voûte aux armes de la Maison de Savoie (Clément Ardet, Princes et artistes dans les états de Savoie au XVe siècle, Culture et pouvoir au temps de l'humanisme et de la Renaissance, 1978 - books.google.fr).

 

Il existe un Ceri dans le Piémont atteint par Brissac en 1552 pendant les guerres d'Italie (HISTOIRE ECCLESIASTIQUE: POUR servir de continuation à celle de Monsieur l'Abbé FLEURY. Depuis l'an 1550. jusqu'en 1555. TOME TRENTIÉME, Volume 30, 1731 - books.google.fr).

 

Mais il n'est pas concerné par La Turbie.

 

"Turby" : La Turbie

 

La querelle entre les partisans de Louis II d'Anjou et Ladislas, fils de Charles III de Duras, les attaques des Angevins contre les pays qui refusaient d'adhérer à leur souverain , amenèrent en 1388 l'intervention du comte de Savoie et la conclusion des traités qui mirent la viguerie de Nice, puis le comté de Vintimille, sous sa domination. Il suffit de noter qu'à partir de cette époque l'ancienne seigneurie de la Turbie entra dans le domaine des comtes et ducs, dont la fortune devait être si brillante (L.-H. Labande, Les Seigneuries de Menton, Roquebruiie et la Turbie antérieurement au XVe siècle, Documents historiques relatifs aux seigneuries de Menton, Roquebrune et La Turbie du onzième au seizième siècle, 1909 - books.google.fr).

 

Le 6 octobre 1419, un traité fut signé entre les deux souverains. Amédée reçut la ville de Nice, objet déjà de la dédition de 1388 à la Maison de Savoie, Villefrance et son port, Eze, La Turbie, Sainte-Agnès, la vallée de Barcelonnette et toute la côte, qu'il occupait déjà (Ernest Hidelsheimer, Rappel des faits, 1388, La Dédition de Nice à la Savoie, 2019 - books.google.fr).

 

Rolet Miraillet était vice-châtelain de La Turbie en 1403, châtelain de Saorge en 1405 et de La Turbie en 1406 (L'art religieux ancien dans le comté de Nice et en Provence, 1932 - books.google.fr).

 

Antoine de Chiel, lieutenant d'Oddon de Villars, est nommé par Amédée VIII castelan de la Turbie (Michel Bourrier, Gérard Colletta, Chronologie illustrée de l'histoire du Comté de Nice, 2000 - books.google.fr).

 

"Carcari" : Charcari arx

 

Charcari arx (Andrea Petrini, La tabula officianorum di Paolo II, Offices et papauté (XIVe-XVIIe siècle): Charges, hommes, destins, 2013 - books.google.fr, Historia genealogica della famiglia Carafa, divisa in tre libri, 1691 - books.google.fr).

 

Associé dans la tabula à CASTRUM MONTIS SANCTI PETRI DE ALLEIS.

 

Instrumentum concessionis ecclesiæ Sancti Petri in castro Montis Sancti Petri ultra Tennam, factæ per venerabilem Nicolaum abbatem et sindicum monasterii Sancti Petri de Florentillo, Spoletanæ dioecesis, domino Iohanni priori Sancti Salvatoris de Firmo, nomine et vice communis Firmi recipienti; sub anno Domini 1266; rogato Petro Petri (Marco Tabarrini, Gaetano De Minicis, Cronache della città di Fermo, 1870 - books.google.fr).

 

Le fleuve Tenna se trouve dans la Marche d'Ancône (Dictionnaire géographique universel, Tome 2, 1825 - books.google.fr).

 

Né vers 1385, bâtard du célèbre routier Bernardon de la Sale, Antoine de la Sale, frère de Bernardon de Serres d'une autre mère, auteur de la Salade entra dès l'âge de quatorze ans au service de Louis II d'Anjou. A la suite de ses maîtres, il séjourna en Italie, en Provence, en Flandre, prit part à la «croisade» de Ceuta (1415), devint viguier d'Arles. Le roi René lui confia le préceptorat de son fils aîné Jean. Antoine se mua en pédagogue, et c'est à l'intention de son élève que fut confectionnée cette Salade au titre si bizarre et fleurant le calembour de mauvais goût. On y trouve un incroyable mélange de considérations philosophiques et de préceptes moraux, tirés de Cicéron et des historiens de l'antiquité, des des conseils sur l'art militaire et les ruses de guerre où abondent encore les anecdotes et réminiscences antiques; des descriptions géographiques plus livresques que personnelles, une curieuse relation de voyage, connue sous le nom de Paradis de la reine Sibylle, où l'auteur raconte l'ascension qu'il fit, en 1420, dans les Apennins, entre Ancône et Spolète, du mont de la Sibylle; enfin, un résumé des chroniques de Sicile et un tableau généalogique de la maison d'Anjou. L'intérêt de tout cela, aussi bien pour l'histoire que reste très limité. Mais nous avons la chance de posséder, de la compilation, trois versions successives, qui nous montrent comment l'auteur ajoutait et corrigeait sans cesse à son texte. (Revue historique, Volume 184, 1938 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Antoine de La Sale).

