Louis d'Orléans

Louis d'Orléans

 

IX, 41

 

2133-2134

 

Le grand Chiren soy saisir d'Avignon,

De Rome lettres en miel plein d'amertume,

Lettre ambassade partir de Chanignon,

Carpentras pris par Duc noir, rouge plume.

 

Premier siège d'Avignon (1398-1403)

 

Après la soustraction d’obédience décidée par Charles VI (27 juillet 1398) et sa proclamation par des commissaires royaux à Villeneuve-lès-Avignon (1er septembre), le choix des prélats ne se fit pas attendre. Conformément aux sommations françaises, dix-neuf cardinaux quittèrent la ville pontificale pour s’installer à Villeneuve. Seuls cinq cardinaux restèrent aux côtés de Benoît XIII.

 

Pour être son bras armé, le Sacré Collège choisit Geoffroy Boucicaut, frère cadet du maréchal de France, et seigneur de Boulbon en Provence et d’Aramon en Languedoc. Il put regrouper derrière lui plusieurs capitaines et s’illustra immédiatement en tuant le régent du Comtat (4 septembre 1398)10. Ensuite, sa troupe d’une centaine d’hommes d’armes se répandit dans le territoire d’Avignon (6 septembre) pour faire pression sur les sujets de Benoît XIII. De fait, les Avignonnais n’obéirent plus au viguier Gonzalvo Forcen et s’emparèrent du petit Palais, avec l’accord de son occupant, l’évêque Gilles Bellemère. Le 11 septembre, le cardinal Jean de Neuchâtel, nommé par le Sacré Collège gouverneur d’Avignon, s’y installa et en fit son quartier général. Dans l’autre camp, le palais apostolique fut fermé et servit de refuge aux quelques cardinaux fidèles à Benoît XIII qui durent quitter leurs livrées. En outre, les partisans du pape incendièrent la section en bois du pont du Rhône (nuit du 13 au 14 septembre).

 

Finalement, le 16 septembre, les Avignonnais, réunis dans l’église Saint-Didier, choisirent d’obéir au Sacré Collège.

 

Geoffroy Boucicaut et ses hommes furent autorisés à entrer en ville le 22 septembre. Ils se rendirent aussitôt aux abords du palais.

 

Le Palais des Papes constituait le principal atout de Benoît XIII. Selon Froissart, il s’agissait de «la plus belle et la plus forte maison du monde et la plus aisie à tenir». Cet élément est important car la garnison était réduite.

 

Peu après s’ouvrirent de difficiles pourparlers entre les deux camps.

 

Ces revers favorisèrent la reprise des négociations dans la première quinzaine de novembre où l’on fit trêve. Le pape put recevoir des ambassadeurs du roi d’Aragon, Martin Ier, qui lui firent accepter que les rois de France et d’Aragon règlent son sort et décident de l’union de l’Église.

 

Dès lors, une nouvelle phase s’ouvrit pour le siège du palais. Il ne s’agit plus que de maintenir le blocus, sans entreprendre d’actions offensives. Pour ce faire, Geoffroy Boucicaut fut remplacé (vers le 16 novembre) comme capitaine par Georges de Marlioz, sénéchal de Provence, tandis que Pierre de Balleyson, un ancien fidèle de Clément VII comme Marlioz, devint viguier d’Avignon. L’essentiel se jouait sur le terrain diplomatique, à Paris, où s’étaient rendus des cardinaux, des ambassadeurs d’Avignon et des émissaires du roi d’Aragon.

 

Pendant ce temps, un compromis fut atteint à Paris. Le pape devait reconnaître la voie de cession, faire évacuer ses troupes et se placer dans son palais sous la protection du roi de France. Avec un entourage réduit à une centaine de serviteurs, il serait sous le contrôle de plusieurs gardiens désignés par Charles VI. Mettre en application ces conventions à Avignon fut cependant l’affaire de plusieurs semaines, plusieurs mois même. Le premier résultat des tractations fut la libération des deux cardinaux prisonniers de Geoffroy Boucicaut, Martin de Zalva et Bonifacio degli Ammanati. Puis le pape conclut un accord de principe sur sa situation future et reçut des garanties des cardinaux et de la ville d’Avignon. Dès lors, l’évacuation du palais put se faire du 29 avril au 20 mai. Les arbalétriers, les hommes d’armes et les serviteurs en surnombre prirent congé de leur maître, qui n’eut plus à son service que cents clercs et familiers. En conséquence, Avignon et le Sacré Collège licencièrent certains hommes d’armes qui assuraient la garde du palais depuis le départ de Boucicaut.

