Psaume 128

Psaume 128

 

IX, 36

 

2130

 

Un grand Roy prins entre les mains d'un loyne,

Non loin de Pasque confusion coup cultre :

Perpet, captifs temps que foudre en la husne,

Lors que trois freres se blesseront & murtre.

 

"Perpet"

 

Selon quelques hagiographes, saint Perpet de Tours mourut le 8 avril, selon d'autres le 30 décembre 494. C'est pour cette raison qu'il est cité à ces deux différents jours. Le martyrologe romain faisant mention le 8 avril (Paul Guérin, Les petits bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament d'apres le Père Giry, Tome 14, 1882 - books.google.fr).

 

De 1323 à 1360, la province de Touraine, soustraite à la juridiction des sénéchaux se trouva donc soumise, pour l'administration de la justice, à la seule autorité du bailli royal. Mais, en 1360, le roi Jean ayant érigé la Touraine en duché-pairie, la donna en augmentation d'apanage à son fils Philippe d'Orléans. Ce n'était là qu'une simple inféodation à charge de réversion, et l'on vit, pendant les années qui suivirent, le duché de Touraine changer fréquemment de titulaire suivant les besoins de la politique ou les nécessités du moment.

 

En 1363, Philippe d'Orléans ayant reçu en apanage le duché de Bourgogne, le roi Jean II donna la Touraine au dauphin Charles. Celui-ci, étant devenu roi sous le nom de Charles V, la donna, en 1370, à son frère Louis qui était déjà comte d'Anjou et du Maine depuis 1360. Le duché de Touraine suivit d'ailleurs pendant un siècle des fortunes diverses qu'il n'est pas sans intérêt de rappeler.

 

Louis, duc d'Anjou et de Touraine, devenu roi de Naples en 1380, étant mort en 1384, laissa le duché de Touraine à son fils aîné; mais le roi Charles VI, prétendant que, selon les termes des lettres d'apanage, il ne devait jouir de cette province que pendant sa vie, la donna (novembre 1386) à son frère Louis III qui fut depuis duc d'Orléans. En 1416 (15 juillet), la Touraine fut donnée en augmentation d'apanage par Charles VI à son fils Charles, dauphin de France. Mais en 1418, la reine Isabeau, se prétendant régente pendant la maladie du roi, déclara réunir à la couronne le duché de Touraine que tenait le dauphin son fils. Pendant les années qui suivirent, la Touraine passa successivement entre les mains d'Artus, fils du duc de Bretagne (1421), de Marie d'Anjou, femme de Charles VII (1423), du comte de Douglas, seigneur écossais qui avait amené 6.000 hommes au secours du roi Charles VII (25 avril 1424). Quelques mois plus tard (21 octobre 1424), à la mort de Douglas, la Touraine fut donnée à Louis d'Anjou, fils du roi de Sicile, fiancé à la scur du Charles VII. Il la conserva jusqu'en 1431, époque à laquelle la Touraine fut définitivement réunie à la couronne (juin 1431) (H. Faye, Les institutions judiciaires en Toraine, Revue de l'Anjou, 1893 - books.google.fr).

 

"foudre en la huine" : feux de saint Elme, Pierre Gonzales (1180-1246) ou saint Telme, en tant que patron des marins

 

Qu'on lise au treizième siècle les Vies des Frères de Gérard de Frachet, ou la Vie conservée dans le Santoral de Tuy et publiée par Florez dans l'Espana Sagrada. Qu'on lise au quatorzième siècle Bernard Guidonis; au quinzième, S. Antonin, Laurent Pignon, et une chronique en vieux français conservée aux archives généralices. Tous ignorent que Pierre Gonzalez s'appelle Telme. En 1503, dans une concession d'indulgences signée de douze cardinaux, il est encore simplement nommé Pierre Gonzalez. Séraphin Razzi, Antoine de Sienne, écrivains du seizième siècle, ne lui connaissent pas d'autre nom. Ferdinand Castillo, dans l'histoire de l'Ordre qu'il publia en 1589, est le premier qui l'appelle Telme. Mais lui et tous les autres écrivains de date postérieure, comme Sousa, Pio, Malvenda, Medrano, Florez, ne voient là qu'un nom d'emprunt qui lui venait des marins

 

Les Bollandistes pensent qu'avant le B. Gonzalez, les marins se recommandaient à saint Erasme, dont le nom s'était peu à peu modifié en celui de saint Elme, mais que plus tard, se voyant favorisés par le Bienheureux Frère-Prêcheur, ils avaient reporté sur lui et la dévotion qu'ils témoignaient à leur précédent protecteur, et même le nom de ce dernier.

