Le maréchal de Belle-Isle IX, 71 2155-2156 Au lieux sacrez animaux veu
a trixe, Avec celuy qui
n'osera le iour: A Carcassonne pour disgrace
propice, Sera pose pour plus ample seiour. "trixe" Trie-Château, Trie-la Ville, Oise, deux com. voisines; Treia, 1195, apud Triam castrum, 1128, Tria castellum,
1193, de Trie, 1207, Treia villa, 1218, Trie la
ville, 1327 (DT) ; = oïl trie, fém. trexe, treixe «terrain inculte» (FEW, XVII. 400 b) Le Grand Trixhe appelé aussi
Grand-Trixhe est un hameau de la commune belge de
Ferrières en province de Liège. Un trieux, ainsi que
les variantes tri, triche, trixhe ou try, est un mot wallon, provenant du moyen-néerlandais
"driesch" signifiant : friche. Au cours du
temps cette signification a évolué de façon à désigner spécifiquement la
prairie commune qu'on retrouvait dans les villages du sud des anciens Pays-Bas Trie-Château est un bourg du Vexin français au confluent de la Troesne et de l'Aunette, dans le département de l'Oise. Trie-Château est située à 1 km de Gisors (fr.wikipedia.org - Trie-Château). Un Fouquet Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle naît Ã
Villefranche de Rouergue le 22 septembre 1684, fils de Louis Fouquet de
Belle-Isle et de Catherine Agnès de Lévis. Il est le petit-fils du surintendant
des finances Fouquet. Il est baptisé le 24 septembre 1684 Ã
Villefranche-de-Rouergue. Charles Louis
Auguste Fouquet échange ses terres de Belle-Isle contre les comtés de Gisors,
Les Andelys et Vernon. Il entre ainsi en possession du château de Bizy en 1721. Mais dans l'échange furent compris la vicomté
de Villemur, les seigneuries de Penne, de Castelnau
de Montmirail, de Puylaurens, de Castenau de Brassac,
de Roquecourbe, de La Caune, d'Arifat et d'autres encores, pour représenter sa valeur. Il épouse à Saint Sulpice à Paris le 20 ou 21 mai 1721
Henriette-Françoise de Durfort de Civrac
(1678-1723). Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle est très lié à Claude
Le Blanc, le trésorier de l'Extraordinaire des guerres. En 1723, Gérard Michel
de La Jonchère, un proche collaborateur de Claude le Blanc, fait banqueroute. Il
est accusé de concussion par les frères Paris, en particulier par Antoine
Paris. Louis IV Henri de Bourbon-Condé suscite une cabale et accuse Claude Le
Blanc d'avoir détourné les fonds du ministère de la guerre. Ce dernier n'est
pas soutenu par le Guillaume Dubois, le premier ministre, et doit démissionner
le 1er juillet 1723. Claude Le Blanc est emprisonné à la Bastille.
François-Victor Le Tonnelier de Breteuil remplace Claude Le Blanc, pendant sa
détention comme secrétaire d'État du département de la guerre du 1er juillet
1723. En butte à l'hostilité de Louis IV Henri de Bourbon-Condé, Charles Louis
Auguste Fouquet de Belle-Isle est aussi accusé d'avoir diverti une partie des
fonds de la caisse et d'y avoir substitué des billets de banque dans le temps
de leur discrédit. Il est arrêté en 1724 et embastillé en compagnie de son
frère. Après une année d'emprisonnement à la Bastille, il est exilé. La lettre
de cachet stipule qu'il doit résider à plusieurs dizaines de lieues de Paris. Fouquet avait ordre de se retirer Ã
Carcassonne, mais il parvient à négocier le choix de Nevers, plutôt que le
Languedoc où le roi avait tout d'abord pensé le consigner. Il visite des
connaissances bourbonnaises au cours de la période du 5 mai 1725 au 7 juin
1726. Son oncle était le duc de Lévis, frère de sa mère, dont le château était
à Lurcy-Lévis. Le chevalier de Belle-Isle, son frère, accompagne Charles Louis
Auguste Fouquet tout au long de la durée de son exil. Charles Louis Auguste
Fouquet de Belle-Isle revient en grâce vers au milieu de 1727, nommé Gouverneur
des Trois Evêchés le 6 septembre 1727, résidant à Metz pendant plus de 30 ans. Veuf,
il épouse à Paris le 15 octobre 1729 Marie-Casimire-Thérèse-Geneviève-Emmanuelle de Béthune (1709-1755) Animaux Il existe non loin de Beauvais, dans le Vexin tout
proche, un portail remarquable par son décor dont la filiation beauvaisine est
évidente: il s'agit du portail de l'église de Trie-Château, près de Gisors, dont
la voussure à triple rouleau en plein cintre a été assez bien restaurée au XIXe siècle La curieuse petite
église de Trie-Château a un pignon décoré d'un appareil réticulé, comme Ã
Saint-Etienne de Beauvais, une grande rose centrale et surtout un portail en
roman fleuri qui peut être considéré comme le prototype du portail du portail
nord de Saint-Etienne de Beauvais. On y
voit des animaux entrelacés dans des rinceaux, motifs évidemment empruntés Ã
des étoffes. Sur le portail, il y a un petit gable plein, origine des beaux
gables ajourés. Selon toute probabilité, il devait primitivement y avoir là un