 

Sa résistance et son intransigeance marquaient même ses adversaires. «Il fait sentir que c’est lui qui gouverne et qu’il tient les clés. Assurément il a enduré bien des épreuves». Benoît XIII accumulait en secret, mais devant notaire, des réserves sur l’accord qu’on lui imposait. Après de longs mois d’échanges diplomatiques, il accepta de se mettre sous la protection du duc d’Orléans (25 mai 1400). Mais ce ne fut que le 17 août 1401 que les gardiens désignés par le duc entrèrent en fonction

 

Le blocus interminable du palais créait des tensions au sein des élites avignonnaises d’autant plus que les Provençaux avaient restitué leur obédience à Benoît XIII.

 

Benoît XIII força le destin en s’évadant du palais dans la nuit du 11 au 12 mars 1403. Attendant l’ouverture des portes, il put sortir de la ville avec quelques fidèles, monter dans une barque qui l’attentait, descendre le Rhône et joindre Châteaurenard, village qui lui était acquis. Le 14, il reçut la visite du comte de Provence Louis II d’Anjou. Ensuite, il eut la satisfaction de voir défiler tous ses anciens adversaires qui lui firent amende honorable : les cardinaux, les Avignonnais et les Comtadins (28 mars 1403). Dans la nuit du 30 au 31 mars, les Avignonnais détruisirent les palissades qui entouraient le palais aux cris de « Vive le pape !». Mais Benoît XIII n’oublia pas la pénible épreuve qu’il avait subie : il ne retourna plus jamais à Avignon. Dans ses déplacements en Comtat, en Provence puis en Ligurie, il ne cessa de s’entourer d’une forte escorte militaire ou plutôt d’une petite armée (Germain Butaud, Les deux sièges du palais apostolique d’Avignon (1398-1411) In : Villes en guerre : XIVe-XVe siècles, 2008 - books.openedition.org).

 

"duc" : Louis d'Orléans

 

Le royaume de France, en 1402, s'achemine vers la restitution d'obédience à Benoit XIII, effective en mai 1403, Louis d'Orléans ayant pris ses distances avec la position de ses oncles. Neuf mois auparavant, après avoir rencontré Benoît XIII à Avignon le 26 août 1402 et lui avoir fait hommage pour le royaume de Sicile, Louis II d'Anjou, par lettres données à Arles le 30 août, opère son retour et celui des comtés de Provence et de Forcalquier dans le giron de la papauté d'Avignon (M.R. Reynaud, La deuxième maison d'Anjou-Provence, Papauté, monachisme et théories politiques. Volume I: Le pouvoir et l'institution ecclésiale, 2019 - books.google.fr).

 

"Ambassade"

 

Sept mois après la restitution d'obedience, en décembre 1403, le duc d'Orléans rencontrait à Tarascon Benoît XIII. Ambassadeur de Charles VI, son frère, il venait représenter au pape l'état malheureux de l'Eglise de France et le supplier de remédier à une situation vraiment critique. Les églises ou les monastères n'avaient pu acquitter les impôts qui étaient dus au trésor pontifical. Les arriérés s'accumu. laient. Incapables de se libérer, les bénéficiers étaient sus. pendus et excommuniés. Frappés par les censures ecclésiastiques, ils n'osaient plus remplir leurs fonctions sacrées. Louis d'Orléans demanda une détaxe générale des bénéfices en France. Benoît XIII écouta les doléances du duc et lui promit de faire droit à ses remontrances (Annales de Saint-Louis-des-Francais publication trimestrielle, 1901 - books.google.fr).

 

"Plume" d'oiseau

 

En 1403, Louis d'Orléans achetait un papegault à Avignon 50 escus d'or et le faisait apporter par deux hommes, chargés de veiller à sa nourriture jusqu'à Pont-Saint-Esprit. Il leur payait 4 escus pour leurs gages. De là il le faisait venir à Lyon, 2 fév. 1403, et leur remettait 6 escus. (Champ.-Figeac, p. 252.) (Camille Piton, Comment Paris s'est transformé: Histoire de Paris, 1891 - books.google.fr).

