Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur IX, 87 2167-2168 Par la forest de Touphon essartee, Par hermitage sera
pose le temple, Le Duc d'Estampes par sa ruse inventee, De Mont Lehori prelat donra exemple. Touffou La forêt départementale de Touffou
est située sur la commune de Vertou, au sud-est de l'agglomération nantaise. Au
XIIIe siècle, la châtellenie de Touffou est d’abord
une propriété personnelle des Ducs de Bretagne, également Comtes de Nantes. Il
s’agit alors d’un espace de chasse et une source de revenus provenant des
droits d'usages et de l’exploitation forestière L'origine du nom de la commune de Vertou semble être
celtique (le gaulois et le breton Ă©tant des langues celtiques). Albert Dauzat et Charles Rostaing
attribuent cependant au radical Vert- une origine pré-celtique,
mais ils n'excluent pas la possibilité d'un nom de personne gaulois *Vertus non
attesté, étant donné l'association de cet élément Vert- à des suffixes et des
appellatifs typiquement gaulois comme ialon «clairière» dans Vertheuil "posé" : Posay Le château de Touffou est un
château français situé, au bord de la Vienne, sur la commune de Bonnes, dans le
département de la Vienne.  Le Logis et
les aménagements de style Renaissance du château sont dues
à Jean III Chasteigner de la Roche-Posay, Chambellan de François Ier, ainsi qu'à son épouse
Claude de Montléon, dame de Touffou.
La famille de Chasteigner possédera le château
jusqu'en 1821. La Roche-Posay est une commune
du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne en région
Nouvelle-Aquitaine et faisant partie de l'ancienne province de la Touraine Jean III Chasteigner fut blessé
à Pavie d'un coup de mousquet à la jambe, et son infirmité le rendit célèbre. Rabelais
décrit dans Pantagruel (Quart Livre, XV, 47) un écuyer «clopant et boitant
comme ce bon et noble seigneur de la Roche-Posay». Selon la tradition, François 1er serait venu à Touffou en 1541. Le roi était en tout cas le 26 juin de
cette année chez l'évêque de Poitiers dans son château de Chauvigny, et il est
vraisemblable qu'il ait rendu visite Ă Jean III Chasteigner,
l'un de ses quatre chambellans. De 1567 Ă 1602, quatre seigneurs de la branche des Chasteigner de La Roche- Posay se
sont succédé à Touffou. Comme leur ancêtre Jean III,
ces hommes d'armes furent aussi des humanistes. Henri-Louis, l'un des fils de
Louis Chasteigner (seigneur de Touffou
de 1591 Ă 1595), fut Ă©vĂŞque de. Poitiers de 1612 Ă 1651. Instigateur de la
Contre-Réforme catholique dans le diocèse, il est considéré comme l'un des plus
grands évêques de Poitiers Pendant les 360 années de son existence, la Faculté de Poiters se ressentit nécessairement des événements
politiques et elle subit l'influence des idées du temps. Elle connut quatorze
rois de Charles VII Ă Louis XVI et plusieurs doyens eurent les faveurs de la
cour : François Pidoux, en 1560, est médecin de Henri
II, le Blancois Pierre Milon, en 1610, médecin de Henri IV, François Citoys, en 1609, médecin de l'évêque de Luçon (le futur
Richelieu) et ensuite de Louis XIII, Paschal le Coq,
en 1616, conseiller et médecin du roi. Elle assista à des événements
considérables, a fin de la guerre de Cent ans en 1453, la première Renaissance
italienne avec les humanistes, les premières impressions grecques d'Aristote
par les Alde de Venise en 1495, les guerres d'Italie et la 2° Renaissance
italienne, puis au XVIe siècle la Reforme, la Renaissance française et sa
pléiade, la Contre-Réforme, l'Inquisition espagnole et 38 ans de guerres de
religion ; au XVIIe siècle elle est dans le grand mouvement intellectuel :
c'est Rabelais qui séjourne en Poitou de 1511 à 1524 ; C'est Francis Bacon
venu d'Angleterre avec l'Ambassadeur qui Ă©tudie le droit et la mĂ©decine Ă
Poitiers, c'est l'Ă©rudit Scaliger (de VĂ©rone) qui reste 30 ans dans le Poitou
comme précepteur du «seigneur de la Roche Posay et de
Touffou», c'est Scévole de
Sainte-Marthe qui fait sa médecine, c'est Descartes en 1616 faisant son droit:
puis à la fin du XVIIe siècle, sous Louis XIV, c'est l'autorité absolue et la
révocation de l'Edit de Nantes, mais aussi un épanouissement scientifique littéraire
et artistique incomparable Joseph-Juste Scaliger ne fut « poitevin » que pendant une
partie de sa vie ; il séjourna en Poitou comme précepteur des enfants de Louis Chasteigner de La Roche-Posay de
1575 Ă 1588. Il connaissait Sainte-Marthe depuis 1560 environ Joseph-Juste Scaliger est le fils de Jules CĂ©sar Scaliger,
connaissance de Nostradamus à Agen dans les années 1530. De retour en Bretagne, on note que "du XVIe siècle, Vertou garde le souvenir de la visite de Rabelais : en pèlerinage dans la région, l'écrivain s'arrêta à La Haye Fouassière" (www.infobretagne.com). Forêt de Moulière Quand on traverse la forêt de Moulière [...], on rencontre à chaque pas d'innombrables fosses, tantôt envahies par les ajoncs et les fougères, tantôt remplies d'eau, qui dénotent l'emplacement d'anciennes exploitations de pierre meulière, aujourd'hui abandonnées. Pays plat, monotone, triste à la longue, coupé de forêts que l'homme a saccagées, comme celle de Moulière, pays aride et pierreux aux environs d'Usson et de Saint-Martin-Lars, où le roc nu affleure au ras du sol. sans même porter de terre végétale, tels sont les aspects ordinaires des régions de calcaires lacustres. [...] La brande a incontestablement succédé à la forêt; non seulement l'association végétale qui la constitue forme aussi les fourrés du sous-bois, ce qui donnerait déjà une forte présomption, mais encore on a la preuve directe de cette succession. Toutes les fois que l'on essarte un bois sur une étendue quelconque, on voit les ajoncs, les fougères et les genêts essaimer rapidement et couvrir de leur tapis végétal la sursace précédemment occupée par les arbres. Ces plantes, extrêmement envahissantes et difficiles à extirper, étouffent de leur végétation pressée les rejets des souches, qui se font péniblement jour. Si l'on mène pacager les animaux, les chèvres surtout, dans ces essarts, c'en est fait du rétablissement de la forêt; les jeunes pousses sont dévorées avidement, la sève s'épuise, et bientôt les derniers rejetons ont disparu. C'est ainsi qu'au dix-septième siècle la forêt de Moulière s'est trouvée transformée en brandes, avec bien d'autres; il a fallu détruire ajoncs, genêts et fougères pour permettre aux nouveaux semis de prendre racine et de se développer à la lumière (Charles Passerat, Les plaines du Poitou, 1910 - books.google.fr). Duché d'Etampes En 1536, le comté d'Etampes est érigé en duché et donné à des membres de
la famille de plusieurs favorites royales De 1536 Ă 1553, Jean de Brosse (mort
en 1564), comte de Penthièvre est duc d'Etampes par mariage avec Anne de Pisseleu (1508 - 1580), maîtresse de François Ier de
France, duchesse en titre. De 1553 Ă 1566, Diane de Poitiers (1499 - 1566),
maîtresse de Henri II de France, puis Gabrielle
d'Estrées (1571 - 1599), maîtresse d'Henri IV de France, en 1598, bénéficient
