Typhon IX, 83 2164-2165 Sol vingt de Taurus si fort terre
trembler, Le grand théâtre remply ruinera, L'air ciel & terre obscurcir &
troubler, Lors l'infidelle Dieu & saincts voquera. Mont Taurus Le jeu de mot est
possible entre le nom de la montagne d'Isaurie/Cilicie Trachée, le Taurus, et
celui de l'animal (grec "tauros"; latin taurus). Typhon (ou Typhée), dans la mythologie
grecque, responsable du volcanisme, des tremblements de terre et des vents
violents, est le fils que la terre a enfanté avec le Tartare après que Zeus eût
chassé les Titans ou après la mort des Géants, tués par Zeus lors de la
Gigantomachie. Typhon est cilicien; Homère dit qu'il habite le pays des
Arimes, dont l'une des localisations
selon Strabon est une région proche de Séleucie; en tout cas, son antre est une
grotte dans le Taurus. [...] Dans la Notice des dignités (Or. V, 25),
l'emblème du bouclier des Felices Theodosiani Isauri qui appartenaient aux
scholes palatines représente sur fond de montagne une bête à cornes que les
commentateurs identifient au taureau symbolisant par jeu de mot le Taurus (Di
Dario 2005, 51) (Patricia
Gaillard-Seux, Portraits d'empereurs dans l'Histoire Auguste, L’historiographie
tardo-antique et la transmission des savoirs, 2015 - books.google.fr). Typhon Les stoĂŻques
tienent que l'esprit generatif et nutritif est Bacchus, et celuy qui bat et qui
divise est Hercules, celuy qui reçoit, Ammon, celuy qui penetre la terre et les
fruicts est Ceres et Proserpine, celuy qui passe Ă travers la mer est Neptune,
les autres meslans parmy les causes et raisons naturelles quelques unes triées
des mathematiques, mesmement de l'astrologie, estiment que Typhon soit le monde
du soleil, et Osiris celuy de la lune, pour ce que la lune a une lumiere
generative, multipliant l'humidité doulce et convenable à la generation des
animaux, et Ă la generation des plantes et des arbres : mais que le soleil
ayant une clarté de feu pur, eschauffe et desseche ce que la terre produit, et
ce qui verdoye et florit, tellement que par son embrasement il rend la plus
grande partie de la terre totalement deserte et inhabitable, et en plusieurs
lieux supplante la lune : et pourtant les AEgyptiens appellent tousjours
Typhon Seth, qui vault autant Ă dire, comme dominant et forceant, et content
que Hercules conjoinct avec le soleil, environne le monde, et Mercure avec la
lune : au moyen dequoy les oeuvres et effects de la lune ressemblent aux actes
qui se font par eloquence, et par sagesse : et ceulx du soleil Ă ceulx qui se
font Ă coups, par force et puissance, Et disent les stoĂŻques que le soleil
s'allume de la mer, et s'en nourrit, mais que les fontaines et les lacs envoyent
Ă la lune une doulce et delicate vapeur (De
Isis et d'Osiris, Oeuvres morales de Plutarque, traduites du grec par Amyot,
Avec des Notes et des Observations par mm. Brotier et Vauvilliers, 1802 -
books.google.fr). On retrouve Typhon aux quatrains IX, 84 - 2165-2166 et
IX, 87 - Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur - 2167-2168. L'âne représente
pour les Egyptiens le typhon du désert et, par suite, le dieu du mal. C'est
pour cela que, dans des représentations probablement originaires d'Égypte,
Jésus a une tête d'âne (comme dans les ruines du Palais des Césars au Palatin
découvert le 11 novembre 1856). Les Égyptiens traçaient son image sur les
gâteaux qu'ils offraient à Typhon, dieu du mal ou de la délivrance du mal (Revue
des Ă©tudes juives, Volume 14, 1887 - books.google.fr, Pierre-J.
