Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur

Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur

 

IX, 87

 

2167-2168

 

Par la forest de Touphon essartee,

Par hermitage sera pose le temple, 

Le Duc d'Estampes par sa ruse inventee, 

De Mont Lehori prelat donra exemple.

 

Touffou

 

La forêt départementale de Touffou est située sur la commune de Vertou, au sud-est de l'agglomération nantaise. Au XIIIe siècle, la châtellenie de Touffou est d’abord une propriété personnelle des Ducs de Bretagne, également Comtes de Nantes. Il s’agit alors d’un espace de chasse et une source de revenus provenant des droits d'usages et de l’exploitation forestière (nature.loire-atlantique.fr).

 

L'origine du nom de la commune de Vertou semble être celtique (le gaulois et le breton étant des langues celtiques). Albert Dauzat et Charles Rostaing attribuent cependant au radical Vert- une origine pré-celtique, mais ils n'excluent pas la possibilité d'un nom de personne gaulois *Vertus non attesté, étant donné l'association de cet élément Vert- à des suffixes et des appellatifs typiquement gaulois comme ialon «clairière» dans Vertheuil (fr.wikipedia.org - Vertou).

 

"posé" : Posay

 

Le château de Touffou est un château français situé, au bord de la Vienne, sur la commune de Bonnes, dans le département de la Vienne.  Le Logis et les aménagements de style Renaissance du château sont dues à Jean III Chasteigner de la Roche-Posay, Chambellan de François Ier, ainsi qu'à son épouse Claude de Montléon, dame de Touffou. La famille de Chasteigner possédera le château jusqu'en 1821.

 

La Roche-Posay est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine et faisant partie de l'ancienne province de la Touraine (fr.wikipedia.org - Château de Touffou).

 

Jean III Chasteigner fut blessé à Pavie d'un coup de mousquet à la jambe, et son infirmité le rendit célèbre. Rabelais décrit dans Pantagruel (Quart Livre, XV, 47) un écuyer «clopant et boitant comme ce bon et noble seigneur de la Roche-Posay».

 

Selon la tradition, François 1er serait venu à Touffou en 1541. Le roi était en tout cas le 26 juin de cette année chez l'évêque de Poitiers dans son château de Chauvigny, et il est vraisemblable qu'il ait rendu visite à Jean III Chasteigner, l'un de ses quatre chambellans.

 

De 1567 à 1602, quatre seigneurs de la branche des Chasteigner de La Roche- Posay se sont succédé à Touffou. Comme leur ancêtre Jean III, ces hommes d'armes furent aussi des humanistes. Henri-Louis, l'un des fils de Louis Chasteigner (seigneur de Touffou de 1591 à 1595), fut évêque de. Poitiers de 1612 à 1651. Instigateur de la Contre-Réforme catholique dans le diocèse, il est considéré comme l'un des plus grands évêques de Poitiers (www.chasteignerdelarocheposay.fr, Jean Louis Chalmel, Dictionnaire biographique des tous les hommes célèbres nés dans cette province, Volume 4 de Histoire de Touraine, 1828 - books.google.fr).

 

Pendant les 360 années de son existence, la Faculté de Poiters se ressentit nécessairement des événements politiques et elle subit l'influence des idées du temps. Elle connut quatorze rois de Charles VII à Louis XVI et plusieurs doyens eurent les faveurs de la cour : François Pidoux, en 1560, est médecin de Henri II, le Blancois Pierre Milon, en 1610, médecin de Henri IV, François Citoys, en 1609, médecin de l'évêque de Luçon (le futur Richelieu) et ensuite de Louis XIII, Paschal le Coq, en 1616, conseiller et médecin du roi. Elle assista à des événements considérables, a fin de la guerre de Cent ans en 1453, la première Renaissance italienne avec les humanistes, les premières impressions grecques d'Aristote par les Alde de Venise en 1495, les guerres d'Italie et la 2° Renaissance italienne, puis au XVIe siècle la Reforme, la Renaissance française et sa pléiade, la Contre-Réforme, l'Inquisition espagnole et 38 ans de guerres de religion ; au XVIIe siècle elle est dans le grand mouvement intellectuel : c'est Rabelais qui séjourne en Poitou de 1511 à 1524 ; C'est Francis Bacon venu d'Angleterre avec l'Ambassadeur qui étudie le droit et la médecine à Poitiers, c'est l'érudit Scaliger (de Vérone) qui reste 30 ans dans le Poitou comme précepteur du «seigneur de la Roche Posay et de Touffou», c'est Scévole de Sainte-Marthe qui fait sa médecine, c'est Descartes en 1616 faisant son droit: puis à la fin du XVIIe siècle, sous Louis XIV, c'est l'autorité absolue et la révocation de l'Edit de Nantes, mais aussi un épanouissement scientifique littéraire et artistique incomparable (Revue générale du Centre-Ouest de la France, Volumes 25 à 39, 1932 - books.google.fr).

 

Joseph-Juste Scaliger ne fut « poitevin » que pendant une partie de sa vie ; il séjourna en Poitou comme précepteur des enfants de Louis Chasteigner de La Roche-Posay de 1575 à 1588. Il connaissait Sainte-Marthe depuis 1560 environ (Frank Lestringant, Jacques-Auguste de Thou (1553-1617): écriture et condition robine, 2007 - books.google.fr).

 

Joseph-Juste Scaliger est le fils de Jules César Scaliger, connaissance de Nostradamus à Agen dans les années 1530.

 

De retour en Bretagne, on note que "du XVIe siècle, Vertou garde le souvenir de la visite de Rabelais : en pèlerinage dans la région, l'écrivain s'arrêta à La Haye Fouassière" (www.infobretagne.com).

 

Forêt de Moulière

 

Aux portes de Touffou, se trouve la forêt de Moulière.

 

Quand on traverse la forêt de Moulière [...], on rencontre à chaque pas d'innombrables fosses, tantôt envahies par les ajoncs et les fougères, tantôt remplies d'eau, qui dénotent l'emplacement d'anciennes exploitations de pierre meulière, aujourd'hui abandonnées. Pays plat, monotone, triste à la longue, coupé de forêts que l'homme a saccagées, comme celle de Moulière, pays aride et pierreux aux environs d'Usson et de Saint-Martin-Lars, où le roc nu affleure au ras du sol. sans même porter de terre végétale, tels sont les aspects ordinaires des régions de calcaires lacustres. [...] La brande a incontestablement succédé à la forêt; non seulement l'association végétale qui la constitue forme aussi les fourrés du sous-bois, ce qui donnerait déjà une forte présomption, mais encore on a la preuve directe de cette succession. Toutes les fois que l'on essarte un bois sur une étendue quelconque, on voit les ajoncs, les fougères et les genêts essaimer rapidement et couvrir de leur tapis végétal la sursace précédemment occupée par les arbres. Ces plantes, extrêmement envahissantes et difficiles à extirper, étouffent de leur végétation pressée les rejets des souches, qui se font péniblement jour. Si l'on mène pacager les animaux, les chèvres surtout, dans ces essarts, c'en est fait du rétablissement de la forêt; les jeunes pousses sont dévorées avidement, la sève s'épuise, et bientôt les derniers rejetons ont disparu. C'est ainsi qu'au dix-septième siècle la forêt de Moulière s'est trouvée transformée en brandes, avec bien d'autres; il a fallu détruire ajoncs, genêts et fougères pour permettre aux nouveaux semis de prendre racine et de se développer à la lumière (Charles Passerat, Les plaines du Poitou, 1910 - books.google.fr).

 

Duché d'Etampes

 

En 1536, le comté d'Etampes est érigé en duché et donné à des membres de la famille de plusieurs favorites royales De 1536 à 1553, Jean de Brosse (mort en 1564), comte de Penthièvre est duc d'Etampes par mariage avec Anne de Pisseleu (1508 - 1580), maîtresse de François Ier de France, duchesse en titre. De 1553 à 1566, Diane de Poitiers (1499 - 1566), maîtresse de Henri II de France, puis Gabrielle d'Estrées (1571 - 1599), maîtresse d'Henri IV de France, en 1598, bénéficient du titre (fr.wikipedia.org - Comté d'Etampes).