du titre Première duchesse d’Etampes Anne de Pisseleu, dite d'abord
mademoiselle de Heilly, fille de Guillaume de Pisseleu, seigneur de Heilly, et
d'Anne Sanguin, qu'il avait épousée en secondes noces, naquit vers l'année
1508, et reçut une éducation digne du rang plus brillant qu'honorable où la
fortune la plaça bientôt. Des belles trèsérudite, et
des érudites très-belle, disait d'elle Charles de Sainte-Marthe ; et ce peu de
mots donne une juste idée de l'esprit et des grâces de mademoiselle de Heilly. C'est ce même auteur dont l'admiration toute
poétique mit aux prises Junon, Minerve et Vénus réclamant chacune la belle Anne
comme son propre ouvrage. Dans ce merveilleux débat, SainteMarthe
ne trouva d'autre accommodement que de donner Ă l'idole qu'il encensait le
grand los, la jeunesse et l'avoir de la reine des dieux ; la beauté sans
seconde de la mère des Amours ; et la très-noble faconde
et le bel esprit de la docte Pallas. On ne pouvait mieux se tirer d'embarras ;
et cela nous prouve au moins que, sous le règne de François Ier, si les arts et
les sciences commencèrent seulement à jeter quelque éclat, l'adulation avait
déjà acquis un grand degré de perfectionnement. En 1525, mademoiselle de Heilly était entrée en qualité de fille d'honneur au
service de Louise de Savoie, duchesse d'Angoulême, mère de François Ier, alors
prisonnier à Madrid. Le traité de février 1526 ayant été conclu, la régente
alla jusqu'Ă BaĂŻonne. au-devant
de son fils, qui venait de recevoir sa liberté, mais qui devait, en France,
trouver de nouvelles chaînes. Mademoiselle de Heilly,
ainsi que toute la cour, avait accompagné la reine-mère dans ce voyage :
François la distingua bientôt; et l'esprit et les charmes de la fille d'honneur
parvinrent à effacer du cœur du prince jusqu'au souvenir de madame de
Châteaubriant. On a vu, dans la notice précédente, quel fut le premier
sacrifice imposĂ© Ă l'amour du monarque, et la rĂ©ponse de l'ancienne maĂ®tresse Ă
l'insultant message du loyal et généreux François Ier. Cette indigne et
basse conduite ne doit point étonner de la part de mademoiselle de Heilly ; elle s'accorde fort bien avec un caractère où l'on
ne découvre qu'orgueil, jalousie, avidité, avarice, ambition, soif de
vengeance, libertinage et ingratitude. Et puis, fiez-vous aux poètes ! car elle en a trouvé pour chanter ses vertus, ainsi que des
courtisans pour se prosterner devant elle. Tel est, dans le fait, l'office de
ces gens-là ; et à la cour, poète ou courtisan, c'est
tout un. Cependant le roi voulait donner un rang Ă la nouvelle favorite. Il
fallait rencontrer un gentilhomme d'une naissance illustre qui consentit Ă n'ĂŞtre
Ă©poux que de nom ; en un mot, assez vil pour prostituer le sien. Il se
rencontra dans la personne de Jean de Brosse, fils de René et d'une fille de
Philippe de Commines. Ce René, fauteur de la rébellion du connétable de
Bourbon, avait péri à la bataille de Pavie , en
combattant sous les drapeaux étrangers ; ses biens avaient été confisqués, et
son fils, déchu de l'ancienne splendeur de la famille, traînait, en France, une
vie misérable ; mais du moins il n'était que malheureux. La restitution de ses
propriétés, le gouvernement de la Bretagne, le comté d'Étampes, érigé en duché,
et le c ollier de l'ordre, tel fut le prix du
déshonneur de Jean de Brosse, qui épousa mademoiselle de Heilly
vers la fin de l'année 1526. Celle-ci prit, dès lors, le titre de duchesse
d'Étampes; et sa faveur étant devenue officielle, une cour adulatrice s'inclina
devant elle, et les beaux esprits de l'époque la célébrèrent à l'envi Charles de Pisseleu, demi-frère
de la duchesse d'Etampes, fréquentait la maison d'Antoine de Baïf comme Antoine
Chasteigner de la Roche Posay,
abbé de Nanteuil-en-Vallée (Charente). Ce dernier résigna ses bénéfices en 1550
pour mener une carrière militaire, il mourut en 1553 au siège de Thérouanne. Ronsard lui consacre une longue épitaphe Charles de Pisseleu fut le
premier abbé commendataire de Bourgueil, et cela dès 1541, d'après les baux de
cette abbaye ; Ă©vĂŞque de Mende en 1538, puis Ă©vĂŞque de Condom en 1544 ou 1545. Il
est, par ailleurs, l'oncle de Pierre de Ronsard par la famille Sanguin Les Sanguin auront une alliance avec la famille du philosophe René Descartes au XVIIème siècle Le premier duc d'Etampes Les enquêtes sur la conduite de la duchesse, demandées
par Jean de Brosse son mari, furent faites longtemps après la mort de François
Ier, et que le mari n'avait point pour but de faire connaître que son épouse
n'avait point gardé la foi conjugale. Il aurait fallu qu'il eût été le plus
niais de tous les hommes, s'il avait cru que son cocuage avait besoin
d'informations pour devenir un fait certain. Toute la France en Ă©tait
persuadée, en aurait juré et se serait hautement moquée de quiconque aurait
traité la chose de problématique. L'enquête ne fut donc point une affaire de
jalousie, et ne tendait point à un dessein de vengeance, après que François Ier
ne serait plus. Je l'ai déjà dit, elle fut faite après la mort de ce monarque ;
et j'ajoute qu'elle tendait Ă faire voir, non pas le tort que le duc d'Etampes
avait souffert en son honneur, par la conduite de sa femme, mais celui qu'il
avait souffert en ses biens : de quoi il voulait ramasser des preuves pour s'en
servir dans un procès. M. le Laboureur va nous l'apprendre (Additions aux Mémoires
de Castelnau). Le duc, dit-il, non-seulement ne posséda que de nom les biens
que François Ier lui fit, mais encore il en paya l'usure de son propre. En
voici une preuve de la propre bouche, et attestée par serment en justice, du
roi Henri II, qu'il supplia de vouloir deposer en sa
faveur, au procès qu'il avait contre Odet de Bretagne, comte de Vertus, son
cousin, comme héritier de Francois de Bretagne, son
frère atné, comte de Vertus : lequel François ayant
épousé Charlotte de Pisseleu, sœur de la duchesse
d'Etampes, elle obligea le duc son mari de lui faire telle raison qu'il lui
plut sur ses prétentions, à cause de Madeleine de Brosse, dite de Bretagne, son
aieule. En suite de l'examen Ă futur que le roi lui
accorda à Paris, le 3 juin 1556, il lui fit encore la grâce de subir
l'interrogatoire, le 12 dudit mois, en l'hôtel vulgairement appelé la Maison
Maigret, dans la rue Sainte-Avoye, qu'il donna depuis
au connétable de Montmorenci : en présence duquel il
déclara, que le duc d'Etampes lui a dit souvent qu'il craignait bien que le
mariage du comte de Vertus avec la sœur de la dame d'Etampes se fît à ses
dépens; ... que le bruit a été tout commun que Longueval
maniait toutes les affaires de la duchesse, et que le duc s'est souvent plaint
qu'il lui faisait faire plusieurs choses à son désavantage ; que les honneurs
qu'a eus ledit Longueval sont assez connus, et
venaient de la faveur de ladite dame ; que ledit duc s'est souvent plaint que
ladite dame recevait les gages de son Ă©tat de gouverneur de Bretagne, et lui ne
jouissait de rien ; qu'il se doutait le plus des contrats qu'on faisait pour la
