Jules II

Jules II

 

IX, 3

 

2105-2106

 

La magna vaqua Ă  Ravenne grand trouble,

Conduictz par quinze enserrez Ă  Fornase

A Romme naistre deux monstres Ă  teste double

Sang, feu, deluge, les plus grans Ă  l'espase.

 

"Fornase"

 

Autant chercher le mot tel quel (Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Tome 3, 1999 - www.google.fr/books/edition).

 

Encore que la bataille de Fornoue (1496) se rapproche de l'époque de cette interprétation-ci.

 

FORNASE, ou FORNACI, en latin Fornacum portus, port de l'Etat de Venise, dans le Polesin de Rovigo, Ă  l'embouchure du PĂ´ delle Fornase ou de Viero (Antoine-Augustin Bruzen de La-Martiniere, Le grand dictionnaire geographique, historique et critique, Tome 2, 1768 - www.google.fr/books/edition).

 

Deux fois "deux tĂŞtes" et Ligue de Cambrai

 

Le Pape que Savonarole traitait de bête puante, d'Antéchrist, de bête de l'Apocalypse, le Borgia exécré qui représentait aux yeux des platoniciens toutes les abominations de la chair et de la pensée, est mort. Mort aussi Jules II, qui fut pour Luther ce qu'Alexandre VI avait été pour Savonarole. Mort Léon X, qui fit peindre le Farnésine. Aussi bien les temps sont changés et la Papauté va reprendre son rôle, réunir, coaliser, unifier et mener au combat toutes les forces chrétiennes contre la licence artistique et les nouveautés dogmatiques. Déjà le concile du Latran de 1517 avait édicté quelques mesures contre les écarts philosophiques et religieux des humanistes (La réaction religieuse à la Renaissance, Revue critique des idées et des livres, Volume 23 ;Volumes 132 à 137, 1913 - www.google.fr/books/edition).

 

Dans une Apocalypse française du XIIIe siècle, une bete a deux cornes de belier fait tomber le feu du ciel (XIII, 11-13); la bete a deux tetes de belier invite a faire une statue de la bete a sept tetes & a tuer ceux qui n'adoreront pas cette statue (XIII, 14-15) (Léopold Delisle, Paul Meyer, Apocalypse en français au XIIIe siècle, Tome 2, 1901 - www.google.fr/books/edition).

 

Eustache Deschamps, qui vivait pendant le Grand Schisme (1377-1415), parle aussi de la bête à deux têtes alors qu'il s'agit d'une bête à deux cornes (Oeuvres complètes de Eustache Deschamps, Volume 11, 1903 - www.google.fr/books/edition).

 

Des prodiges avaient révélé aux Italiens que de tragiques événements se préparaient; dans les premiers jours de janvier 1505, le sol avait tremblé dans tout le Nord de l'Italie, et surtout à Bologne, des éclairs avaient sillonné le ciel; l'on voyait les pommiers et les cerisiers en fleurs; une comète apparut (en août 1506) dont la queue était tournée vers le château Saint-Ange, ce qui fut considéré comme un indice redoutable; on parla d'un veau à deux têtes. Le peuple était terrifié. Rien n'avait pu détourner le pape de son entreprise; le roi de France s'était d'abord efforcé de l'en dissuader en lui en montrant les périls, mais Jules II avait fait agir auprès de lui, pour l'amener à renoncer à son opposition, la reine Anne qui, très pieuse, poussait Louis XII à complaire au souverain pontife. Jules II n'eut pas, dans ses démêlés avec la France, de plus précieuse alliée que la reine Anne; dans ses missives, il recommande plus d'une fois à son envoyé d'avoir grand soin de se la concilier. Il avait d'ailleurs prévenu le roi qu'il était décidé à employer, contre ses adversaires, pour en arriver à ses fins, tous les moyens, les armes spirituelles, censures, interdit, excommunication, de même que les armes temporelles. C'était presque un avertissement personnel, et il savait l'influence qu'auraient ces menaces sur la reine. Le 17 août 1506, tout étant prêt pour l'expédition, Jules II annonça sa volonté aux cardinaux réunis en consistoire secret. Depuis quelque temps, on pressentait à Rome cette communication, mais sans y croire sérieusement. Le Sacré Collège l'accueillit fort mal; le cardinal Carafa; qui, en sa qualité doyen, jouissait d'une certaine autorité, représenta au pape, en termes pressants, les dangers qu'il allait faire courir au prestige de l'Eglise s'il échouait. Il avait vécu à Naples à côté de princes qui étaient plus sages que hardis, et il lui répugnait à voir brusquer le sort. Jules II passa outre. L'armée pontificale ne comptait que 400 lances, avec deux arbalétriers par lance; le préfet en conduisait 200 autres; on attendait de Naples des mercenaires albanais, des stradiotes, qui arrivèrent un peu plus tard au nombre d'une centaine. Ce fut à la tête de cette poignée d'hommes que Jules II entreprit la conquête de deux puissantes cités, Pérouse et Bologne (Emmanuel Rodocanachi, Histoire de Rome: le pontificat de Jules II, 1503-1513, 1928 - www.google.fr/books/edition).

