Le procès de Quintin IX, 40 2133 Pres de Quintin dans la forest
bourlis, Dans l'Abaye
seront Flamens ranchés, Les deux puisnais
de coups my estourdis, Suite oppresse et garde tous cachés. "cachés" pour "achés" et "ranchés"
pour "tranchés" suivant les éditions "puisnés" Il est question de "puisnés"
et de Quintin dans un procès nobiliaire relaté par la correspondance de
Monsieur D'Iray, intendant des
La Tremoille (1629 - 1635) : Dimanche 8 avril
1635 - Paris à Marie de La Tour d’Auvergne : Madame, J’ay fait sçavoir par le pénultiesme
ordinaire les délais qu’a demandé M. le comte de Vertus, et par le dernier
comme il a jetté une production nouvelle à l’adventure, assés grosse mais des
histoires d’Argentré et du Pas qui ne s’accordent point en ce qu’il veult en tirer, et de quelques autres pièces aussi peu
utiles que les deux livres cy-dessus. Il prend grande
peine à prouver que les puisnés ne portoient pas le nom de l’aisné.
Que celuy qui eust Quintin
en partage fut nommé Botterel, mais à quoy cela ? Il veult aussi
prouver qu’autres fois Quintin pour la justice estoit
du ressort de Chastelaudren, mais qu’à cela de
convenance avec la juvignerie par Avaugour
on y a contredict. Il a rapporté une coppie de procuration de Monseigneur pour luy faire homage de Beaureguard, Quintin an Guymené,
mais cela faict absolument contre luy
à qui jamais on n’a reffusé de faire homage de cette terre mouvante unement
en fief et jurisdiction de Chastelaudren
et dès 1542 qu’il en demande les fruicts de male foy on luy en fit homage qui est employé en sa première production. Il a
voulu surprendre la Religion de la Cour par l’équivoque du mot Quintin, mais ne
sentant pas un air assés favorable, ou que son
affaire manque de fondemens, il a eu dessein de se
faire commander d’aller en son gouvernement de conséquence comme gentilli en ville suire, et par
ce moyen obtenir des lettres d’Estat à quoy il avoit tellement travaillé
qu’elles ont estĂ© signĂ©es et portĂ©es au seau et lĂ arrestĂ©es sur la plainte que Monseigneur en en a faite Ă
Monseigneur le Cardinal qui luy promit toute faveur
et a mesme luy conseilla
d’aller trouver le Roy affin qu’il ne fust prévenu en cela, et cela s’est tellement faict à temps que M. le Guarde de
Seaux ne les sellera point, le Roy luy ayant mandé
par Monseigneur de ne les pas faire. Sa MajestĂ© a promis de n’en accorder Ă
personne qui l’en puisse supplier, ce qui nous fit soupeçonnerÂ
cela fut que M.
du Bernay avoit promis mardy
dernier jour du Palais d’arrester les commissaires
pour y travailler les festes avec eux, mais s’excusant
de ne l’avoir pas fait il adjouta un petit mot qu’il
en eust peut estre arrêté
inutilement, et qu’il se pourroit faire que nostre partie pourroit en l’estat où sont les choses avoir quelque ordre comme les
autres d’aller en son gouvernement. A l’heure mesme
(Monseigneur étant près du Roy à St-Germain), Monseigneur le Prince, M. de Charnizay et moy allasmes trouver M. le Premier président qui dict qu’il n’y avoit plus moyen
de rien faire après la feste et qu’on ne luy avoit point ce jour la parlé
de commissaires. Le lendemain Monseigneur retourna en Cour pour cela. Voylà , Madame, l’estat de cet
affaire qui par toute apparence de raison se doibt juger
dans peu de temps. Nous recommencerons, aydant Dieu,
vers la fin de la sepmaine Ă voir les amis et les
juges La terre de Quintin-en-Guémené
s’étendait dans les paroisses de Saint-Gilles-les-Bois et de Gommenech. Le marquis de La Moussaye
achètera finalement le 23 août 1631 cette terre et celle de Beauregard
s’étendant dans les paroisses de Quemper-Guézennec,
Saint-Clet et du Faouët ainsi que celle de Rieux-en-Plouvara
pour la somme de 18 500 livres. Je di Madame que je continuerois mes
services en la charge que j’ay en vos affaires si Monseigneur et vous la trouviés agréable, mais je sçay
que l’un et l’autre auriés bien agréa que je ne
suivisse pas tousjours comme j’ay faict
depuis que j’ay l’honneur de servir en vostre maison
ce que aulcun de ceux de mon mestier
n’avoit jamais faict
auparavant. Vous jugés (car vous estes très bonne et juste), vous jugés dis-je,
Madame, que ma santé tant traversée demande quelques années de repos. L’estat de vos affaires le permet à présent. Il n’y a plus
hormis le procès de Quintin (lequel demeure comme mort) aulcun procès qui soit de conséquence. Claude de Bretagne (1584-1637), comte de Vertus, comte de
Goëllo, baron d’Avaugour,
seigneur de Clisson, descendant de François de Bretagne, fils naturel du duc
François II de Bretagne, était lieutenant pour le Roy aux quatre évêchés de
Rennes, Dol, Saint-Malo et Vannes et gouverneur de la ville et des faubourgs de
Rennes. Selon Tallemant des Réaux, c’était «un fort
bon homme, et qui ne manquoit pas d’esprit». En tant
que baron d’Avaugour, le comte de Vertus revendiquait
des droits de suzeraineté sur le comté de Quintin Au début du mois de juin 1635, le duc de La Trémoille rejoignit son épouse à Vitré pour assister à son
accouchement. Au cours de ce séjour, Henri de La Trémoille,
une nouvelle fois mécontent de l’impossibilité de percevoir ses revenus du
comtĂ© de Quintin, dĂ©cida dans les premiers jours du mois d’aoĂ»t de le vendre Ă
son beau-frère le marquis de La Moussaye. Cette vente
toutefois ne devint effective qu’en 1638 après la conclusion de son procès avec
le comte de Vertus. Le parlement décida que la seigneurie de Quintin
relèverait en partage de la baronnie d'Avaugour Nous savons assez peu de choses d'Amaury II, le fils aîné
de Claude du Chastel, qui prit possession de la baronnie de la Moussaye à la mort de son père Charles Gouyon.