 

Dans les sommes employées à satisfaire les caprices ou les fantaisies du prince, on remarquera cinquante escus d'or pour achetter ung papegault en Avignon; deux escus d'or pour paier la viande d'icelluy papegault, et pour couvrir la cage en quoy il a esté mis et apporté jusques au Pont-Saint-Esprit, où le prince était alors. Puis "deux escus d'or donnés aux deux hommes que ycellui ont apporté dudit lieu d'Avignon jusques audit lieu Pont-SaintEsprit" (Actes originaux de Louis d'Orléans, l'un daté du "Pont-Saint-Esprit, le xxiiii jour de janvier, l'an de grace mil cccc et trois", et le second, portant la signature de Le Flameng, et daté d'Avignon, 27 janvier. Lorsque le prince fut à Lyon, il paya encore pour le même perroquet, c'est assavoir à deux hommes qui apportèrent à Lyon ung papegault acheté en Avignon, vi escus; item pour drap vert gay pour couvrir la cage dudit papegault i escus (Autres cédules "donné au dit lieu de Lyon, sur le Rosne, le IIe jour de février, l'an de grace mil cccc et trois"). Après les oiseaux ce sont les chiens favoris du prince qui le suivent dans ses voyages et qui sont l'occasion de nouvelles prodigalités; un lévrier blanc lui est amené à Lyon où le prince fait aussi acheter des "trompetes de terre cuite" (Aimé Louis Champollion-Figeac, Louis et Charles, ducs d'Orléans: leur influence sur les arts, la littérature et l'esprit de leur siècle, 1844 - books.google.fr).

 

1403 est d'ancien style, le nouveau est 1404 (M. Vallet de Viriville, Assassinat du duc d'Orléans, Le magasin de librairie: littérature, histoire, philosophie, voyages, poésie, théâtre, mémoires, Volume 7, 1859 - books.google.fr).

 

"Chanignon" : Chavignon

 

En retournant le premier "n" en "u/v" on obtient Chavignon, ville près de Laon et de Coucy, possession de la famille de Coucy jusqu'en 1223.

 

Chavignon, Cavinio au XIIe siècle; Chavigny près Soissons, Caviniacus en 1161; Chavigny près Montgobert, Cavigniacum en 1209; Chavonne près Vailly, Cavonia en 1143, sont tous des villages de creuttes, de cuves et de vignobles, comme Cauvigny près Lesdins qui s'appelle Chavigniacum en 1307, d'après une charte du cartulaire de Longpont (M. Fleury, Les vins du Laonnois et l'académicien Conrart, Bulletin, Volume 20, Société académique de Laon, 1874 - books.google.fr).

 

Enguerrand VII, qui devint seigneur de Coucy en 1344, fut envoyé en Angleterre comme otage de la rançon du roi Jean, et à son retour se vit contraint d'accorder à vingt-deux des bourgs et villages qui relevaient de son château une charte collective d'affranchissement. Il mourut en 1396, en Bithynie. Ce fut le dernier seigneur de la famille de Coucy. En 1400, Louis d'Orléans acquit ce beau domaine moyennant 400,000 livres tournois. La terre fut érigée en pairie pour lui, par le roi Charles VI, en 1404. Louis d'Orléans, qui fit bâtir le château de Pierrefonds, possédait ainsi entre Paris et la Flandre deux places d'une grande importance. Ce fut trèsprobablement lui qui fit reconstruire en grande partie les bâtiments d'habitation du château de Coucy, les grandes salles des Preux et des Preuses, et qui fit surélever les anciennes courtines du temps d'Enguerrand III. D'après leur caractère archéologique, ces constructions doivent appartenir à l'époque de l'acquisition du domaine de Coucy par ce prince, c'est-à-dire aux premières années du XVe siècle. Il ne paraît guère probable qu'Enguerrand VII, trouvant son domaine dévasté et ses revenus considérablement diminués à son retour d'Angleterre, ait pu entreprendre des travaux aussi importants et aussi dispendieux; tandis qu'au contraire Louis d'Orléans, prince fort riche et grand amateur des belles résidences, devait naturellement, en faisant l'acquisition du château de Coucy, vouloir donner à ce domaine une nouvelle splendeur. Louis II, duc d'Orléans, en montant sur le trône en 1498 sous le nom de Louis XII, réunit la terre de Coucy au domaine royal; elle devint l'apanage de sa fille Claude de France, qui épousa François, duc d'Angoulême, lequel à son tour devint roi de France sous le nom de François Ier. Coucy rentra une seconde fois ainsi dans le domaine royal. François Ier fit faire quelques travaux dans les bâtiments qui surmontaient la porte d'entrée du château; il n'en reste aucune trace. Depuis, Coucy devint l'apanage des ducs d'Orléans; le frère de Louis XIV était sire de Coucy, et son dernier seigneur fut Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, dit Égalité (Viollet-Le-Duc, Description du château de Coucy, 1861 - books.google.fr).