 

L'Apennin central, dont le point le plus élevé, le mont de la Sibylle, atteint une hauteur de 1,127 toises au-dessus de la mer , court du N. O. au S. E., à travers cette contrée qu'il divise en deux versants presque égaux. Celui de l'Adriatique est sillonné par des cours d'eau nombreux, qui suivent une direction perpendiculaire à la chaîne et ont par cela même une étendue d'au plus 17 l. : tels sont, en allant au N., le Tronto, la Tenna, le Chienti, la Potenza, le Musone, l'Esino, le Cesano, le Metauro grossi du Cantiano, la Foglia, la Conca, la Marecchia, le Savio, le Ronco et le Lamone, qui coulent généralement dans des vallées étroites et affluent directement à la mer (Dictionnaire géographique universel, Tome 3, 1826 - books.google.fr).

 

Carcary

 

Il existe un Carcary en Ecosse dans le comté d'Angus.

 

Richard of Ayre, son of the deceased Brice Ayre, possessed the sixteenth part of the lands of Little Carcary, and the eighth part of Kinnaird. On 28th September, 1401, he granted a wadsett or bond to Duthac Carnegie over these lands, and on forty pence of annual rent of Balnamune, for the sum of ten merks sterling, these lands and annual rent to be held by the said Duthac and his heirs, without challenge from Kichard and his heirs, till the latter shall pay to the former, upon St Michael's altar in the Church of Farnell, the said ten merks. The produce of the farm and other profits of the foresaid lands and annual rent to be enjoyed by the said Duthac and his heirs, as a free gift from the said Richard and his heirs during continuance of the wadsett (Alex Johnston Warden, Angus Or Forfarshire: The Land and People, Descriptive and Historical, Tome 3, 1882 - books.google.fr).

 

Les rois de Chypre et d'Écosse comptèrent parmi les plus fidèles soutiens de Benoît XIII, même pendant la soustraction d'obédience française (1398-1403). Ils furent imités en cela par le comte Amédée VIII de Savoie... futur antipape Félix V (Gérard Touzeau, Benoît XIII : le trésor du pape catalan, 2009 - books.google.fr).

 

Vérone en Italie

 

Contrairement à l'Ecosse, Venise était partisan de Rome.

 

Dès le mois de décembre 1404, Venise écrivait à l'un de ses ambassadeurs que Boucicaut s'apprêtait à conduire l'«antipape» jusqu'à Rome (Noël Valois, La France et le grand schisme d'Occident, Tome 3 : Efforts de La France pour obtenir l'abdication des deux pontifes rivaux, 1967 - books.google.fr).

 

Mais avant sa conquête par Venise en 1405, Vérone dépendait des Visconti de Milan.

 

Après la mort de Clément VII, les grands projets italiens de Jean Galéas Visconti et de son gendre le duc d'Orléans s'étaient écroulés. Ni Jean Galéas ni le frère du roi ne purent s'opposer à l'établissement de l'autorité de Charles VI à Savone. Les intrigues des Milanais indisposèrent vivement contre lui la cour de France. C'est le moment de la disgrâce de Valentine Visconti. Florence toujours inquiète et méfiante, non sans raison, à l'égard de Jean Galéas, trouva le moment propice pour s'assurer l'alliance du roi de France. Elle organisa toute une intrigue diplomatique, rechercha l'appui de Bernard VII d'Armagnac, ennemi personnel de Jean Galéas, envoya en mai 1396 en mission à Paris Maso degli Albizzi, s'assura le concours de l'actif Bonaccorso Pitti. Ils trouvèrent à la Cour de France des dispositions particulièrement favorables chez la reine et le duc de Bourgogne qui partageaient les rancunes de la maison de Bavière contre Jean Galéas. Aussi la mission de Maso degli Albizzi aboutit-elle rapidement le 29 septembre 1396 à la conclusion d'un traité 1396 à la conclusion d'un traité d'alliance entre le roi de France et la République florentine (Alfred Coville, Gontier et Pierre Col et l'humanisme en France au temps de Charles VI, 1977 - books.google.fr).