dame d'Avaugour; que le duc s'est plusieurs fois
plaint Ă lui, ... qu'il Ă©tait contraint de faire plusieurs actes et contrats au
désavantage de lui et de sa maison, selon le vouloir de ladite duchesse, dudit
de Longueval, et autres leurs ministres ; sur quoi,
etc. Le procès de Jean de Brosse contre Odet de Bretagne,
comte d'Avaugour, est un pendant Ă celui qu'Odet
intenta contre les Laval au sujet de la juvignerie de
Quintin (cf. quatrain IX, 40). Jean de Brosses ou de Bretagne, mari d'Anne de Pisseleu ,
recouvre le duchĂ© d'Étampes en 1562 jusqu'Ă sa mort en 1564 oĂą il fait retour Ă
la couronne comme en 1547 "essartée" : Herbelay des
Essarts L'auteur des premiers volumes d'Amadis de Gaule, Garci Rodriguez de Montalvo, est
espagnol, mais ces volumes (1508), traduits en français par Nicolas Herberay des Essarts en 1540, eurent un succès tel qu'une
succession de nouveaux volumes (difficile à quantifier ; Furetière dit 24) lui
fut ajoutée. Vu ce succès en France, sans parler de l'expression «de Gaule»
pour situer l'origine du héros, on peut parfaitement considérer cet ouvrage
comme faisant partie de «nos» romans. C'est d'ailleurs ce que fait Richelet : «
Nos plus-fameux Romans sont les Amadis & l’Astrée ». Son retentissement considérable est associé, chez Guez de Balzac par exemple, au thème du palais enchanté : «
Il y a une certaine douceur Ă ne rien faire, une certaine mollesse voluptueuse,
de la nature de celles qui se trouvaient dans les Palais enchantés au siècle
des Amadis». En outre, sauf erreur, ce roman est le seul dont nous ayons
quelques raisons de penser que Descartes en a lu au moins une partie : « [J]e
ne vous propose rien de plus difficile, lui Ă©crit Huygens en 1637, qu'une page
d'Amadis de Gaule, ou on m'a dit que vous soûliez jeter les yeux » Elisabeth, fille aînée du roi déchu Frédéric V de Bohême
- aussi surnommé «roi d’un hiver» -, ne lui fait pas grâce de ses moindres
bobos : des apostèmes aux doigts (on avait craint d'abord la gale, et elle se
plaint fort de la saleté du pays, le Brandebourg, qui n'est plus la Hollande).
Mais Descartes la rassure : il connaît ce mal, fréquent, dit-il, dans son pays,
et qui se guérit facilement : encore aujourd'hui, La Roche-Posay, qui n'est qu'à cinq ou six lieues de Châtellerault,
est réputée pour la cure des maladies de peau Un avis aux lecteurs de Michel Le Clerc dans l'édition du
premier livre d'Amadis traduit par Des Essarts joue en effet sur les mots : Et vous oysifz cessars / Suyuez ce translateur, qui des branchuz
Essars /
Du parler Espagnol, en essartant, defriche, / Nostre Amadis de
Gaule, & le rend par ses artz / En son premier Françoys, doux, orné, propre, & riche Un duc d'Etampes Jean de Brosse, duc d'Étampes , étant mort sans enfants
d'Anne de Pisseleu, ses biens passèrent à Sébastien
de Luxembourg, duc de Penthièvre, fils de François de Luxembourg, et de
Charlotte de Brosse, sœur de Jean ; que Sébastien de Luxembourg n'eut qu'une
fille , Marie de Luxembourg, laquelle porta les duchés d'Étampes et de
Penthièvre à Philippe-Emmanuel de Lorraine , duc de Mercœur, duquel la fille, Françoise
de Lorraine, duchesse de Mercœur, de Penthièvre et d'Étampes, épousa César, duc
de Vendôme, de Mercœur, de Penthièvre, et d'Étampes, dont Louis, depuis
cardinal de Vendôme, père de Louis-Joseph, dernier duc de Vendôme César de vendôme, bâtard
d'Henri IV, était ainsi doublement duc d'Etampes : par sa mère Gabrielle
d'Estrées et par sa femme Françoise de Lorraine. De Philippe-Emmanuel
de Lorraine, duc de Mercœur, il était dit : "Il avait la taille
dégagée, la stature au-dessus de la médiocre La tête était forte, proportionnée
à un corps robuste, aguerri à l'exercice de la guerre. Son front dégagé,
portant les cheveux courts, ne laissait apparaître aucune ride. Les sourcils
étaient majestueux et voûtés. Le nez n'était pas trop aquilin. L'œil se voyait
grand, vif, bien ouvert, étincelant et nullement menaçant. Les joues étaient
moyennement remplies. La bouche Ă©tait petite et le menton un peu long. Il
portait la moustache retroussée à l'espagnol ; la barbe était pleine comme
Ă Â l'Ă©poque d'Henri IV, mais Ă la
différence qu'elle était pointue et non large. Sa renommée de rusé émérite s'était bâtie par ses méthodes, son goût
naturel pour la diplomatie. Dans la guerre ou la vie de tous les jours, il
pouvait aussi bien jouer de l'opportunité ou des circonstances du
moment." Le roi Henri IV repassé au catholicisme, "le pape ne
pouvait plus encourager le duc de Mercoeur dans son
conflit. Auparavant, le légat du Pape, Alexandre de Médicis, cardinal de
Florence, avait lu une clause dans les ordonnances de Philippe-Emmanuel de Mercœur
disant : "(...) jusqu'Ă ce qu'il y ait en France, un roi
catholique...". Mais, le 30 septembre 1596, le cardinal se vit contraint
d'adresser une semonce au duc de Mercoeur, lui
rappelant qu'il y avait en France un roi catholique. En Bretagne, bien des
membres du Parlement de Nantes souhaitèrent que le duc acceptât les conditions très
belles et très avantageuses que lui offrait le roi. Mercoeur
resta toujours aussi irréductible, malgré la médiation de sa sœur, la reine
douairière" (Louise de Vaudémont, veuve d'Henri III) Des pourparlers avaient eu lieu en 1594 à Ancenis, à 40
km de Vertou où se trouve la forêt de Touffou. Mercœur se jouait aussi bien de sa sœur, donc de Henri
IV, que des Espagnols : en feignant de négocier il voulait arracher à ces
derniers des secours supplémentaires. En même temps il promettait au roi
d'Espagne de ne pas conclure d'accord séparé (20 novembre 1594) et il renouvela
ce serment le 30 juin 1595 Une longue tradition historiographique crédite en effet
Mercœur d'un projet ambitieux en Bretagne. Arguant des droits de Marie de
Luxembourg, héritière de la maison de Penthièvre, Mercœur aurait voulu
restaurer, à son profit et à celui de son épouse, un duché de Bretagne
indépendant Libéré de la menace de la Ligue vaincue partout ailleurs
en France, les quelques troupes espagnoles encore présentes en Bretagne ne
pesant plus guère, Henri IV marcha en personne contre Mercœur qui dut venir lui
faire sa soumission à Angers le 20 mars 1598 en échange des fiançailles de sa
fille et héritière Françoise de Mercœur (6 ans) avec César de Bourbon (4 ans),
bâtard qu'Henri IV avait eu de Gabrielle d’EstrĂ©es. MercĹ“ur renonçait Ă
gouverner la Bretagne, la quittait, mais obtenait la somme exorbitante de 4 293
350 livres et gardait le douaire des Penthièvre avec les villes de Guingamp,
Moncontour, Lamballe et l'île de Bréhat1 Tout ça passerait à terme en héritage
Ă CĂ©sar. Pour sceller cette reddition, Henri IV choisit la capitale bretonne
d'où régnait Mercoeur pour signer le fameux édit de
Nantes le 13 avril 1598 Avec son frère, Henri, comte de Chaligny,
le duc de Mercœur entra alors au service de son suzerain l’empereur Rodolphe
II, qui lui offrit, avec l’accord du roi de France, la charge de
lieutenant-général des armées impériales en Hongrie pour combattre les Turcs.