Il y eut quelques mésententes entre les frères, mais toutes les branches des Gouyon restèrent, en fin de compte, fidèles au calvinisme. Après
la mort d'Amaury II survenue en 1624, alors qu'il Ă©tait devenu marquis, son
fils Amaury III accrut encore le prestige de la famille : il Ă©pousa le 11 avril
1629 Henriette-Catherine de La Tour d'Auvergne, fille du duc de Bouillon,
prince de Sedan, et sœur du futur maréchal de France, Turenne. Les Moussaye, en pleine ascension, se hissaient au niveau des
plus grands noms protestants : la marquise gardait, malgré une alliance un peu
inégale, son titre de "Très haute et très puissante princesse". C'est
pourtant simplement comme "haute et puissante dame" qu'elle signa
avec son mari en 1638 l'achat du comté de Quintin et de la seigneurie d'Avaugour (près de Saint-Brieuc). Ces terres appartenaient
jusqu'alors au beau-frère d'Amaury, le duc Henry de La Trémoille,
comte de Laval, qui avait abjuré le protestantisme pour obtenir la faveur
royale mais restait couvert de dettes En 1542, François II, Comte de Vertus et Baron d'Avaugour, fils du bâtard du duc de Bretagne, assigne Guy, Comte de Laval, à fin d'hommage et de juveigneurie pour sa terre de Quintin. C'est le commencement d'un grand procès qui durera près d'un siècle. [...] François III, comte de Vertus, continue la procédure après son père, il meurt et Odet, son frère, qui lui succède exerce toujours les mêmes réclamations vis-à -vis des Laval. Il avait à faire à forte partie car la maison de Laval était riche, puissante et bien en cour. Ce sont successivement les Coligny, puis les La Tremoille qui en sont les représentants, ils remplissent à la cour de France des charges importantes et ils ont en Bretagne d'immenses possessions. Le duc de la Trémoille cède Quintin à la famille Gouyon de la Moussaye. Les La Moussaye revendent en 1681 Quintin aux Durfort-Lorges, en faveur desquels, dix ans plus tard, le roi érige cette terre en duché. [...] En 1725 recommence une nouvelle procédure, Armand François, Comte de Vertus, Marquis d'Avaugour assigne le duc de Lorges pour lui rendre foi et hommage et lui réclame les droits de rachat. [...] Le Comte de Vertus meurt en 1734 et son frère Henri François continue la procédure. En 1740, il assigne encore le duc de Lorges et rien ne paraît avoir été jugé de nouveau. Ce fut à sa mort, en 1746, que cette affaire dût se terminer. Sa succession était recueillie par la famille de Rohan-Soubise, qui laissa les Durfort jouir tranquillement de leur duché. [...] Ainsi resta sens solution définitive cette grande question de savoir de qui relevait Quintin. Il est certain qu'avant la réunion des terres d'Avaugour et de Goëllo en 1424 au territoire ducal, les seigneurs de Quintin devaient hommage aux possesseurs de ces fiefs, mais on peut se demander si l'érection faite par Pierre II en baronnie n'avait pas changé leur situation, car à ce moment même en 1451 ils relevaient directement du duc de Bretagne (www.infobretagne.com). Cf. le site www.infobretagne.com pour des informations complémentaires et le quatrain IX, 29 qui pourrait concerner les Coligny, en particulier François d'Andelot frère de l'amiral, qui est titré de Quintin par mariage. Odet de Bretagne, comte de Vertus, & Guy XIX. [fils de François d'Andelot de Coligny]du nom Comte de Laual eurent de
grands differens agitez en la Cour de Parlement de
Paris. La dispute estoit, de qui tenoit
en fief la Terre de Quintin décorée du titre de Comté & de Baronnie ; ou du
Roy tout seul, comme Duc de Bretagne en l'hommage lige, ou bien, si outre la ligeance, elle deuoit encores hommage de puisnesse. Et
en ce cas, si ce second hommage estoit confus en la mesme personne du Comte de Laual
Seigneur de Quintin, Ă cause de la Terre & Chasteau
d'Auaugour, dont il estoit
pareillement Seigneur : ou s'il dependoit du nom de
Baronnie, qui fut autresfois au mesme
Auaugour, ainsi que le pretendoit
cet ODET Comte de Vertus & Baron en titre de Baronnie, qui fut anciennement
au mesme lieu d'Auaugour Guy XX comte de
Laval, petit-fils de François d'Andelot de Coligny, étant mort en Hongrie en 1605, sans avoir été marié, les seigneuries de
Quintin, Laval, Montfort, etc., Ă©churent Ă Henri de la Trimouille,
son cousin, duc de Thouars. Henri, ne voulant pas relever d'Avaugour,
en juveignerie,
vendit Quintin à Amauri Goyon, marquis de la Moussaie, son beau-frère. Après la mort d'Amauri, le comte
de Quintin, son fils, vendit cette terre au maréchal de Lorges,
en faveur de qui elle fut érigée en duché par lettres du mois de Mars 1691 JUVEIGNEUR, s.