 

Première duchesse d’Etampes

 

Anne de Pisseleu, dite d'abord mademoiselle de Heilly, fille de Guillaume de Pisseleu, seigneur de Heilly, et d'Anne Sanguin, qu'il avait épousée en secondes noces, naquit vers l'année 1508, et reçut une éducation digne du rang plus brillant qu'honorable où la fortune la plaça bientôt. Des belles trèsérudite, et des érudites très-belle, disait d'elle Charles de Sainte-Marthe ; et ce peu de mots donne une juste idée de l'esprit et des grâces de mademoiselle de Heilly. C'est ce même auteur dont l'admiration toute poétique mit aux prises Junon, Minerve et Vénus réclamant chacune la belle Anne comme son propre ouvrage. Dans ce merveilleux débat, SainteMarthe ne trouva d'autre accommodement que de donner à l'idole qu'il encensait le grand los, la jeunesse et l'avoir de la reine des dieux ; la beauté sans seconde de la mère des Amours ; et la très-noble faconde et le bel esprit de la docte Pallas. On ne pouvait mieux se tirer d'embarras ; et cela nous prouve au moins que, sous le règne de François Ier, si les arts et les sciences commencèrent seulement à jeter quelque éclat, l'adulation avait déjà acquis un grand degré de perfectionnement. En 1525, mademoiselle de Heilly était entrée en qualité de fille d'honneur au service de Louise de Savoie, duchesse d'Angoulême, mère de François Ier, alors prisonnier à Madrid. Le traité de février 1526 ayant été conclu, la régente alla jusqu'à Baïonne. au-devant de son fils, qui venait de recevoir sa liberté, mais qui devait, en France, trouver de nouvelles chaînes. Mademoiselle de Heilly, ainsi que toute la cour, avait accompagné la reine-mère dans ce voyage : François la distingua bientôt; et l'esprit et les charmes de la fille d'honneur parvinrent à effacer du cœur du prince jusqu'au souvenir de madame de Châteaubriant. On a vu, dans la notice précédente, quel fut le premier sacrifice imposé à l'amour du monarque, et la réponse de l'ancienne maîtresse à l'insultant message du loyal et généreux François Ier. Cette indigne et basse conduite ne doit point étonner de la part de mademoiselle de Heilly ; elle s'accorde fort bien avec un caractère où l'on ne découvre qu'orgueil, jalousie, avidité, avarice, ambition, soif de vengeance, libertinage et ingratitude. Et puis, fiez-vous aux poètes ! car elle en a trouvé pour chanter ses vertus, ainsi que des courtisans pour se prosterner devant elle. Tel est, dans le fait, l'office de ces gens-là; et à la cour, poète ou courtisan, c'est tout un. Cependant le roi voulait donner un rang à la nouvelle favorite. Il fallait rencontrer un gentilhomme d'une naissance illustre qui consentit à n'être époux que de nom ; en un mot, assez vil pour prostituer le sien. Il se rencontra dans la personne de Jean de Brosse, fils de René et d'une fille de Philippe de Commines. Ce René, fauteur de la rébellion du connétable de Bourbon, avait péri à la bataille de Pavie , en combattant sous les drapeaux étrangers ; ses biens avaient été confisqués, et son fils, déchu de l'ancienne splendeur de la famille, traînait, en France, une vie misérable ; mais du moins il n'était que malheureux. La restitution de ses propriétés, le gouvernement de la Bretagne, le comté d'Étampes, érigé en duché, et le c ollier de l'ordre, tel fut le prix du déshonneur de Jean de Brosse, qui épousa mademoiselle de Heilly vers la fin de l'année 1526. Celle-ci prit, dès lors, le titre de duchesse d'Étampes; et sa faveur étant devenue officielle, une cour adulatrice s'inclina devant elle, et les beaux esprits de l'époque la célébrèrent à l'envi (Edme Thédore Bourg, Amours et galanteries des rois de France: mémoires historiques sur les concubines, maitresses et favorites de ces princes; depuis le commencement de la monarchie jusqu'au règne de Charles X, Tome 1, 1830 - books.google.fr).

 

Charles de Pisseleu, demi-frère de la duchesse d'Etampes, fréquentait la maison d'Antoine de Baïf comme Antoine Chasteigner de la Roche Posay, abbé de Nanteuil-en-Vallée (Charente). Ce dernier résigna ses bénéfices en 1550 pour mener une carrière militaire, il mourut en 1553 au siège de Thérouanne. Ronsard lui consacre une longue épitaphe (Paul Laumonier, Ronsard, poète lyrique: étude historique et littéraire (1932), 1997 - books.google.fr).

 

Charles de Pisseleu fut le premier abbé commendataire de Bourgueil, et cela dès 1541, d'après les baux de cette abbaye ; évêque de Mende en 1538, puis évêque de Condom en 1544 ou 1545. Il est, par ailleurs, l'oncle de Pierre de Ronsard par la famille Sanguin (fr.wikipedia.org - Charles de Pisseleu).

 

Les Sanguin auront une alliance avec la famille du philosophe René Descartes au XVIIème siècle (S. Ropartz, La famille Descartes en Bretagne, Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 1876 - books.google.fr).

 

Le premier duc d'Etampes

 

Les enquêtes sur la conduite de la duchesse, demandées par Jean de Brosse son mari, furent faites longtemps après la mort de François Ier, et que le mari n'avait point pour but de faire connaître que son épouse n'avait point gardé la foi conjugale. Il aurait fallu qu'il eût été le plus niais de tous les hommes, s'il avait cru que son cocuage avait besoin d'informations pour devenir un fait certain. Toute la France en était persuadée, en aurait juré et se serait hautement moquée de quiconque aurait traité la chose de problématique. L'enquête ne fut donc point une affaire de jalousie, et ne tendait point à un dessein de vengeance, après que François Ier ne serait plus. Je l'ai déjà dit, elle fut faite après la mort de ce monarque ; et j'ajoute qu'elle tendait à faire voir, non pas le tort que le duc d'Etampes avait souffert en son honneur, par la conduite de sa femme, mais celui qu'il avait souffert en ses biens : de quoi il voulait ramasser des preuves pour s'en servir dans un procès. M. le Laboureur va nous l'apprendre (Additions aux Mémoires de Castelnau). Le duc, dit-il, non-seulement ne posséda que de nom les biens que François Ier lui fit, mais encore il en paya l'usure de son propre. En voici une preuve de la propre bouche, et attestée par serment en justice, du roi Henri II, qu'il supplia de vouloir deposer en sa faveur, au procès qu'il avait contre Odet de Bretagne, comte de Vertus, son cousin, comme héritier de Francois de Bretagne, son frère atné, comte de Vertus : lequel François ayant épousé Charlotte de Pisseleu, sœur de la duchesse d'Etampes, elle obligea le duc son mari de lui faire telle raison qu'il lui plut sur ses prétentions, à cause de Madeleine de Brosse, dite de Bretagne, son aieule. En suite de l'examen à futur que le roi lui accorda à Paris, le 3 juin 1556, il lui fit encore la grâce de subir l'interrogatoire, le 12 dudit mois, en l'hôtel vulgairement appelé la Maison Maigret, dans la rue Sainte-Avoye, qu'il donna depuis au connétable de Montmorenci : en présence duquel il déclara, que le duc d'Etampes lui a dit souvent qu'il craignait bien que le mariage du comte de Vertus avec la sœur de la dame d'Etampes se fît à ses dépens; ... que le bruit a été tout commun que Longueval maniait toutes les affaires de la duchesse, et que le duc s'est souvent plaint qu'il lui faisait faire plusieurs choses à son désavantage ; que les honneurs qu'a eus ledit Longueval sont assez connus, et venaient de la faveur de ladite dame ; que ledit duc s'est souvent plaint que ladite dame recevait les gages de son état de gouverneur de Bretagne, et lui ne jouissait de rien ; qu'il se doutait le plus des contrats qu'on faisait pour la dame d'Avaugour; que le duc s'est plusieurs fois plaint à lui, ... qu'il était contraint de faire plusieurs actes et contrats au désavantage de lui et de sa maison, selon le vouloir de ladite duchesse, dudit de Longueval, et autres leurs ministres ; sur quoi, etc. (Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, Tome 6, 1820 - books.google.fr).

 

Le procès de Jean de Brosse contre Odet de Bretagne, comte d'Avaugour, est un pendant à celui qu'Odet intenta contre les Laval au sujet de la juvignerie de Quintin (cf. quatrain IX, 40).

