Guerres de Bourgogne
IX,
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Migres migre de Genesve trestous.
Saturne d'or en fer se changera,
Le contre RAYPOZ exterminera tous,
Avant l'advent de ciel signes fera.
Villarepos est une commune et village fribourgeois du district du Lac, villarrepo, vilar repo et vilarrepot en 1332,
Villarrepo, villar reppo et villa repos en 1336, vilarrepo en 1359, villar Ripport, villar Rippoz, villa Rippoz et Villareppoz en 1396, villarippo, villarrepo, villar Rippo et villar Reppo en 1418-1424,
signifie Villa de Rotpold, nom propre alémanique dérivé de la forme primitive Hrodbald, du germanique *hrôpi, « gloire », et *balda, « audacieux, fort ». Le nom allemand actuel est Ruppertswil, Ruoperswyll et Rupertswyl
en 1578, Rupperswyl au XVIIIème siècle
(henrysuter.ch).
A la fin du XVe siècle, la jeune Confédération affiche sa gloire en triomphant lors des guerres de Bourgogne.
Genève, principauté épiscopale enclavée en sol savoyard, est dans le camp des vaincus. La Bourgogne est alliée à la puissante Savoie, dont les ducs contrôlent depuis des lustres la nomination du prince-évêque de Genève.
En 1475, Berne et Fribourg arrachent le Pays de Vaud à la Savoie et menacent d’engloutir Genève, qui sauve sa peau en promettant une exorbitante rançon : un huitième de ses biens !
(bicentenaire.tdg.ch).
Le duché de savoie était allié à celui de Bourgogne.
Le duc de Bourgogne ayant conquis la Lorraine, se prépara à attaquer les Suisses. Ceux-ci, dit un
historien, harassés par ses vexations continuelles, et le passage des aventuriers qu'il attirait en grand nombre d'Italie sous ses étendards, venaient, le 14 octobre 1475, de déclarer la guerre au comte de Romont,
prince de la maison de Savoie, mais serviteur dévoué du duc de Bourgogne, qui possédait le pays de Vaud. Ils avaient saccagé toute la contrée située entre les lacs de Neufchâtel, de Morat et de Genève, et ils avaient forcé
les villes du pays de Vaud, et Genève même, à leur payer d'énormes contributions (26,000 écus d'or)
(Abel Hugo, Histoire générale de la France depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Tome IV, 1841 - books.google.fr).
La famille d'Avenches, illustre famille du pays de Vaud, était établie à Fribourg, où elle s'éteignit, vers
le commencement du XVIe siècle, dans la maison de Praroman, qui hérita de ses biens. Antoine d'Avenches, mort en 1475, Seigneur de Vilarepos, fut le fidèle gouverneur du pays de Vaud, pour le duc de Savoye,
en 1468 & 1473. Cette famille a fait de grandes donations à l'église de Vilarepos & accordé des privilèges considérables aux habitans de ce village, où elle avoit la haute & basse jurisdiction
(abbé Jean-François Girard, Nobiliaire militaire suisse, Volume 1, 1787 - books.google.fr,
Mémoires et documents publiés par la Societé d'histoire de la Suisse romande, Volume 8, 1849 - books.google.fr).
Le "contre Raypoz" peut désigner l'opposant au duc de Savoie, en lien avec Fribourg, donc le canton de Fribourg lui-même, allié à celui de Berne.
Le canton de Vaud sera encore envahi en 1536 par les Suisses. Berne le gouvernera jusqu'en 1798.
1536 est proche de la date de 1533, année de commencement du "règne" de la Lune, dont le métal associé est plutôt l'argent que le fer, selon les chornocratories de Roussat.
D'autant que l'on peut voir un jeu de mot entre "advent" et Avenches ancien Aventicum. "adventus" (du latin "arrivée")
est une étymologie avancée par Varron pour le mont Aventin à Rome
(François Sabbathier, Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, Tome 5, 1768 - books.google.fr).
Il y a un jésuite Bourguignon, qui prétendant que l'ancien Aventicum n'étoit pas
pas nôtre Avenche en Suisse, mais un lieu nommé Antre en Bourgogne, s'inscrit en faux dans son Livre, contre cette Inscription, & toutes les autres où l'on
prétend lire le nom d'Aventicum : soutenant que, dans celle-ci, il faut lire Advent. Caes. au lieu d'Aventicum. J'ai été exprès sur le lieu, pour voir s'il avoit raison, &
après avoir examiné l'Inscription, j'ai trouvé, que ce que ce Jésuite affirme, avec tant d'assûrance & de hauteur, est une imposture manifeste, & qu'à moins que de renoncer à ses yeux, renoncer à ses yeux,
on ne peut pas lire autrement, que Aventicum, comme tous nos auteurs ont lu
(L'Etat et les délices de la Suisse, en forme de relation critique par plusieurs auteurs célèbres, Tome 2, 1730 - books.google.fr).
Le jésuite en question est le père Dunod, né en 1657 et mort en 1725 qui publia La découverte de la ville d'Antre en 1698
(Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, Volume 1, 1853 - books.google.fr).