narthex, car des deux côtés du portail existent des fenêtres géminées qui sont
inusitées comme étant si basses, on peut en conclure qu'elles donnaient
primitivement dans un porche ou narthex, surmonté d'une tribune ; le tout fut
remanié plus tard et le porche fut englobé dans l'église "celuy qui n'osera le jour" : Blaiseau l'Ardent A Trie-Château, le Menhir de Trie-Château ou de la
Garenne est considéré comme l'un des repaires de Blaisot, personnage sans tête habitué à errer la nuit (BSMF 1970,
Gosselin et Millon). Ce personnage sans tête, la nuit, pousse des cris et égare
les voyageurs. De quelqu’un en retard, on dit : il a rencontré Blaisot. Ce peut être la résurgence d'un dieu chthonien gargantuesque,
maître des animaux, de la pluie et de la fécondité Blaisot (personnage sans tête
qui fréquente les mégalithes et court la campagne la nuit, en égarant les
voyageurs et en poussant des cris) [var. Blaiseau, cf. Blaisot dit l'Ardent au-dessus de Gisors, en
relation avec un mégalithe orienté] Blaiseau est feu puisqu'il est Ardent et fou
puisqu'il n'a pas de tête. Comme lui, les feux follets se montrent dans les
marais et passent pour égarer les voyageurs. Jadis on les appelait du reste les
Ardents. Voltaire écrit : "Je les voyais comme deux Ardents qui marchaient
toujours devant moi et m'éclairaient en me perdant". Mais seuls des gens
fort savants en latin purent appeler le feu follet Blaiseau,
c'est-à -dire à la fois feu (blaserius : incendiaire)
et fou (blesus, de bvlatere
: dire des sottises). Il ne s'agit donc pas à l'origine d'une légende
populaire, amis d'une légende composée par des clercs, d'une légende "Ã
clef" (Gérard de Sède, Les Templiers sont parmi
nous, J'ai lu, 1962, p. 244). Diodore de Sicile rapporte que
le navire Argo étant battu par la tempête, on vit
dans les cheveux de Castor et Pollux apparaître des flammes, signe de la
protection des dieux, après quoi l'orage s'apaisa. Il est de fait qu'au cours
des orages des feux follets, produits de l'électricité statique, apparaissent
souvent aux mâts des vaisseaux. Les marins les nomment Castor et Pollux. Ils
les nomment aussi Feux de saint Elme (Gérard de Sède, Les Templiers sont parmi nous, J'ai lu, 1962, p.
244). Dans cette même région inférieure de l'air se produisent
les feux follets; parce qu'ils se voyaient autour de la tête et de la chevelure
des hommes, on les nommait autrefois ignés lambentes,
feux caressants: l'un d'eux orna quelques instants la tête de Scipion l'Africain,
parlant au peuple; un autre, celle de Martius, soldat
romain, pendant qu'il exhortait ses compagnons; ce fut pour Servius Tullius le présage de la dignité royale; enfin Virgile parle ainsi d'une apparition
de ce genre sur le jeune Ascagne (Enéide, liv. II, vers 682) : Ecce levis summo de vertice visus luli Fundere lumen apex, iactuque
innoxia molli Lambere flamma comas, et circum lempora pasci. Une flamme légère autour du front d'Iule, Caressant ses cheveux, sans les brûler circule Les feux follets apparaissent le soir, sous la forme de
flammes légères, dans les marais, les fondrières, les cimetières et souvent sur
les anciens champs de bataille. Ces esprits fuient quand on les
approche, poursuivent ceux qui les fuient, et brillent moins de près
qu'à une certaine distance. Ces lutins ont causé de tout temps une grande
frayeur aux habitants des campagnes, qui les rangent constamment dans la classe
des génies malfaisants. Beaucoup de gens pensent que ce sont les âmes des
excommuniés et des criminels qui errent dans ce monde jusqu'au jour du dernier
jugement. Ils habitent les bois, les lieux humides, et se plaisent à tromper
les voyageurs par une lueur mensongère qui les conduit souvent dans des abîmes
profonds, ou dans des marais fangeux, tandis que le follet fait entendre des
ris moqueurs au moment où la victime de sa perfidie se débat en vain dans les
angoisses de la mort. Quelquefois encore, il prend le malin plaisir de se
montrer sous la forme d'un coursier docile, et il disparaît ensuite tout à coup
d'entre les jambes de son cavalier. Les Anglais ont donné à ce lutin un nom peut-être plus signfiicatif que celui de follet; ils le nomment
généralement Will of the wisp, quelquefois aussi Jack
with the lanern et plus
communément encore wisp. Les Irlandais appellent les
follets miscaim marry. On donne dans le Meckelnburg
une assez singulière origine aux feux follets qui, la nuit, errent sur les
bords des eaux et sur la lisière des champs. On pense qu'ils doivent avoir été
jadis des arpenteurs sans bonne foi qui, dans le mesurage des terres et la
fixation des limites, abusèrent de la confiance des propriétaires. C'est
pourquoi ils ont été condamnés à errer après leur mort et à garder les limites.