 

Dans cette contrée de l'Espagne appelée Tierra de los campos, pays de campagnes verdoyantes, à cinq ou six lieues de Palencia, s'élève la ville de Fromista, bien connue dans toute la Castille par ses trois églises monumentales, dont l'une, dédiée à saint Martin, est un modèle incomparable d'architecture arabe. C'est là que naquit, vers la fin du douzième siècle, le Bienheureux Pierre Gonzalez, dont nous écrivons la vie. Ses parents appartenaient à l'antique noblesse castillane et jouissaient d'une véritable opulence. L'oncle maternel du Bienheureux, Don Tellez de Meneses, gouvernait en qualité d'évêque, l'église de Palencia, et de son temps, grâce aux largesses d'Alphonse VIII, les études avaient pris un nouvel essor dans cette métropole des Lettres. Ce fut sur les instances du docte prélat, que les parents de Gonzalez l'envoyèrent de très bonne heure étudier à Palencia. Dominique de Guzman venait à peine de quitter ces écoles célèbres, lorsque le jeune étudiant en foula le seuil pour la première fois. D'aucuns même prétendent que ces deux grandes âmes purent s'y rencontrer.

 

La ville de Tuy où le Bienheureux est mort et où reposent ses reliques, ne pouvait manquer de lui rendre des honneurs exceptionnels (Année Dominicaine: ou vies des saints, des bienheureux, des martyrs, 1889 - books.google.fr).

 

L'oncle maternel du Bienheureux, Don Tellez de Meneses, est donc de la famille de la femme du roi Ferdinand Ier de Portugal dont on parle au quatrain précédent IX, 35.

 

Pierre Gonzales est fêté le 14 avril dans le même mois que Perpet.

 

Folie

 

Loigne (simple d'esprit, fou), N. it. = afr. loigne («diseur de fadaises», etc.). Loignerèic (folie, sottise), N. loignerie. =afr. loignerie. Cp. afl. loen (homo stupidus, bardus, insultus), angl. loon, lown (vaurien, chenapan) (Charles Marie Joseph Grandgagnage, Dictionnaire étymologique de la langue wallonne, Tome 2, 1845 - books.google.fr).

 

Les auteurs modernes ont tenté d'établir d'une façon scientifique le diagnostic de la folie du roi Charles VI. Les aliénistes, en particulier le docteur Chéreau (Union médicale, XIII, 1862), y ont vu, préparée par une déterminée par une congestion cérébrale à Amiens en mars 1391, une manie périodique dont la première attaque violente se produisit dans la forêt du Mans à l'été 1392. Le dernier et le mieux informé des historiens de cette maladie, Auguste Brachet (Pathologie mentale des rois de France), a établi que la folie du roi a eu pour cause déterminante une fièvre typhoïde contractée à 24 ans à Amiens, avec troubles physiques de convalescence, et comme cause provocatrice l'insolation au sortir du Mans peu après. Si la maladie de Charles VI prit cette forme, c'est qu'il avait une hérédité maternelle vésanique par sa mère Jeanne de Bourbon et par son arrière-grand-père Robert de Clermont; il y eut en effet plusieurs cas de folie dans cette famille de Bourbon. Il avait d'autre part une hérédité paternelle arthritique par Charles V. C'était donc «une folie infectieuse» produisant une confusion mentale qui ne faisait que s'accroître. Nous voilà loin des maléfices et sortilèges décrits par Jean Petit. Or certains médecins du avaient bien eu quelques lueurs, quand ils définissaient l'accès survenu dans la forêt du Mans, quand ils rappelaient les excès de jeunesse du roi, surtout quand ils indiquaient que la maladie avait une cause naturelle et en particulier vérité dangereuse à dire sans offenser la famille royale qu'il l'avait apportée du ventre de sa mère. (Alfred Coville, Jean Petit, La question du tyrannicide au commencement du XVe siècle (1932), 1974 - books.google.fr).

 

"un loyne"

 

"loyne" est au masculin.

 

Cotgrave traduit marmouset (marmoset) par 'figurine bizarre (d'une fontaine, par laquelle l'eau sort, etc.) et par 'favori d'un prince' ? Duez et Oudin ne donnent que le premier sens, mais dans Furetière on trouve cet article instructif : « Marmouset. Petite figure grotesque et malfaite qui a quelque air d'homme ou de femme. On dit aussi roniquement Ă  un petit garçon qui se mĂŞle de vouloir raisonner avec les grands. vous ĂŞtes un beau marmouset ! On le dit aussi d'un homme mal bâti : Un visage de marmouset» rĂ©sulte que le sens de 'enfant' a Ă©tĂ© tirĂ©. Il n'est pas impossible que marmouset serait sorti de l'usage avant le français classique si marme, marmot ne lui avaient peu Ă  peu insufflĂ© une âme nouvelle grâce Ă  laquelle il pĂ»t se maintenir, non dans la langue littĂ©raire maius dans la langue burlesque.