Le duc de Mercœur mourut de fièvre maligne (ou « pourprée ») le 19 février
1602, à Nuremberg, à l’âge de 43 ans Martin Fumée qualifie Monsieur de Mercoeur
de "fort
rusé et prudent" Chasteigner et Mercœur Louis Chasteigner, seigneur d'Abain et de la Roche-Posay servit
dans l'armée royale avec sa compagnie. [...] En 1585, le duc de Mercœur, qui
avait le gouvernement de Bretagne, fut celui qui commença les hostilités en
Poitou ; il y entra Ă la tĂŞte de deux mille hommes de troupes de la ligue. En 1592, Le vicomte de la Guerche et les Espagnols de
Mercœur furent battus par d'Abin, baron de la Roche-Posay, que soutint du Préau, gouverneur de Châtellerault, dans
une bataille située entre Chitré et Cenon au passage de la Vienne Un vertueux prélat à Montlhéry Alexandre de Médicis avait pris le titre de cardinal de
Florence pour ne pas ĂŞtre confondu avec son cousin Ferdinand qui Ă©tait encore
désigné sous le nom de cardinal de Médicis, avant de succéder à son frère aîné
en qualité de grand-duc de Toscane. Le choix du pape Clément VIII est des plus
heureux, car le légat est une personnalité aussi estimable qu'attachante. Sa
très haute valeur morale et spirituelle convient parfaitement à l'importante
mission que lui a confiée le souverain pontife. Alexandre de Médicis joint à son
irréprochable intégrité et à la sincérité de sa foi une solide expérience des
affaires et une bonté naturelle qui lui seront
précieuses [...] Il a en outre l'avantage d'avoir toujours montré des
sentiments francophiles et bienveillants Ă l'Ă©gard d'Henri IV. Les deux hommes
seront conquis l'un par l'autre. La légation du cardinal de Florence aura des
conséquences exceptionnelles sur le renouveau catholique en France : outre la
régularisation canonique de nombreux clercs, la nomination de plus deux mille
curés de paroisse soigneusement choisis va réveiller la piété populaire et
améliorer sensiblement la qualité du catholicisme en France. En plus de sa
mission strictement religieuse, le lĂ©gat est Ă©galement chargĂ© de contribuer Ă
la réconciliation entre la France et l'Espagne, et d'arranger la situation
matrimoniale d'Henri IV. Ce dernier point, on s'en doute, fait trembler le clan
d'Estrées. Pourtant, le roi lui accorde de nouvelles faveurs, à la veille de
son départ pour Montlhéry, où il doit accueillir Alexandre de Médicis. Pour ne pas inquiéter longtemps sa bien-aimée, le roi
veut que cet aller et retour entre Montceaux et
Montlhéry se déroule le plus rapidement possible. Mercœur/Mercure/hermitage Le mot "hermitage"
commence comme Hermès, le Mercure grec. Le mot erm (adjectif ou
substantif) désigne en occitan simplement une terre non cultivée qui pouvait
être pacagée. Presque toujours, erm est opposé à vestit ou à conders, c'est-a-dire a la terre mise en culture
: cela apparaît même comme une clause de style. Par exemple, Bernard de Montorsier donne une terre avec tous ses droits sio ome e femenas
sio erm e vestit. Qu'elles fussent libres ou réservées, ces terres
étaient comme on l'a vu, fréquemment associées dans les textes aux forêts L'essart est une terre défrichée sur la forêt. L'erm, qui vient du latin "eremus"
(désert), peut être une terre à défricher ou retournée à la friche On sait que la France est traversée par la ligne qui
sépare les parlers d'oïl des dialectes occitans : le sentiment de dépaysement
que l'idiome incompréhensible du Limousin produit sur Jean de la Fontaine au
cours de son séjour dans cette province fut sans doute partagé par nombre
d'autres septentrionaux en voyage dans le Midi. "Passé Chavigni
(Chauvigny), l'on ne parle quasi plus français" (Jean de la Fontaine,
Relation d'un voyage de Paris en Limousin, lettre Ă Madame de la Fontaine, 19
septembre 1663, dans Œuvres complètes, II, Paris, Gallimard, La Pléiade) Le château de Touffou dans la
commune de Bonnes se trouve tout près de Chauvigny. En référence à la traversée du désert de Moïse (et
l’espoir de la terre promise), on
désigne par désert la clandestinité des protestants restés en France pendant les
persécutions religieuses, entre la révocation de l’édit de Nantes (1685) et
l’édit de tolĂ©rance de Versailles (1787)Â
La ville de Chauvigny, en Poitou, Ă©tait une de celles on
l'exercice de la religion prétendue réformée avait été conservé par un des
articles secrets de l'Ă©dit de Nantes; les protestans
avaient obtenu cet article, en cachant que le seigneur de cette ville Ă©tait
ecclésiastique. M. Châteigner de la Roche-Posay, évoque de Poitiers, et, en cette qualité, seigneur
de Chauvigny, obtint un arrêt du conseil contradictoire avec Hector Audoyer, ministre, qui lui fit défense ,
et aux habitans de la religion prétendue réformée,
d'en faire aucun exercice Ă Chauvigny et Ă Saint-Savin; le temple fut, en
conséquence, fermé; mais après la mort de M. de la Roche-Posay,
les protestans de Chauvigny firent des tentatives
pour le rétablir Mythologie "ruse
inventée" Sur le plan du vocabulaire, métis désigne, comme nom
commun, une forme particulière d'intelligence, une prudence avisée; comme nom
propre, une divinité féminine, fille d'Océan. La déesse Métis, personnage qu'on
pourrait croire assez falot, semble confinée dans les rôles de comparse.
Première épouse de Zeus, à peine se trouvet-elle
grosse d'Athéna qu'elle est avalée par son mari. La reléguant dans les
profondeurs de son ventre, le roi des dieux met fin brutalement à sa carrière
mythologique. Cependant dans les théogonies attribuées à Orphée, Métis figure
au premier plan et apparaît, à l'origine du monde, comme une grande divinité
primordiale. [...] De l'Ă©tude d'Henri Jeanmaire
sur La naissance d'Athéna et la royauté magique de Zeus (1956), on peut retenir
une double conclusion. En premier lieu, la capacité intelligente que désigne
métis s'exerce sur des plans très divers, mais où toujours l'accent est mis sur
l'efficacité pratique, la recherche du succès dans un domaine de l'action :
multiples savoir-faire utiles à la vie, maîtrise de l'artisan dans son métier,
tours magiques, usage des philtres et des herbes,
ruses de guerre, tromperies, feintes, débrouillardises en tous genres. En
second lieu, le terme mètis se trouve associé à toute
une série de mots dontl'ensemble forme un champ
sémantique assez vaste, bien délimité et structuré. Il nous suffira de signaler
quelques-uns des termes les plus importants que nous trouvons associés à mîtis : dà los et mitis. (Od., III, 119-122); dolômètis (Il., I, 540; Od., I,
300; III, 198)... (Marcel DĂ©tienne, Jean-Pierre Vernant, Les ruses de
l'intelligence, La mètis des Grecs, 1974). Athéna née de la tête de Zeus, qui avait avalé Métis,
"l'Intelligence rusée", est la déesse douée de ruse et Ulysse est le
héros rusé par excellence On remarquera que le grec "dolos" (ruse) est
synonyme du polysémique "sophisma" :
habiletĂ©, invention, artifice, ruse, sophismeÂ
Le Musée Minerve est un musée archéologique situé dans la
commune d'Yzeures-sur-Creuse, commune voisine de La
Roche-Posay située à l’extrême sud du département
d'Indre-et-Loire, et qui expose des vestiges gallo-romains datant de la fin du
IIe siècle ou début du IIIe siècle après Jésus-Christ. En 1895, l'ancienne église médiévale du XIIe siècle,
devenue trop vétuste, est démolie pour laisser la place à un nouvel édifice. En
creusant les fondations de la nouvelle Ă©glise, sont mis au jour environ 80
blocs sculptés de grandes dimensions. Ils étaient disposés de façon à servir de
fondations à un monument antérieur à l'église médiévale. Les fondations
représentaient tout ce qui subsistait de l'église fondée par saint Eustoche au milieu du Ve siècle. Une dédicace à Minerve est présente dans le musée. Elle
se compose de plusieurs plaques de calcaire et mesure 2,25 m de longueur sur un
1,20 m de hauteur. Elle n'a pas été entièrement retrouvée, et il manque une
partie des plaquess inférieures. On y lit
l'inscription suivante : «NVMINIBVS AUGVSTORVM ET DEAE MINERVAE. PETRON[ius ... ]MILLI FILI(us) [ae]DEM
CVM S[uis ornamentis] QUAM
PATER F[ieri promis]ERAT D(e) S(ua
pecunia) P(onendam) C(urauit)» On a vu que Charles de Sainte Marthe compare la première
duchesse d'Etampes, Anne de Pisseleu, maîtresse de
François Ier, à trois déesses dont Minerve. Typhon/Touphon L'hymne homérique rapporte que Junon, irritée de la
naissance de Minerve, enfanta Typhon sans le concours de son Ă©poux [cf.