Jallabert, Le catholicisme avant JĂ©sus-Christ: Ă©tudes sur les croyances des
peuples qui ont précédé l'ère chrétienne, Tome 1, 1872 - books.google.fr). Séismes antiques
autour de l'an 30 Éphèse connaissait vers 40-44 des difficultés : c’est
l’époque de divers abus au sein du sanctuaire de l’Artémision et le moment où
s’achève la longue reconstruction de l’agora commerciale tetragonos suite au
séisme de 23 ou 29/30 (François
Kirbihler, Des Grecs et des Italiens à Éphèse : les mutations d’une capitale de
province (70 av. J.-C.-73 apr. J.-C.), Pallas n° 96, 2014 -
journals.openedition.org). En 27, deux
catastrophes survenues coup sur coup en Italie contraignirent l'empereur Tibère
à remettre le pied sur le continent. Non loin de Rome, à Fidènes, un affranchi
du nom d'Atilius, avait organisé un spectacle de gladiateurs dans un
amphithéâtre de bois construit pour l'occasion. Espérant en tirer un joli
bénéfice, cet individu avait limité les coûts en se contentant d'une
superstructure légère qui s'effondra sous le poids de la foule (Tacite,
Annales Livre IV, 62 : "sous le consulat Licinius & de Lucius
Calpurnius, un désastre imprévu fit en un clin d'æil périr autant de monde
qu'en emportent les guerres les plus sanglantes") (Pierre
Renucci, Tibère: l'empereur malgré lui, 2005 - books.google.fr, Tibére,
Ou Les Six Premiers Livres Des Annales, Tome 2, traduit par l'abbé de La
Bléterie, 1768 - books.google.fr). Victimes de tremblements de terre, quatorze villes de
Lydie et d'Eolide, secourues par Tibère, prirent en son honneur le nom de
Césarée. Toujours en Asie, Kibyra, victime d'un tremblement de terre en 25
après J.-C., prit le nom de Césarée pour remercier Tibère de l'aide qu'il lui
accorda pour se relever Diocésarée, en Cilicie, détachée du sanctuaire d'Olba
pour devenir une cité indépendante, célèbre Tibère comme son fondateur et
sauveur (Les
villes augustéennes de Gaule: actes du Colloque international d'Autun, 6, 7 et
8 juin 1985, 1991 - books.google.fr). Strabo
does not fix the position of Cibyra precisely. After mentioning Antiochia on
the Maeander as being in Caria, he says, to the south the great Cibyra, Sinda,
and the Cabalis, as far as Taurus
and Lycia. Ptolemy places Cibyra in Great Phrygia, and assigns the three cities
of Bubon, Balbura, and Oenoanda to the Cabalis of Lycia, which is consistent
with Strabo (en.wikipedia.org -
Kibyra). Passion du Christ C'est sous le règne Tibère qu'est situé le roman des
Evangiles. Le vers 3 fait penser à la description évangélique de la crucifixion
de JĂ©sus. Le vers 4 donne Ă penser qu'il est question de christianisme et de sa
kyrielle de saints inventés ou non, bien qu'il y ait de "saints" en
d'autres religions. L'Asie Mineure est un pont entre l'Asie et l'Europe,
parcouru d'Est en Ouest par de grandes voies : les passages vers les ports du
Nord et du Sud n'ont guère eu qu'un rôle local. Mais ces routes venant de l'Est
se sont proposé successivement deux directions vers l'Ouest Jusqu'à la fin de
l'Empire romain, c'est vers la côte d'Ionie, vers Phocée, puis vers Milet,
enfin vers Éphèse que se dirigeait le trafic. Deux routes principales le
canalisaient vers la Lydie, dont les habitants, dit Hérodote, ont été les
premiers dans le monde à exercer le métier d'aubergiste : au Nord, la «Route
Royale» dont les Perses avaient hérité des Hittites, qui gagnait par Angora la
vieille capitale de Ptéria et se perdait au delà vers l'Orient ; c'est par
lĂ que passe encore Tavernier. L'autre,
établie à l'époque macédonienne sur un itinéraire plus court et déjà employé
auparavant, est la «Route des Indes» décrite par Strabon, d'Éphèse aux portes
du Taurus ; c'est le long de cette route qu'a cheminé le christianisme,
d'Antioche vers Éphèse, Corinthe et Rome. Elle avait une variante par la
Pisidie septentrionale, le long de laquelle on retrouve le souvenir de Manuel
Comnène et de Frédéric Barberousse. Plus tard, le système byzantin et turc a
délaissé ces voies lydiennes et orienté les siennes au Nord-Ouest vers les
capitales, Nicomédie, Brousse et Constantinople. Ce sont ces deux directions
que les Européens ont fait revivre par leurs voies ferrées, presque
simultanément, depuis la deuxième moitié du XIXe siècle (Géographie
universelle, Tome 8, 1929 - books.google.fr). Dans les Alpes Ce conflit, nous dit-il aura lieu lorsque le Soleil
(«Sol») sera à vingt degrés («vingt») dans le signe du Taureau («taurus»).