 

"quinze" : quinze galères

 

Lors des opération de la guerre de la Ligue de Cambrai, "la flotte vénitienne entra dans le Pô par la Bocca delle Fornaci; elle brûla Corbola, et elle remonta jusqu'à Lago Scuro, incendiant sur les deux rives, dans toute la longueur du pays qu'elle parcouroit, les palais, les châteaux et les villages. Lago Scuro est le port de Ferrare sur le Pô; il n'est éloigné que de deux milles de cette ville, et les chevau-légers vénitiens, qui étoient venus se ranger sous la protection de la flotte, partoient de là pour répandre la désolation dans tout le territoire ferrarais. Le goût d'Alphonse, duc de Ferrare, pour les arts mécaniques, lui avoit procuré la plus belle artillerie de l'Europe: il avoit fait son amusement et son plus grand luxe de la fonte des canons; il les employa pour sa défense. Ayant dressé ses batteries à Lago Scuro, sur les rives du fleuve, il força la flotte de Trévisani à redescendre jusqu'à Polisella, où elle jeta l'ancre derrière une petite île.

 

Pour mettre ses vaisseaux en sûreté dans cette station, Trévisani éleva deux bastions des deux côtés du fleuve, et les unit par un pont. Alphonse tenta, le 30 décembre, d'enlever ces retranchemens, et il fut repoussé avec perte. Dans ce combat, Hercule Cantelmo, émigré de Naples, et fils du duc de Sora, fut fait prisonnier par des Esclavons; comme ils ne pouvoient convenir entre eux sur celui qui avoit droit à la riche rançon de ce captif, l'un d'eux abattit sa tête d'un coup de sabre. L'Arioste a invoqué la compassion de tous les âges en faveur de ce jeune homme, l'un des plus distingués de la cour de Ferrare, et l'ami du poète.

 