quatrain I, 80] La ressemblance Touphon et de
Typhon apparaît sachant que l'y est un upsilon. Dans les innombrables versions post-hésiodiques du mythe
(Apollodore, Bibliothèque ; Ovide, Métamorphoses, V ; Nonnos, Dionysiaques,
III, etc.), probablement influencées par la légende égyptienne d'Osiris,
d'Horus et de Seth, le combat de Typhon
contre Zeus fait l'objet d'un récit plus détaillé : Typhon grandit en
l'espace d'une journée, sa tête finit par atteindre le Ciel et sa vue déclenche
une peur panique dans l'Olympe, aussitôt déserté de ses trente mille habitants
divins qui, pour lui échapper, se métamorphosent en oiseaux, tandis que Typhon
menace pêle-mêle Zeus de l'enchaîner ainsi que Poséidon dans le Tartare,
d'épouser Héra, de libérer les Titans, de leur donner les déesses comme épouses
ou comme servantes et de faire des jeunes dieux ses propres valets. Les Olympiens les plus puissants, donc les plus menacés,
partent alors se cacher dans le désert égyptien, où ils revêtent provisoirement
l'apparence d'inoffensifs animaux. Athéna
seule restant stoïquement aux côtés de son père Zeus. Armé de la faucille
dentelée qui avait permis jadis à Cronos de castrer son père Ouranos, Zeus
dĂ©fie Typhon en combat singulier, mais le monstre rĂ©ussit Ă le dĂ©sarmer et Ă
lui sectionner les tendons des bras et des chevilles Ă l'aide de la faucille,
avant de transporter Zeus inerte dans sa caverne et d'en confier la garde au
dragon femelle Delphyné. Un allié de
dernière minute (selon les traditions, Hermès,
Pan, Égipan ou Cadmos, que Zeus récompense plus tard en lui donnant pour épouse
la déesse Harmonie) parvient néanmoins à endormir Delphyné
et à se faire remettre par la ruse la dépouille et les tendons de Zeus. Ce
dernier, sitôt « recousu », s'empare de sa foudre et se lance à la poursuite de
Typhon, que les Moires ont entretemps dupé en lui faisant manger des fruits
Ă©phĂ©mères supposĂ©s lui confĂ©rer l'immortalitĂ© mais destinĂ©s en fait Ă
l'affaiblir. Typhon foudroyé alors même où il atteignait la Sicile, est alors
enseveli sous l'Etna ou il « rejoint » un autre ennemi de Zeus presque aussi
dangereux que lui, le Géant Encelade. (Références mentionnées op.cit., les
récits différant sensiblement d'une version à l'autre.) Dans le dixième livre d'Amadis de Gaule, la reine Zahara aborde avec ses deux enfants une île désertifiée : Ceste malace ilz coururent deux iours entiers, au bout desquelz
la tormente ieta la nef des
Princes contre vne petite Isle (pauure
& infortuné abordement) meigre
& desolée, verdure fennee,
le fueiliage sec au perrerre,
les arbres couchez, froissez & brisez côme si Typhon pat son exhaiation en eust renuersé la racine Le typhon, ouragan asiatique, trouve son nom depuis le
chinois et l'arabe par l'anglais typhoon (1588) mais
désigne déjà , sous la forme typhone, un orage violent
chez Rabelais Le poète Ronsard, appartenant au parti catholique, évoquait en 1562, dans ses Discours des misères de ce temps, «le cruel orage [qui] menace les Français d'un si piteux naufrage», les désastres de cette «histoire monstrueuse» où le pays est devenu le bourreau de soi-même, ce qui ne l'empêchait pas de polémiquer violemment et partialement contre les protestants (Roselyne Rey, Histoire de la douleur, 2017 - books.google.fr). Il y eut le 9 juillet 1598, selon les archives du château
de Maugué, un grand orage en Poitou, à Marnay où les
noyers et les arbres fruitiers furent rompus et arrachés, et à Poitiers, où le
vent, accompagné d'un son étrange, renversa des forêts, l'église Sainte
Radegonde et le palais furent découverts, le clocher de Saint Grégoire tombé Le 18 mars 1729, Pierre Constant et René-Remy Filleau, avocats du roi, et Mathieu Degennes,
procureur du roi au présidial, délivrèrent à ces derniers un certificat portant
qu'il existait dansl'enceinte du palais une chapelle
sur la porte de laquelle Ă©tait une table de marbre avec une inscription
constatant qu'en l'an 1606 , sous le règne et par la libéralité du roi Henri
IV, cette chapelle, qui avait été ruinée par les orages pendant l'année 1598,
fut rétablie de fond en comble Persuasion Henri-Louis de Chasteigner,
baron de la Roche-Posay, né à Tivoli en 1577, évêque
de Poitiers en 1611. Il assista, en 1617, à l'Assemblée des notables, à Rouen; il combattit par la persuasion les
dissidences religieuses de son temps. Le
trop célèbre procès d'Urbain Grandier se déroula sous son épiscopat "hermitage"
peut donc induire Hermès : Mercure représente
la persuasion, l'art d'obtenir la faveur du public Interprétation du mythe L'interprétation allégorique a du moins cet avantage sur la méthode historique, qu'elle peut donner lieu à des peintures assez piquantes, quand elle est maniée par un esprit ingénieux. Francis Bacon a composé un petit Traité sur la sagesse des anciens (1609), où il explique comment le mythe de Typhon, tel qu'il est dans Homère et Hésiode, nous représente les révolutions politiques des empires. On se rappelle que Junon, irritée de la façon dont Jupiter avait donné naissance à Minerve, enfanta Typhon sans son secours. Les rois, dit le chancelier anglais, sont en quelque sorte unis à leurs peuples par le lien du mariage, comme Jupiter à Junon : quand ils veulent attirer tout le pouvoir à eux et tout faire d'eux-mêmes, sans s'aider ni du sénat, ni des différents ordres du royaume, une sourde agitation se répand dans l'aristocratie et le peuple, qui veulent à leur tour montrer ce qu'ils sont capables de faire. L'enfantement de Typhon est l'emblème de la fermentation qui gagne l'Etat tout entier, et qui, quand elle a atteint son comble, éclate en sédition ouverte. Les cent têtes du monstre, les gueules enflammées, les ceintures de serpents, les serres d'aigle, le corps couvert de plumes, représentent les divisions des partis, les incendies, les pestes, les massacres, les fausses rumeurs; pendant quelque temps la monarchie énervée, c'est-à -dire sans armée et sans finances, va chercher un refuge dans les provinces. C'est ce que la fable a figuré parla mutilation et la fuite de Jupiter. Mais bientôt, par le secours de Mercure, c'est à savoir par la prudence de sa conduite et l'habileté de ses discours, la royauté reprend des forces, se prépare à la lutte, frappe enfin la rébellion et l'écrase (Michel Bréal, Mélanges de mythologie et de linguistique, 1877 - books.google.fr). "donra exemple" : de vertu ? Avec le Vertou de la forêt bretonne de Touffou, et le Vertus de la dame soeur d'Anne de Pisseleu duchesse d'Etampes, s'annonce la vertu, "disposition ferme, constante de l’âme, qui porte à faire le bien et à fuir le mal". Vertus est une ancienne commune française située dans le
département de la Marne et la région Grand Est. Le comté de Vertus fut créé par
Jean le Bon en 1360, pour l'intégrer dans la dot de sa fille Isabelle de
France. La prisée du comté fut faite en 1366. À la fin du XVe siècle, le comté
de Vertus passera à une branche bâtarde des ducs de Bretagne. Marguerite
d’Orléans (1406-1466) en est fieffée et mariée à Richard de Bretagne
(1395-1438), comte d'Étampes, de Benon et de Mantes.