Nous pensons que l'on doit ranger dans la même classe que
les wisps et les follets ces autres esprits
inférieurs de la sphère de feu que Ton voit voltiger, sous l'apparence de
petites flammes bleuâtres, au-dessus des tombeaux qui recèlent des trésors;
ceux qui allument le feu de la tombe, que les Anglais appellent "the grave
fire", et qui sont la cause de ces lueurs
effrayantes qui apparaissent dans les cimetières, que l'on nomme la lune de la
tomber "the moon of the grave" Saint Blaise En rappelant que le 3 février, jour de saint Blaise, est
la date de naissance de son géant Gargantua, Rabelais inscrit délibérément le
mythe gargantuesque dans la tradition et la religion carnavalesques. À la fois
lieu de la parole, lieu d'absorption des aliments, lieu de circulation du
souffle vital (en allemand blasen signifie
«souffler»), la gorge de Blaise (ou de Gargantua) renvoie à celle du loup
divin, l'homme-loup (ou l'homme-ours) qui gouverne les cycles du Temps mais
aussi les liturgies de Carnaval : la musique sur des instruments à vent, le
grand manger, la sortie de l'ours (ou du loup-garou) prédateur, autant de rites
qui renvoient à un temps originel cherchant à établir les principes d'un ordre
par rapport auquel l'homme devra se définir Le 3 février 1653, Mazarin revient triomphalement de son
second exil à Paris. Le 8, le roi nomme, avec Servien,
Nicolas Fouquet, qui avait bien servi le cardinal, surintendant des Finances, et
qui sera chassé du pouvoir en 1661 Ecureuil Un fouquet est un écureuil, qui
apparaît dans le blason de la famille des Fouquet. Si le mâle partage le nid un jour ou deux avec la
femelle, il l'abandonne totalement pour l'élevage des jeunes à naître. La
gestation durant environ 38 jours, la femelle met bas en mars si l'accouplement
a eu lieu à la fin de janvier. Les femelles connaissent une seconde période de
chaleur en mai. La portée conçue alors naît en juillet. Les jeunes s'émancipent
en septembre, époque où les ressources sont plus abondantes. Cette génération a
un taux de survie plus important que la première. Quel que soit le motif qu'ils aient pu invoquer, les
Européens ont fait preuve, depuis longtemps, de bienveillance à l'égard de
l'écureuil. Ainsi les dames romaines de l'Antiquité avaient-elles pour animaux
de compagnie des écureuils apprivoisés. Présent dans de nombreuses légendes
populaires et dans les contes de fées, l'écureuil occupe une place importante
dans les mythes indiens et germaniques. Dans la légende allemande, le dieu Donar considérait l'écureuil roux comme sacré à cause de sa
couleur flamboyante. Dans un conte indien, on raconte qu'un écureuil assèche l'Océan
avec sa queue. Les Germains et les Anglo-Saxons le sacrifiaient jadis lors de
la célébration des solstices d'été et d'hiver Il est encore un rongeur qui a fait l'objet d'une chasse
intensive pendant tout le Moyen Âge, non pas pour la qualité gastronomique de
sa chair, bien qu'on en mangeât dans les Alpes, ou pour la beauté de sa chasse,
loin s'en faut, mais pour sa fourrure : l'écureuil. Le charmant et agile
habitant de nos bois fut victime d'un engouement pour les fourrures mi parties,
c'est-à -dire où l'alternance des parties abdominales (blanches) et des parties
dorsales (brunes, rousses ou grises) créait, une fois montées, un fort bel
effet. En fait, le véritable vair était fait à partir de peaux de petitgris, c'est-à -dire d'écureuil de Russie. Mais une
ordonnance royale de 1293 ayant interdit le port du petit-gris et de l'hermine aux
bourgeois, ceux-ci se rabattirent sur l'écureuil d'Europe (Sciurus
vulgaris) dont le principal marché se tenait alors Ã
Embrun. On peut imaginer le véritable massacre d'écureuils, gris ou roux,
lorsque l'on sait que, pour trois mois de la seule année comptable 1316-1317,
les livres de Mahaut d'Artois mentionnent l'achat de 2.505 peaux de petit-gris
destinées à la comtesse et à sa proche parentèle. Mais peut-on encore parler ici
de chasse ? Il s'agit bien plus d'exploitation commerciale de la faune sauvage Chandeleur Sont présentés comme les amis de Renard : l'écureuil, la
marmotte, la taupe, le rat, le lièvre, le loir, la martre, le castor, le hérisson, la belette, le
furet, tous ces animaux ont un caractère renardien
évident. Ils partagent avec le goupil tantôt la rousse (comme l'écureuil Rousiaus), tantôt la puanteur (Renaît est défini dès la
première branche comme un "roux puant"), mais c'est surtout leur
tendance à voler le bien d'autrui qui leur confère cet air de famille. Les
coutumes qui concernent Renart et certains de ces
animaux visent surtout à neutraliser leur puissance maléfique de rapt. Ainsi L.
Marquet rappelle les coutumes de la chasse au loup, au renard, au putois ou à la
martre qui ont lieu selon les régions, à Noël, à l'Epiphanie ou à la Pentecôte.