Cependant Chaumont ne voulant pas laisser pĂ©rir le duc de Ferrare, vint Ă  VĂ©rone, et annonça qu'il alloit marcher sur Vicence, ce qui força l'armĂ©e vĂ©nitienne Ă  se sĂ©parer de la flotte, pour dĂ©fendre les Ă©tats de la rĂ©publique : le cardinal d'Este profita de ce que TrĂ©visani n'Ă©toit plus maĂ®tre de la campagne tout autour de Polisella, pour transporter pendant la nuit un train considĂ©rable d'artillerie vis-Ă -vis de la flotte. Des pluies violentes, en gonflant la rivière, avoient Ă©levĂ© les vaisseaux presque au niveau des digues. Le cardinal d'Este fit ouvrir des embrasures dans ces digues, et y fit placer dans un profond silence des canons en batterie, au-dessus et au-dessous de l'endroit oĂą Ă©toit la flotte. Le bruit de la rivière, beaucoup plus violent que de coutume, avoit dĂ©robĂ© cette manoeuvre Ă  TrĂ©visani; et il n'avoit point prĂ©vu que l'Ă©lĂ©vation subite du fleuve permettroit de placer l'artillerie Ă  fleur d'eau. Le 22 dĂ©cembre, au point du jour, il fut Ă©veillĂ© par le feu roulant de ces batteries dont il avoit ignorĂ© la construction, et auxquelles, dans une longueur de trois milles, ses vaisseaux ne pouvoient se dĂ©rober. Il n'avoit point assez de troupes de dĂ©barquement pour les attaquer et les enlever de force: il perdit la tĂŞte; et au lieu de faire couper la digue du fleuve, ce qui, en inondant le Ferrarais, auroit fait baisser le niveau des eaux de manière Ă  le dĂ©rober au feu ennemi, il s'enfuit sur une petite barque dès le commencement du combat: presque tous les Ă©quipages de ses vaisseaux suivirent son exemple, lorsqu'ils virent une galère brĂ»lĂ©e et deux autres coulĂ©es Ă  fond par l'ennemi; près de deux mille personnes furent tuĂ©es ou submergĂ©es; quinze galères, plusieurs moindres vaisseaux, et soixante Ă©tendards, furent conduits en triomphe Ă  Lago Scuro, par le cardinal d'Este. TrĂ©visani auroit dĂ» payer de sa tĂŞte son imprudence et sa lâchetĂ©; mais le nombre des gentilshommes qui avoient prĂ©variquĂ© durant la dernière campagne Ă©toit si grand qu'ils faisoient un parti dans l'Ă©tat; ils se dĂ©fendoient tous rĂ©ciproquement, et TrĂ©visani ne fut puni que par un exil de trois ans.

 

Ainsi, la campagne de 1509 finissoit, pour les Vénitiens, par une déroute presque aussi éclatante que celle qu'ils avoient éprouvée à son commencement. Mais la destruction de leur flotte à Polisella fut loin d'avoir des conséquences aussi funestes que celle de leur armée à Vaila. D'aucun côté ils n'étoient menacés par des ennemis en état d'en tirer avantage" (Jean-Charles-Léonard Simonde de Sismondi, Histoire des Republiques Italiennes du Moyen Age, Tume 13, 1826 - www.google.fr/books/edition).

 

"espase"

 

"espase" : épée, entre dans le langage des galères (Jan Fennis, Trésor du langage des galères, 2011 - www.google.fr/books/edition).

 

"déluge"

 

Le Déluge est une fresque (280 x 560 cm) de Michel-Ange, datable vers 1508-1510 qui fait partie de la décoration du plafond de la chapelle Sixtine, dans les musées du Vatican à Rome. Elle a été commandée à l'artiste par Jules II.

 

Le Déluge fait partie des neuf Histoires de la Génèse. C'est l'avant-dernière de la série, au milieu des trois Histoires de Noé figurant dans les derniers panneaux. Ces scènes constituent une mosaïque des histoires de l'humanité «ante legem», c'est-à-dire avant Moïse (dont les histoires se retrouvent dans les panneaux des murs peints par des artistes du xve siècle). Chacune de ces scènes de la Genèse a également une lecture à rebours liée à la préfiguration de la Semaine Sainte, dont les célébrations solennelles ont lieu dans la chapelle et comprennent une procession de l'entrée cérémonielle à l'autel. Dans ce système de concordance, le déluge représente le baptême du Christ : de même que l'eau du baptême efface les péchés, l'eau du déluge nettoie le monde des pécheurs. L'Arche de Noé est un symbole de l'Église elle-même : elle est faite de bois, comme le bois de la Croix, et, de même, est un moyen de salut.

