L'édit de mai 1711 III, 10 1712 De sang et faim plus grand calamité, Sept fois s'appreste
a la marine plage : Monech de faim, lieu pris, captivité, Le grand mené croc en ferree
cage. 1357 : Charles
Grimaldi Charles Grimaldi approchait de la fin de sa glorieuse
carrière. Grâce à son habileté et à ses exploits, les Grimaldi possédaient en
toute souveraineté les seigneuries de Monaco, Menton, Roquebrune, Castillon en
Ligurie; une branche collatérale tenait aussi à titre indépendant l'importante
baronnie de Bueil. Les Grimaldi Ă©taient, en outre, investis de riches fiefs en
France, tels que les seigneuries de Cagnes et de Villeneuve, et de rentes
perpétuelles. L'état que Charles s'était ainsi formé était considérable, si
l'on songe au morcellement féodal de l'Italie. Les flottes de Monaco tenaient un
rang distingué dans la Méditerranée, et rivalisaient souvent avec celles de
Pise, d'Amalfi et des autres puissances maritimes de second ordre
, elles avaient même tenu tête plus d'une fois aux grandes républiques
italiennes, GĂŞnes et Venise, aux Catalans et aux Grecs, auxquels elles avaient
enlevé l'île de Chio et quelques autres îles de l'Archipel. Le commerce de
Monaco était considérable ; une population vaillante de marins et de soldats se
pressait dans les murs de Monaco et de Menton, et le pavillon à l'écu d'argent fuzelé de gueules était salué avec
crainte par les flottes marchandes, des cĂ´tes de Ligurie aux Dardanelles. Enfin
un riche privilége avait été accordé à Charles par le
roi de France : « Entre les Italiens qui commerçaient dans la province (le
Languedoc), les Génois y étaient les plus accrédités. Le roi Philippe de Valois
donna Ă Charles Grimaldi, chevalier, et Ă Ayton
Doria, damoiseau, nobles génois, le droit exclusif, pendant deux ans, de tirer
des marchandises hors du royaume, et de faire le commerce sur toutes les cĂ´tes de
la Méditerranée, sous prétexte qu'ils étaient seuls en état de soutenir la
navigation et de faire le bien de l'Etat ; avec défense à tous les marchands de
trafiquer sans leur permission (1339).» Mais cette prospérité était voisine
d'un revers terrible qui devait désoler, sans l'abattre, la vigoureuse
vieillesse du vainqueur de Guernesey. GĂŞnes, lasse du joug milanais, venait de
le secouer; et Simon Boccanegra, remonté sur le trône ducal (1356), voulut
consolider son autorité par quelque grand service. Monaco inquiétait Gênes;
Boccanegra résolut de la réduire. A la tête d'un armement important, il vint
bloquer le port, pendant que quatre mille fantassins et arbalétriers occupaient
l'isthme et la montagne. Charles était pris à l'improviste; Monaco dépourvu de
vivres et de troupes semblait devoir succomber dans la lutte. Il tint pourtant
pendant un mois, repoussant tous les assauts donnés aux murailles, déjouant
toutes les attaques de l'ennemi sur le port ; le vieux lion se multipliait, son
génie fécond en ressources lassait la constance des Génois ; mais la famine et
la soif décimaient les défenseurs de la place, et il fallut bien se rendre afin
de se ménager des ressources pour un prochain retour (1357). Charles se retira
à Menton d'où il épiait avidement l'occasion et préparait les moyens de
reconquérir sa capitale ; c'est là que la mort vint lui apporter un repos qu'il
n'avait pas connu depuis plus de quarante ans (1363). Telle fut la fin de
Charles I" dit le Grand. Il laissait de sa femme Lucchionette
Spinola, six enfants, dont les aînés, Rainier et Charles, lui succédèrent dans
Menton, Roquebrune et castillon, avec le titre de conseigneurs ; Rainier ne devait rentrer dans Monaco que trente huit ans plus tard grâce au Maréchal de Boucicaut en
1402 (Henri
MĂ©tivier, Monaco et ses Princes, Tome 1, 1865 - books.google.fr). La RĂ©publique de GĂŞnes songeait toujours Ă reprendre
Monaco au Comte de Provence et à ses sujets rébels. Ceux-ci
voulurent prévenir une attaque et Charles Grimaldi, amiral au service de
France, qui avait vaillamment combattu à la bataille de Grécy
à la tête de 15 mille arbalétriers, personnage d'une haute valeur militaire et
d'une ambition sans bornes, fut choisi par les Guet phes
de Monaco pour se mettre Ă leur tĂŞte et essayer de s'emparer de GĂŞnes mĂŞme. Une
escadre de 30 galères en l'année 1346 se dirigea vers Gênes sous ses ordres,
mais malgré quelques premiers succès l'expédition manqua son but principal, car
pendant que cette escadre courait les mers, Simon Boccanegra Ă©lu Doge de GĂŞnes
mit en exécution le projet formé depuis longtemps. Entrés par surprise à Vintimille, les Génois chassèrent
les Grimaldi, ils allèrent aussitôt après faire le siège de Monaco avec 12 galères
des Gênois et 6 des Pisans, montées par 4 mille
hommes. Après deux mois de résistance les Grimaldi, craignant d'indisposer
contre eux les habitants, capitulèrent. En conséquence des conventions passées
à Gênes le 9 août 1357, cette dernière place fut évacuée et remise aux
vainqueurs le jour de l'Assomption. Les Grimaldi abandonnèrent à la République
leurs droits et leurs biens et reçurent une indemnité de 20 mille florins comme
correspectif de la garde du château de Monaco pendant
les 22 années passées; 4 mille florins furent calculés comme rachat d'un des
fils Grimaldi prisonnier à Gênes. Toutes ces sommes que nous voyons données aux
Grimaldi de temps en temps pour la garde du château, ne forment-elles pas la
preuve suffisante que ceux-ci n'en étaient guère les seigneurs à cette époque ?