C'est à ces périodes privilégiées où le temps bascule qu'il faut maîtriser le
mal en expulsant l'hiver. En Alsace, près de Wissembourg, une quête était
organisée par les enfants pauvres à la Pentecôte. L'un d'eux appelé Mardel (la martre) avait la figure noircie et on lui
passait une corde au cou. Il portait les victuailles. Ses compagnons
soufflaient dans une trompe et s'adressaient aux habitants: "Donnez-nous
des Å“ufs ou bien nous enverrons la martre dans le poulailler !". Pendant
l'hiver en effet, le putois (ou le renard) s'attaquent aux poules et dévorent
les œufs [les écureuils aussi] ; l'avare est menacé du putois car il ne mérite
pas le printemps. Dans le canton de Niederbronn à Larbach, on trouve un renard au lieu d'une martre ; il
a également la figure noircie. C. Seignolle signale
une quête semblable avec un renard en Provence. Tous ces animaux parents de Renart sont chassésÂ
à des moments bien précis de l'année qui correspondent à des lunaisons:
l'Epiphanie, la Chandeleur ou l'Ascension-Pentecôte, c'est-à -dire à des moments
qui apparaissent plus ou moins comme des transitions entre les saisons:
l'Epiphanie correspond à la période solsticiale qui voit se rallonger les
journées, la Chandeleur est dominée par la croyance célèbre selon laquelle à ce
moment "l'hiver prend fin ou prend rigueur", l'Ascension-Pentecôte
correspond à l'éclosion du printemps encore menacé par les dernières gelées et la
lune rousse. Dans l'Antiquité, on brûlait des animaux roux au moment des Robigalia qui correspondent aux Rogations médiévales (trois
jours avant l'Ascension) La Chandeleur c'est le 2 février, veille de la Saint
Blaise. La flamme de la chandelle répond au feu follet. Quelques superstitions ont découlé des coutumes de la
Chandeleur. En Bretagne, les feux follets étaient soi-
disant portés par les esprits des filles, punies pour avoir fait un mauvais
usage des cierges bénits pendant la fête La rousseur de l'écureuil se rapproche de la couleur du
feu. Là -bas, des écureuils sautaient de branche en branche
comme des feux follets roux, bondissaient, volaient, s'envolaient "ample sejour" : Champs
Elysées De là , l'on nous envoye en cet ample sejour Des Champs Elysiens, où peu voyent le jour, Pour joüit de la paix dans ces lieux de delices,
D'où n'approchent
jamais les funestes malices. En suitte, quand le temps à tous nos jours compris, Il efface la tache emprainte en nos Esprits, N'y laissant que le
Sens qui prend son origine, Avec sa pureté
d'une source divine, Joint au feu qui
s'allume ainsi qu'un doux éclair, Dans l'ample
profondeur où se dilatte l'air (Enéide, Livre VI)
Le chant IV de l'Enéide est celui des échecs futurs de
Rome, comme le chant VI est celui de son épanouissement glorieux. Il est
remarquable que l'un et l'autre baignent dans une atmosphère surnaturelle, le
premier dans l'ombre de la magie infernale, le second dans la lumière douce des
Champs-Élysées. Ainsi, pour Virgile, le destin des hommes se prépare et se
joue, se gagne ou se perd dans
l'au-delà , dans le monde des dieux et des morts. Or les plaintes et les cris de
colère d'une femme abandonnée, même appuyés par un suicide, n'avaient pas un
pouvoir de contrainte suffisant pour assurer la vengeance contre Rome; seule
une malédiction magique, scellée par le sang d'une victime royale, pouvaient
expliquer et, en même temps, justifier les cruelles et humiliantes défaites de
la deuxième guerre punique. Mais, si l'on a bien compris la signification
religieuse attachée au suicide de la reine tyrienne, on ne peut plus imputer ces désastres ni au
manque de courage des soldats, ni à l'imprévoyance des généraux, ni à la
supériorité du chef ennemi. Les Romains de 217, les vaincus de Trasimène et de
Cannes, ont été victimes d'une actionÂ
magique, seule force capable, en s'opposant aux dieux et aux destins, de
mettre Rome si près de sa perte. Le véritable miracle de sa vertu et la
principale preuve de sa mission sont justement qu'elle ait pu surmonter un tel
péril. [...] L'Erèbe, fils du Chaos et frère de la Nuit, est d'abord la personnification des ténèbres infernales, puis du monde souterrain lui-même et du royaume des morts.
Servius le considère comme le séjour de ceux qui, promis
aux Champs-Élysées, doivent cependant subir un temps d'épreuves pour se
purifier avant d'y entrer ; il renferme donc des âmes souffrantes. Le Chaos,
première forme du monde inorganisé, représente à la fois l'espace, la matière
originelle et les ténèbres, formant un tout. C'est lui, qui, parmi d'autres
entités, engendre l'Erèbe et la Nuit. Le nom en est
venu à désigner l'Hadès, le séjour des morts. L'Erèbe
et le Chaos sont donc, l'un et l'autre, soit une partie, soit la totalité du
monde infernal. En les invoquant, les magiciennes, nommant le contenant pour le
contenu, sollicitent toutes les âmes qu'ils renferment, toutes les puissances inconnues
du monde souterrain, dont on peut estimer ainsi qu'aucune n'est oubliée. En les
citant, les auteurs évitent encore des énumérations sans poésie, tout en
respectant le souci des magiciens de mobiliser le plus grand nombre possible de
forces surnaturelles. Cependant, pour en obtenir le concours, il faut se concilier
d'abord la faveur de leurs maîtres, sans l'ordre desquels ces nekudaimones ne
pourraient quitter leur domaine pour exécuter la volonté de ceux qui les
appellent. On invoque donc les souverains des Enfers, Pluton, nommé aussi Dis
Pater, ou Jupiter Stygien, et son épouse, Proserpine ou Perséphone, l'Hennéenne, non pas pour les faire apparaître, mais pour les
rendre propices Le "posé" du vers 4 peut vouloir dire
"étendu sur un lit funèbre" le verbe "pono"
ayant se sens dans l'absolu en poésie latine (Gaffiot). Ce qui confirmerait une allusion aux Champs
Elysées siège des morts vertueux. Sans que le personnage en question ne soit
vraiment mort. nekydaimones Il faut également prendre en compte la relation que l'on
pouvait établir entre le culte centré sur le Christ et les honneurs accordés
aux martyrs et l'instrumentalisation par les magiciens de l'esprit de personnes
victimes de mort violente ou disparues prématurément. Le Christ et les martyrs
semblaient remplir le rôle des nekydaimones et des biothanati.