Elle le transmet à son fils François II de Bretagne (1435-1488), comte
titulaire d'Étampes, puis duc de Bretagne, comte de Richemont et de Vertus.
Charles VII le donne à Richard de Bretagne en récompense de services rendus. Ce
dernier et son fils n'ont que le titre de ce comté d'Étampes qui reste en
réalité en possession des Bourguignons jusqu'en 1478 Les lettres et les guerres - ces deux courants majeurs du
règne de François Ier se reflètent dans les comparaisons du roi avec Hercule,
comparaisons qui ne sont d'ailleurs pas trop nombreuses. Il convient aussi de
passer sous silence celles qui ne confèrent à Hercule aucun relief particulier,
où le «puissant Herculès» n'apparaît que dans de longues énumérations qui vont d'Hector à Constantin, et de Salomon aux
Macchabées. Le père des lettres, c'est le ...preux Hercule de France / Qui tua le monstre ignorance. Plus de succès que la comparaison avec
Hercule, prototype de l'exterminateur des monstres, connaît celle avec Hercule
choisissant le savoir, ce qui est une transposition du thème de l'Hercule à la
croisée des chemins. Le choix n'est pas à faire entre Vice et Vertu, mais entre
Vénus et Minerve — allusion pertinente au roi, protecteur des lettres. C'est le Phoenix,
de l'aige florissant, C'est de la France
un Herculès puissant, Qui de Pallas ensuyvant la prudence, A tresbien sceu faire la différence
Des deux sentiers
de nostre vie humaine... Le choix entre Vénus et Minerve est longuement développé
par Jean Bouchet, dans ses Triomphes du [...] Roy de France, François premier
de ce nom Ce récit prolixe, magnifiquement imprimé, tente vainement d'égaler la
Divine Comédie Lors des quêtes chevaleresques, un carrefour à deux ou
trois voies s'ouvre devant un (ou plusieurs) chevaliers. C'est le cas dans le
Chevalier de la Charrette où le «pont sous l'eau» (que choisira Gauvain) s'oppose
au s'oppose au «pont de l'épée», voie périlleuse suivie par Lancelot pour
accéder au royaume de Gorre. Le carrefour imposant un
choix particulier de direction à un héros prédestiné est un thème d'origine
mythique. Le thème rejoint une polarité droite /gauche bien connue dans
l'univers homérique et pythagoricien. L'épisode dit du «choix d'Hercule» est
rapporté par Xénophon (Mémorables, II, 1) qui transmet un texte perdu du philosophe
Prodicos de CĂ©os : la
tradition est reprise plusieurs fois par Cicéron (De officiis,
I, 32 en particulier). Hercule doit choisir entre deux routes. L'une est la
voie facile que lui présente Volupté mais elle conduit à la déchéance ; l'autre
est la voie difficile que lui offre Vertu mais elle mène vers la gloire. Le
thème connaît dès l'Antiquité une moralisation philosophique (l'Y pythagoricien
et les deux voies de l'existence : vice et vertu) puis, au Moyen Ă‚ge, une
réinterprétation chrétienne (avec les récits de voyage dans l'au-delà pour la
voie de l'enfer et celle du paradis). Avant ces moralisations toutefois, les
chemins renvoyaient à une géographie sacrée (dans la Vision de Drythelm, rapportée par Bède le Vénérable, un chemin est
orienté vers le lever du soleil au solstice d'été et l'autre vers le lever du
soleil au solstice d'hiver). Dans le Chevalier de la Charrette, le pont sous
l'eau est également orienté est-ouest, si l'on considère que Gauvain (de
naissance solaire) suit le trajet du soleil «sous les eaux» ; quant au pont de
l'épée, il indique la direction du nord (il est une Hyperborée celtique) Dans l'apologue de Prodicos rapporté par Xénophon (Mémorables), Héraclès, à la croisée des chemins, entend la Vertu lui faire l'éloge du ponos : «De toutes les choses bonnes et belles, les dieux n'en donnent aucune aux hommes sans effort ni peine» (Marie-Odile Goulet-Cazé, L'ascèse cynique: un commentaire de Diogène Laërce VI 70-71, 1986 - books.google.fr). Xénophon (Economique) ne néglige pas l'aspect de ponos que peut avoir l'agriculture, en sus de son agrément, pour l'inscrire dans l'amour de l'action et de l'effort qui caractérise l'authentique aristocrate, selon l'ancienne idéologie homérique. [...] Xénophon témoigne de l'importance que peut prendre l'agriculture dans une Attique dont de nombreux champs, autrefois plantés, sont en friche ou cultivés de façon peu rentable, et demandent, pour être pleinement mis en valeur, de gros investissements, principalement en travail servile (Alain Fouchard, L'éloge de l'agricultre et des agriculteurs en Grèce au IVe siècle avant J.C., Mélanges de Pierre Lévêque, 1989 - books.google.fr). Typologie Avec la date pivot de 1596 (Alexandre de Médicis à Montlhéry), le report de 2168 se place en 1024. Leotheric ou Lehery Héry est une commune française située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne-Franche-Comté, dans la région naturelle de Champagne humide (fr.wikipedia.org - Héry (Yonne)). A la suite d'une lutte qui ne dura pas moins de douze années, après les succès du Roi, un sentiment de lassitude prévalut. Les plus considérables parmi la noblesse déjà avaient voulu rentrer en grâce auprès du Souverain. Le besoin de transiger se manifestait. « On demanda à s'accorder, dit l'abbé Lebeuf, et le Roi Robert s'en rapporta là dessus à tout ce que Hugues de Challon trouverait convenable. » C'est alors que l'évéque d'Auxerre jugea à propos de faire tenir des assemblées dans différents lieux, alin de traiter de la paix. Elles furent composées d'évèques, de la noblesse et des membres du Tiers-Etat. Ces assemblées eurent un caractère imposant et une grande solennité. Le concours des personnes qui s'y trouvèrent appelées fut considérable. On eut soin d'apporter de tous les pays les châsses des saints. Il serait superflu d'énumérer le nombre de celles qui y figurèrent. L'abbé Lebeuf fait observer, avec une naïve sincérité, «que si la présence de tant de corps saints n'influait pas sur le succès des traités de paix, elle procurait au moins la guérison des malades.» Eh bien ! l'une de ces réunions mémorables, formées à la voix de Hugues de Challon, fut précisément celle qui se tint, en 1015 [ou 1024 : voir plus bas], à Héry, terre de l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre. Le Roi Robert y assista avec quantité de Prélats et de Seigneurs. Ce fut Leotheric, archevêque de Sens, qui présida le concile. Gosselin, archevêque de Bourges, est cité parmi les membres du clergé les plus notables convoqués à Héry : Landry, comte d'Auxerre, s'y faisait remarquer au milieu des nobles les plus considérables qui se trouvèrent à cette imposante réunion. Enfin, cette assemblée eut une telle célébrité, un tel éclat, dit le grave historien où nous puisons ces faits, que Clarius, moine de Sens, dans le siècle suivant, l'appelle magnus concentus (Claude-Etienne Chaillou Des Barres, L'abbaye de Pontigny, 1844 - books.google.fr). Un