Chaque année, le soleil se trouve à 20° en taureau, le 10 ou 11 mai (Chaulveron,
Les antéchrists chez Nostradamus, 2017 - books.google.fr, Charles
François Delamarche, Les usages de la sphère, des globes céleste et terrestre,
1837 - books.google.fr). D'après la «Passion» du saint, datée fin du IX - début du
Xe siècle, Gingolph serait le descendant d'une illustre famille de Bourgogne.
Sa femme, de mœurs légères, l'aurait fait assassiner le 11 mai 760. Cf. le quatrain X, 37 - Affaires de Savoie à l’époque de
Louis XI - 2204-2205. Le 4 mars 1584,
une autre avalanche, tombée à peu près au même lieu, ensevelit dans ses
décombres les villages d'Yvorne et de Corbeyrier, où elle fit périr cent vingt-cinq
personnes ou environ; mais ses ravages ne sont point comparables Ă ceux de
la montagne de Tauretune en 563.
[...] Tauretune
(Tauretunum), château-fort et bourg florissant du temps des Romains, était
situé, à ce que l'on croit, entre Saint-Gingolph et Meillerie, dans la province
du Chablais. Il en est qui le placent entre Vauvrier et Colombey, dans le
Bas-Valais; mais cette opinion n'est guère admissible, attendu que le bord du
lac près de Saint-Gingolph et de Meillerie est encore rempli de décombres qui
forment une espèce de promontoire, et semblent prouver que c'était là le
véritable site de Tauretune. Le hameau de Bret recouvre, dit-on, cet autre
Herculanum (Bailly
de Lalonde, Le Léman, ou Voyage pittoresque, historique et littéraire à Genève
et dans le canton de Vaud (Suisse), Tome 1, 1856 - books.google.fr). De trois autres représentations de Passion en Savoie à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle,
nous avons conservé une simple mention, sans autre document ni fragment de texte
se rapportant à ces représentations. Le 10 septembre 1584, les habitants de Fontcouverte,
aujourd'hui petit village, autrefois bourg important, situĂ© en altitude, Ă
quelques kilomètres de St-Jean-de-Maurienne, demandent à l'évêque, Mgr de
Lambert, l'autorisation de représenter la Passion
de N.-S. "par personnages vivants". L'Ă©vĂŞque accorde son
autorisation, mais invite le curé à assister aux répétitions et à noter s'il y
a des paroles malsonnantes à corriger (Archives du presbytère). Fontcouverte
fut fréquemment affligée par des épidémies. Les archives de la paroisse nous
ont très bien renseignés sur celles de 1599 et de 1630». Nous savons aussi que
la peste régna à Fontcouverte d'octobre à décembre 1587. En 1583, l'épidémie
est redoutée : on éloigne deux Individus qui avalent nettoyé des maisons
infectées de la peste à Arvillard, près d'Allevard. La représentation envisagée en 1584 est-elle la conséquence d'un voeu
accompli en temps de peste ? C'est probable. En 1630, les habitants font
plusieurs voeux pour conjurer le fléau, mais on ne relève pas de voeu de
représentation de mystère«. Autres temps, autres mœurs (Jacques
Chocheyras, Le Théâtre religieux en Savoie au XVIe siècle, avec des fragments
inédits, 1971 - books.google.fr). Du côté protestant, « la Pastorale de Goulard (que le Prologue qualifiait d'avertissement
contenant de «graves discours» et de «sainctes leçons» «utiles à Pasteurs de
peuples et provinces»), met en rapport les perturbations météorologiques et
autres catastrophes naturelles avec les désordres politiques du temps et le
châtiment divin. [...] Ce qui frappe
dans cette dramatisation spectaculaire d'une Nature révulsée par les errances
de la politique, c'est la synchronisation entre l'événement et sa
théâtralisation, entre la réalité et sa transposition fictionnelle. Car
effectivement, à la scène comme à la ville, le tremblement de terre du 1er mars
1584 (mentionné dans une lettre de Bèze à Gwalther) a été l'occasion pour les
autorités genevoises de décréter un s jeûnes national et patriotique sur le
territoire de la République. Chez les Réformés, le syndrome du .cataclysmes
lie sentiment religieux et fidélité patriotique dans un unique cérémonial