 

Jean de Brosses ou de Bretagne, mari d'Anne de Pisseleu , recouvre le duché d'Étampes en 1562 jusqu'à sa mort en 1564 où il fait retour à la couronne comme en 1547 (Maxime de Mont-Rond, Essais historiques sur la ville d'Etampes (Seine et Oise), 1836 - books.google.fr).

 

"essartĂ©e" : Herbelay des Essarts

 

L'auteur des premiers volumes d'Amadis de Gaule, Garci Rodriguez de Montalvo, est espagnol, mais ces volumes (1508), traduits en français par Nicolas Herberay des Essarts en 1540, eurent un succès tel qu'une succession de nouveaux volumes (difficile à quantifier ; Furetière dit 24) lui fut ajoutée. Vu ce succès en France, sans parler de l'expression «de Gaule» pour situer l'origine du héros, on peut parfaitement considérer cet ouvrage comme faisant partie de «nos» romans. C'est d'ailleurs ce que fait Richelet : « Nos plus-fameux Romans sont les Amadis & l’Astrée ». Son retentissement considérable est associé, chez Guez de Balzac par exemple, au thème du palais enchanté : « Il y a une certaine douceur à ne rien faire, une certaine mollesse voluptueuse, de la nature de celles qui se trouvaient dans les Palais enchantés au siècle des Amadis». En outre, sauf erreur, ce roman est le seul dont nous ayons quelques raisons de penser que Descartes en a lu au moins une partie : « [J]e ne vous propose rien de plus difficile, lui écrit Huygens en 1637, qu'une page d'Amadis de Gaule, ou on m'a dit que vous soûliez jeter les yeux » (Tony James, Le songe et la raison: essai sur Descartes, 2010 - books.google.fr).

 

Elisabeth, fille aĂ®nĂ©e du roi dĂ©chu FrĂ©dĂ©ric V de BohĂŞme - aussi surnommĂ© «roi d’un hiver» -, ne lui fait pas grâce de ses moindres bobos : des apostèmes aux doigts (on avait craint d'abord la gale, et elle se plaint fort de la saletĂ© du pays, le Brandebourg, qui n'est plus la Hollande). Mais Descartes la rassure : il connaĂ®t ce mal, frĂ©quent, dit-il, dans son pays, et qui se guĂ©rit facilement : encore aujourd'hui, La Roche-Posay, qui n'est qu'Ă  cinq ou six lieues de Châtellerault, est rĂ©putĂ©e pour la cure des maladies de peau (Charles Adam, Descartes: ses amitiĂ©s fĂ©minines, 1937 - books.google.fr).

 

Un avis aux lecteurs de Michel Le Clerc dans l'Ă©dition du premier livre d'Amadis traduit par Des Essarts joue en effet sur les mots :

 

Et vous oysifz cessars / Suyuez ce translateur, qui des branchuz Essars / Du parler Espagnol, en essartant, defriche, / Nostre Amadis de Gaule, & le rend par ses artz / En son premier Françoys, doux, orné, propre, & riche (Le premier liure de Amadis de Gaule, 1548 - books.google.fr).

 

Un duc d'Etampes

 

Jean de Brosse, duc d'Étampes , étant mort sans enfants d'Anne de Pisseleu, ses biens passèrent à Sébastien de Luxembourg, duc de Penthièvre, fils de François de Luxembourg, et de Charlotte de Brosse, sœur de Jean ; que Sébastien de Luxembourg n'eut qu'une fille , Marie de Luxembourg, laquelle porta les duchés d'Étampes et de Penthièvre à Philippe-Emmanuel de Lorraine , duc de Mercœur, duquel la fille, Françoise de Lorraine, duchesse de Mercœur, de Penthièvre et d'Étampes, épousa César, duc de Vendôme, de Mercœur, de Penthièvre, et d'Étampes, dont Louis, depuis cardinal de Vendôme, père de Louis-Joseph, dernier duc de Vendôme (Memoires historiques, critiques, et anecdotes des reines et regentes de France. Par Dreux du Radier, Tome 1, 1808 - books.google.fr).

 

CĂ©sar de vendĂ´me, bâtard d'Henri IV, Ă©tait ainsi doublement duc d'Etampes : par sa mère Gabrielle d'EstrĂ©es et par sa femme Françoise de Lorraine.

 

De Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, il était dit : "Il avait la taille dégagée, la stature au-dessus de la médiocre La tête était forte, proportionnée à un corps robuste, aguerri à l'exercice de la guerre. Son front dégagé, portant les cheveux courts, ne laissait apparaître aucune ride. Les sourcils étaient majestueux et voûtés. Le nez n'était pas trop aquilin. L'œil se voyait grand, vif, bien ouvert, étincelant et nullement menaçant. Les joues étaient moyennement remplies. La bouche était petite et le menton un peu long. Il portait la moustache retroussée à l'espagnol ; la barbe était pleine comme à l'époque d'Henri IV, mais à la différence qu'elle était pointue et non large. Sa renommée de rusé émérite s'était bâtie par ses méthodes, son goût naturel pour la diplomatie. Dans la guerre ou la vie de tous les jours, il pouvait aussi bien jouer de l'opportunité ou des circonstances du moment."  (André Davy, Philippe-Emmanuel de Lorraine: duc de Mercœur, prince du Saint-Empire, ligueur de Bretagne et pourfendeur d'ottomans, ou, quand l'Europe s'ensanglanta, 2006 - books.google.fr).

 

Le roi Henri IV repassĂ© au catholicisme, "le pape ne pouvait plus encourager le duc de Mercoeur dans son conflit. Auparavant, le lĂ©gat du Pape, Alexandre de MĂ©dicis, cardinal de Florence, avait lu une clause dans les ordonnances de Philippe-Emmanuel de MercĹ“ur disant : "(...) jusqu'Ă  ce qu'il y ait en France, un roi catholique...". Mais, le 30 septembre 1596, le cardinal se vit contraint d'adresser une semonce au duc de Mercoeur, lui rappelant qu'il y avait en France un roi catholique. En Bretagne, bien des membres du Parlement de Nantes souhaitèrent que le duc acceptât les conditions très belles et très avantageuses que lui offrait le roi. Mercoeur resta toujours aussi irrĂ©ductible, malgrĂ© la mĂ©diation de sa sĹ“ur, la reine douairière" (Louise de VaudĂ©mont, veuve d'Henri III) (AndrĂ© Davy, Philippe-Emmanuel de Lorraine: duc de MercĹ“ur, prince du Saint-Empire, ligueur de Bretagne et pourfendeur d'ottomans, ou, quand l'Europe s'ensanglanta, 2006 - books.google.fr).

 

Des pourparlers avaient eu lieu en 1594 Ă  Ancenis, Ă  40 km de Vertou oĂą se trouve la forĂŞt de Touffou.

 

Mercœur se jouait aussi bien de sa sœur, donc de Henri IV, que des Espagnols : en feignant de négocier il voulait arracher à ces derniers des secours supplémentaires. En même temps il promettait au roi d'Espagne de ne pas conclure d'accord séparé (20 novembre 1594) et il renouvela ce serment le 30 juin 1595 (Jacqueline Boucher, Deux épouses et reines à la fin du XVIe siècle: Louise de Lorraine et Marguerite de France, 1995 - books.google.fr).

 

Une longue tradition historiographique crédite en effet Mercœur d'un projet ambitieux en Bretagne. Arguant des droits de Marie de Luxembourg, héritière de la maison de Penthièvre, Mercœur aurait voulu restaurer, à son profit et à celui de son épouse, un duché de Bretagne indépendant (Emmanuel Buron, Bruno Méniel, Le duc de Mercoeur, 1558-1602: les armes et les lettres, 2009 - books.google.fr).

 

Libéré de la menace de la Ligue vaincue partout ailleurs en France, les quelques troupes espagnoles encore présentes en Bretagne ne pesant plus guère, Henri IV marcha en personne contre Mercœur qui dut venir lui faire sa soumission à Angers le 20 mars 1598 en échange des fiançailles de sa fille et héritière Françoise de Mercœur (6 ans) avec César de Bourbon (4 ans), bâtard qu'Henri IV avait eu de Gabrielle d’Estrées. Mercœur renonçait à gouverner la Bretagne, la quittait, mais obtenait la somme exorbitante de 4 293 350 livres et gardait le douaire des Penthièvre avec les villes de Guingamp, Moncontour, Lamballe et l'île de Bréhat1 Tout ça passerait à terme en héritage à César. Pour sceller cette reddition, Henri IV choisit la capitale bretonne d'où régnait Mercoeur pour signer le fameux édit de Nantes le 13 avril 1598 (fr.wikipedia.org - Philippe-Emmanuel de Lorraine).