Leotheric s'appelle aussi dans une charte de 991 concernant l'abbaye Saint Pierre de Melun, Lehery (Sébastien Roulliard, Histoire de Melun, 1628 - books.google.fr). Montlhéry est attesté sous les formes Mons Ætricus en 768, Aetricus mons et Aeterico monte en 798, de monte Leterico vers 1061, Mons Lethericus en 114621,22, Mons Lehericus puis Mons Leodoricus, Mont le Hery en 1465, Mont-l'Hery en 1782. Il s'agit d'un type toponymique médiéval composé du nom commun mont et du nom de personne germanique Leotheric/Leoderic (autrement Liuderich, forme du vieux haut allemand) (fr.wikipedia.org - Montlhéry). Le Mont-Saint-Sulpice, Hauterive, Chichy, Ormoy et Cheny, situés en deçà du Serain, devinrent donc sur ce point et restèrent jusqu'à la fin les paroisses extrêmes du diocèse de Sens, relevant du doyenné de Saint-Florentin. Leur constante soumission à l'archevêque de Sens n'est démentie par aucun monument dans la suite des siècles. [...] La maison d'Estampes, divisée en deux branches, a été féconde en hommes illustres. Elle est originaire du Berry. Robert d'Estampes Ier de ce nom, sieur de Sallebris et des Roches, vivait en 1404, et fut élevé auprès de Jean de France, duc de Berry, qui l'honora de sa bienveillance, le fit son conseiller et le nomma un des exécuteurs de son testament en 1416. Il épousa Jacquette Rolland, dont il eut cinq fils : trois furent évéques et les deux autres donnèrent naissance aux deux branches de cette noble lignée : Jean d'Estampes, sieur des Roches, aux Laferté-Nabert, et Robert d'Estampes IIe du nom, sieur de Sallebris, aux Laferté-Imbault dont il est ici question. Robert II fut conseiller et chambellan du roi Charles VII, maréchal et sénéchal du Bourbonnais, épousa en 1438 Marguerite de Bauvilliers, suivit le roi à la conquête de la Normandie ét mourut vers l'an 1453. Robert II, son fils, aussi maréchal et sénéchal du Bourbonnais, épousa Louise Levraultet mourut vers l'an 1497, laissant entre autres enfants Jean d'Estampes, qui continue la branche aînée des Lafei téImbault. Ce fut ce dernier qui se maria en secondes noces avec Marie du Lac, veuve d'Edme le Rotier, et comme l'un avait un fils et l'autre une fille du premier lit, ils les marièrent ensemble en 1525, en sorte que le père et le fils épousèrent la mère et la fille. Louis d'Estampes, par son alliance avec Edmée le Rotier, ajouta donc à ses autres titres celui de seigneur du Mont, Villefargeau, Bouilly, etc. Le site du Mont Saint-Sulpice lui plut singulièrement, et, si je ne me trompe, on doit lui attribuer la construction du chœur de l'église et de l'ancien château. Les archives de la fabrique relatent une sentence arbitrale de 1543, rendue par messire Louis d'Estampes, chevalier, baron de la Ferté-Imbault, seigneur du Mont, et Me Louis Moulurât, prêtre, vicaire dudit lieu, arbitres et amiables compositeurs, en faveur de noble messire Francisque de Vicmarat, conseiller et médecin du roi et de la reine , curé de l'église du Mont-Saint-Sulpice. Cette même année, il fit acte de foi et hommage à Mgr de Lorraine, abbé de Saint-Germain , sur la châsse de M. Saint-Maurice, des terres qu'il tenait en fief de ladite abbaye, à cause de damoiselle Edmée de Rotier, sa femme. On possède encore une transaction du 1er mai 1543, intervenue entre lui et les religieux, abbé et couvent de Pontigny, touchant les droits que réclamaient les manans et habitants de Bouilly sur la forêt de Pontigny, appelée alors le bois de Contest. Un bail de 1554, où il figure, prouve qu'il vivait encore à cette époque. Après la mort d'Edmée le Rotier, il convola à de secondes noces avec Françoise de Boucard, fille de Pierre, sieur de Blancafort. De sa première femme, il eut deux filles et Claude (Abbé Cornat, Notice religieuse, historique, archéologique et statistique sur le Mont-Saint-Sulpice, 1849 - books.google.fr). La paix de dieu Après les réunions du Puy (975/94), de Charroux (v. 989) et d'Anse (994), le premier concile de paix réuni en Bourgogne fut tenu entre 1019 et 1021 à Verdun-sur-le-Doubs, à l'instigation de l'évêque Hugues Ier d'Auxerre. [...] La dimension de l'événement n'a pas échappé aux contemporains. [...] De nombreuses assemblées furent tenues dans les années suivantes afin de répéter et d'étendre ces engagements. Au début de l'année 1024, l'archevêque Léothéric de Sens, métropolitain de l'évêque d'Auxerre, assembla « un grand conventus dans le pays d'Auxerre, dans le domaine d'IIéry ; de précieuses reliques de tous les saints martyrs, des confesseurs et de toutes les vierges furent apportées de partout, dans leurs châsses (...). Le roi Robert était là , ainsi que Gauslin, archevêque de Bourges, et d'autres évêques et abbés, et un peuple innombrable. On fit beaucoup pour l'utilité des églises.» (Martine Chauney, Deux évêques bourguignons de l'an mil : Brunon de Langres et Hugues Ier d'Auxerre. In: Cahiers de civilisation médiévale, 21e année (n°84), Octobre-décembre 1978 - www.persee.fr). Hérétique La première duchesse d'Etampes, Anne de Pisseleu, se convertit au protestantisme après son exil de la cour à la mort de François Ier. Le théologien calviniste Basnage, (1653 - 1723) dans son Histoire de la religion des Eglises réformées (1690), recherche d'abord l'origine et les premiers progrès des Albigeois pendant le onzième siècle. Il montre en France des partis différents, qui, sur plusieurs points du royaume, se soulèvent contre l'Eglise romaine, la combattent et commencent à former des sociétés séparées, afin de me point participer à l'erreur. Ainsi, certaines personnes pieuses, dont Fulbert, évêque de Chartres, parle dans une de ses lettres pour les combattre, qui se groupaient autour de Leutheric, archevêque de Sens, et s'appuyaient de son exemple et de ses paroles, pour rejeter la présence réelle. Ainsi encore, les théologiens d'Orléans qui avaient reçu leur doctrine d'un chanoine nommé Théodat, et qui, après avoir fait de nombreux disciples, furent condamnés par un Concile et par le roi Robert, et brûlés vifs en l'année 1019. Basnage signale une autre de ces sociétés séparées du saint-siége, dont nous n'avons appris l'existence que par les actes du synode d'Arras, assemblé, en 1025, pour faire le procès de gens qui faisaient profession de suivre la doctrine des apôtres pour lesquels seuls ils avaient de la vénération. Les disciples de Bérenger, en se répandant quelque temps après, par toute la France, sans jamais abandonner ses sentiments, contribuèrent à donner beaucoup plus d'importance à la séparation (Le Semeur, Volume 9, 1840 - books.google.fr, Jacques Basnage de Beauval, Histoire De La Religion Des Églises Reformées : Dans laquelle on voit la Succession de leur Église, Tome 1, 1690 - books.google.fr). C'est le cardinal Baronius qui