Ces esprits errants avaient la réputation de facilement coopérer avec les
sorciers parce que la frustration que leur inspirait leur vie inachevée les
dotait d'une puissance malfaisante. Le gouverneur Maximus,
en évoquant la mort violente du malfaiteur qu'Andronicus
présentait comme son auxiliaire dans la torture, semble ranger Jésus dans la
catégorie des nekydaimones. Les pratiques cultuelles
articulées autour de personnages dont l'histoire personnelle était marquée par
une brutale disparition faisaient rentrer le christianisme dans le domaine de
la nécromancie Ardent est un
certain météore ou feu folet, formé de quelques
exhalaisons grasses, qui s'élevent & s'enflamment
dans les lieux marécageux. Les païsans disent que ce sont des enfans
morts-nez, ou des faux monnoyeurs, & en
conçoivent des terreurs paniques & ridicules. On les appelle en divers
lieux, Fuyrolles, Flammeroles, Flambarts, ou Follets.
Les Anciens, quand ils en voyoient deux ensemble, les appelloient
Castor & Pollux, & ils les tenoient pour un
heureux presage. Quand il n'en paroissoit
qu'un, ils le nommoient Helene, & le presage en étoit funeste, selon
le témoignage de Pline La croyance aux démons ou esprits était l'objet de vives
polémiques au XVIe siècle alimentées par de nombreux ouvrages, dont la
traduction par Marsile Ficin de Jamblique (De mysteriis),
de Proclus (De sacrificio et magia;
De animis et daemonibus),
de Psellos (De daemonibus) et de Porphyre (De occasionibus; Desacrifiis, et diis atque daemonibus),
souvent rééditée Devant le caractère universel de ces croyances et de ces
pratiques, on s'interroge sur la conception qui les fonde, et les buts qu'elles
visent. Les poètes nous renseignent fort peu sur ce point, qu'il n'est possible
d'élucider partiellement qu'en recourant à divers rapprochements avec d'autres
témoignages anciens ou modernes. Ces croyances, semble-t-il, reposent avant
tout sur l'idée que l'âme d'un mort reste en relation étroite avec le corps
qu'elle a animé, et que, d'autre part, après s'en être détachée, elle mène une
existence propre, dont elle a conscience. Selon Jamblique, cette âme, séparée
du corps mortel, devient un nekudaimon, ou démon des
morts, qu'il considère comme la catégorie inférieure des démons. D'après
Porphyre, la possibilité d'action que conserve l'âme après la mort est appelée ousia, car, surtout si elle a été violemment ou
prématurément chassée du corps qu'elle habitait, elle ne s'écarte pas
complètement de lui, mais demeure en rapport avec le cadavre Cf. quatrain I, 42 : Le dix Kalendes d'Apvril le faict Gotique Resuscité encor par gens
malins : Le feu estainct, assemblée diabolique Cherchant les os
d'Amant & Pselyn. Champs Elysées,
Paris Les conquêtes du début du règne de Louis XIV ayant
repoussé les frontières du royaume, le roi, se souvenant de la résistance de la
Ville lors de la Fronde et voulant embellir et étendre la capitale, adopte la
proposition de Colbert de raser ses fortifications et de percer des grandes
avenues. Par un décret du 24 août 1667, le roi décide l'ouverture d'un chemin
pour faciliter le passage des voitures de ses courtisans se rendant au domaine
royal de Saint-Germain-en-Laye et au château de Versailles en construction. On
l'appelle le « Grand-Cours » pour le distinguer du cours la Reine, ou encore la
« grande allée du Roule », l’« avenue de la Grille Royale » (1678), l’« avenue
du Palais des Tuileries » (1680) et les « Champs-Élysées », nom qui apparaît en
1694 mais qui n'est définitivement fixé qu'en 1709 comme en attestent les
comptes royaux. Ce nom est choisi d'après le terme mythologique probablement en
opposition à la partie basse marécageuse et malsaine où officiaient des femmes
de petite vertu Louis-Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux, gendre
d'Antoine Crozat, première fortune de France, vend alors au célèbre banquier
John Law son comté de Tancarville, en Normandie, pour 732 000 livres (alors qu'il
l'avait acheté dix ans auparavant à la duchesse de Nemours pour 350 000 livres)
et rachète le marais des Gourdes deux terrains ayant appartenu à André Le Nôtre
d'une trentaine d'arpents (une dizaine d'hectares) pour 77 000 livres, situé
entre l'actuelle rue du Faubourg-Saint-Honoré, alors simple chaussée bordée de
masures au toit de chaume menant au village du Roule, et le Grand Cours
(Champs-Élysées), lieu de promenade créé par Colbert dans l'axe des Tuileries
(les lieux sont alors bien moins chers qu'à Paris même). Édifié entre 1718 et
1720 et décoré entre 1720 et 1722, l'hôtel d'Évreux, demeure imposante au
milieu des modestes échoppes du faubourg Saint-Honoré, est aménagé selon les
principes d'architecture en vogue à l'époque L'hôtel est vendu à Louis XV qui
le donne à la marquise de Pompadour. Neuf ans après le décès de la marquise, en
1773, l'hôtel devient la propriété du banquier Nicolas Beaujon pour 600 000
livres. La dernière occupante de l'hôtel avant la Révolution est
Louise-Marie-Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, qui s'y installe en 1787.