 

L'anc. fr. marmouset signifiait aussi 'fou de cour', sens dérivé peut-être de celui de 'singe'. Le fou était souvent le favori du prince. La synonymie de marmot et de marmouset ressort du fait que tous deux servaient à désigner les figurines que les apprentis peintres faisaient sur les murailles (Ivan Pauli, "Enfant", "garçon", "fille" dans les langues romanes étudiés particulièrement dans les dialectes galloromans et italiens, 1919 - books.google.fr).

 

C'est surtout dans son application aux conseillers de Charles VI que le mot marmouset est familier aux historiens. Ils paraissent l'avoir empruntĂ© Ă  Froissart, qui l'employait d'ailleurs dans un sens beaucoup plus large, comme nous l'avons vu, et jamais comme un nom propre injurieux, mĂŞme quand il le rapporte aux susdits conseillers, comme dans le passage oĂą il dĂ©voile les pensĂ©es homicides de Pierre de Craon Ă  l'Ă©gard du connĂ©table Olivier de Clisson : «Et, se ce fait estoit advenu et Clichon mort, petit a petit on destruiroit tous les marmousets du roy et du duc de Thouraine, c'est a entendre le seigneur de la Riviere, messire Jehan le Merchier, Montagu, le Bègue de Vellaynnes, messire Jehan de Buel et aucuns autres de la chambre du roy, lesquels aydoient a soustenir l'oppinion du connestable; car le duc de Berry et le duc de Bourgoingne ne les aymoient que moult petit pour plusieurs causes, quelque semblant que ils leur montrassent». On sait que les susdits marmousets, rappelĂ©s par Charles VI en 1389, mais dispersĂ©s en 1392, avaient dĂ©jĂ  exercĂ© les fonctions de conseillers du roi sous Charles V, et on prĂ©tend que les ducs de Berry et de Bourgogne, qui les chassèrent alors du pouvoir, Ă©taient Ă  l'origine de l'appellation malveillante. En dehors de Froissart, qui, nous le savons, se sert du mot encore ailleurs, les historiens du temps paraissent ne pas l'employer. Il arrive que les historiens modernes le reprennent Ă  leur compte, l'appliquant avec plus ou moins de bonheur au règne prĂ©cĂ©dent (1Guy De Poerck Guy, Marmouset. Histoire d'un mot. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 37, fasc. 3, 1959. Langues et littĂ©ratures modernes — Moderne talen en letterkunden - www.persee.fr).

 

Olivier de Clisson passe du camp anglo-breton au camp français en 1370, échangeant ses possessions normandes contre le château de Josselin. En cette année Dugusclin devient connétable de France et Clisson lui succédera dans cette fonction en 1380 (fr.wikipedia.org - Olivier V de Clisson).

 

"trois frères"

 

L'objectif des princes paraît, en effet, avoir été cette campagne d'été dont ils tracèrent les grandes lignes, d'un commun accord, au cours du Conseil qui se tint à Paris à la fin d'avril ou au début de mai. Charles V avait invité ses trois frères à venir conférer avec lui. Le duc de Bourgogne arriva le 29 mars dans la capitale. Une quinzaine de jours plus tard, il y était rejoint par le duc d'Anjou. Quant au duc de Berri, on ne saurait dire à quelle époque il se mit en route; mais il était certainement parvenu à Paris avant la mi-avril, car il prit part aux réjouissances que le roi offrit aux princes du sang et aux grands du royaume à l'occasion des fêtes de Pâques

 

Pâques tombait cette annĂ©e-lĂ  le 14 avril, et le Conseil eut lieu après les fĂŞtes de Pâques, ainsi que le dit FROISSART (t. VII, p. 404, ms. d'Amiens) : «quant les Pasques et les festes furent passĂ©es et que on eut festiiĂ© et jeuĂ© assĂ©s, et que li roys eut dounnĂ© grans jeuiaux nobles et rices as chevaliers estrainges et lĂ  oĂą il le veoit le mieux emploiiet, car de ce est il mout coustumiers, il y eut grans conssaux et grans parlemens tenus enssamble Ă  Paris entre les royaux».