 

Le plafond de la chapelle Sixtine comprend principalement une fresque réalisée par Michel-Ange entre 1508 et 1512 et inaugurée par le pape Jules II le 31 octobre 1512 ; c'est un chef-d'œuvre de la peinture de la Renaissance italienne considéré comme l'un des plus importants de l'art occidental. La peinture recouvre l'intégralité du plafond de la chapelle Sixtine construite au Vatican sous le pape Sixte IV, entre 1477 et 1483, pour abriter des cérémonies solennelles, dont les conclaves (fr.wikipedia.org - Le Déluge (Michel-Ange)).

 

Acrostiche : LCAS, Elkas (Helcas)

 

L'appellation de «Tête-Rouge» est en fait la plus ancienne que l'on connaisse dans les sources occidentales. Au sens de «sectateur, ou soldat, d'Ismaïl et de ses successeurs». Aidé de sept tribus turcomanes, qui partageaient ses idées religieuses, celui-ci conquit la Perse (1500–1509) et fut à l'origine de la dynastie des Séfévides. Prétendant descendre d'Ali, il exigea de ses sectateurs le port d'un bonnet rouge entouré d'une écharpe à douze plis, en l'honneur des douze imans successeurs du gendre de Mahomet. D'où le nom de «têtes rouges», donné par les Turcs (Stefanos Yerasimos, Les Turcs: Orient et Occident, islam et laïcité, 1994 - www.google.fr/books/edition).

 

Thamas n'avoit 18 ans quand il monta sur le trône en 15251 il avoit trois freres qui étoient Helcas, Bécram & Sormisa. Chacun d'eux eut fon appanage dans la succession d'Ismaël: Helcas eut dans son partage l'Assyrie & la Mésopotamie avec la ville de Babilone. Bécram eut la Médie, la Georgie & l'Albanie vers la mer Caspienne. Sormisa eut la Parthie qui est aujourd'hui le Corasan. Mais tous ces appanages furent réunis depuis à la Couronne de Perse par la mort de ces Princes. Helcas s'étant révolté pendant la guerre des Turcs fut pris par les troupes du Roi & mis à mort. Thamas se défit du second dans la crainte qu'il ne se révoltât, & le troisiéme mourut de la mort naturelle (Jean-Antoine Du Cerceau, Histoire Des Revolutions De Perse: Depuis le commencement de ce Siécle jusqu'à la fin du Régne de l'Usurpateur Aszraff, Tome 1, 1742 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 2106 sur la date pivot 1509 donne 912.

 

Théodora, mère de Marozie, qu'elle maria au marquis de Toscanelle, et d'une autre Théodora, toutes trois célèbres par leurs prostitutions, avait à Rome la principale autorité. Sergius n'avait été élu que par les intrigues de Théodora, la mère. Il eut, étant pape, un fils de Marozie, qu'il éleva publiquement dans son palais. Après sa mort, les deux sœurs, Marozie et Théodora, procurèrent la chaire de Rome à un de leurs favoris nommé Landon (912); mais ce Landon étant mort, la jeune Théodora fit élire pape son amant, Jean X, évêque de Bologne, puis de Ravenne, et enfin de Rome. On ne lui reprocha point, comme à Formose, d'avoir changé d'évêché. L'Italie était envahie presque à la fois par les Bérengers, par un roi de Bourgogne, par un roi d'Arles. Il les empêcha tous de dominer dans Rome. Mais au bout de quelques années, Guido, frère utérin de Hugo, roi d'Arles, tyran de l'Italie, ayant épousé Marozie toute-puissante à Rome, cette même Marozie conspira contre le pape long-temps amant de sa sœur. Il fut surpris, mis aux fers, et étouffé entre deux matelas (Emile Guers, Histoire abrégée de l'Eglise de J.-C. rattachée aux grands traits de la prophétie de Daniel, Tome 1, 1832 - www.google.fr/books/edition).

 

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