m. (Jurispr.) du latin junior, terme usité dans la
coutume de Bretagne en matiere féodale pour designer les puînés relativement à leur aîné. Les juveigneurs ou puînés succédoient
anciennement aux fiefs de Bretagne avec l’aîné ; mais comme le partage des
fiefs préjudicioit au seigneur dominant, le comte
Geoffroi, du consentement de ses barons, fit en 1185 une assise ou ordonnance,
portant qu’à l’avenir il ne seroit fait aucun partage
des baronnies & des chevaleries ; que l’aîné auroit
seul ces seigneuries, & feroit seulement une
provision sortable aux puînés, & junioribus majores
providerent. Il permit cependant aux aînés, quand il
y auroit d’autres terres, d’en donner quelques-unes
aux puînés, au lieu d’une provision ; mais avec cette différence, que si l’aîné
donnoit une terre à son puîné à la charge de la tenir
de lui Ă la foi & hommage ou comme juveigneur
d’aîné, si le puîné décédoit sans enfans
& sans avoir disposé de la terre, elle retourneroit,
non pas à l’aîné qui l’avoit donnée, mais au
chef-seigneur qui avoit la ligence
; au lieu que la terre retournoit à l’aîné, quand il
l’avoit donnée simplement sans la charge d’hommage ou
de la tenir en juveignerie. Ce qui fut corrigé par
Jean I. en ordonnant que dans le premier cas l’aîné succéderoit
de mĂŞme que dans le second. Le duc Jean II. ordonna
que le pere pourroit diviser
les baronnies entre ses enfans, mais qu’il ne pourroit donner à ses enfans
puînés plus du tiers de sa terre. Suivant cette ordonnance les puînés paroissoient avoir la propriété de leur tiers ; cependant les art. 547 & 563 de l’ancienne coutume, déciderent que ce tiers n’étoit
qu’à viage. Claude de Vertus est issu de François, bâtard du duc
François II "ayant pris en affection Marguerite de Magnelais
(ou Maillezais), dame de Cholet, qui avoit esté mariée avec le sieur
de Villequier". En 1480, une décision du duc de Bretagne François II (le
neveu du duc Jean V et le père de la duchesse Anne) est à l'origine de la
deuxième maison d'Avaugour, le duc créant en faveur de
son fils naturel François la première baronnie de Bretagne qui portera le nom
d'Avaugour et qui comprend les châtellenies de Paimpol,
Lanvollon et Châtelaudren ; une seconde donation en
1481 y ajoute les seigneuries et châtellenies de La Roche-Derrien,
Châteaulin-sur-Trieux et Pontrieux3. Les barons d'Avaugour sont également Comtes de Vertus La première maison d'Avaugour
déclinante, faute d'héritier mâle, disparaît donc dans la première moitié du
XIVe siècle, fondue dans la famille des comtes de Penthièvre, dont elle était
issue Ă l'origine. La baronnie d'Avaugour est
confisquée aux Penthièvre à la suite du complot dont ils se sont rendus
coupables à l'encontre du duc Jean V de Bretagne, arrêté par Olivier de
Châtillon-Blois en 1420 à Champtoceaux sur ordre de Marguerite de Clisson,
comtesse douairière de Penthièvre, qui aspirait au titre de duchesse de
Bretagne, et libéré seulement après le siège de Champtoceaux (1420). Les
Penthièvre sont convoqués devant le Parlement et les États de Bretagne à Vannes
en septembre 1420. Ils font défaut et la sentence définitive du 16 février 1425
les condamne à la confiscation de tous leurs biens qui sont réunis au domaine
ducal Olivier de Blois comte de Penthièvre (1404 - 1433),
vicomte de Limoges, seigneur d'Avesnes, décédé en exil, le 28 septembre 1433,
au château d'Avesnes sur Helpe en Flandres, fils de
Jean Ier de Châtillon et de Marguerite de Clisson ; petit-fils de la duchesse
Jeanne de Penthièvre et de Charles de Blois. Il décède en 1433 et lègue le
comté de Penthièvre à son frère cadet Jean de Chatillon. "oppresse", "estourdis" Les termes d'oppressa
en latin et d'estourdi
en français font partie du vocabulaire du droit : vn Proces criminel estourdi ou assopi par quelque brigue : quaestio
rei capitalis forensi factione oppressa. Cf. le procès de Quintin (« lequel demeure comme mort ») Flamands en
Bretagne Tissage La paix rétablie à l'ouest et avec ses voisins allemands,
espagnols et anglais, le roi Charles VIII peut se lancer dans l'aventure des
guerres d'Italie auxquelles participent sous ses ordres et ceux de de La Trémoille de nombreux contingents bretons qui vont en
ramener une «grosse vérole» qui affectera la population dès leur retour. Rohan
et d'Avaugour gouvernent le duché pendant ces
campagnes. L'inflation due aux troubles est réduite et les finances
s'améliorent, les charges étant mieux réparties. Les livres rentiers sont
révisés et de nouvelles foires autorisées. De plus la venue en Bretagne
d'artisans et ouvriers flamands encouragée par Gui de Laval, gouverneur du
duché au début du XVIème siècle, contribue à améliorer la production des tissages
bretons défavorablement concurrencés sur les marchés extérieurs par des
productions bénéficiant de techniques plus avancées Jean de Laval, époux, en 1482, de Jeanne du Perrier,
hĂ©ritière de Quintin, importa dans cette ville cette industrie, dĂ©jĂ Ă©tablie Ă
Laval, deux siècles auparavant, par Béatrix de Gaure,
épouse de Guy IX de Laval. Jeanne du Perrier, héritière de la branche aînée de
cette famille, possédait de nombreux domaines au pays de Goëllo;
elle dut entreprendre dans ses domaines les premiers essais de culture,
continués sans nul doute par Nicolas de Laval, son fils, (Pierre de Rohan, son
second mari, mourut sans hoirs), pour assurer au pays le bienfait de
l'importation de la fabrique de toiles, faite par son père et sa mère. Sauf la simultanéité
de l'Ă©tablissement de la fabrique Ă Quintin et Ă Laval et par une dame de
Quintin originaire de Flandre, la tradition vient confirmer ce fait historique.