La transmutation d'or en fer se retrouve dans "les Dialoghi della imitations poetica que Bernardino Partenio (vers 1500-1588)
publie en 1560. Dans les mots que Partenio met sur les lèvres de Trissino il y a quelque chose en plus: l'image de l'alchimie est une citation précise de la dimension occulte, «transmutatrice»,
que Camillo attribuait à son travail sur les mots, sur la «matière» de l'éloquence. C'est justement pour cela que l'action des plagiaires qui volent et avilissent les découvertes de Camillo est représentée comme un
procédé alchimique renversé : à partir de l'or et de l'argent, ils n'obtiennent que du fer et du plomb, tout comme les dépôts fertiles des « lieux topiques» se transforment en répertoires banals: «ils parlent continuellement
d'artifices, d'idées, de formes, de forêts...»"
(Lina Bolzoni, La Chambre de la mémoire : Modèles littéraires et iconographiques à l'âge de l'imprimerie, 2005 - books.google.fr).
1475 est aussi la date de début du calendrier perpétuel de Regiomontanus qui portent jusqu'à 1506.
Les éphémérides achetées et compulsées par Nostradamus furent celles de Regiomontanus, Stoeffler, Pitatus, puis celles de Stadius et Leowitz
(Christian Turpin, Nostradamus décodé, 2010 - books.google.fr).
Rappelons, parmi les plus anciens calendriers que l'on connaisse, le Calendrier de Johannes de Gammundia, dressé en 1439 par le mathématicien Gmunden,
le Calendrier astronomique pour 1448, imprimé par Gutenberg; puis le Calendrier de Regiomontanus (1473) et le Calendarium imprimé
en 1475 à Nurenberg par Jean de Muller, auquel sont jointes des « éphémérides », c'est-à -dire une sorte de calendrier perpétuel pour les années 1475 à 1506
(Les Volumes de Noel, Union Syndicale et Federation des Syndicats des Maîtres Imprimeurs de France, 1937 - books.google.fr).
Johannes Müller von Königsberg (Unfinden, près de Königsberg (Bavière) le 6 juin 1436 – Rome le 6 juillet 1476),
plus connu sous son nom latin Regiomontanus, est un astronome, mathématicien et astrologue allemand. Ses traités (notamment De triangulis omnimodis, 1464) et ses commentaires sur l'Almageste de Ptolémée,
sont à l'origine de la renaissance de la trigonométrie en Europe. L'astrologie lui doit un système de domification qui porte son nom. On l'a connu également sous d'autres noms, suivant les langues : Montereggio, Montroyal
(fr.wikipedia.org - Regiomontanus).
Certains interprètes ont reconnu en RAYPOZ une anagramme de ZOPYRA.
La préface des Nouveaux essais sur l'entendement humain déjà cités fait à Scaliger un emprunt explicite. Contre John Locke, l'interlocuteur
qu'il se donne tout au long de cet ouvrage (sous le nom de Philalèthe), Leibniz veut croire, avec Platon, les Scolastiques et beaucoup d'exégètes de l'Epître aux Romains sur
« la loi de Dieu écrite dans les cœurs » (chap. 2, v. 15), que l'âme contient originairement les principes de plusieurs notions et doctrines que les objets externes réveillent seulement dans les occasions...
Les Stoïciens appelaient ces principes Prolepses, c'est– à –dire des assomptions fondamentales... Les mathématiciens les appellent Notions communes. Les philosophes modernes leurs donnent d'autres beaux noms,
et Jules Scaliger particulièrement les nommait Semina aeternitatis, item zopyra, comme voulant dire des feux vivants, des traits lumineux, cachés au–dedans de nous, mais que la rencontre des sens fait paraître
comme les étincelles que le choc fait sortir du fusil. Et ce n'est pas sans raison qu'on croit que ces éclats marquent quelque chose de divin et d' éternel qui paraît surtout dans les vérités nécessaires.
Ces zopyra dont Scaliger fait un remploi sans doute inspiré de Platon, Leibniz peut les devoir aux Electa Scaligerea de 1634 déjà évoqués, à savoir ces « morceaux choisis » privilégiant « dans toutes ses œuvres »
les « sentences, préceptes, définitions, axiomes »
Pierre Lardet, Les ambitions de Jules–César Scaliger latiniste et philosophe (1484–1558), 2002 - www.phil-hum-ren.uni-muenchen.de).
Tout en parlant de Villarepos, le quatrain utiliserait son anagramme pour lier au signes célestes du vers 4, une comète qui apparaît en fait en 1472,
mais que nombreux auteurs ont cru de 1475.
Cardan écrit encore, selon Regiomontanus : "Le 13 janvier 1475, nous vîmes sous la Balance, avec les étoiles de la Vierge, une comète
dont la tête se déplaçait lentement jusque vers Spica". De même Hájek a également fait réimprimer les traités précédemment publiés par Régiomontan et se rapportant à la comète de l'année 1475.
Quant à la "Cometa anni 1475", Descartes en parle dans le Chap. CXXXIII de la Pars Tertia des "Principia Philosophiæ", J. Hevelius dans Sa "Conmetographia" de 1668 (p. 601) fait voir que la comète observée
par Regiomontanus n'était pas de 1475 mais de 1472. "advent" ne désignerait pas alors la période avant Noël et relèverait du jeu de mot.