L'hôtel Beaujon est rebaptisé «l'hôtel de l'Élysée» en raison de son jardin
dont les ifs se mêlent à ceux du carré de l'Élysée, jardin de l'avenue des
Champs-Élysées (selon d'autres sources, aussi l'«Élysée Bourbon», en raison du
nom de sa propriétaire) En 1720, le comte Charles Fouquet de Belle-Isle
(1684-1761), petit-fils du surintendant Nicolas Fouquet, confie la construction
de son hôtel à François Bruant, dans le Faubourg Saint Germain. Aujourd'hui, la
Caisse des Dépôts et Consignations occupe plusieurs
hôtels particuliers, à proximité du musée d’Orsay. Son siège se situe au n° 56
rue de Lille dans l’hôtel de Belle-Isle Cet hôtel, considérable par la quantité des appartements
qu'il contient, tant du côté de la rue de Lille, où il a sa principale entrée,
que du coté de la rivière, jouit de points de vue
charmants sur le château des Tuileries, les Champs-Elysées, Chaillot, Passy, etc. Dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme, les
villes de province avaient pris les devants. Rennes, Bordeaux, Reims, Nancy
avaient édifié des places qui encadraient la statue de Louis XV Cf. quatrains III, 46 et III, 56. Paris attendait à son tour les initiatives du
gouvernement. Alors ont été projetés la place de Louis XV, aujourd'hui place de
la Concorde, l'église Sainte Geneviève, devenue le Panthéon, l'Ecole Militaire,
le dégagement et la restauration du Louvre, où l'administration des Bâtiments
allait préparer de longue main la présentation au peuple des collections
royales. Mme de Pompadour fut au centre de l'intrigue et de la spéculation
foncière qui précédèrent la construction de la place de Louis XV Autre protecteur aussi puissant, le maréchal de
Belle-Isle, secrétaire d'État, était un homme énergique, qui prit en main un
peu tard la réorganisation de l'armée à la fin de la guerre de Sept Ans. Avec
le financier Montmartel, son lointain allié par les
Béthune, Belle-Isle avait trempé dans une spéculation foncière et immobilière,
la liquidation des biens ayant appartenu à John Law à l'emplacement où allait
être ouverte la rue Royale. C'est ainsi que le projet de Contant pour la
nouvelle église de la Madeleine de la Ville-l'Évêque,
fut présenté à Louis XV en 1761 et agréé par lettres patentes en 1763. La
décision eut évidemment le soutien d'une amie de Belle-Isle, Mme de Pompadour.
Devenue dévote sur le tard, elle reçut l'extrême-onction de l'abbé Cathelin, curé de la Madeleine, alors qu'il venait de poser
avec Louis XV la première pierre Pour le système Law, cf. le quatrain III, 21. Dans les années 1750, plus de la moitié nord de
l'actuelle place de la Concorde était recouverte par le Dépôt des Marbres du
roi. Au-delà , le secteur rejoignant le faubourg, un moment la propriété de Law,
était retourné à la couronne après la faillite du financier. C'est ce
territoire que se partagèrent, après adjudication par arrêt de la Cour des
Aides en 1755, le maréchal de Belle-Isle, Auguste Fouquet, duc de Gisors, et un
secrétaire du roi connu pour ses spéculations immobilières, Pierre-Gabriel Peilhon En 1899, Louis Fouquet achète le bistrot de cochers qui
fait l'angle de l'avenue George-V sur les Champs Elysées au 99. Cédant Ã
l'anglomanie qui sévit à l'époque, il ajoute à sa raison sociale « American
Drinks Cocktails ». De quoi écœurer plus d'un automédon, mais séduire les élégants
cavaliers de l'avenue du Bois. Après la rénovation des murs et l'installation
d'un bar, Fouquet accueille ses premiers clients. Quand une fièvre typhoïde
l'emporte en 1905, le café-bar a déjà une réputation que Léopold Mourier,
cuisinier réputé à Paris, va exploiter à son tour. Le petit monde des courses :
turfistes, entraîneurs, jockeys, propriétaires, a désormais pris l'habitude de
s'y retrouver à l'issue des réunions hippiques de Longchamp. Mourier accentue
le style anglais de l'établissement en ajoutant l'apostrophe «s» à Fouquet,
inaugure un grill-room tapissé d'acajou et un bar digne d'un club britannique
où, comme en Grande-Bretagne, les femmes ne sont admises qu'accompagnées Magie La France et la Prusse sont alliées dans la guerre de
Sept ans (1740-1747) (cf. quatrains III, 50 et III, 53). Le roi Frédéric écrit
au maréchal de Belle-Isle depuis le camp de Strehlen
le 30 juillet 1741 : «...Je vous ai
mille obligations en particulier des peines et des soins que vous avez pris
dans cette affaire qui ne pourra que vous faire une réputation immortelle... En
un mot, je suis inébranlable dans la résolution de remplir
en tout et partout mes engagements à la rigueur et de ne manquer jamais aux
devoirs d'un bon et fidèle allié du roi votre maître. Il n'y a rien à désirer au plan que vous vous
êtes proposé...» Et pour mettre le comble à la satisfaction du maréchal,
dont il commit bien le caractère et la vanité, il ajoute encore en post-scriptum
: «Je félicite le roi de France de ce
qu'il a déclaré le maréchal de Belle-Isle généralissime de ses armées en
Allemagne.» Le 24 juillet 1741, vers 3 heures du soir, le Maréchal
quittait Versailles, s'arrêtait un instant à son hôtel, à Paris, pour y embrasser
son fils, travaillait jusqu'à 3 heures du matin avec M. de Séchelles