Elle rapporte, en effet, qu'une dame de Quintin et de Laval amena dans cette
première ville plusieurs fileuses, au XVe siècle. D'après cette même tradition,
la culture du lin et du chanvre aurait eu lieu d'abord dans l'ancien évêché de
Tréguier, d'où elle se serait étendue de proche en proche, suivant les besoins
et les progrès de la manufacture. Aux efforts de la famille de Laval vinrent se
joindre ceux de la famille de Rohan, et ceux des moines répandus dans les
différentes abbayes et qui, tous, ont encouragé la culture du lin et la
fabrication de la toile. N'est-ce pas le lieu de remarquer, avec M. Geslin de Bourgogne, la part que les grandes familles et
les monastères ont eue dans le développement industriel et agricole de notre
pays ? Pierre de Rohan, second mari de Jeanne du Perrier, a pu faire les essais
de fabrication des toiles dans le pays de Loudéac, où cette industrie aurait
été généralisée ou perfectionnée, en 1567, par des Flamands, qui fuyaient les
rigueurs du duc d'Albe Eudon dota largement l'abbaye
de Lantenac, à La Ferrière près de Loudéac, qu'il
dédiait à la glorieuse Vierge Marie et aux Saints. Il fit don d'abord d'un
domaine appelé Donico «tant en plaine que sous bois» ; il y joignit plusieurs villas ou parties de villa;
(à Lampignec, Lescluse, Kergu, Lantenac), une île (à Trêvé), un moulin (Trémuson), des
dîmes (à Loudéac et Ménéac), et un droit de past à Loudéac. De plus, il autorisa les moines de l'abbaye
à prendre dans la forêt tout ce qui leur serait nécessaire en bois vert ou sec,
à y faire paître leurs troupeaux et à en tirer du foin à discrétion. Parmi les
témoins de cette fondation figurent Jean de la Grille, l'un des plus illustres
Ă©vĂŞques de Saint-Malo, et Geoffroy, Ă©vĂŞque de Saim-Brieuc.
En même temps qu'ils jouèrent un rôle intellectuel soutenu par l'étude qui est
une de leurs règles de vie, les bénédictins accomplirent dans cette contrée une
œuvre agricole et industrielle très profonde. Ils transformèrent les terres
incultes en terres fécondes et introduisirent la culture du lin ainsi que le
tissage des toiles Imprimerie Le temps passe et efface les bons et moins bons souvenirs
de nos Ă©tablissements monastiques, tandis qu'il met en relief les services
remarquables qu'ils ont rendus Ă notre civilisation. A ce
point de vue, l'honneur de Lantenac est d'avoir
contribué à l'implantation de l'imprimerie en Bretagne. Nous allons fêter dans
quelques mois le demi-millénaire de l'apparition de cette industrie dans notre
province, industrie qui fut la grande révolution culturelle des temps modernes.
Tandis que Gutenberg invente à Mayence le système typographique vers 1450, un
Breton, originaire de Pipriac près de Redon, fixé à Tournai, devient citoyen de
Bruges, la ville voisine, et entre dans la guilde de Saint-Jean en 1453. Il se
fait imprimeur d'images sur papier, et édite bientôt des ouvrages en français,
latin et flamand. Une tradition légendaire prétend même qu'il a découvert
l'imprimerie avant Gutenberg. Le seul ouvrage de lui que l'on puisse dater avec
certitude est de 1477-1478. Il cessa de payer sa cotisation Ă la guilde de
Bruges en 1484, et mourut sans doute l'année suivante. Fait remarquable, c'est
en cette même année 1484 que parvient à Tréguier, par voie de mer, le premier
matériel typographique, ce qui va permettre la naissance de cette industrie en
Bretagne, au Gué-de-l'Isle, à Rennes et à Tréguier.
Et ce matériel venait justement des Flandres. Nous voyons donc, toujours en
cette même année 1484, Robin Fouquets,
maître-imprimeur, et son aide Jean Crès s'installer dans la paroisse de Bréhan-Loudéac, à l'invitation du seigneur du Gué-de-l'Isle, Jean de Rohan. Des ouvrages imprimés avaient
déjà fait leur apparition en Bretagne. L'évêque de Nantes, Jean du Chaffault, avait édité le bréviaire de son diocèse en 1480,
et le missel en 1482; mais l'impression en avait été faite à Venise. Les
premières presses bretonnes fonctionnent donc au Gué-de-l'Isle
en 1484. Il en sortira en huit mois dix ouvrages, dont le Trépassement Nostre-Dame, poème de trois cent cinquante-cinq vers
octosyllabiques. Signalons l'Ă©tonnante correspondance qui existe entre le sujet
de cet ouvrage et le vitrail de la grande fenêtre de La Ferrière. Puis, en
1488, Jean Crès, certainement avec la protection des Rohan, transporte son
imprimerie à La Ferrière, dans l'abbaye de Lantenac.