 

Avec son frère, Henri, comte de Chaligny, le duc de Mercœur entra alors au service de son suzerain l’empereur Rodolphe II, qui lui offrit, avec l’accord du roi de France, la charge de lieutenant-général des armées impériales en Hongrie pour combattre les Turcs. Le duc de Mercœur mourut de fièvre maligne (ou « pourprée ») le 19 février 1602, à Nuremberg, à l’âge de 43 ans (fr.wikipedia.org - Philippe-Emmanuel de Lorraine).

 

Martin Fumée qualifie Monsieur de Mercoeur de "fort rusé et prudent" (Martin Fumée, Histoire générale des troubles de Hongrie et Transilvanie, 1608 - books.google.fr).

 

Chasteigner et Mercœur

 

Louis Chasteigner, seigneur d'Abain et de la Roche-Posay servit dans l'armée royale avec sa compagnie. [...] En 1585, le duc de Mercœur, qui avait le gouvernement de Bretagne, fut celui qui commença les hostilités en Poitou ; il y entra à la tête de deux mille hommes de troupes de la ligue. (Antoine-René-Hyacinthe Thibaudeau, Histoire du Poitou, Tome III, 1840 - books.google.fr).

 

En 1592, Le vicomte de la Guerche et les Espagnols de Mercœur furent battus par d'Abin, baron de la Roche-Posay, que soutint du Préau, gouverneur de Châtellerault, dans une bataille située entre Chitré et Cenon  au passage de la Vienne (Victor Bénigne Flour de Saint-Genis, Inventaire des Archives Municipales de Chatellerault: Antérieures a 1790 ; Departement de la Vienne, 1877 - books.google.fr).

 

Un vertueux prélat à Montlhéry

 

Alexandre de Médicis avait pris le titre de cardinal de Florence pour ne pas être confondu avec son cousin Ferdinand qui était encore désigné sous le nom de cardinal de Médicis, avant de succéder à son frère aîné en qualité de grand-duc de Toscane. Le choix du pape Clément VIII est des plus heureux, car le légat est une personnalité aussi estimable qu'attachante. Sa très haute valeur morale et spirituelle convient parfaitement à l'importante mission que lui a confiée le souverain pontife. Alexandre de Médicis joint à son irréprochable intégrité et à la sincérité de sa foi une solide expérience des affaires et une bonté naturelle qui lui seront précieuses [...] Il a en outre l'avantage d'avoir toujours montré des sentiments francophiles et bienveillants à l'égard d'Henri IV. Les deux hommes seront conquis l'un par l'autre. La légation du cardinal de Florence aura des conséquences exceptionnelles sur le renouveau catholique en France : outre la régularisation canonique de nombreux clercs, la nomination de plus deux mille curés de paroisse soigneusement choisis va réveiller la piété populaire et améliorer sensiblement la qualité du catholicisme en France. En plus de sa mission strictement religieuse, le légat est également chargé de contribuer à la réconciliation entre la France et l'Espagne, et d'arranger la situation matrimoniale d'Henri IV. Ce dernier point, on s'en doute, fait trembler le clan d'Estrées. Pourtant, le roi lui accorde de nouvelles faveurs, à la veille de son départ pour Montlhéry, où il doit accueillir Alexandre de Médicis.

 

Pour ne pas inquiéter longtemps sa bien-aimée, le roi veut que cet aller et retour entre Montceaux et Montlhéry se déroule le plus rapidement possible. (Inès Murat, Gabrielle d'Estrées, 2014 - books.google.fr, Maxime Cormier, Le mariage d'Henri IV et de Marie de Médicis vu par Clément VIII et ses agents, Dix-septième siècle 2012/3 (n° 256) - www.cairn.info).

 

Mercœur/Mercure/hermitage

 

Le mot "hermitage" commence comme Hermès, le Mercure grec.

 

Le mot erm (adjectif ou substantif) désigne en occitan simplement une terre non cultivée qui pouvait être pacagée. Presque toujours, erm est opposé à vestit ou à conders, c'est-a-dire a la terre mise en culture : cela apparaît même comme une clause de style. Par exemple, Bernard de Montorsier donne une terre avec tous ses droits sio ome e femenas sio erm e vestit. Qu'elles fussent libres ou réservées, ces terres étaient comme on l'a vu, fréquemment associées dans les textes aux forêts (Antoine-Régis Carcenac, Les Templiers du Larzac: la commanderie du temple de Sainte-Eulalie de Larzac, 1994 - books.google.fr).

 

L'essart est une terre défrichée sur la forêt. L'erm, qui vient du latin "eremus" (désert), peut être une terre à défricher ou retournée à la friche (Daniel Martin, L'identité de l'Auvergne: mythe ou réalité historique : essai sur une histoire de l'Auvergne des origines à nos jours, 2002 - books.google.fr).

 

On sait que la France est traversée par la ligne qui sépare les parlers d'oïl des dialectes occitans : le sentiment de dépaysement que l'idiome incompréhensible du Limousin produit sur Jean de la Fontaine au cours de son séjour dans cette province fut sans doute partagé par nombre d'autres septentrionaux en voyage dans le Midi. "Passé Chavigni (Chauvigny), l'on ne parle quasi plus français" (Jean de la Fontaine, Relation d'un voyage de Paris en Limousin, lettre à Madame de la Fontaine, 19 septembre 1663, dans Œuvres complètes, II, Paris, Gallimard, La Pléiade) (Annales de Bretagne et des pays l'ouest (Anjou, Maine, Touraine), Volume 113 - books.google.fr).

 

Le château de Touffou dans la commune de Bonnes se trouve tout près de Chauvigny.

 

En référence à la traversée du désert de Moïse (et l’espoir de la terre promise), on désigne par désert la clandestinité des protestants restés en France pendant les persécutions religieuses, entre la révocation de l’édit de Nantes (1685) et l’édit de tolérance de Versailles (1787)  (fr.wikipedia.org - Désert (protestantisme)).

 

La ville de Chauvigny, en Poitou, était une de celles on l'exercice de la religion prétendue réformée avait été conservé par un des articles secrets de l'édit de Nantes; les protestans avaient obtenu cet article, en cachant que le seigneur de cette ville était ecclésiastique. M. Châteigner de la Roche-Posay, évoque de Poitiers, et, en cette qualité, seigneur de Chauvigny, obtint un arrêt du conseil contradictoire avec Hector Audoyer, ministre, qui lui fit défense , et aux habitans de la religion prétendue réformée, d'en faire aucun exercice à Chauvigny et à Saint-Savin; le temple fut, en conséquence, fermé; mais après la mort de M. de la Roche-Posay, les protestans de Chauvigny firent des tentatives pour le rétablir (Thibaudeau, Histoire du Poitou continuée par M. de Sainte Hermine, Tome III, 1840 - books.google.fr).

 

Mythologie

 

"ruse inventée"

 

Sur le plan du vocabulaire, métis désigne, comme nom commun, une forme particulière d'intelligence, une prudence avisée; comme nom propre, une divinité féminine, fille d'Océan. La déesse Métis, personnage qu'on pourrait croire assez falot, semble confinée dans les rôles de comparse. Première épouse de Zeus, à peine se trouvet-elle grosse d'Athéna qu'elle est avalée par son mari. La reléguant dans les profondeurs de son ventre, le roi des dieux met fin brutalement à sa carrière mythologique. Cependant dans les théogonies attribuées à Orphée, Métis figure au premier plan et apparaît, à l'origine du monde, comme une grande divinité primordiale. [...]