auquel à la limite il manque peu pour passer à la fiction théâtrale ou poétique
: dans ses Poemata, Jean Jacquemot
dira son admiration et sa stupéfaction devant les catastrophes naturelles
(débordements de l'Arve, incendies dus à la foudre, etc...) ; le Grand Miroir du Monde de Du Chesne
médite longuement sur le tremblement de terre du 1er mars 1584 qui a détruit la
communauté d'Yvorne au bout du lac Léman Autant de signes étranges et
"tragiques" que Goulart recueillera dans son Thresor d'histoires admirable, et dont Aubigné saura retrouver
dans ses Tragiques tout le potentiel
de pathos et de terribilta. C'est sur fond d'apocalypse et de Jugement dernier
que s'arrache en définitive le bon droit aussi bien des Huguenots que des
Eidgenossen ; religion et société se voient réunies dans la même sacralité
(ou exécration) rituelle du pacte, dans la même inviolabilité taboue et
terrible du serment (ou du parjure). Et effectivement, les tractations pour le
renouvellement de l'alliance telles que les réitèrent nos deux pièces au plan
de la mise en scène, se déroulèrent dans la réalité dam une atmosphère lourde de
signes et de présages lorsque, le 15 août 1584, l'émissaire genevois Daniel
Roser envoie depuis Zurich des "nouvelles" de l'offensive
anti-protestante des Espagnols en Hollande, c'est pour souligner la parfaite
concomitance avec une série de catastrophes naturelles : Les foudres ont
esté grandes en plusieurs endroits [...] Icy près le foudre par trois fois a
donné sur une chappelle qui est sur la montagne Albi [...], jusques â ce
qu'elle l'a entièrement abattue. Je me doubte que ces allumeres de feu si
fréquentes ne presagient le grand dernier grand feu qui nettoiera le chemin aux
saints pour aller à la vie éternelle et qui sera embrasé de l'ire de Dieu sur les
pervers. Quand la trompette sonne, il se faut tenir prest. L'assermentation et la fiction qui la double auront ainsi
obtenu leurs lettres d'accréditation et d'authenticité, leur force de
représentation (leur "réalisme"), de l'imminence de la Fin du Monde. La
vision prophétique d'une restauration de l'âge d'or propre â la Pastorale suffira à remplir, aux yeux de
Goulart, le contrat de terreur salutaire qui leste de son poids de vérité le
programme des cérémonies de l'«alliance perpétuelle» entre les villes de Zurich, Berne et Genève. Du
Chesne, pour sa part, entend explorer la voie tragique: sa tragi-comédie est
une tragédie placée sous le signe de la discorde universelle mais qui finit par
la victoire providentielle du pacte confédéral. Le sentiment d'effroi et de
terreur s'obtient en l'occurrence par la double nature du spectre, Ă la fois
fiction dramaturgique et présage divin, qui confère au rituel du serment son
efficacité transcendantale. Le rôle de l'ombre de Garnier Stofachero vient, il
convient de le signaler, de la Pharsale
de Lucain oĂą les apparitions de fantĂ´mes annoncent les luttes fratricides. La
figure héroïque de Pompée, victime pitoyable du césarisme, semble avoir servi
d'emblème et de signe d'identification pour un parti Réformé réduit au statut
de minorité persécutée: une Tragédie
nouvelle appelles Pompée : en laquelle on noie la mort d'un grand seigneur
faite par une malheureuse trahison est éditée en 1579 à Lausanne par
François Le Preux, le même imprimeur qui publie la traduction de Simmler par
Goulart. Surtout, la Pharsale préfigure
la révolution poétique/politique qu'entendent mener les Réformés au regard
d'une Ă©criture qui se veut incisive (l'"humeur aigre et forte" des
Tragiques, I, v. 5 d'Aubigné), scène de l'événement et scène théâtrale, fiction
et histoire, story et history n'ont plus lieu de s'opposer vraiment. Quand le
drame de l'Apocalypse se fait imminent, ne subsistent qu'une seule dramaturgie,
et que de "vrais tragédies" et de vraies histoires. Une dernière remarque. Dans le théâtre Réformé la
nécessité de la repentance revêt volontiers une expression médicale. En
continuité avec la Moralité de la maladie