 

Mais Charles d'Orléans avait des raisons personnelles d'être attentif au plumage et au ramage des oiseaux. Son père avait une passion pour les espèces rares, qu'il collectionnait, sans discuter le prix, et soignait royalement. Aux cinquante écus que lui coûtait un papegault (perroquet), il joignit le prix de la cage et les accessoires, sans compter le drap vert qui devait protéger le sommeil de l'animal. Il ne lésinait pas davantage sur les oiselets de Chypre et sur leur cagette d'or. Peutêtre cet homme qu'on disait frotté de sorcellerie les écoutait-il comme sybilles et prophètes. En dépit de ces antécédents, dont il ne fait pas état, Charles d'Orléans ne précise pas les espèces, et n'évoque pas les oiseaux de grand luxe. Ce sont les voix de la nature qui l'intéressent, et aussi les rapaces de chasse (Alice Planche, Charles d'Orléans: ou, La recherche d'un langage, 1975 - books.google.fr).

 

Brunehaut administra les deux royaumes en qualité de régente pendant la minorité de ses petits-fils. Cette princesse et Frédégonde n'ayant plus personne au-dessus d'elles pour les contenir, déploient toute leur inimitié réciproque et cherchent à envahir l'une sur l'autre. La régente de Neustrie ayant fait ses préparatifs aussitôt après la mort de Childebert, se jette à la tête de ses troupes dans le Parisis, où elle s'empare de plusieurs places qui appartenaient à la couronne d'Austrasie. Brunehaut lève à la hâte une armée avec laquelle elle marche, accompagnée de ses petits-fils, contre sa rivale et Clotaire son fils. On en vient aux mains dans la plaine du lieu dit Lafau (en latin Leucofaum) près de Chavignon, entre Laon et Soissons. La bataille fut sanglante, et la victoire se déclara pour Clotaire (595) (L'Art de vérifier les dates, Tome 5, 1818 - books.google.fr).

 

Dans le quatrain précédent, "Veront", en se référant au Verontia de Grégoire de Tours, peut renvoyer à une bataille où meurt, en 524, Chlodomir, roi d'orléans, fils de Clovis (Adrien Pascal, Histoire de l'armée et de tous les régiments, Tome 1, 1860 - books.google.fr).

 

Le duc d'Orléans écrit des lettres depuis Coucy, au roi d'Angleterre, à Jean Le Flament (19 mars 1403/1404). Il reçoit Jean de Werchin, lançant un duel général juusqu'à Saint Jacques de Compostelle depuis Coucy où il est reçu par le duc le 1er août 1402 et où il ne combattra pas faute de combattants (Leroux de Lincy, Chansons historiques, Bibliothèque de l'École des chartes, Volume 86, 1840 - books.google.fr, Werner Paravicini, Jean de Werchin, sénéchal de Hainaut, chevalier errant, Saint-Denis et la royauté: Études offertes à Bernard Guenée, 2019 - books.google.fr).

 

"noir rouge"

 

En 1409, le duc Charles d'OrlĂ©ans devint le maĂ®tre du gouvernement. Le Dauphin lui tĂ©moignait une tendresse extrĂŞme. Il l'engagea Ă  laisser le vĂŞtement de deuil, qu'il n'avait point quittĂ© depuis le meurtre de son père Louis (en 1407). Les deux princes parurent vĂŞtus d'habits pareils, en tĂ©moignage public de leur amitiĂ©. Ils se firent faire un manteau Ă  l'italienne qu'on nommait huque; il Ă©tait de drap violet avec une croix d'argent. Ils portaient le chaperon noir et rouge. La devise Ă©tait : «Le droit chemin;» elle Ă©tait brodĂ©e en argent (Amable Guillaume Prosper Baron Brugière de Barante, Histoire des Ducs de Bourgogne de la Maison de Valois, 1364-1477, Tome 2, 1842 - books.google.fr, Annales de la SociĂ©tĂ© royale d'archĂ©ologie de Bruxelles, Volumes 30 Ă  31, 1921 - books.google.fr).