Il sort, le 26 mars, avec des caractères d'origine flamande, le Voyage
d'outre-mer de Jean Mandeville, in-quarto de cent vingt-quatre feuillets,
suivi, le 5 octobre 1491, du Doctrinal des nouvelles mariées, in-quarto de six
feuillets, et des Sept Psaumes en français, autre in-quarto de de dix-huit
feuillets. feuillets. LĂ s'arrĂŞte, semble-t-il, la
production typographique de Lantenac. Elle est brève,
mais c'est l'aurore de cette industrie en Bretagne Le premier imprimeur qui s'installe sur les bords du Jaudy à Tréguier, en 1485, signe de ses intitiales Ja. P., une Coutume de Bretagne, petit volume in-8°, en belles lettres gothiques. Cet homme, peut-être un Flamand, venu avec son matériel, livre aussi le Grécisme ou lexique de mots latins dérivés de la langue grecque (Jean-Pierre Leguay, Un réseau urbain au Moyen Age: les villes du duché de Bretagne aux XIVème & XVème siècles, 1981 - books.google.fr). On trouve Jean Crès employé en 1498 par Pierre de Rohan
pour effectuer dans son château de Quintin, des travaux de tuyauterie. N'est-ce
pas trop vite dit que de voir dans ce nouvel emploi une déchéance ? Il traduit
une polyvalence et souligne le caractère provisoire et, en quelque sorte,
occasionnel de l'exercice typographique En juin ou juillet 1487, le château de Quintin, résidence
de Pierre de Rohan (du parti français) second époux de Jeanne du Perrier, est
pris et saccagé par des soldats du parti breton La guerre de Bretagne est un conflit opposant le duché de
Bretagne et le royaume de France; Il se décline en une succession d'épisodes
militaires et diplomatiques entre 1465 et 1491, date du mariage entre Anne de
Bretagne et Charles VIII de France. Il aboutira par la suite Ă l'union de la
Bretagne à la France Implantée de bonne heure à Brehan-Loudéac,
l'imprimerie a peine toutefois à s'acclimater définitivement en Bretagne. Passé
le temps des pionniers et des mécènes nobiliaires ou monastiques, le marché
impose sa loi et toute une province se trouve marginalisée pour plusieurs
siècles "ranchés" RANCHE, s. f. Rangée, ligne. Une longue ranche. Terme
lyonnais. RANCHÉE, s. f. Rangée, ligne, rang, suite de plusieurs
choses mises sur une même ligne. Une ranchée de
livres; une ranchée d'arbres, etc. Terme hérité de l'imprimerie, une casse désignait la
boîte où étaient rangés les caractères de plomb Jean Crès avait, à l'abbaye de Lantenac,
des caractères d'origine flamande. Enquête de 1485 En cette fin de XVème siècle, il y eut une enquête en
rapport avec Quintin, la situation de puisné et la juvignerie. Il résulte de la déposition des témoins à l’enquête
ordonnée le 27 oct. 1485, par François, Duc de Bretagne, pour l'érection de la
Vicomté de Coetmen en baronnie, que les Vicomtes de Coetmen étaient puisnés de la
maison d’Avaugour, issue de Audren,
Roi de Bretagne, avant les Comtes de Quintin, aussi puisnés
de lad. maison, Messire Guillaume Boterel,
sire de Quintin étant frère juveigneur de Messire
Henri d’AVAUGOUR, site d’Avaugour et de Goellon, et suivant l’usage des puisnés
de cette maison, ayant pris le nom du chateau de Boterel qui lui avait été donné en appanage.
(Arch. de lit. de Kermelo à Tréguier.) Brocéliande C'est donc cette chronique rédigée par Jean d'Orronville, au cours de la première moitié du XVe siècle,
qui permettra, dès la fin du XVIIIe siècle, de localiser la forêt imaginaire de
Brocéliande en forêt de Quintin. Cette forêt de Quintin, dite encore forêt de Lorge ou forêt de l'Hermitage, est située à vingt-cinq
kilomètres environ au sud-ouest de la ville de Saint-Brieuc. Jusqu'en 1880,
c'est donc cette forêt qui fut considérée comme la seule, l'authentique,
l'incontestable et certifiée véritable forêt des romans du Graal Le nom de la forêt de Lorges est tout récent, il a été imposé au XVIIIe siècle par les Durfort de Lorges, acquéreurs de la seigneurie de Quintin. Au XVe siècle et auparavant, on l'appelait forêt de Coëtrach, Coëtra ou Coërra (Coët-Traou : le bois du fond) : c'était là son nom propre et primitif; celui de forêt de Quintin, usité aussi et qui sur la fin du XVIe siècle finit par prévaloir, indiquait seulement la seigneurie dont la forêt dépendait (Arthur de La Borderie, Nouvelle généalogie des seigneurs de Quintin du XIIIe au XVIe siècle, Mémoires, Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, 1889 - books.google.fr). Dès les années 1180, alors que le Champenois Chrétien de
Troyes mettait en forme la matière de (Grande-)Bretagne,
elle s'enracinait en (Petite-)Bretagne. En 1182, Bertran
de Born associe la Bretagne de son cher Geoffroy PlantagenĂŞt et la forĂŞt de
Brocéliande. En 1187, la comtesse Constance, veuve de Geoffroy, nomme leur fils
Arthur : la dynastie Plantagenêt a aidé à la réappropriation de la légende
arthurienne par les Bretons. Comme les châteaux d'Arthur sont situés en
Grande-Bretagne, les Bretons n'ont d'autre choix que de s'emparer de la
géographie féerique de l'Outre-monde de Merlin, où Arthur se retire. Gervais de
Tilbury mentionne que les chevaliers d'Arthur apparaîtraient à minuit en
Bretagne. On a ici une attestation ancienne du thème folklorique de la chasse
fantastique, connue en Bretagne contemporaine sous le nom de Chasse d'Arthur,
et qu'Étienne de Bourbon signale ailleurs. Jacques de Vitry mentionne une
fontaine à tempêtes en Petite Bretagne, sans plus de précisions. Le chevalier
Huon de Méry place son poème allégorique dans la
forêt de Brocéliande, sans la situer. Convoqué à l'ost du roi contre Pierre de
Bretagne en 1230, il en a profité pour aller visiter la forêt. C'est alors
qu'il assiste Ă un combat surnaturel : le Tournoi
de l'Antéchrist. Enfin, dans le
Privilège des Bretons, on se moque des Bretons qui se qui se disent cousins
de la fée Morgane. Au XIVe siècle, siècle mythographique, les traditions
bretonnes se précisent et s'ancrent dans le paysage. Une addition de Jean de Vignay à Gervais de Tilbury localise la forêt de
Brocéliande dans le diocèse de Saint-Malo, qui comprenait la région de
Paimpont. En 1429, le vieux chevalier
Jean de Châteaumorand se souvient qu'en 1372, il a vu
en Bretagne la croix «ou Merlin (l'enchanteur) faisoit
les merveilles», et la forêt de Brocéliande, mais il la situe à Quintin, près
de Saint-Brieuc. Cette mémoire est donc encore flottante entre plusieurs sites.