 

Ce Conseil, auquel les Grandes Chroniques ne font aucune allusion, marque un tournant dans la conduite des opĂ©rations militaires. L'attitude dĂ©fensive, dont le roi semblait ne pas vouloir se dĂ©partir va faire place Ă  une tactique offensive, que paraissent avoir prĂ©conisĂ© les conseillers royaux. Le seul fait qu'il fut alors sĂ©rieusement question de rappeler du Guesclin, toujours retenu en Castille, et de lui offrir l'Ă©pĂ©e de connĂ©table dĂ©tenue jusqu'alors par Moreau de Fiennes, prouverait d'ailleurs amplement que de nouvelles mĂ©thodes de combat Ă©taient envisagĂ©es. Si l'on en croit Froissart, dont les dires sont corroborĂ©s par les Ă©vĂ©nements ultĂ©rieurs, il fut dĂ©cidĂ© que deux armĂ©es, commandĂ©es respectivement par les ducs d'Anjou et de Berri, convergeraient vers AngoulĂŞme, rĂ©sidence habituelle du prince de Galles; la première passerait par la RĂ©ole et Bergerac; la seconde, par Limoges. Ce plan eĂ»t paru audacieux quelques mois plus tĂ´t; il y avait maintenant de fortes chances pour qu'il rĂ©ussit, Ă©tant donnĂ©s les progrès rĂ©cemment rĂ©alisĂ©s, tant en Guyenne qu'en Limousin. En effet, dès fĂ©vrier 1370, l'Agenais s'Ă©tait mis Ă  rentrer sous la suzerainetĂ© du roi de France; les villes situĂ©es Ă  proximitĂ© du Quercy - Agen, Villeneuve-sur-Lot, Pujols, Penne d'Agenais, Fumel et Puymirol avaient fait leur soumission au comte d'Armagnac et au duc d'Anjou ! Sur la frontière opposĂ©e, l'Ă©treinte ennemie se desserrait depuis la reddition de Bazas, obtenue Ă  la suite de nĂ©gociations habilement menĂ©es par Arnaud Amanieu, sire d'Albret. En Limousin, une vingtaine de ralliements s'Ă©taient produits l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente; les Français avaient pu prendre pied dans la partie occidentale de la provinces, ainsi qu'Ă  Chalusset, Chalus et Courbefy, trois points sis au sud de de Limoges et commandant les routes qui menaient en Bas-Limousin et en PĂ©rigord. Les auspices Ă©taient favorables. Le sĂ©jour de Jean Ă  la cour de France ne dut pas se prolonger beaucoup au delĂ  du 5 mai. Ce jour-lĂ , il avait prĂŞtĂ© hommage au roi pour son comtĂ© de Poitou (Françoise Lehoux, Jean de France, duc de Berri, Tome 1 : De la naissance de Jean de France Ă  la mort de Charles V, 1966 - books.google.fr).

 

La sixième année du règne de Charles V, laquelle s'étend du 9 avril 1369 au 8 avril 1370 (Paul Guérin, Archives historiques du Poitou, Volume 19, 1888 - books.google.fr).

 

"murtre"

 

La date de l'empoisonnement de Charles V est difficile Ă  dĂ©terminer. S'il eut lieu, comme le dit Froissart, vingt-trois ans avant sa mort alors qu'il n'Ă©tait que duc de Normandie, il faudrait le placer en 1356 ou 1357 et y voir une vengeance du meurtre de Marcel exercĂ©e par le roi de Navarre. Mais les historiens ne sont pas d'accord sur ce point, il en est mĂŞme qui attribuent Ă  Charles le Mauvais plusieurs tentatives de ce genre; ils racontent notamment qu'en 1371 le roi de Navarre avait formĂ© le dessein de faire empoisonner Charles V par un mĂ©decin chypriote qui «parloit bel latin et estoit moult argumentatif,» ce qui eĂ»t Ă©tĂ© sans doute un titre Ă  ĂŞtre admis dans l'intimitĂ© du roi de France. Zantfliet place cet empoisonnement en 1366 et ne l'attribue pas au roi de Navarre : «Le roi Charles s'attristait de ne pas avoir d'enfants de sa femme, qui Ă©tait noble, belle et sage; mais ses frères Louis, Jean et Philippe s'en rĂ©jouissaient, au contraire, parce qu'ils espĂ©raient que la couronne Ă©cherrait Ă  l'un d'eux. Il arriva peu après que le roi fut atteint d'une maladie mortelle, parce qu'il avait pris du poison qui lui avait Ă©tĂ© offert; mais, grâce Ă  Dieu et aux conseils de ses mĂ©decins, il Ă©chappa Ă  la mort. On lui avait prescrit certaines incisions qui permettaient au poison de s'Ă©couler, et quoi qu'il sĂ»t fort bien qui le lui avait donnĂ©, il affecta toujours de l'ignorer, prĂ©voyant le mal qui pourrait en rĂ©sulter.» Il est facile de comprendre que l'auteur a voulu dĂ©signer ici le duc d'Anjou que Charles V, dit Froissart, «doutoit merveilleusement» (Joseph Marie Bruno Constantin Baron Kervyn de Lettenhove, Oeuvres de Froissart : 1377-1382, 1869 - books.google.fr).