 

De l'étude d'Henri Jeanmaire sur La naissance d'Athéna et la royauté magique de Zeus (1956), on peut retenir une double conclusion. En premier lieu, la capacité intelligente que désigne métis s'exerce sur des plans très divers, mais où toujours l'accent est mis sur l'efficacité pratique, la recherche du succès dans un domaine de l'action : multiples savoir-faire utiles à la vie, maîtrise de l'artisan dans son métier, tours magiques, usage des philtres et des herbes, ruses de guerre, tromperies, feintes, débrouillardises en tous genres. En second lieu, le terme mètis se trouve associé à toute une série de mots dontl'ensemble forme un champ sémantique assez vaste, bien délimité et structuré. Il nous suffira de signaler quelques-uns des termes les plus importants que nous trouvons associés à mîtis : dàlos et mitis. (Od., III, 119-122); dolômètis (Il., I, 540; Od., I, 300; III, 198)... (Marcel Détienne, Jean-Pierre Vernant, Les ruses de l'intelligence, La mètis des Grecs, 1974).

 

Athéna née de la tête de Zeus, qui avait avalé Métis, "l'Intelligence rusée", est la déesse douée de ruse et Ulysse est le héros rusé par excellence (Monique Bile, Les valeurs religieuses dans l'Odyssée : l'exemple d'Athéna, Aspects du classicisme et de la spiritualité: mélanges en l'honneur de Jacques Hennequin, 1996 - books.google.fr).

 

On remarquera que le grec "dolos" (ruse) est synonyme du polysémique "sophisma" : habileté, invention, artifice, ruse, sophisme  (michel.nostradamus.free.fr - Lucien de Luca, La forêt du Touphon & le duc d'Etampes : thaumaturgia optica).

 

Le Musée Minerve est un musée archéologique situé dans la commune d'Yzeures-sur-Creuse, commune voisine de La Roche-Posay située à l’extrême sud du département d'Indre-et-Loire, et qui expose des vestiges gallo-romains datant de la fin du IIe siècle ou début du IIIe siècle après Jésus-Christ.

 

En 1895, l'ancienne église médiévale du XIIe siècle, devenue trop vétuste, est démolie pour laisser la place à un nouvel édifice. En creusant les fondations de la nouvelle église, sont mis au jour environ 80 blocs sculptés de grandes dimensions. Ils étaient disposés de façon à servir de fondations à un monument antérieur à l'église médiévale. Les fondations représentaient tout ce qui subsistait de l'église fondée par saint Eustoche au milieu du Ve siècle.

 

Une dédicace à Minerve est présente dans le musée. Elle se compose de plusieurs plaques de calcaire et mesure 2,25 m de longueur sur un 1,20 m de hauteur. Elle n'a pas été entièrement retrouvée, et il manque une partie des plaquess inférieures. On y lit l'inscription suivante : «NVMINIBVS AUGVSTORVM ET DEAE MINERVAE. PETRON[ius ... ]MILLI FILI(us) [ae]DEM CVM S[uis ornamentis] QUAM PATER F[ieri promis]ERAT D(e) S(ua pecunia) P(onendam) C(urauit)» (fr.wikipedia.org - Musée Minerve).

 

On a vu que Charles de Sainte Marthe compare la première duchesse d'Etampes, Anne de Pisseleu, maîtresse de François Ier, à trois déesses dont Minerve.

 

Typhon/Touphon

 

L'hymne homérique rapporte que Junon, irritée de la naissance de Minerve, enfanta Typhon sans le concours de son époux [cf. quatrain I, 80] (Eduard Adolf Jacobi, Dictionnaire mythologique universel, traduit par Thalès Bernard, 1846 - books.google.fr).

 

La ressemblance Touphon et de Typhon apparaît sachant que l'y est un upsilon.

 

Dans les innombrables versions post-hésiodiques du mythe (Apollodore, Bibliothèque ; Ovide, Métamorphoses, V ; Nonnos, Dionysiaques, III, etc.), probablement influencées par la légende égyptienne d'Osiris, d'Horus et de Seth, le combat de Typhon contre Zeus fait l'objet d'un récit plus détaillé : Typhon grandit en l'espace d'une journée, sa tête finit par atteindre le Ciel et sa vue déclenche une peur panique dans l'Olympe, aussitôt déserté de ses trente mille habitants divins qui, pour lui échapper, se métamorphosent en oiseaux, tandis que Typhon menace pêle-mêle Zeus de l'enchaîner ainsi que Poséidon dans le Tartare, d'épouser Héra, de libérer les Titans, de leur donner les déesses comme épouses ou comme servantes et de faire des jeunes dieux ses propres valets.

 

Les Olympiens les plus puissants, donc les plus menacés, partent alors se cacher dans le désert égyptien, où ils revêtent provisoirement l'apparence d'inoffensifs animaux. Athéna seule restant stoïquement aux côtés de son père Zeus. Armé de la faucille dentelée qui avait permis jadis à Cronos de castrer son père Ouranos, Zeus défie Typhon en combat singulier, mais le monstre réussit à le désarmer et à lui sectionner les tendons des bras et des chevilles à l'aide de la faucille, avant de transporter Zeus inerte dans sa caverne et d'en confier la garde au dragon femelle Delphyné.

 

Un allié de dernière minute (selon les traditions, Hermès, Pan, Égipan ou Cadmos, que Zeus récompense plus tard en lui donnant pour épouse la déesse Harmonie) parvient néanmoins à endormir Delphyné et à se faire remettre par la ruse la dépouille et les tendons de Zeus. Ce dernier, sitôt « recousu », s'empare de sa foudre et se lance à la poursuite de Typhon, que les Moires ont entretemps dupé en lui faisant manger des fruits éphémères supposés lui conférer l'immortalité mais destinés en fait à l'affaiblir. Typhon foudroyé alors même où il atteignait la Sicile, est alors enseveli sous l'Etna ou il « rejoint » un autre ennemi de Zeus presque aussi dangereux que lui, le Géant Encelade. (Références mentionnées op.cit., les récits différant sensiblement d'une version à l'autre.) (fr.wikipedia.org - Typhon (mythologie)).

 

Dans le dixième livre d'Amadis de Gaule, la reine Zahara aborde avec ses deux enfants une île désertifiée :

 

Ceste malace ilz coururent deux iours entiers, au bout desquelz la tormente ieta la nef des Princes contre vne petite Isle (pauure & infortuné abordement) meigre & desolée, verdure fennee, le fueiliage sec au perrerre, les arbres couchez, froissez & brisez côme si Typhon pat son exhaiation en eust renuersé la racine (Le Dixieme Livre d'Amadis de Gaule Tome 10, Francois Didier, 1577 - books.google.fr).

 

Le typhon, ouragan asiatique, trouve son nom depuis le chinois et l'arabe par l'anglais typhoon (1588) mais désigne déjà, sous la forme typhone, un orage violent chez Rabelais (Marie Treps, Les Mots voyageurs. Petite histoire du français venu d'ailleurs, 2013 - books.google.fr).

 

Le poète Ronsard, appartenant au parti catholique, évoquait en 1562, dans ses Discours des misères de ce temps, «le cruel orage [qui] menace les Français d'un si piteux naufrage», les désastres de cette «histoire monstrueuse» où le pays est devenu le bourreau de soi-même, ce qui ne l'empêchait pas de polémiquer violemment et partialement contre les protestants (Roselyne Rey, Histoire de la douleur, 2017 - books.google.fr).

 

Il y eut le 9 juillet 1598, selon les archives du château de Maugué, un grand orage en Poitou, à Marnay où les noyers et les arbres fruitiers furent rompus et arrachés, et à Poitiers, où le vent, accompagné d'un son étrange, renversa des forêts, l'église Sainte Radegonde et le palais furent découverts, le clocher de Saint Grégoire tombé (Jacques Pineau, Mystères de leur histoire: Lusignan, Vivonne, Couhé, Château-Larcher, 1977 - books.google.fr).

 

Le 18 mars 1729, Pierre Constant et René-Remy Filleau, avocats du roi, et Mathieu Degennes, procureur du roi au présidial, délivrèrent à ces derniers un certificat portant qu'il existait dansl'enceinte du palais une chapelle sur la porte de laquelle était une table de marbre avec une inscription constatant qu'en l'an 1606 , sous le règne et par la libéralité du roi Henri IV, cette chapelle, qui avait été ruinée par les orages pendant l'année 1598, fut rétablie de fond en comble (M. Rédet, Mémoire sur le classement des titres de l'abbaye Saint Hilaire de la Celle, Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, 1841 - books.google.fr).