 

Après la mort de Jean Galéas en 1402 après avoir, sept ans auparavant en 1395, obtenu l'élévation au rang de duc de Milan, le jeune fils naturel du duc de Milan, Gabriel-Marie Visconti, avait reçu en partage Livourne, Pise et Sarzana, et, pour se défendre contre les Florentins, il avait fait appel à la France (Georges Pillement, Pedro de Luna: Le dernier Pape d'Avignon, 1955 - books.google.fr).

 

Louis d'Orléans, frère de Charles VI, qui avait épousé Valentine Visconti, fille de Gian Galeazzo Visconti, seigneur (et bientôt duc) de Milan, avait une politique italienne autonome soutenue par Benoît XIII. Aussi était-il lui-même un partisan de l'obédience avignonnaise et déclarait-il «que c'était mal fait de lui avoir fait soustraction» (Bertrand Schnerb, Jean sans-Peur : le prince meurtrier, 2005 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain IX, 41.

 

"Véront" ou "Vérone"

 

Il existe un château de Vérone à Vinsobres.

 

Ventes par noble André Margius, de Vinsobres, à Astorge Colet, capitaine, d'un pré au Moulin, près de l'Eygues, pour 4 florins (2 mars 1484); par Nicolas Patier à François Arnaud d'une terre à Quinquaron, près de l'Eygues, et de la terre de noble Marin Guers, pour 3 florins (19 janvier 1484); par noble Antoine de Vérone, coseigneur de Vinsobres, au même Arnaud d'autre terre, pour 9 florins (19 janvier 1484) (Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Drôme, Volume 4, 1886 - books.google.fr).

 

Sibylle de Moroce, fille de Barthélemy, porta le fort supérieur de Mollans à Baudon ou Baudoin de Grolée-Mévouillon et Pierre, leur fils, le vendit en 1407, pour 4,000 florins, à Bernardin ou Bernardon de Serres (et non Ferrus) [...], gratifié par le pape Clément VII du port de Noves sur la Durance et, en 1386, de la seigneurie de Malaucène. Marié, en 1412, avec Romaine de Baschi, d'une ancienne maison de l'Ombrie établie dans le Comtat et illustrée au XVIIe siècle par le marquis d'Aubais, il mourut sans enfant, peu de temps après son alliance, car sa veuve rendait hommage au dauphin en 1413 et céda ses droits sur Mollans, pour 3,000 florins, en 1425, à Jean d'Urre, coseigneur de Vinsobres (Bulletin de la Société départementale d'archéologie et de statistique de la Drôme, Volume 24, 1890 - books.google.fr).

 

Mollans est près de Malaucène.

 

VINSOBRES, près de Nyons, a appartenu à un grand nombre de coseigneurs d'après Guy Allard, en 1281 ils étaient vingt; en 1330, la directe de cette terre fut attribuée au Dauphin, auquel le Pape et le comte de Valentinois la contestaient. Depuis cette époque, il y a eu les Durfort (1400); les d'Urre (du XVe au XVIIe s.); les de Véronne (XVe s.); de Cornillan (XVe s.); Sainte-Jalle (XVe s.); des Alrics (XVIe s.), et les Roquard, qui succédèrent à cette branche (XVIIe s.); Tolon (XVIe s.); Amieu de Feautrier, auxquels succédèrent les d'Agoult (XVIIIe s.).

 

En 1789, les coseigneurs étaient Madame de Montpezat, MM. Moreau de Véronne et Jean-Baptiste Doize ou Doyze, capitaine et chevalier de Saint-Louis, du Bourg-Saint-Andéol, qualifié de comte de Vinsobres. Son père avait réalisé une fortune considérable à l'époque de la banque de Law et acheté une charge de secrétaire du Roi; il laissa plusieurs fils, tous morts sans postérité : l'un d'eux était qualifié de seigneur de Pigeron, près de Vinsobres; un autre, président à la Chambre des comptes de Grenoble, fut tué, vers 1760, par une tuile qui lui tomba sur la tête pendant la procession de la Fête-Dieu; le comte de Vinsobres mourut vers 1792, laissant pour héritiers MM. de Lespinasse et Fabry.

 

VINSOBRES est appelé castrum de Vinsobriis en 1263, 1284 , 1314 et 1378; de Vinsobris en 1339; de Vinsobrio en 1284 et 1342; de Vinezobriis en 1349. Ce village, construit sur le penchant d'un coleau, produit du vin excellent. Suarès, dans sa Chorographia, s'exprime ainsi en jouant sur le nom de VINSOBRES : Son territoire porte un vin doux et picquant; Vinsobre ou Sobre-Vin, prenez-le sobrement (M. de Coston, Etymologie des noms de lieux de la Drôme, Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, Volume 6, 1871 - books.google.fr).