 

"se blesseront"

 

Les trois frères de Charles V, Louis d'Anjou, tige des ducs de ce nom, Jean, duc de Berry, et Philippe-le-Hardi, tige de la dernière maison de Bourgogne, au moment de la mort de leur frère, regardèrent la France comme une proie abandonnée à leur rapacité. Ils fondirent sur elle en vautours affamés. Leur rivalité au sujet du gouvernement remplit la cour de dissentions et de cabales. Le duc d'Anjou vouloit la régence et l'autorité sans partage. Ses deux frères prétendoient limiter son pouvoir par un conseil dont ils seroient les principaux membres, avec le duc de Bourbon, Louis II dit le Bon, petit-fils du premier duc de Bourbon, et oncle maternel du roi. Pour soutenir leur droit, chacun d'eux faisoit des levées, et les environs de Paris se remplissoient de troupes (Louis-Pierre Anquetil, Histoire de France (continuee jusque au traite de paix du 20 novembre 1815 par Jean-Pierre Gallais), Tome 3, 1817 - books.google.fr).

 

"coultre"

 

Coutre. s. m. Fer tranchant qui fait partie de la charruë, & qui sert a fendre la terre quand on laboure. Coutre tranchant (Dictionnaire de L'Académie française 1re édition, 1694)

 

COTRE, COUTRE, CUTTER, subst. masc. MARINE A. Vx. Petit bâtiment de guerre d'autrefois de forme effilée, léger et rapide, à un mât vertical dont la voile a une superficie importante (dvlf.uchicago.edu).

 

Bien purra li vilains soc e cultre achater (v. 1235) (Maistre Wace's Roman de Rou et des ducs de Normandie, Tome 1, 1877 - books.google.fr).

 

Il est question de soc de charrue dans les psaumes 140 (141) et 128 (129).

 

Psaume 128 (129), Pâques et confusion

 

Qu'IsraĂ«l dise maintenant ? combien m'ont-ils persĂ©cutĂ© et affligĂ© depuis ma  ? Combien depuis ma jeunesse m'ont-ils fait de maux ? et nĂ©anmoins ils n'ont jamais pu avoir l'avantage au-dessus de moi. Ils m'ont imprimĂ© des coups sur le dos, comme ceux qui labourent, impriment le coutre sur la terre : ils y ont tirĂ© de longs sillons. Mais le Seigneur est juste, et c'est lui qui cou. pera les liens, dont les mĂ©chans me veulent lier : tous ceux qui haĂŻssent Sion, seront repoussĂ©s, et seront couverts de confusion et de honte. Ils seront semblables Ă  cette herbe qui croit sur les toits, qui est plutĂ´t sèche qu'elle n'est fleurie. Qui ne remplira jamais ni la main du moissonneur qui scie le blĂ© : ni le bras de celui qui porte et qui assemble les gerbes. Et ceux qui passeront auprès ne diront point : que le Seigneur vous bĂ©nisse : nous vous bĂ©nissons au nom du Seigneur. Gloire soit au Père, etc. (Règle des Soeurs du Tiers-Ordre de Saint-Dominique, 1835 - books.google.fr).

 

Le psaume 129 (128 selon la numérotation grecque) est l’un des 15 cantiques des degrés du livre des psaumes. Le psaume exprime la lamentation du juste frappé par les impies (fr.wikipedia.org - Psaume 129 (128)).

 

Sainte Gertrude a su, par rĂ©vĂ©lation, que JĂ©sus reçut plus de cinq mille coups, dont chacun fit une horrible plaie, parce que les pointes et les crochets de fer entrant dans son corps, on ne les en retirait qu'en dĂ©chirant la peau et en emportant la chair par morceaux : ce qui lui fit dire dans un psaume (128, v. 3), selon une ancienne version, que les pĂ©cheurs ont labourĂ© et fait des sillons sur son dos (François Giry, Vie des Saints corrigĂ©e, complĂ©tĂ©e et continuĂ©e jusqu'Ă  notre temps par Paul GuĂ©rin, 1862 - books.google.fr).

 

A partir d'une certaine époque, il se trouve dans la liturgie du vendredi saint à vêpres (Graduel de Paris, noté, pour les Dimanches et les Festes, Tome 2, 1754 - books.google.fr, Nicolas de Dijon, Sermons Sur Tous Les Evangiles Du Carême Prêchez, Tome 3, 1692 - books.google.fr).