 

"Carpentras pris"

 

Benoit XIII Ă©tait dans sa prison volontaire depuis 5 ans (1403), quand, sur ses instances, le duc d'OrlĂ©ans engagea par des Ă©missaires secrets un gentilhomme normand Ă  travailler Ă  la dĂ©livrance du Pape; ce gentilhomme, appelĂ© Robert de Braquemont, surnommĂ© Robinet, se trouvait, avec une compagnie de soldats, en garnison dans notre ville. Braquemont put confĂ©rer avec le Pape et lui indiquer un endroit oĂą il l'attendrait avec cinq cents cavaliers, ramassĂ©s presque tous Ă  Carpentras. Le Pape s'enfuit dans la nuit du 12 au 13 mars 1403. Inutile d'ajouter que l'allĂ©gresse fut grande ici; le 28 du mĂŞme mois, on fit une procession gĂ©nĂ©rale, oĂą l'on portait la bannière du Pape. Ce dernier, en reconnaissance du zèle de ses fidèles, se rendit Ă  Carpentras au mois de mai : c'est lĂ  qu'il apprend que le roi de France est revenu dans son obĂ©dience. Boniface IX mourait, l'annĂ©e suivante, et les Cardinaux prĂ©sents Ă  Rouen Ă©levaient Innocent VII au pontificat. Cette continuation du schisme portait un grand prĂ©judice Ă  notre pays; il avait toujours Ă  souffrir des entreprises des seigneurs et surtout des violences des gens de guerre qui traversaient la province ou rĂ´daient sur les frontières (J. Liabastres, Histoire de Carpentras, 1891 - books.google.fr).

 

Les antipapes, Clément VII et Benoît XIII, occupèrent le palais d'Avignon de 1379 à 1403 (mars). Benoît XIII fut assiégé dans le palais par le maréchal Boucicaut, le 8 septembre 1398; le siége fut converti en blocus jusqu'après le départ de ce pontife, en 1403. Roderic de Luna, neveu de Benoît XIII, fut de nouveau assiégé, ou plutôt bloqué, par les légats du pape de Rome et par Charles de Poitiers, envoyé par le roi de France en 1409. Il évacua le palais, ainsi que le château d'Oppède, par capitulation en date du 22 novembre 1411 (Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Tome 7, 1875 - books.google.fr).

 

"lettres en miel" : indult

 

En droit canonique de l'Église catholique, l'indult (en latin : indultum) est une dĂ©rogation Ă  la loi, accordĂ©e par un membre de la hiĂ©rarchie de l'Église catholique qui dispense du droit commun de l’Église catholique, soit Ă  une communautĂ© de fidèles, soit Ă  un particulier (fr.wikipedia.org - Indult).

 

Lettres par lesquelles le Pape accorde à quelques Corps, ou à quelques particuliers, la grace de pouvoir nommer à de certains Bénéfices, ou de pouvoir les tenir contre la disposition du Droit commun. Le Roi a un indult pour nommer aux Bénéfices en pays d’obédience. Ampliation d’indult. Indult ampliatif. L’indult accordé par le Pape aux Conseillers, Maître des Requêtes, & Présidens du Parlement.

 

Indult, se dit communément, Du droit particulier, par lequel chaque Officier du Parlement, en vertu de cet indult général, est ensuite autorisé par les Lettres du Prince à requérir sur un Evêché, ou sur une Abbaye, le premier Bénéfice vacant ; & c’est dans cette acception qu’on dit, Mettre son indult sur une Abbaye. Placer son indult. Son indult est rempli. (https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A3I0413 - www.dictionnaire-academie.fr).

 

Le privilege connu sous le nom d'Indult est si ancien, que non seulement on le voit en usage dans un temps tres-proche du Regne de saint Louis, mais qu'on en trouve même des vestiges sous le Pontificat d'Innocent IV au milieu du treiziéme siécle (Melchior Cochet de Saint-Valier, Traité de l'indult du parlement de Paris, Tome 1, 1703 - books.google.fr).

 

Dans l'Église catholique romaine, la grâce expectative ou plus simplement expectative est la promesse faite par le pape d'accorder un bénéfice ecclésiastique dès que celui-ci deviendra vacant. L'expectative se développe sous le pontificat de Jean XXII, dont la bulle Ex debito (1316), qui réserve au pape la collation d'un très grand nombre de bénéfices. Les distances rendant la collation directe impraticable hors de la cour de Rome, l'expectative est un moyen d'intervention commode pour le pape. Son détenteur peut présenter la bulle au collateur ordinaire, le plus souvent l'évêque, qui le pourvoit du bénéfice convoité, ou se présenter directement auprès d'un chapitre lorsqu'un chanoine vient de mourir, pour faire valoir son expectative (fr.wikipedia.org - Expectative).