de Chrestienté à VIII. Personnages (1533), La Moralité de la maladie de Chrestienté de Malingre, représentée
en avril 1546 à Genève, développe une vision à la fois nosographique et
"apocalyptique" de la faute et de la politique. La Comédie du pape
malade de Badius qui est représentée en août 1561 "au grand théâtre
nouvellement sacré aux sainctes et serieuses Muses de l'antique Venege
(Genève)" met en scène le souverain pontifes "prochain de la
mort", forcé de vomir "le sang d'orphelins et de mainte vefve" (Olivier
Pot, Le théâtre patriotique réformé, Discours politique et genres littéraires:
XVIe-XVIIe siècles, 2008 - books.google.fr). L'astrologue Leovitius (mort en 1574) annonçait la fin du
monde pour 1584. Il notait une éclipse en cette année lorsque le Soleil serait
au 20ème degré du Taureau (Pierre
Bayle, Dictionnaire historique et critique, Volume 9 ;Volumes
715 Ă 728, 1820 - books.google.fr). Typologie Le report de 2165 sur la date pivot 30 donne -2105, 1584,
1003. En 1637 en effet, Curzio Inghirami, gentilhomme de la
cité de Volterra, publie un ouvrage dans lequel il prétend avoir trouvé des
parchemins latins donnant d'inestimables renseignements sur les Étrusques. Les
Etbruscarum arniquitatum fragmenta, ornés de reconstitutions cartographiées, de
gravures de statuettes et d'inscriptions Ă©trusques n'ambitionnent pas moins que
de résoudre l'énigme que représente alors la civilisation étrusque en donnant
un aperçu complet de sa géographie, de ses rites, de son organisation politique
et de son histoire. Ils restituent ainsi le chaînon manquant de l'histoire de
la péninsule, depuis les temps noachiques jusqu'aux Grecs et aux Romains. Il
s'avère assez vite que l'intégralité des découvertes d'Inghirami sont en réalité des inventions, fabriquées de toutes pièces
par leur auteur. Leur signification idéologique n'en est que plus intéressante : les Antiquités
étrusques affirment que Noé édifia Volterra en 2105 avant Jésus Christ,
soit avant la création de Rome - ce qui fait d'eux les premiers habitants sur
la terre après le déluge - et
que Rome fur une première fois entièrement détruite par les Étrusques avant que
Romulus ne la refonde. Ces derniers sont les premiers ĂŞtres humains, l'origine
de tous les autres peuples et en bonne logique, donc, les véritables fondateurs
de l'Empire Romain, qu'ils aidèrent de nombreuses fois et qui leur emprunta
quasiment toutes ses institutions et tous ses rites. Les Antiquités étrusques
donnent au mythe toscan une ampleur géographique, historique, politique et
religieuse, qu'il n'avait encore jamais atteinte. Cette forgery frappe
peut-être d'abord par la complexité de l'organisation qu'elle suppose de
véritables fouilles sont entreprises, qui permettent la mise au jour de faux
vestiges médiévaux et étrusques. À côté des manuscrits proprement dits. de menus objets sont découverts, dont certains seront
soigneusement représentés dans les gravures des Ethruscarum fragmenta. l’une des plus
impressionnantes d'entre elles est sans doute la reconstitution de la Volterra
antique, mégapole aux dimensions grandioses, ornée d'édifices publics imposants
qui font d'elle une véritable «Rome étrusque», une Rome en l'occurrence plus
noble et plus glorieuse, car plus ancienne, autochtone et, comme on le verra
plus loin «proto-chrétienne». Dans les parchemins peu à peu déroulés, les
anciens «Toscans» - ainsi que les appelle fréquemment Inghirami - se révèlent
avoir été les plus puissants seigneurs de l'Italie, maîtres de l'intégralité ou
presque de la péninsule et de ses mers, jusqu'à la Valteline... La possession de
la Valteline, qui commande le passage alpin en Italie, symbolise pour le
lecteur des années 1640 la maîtrise du territoire italien. Enfin, avant même
les voyages du Toscan Amerigo Vespucci, les Étrusques auraient également été
les premiers à avoir découvert les Indes occidentales. L'ampleur du dispositif