 

En 1370, le vendredi saint est le 12 avril.

 

L'affaire – sans doute convient-il de parler d'une lĂ©gende ou alors d'une machination – commence en octobre 1369, lorsqu'un ciboire rempli d'hosties consacrĂ©es est volĂ© dans la chapelle (future Ă©glise) Sainte-Catherine. Il faut attendre le mois d'avril 1370 pour recevoir de nouveaux Ă©lĂ©ments. Ă€ Pâques, une juive convertie au christianisme confesse Ă  l'Ă©glise Notre-Dame de la Chapelle que le vol a Ă©tĂ© perpĂ©trĂ© par des juifs. Le Vendredi saint, jour oĂą est commĂ©morĂ©e la crucifixion du Christ, ils se seraient livrĂ©s Ă  une sĂ©rie de profanations sur les hosties volĂ©es, notamment en les transperçant Ă  coups de couteau. Mais il y a plus : du sang se serait Ă©coulĂ© des rondelles de pain. TerrifiĂ©s par cette vision «miraculeuse», les juifs auraient voulu se dĂ©barrasser au plus vite de ce butin pour le moins encombrant qu'ils confièrent Ă  une certaine Catherine, cette femme qui les dĂ©noncera finalement. La sentence tombe la veille de l'Ascension : ils sont condamnĂ©s Ă  mort – direction le bĂ»cher. Si tout porte Ă  croire que les faits sont pure invention, la condamnation de six hommes Ă  la peine capitale en 1370 est pourtant bel et bien confirmĂ©e par les archives (Marc Meganck,n Bruxelles: En cheminant sur la ligne du temps, 2020 - books.google.fr).

 

Flandres et Castille

 

Grâce à la victoire de Du Guesclin à Montiel (1369), Henri de Transtamarre avait recouvré la Castille sur son frère Pierre, que du reste, peu après, il avait tué tragiquement. Henri nous en avait gardé une reconnaissance infinie, et ç'avait été avec joie qu'aux traités de 1368 et 1371, il nous avait promis le concours de vingt nefs; d'autant qu'Henri de Lancastre, qui avait épousé la fille de Pierre, revendiquait la couronne de Castille. D'ailleurs toute la préparation diplomatique extérieure avait été aussi heureusement et largement menée par Charles V. En 1368, le roi avait dépêché par toute l'Europe ses envoyés. L'amiral de Périlleux en Aragon, Enguerrand de Coucy en Allemagne, Hannequin Lyon d'Ays à Cologne, Arnoul de Cologne a Bruges. Cette année encore le sire de Vinay et Pierre de Villiers étaient allés entretenir secrètement le captal de Buch, lieutenant du roi de Navarre pour ses terres de Normandie; ils l'avaient adroitement circonvenu. En 1369 Charles avait pris une attitude énergique vis-à-vis de Charles le Mauvais qui, à son ordinaire, profitait des circonstances pour comploter avec le duc de Bretagne et les Anglais; en 1370, les rois de France et de Navarre signèrent une nouvelle pacification. Le 19 juin 1369 fut célébré le mariage de Philippe de Bourgogne et de Marguerite de Flandre. En 1371, Charles V regagna l'alliance écossaise et il en noua une par la Castille avec le Portugal. En 1372, il renouvela celle avec l'empereur, qui lui promit des troupes. Les hostilités avaient commencé depuis déjà 3 ans; on avait cerné le Poitou, entamé le Rouergue, l'Agenais, le Bigordan, le Périgord. Ce ne fut qu'en 1372, tout étant désormais bien prêt; que la guerre, la grande guerre, véritablement débuta.

 

Désormais les hostilités furent menées rondement. Du Guesclin battit le captal de Buch à Soubise (1372) et le fit prisonnier. On assiégea La Rochelle; en juin 1372, une flotte Castillane, qui croisait, dispersa celle du comte de Pembroke, venant au secours de la place; en septembre la ville se rendit. Pendant toute cette année, le connétable aidé des ducs de Berri, Bourgogne, Bourbon, acheva la conquête complète du Poitou, de l'Aunis et de la Saintonge (Pierre Corbin, Histoire de la politique extérieure de la France, Tome 1, 1912 - books.google.fr).

 

Psaume 128 et le Livre du pèlerin de vie humaine de Guillaume de Digulleville

 

Et la monnaie de son rachat

Fut sur lui frappé et forgée.