 

"miel" : adoucir

 

Les dispenses et les indults, si rares autrefois, sont très-frĂ©quents aujourd'hui : Ă  peine un carème se prĂ©sente, qu'il vient un indult pour l'adoucir (Ange Raineri, Cours d'instructions familières prĂŞchĂ©es dans la mĂ©tropole de Milan, Tome 3, 1887 - books.google.fr).

 

On ne peut se prévaloir ni d'un indult ni de la coutume pour adoucir la sévérité des jeûnes du Jubilé (Nouvelle revue théologique, Volume 32, 1886 - books.google.fr).

 

Car il n'est pas moins propre que le miel, pour adoucir & digerer la matiere qui est arrestée en la gorge, & si conuient bien auec les sucs styptics,qui seruent à repercuter celle qui flue encore (Les Oeuvres de Nicolas Abraham de La Framboisière, 1669 - books.google.fr).

 

Les motifs qui ont engagé les Papes à donner, de tems en tems, des Indults au Parlement de Paris, ne font pas difficiles à pénétrer; il ne faut pas croire ce que plufieurs ont dit sur ce sujet, avoir que dés le XIIIe siècle les Papes voulant effacer l'autorité de la premiere Pragmatique, qe rendre maîtres des Benefices, & en disposer à leur gré, sous divers prétextes, tenterent, dans cette vûë, de se concilier par des bienfaits, les esprits d'une si auguste Compagnie. D'autres ont crû, que le dessein des Papes, en accordant l'Indult, fut d'engager le Parlement à ne point s'opposer aux Annates, aux Expectatives, aux reserves de Benefices; & c'est à ce propos qu'on a rappellé cet ancien mot, Donne-m'en, je t'en donnerai; comme si le Pape & le Parlement eussent été de concert; le Parlement pour souffrir les exactions & les prétentions extraordinaires des Officiers de la Cour de Rome, & le Pape pour recompenser, par de grands privileges, la tolerance du Parlement. On n'a pas manqué de dire, qu'Eugene IV avoit voulu mettre le Parlement dans son parti, le détacher, du Concile de Basle, & le faire renoncer à la Pragmatique-Sanction. Enfin dans le tems de Paul III si on en croit les Politiques, la Cour de Rome a voulu obliger le Parlement, qui s'opposoit à la verification des Concordats, à les autoriser, quoique l'enregistremen en ait été fait plus de vingt ans avant la Pauline, ou du moins elle a voulu, de concert avec celle France, adoucir le Parlement, qui avoit tant de peine à digerer le Concordat (Melchior Cochet de Saint-Valier, Traité de l'indult du parlement de Paris, Tome 1, 1703 - books.google.fr).

 

10. Nous n'eĂ»mes pas plĂ»tĂ´t perdu les Papes François, que l'Eglise tomba dans un grand schisme, & fut tristement partagĂ©e entre les obediences opposĂ©es des Papes & des Antipapes; ce qui dura 50 ans, pendant lesquels Clement de GenĂ©ve, dit septiĂ©me, Ă©lĂ» dĂ©s 1378 par les Cardinaux de sa faction, fit en 1389 une grande effusion de graces expectatives en France, oĂą il Ă©toit reconnu: Il en donna au Roi Charles VI aux Prelats de la Cour, au Duc de Touraine, au Duc de Berry, au Sire de Coucy, &c. Il voulut mĂŞme que ceux qui seroient nommez par le Roi, fussent prĂ©ferez Ă  tous les autres Expectans, quoique plus anciens : Boniface IX. aĂŻant Ă©tĂ© Ă©lĂ» Pape en 1389, ce Clement VII avoit grand interest de mĂ©nager la France pour la retenir en fon obedience.

 

En 1394. Pierre de la Lune, dit Benoist XIII, succeda à Clement VII & continua le schisme: Il fut aussi liberal en graces expectatives, que son predecesseur; mais le Clergé de France assemblé à Paris, voulant s'en décharger, fit un Decret le 14 de Mars 1398 pour l'abolition des graces expectatives accordées, soit par Clement VII ou par Benoist XIII. Ce Decret fut confirmé par une Declaration du Roi, du 7 Mai 1399 qui éteignit toutes les graces expectatives, à quelques personnes qu'elles eussent été données, & par qui que ce fût qu'elles eussent été accordées, soit parlement VII, Benoist XIII ou autre Pape; c'est-à-dire, par Pape ou Antipape; ainsi les Ordinaires furent rétablis dans leurs droits de collation.