 

Persuasion

 

Henri-Louis de Chasteigner, baron de la Roche-Posay, né à Tivoli en 1577, évêque de Poitiers en 1611. Il assista, en 1617, à l'Assemblée des notables, à Rouen; il combattit par la persuasion les dissidences religieuses de son temps. Le trop célèbre procès d'Urbain Grandier se déroula sous son épiscopat (M. Blanchetière,; Notice sur La Roche Posay, Bulletin monumental, Volume 25, 1859 - books.google.fr).

 

"hermitage" peut donc induire Hermès :

 

Mercure représente la persuasion, l'art d'obtenir la faveur du public (Ernesta Caldarini, La monomachie de David et de Goliath: ensemble plusieurs autres œuvres poétiques de Joachim Du Bellay, 1981 - books.google.fr).

 

Interprétation du mythe

 

L'interprétation allégorique a du moins cet avantage sur la méthode historique, qu'elle peut donner lieu à des peintures assez piquantes, quand elle est maniée par un esprit ingénieux. Francis Bacon a composé un petit Traité sur la sagesse des anciens (1609), où il explique comment le mythe de Typhon, tel qu'il est dans Homère et Hésiode, nous représente les révolutions politiques des empires. On se rappelle que Junon, irritée de la façon dont Jupiter avait donné naissance à Minerve, enfanta Typhon sans son secours. Les rois, dit le chancelier anglais, sont en quelque sorte unis à leurs peuples par le lien du mariage, comme Jupiter à Junon : quand ils veulent attirer tout le pouvoir à eux et tout faire d'eux-mêmes, sans s'aider ni du sénat, ni des différents ordres du royaume, une sourde agitation se répand dans l'aristocratie et le peuple, qui veulent à leur tour montrer ce qu'ils sont capables de faire. L'enfantement de Typhon est l'emblème de la fermentation qui gagne l'Etat tout entier, et qui, quand elle a atteint son comble, éclate en sédition ouverte. Les cent têtes du monstre, les gueules enflammées, les ceintures de serpents, les serres d'aigle, le corps couvert de plumes, représentent les divisions des partis, les incendies, les pestes, les massacres, les fausses rumeurs; pendant quelque temps la monarchie énervée, c'est-à-dire sans armée et sans finances, va chercher un refuge dans les provinces. C'est ce que la fable a figuré parla mutilation et la fuite de Jupiter. Mais bientôt, par le secours de Mercure, c'est à savoir par la prudence de sa conduite et l'habileté de ses discours, la royauté reprend des forces, se prépare à la lutte, frappe enfin la rébellion et l'écrase (Michel Bréal, Mélanges de mythologie et de linguistique, 1877 - books.google.fr).

 

"donra exemple" : de vertu ?

 

Avec le Vertou de la forêt bretonne de Touffou, et le Vertus de la dame soeur d'Anne de Pisseleu duchesse d'Etampes, s'annonce la vertu, "disposition ferme, constante de l’âme, qui porte à faire le bien et à fuir le mal".

 

Vertus est une ancienne commune française située dans le département de la Marne et la région Grand Est. Le comté de Vertus fut créé par Jean le Bon en 1360, pour l'intégrer dans la dot de sa fille Isabelle de France. La prisée du comté fut faite en 1366. À la fin du XVe siècle, le comté de Vertus passera à une branche bâtarde des ducs de Bretagne. Marguerite d’Orléans (1406-1466) en est fieffée et mariée à Richard de Bretagne (1395-1438), comte d'Étampes, de Benon et de Mantes. Elle le transmet à son fils François II de Bretagne (1435-1488), comte titulaire d'Étampes, puis duc de Bretagne, comte de Richemont et de Vertus. Charles VII le donne à Richard de Bretagne en récompense de services rendus. Ce dernier et son fils n'ont que le titre de ce comté d'Étampes qui reste en réalité en possession des Bourguignons jusqu'en 1478 (fr.wikipedia.org - Vertus, fr.wikipedia.org - Liste des vicomtes, comtes puis ducs d'Etampes).

 

Les lettres et les guerres - ces deux courants majeurs du règne de François Ier se reflètent dans les comparaisons du roi avec Hercule, comparaisons qui ne sont d'ailleurs pas trop nombreuses. Il convient aussi de passer sous silence celles qui ne confèrent à Hercule aucun relief particulier, où le «puissant Herculès» n'apparaît que dans de longues énumérations qui vont d'Hector à Constantin, et de Salomon aux Macchabées. Le père des lettres, c'est le ...preux Hercule de France / Qui tua le monstre ignorance. Plus de succès que la comparaison avec Hercule, prototype de l'exterminateur des monstres, connaît celle avec Hercule choisissant le savoir, ce qui est une transposition du thème de l'Hercule à la croisée des chemins. Le choix n'est pas à faire entre Vice et Vertu, mais entre Vénus et Minerve — allusion pertinente au roi, protecteur des lettres.

 

C'est le Phoenix, de l'aige florissant,

C'est de la France un Herculès puissant,

Qui de Pallas ensuyvant la prudence,

A tresbien sceu faire la différence

Des deux sentiers de nostre vie humaine...

 

Le choix entre Vénus et Minerve est longuement développé par Jean Bouchet, dans ses Triomphes du [...] Roy de France, François premier de ce nom Ce récit prolixe, magnifiquement imprimé, tente vainement d'égaler la Divine Comédie  (Marc René Jung, Hercule dans la littérature française du 16e siècle, 1966 - books.google.fr).

 

Lors des quêtes chevaleresques, un carrefour à deux ou trois voies s'ouvre devant un (ou plusieurs) chevaliers. C'est le cas dans le Chevalier de la Charrette où le «pont sous l'eau» (que choisira Gauvain) s'oppose au s'oppose au «pont de l'épée», voie périlleuse suivie par Lancelot pour accéder au royaume de Gorre. Le carrefour imposant un choix particulier de direction à un héros prédestiné est un thème d'origine mythique. Le thème rejoint une polarité droite /gauche bien connue dans l'univers homérique et pythagoricien. L'épisode dit du «choix d'Hercule» est rapporté par Xénophon (Mémorables, II, 1) qui transmet un texte perdu du philosophe Prodicos de Céos : la tradition est reprise plusieurs fois par Cicéron (De officiis, I, 32 en particulier). Hercule doit choisir entre deux routes. L'une est la voie facile que lui présente Volupté mais elle conduit à la déchéance ; l'autre est la voie difficile que lui offre Vertu mais elle mène vers la gloire. Le thème connaît dès l'Antiquité une moralisation philosophique (l'Y pythagoricien et les deux voies de l'existence : vice et vertu) puis, au Moyen Âge, une réinterprétation chrétienne (avec les récits de voyage dans l'au-delà pour la voie de l'enfer et celle du paradis). Avant ces moralisations toutefois, les chemins renvoyaient à une géographie sacrée (dans la Vision de Drythelm, rapportée par Bède le Vénérable, un chemin est orienté vers le lever du soleil au solstice d'été et l'autre vers le lever du soleil au solstice d'hiver). Dans le Chevalier de la Charrette, le pont sous l'eau est également orienté est-ouest, si l'on considère que Gauvain (de naissance solaire) suit le trajet du soleil «sous les eaux» ; quant au pont de l'épée, il indique la direction du nord (il est une Hyperborée celtique) (Philippe Walter, Dictionnaire de mythologie arthurienne, 2015 - books.google.fr).

 

Dans l'apologue de Prodicos rapporté par Xénophon (Mémorables), Héraclès, à la croisée des chemins, entend la Vertu lui faire l'éloge du ponos : «De toutes les choses bonnes et belles, les dieux n'en donnent aucune aux hommes sans effort ni peine» (Marie-Odile Goulet-Cazé, L'ascèse cynique: un commentaire de Diogène Laërce VI 70-71, 1986 - books.google.fr).

 

Xénophon (Economique) ne néglige pas l'aspect de ponos que peut avoir l'agriculture, en sus de son agrément, pour l'inscrire dans l'amour de l'action et de l'effort qui caractérise l'authentique aristocrate, selon l'ancienne idéologie homérique. [...] Xénophon témoigne de l'importance que peut prendre l'agriculture dans une Attique dont de nombreux champs, autrefois plantés, sont en friche ou cultivés de façon peu rentable, et demandent, pour être pleinement mis en valeur, de gros investissements, principalement en travail servile (Alain Fouchard, L'éloge de l'agricultre et des agriculteurs en Grèce au IVe siècle avant J.C., Mélanges de Pierre Lévêque, 1989 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Avec la date pivot de 1596 (Alexandre de Médicis à Montlhéry), le report de 2168 se place en 1024.