qui sous-tend une telle entreprise, ajoutée à la jeunesse de leur prétendu
maitre d'ceuvre, indique qu'il a bénéficié de complicités (sa puissante
famille) (Caroline
Callard, Le prince et la république: histoire, pouvoir et société dans la
Florence des Médicis au XVIIe siècle, 2007 - books.google.fr). Au-delà du Latium, l'expansion étrusque gagnait la
Campanie. A l'exception de Cumes, de Naples et des îles de Capri, d'Ischia et
de Procida, où les Grecs les avaient devancés, les Etrusques conquirent les
régions littorales jusqu'à la baie de Salerne où, de nouveau, ils se heurtèrent
aux colons hellènes (Sibylle
von Cles-Reden, Les Etrusques, traduit par Henri Daussy, 1955 - books.google.fr). La tombe de Typhon est placée par Virgile dans l'île
d'Ischia appelée Inarime ("arime" : singe en étrusque), AEnaria ou
Pithesuca (singe en grec). Au milieu de l'île est le volcan Epopeus dont les
éruptions sont accompagnées de tremblements de terre, comme l'Etna sous lequel
le géant Encelade est enfoui (Helliez,
Géographie de Virgile: ou, Notice des lieux dont il est parlé dans les ouvrages
de ce poëte, 1771 - books.google.fr). Les érudits observent qu'on retrouve en Étrurie un grand
nombre de noms de lieux crétois , de noms propres
lyciens , que le nom des Tarquins et de Tarquinii rappelle celui d'un dieu du
Taurus, Tarkou. Ils notent enfin qu'il existe en Étrurie deux alphabets
différents : le plus ancien, déchiffré sur la bordure d'une tablette d'ivoire,
découverte dans une tombe de Marsiliana d'Albegna, et se retrouve sur un vase
de la tombe RegoliniGalassi Ă Caere (sans doute peu avant 650). L'alphabet plus
récent diffère du précédent par l'omission de plusieurs lettres (b, d, g,
samech) et par l'addition du signe 8 pour f, qui paraît originaire de Lydie.
Mais nous ne comprenons pas les textes que nous lisons, et dont certains sont
assez développés : bandelette de momie d'Agram, tuile inscrite de Capoue, texte
écrit en colimaçon sur une plaque de Magliano (près de Vetulonia). [...] Déjà J. Frazer notait la fréquence des noms ciliciens à racine Tark, rappelant l'étrusque Tarchon, éponyme de Tarquinii. Un Tarkuaris est père de Teucer, prince d'Olba ; des princes de Cilicie, au IIe siècle de notre ère, s'appellent Tarkondimotos. On a souvent rapproché le prétendu matriarcat des Lyciens et le rang éminent des femmes en Etrurie  (André Piganiol, La conquête romaine, 1927 - books.google.fr). 1003 Une comète qui "apparut en Orient l'an 1003. apres vn tremblement general", annonça "la mort du
Pape Jean XVII" (Louis
Du Thoum, Le Tremble-Terre : Ou Sont Contenus ses causes, signes, effets &
remedes, 1616 - books.google.fr). Les chroniqueurs et annalistes sont Ă l'Ă©vidence
réellement dignes de foi, peu impressionnables et remarquablement objectifs A
l'exception près, ils n'inventent pas, et il est rare qu'un phénomène soit
déplacé dans le temps ou grossi à la faveur d'un autre fait à mettre ainsi en
valeur. Cependant, une notice nous paraît appartenir de façon nette à cette
catégorie, elle illustre le millénarisme et l'actualisation d'une prophétie. Il
s'agit de la Chronographie de Sigebert de Gembloux, s.a. 1000, qui amalgame
plusieurs sources, l'une pour le tremblement de terre réel de l'an 1000,
l'autre pour la comète probable de 999 et autres signes. Le chroniqueur va
jusqu'à modifier la date de cette dernière (1002) (Isabelle
Draelants, Phénomènes célestes et tremblements de terre au Moyen Âge, Les
catastrophes naturelles dans l'Europe médiévale et moderne, 1996 -
books.google.fr). Jean XVII, né sous le nom de Siccone Sicconi à Rome, fut le 140e pape de l'Église catholique romaine du 16 mai au 6 novembre 10031 (lieu de sépulture inconnu), succédant ainsi au pape Sylvestre II. Avant d'entrer dans les ordres, puis d'être porté à la tête de l'Église par Jean Crescentius qui dirigeait Rome en opposition à l'empereur Otton III, Siccone Sicconi fut marié et les trois fils qu'il eut devinrent évêques (fr.wikipedia.org - Jean XVII). |