 

11. Cette suppression de graces expectatives se fit fans blesser les droits du Parlement; le Registre du Parlement du premier Septembre 1403 nous apprend que la Cour nomma deux de Messieurs pour porter le RĂ´le de ses nominations; & les frais furent reglez en sorte, qu'il en coutoit un tiers plus aux Officiers Clercs, qu'aux LaĂŻcs. Il est bon de rapporter les termes du Registre.

 

Aujourd'hui (premier Septembre 1403) a ordonnĂ© la Cour pour porter le RĂ´le Ă  Avignon : Chacun de Messieurs Clercs payeront trois Ă©cus, & les Laics deux Ă©cus, & sont Ă©lĂ»s Ă  porter le dit RĂ´le, M. Me. G. Gaudiac Doyen de Saint Germain l'Auxerrois, & L. Grimaut Doyen de Noyon.

 

En marge il y a une remarque, qui porte que la France s'étoit remise sous l'obéissance de Benoist XIII, sur les instances qu'en avoit fait le Duc d'Orleans, & que ce Pape avoit accordé um Indult considerable à la Cour, sur la demande que lui en avoit fait le Doïen de S. Germain l'Auxerrois. En effet la restitution d'obedience se fit à Benoist XIII en vertu des Lettres Patentes du Roy du 30 Mai 1403 registrées au Parlement le 19. Juin 1404.

 

Avant cette demarche en faveur de Benoist XIII, Charles VI avoit sollicité & obtenu en 1403 un Indult du Pape Boniface IX [pape de Rome] en faveur du Parlement; mais cet indult fut sans execution, parce que la France quitta le parti de ce Pape pour reprendre celui de Benoist XIII (Melchior Cochet de Saint-Valier, Traité de l'indult du parlement de Paris, Tome 1, 1703 - books.google.fr).

 

Acrostiche : L DLC

 

L : Lucius (Adriano Cappelli, Dizionario di abbreviature latine ed italiane, 1899 - books.google.fr).

 

DLC : Du LuC.

 

Le premier jour de Septembre 1303, il y eut un rôle fait à la Cour, contenant la nomination des Seigneurs du Parlement pour obtenir des bénéfices. In Registris Senatús legimus anno Domini 1303, mense Septembri, catalogum confectum, Præfidum, Senatorum, & actuariorum nomina continentem, ad vacantia beneficia quemlibet suo ordine vocantem, ut refert Lucius, &c. C'eft ainfi que s'en explique M. Louet. Lucius ou M. Duluc, Procureur général de la Reine Catherine de Médicis, en fait mention, en parlant de l'Indult de Paul III. il dit que cet Indult n'étoit pas sans exemple, & que le Parlement avoit joui dans les premiers tems de son institution à Paris d'une grace quasi pareille. La note marginale sur cet endroit de Duluc, porte que ce rôle fut fait deux cens ans avant l'Indult de Paul III. ainsi ceux qui ont daté ce premier rôle du premier de Septembre 1402, ou 1403, se sont trompés, comme M. René Chopin, Papon en son Recueil d'arrêts, & d'autres après eux. Cette méprise de date, qui fait une différence d'un siécle, peut avoir donné lieu à l'erreur de quelques auteurs, qui fixent l'origine de l'Indult du Parlement sous le regne de Charles VI quoiqu'elle foit beaucoup plus ancienne (Melchior Cochet de Saint-Valier, Traité de l'indult du parlement de Paris, Tome 1, 1703 - books.google.fr).

 

Jean du Luc (Johannes Lucius), né à Paris dans les premières années du 16e siècle, fils de Genest du Luc, fut nommé procureur général de la reine Catherine de Médicis en 1549. C'est la première reine qui paraît avoir eu un procureur général, ainsi qu'il le dit lui-même, p. 52 de l'ouvrage ci-après cité. Il était auparavant procureur au parlement et aussi procureur du cardinal de Lorraine, archevêque de Reims. Jean du Luc a fait imprimer un ouvrage curieux, intitulé Placitorum summæ apud Gallos curia, lib. 12, LUTETLE, apud Carolum Stephanum, 1559, in-4°. Il y a à la fin un index en français des anciens mots latins qui se trouvent dans ces douze livres d'arrêts du parlement, et dont il serait difficile d'avoir l'intelligence sans cette traduction ou explication par exemple, amanuensis sanguinarius, le clerc du sang, qu'on a depuis appelé et qu'on appelle encore maintenant greffier criminel; liturgia stata, la messe paroissiale ou la grand messe; natalibus restitutus, anobli, etc. (Biographie universelle, ancienne et moderne, ouvrage rédigé par une société de gens de lettres, Tome 25, 1843 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2134 sur la date pivot 1403 donne 672.