 

Leotheric ou Lehery

 

Héry est une commune française située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne-Franche-Comté, dans la région naturelle de Champagne humide (fr.wikipedia.org - Héry (Yonne)).

 

A la suite d'une lutte qui ne dura pas moins de douze années, après les succès du Roi, un sentiment de lassitude prévalut. Les plus considérables parmi la noblesse déjà avaient voulu rentrer en grâce auprès du Souverain. Le besoin de transiger se manifestait. « On demanda à s'accorder, dit l'abbé Lebeuf, et le Roi Robert s'en rapporta là dessus à tout ce que Hugues de Challon trouverait convenable. » C'est alors que l'évéque d'Auxerre jugea à propos de faire tenir des assemblées dans différents lieux, alin de traiter de la paix. Elles furent composées d'évèques, de la noblesse et des membres du Tiers-Etat. Ces assemblées eurent un caractère imposant et une grande solennité. Le concours des personnes qui s'y trouvèrent appelées fut considérable. On eut soin d'apporter de tous les pays les châsses des saints. Il serait superflu d'énumérer le nombre de celles qui y figurèrent. L'abbé Lebeuf fait observer, avec une naïve sincérité, «que si la présence de tant de corps saints n'influait pas sur le succès des traités de paix, elle procurait au moins la guérison des malades.» Eh bien ! l'une de ces réunions mémorables, formées à la voix de Hugues de Challon, fut précisément celle qui se tint, en 1015 [ou 1024 : voir plus bas], à Héry, terre de l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre. Le Roi Robert y assista avec quantité de Prélats et de Seigneurs. Ce fut Leotheric, archevêque de Sens, qui présida le concile. Gosselin, archevêque de Bourges, est cité parmi les membres du clergé les plus notables convoqués à Héry : Landry, comte d'Auxerre, s'y faisait remarquer au milieu des nobles les plus considérables qui se trouvèrent à cette imposante réunion. Enfin, cette assemblée eut une telle célébrité, un tel éclat, dit le grave historien où nous puisons ces faits, que Clarius, moine de Sens, dans le siècle suivant, l'appelle magnus concentus (Claude-Etienne Chaillou Des Barres, L'abbaye de Pontigny, 1844 - books.google.fr).

 

Un Leotheric s'appelle aussi dans une charte de 991 concernant l'abbaye Saint Pierre de Melun, Lehery (SĂ©bastien Roulliard, Histoire de Melun, 1628 - books.google.fr).

 

Montlhéry est attesté sous les formes Mons Ætricus en 768, Aetricus mons et Aeterico monte en 798, de monte Leterico vers 1061, Mons Lethericus en 114621,22, Mons Lehericus puis Mons Leodoricus, Mont le Hery en 1465, Mont-l'Hery en 1782. Il s'agit d'un type toponymique médiéval composé du nom commun mont et du nom de personne germanique Leotheric/Leoderic (autrement Liuderich, forme du vieux haut allemand) (fr.wikipedia.org - Montlhéry).

 

Le Mont-Saint-Sulpice, Hauterive, Chichy, Ormoy et Cheny, situés en deçà du Serain, devinrent donc sur ce point et restèrent jusqu'à la fin les paroisses extrêmes du diocèse de Sens, relevant du doyenné de Saint-Florentin. Leur constante soumission à l'archevêque de Sens n'est démentie par aucun monument dans la suite des siècles. [...] La maison d'Estampes, divisée en deux branches, a été féconde en hommes illustres. Elle est originaire du Berry. Robert d'Estampes Ier de ce nom, sieur de Sallebris et des Roches, vivait en 1404, et fut élevé auprès de Jean de France, duc de Berry, qui l'honora de sa bienveillance, le fit son conseiller et le nomma un des exécuteurs de son testament en 1416. Il épousa Jacquette Rolland, dont il eut cinq fils : trois furent évéques et les deux autres donnèrent naissance aux deux branches de cette noble lignée : Jean d'Estampes, sieur des Roches, aux Laferté-Nabert, et Robert d'Estampes IIe du nom, sieur de Sallebris, aux Laferté-Imbault dont il est ici question. Robert II fut conseiller et chambellan du roi Charles VII, maréchal et sénéchal du Bourbonnais, épousa en 1438 Marguerite de Bauvilliers, suivit le roi à la conquête de la Normandie ét mourut vers l'an 1453. Robert II, son fils, aussi maréchal et sénéchal du Bourbonnais, épousa Louise Levraultet mourut vers l'an 1497, laissant entre autres enfants Jean d'Estampes, qui continue la branche aînée des Lafei téImbault. Ce fut ce dernier qui se maria en secondes noces avec Marie du Lac, veuve d'Edme le Rotier, et comme l'un avait un fils et l'autre une fille du premier lit, ils les marièrent ensemble en 1525, en sorte que le père et le fils épousèrent la mère et la fille. Louis d'Estampes, par son alliance avec Edmée le Rotier, ajouta donc à ses autres titres celui de seigneur du Mont, Villefargeau, Bouilly, etc. Le site du Mont Saint-Sulpice lui plut singulièrement, et, si je ne me trompe, on doit lui attribuer la construction du chœur de l'église et de l'ancien château. Les archives de la fabrique relatent une sentence arbitrale de 1543, rendue par messire Louis d'Estampes, chevalier, baron de la Ferté-Imbault, seigneur du Mont, et Me Louis Moulurât, prêtre, vicaire dudit lieu, arbitres et amiables compositeurs, en faveur de noble messire Francisque de Vicmarat, conseiller et médecin du roi et de la reine , curé de l'église du Mont-Saint-Sulpice. Cette même année, il fit acte de foi et hommage à Mgr de Lorraine, abbé de Saint-Germain , sur la châsse de M. Saint-Maurice, des terres qu'il tenait en fief de ladite abbaye, à cause de damoiselle Edmée de Rotier, sa femme. On possède encore une transaction du 1er mai 1543, intervenue entre lui et les religieux, abbé et couvent de Pontigny, touchant les droits que réclamaient les manans et habitants de Bouilly sur la forêt de Pontigny, appelée alors le bois de Contest. Un bail de 1554, où il figure, prouve qu'il vivait encore à cette époque. Après la mort d'Edmée le Rotier, il convola à de secondes noces avec Françoise de Boucard, fille de Pierre, sieur de Blancafort. De sa première femme, il eut deux filles et Claude (Abbé Cornat, Notice religieuse, historique, archéologique et statistique sur le Mont-Saint-Sulpice, 1849 - books.google.fr).

 

La paix de dieu

 

Après les réunions du Puy (975/94), de Charroux (v. 989) et d'Anse (994), le premier concile de paix réuni en Bourgogne fut tenu entre 1019 et 1021 à Verdun-sur-le-Doubs, à l'instigation de l'évêque Hugues Ier d'Auxerre. [...] La dimension de l'événement n'a pas échappé aux contemporains. [...] De nombreuses assemblées furent tenues dans les années suivantes afin de répéter et d'étendre ces engagements. Au début de l'année 1024, l'archevêque Léothéric de Sens, métropolitain de l'évêque d'Auxerre, assembla « un grand conventus dans le pays d'Auxerre, dans le domaine d'IIéry ; de précieuses reliques de tous les saints martyrs, des confesseurs et de toutes les vierges furent apportées de partout, dans leurs châsses (...). Le roi Robert était là, ainsi que Gauslin, archevêque de Bourges, et d'autres évêques et abbés, et un peuple innombrable. On fit beaucoup pour l'utilité des églises.» (Martine Chauney, Deux évêques bourguignons de l'an mil : Brunon de Langres et Hugues Ier d'Auxerre. In: Cahiers de civilisation médiévale, 21e année (n°84), Octobre-décembre 1978 - www.persee.fr).

 

Hérétique

 

La première duchesse d'Etampes, Anne de Pisseleu, se convertit au protestantisme après son exil de la cour à la mort de François Ier.