 

VESERONTIA (F. E., 36). C'est la forme actuelle de ce nom de lieu que Grégoire de Tours appelait Verontia, Vézeronce près de Morestel en Isère. Nous avons fait remarquer déjà cette singularité d'un nom qui s'est allongé au lieu de se contracter, suivant le mode habituel (Grégoire de Tours, Histoire des Francs, Tome 2, 1862 - books.google.fr).

 

Lieu de la bataille où meurt Chlododmir, Visorontia a été identifié aussi à Verizieu dans l'Ain, près de Briord, dont un seigneur était Guy de Grolée, marié à Bonne de Chalant dont un frère, Antoine, fut un cardinal nommé en 1404 par Benoit XIII (Edmond de Rostaing, Ambariacus et Visorontia, Revue de la Société littéraire, historique et archéologique du département de l'Ain, 1878 - books.google.fr, Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et de Bygey, 1650 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2133 sur la date pivot 1408 donne 683.

 

Selon les sources écrites, un premier établissement religieux, dédié aux saints Victor et Pierre, aurait été construit au Groseau (in loco Grasello) en 683 par Petruinus, évêque de Vaison; la fondation de ce monastère fut approuvée par Clovis III en 692. Après un long silence, correspondant aux périodes difficiles que vécut l'Église provençale pendant le haut Moyen Age, il faut attendre l'année 1059 pour voir Pierre, évêque de Vaison, et les seigneurs de Malaucène, Richaud et Rostaing, faire don à l'abbaye Saint-Victor de Marseille de l'abbatiola Saint-Victor et Saint-Pierre du Groseau, ainsi que d'un certain nombre d'églises et de domaines qui se trouvaient autour. Vingt ans plus tard, une bulle du pape Grégoire VII confirmait à Saint-Victor la propriété du monasterium sanctae Mariae de Grausello, vocable que cet établissement conservera jusqu'à son abandon par les bénédictins en 1432. Au début du XIVe siècle, Clément V, le premier pape d'Avignon, séjourna souvent en ce lieu, où il se fit même construire une demeure aujourd'hui disparue. Amputée de sa nef, l'église actuelle, très remaniée au cours des siècles ne montre plus qu'une travée de choeur couverte d'une coupole octogonale sur trompes décorées des symboles des Évangélistes et portée par de grandes arcades, aveugles à l'origine au Nord et au Sud; elle s'ouvre à l'Est sur une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four, dont l'arc de tête retombe sur deux colonnettes montées sur un haut soubassement. Un bandeau orné de palmettes règne à la base de la coupole, dont les angles internes sont décorés de petits pilastres cannelés surmontés de chapiteaux corinthiens tangents à l'oculus central. A l'extérieur, l'aspect du monument a été sensiblement modifié par les restaurations du XIXe siècle (Jean-Maurice Rouquette, Provence romane: La Haute-Provence, 1974 - books.google.fr).

 

Acrostiche : EDLD, Edalde

 

En memoire de nostre premier Apostre, & long temps apres sa passion soubs Neron, à son retour des Espagnes, le Pape lean cinquiesme enuoya des cheueux de S. Paul à Edalde Archeuesque de Vienne pour en honorer son Eglise, ainsi qu'il est contenu en son Epistre, qui se commence Ioannes Episcopus Edaldo Episcopo Viennensi (Jean Le Lievre, Histoire de l'antiquite et sainctete de la cite Vienne en la Gaule Celtique, 1623 - books.google.fr).

 

Cet évêque serait Cadéolde, dont le nom s'écrit de différentes manières dont Edalde (Le Dauphiné: courrier des eaux thermales de la région, Tome 1, 1866 - books.google.fr).

 

D'autres auteurs parlent de Jean III (Rémi Ceillier, Histoire generale des auteurs sacrés et ecclesiastiques, Tome 8, 1740 - books.google.fr).

 

Le pape Jean V exerce du 23 juillet 685 au 2 août 686. Depuis l'invasion byzantine, Jean V est le premier pape de la Papauté byzantine, élu au sein de l'Église, non désigné, mais autorisé et consacré par l'Empereur byzantin Constantin IV, et le premier d'une lignée de dix papes, originaires de l'Orient, né en Syrie. Sa papauté est marquée par la réconciliation entre la ville de Rome et l'Empire (fr.wikipedia.org - Jean V (pape)).

 

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