 

En 673 un an après la retraite de S. Hunegonde, le roi Childeric fut tué dans la forêt de Livry par Bodillon seigneur françois, que ce Monarque avoit maltraité pour lui avoir représenté le danger d'un imposition excessive. Dagobert II fils de Sigebert, que Grimoald avoit exilé en Irlande, en avoit été rappellé par Childeric, & après sa mort il règna sur l'Austrasie. Thierri frere de Childeric sortit de S. Denis où la haine qu'on portoit à Ébroin l'avoit fait renfermer, & remonta sur le trône de Neustrie. S. Leger évêque d'Autun & Ébroin ancien maire du Palais, ayant été rappellés de leur exil de Luxeuil, Thierri, par le conseil de S. Leger, choisit pour maire du Palais Leudésie fils d'Erchinoald. Ce choix déconcerta Ébroin qui forma un parti contre Thierri, & porta l'audace jusqu'à supposer à Clotaire III son frere un fils qu'il fit proclamer Roi. Ébroin à la tête de ses troupes passe l'Oise au pont Sainte Maxence, égorge pendant la nuit la garnison qui en défendoit le passage, marche en diligence à Nogent sous Coucy où le Monarque tenoit sa cour à 15 lieues du pont Sainte Maxence. Thierri dans sa frayeur prend la fuite avec les gens & ses trésors, la ville de Laon qui ne lui appartient pas lui ferme ses portes, il se sauve du côté de la forêt appellée de son nom Thiérache, perd ses trésors en passant à Bucy-les-Crepy, Bacio, & Ébroin l'atteint à Crecy-sur-Serre Crisciago. On y tient une conférence; Thierry se voit contraint de reconnoître pour maire du Palais Ébroin, qui fit tuer Leudesie, lorsqu'il fe retiroit en Austrasie. Ce fut par ses ordres que trois ans après, S. Leger souffrit le martyre dans une forêt de l'Artois qui porte son nom; il est probable que les intrigues du même Ébroin occasionnerent encore l'année suivante la mort du roi Dagobert. Ce Prince étant en guerre avec Thierri, périt dans une embuscade dressée en un endroit de la forêt de Vaivre nommé Scorces, à deux lieues de Stenay. Sa mort arriva le 23 Décembre 679. On l'enterra à Stenay dans la chapelle de son palais, & en 832 son corps fut levé de terre. On l'honore comme martyr; il est avec S. Grégoire patron de la paroisse. S. Irmine fille de Dagobert fut mariée au comte Herman, qui lui apporta en dot les biens qu'il possédoit à Leuse, Anies, Baubigny & Watigny en Thiérache. Elle les donna elle-même à un monastère de Tréves, qu'elle gouverna trente ans (Nicolas Le Long, Histoire Ecclésiastique et civile du Diocèse de Laon, et de tout le pays contenu entre l'Oise et la Meuse, l'Aisne et la Sambre, etc., 1783 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Abbaye de Nogent-sous-Coucy).

 

On parle aussi d'une autre Nogent : Nogent les Vierges (Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France et de plus de 20000 hameaux, 1844 - books.google.fr).

 

Printemps : premier règne de Thierry III, roi de Neustrie (673, puis 675-690). Après la mort de Clotaire III entre le 11 mars et le 15 mai. Ébroïn, qui craint l’intervention des Grands, fait monter sur le trône de Neustrie Thierry III, troisième fils de Clovis II et Bathilde. Childéric II, désigné par les Grands, envahit la Neustrie. Ébroïn sera vaincu et interné à Luxeuil par Childéric et une coalition dirigée par Wulfoald et Léger d'Autun. Childéric devient seul roi des Francs. L’autorité des Grands prend un caractère héréditaire. La mairie du palais est supprimée en Neustrie et en Bourgogne (fr.wikipedia.org - Année 673).

 

nostradamus-centuries@laposte.net