et reprenait, dans la journée du 23 juillet, le chemin de Francfort. lorsqu'il s'était éloigné de cette ville au début de
juillet, les partisans de l'Autriche avaient annoncé bruyamment sa disgrâce et
son rappel. Grande fut leur surprise de le voir revenir en triomphateur,
environné des foudres de la guerre. Ils
purent croire détenteur d'un pouvoir magique l'homme qui faisait ainsi, par
enchantement, tout céder à ses lois l'homme qui faisait ainsi, par
enchantement, tout céder à ses lois. Les échos étaient parvenus jusqu'à eux
de la popularité grandissante du Maréchal, devenu l'idole de tous les Français Courant décembre, le comte de Saint-Germain renonça
définitivement à séjourner à Chambord et s'installa à Versailles chez le
maréchal de Belle-Isle. Celui-ci avait mis à sa disposition une partie de son
hôtel particulier et un de ses appartements du faubourg Saint-Antoine, où ils
se livraient ensemble à des opérations de magie. De toutes leurs expériences,
le Couteulx de Canteleu a retenu celle des
apparitions à l'aide de miroirs catoptriques qui demeurent un problème pour la
science et qui firent en partie la réputation de Saint-Germain comme celle de
Nostradamus, quelques siècles plus tôt. Auprès de son ami, le maréchal de
Belle-Isle découvrit alors l'univers infernal de la haute magie, les plaques
d'acier polies et concaves, le parfum du safran oriental qui convient à Anaël et les
invocations consacrées à Jéhovah, Élohim, Mitraton et
Adonay, durant les nuits de nouvelle lune Typologie L'an 2155 rapporté sur la date pivot 1725 donne 1295. Bernard VI d'Armagnac, fils et successeur de Géraud V, lui succéda en bas âge sous la tutelle de Gaston VII, vicomte de Béarn, son aïeul maternel. L'an 1286, il fit hommage des comtés d'Armagnac et de Fezenzac à Edouard Ier, roi d'Angleterre. L'acte ou il est fait mention de cet hommage est daté du 3 novembre de cette année, et signé d'un grand nombre de seigneurs. Bernard y prend le titre de damoiseau ; ce qui annonce qu'il était encore mineur. Mais il ne le prend plus dans un acte du 7 avril 1289, par lequel il remet au roi d'Angleterre, Edouard Ier, les arrérages d'une rente de cent marcs d’argent, que Henri III avait constituée à Géraud V pour l'attacher a son service. Deux jours auparavant, Edouard, dans la même vue, en avait assigné à Bernard une autre de cent livres monnaie de Morlas, à prendre sur les revenus de Bordeaux. (Mémoires de M. de Brequigni) L'an 1290, il s'allume une guerre, qui fut longue et vive, entre Bernard et Roger-Bernard, comte de Foix, au sujet de la succession de Gaston VII, vicomte de Béarn, décédé cette année. Roger-Bernard avait en sa faveur le testament de Gaston, qui léguait sa vicomté à Marguerite, sa fille, femme de ce comte. Mais Bernard soutenait que ce testament était supposé. Le roi Philippe le Bel évoqua l'affaire à son conseil ; elle n'y fut point terminée, et les hostilités continuèrent entre les deux comtes. Cette guerre particulière fut suspendue, l'an 1295, par la guerre publique contre les Anglais. Mais, après la conclusion de la paix, les querelles des deux maisons d'Armagnac et de Foix recommencèrent avec la plus grande animosité. Le roi, pour en arrêter les suites, se rendit a Toulouse, où, par arrêt du parlement, rendu le jeudi après la Saint-Vincent (23 janvier) 1303, (v. st.) la vicomté de Gavardun et le château de Gavaret, furent adjugés au comte d'Armagnac. Gaston, nouveau comte de Foix, refusa de se soumettre à ce jugement. Les deux contendants reprirent les armes. L'an 1309, nouvel arrêt du parlement, qui n'eut pas plus
d'effet que le précédent. Le roi mande,
l'an 1313, au sénéchal de Carcassonne, par lettre du 18 août, de mettre sous sa
main la vicomté de Gavardun avec le château de Gavaret ; et, le 6 juin 1317, il donne ordre de les
délivrer à la comtesse Mathe, mère du comte
d'Armagnac. Mais cet ordre fut apparemment mal exécuté, ou bien ne satisfit
pas à toutes les prétentions de Mathe, puisque le
pape Jean XXII écrivait encore, le 15 juillet 1318, à Gaston, vicomte de Fézenzaguet, fils de Mathe, pour
l'engager à disposer sa mère à faire la paix avec le comte dé Foix Il est important d'en sçauoir
l'origine, & premierement celle du Bearn & du Comté de Foix, la Souueraineté
de Bearn est ainsi appellée
du nom de la ville Benearnum, qui est ou Lascar, ou Ortez. Louys le Debonnaire ayant chassé Loup Centulle
Duc des Gascons pour rebellion inuestit
vn des fils de ce Prince des terres de Bearn sous le tiltre de Vicomte
l'an 820. Pour la Comté de Foix, ce n'estoit pas anciennement quelque pays ainsi nommé, mais de
plusieurs terres assemblées, qui furent baillées en partage à Bernard I. fils
de Roger II. Vicomte de Carcassonne surnómé de
Moncade, maison tresnoble & tres-illustre,
il en fut fait vne piece Ã
laquelle ce Bernard donna le nom de Comté vers la fin du regne
de Hugues Capet en 994 ou 95. [...] Elles furent vnies
ensemble par vn tel mariage. Gaston de Moncade septiesme du nom Seigneur de Bearn
eut quatre filles; l'aisnée nômée
Constance mariée au Roy d'Arragon, la seconde nommée
Marguerite à Roger-Bernard Comte de Foix, Mate la troisième à Geraud Comte d'Armagnac, & Guillelme
la quatrième a l'Infant Pierre fils du Roy Pierre d'Arragon.