Ce sont les sires de Laval qui fixent Brocéliande à Paimpont, sur leurs terres.
En 1467, Gui XIV de Laval fait rédiger les droits d'usage («Usemens») de sa forêt de Paimpont, qu'il renomme
officiellement Brocéliande («Brécilien») et dont il
décrit les «merveilles» entre une copie de charte du XIIIe siècle et un
règlement forestier En 1629, pressé par les besoins d’argent, Henri de la Trémouille commença à aliéner la forêt de Brécilien, la Brocéliande du Moyen-âge, dans la paroisse de
Paimpont et vendit cette année-là à François d’Andigné,
seigneur de La Chasse, 54 journaux de terre et les fiefs du Perray
et à Benjamin de Laage 140 journaux et les fiefs de Follepensée "bourlis" "bourlis"
ne rime pas avec "estourdis", soit que "estourdis" se subsitue Ă "estourlis", soit que "bourlis"
remplace "bourdis". "bourdise"
ne se trouve qu'une seule fois dans le Dictionnaire de Godefroid avec sens de
mensonge BEHORDE, boh-, bourde ; behor- dor ; -derie,
bourdour, bourderie s.f. behordeĂŻs s. m. choc de
lances, combat Ă la lance, combat, tournoi,
béhourdis ; jeu, amusement ;
plaisanterie, bourde, mensonge, tromperie. Prov. borda.
Et. behort. Voir les fêtes du Bourdis en Flandres, rite de fertilité consistant à promener la nuit dans les champs des perches auxquelles sont suspendus des flambeaux (François-A. Lefebvre, Notice historique et archéologique sur Halinghem (Canton de samer, P. de Calais), 1875 - books.google.fr). Issu du francique °bihordôn «enclore». Ce mot est dérivé du francique °hurd «claie», postulé par l'ancien haut allemand hurt (allemand Hürde) et correspondant au moyen bas allemand behurden «entourer de palissades». Le verbe ancien français signifiait donc «enclore de lices le lieu du tournoi (où l'on combat à la lance)» (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr). On trouve "bourdise" ou "bourdeyse" pour signifier "tournoi" dans
un roman de Merlin en anglais daté de
1450-1460 au sujet d'un tournoi en la ville de Toraise
dans le pays de Carmélide et du mariage d'Arthur avec
Guenièvre Cette ville de Toraise (Torayse) est appelée dans d'autres romans Carohaise qui a été identifiée par certains auteurs à la
ville de Carhaix. Carhaix fut le centre de la Bretagne romaine sous le nom
de Vorgium. Personne ne met en doute les événements
qui se sont produits en Bretagne au temps des Romains, mais on demeure
sceptique devant ceux qui se seraient déroulés cinq siècles plus tard : le
mariage d'Arthur avec Guenièvre, fille de Léodagan,
prince de Carhaix, les séjours d'Ahès, de Tristan qui
avait ici un château où il se languissait dans l'attente d'Iseult. Un autre chevalier
de la Table Ronde se nomme Bohort de Carhaix Un texte, qui appartient à l'abondante littérature
arthurienne, et pourtant moins connu, Le
Tournoiement Antéchrist, du trouvère Huon de Méry,
moine de Saint-Germain-des-PrĂ©s Ă Paris, apporte des Ă©lĂ©ments intĂ©ressants Ă
cette idée de forêt «maudite» qui imprègne l'image de Brocéliande au XIIIe
siècle. Ce long récit épique, qui fait souvent référence à Chrétien de Troyes,
est en fait une vision tout Ă fait nouvelle du rĂ´le que pouvait jouer
Brocéliande non seulement dans l'imaginaire du moment, mais dans son
exploitation religieuse, métaphysique et morale. De même que le thème païen du
Graal est devenu le Calice rempli du «Précieux Sang», Brocéliande apparaît comme
«forteresse infernale» où va se jouer le sort de l'univers en une bataille
eschatologique du meilleur ton. L'auteur prétend que, comme Robert Wace, il est
allé lui-même en forêt de Brocéliande pour vérifier l'exactitude des faits
merveilleux que l'on rapporte Ă propos de la fontaine magique. Il tombe bientĂ´t
sous le charme de la forêt, découvre lui-même la fontaine, le pin qui la
surplombe, le perron de marbre et la coupe attachée à une chaîne. Il n'a pas
plus tôt versé l'eau sur le perron que l'orage éclate. Dans le calme qui
succède, arrive un chevalier «maure» qui le provoque en combat singulier, le
bat et lui déclare qu'il est «Bras-de-Fer, chambellan de l'Antéchrist». Il
conduit alors le trouvère dans une vaste plaine où celui-ci est témoin d'un
formidable «tournoiement» (tournoi), en réalité une bataille inexpiable, entre
les fidèles de Satan et les puissances célestes. La bataille a lieu sur les
Landes de Concoret, près des ruines de Folle-Pensée,
Ă peu de distance de la fontaine, dans ce qu'on appelle aujourd'hui les Landes
de Lambrun. Le trouvère signale, parmi les puissances
qui combattent pour le Ciel, tous les chevaliers de la Table Ronde, conduits
par le roi Arthur. Et ces chevaliers sont venus d'Irlande et de Cornwall en
BrocĂ©liande, nettement situĂ©e en Armorique.Â
L'origine irlandaise prêtée à certains chevaliers arthuriens n'est pas
très courante, mais elle existe dans quelques textes tardifs dans leur
rédaction mais reprenant des schémas archaiques :
cela prouve en tout cas que Huon de MĂ©ry, comme
beaucoup d'autres poètes de ce temps, avait parfaitement conscience du caractère
pan-celtique des légendes intégrées dans le cycle
arthurien La quintaine est
un entraînement dans lequel le chevalier doit viser un mannequin de bois au
lieu d'un vrai chevalier. Ce mannequin s'appelle le quintin. Il est
articulé et fixé sur un axe vertical à ressort. Si le chevalier manque son coup
ou frappe mal le quintin, celui-ci lui revient au visage. En réalité, la joute