 

Le théologien calviniste Basnage, (1653 - 1723) dans son Histoire de la religion des Eglises réformées (1690), recherche d'abord l'origine et les premiers progrès des Albigeois pendant le onzième siècle. Il montre en France des partis différents, qui, sur plusieurs points du royaume, se soulèvent contre l'Eglise romaine, la combattent et commencent à former des sociétés séparées, afin de me point participer à l'erreur. Ainsi, certaines personnes pieuses, dont Fulbert, évêque de Chartres, parle dans une de ses lettres pour les combattre, qui se groupaient autour de Leutheric, archevêque de Sens, et s'appuyaient de son exemple et de ses paroles, pour rejeter la présence réelle. Ainsi encore, les théologiens d'Orléans qui avaient reçu leur doctrine d'un chanoine nommé Théodat, et qui, après avoir fait de nombreux disciples, furent condamnés par un Concile et par le roi Robert, et brûlés vifs en l'année 1019. Basnage signale une autre de ces sociétés séparées du saint-siége, dont nous n'avons appris l'existence que par les actes du synode d'Arras, assemblé, en 1025, pour faire le procès de gens qui faisaient profession de suivre la doctrine des apôtres pour lesquels seuls ils avaient de la vénération. Les disciples de Bérenger, en se répandant quelque temps après, par toute la France, sans jamais abandonner ses sentiments, contribuèrent à donner beaucoup plus d'importance à la séparation (Le Semeur, Volume 9, 1840 - books.google.fr, Jacques Basnage de Beauval, Histoire De La Religion Des Églises Reformées : Dans laquelle on voit la Succession de leur Église, Tome 1, 1690 - books.google.fr).

 

C'est le cardinal Baronius qui assure que Leotheric avait frayé le chemin à Bérenger, à l'année 1004 de ses Annales ecclésiastiques (Annales ecclesiastici), composées de 1588 à 1593 et qui embrassent toute l'histoire du christianisme depuis les premiers temps jusqu'en 1198 (Bibliothèque universelle et historique, Volume 16, 1690 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Cesare Baronio).

 

Ronsard mourut dans la chambre de Bérenger au prieuré Saint Côme (Adrien Baillet, Jugemens des Savants, Tome IV, 1725 - books.google.fr).

 

Pierre Damien (1007-1072), est le type même du nouveau théologien logicien. Analyste de la toute puissance divine, il essaie d'expliquer pourquoi, par exemple, "Dieu ne peut rendre vierge, une fille qui ne l'est plus". Pour cela, il énonce, selon M. De Libera, l'idée de la loi naturelle présentée comme universelle, qui, liée aux principes aristotéliciens de non-contradiction et de bivalence, pose l'impossibilité que ce qui est ne soit pas". La loi naturelle est voulue par Dieu, ce qui sauve sa toute puissance. Elève de Fulbert de Chartres, "Berengar entame l'irrésistible mouvement de logicisation de la théologie, qui, tournant court à Byzance, finira par triompher entièrement dans l'Occident latin, lui conférant une identité propre et le dotant de l'instrument qui pour trois siècles au moins, assurera la continuité de son expansion intellectuelle." Le travail logique de Berengar sur l'Eucharistie, qui lui vaudra des difficultés avec l'Eglise" (Yvan Blot, L'héritage d'Athéna ou Les racines grecques de l'Occident, 1996 - books.google.fr).

 

Quelle modification du réel l’acte d’énonciation des paroles eucharistiques fait-il advenir, alors même qu’aucune manifestation perceptible n’en est produite ? Dit autrement, que se passe-t-il exactement lorsque sont proférées les propositions «ceci est mon corps», «ceci est mon sang» ? Ce problème, intrinsèque au mystère eucharistique, constitue le nerf de la controverse du XIe siècle entre Bérenger de Tours et Lanfranc de Pavie. Il s’agit de rendre intelligible ce fait qu’après la consécration eucharistique nos sens perçoivent toujours du pain et du vin alors que la foi nous prescrit d’y voir la présence du Corps et du Sang du Christ. Or, ce qui engage d’emblée le philosophe et le théologien dans une telle controverse, c’est la sommation qui leur est faite de se positionner sur le statut du sensible. Dans cette querelle eucharistique se joue le problème de la consistance même du monde. Au sein de ce mystère en effet, ou bien nos yeux ne voient pas ce qui est, ou bien ils voient ce qu’il ne faudrait plus voir. Comment alors considérer tout ce qui tombe sous le regard, la main ou la dent ? L’enjeu est de taille : il en va du crédit que l’on peut légitimement accorder au sensible et à la sensibilité, c’est-à-dire à l’ensemble des réalités corporelles. La première posture consisterait, comme Descartes l’envisagera plus tard dans la Première Méditation métaphysique, à se méfier des sens et à pointer du doigt la possible cécité des yeux du corps. A contrario, la seconde mettrait en exergue la confiance qu’il faut accorder aux sens de façon générale, et dans l’appréhension du mystère eucharistique en particulier. On l’aura compris : les paroles christiques lors de la Cène interrogent donc de manière urgente le problème de la fiabilité de nos sensations. Sur qui ou sur quoi s’appuyer dans notre quête de vérité ? Ce que l’on a appelé «l’affaire Bérenger» fixe en réalité le problème de la consistance du perçu (Pascaline Turpin, Querelle eucharistique et épaisseur du sensible : Bérenger et Lanfranc, Revue des sciences philosophiques et théologiques 2011/2 (Tome 95) - www.cairn.info).

 

On peut parler de "ruse des sens".

 

Les biens de l'âme sont partie irrationnels, partie rationnels. Ceux irrationnels sont les ruses des sens et les passions qui en découlent. Aristippe conçut que le souverain bien résidait dans les deux. Mais, de notre côté, nous estimons que la félicité ne réside ni dans l'un ni dans l'autre. Ni dans les ruses des sens, d'une part parce qu'en cette matière nous sormnes dépassés par nombre de bêtes, et d'autre part parce que des sens aigus d'ordinaire nous heurtent autant qu'ils nous réjouissent. Ni dans les passions sensuelles, car l'ardeur les précède, le soupçon les accompagne, la pénitence les suit, et un seul et bref plaisir est acheté par de nombreuses et de longues souffrances (Marsilio Ficino, Lettres, traduit par Julie Reynaud, Sébastien Galland, 2010 - books.google.fr).

 

Logique

 

Pendant la deuxième moitié du XVIIe siècle, nous avons des cartésiens qui adoucissent les remarques les plus négatives de Descartes concernant la logique pour écrire des logiques cartésiennes qui ressemblent à la logique des écoles, des cartésiens pour qui la méthode de Descartes est simplement adjointe à la dernière partie de la logique traditionnelle et considérée seulement comme une partie de la section relative à l’analyse. En même temps, nous avons un philosophe scolastique (Louis de Lesclache, La philosophie divisée en cinq parties, 1648) réarrangeant l’ordre de la logique, supprimant les questions préliminaires et traditionnelles concernant le statut de la logique, et ajoutant une nouvelle section finale sur la méthode. La convergence entre les deux genres est remarquable (Roger Ariew, Descartes, les premiers cartésiens et la logique, Revue de métaphysique et de morale 2006/1 (n° 49) - www.cairn.info).

 

La Haye-Descartes, partie de René Descartes (1596-1650), se trouve à 25 km de la Roche-Posay.

L'auteur des premiers volumes d'Amadis de Gaule, Garci Rodriguez de Montalvo, est espagnol, mais ces volumes (1508), traduits en français par Nicolas Herberay des Essarts en 1540, eurent un succès tel qu'une succession de nouveaux volumes (difficile à quantifier ; Furetière dit 24) lui fut ajoutée. Vu ce succès en France, sans parler de l'expression «de Gaule» pour situer l'origine du héros, on peut parfaitement considérer cet ouvrage comme faisant partie de «nos» romans. C'est d'ailleurs ce que fait Richelet : « Nos plus-fameux Romans sont les Amadis & YAstrée ». Son retentissement considérable est associé, chez Guez de Balzac par exemple, au thème du palais enchanté : « Il y a une certaine douceur à ne rien faire, une certaine mollesse voluptueuse, de la nature de celles qui se trouvaient dans les Palais enchantés au siècle des Amadis». En outre, sauf erreur, ce roman est le seul dont nous ayons quelques raisons de penser que Descartes en a lu au moins une partie : « [J]e ne vous propose rien de plus difficile, lui écrit Huygens en 1637, qu'une page d'Amadis de Gaule, ou on m'a dit que vous soûliez jeter les yeux » (Tony James, Le songe et la raison: essai sur Descartes, 2010 - books.google.fr).

nostradamus-centuries@laposte.net