Des fauves cruels la frappèrent

Et la forgèrent sur son dos

 

Les vers 5255-5258 s'inspirent de Mt 20:28 et Mc 10:45 («Le Fils de l'homme même n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner son âme pour la rédemption d'un grand nombre») et de Ps 128:3 («Sur mon dos ont travaillé les pécheurs»), versets qui ont leur place dans la liturgie de la Passion.

 

Réponse édifiante au Roman de la Rose, ce roman, dont le succès ne s’est pas démenti jusqu’aux débuts du XVIe siècle, n’est pas seulement une «somme doctrinale» sur le salut : il est une véritable odyssée allégorique.

 

La seconde version de ce roman en vers (1355) n’avait jusqu’à ce jour jamais été éditée. Elle ajoute à la première version (1330-31) plusieurs passages en vers et prose latines, et mêle l’autobiographie allusive à l’exposé didactique (Guillaume de Digulleville, Le livre du pèlerin de vie humaine, traduit par Graham Robert Edwards et Philippe Maupeu, 2015 - books.google.fr).

 

L'exemplaire de la Vie de Jésus de Guillaume de Digulleville reproduit ici, avec l'intégralité de ses miniatures, a appartenu au duc d'Alençon dont il porte les armes : un blason d'azur aux trois fleurs de lys d'or, brisé d'une bordure de gueules chargée de seize besants d'argent. Le manuscrit a été enluminé par un atelier parisien en 1370, mais l'artiste ou les artistes qui l'ont réalisé restent inconnus.

 

Le roi Charles V en possédait un exemplaire. Tenant l'ouvrage sur sa table de chevet, il en savourait, dit-on, toute la connaissance. Dans ces temps bouleversés, ce roi mécène avait fait de la diffusion du savoir une «mesure d'utilité publique» (Paule Amblard, La vie de Jésus selon Guillaume de Digulleville, moine du XIVe siècle, 1999 - books.google.fr).

 

Un Pèlerinage de vie humaine (1355), copié dans les années 1390 par le scribe attitré de Charles V, Raoulet d'Orléans (Paris, BNF, ms. fr 12465) (Liste des manuscrits des trois Pèlerinages de Guillaume de Digulleville, Guillaume de Digulleville : Les Pèlerinages allégoriques, 2008 - books.openedition.org).

 

Grace dieu's description of the doublet of Patience is indebted not only to the metaphorical arma Dei in ephesians 6:11–17 but also to Psalm 128:3, which was read allegorically in the Middle Ages as a reference to the Crucifixion (Marco Nievergelt, Stephanie A. V. G. Kamath, The Pèlerinage Allegories of Guillaume de Deguileville: Tradition, Authority and Influence, 2013 - books.google.fr).

 

Les instruments de la Passion également appelés «arma christi» désignent les objets utilisés avant, pendant et après la Passion du Christ (clous, tenailles etc.). Parmi ceux-ci, la jarre employée au moment du lavement des pieds évoque la Cène (Sophie Duhem, Architectures triomphales, Monuments et décors de la Semaine Sainte en Méditerranée: Arts, rituels, liturgies, 2020 - books.google.fr).

 

Les religieux de Saint-Denis avaient reçu en présent de l'empereur Charles le Chauve un Clou de la Passion auquel ils attachaient un si haut prix que sa disparition momentanée en 1233 fut mise au niveau d'une calamité publique. En 1370 ils accordèrent non sans peine une parcelle de leur trésor aux instances de Charles V, parcelle offerte ensuite par ce roi au pape Clément VII, qui lui-même la donna au duc de Berry en 1384. Le Saint Clou transporté a Bourges par Charles VII, durant l'occupation Anglaise, fut réintégré à Saint-Denis le 18 Juillet 1445. Il n'en sortit depuis qu'une fois, quand on l'apporta au château de Saint Germain en Laye, pour le faire toucher à une fille de Louis XIV atteinte de convulsions. Dom Félibien a décrit et publié la dernière custode d'où la Révolution vint arracher cette relique (Ch. de Linas, Le reliquaire-monstrance d'Arras, Le beffroi: arts, héraldique, archéologie, Volume 3, 1867 - books.google.fr).