et le tournoi-mêlée ont longtemps coexisté. Chrétien de Troyes, qui écrit ses romans
dans le dernier tiers du XIIe siècle, les associe presque toujours. Avant la
mêlée, où les chevaliers se battent à grands coups d'épée, les champions des
deux camps se sont affrontés à la lance ; c'est une sorte de prélude. En latin,
juxtare veut dire «joindre», «ajouter». La joute est
un ajout au combat principal qu'est le tournoi-mêlée. Puis elle devient
autonome. Il faut aussi mentionner la «table» ou «table ronde», qui a dans ce
cas le même sens que joute, ou le «béhourd», tournoi
réservé aux écuyers ou aux chevaliers «nouveaux», peu expérimentés. Ces
derniers ne combattent qu'à plaisance. Les chevaliers des XIVe et XVe siècles sont
aussi friands du «pas d'arme», inspiré de scènes de la légende arthurienne. Ce sont
des joutes inscrites dans une sorte de scénario joué sur une scène de théâtre
dans les moments creux de la journée Comme un tournoi,
le combat judiciaire n'est pas un affrontement sauvage et sans lois mais au
contraire un rituel dont les joutes ont été strictement réglées. Si, bien
sûr, un procès civil se déroule de façon différente du procès pénal, l'un et
l'autre cependant sont gouvernés par des règles dont l'une au moins, la
loyauté, fait penser à l'une des vertus majeures imposées en tournoi; le
principe du contradictoire exige en effet que chacune des parties puissent
connaître, pour les discuter et les contredire, les prétentions de l'autre
partie, ce qui permet au juge, ayant pesé la valeur des argumentations, de
trancher en toute connaissance de cause Onomastique bretonne Bourhy : Nom de famille des Côtes-du-Nord, qui est entré dans la composition du nom de lieu Kerboury en Louannec Boulrice, ou Bouleric altération de Bourhis (bourgeois) dans le Morbihan et le Finistère (Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, Tome 6, 1893 - books.google.fr). Yves Bourhis or Bourelis (1693-1730), son of Jean Bourhis dit le Breton and of Marie Dumets (Gérard Lebel, Our French-Canadian Ancestors, Tome 27, traduit par Thomas J. Laforest, 1983 - books.google.fr). "bourlis" : "burlis", brun, sombre, obscur Die älteste Erwähnung dieses Wortes im Germanischen ist im Angelsächsischen aus dem 8. Jahrh. : «burrum bruun, furbum bruun». Aus dem 10. Jahrhundert stammt die Glosse «burrus, rufus, niger burlis, brun», wo burlis noch den ältern Stamm bur ausweist, wie er auch im afran. buire, buiron dunkelbraun weiterlebt (Léo Wiener, Materiallen zu einer Geschichte des Kleidung im Mittelalter, Revue de linguistique et de philologie comparée, Volume 44, 1911 - books.google.fr). Le thème des prodiges de la fontaine de Barenton a été repris par quatre romans en vers du Moyen Âge : le Tornoiement de l'Antéchrist et sa "périlleuse fontaine" de la forêt de Berceliande, Claris et Laris, Brun de la Montaigne et Ponthus et Sidoine. Le personnage de Mor de Mortaigne surnommé Bras de Fer "le Noir" dans le Tournoiement de Huon de Méry surgit de l'enfer chrétien au service de l'Antéchrist, comme chambellan et ministre des finances. Le roman Brun de la Montagne se situe en partie dans la forêt de Bersillant (Jean-Claude Cappelli, Brocéliande, Au-delà des apparences, Tome II, 2017 - books.google.fr). Adonc m'apparut un sentiers Qui parmi une gaste lande, Me mena en Berceliande Qui moult est epaisse et obscure (Tournoiment, vv. 70-73) (Félix Bellamy, La Forêt de Brocéliande, Tome 2, 2017 - books.google.fr). "garde" et "cachés" : Avaugour Huon de Méry écrit à l'époque
du duc de Bretagne Pierre de Dreux dit Mauclerc et d'Henri d'Avaugour. Alain, héritier du comté de Tréguier (entre 1171 et 1180)
reçut en legs le comté de Penthièvre (1206), et réunit ainsi tout l’apanage. Il
allait mourir en 1212; et le chroniqueur mentionnant sa mort dit qu’il régit
ses domaines "sagement et en paix". Alain Ă©tait oncle Ă la mode de Bretagne
de la duchesse Constance; il avait obtenu pour son fils Henri le main d’Alix, héritière de Bretagne. Mais le roi
Philippe-Auguste la fit donner Ă Pierre de Dreux dit depuis Mauclerc (1213). A
la mort de son père, Henri avait huit ans. Le premier acte de Pierre Mauclerc
fut de s'emparer du Penthièvre, y compris Jugon
possédé par les Dinan. Il ne laissa au jeune cousin de la duchesse que le Goello. Henri quittera bientôt le nom de Penthièvre pour se
cacher sous celui d'Avaugour, et Ă©pousera Marguerite,
dame de Dinan et Mayenne. En 1250, Pierre Mauclerc et Henri feront avec saint
Louis la croisade d'Egypte. Sur le champ de bataille de Mansourah, Henri d’Avaugour tombant à genoux fait'vœu
a saint François de bâtir un couvent de Cordeliers Ă
Dinan, si le roi remporte la victoire. Au retour, il accomplit son vœu: en
1278, il prend l'habit, et il meurt sous le froc en 1280 Henri II d'Avaugour, au retour
de la croisade, fonda, pour accomplir un vœu, à Dinan, un couvent de cordeliers,
où il se retira, Après qu'il eut embrassé la vie religieuse, il adopta un sceau
oblong, où il était représenté à genoux, recevant un livre des mains de saint
Bonaventure; au-dessous était un petit écu aux armes ci-dessus blasonnées. La
légende portait : + S. PATRIS, ou plutôt : FRATRIS. HENRICI, D'AVAVGOR. Dans
les chartes, il s'intitulait ainsi : Frater Henricus
d'Avaugor dominus Goloie, miles. Avant d'entrer en religion, Henri Ă©tait
représenté à cheval, comme nous le disions plus haut. La légende était s.