assure que Leotheric avait frayé le chemin à Bérenger, à l'année 1004 de ses Annales ecclésiastiques (Annales ecclesiastici), composées de 1588 à 1593 et qui embrassent toute l'histoire du christianisme depuis les premiers temps jusqu'en 1198 (Bibliothèque universelle et historique, Volume 16, 1690 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Cesare Baronio). Ronsard mourut dans la chambre de Bérenger au prieuré Saint Côme (Adrien Baillet, Jugemens des Savants, Tome IV, 1725 - books.google.fr). Pierre Damien (1007-1072), est le type même du nouveau théologien logicien. Analyste de la toute puissance divine, il essaie d'expliquer pourquoi, par exemple, "Dieu ne peut rendre vierge, une fille qui ne l'est plus". Pour cela, il énonce, selon M. De Libera, l'idée de la loi naturelle présentée comme universelle, qui, liée aux principes aristotéliciens de non-contradiction et de bivalence, pose l'impossibilité que ce qui est ne soit pas". La loi naturelle est voulue par Dieu, ce qui sauve sa toute puissance. Elève de Fulbert de Chartres, "Berengar entame l'irrésistible mouvement de logicisation de la théologie, qui, tournant court à Byzance, finira par triompher entièrement dans l'Occident latin, lui conférant une identité propre et le dotant de l'instrument qui pour trois siècles au moins, assurera la continuité de son expansion intellectuelle." Le travail logique de Berengar sur l'Eucharistie, qui lui vaudra des difficultés avec l'Eglise" (Yvan Blot, L'héritage d'Athéna ou Les racines grecques de l'Occident, 1996 - books.google.fr). Quelle modification du réel l’acte d’énonciation des paroles eucharistiques fait-il advenir, alors même qu’aucune manifestation perceptible n’en est produite ? Dit autrement, que se passe-t-il exactement lorsque sont proférées les propositions «ceci est mon corps», «ceci est mon sang» ? Ce problème, intrinsèque au mystère eucharistique, constitue le nerf de la controverse du XIe siècle entre Bérenger de Tours et Lanfranc de Pavie. Il s’agit de rendre intelligible ce fait qu’après la consécration eucharistique nos sens perçoivent toujours du pain et du vin alors que la foi nous prescrit d’y voir la présence du Corps et du Sang du Christ. Or, ce qui engage d’emblée le philosophe et le théologien dans une telle controverse, c’est la sommation qui leur est faite de se positionner sur le statut du sensible. Dans cette querelle eucharistique se joue le problème de la consistance même du monde. Au sein de ce mystère en effet, ou bien nos yeux ne voient pas ce qui est, ou bien ils voient ce qu’il ne faudrait plus voir. Comment alors considérer tout ce qui tombe sous le regard, la main ou la dent ? L’enjeu est de taille : il en va du crédit que l’on peut légitimement accorder au sensible et à la sensibilité, c’est-à -dire à l’ensemble des réalités corporelles. La première posture consisterait, comme Descartes l’envisagera plus tard dans la Première Méditation métaphysique, à se méfier des sens et à pointer du doigt la possible cécité des yeux du corps. A contrario, la seconde mettrait en exergue la confiance qu’il faut accorder aux sens de façon générale, et dans l’appréhension du mystère eucharistique en particulier. On l’aura compris : les paroles christiques lors de la Cène interrogent donc de manière urgente le problème de la fiabilité de nos sensations. Sur qui ou sur quoi s’appuyer dans notre quête de vérité ? Ce que l’on a appelé «l’affaire Bérenger» fixe en réalité le problème de la consistance du perçu (Pascaline Turpin, Querelle eucharistique et épaisseur du sensible : Bérenger et Lanfranc, Revue des sciences philosophiques et théologiques 2011/2 (Tome 95) - www.cairn.info). On peut parler de "ruse des sens". Les biens de l'âme sont partie irrationnels, partie rationnels. Ceux irrationnels sont les ruses des sens et les passions qui en découlent. Aristippe conçut que le souverain bien résidait dans les deux. Mais, de notre côté, nous estimons que la félicité ne réside ni dans l'un ni dans l'autre. Ni dans les ruses des sens, d'une part parce qu'en cette matière nous sormnes dépassés par nombre de bêtes, et d'autre part parce que des sens aigus d'ordinaire nous heurtent autant qu'ils nous réjouissent. Ni dans les passions sensuelles, car l'ardeur les précède, le soupçon les accompagne, la pénitence les suit, et un seul et bref plaisir est acheté par de nombreuses et de longues souffrances (Marsilio Ficino, Lettres, traduit par Julie Reynaud, Sébastien Galland, 2010 - books.google.fr). Logique Pendant la deuxième moitié du XVIIe siècle, nous avons des cartésiens qui adoucissent les remarques les plus négatives de Descartes concernant la logique pour écrire des logiques cartésiennes qui ressemblent à la logique des écoles, des cartésiens pour qui la méthode de Descartes est simplement adjointe à la dernière partie de la logique traditionnelle et considérée seulement comme une partie de la section relative à l’analyse. En même temps, nous avons un philosophe scolastique (Louis de Lesclache, La philosophie divisée en cinq parties, 1648) réarrangeant l’ordre de la logique, supprimant les questions préliminaires et traditionnelles concernant le statut de la logique, et ajoutant une nouvelle section finale sur la méthode. La convergence entre les deux genres est remarquable (Roger Ariew, Descartes, les premiers cartésiens et la logique, Revue de métaphysique et de morale 2006/1 (n° 49) - www.cairn.info). La Haye-Descartes, partie de René Descartes (1596-1650), se trouve à 25 km de la Roche-Posay. L'auteur des premiers volumes d'Amadis de Gaule, Garci Rodriguez de Montalvo, est espagnol, mais ces volumes (1508), traduits en français par Nicolas Herberay des Essarts en 1540, eurent un succès tel qu'une succession de nouveaux volumes (difficile à quantifier ; Furetière dit 24) lui fut ajoutée. Vu ce succès en France, sans parler de l'expression «de Gaule» pour situer l'origine du héros, on peut parfaitement considérer cet ouvrage comme faisant partie de «nos» romans. C'est d'ailleurs ce que fait Richelet : « Nos plus-fameux Romans sont les Amadis & YAstrée ». Son retentissement considérable est associé, chez Guez de Balzac par exemple, au thème du palais enchanté : « Il y a une certaine douceur à ne rien faire, une certaine mollesse voluptueuse, de la nature de celles qui se trouvaient dans les Palais enchantés au siècle des Amadis». En outre, sauf erreur, ce roman est le seul dont nous ayons quelques raisons de penser que Descartes en a lu au moins une partie : « [J]e ne vous propose rien de plus difficile, lui écrit Huygens en 1637, qu'une page d'Amadis de Gaule, ou on m'a dit que vous soûliez jeter les yeux » (Tony James, Le songe et la raison: essai sur Descartes, 2010 - books.google.fr). |