 

Acrostiche : UNPL, unpeel (anglais : Ă©plucher, peler)

 

Le roi mourut en 1380, empoisonné, dit-on, par Charles-le-Mauvais, ce qui n'est pas prouvé, mais ce qui fait voir qu'on en jugeait ce prince capable. Pendant le commencement de ce siècle jusqu'à la mort du roi, et même longtemps encore après, ce ne fut par toute la France qu'une suite de malheurs et de catastrophes causés par l'intempérie des saisons, et qui contribuèrent avec les guerres civiles et étrangères à dévaster et ruiner la France. La foudre, les ouragans, la neige, la gelée, la famine et la peste se partagèrent notre malheureux pays. "Jamais, dit Mézeray, la misère ne fut plus grande parmi le peuple; les pauvres gens languissaient de faim dans les champs, le menu peuple était réduit à chercher des racines, et à peler des arbrisseaux pour trouver de quoi se nourrir." Après le décès du roi, Charles qui lui succéda, et Louis, son frère, se trouvaient à Melun; on ne les en laissa pas sortir, même pour assister aux funérailles de leur père, ou du moins pour en ordonner la cérémonie, à cause de la peste qui désolait Paris (H. J. Nicolet, Histoire de Melun depuis son origine jusqu'a nos jours, 1845 - books.google.fr).

 

Un breton vivait vers 1350 à Folgoët. Ses parents meurent et il se réfugie dans un bois, vivant dans les arbres et chantant seulemnt les deux premiers mots de l'Ave Maria. Ce mignon de la princesse des cieux, surnommé Salaün (Salomon) le fou meurt à son tour et est enterré dans son bocage.

 

C'est alors qu'a lieu le miracle, certifiĂ© par des hommes d'Église. Un lis sortit de terre Ă  l'endroit oĂą SalaĂĽn ar Fol avait Ă©tĂ© enterrĂ©, et il portait Ă©crit sur ses feuilles, en lettres d'or : Ave Maria. La fosse fut ouverte, le corps dĂ©couvert, et l'on «recogneust que ceste royale fleur sortoit par sa bouche du creux de son estomach. L'odeur de ce lis Ă©tait si suave que l'on eust cru fermement que tous les baumes aromatiques de l'Orient auraient Ă©tĂ© emboĂ«ttĂ©s dans son oignon.» On vint de tous cĂ´tĂ©s, ecclĂ©siastiques sĂ©culiers et rĂ©guliers, seigneurs, gentilshommes du pays, et l'on dĂ©cida de bâtir une Ă©glise : Notre Dame de FolgoĂ«t (du fou du bois) [...] La première pĂ©riode de construction aurait eu son arrĂŞt en 1370, sous Jean IV (Gustave Geffroy, La Bretagne (1905), 2022 - books.google.fr).

 

"Perpet." et "captifs" : perpétuité et prison de la Bastille

 

22 AVRIL 1370. Pose de la première pierre de la Bastille. On ne saurait se dissimuler que la Bastille n'ait joué un trèsgrand rôle dans les annales du despotisme. Elle fut commencée en 1370 et finie en 1382. Hugues Aubriot, prévôt des marchands, chargé par Charles V de faire travailler à la nouvelle enceinte de Paris, en posa la première pierre le 22 avril. Sous le règne suivant, de nouvelles tours furent ajoutées aux anciennes, et des fortifications à la moderne, construites de 1553 à 1559, la mirent dans l'état imposant de défense où elle était encore en 1789. Cette forteresse, destinée en principe à embellir ou à défendre la capitale, fut bientôt consacrée à un plus barbare usage. H. Aubriot, son fondateur, est la première victime qui y fut plongée vers 1380. Devenue prison d'Etat, la Bastille, pendant près de cinq siècles, fut le tombeau de nombreuses victimes (Éphémérides universelles, 1834 - books.google.fr, Fernand Bournon, La Bastille: histoire et description des bâtiments, administration, régime de la prison, événements historiques, 1893 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2130 sur la date pivot 1370 donne 610.

 

Jonas de Bobbio nous rapporte le témoignage de la vénération avec laquelle Colomban manifesta son attachement à ce saint. Après son expulsion de Luxeuil, en 610, Colomban descendit la Loire jusqu'à Tours où il se prosterna devant le tombeau de saint Martin et y passa la nuit en prières. Jonas relate également que, le jour suivant, Colomban revint à la basilique pour prier de nouveau saint Martin qui exauça sa prière en accomplissant un miracle (John A. Stuart, Les missions irlandaises et les anciens Slaves, 1987 - books.google.fr).

 

Saint Perpet, qui monta sur le siége épiscopal de Tours «soixante-quatre ans après la mort de saint Martin, construisit une basilique spacieuse, dont saint Grégoire de Tours donne la description, et qu'il présente comme le monument le plus riche et le plus remarquable de l'époque. Le 4 juillet 473, le corps du Saint fut transféré dans le nouveau tombeau que saint Perpet avait fait préparer; et l'on célèbre encore chaque année, le 4 juillet, la fête de cette insigne translation (Bulletin monumental, ou, Recueil de documents et de mémoires relatifs aux différentes branches de l'archéologie, Volume 28 , 1862 - books.google.fr).

 

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