HENRICI DE. AVAVGOR; celle du contre-sceau, aux armes d'Avaugour,
portait : SVB. MEO. SCVTO. EST. SECRETVM. MEVM .
Marguerite de Mayenne, femme de ce baron, était représentée debout, tenant une
fleur de lis de la main droite, accostée de deux autres : + SIGILLVM.
MARGARITE. DOMINE. D'AVAVGOR. Le contresceau, aux armes d'Avaugour,
avait cette inscription : SVB. SCVTO. PATRIS. MEI. EST. SECRETVM. MEVM. Je ne
sais, mon cher confrère, mais ces devises mystérieuses qu'avaient prises Henri
d'Avaugour et sa femme, me semblent résumer, en
quelques mots, le malheur qui s'attachait à l'ambition des Penthièvre; ce secret caché sous l'écu n'est
vraisemblablement que le désir toujours renaissant et comprimé de ceindre la
couronne ducale; on ne pouvait mieux le cacher que sous le bouclier, près de la
garde de l'épée; quelques mots
feront apprécier la position politique de Henri II d'Avaugour,
le seul, à notre connaissance, qui ait porté cette devise Protestants en
Bretagne A Uzel, principal centre de la manufacture de «bretagnes», le seigneur était un protestant, le marquis
Jean de Coëtquen, baron de Combourg et gouverneur de
la ville et château de Saint-Malo. Il avait épousé en 1553 Philippa d’Acigné, membre d’une des premières familles huguenotes de
la région, et tante de Claude du Chastel, qui finit par amener au
protestantisme son soupirant, Charles Gouyon de la Moussaye, auteur de précieux «Mémoires». Le marquis de Coëtquen eut à combattre son gendre pendant les guerres de
la Ligue près de Loudéac. Jean d’Avaugour, seigneur
de Saint-Laurent et Uzel par son mariage avec Françoise de Coëtquen,
avait choisi le camp de Mercœur (gouverneur de Bretagne en 1582, beau-frère
d’Henri III et chef ligueur), et était même devenu son maréchal de camp. A Loudéac, trois croix ont été dressées en souvenir de ce
combat durant lequel plus de cent soldats du parti ligueur trouvèrent la mort.
Dans la région de Loudéac, un autre chef de guerre est resté célèbre, avec
peut-être une réputation noircie par une historiographie partisane sur le plan
religieux. Il s’agit d’Hervé de Kerguézangor,
seigneur de la Ville-Audren et de Launay-Mûr, que la
douairière de Rohan avait choisi comme précepteur de ses enfants. Passé au
calvinisme, dit-on, il avait expulsé les moines de l’abbaye de Lanténac. Le siège du duché était Pontivy, et comprenait six
châtellenies: Rohan, Pontivy, Gouarec, La Chèze, Loudéac,
La Trinité. L’antique comté du Porhoët ne comprenait
plus qu’une châtellenie: Josselin. Henri de Rohan restait breton et il présida
l’ordre de la noblesse aux États en 1608, 1609, 1611, 1616. Un autre huguenot,
Henri de La Trémoille, seigneur de Quintin, présida
cet ordre en 1617, 1619,1623, 1626, 1628. Le duc de Rohan avait épousé Marie Marguerite de Béthune,
fille du grand Sully, ministre des finances et huguenot convaincu. Les capacités exceptionnelles du duc de Rohan firent de
lui le chef des armées protestantes au niveau national. Quand Louis XIII
envahit la Navarre pour y rétablir le culte catholique au détriment du
protestantisme, Henri de Rohan y vit la préfiguration de ce qui attendait
l’ensemble du protestantisme. Il battit alors le rappel des troupes huguenotes
pour s’opposer au roi et lui montrer que le protestantisme n’était pas mort.
Mais sa puissance fut définitivement brisée après le siège de la Rochelle.
Catherine de Parthenay s’y conduisit en héroïne, et refusant d’avoir un
traitement de faveur lors de la capitulation de la ville, elle fut emmenée au
château de Niort le 2 novembre 1628 comme prisonnière de guerre. Richelieu
voulait absolument briser les rĂ©sistances (nobiliaire et protestante) Ă
l’absolutisme royal. Louis XIII avait en octobre 1627 déclaré le duc de Rohan,
qui était l’âme de la rébellion, déchu de tous ses droits. Il ordonna qu’il «soit poursuivi comme ennemi de notre
État, et principal auteur des troubles et factions présentes...» Ses biens
furent confisqués en décembre de cette même année, et donnés à Henri de
Bourbon, prince de Condé, à charge pour lui de ruiner toutes les
fortifications. Condé envoya des émissaires pour prendre possession du duché et
autres terres du chef protestant, et appliquer sans délai les directives
royales. Par brevet du 8 août 1629, il fut remis en «paisible
possessions de ses terres et châteaux». Historien et fin tacticien, Henri de
Rohan mourut en avril 1638 à l’abbaye de Königsfelden,
des suites de blessures reçues à la bataille de Rhinfeld
(il fut inhumé dans la cathédrale de Genève) |