Leur pere institua Constance son héritière universelle
; & Ã son defaut il luy
substitua Marguerite. Constance estant donc morte
sans enfans avant le decez
de son pere, le Bearn venoit à Marguerite & il luy
fut derechef par luy confirmé. Mate & son mary vouloient en avoir leur part. Ils en vinrent aux armes, & le Roy les ayant appellez
par devant luy à Gisors pour connoistre
de leur différend, le Comte d'Armagnac soutint en pleine Cour l'an 1295 que
Roger-Bernard avait falsifié le testament du feu Comte Gaston. Sur cette
accusation le Parlement ne pût pas refuser le duel au Comte de Foix offensé. Mais comme les parties furent entrées dans le
champ en la ville de Gisors, le Roy qui estoit-lÃ
present voulant épargner le sang de ces deux
illustres Seigneurs les en fit sortir par force & contre leur gré, les
exempta de se battre en duel, & en prit les paroles sur soy
sans préjudicier à leur droit pour l'hérédité, & il leur fit expédier Lettres
qui justifioient comme ces deux Seigneurs s'estoient portez en cette occasion, qu'ils avoient esté mis hors de la lice par son commandement. Cette guerre
particulière fut surcise à cause de la guerre contre
les Anglois, laquelle le Comte de Foix nous servit
fort bien, comme vous l'avez veu. La France s'en fut
aisément démellée, si elle n'eust
pas esté attaquée l'an 1296. par le Comte de
Flandres, lequel se croyant libre de la fidélité qu'il avoit
jurée, puisque sa fille qui en estoit le gage avoit finy ses jours, renouvella alliance avec l'Anglois,
& luy promit son autre fille Isabeau pour son
fils sous les mesmes conditions du premier contract ; au moyen de quoy ils
se jurèrent amitié, intelligence & assistance envers & contre tous,
spécialement contre le Roy de France, avec lequel ils s'engagerent
de ne faire jamais ny paix ny
trêve sans le consentement l'un de l'autre On a parfois écrit que Saint Louis, mécontent de l'attitude du Temple à propos de Damas en 1240 (avant sa croisade donc), aurait retiré son Trésor du Temple. Matthieu Paris se trouve (comme par hasard !) être le seul à mentionner ce fait. Ce que l'on sait des relations de Saint Louis avec le Temple va à l'encontre de cette assertion. Mais en 1295, le roi Philippe le Bel réalise effectivement le tranfert du Trésor, du Temple vers le château royal du Louvre. On y a vu une décision prémonitoire, une preuve de la méfiance, voire de l'hostilité, manifestée par le roi envers les templiers. Les raisons de ce transfert sont ailleurs. Dans le cadre d'une politique de renforcement du pouvoir monarchique, il est normal que le roi confie ses finances à ses propres agents. le règne de Philippe de le Bel voit développement, à côté des ressources du Domaine, dites ressources ordinaires, de la fiscalité (les ressources extraordinaires) et des emprunts. Les templiers n'ont été que les gestionnaires de l'ordinaire. Pour la gestion de l'impôt et des emprunts, Philippe, comme Edouard Ier d'Angleterre du reste, préfère avoir recours aux banquiers italiens. En 1295, il croit le moment venu d'opérer une vaste réorganisation des finances royales qui consistent à rassembler en de mêmes mains, celles des fameux Biche et Mouche, financiers italiens, l'ensemble des revenus de la couronne. Cette tentative prématurée ne donna pas les résusltats escomptés, et, en 1303, le Trésor réintégra le Temple. [...] Le vaste quartier du Temple à Paris a été bien mis en valeur : le montant des cens passe de quatre cent cinquante-trois livres parisis en 1253 à mille ceux cents, mille six cents, en 1307. Pour en être les seuls maîtres, les templiers se sont montrés durs et impitoyables envers les habitants déjà établis, comme par exemple les "Serfs de la Vierge" installés aux Blancs Manteaux (Alain demurger, Vie et mort de l'ordre du Temple, Seuil, 1989, pp. 257, 259). Charles Gothelf Baron de Hund avait étudié à Leipzig, à Strasbourg et à Paris (1741-42). Initié maçon à Francfort, lors du couronnement de l'empereur Charles VII de Lorraine, par l'entourage du maréchal de Belle-Isle, il avait fréquenté assidûment les loges de Paris et de Versailles, où les jacobites lords Kilmarnock et Clifford avaient complété son initiation et, passant par la Hollande à l'aller et au retour, en 1743, il s'était longuement enquis de la légende templière auprès des nombreux Rose-Croix du pays. Rentré dans ses terres en 1751, il s'était empressé de fonder une loge, les Trois Colonnes et il avait mis au point en 1755 un livre rouge de statuts, empruntés à l'«Histoire Templière» - une de plus - publiée par Goertler en 1703 (histoirerevisitee.over-blog.com). L'ordre maçonnique allemand de la Stricte Observance Templière est une franc-maçonnerie occultiste, fondée par le baron de Hund dans les années 1750, qui n'avait d'autre ambition que le rétablissement de l'ordre des Templiers. Elle propageait aussi la légende selon laquelle il y aurait de mystérieux personnages qui dirigeraient la franc-maçonnerie dans l'ombre, les «Supérieurs Inconnus» (Luc Nefontaine, La franc-maçonnerie, 1990 - books.google.fr). |