Charles Grimaldi ne conserva que Menton et Roquebrune qui lui appartenaient
réellement, et pour lesquels on ne leur faisait point de querelles, tandis que
pour Monaco les Grimaldi "aveano rade volte obbedito il loro comune e sempre corseggiato e tribolato i naviganti di quel mare, e fatto
di quel luogo spelonca di ladroni" (Villani) Charles Grimaldi n'avait pas survécu à ce désastre;
peut-ĂŞtre mĂŞme ne le vit-il pas accompli. Son fils et
successeur, Raynier II, se trouva réduit aux seules
seigneuries de Menton et Castillon : les GĂ©nois, arguant de leurs anciens
droits, avaient, en effet, réclamé aussi Roquebrune, au moment de la signature
du traité du 9 août (Eugène
Cais De Pierlas, Documents inédits sur les Grimaldi et Monaco, et leurs
relations avec les ducs de Savoie, 1885 - books.google.fr). Entrés par surprise à Vintimille, d'où ils chassèrent les
Grimaldi, ils vinrent aussitôt après attaquer Monaco avec des forces
importantes qui coupèrent toute communication entre la presqu'île et la terre
ferme. Il fallut se résoudre à traiter et consentir à céder la place moyennant
une indemnité considérable (Gustave
Saige, L.H. Labande, Documents historiques relatifs aux seigneuries de Menton,
Roquebrune et La Turbie du onzième au seizième siècle, 1909 - books.google.fr). Charles Grimaldi n'avait pas survécu à ce désastre;
peut-ĂŞtre mĂŞme ne le vit-il pas accompli. Son fils et successeur, Raynier
II, se trouva réduit aux seules seigneuries de Menton et Castillon : les
Génois, arguant de leurs anciens droits, avaient, en effet, réclamé aussi
Roquebrune, au moment de la signature du traité du 9 août (Gustave
Saige, L.H. Labande, Documents historiques relatifs aux seigneuries de Menton,
Roquebrune et La Turbie du onzième au seizième siècle, 1909 - books.google.fr). En vain le procureur que Raynier
ou son père avait délégué à Gênes, avait-il présemé
les documents établissant que ce n'était pas seulement en qualité de conquérant
que son maître détenait cette seigneurie, il avait dû, faute de mieux, accepter
un arbitrage. Le 5 septembre 1357, on avait procédé à la nomination des huit
personnes auxquelles furent dĂ©volus l'examen et la solution des diflicultĂ©s pendantes. Les arbitres furent unanimes Ă
reconnaître que la commune génoise avait été jadis injustement dépouillée de la
possession du château, des hommes et de la juridiction de Roquebrune. Il
fallait avant toutes choses que la restitution fût opérée. Rainier III lui succéda en 1358. Nommé sénéchal de la
reine Jeanne, il défit l'archiprêtre Arnaud de
Cervelles, un partisan qui dévastait la Provence ; puis il reprit à Amédée V de
Savoie, Nice et les Marches. Louis d'Anjou le nomma amiral de la Méditerranée.
En 1371, Monaco lui fut restitué. En 1395, Jean de Beuil, de la branche cadette des Grimaldi, s'empara par
surprise de Monaco, et s'y fortifia avec les ressources que lui fournissait le
gouvernement de Nice, où il était tout puissant. Le maréchal de Boucicaut,
gouverneur de GĂŞnes au nom de la France, fournit en 1402 des troupes Ă Rainier pour
reprendre Monaco. Le premier engagement eut lieu Ă Vintimille. Rainier fit Jean
de Beuil prisonnier. AussitĂ´t il partit avec ses
galères pour Monaco qui retomba entre ses mains (Philippe
Casimir, Guides des pays d'azur: Monaco, Monte-Carlo et les environs, 1903 -
books.google.fr). Jacques de
Majorque en cage de fer La flotte de Jacques se trouvait placée sous les ordres
d'un amiral expérimenté, Charles Grimaldi, ancêtre du prince de Monaco. Au
début d'octobre on mit à la voile. peine à Majorque,
Jacques réussit à prendre terre. Mais il allait se heurter aux préparatifs
formidables du roi d'Aragon. Retenu dans son royaume, celui-ci avait laissé le
commandement au nouveau gouverneur. Lutte ardente ! Jacques, avec trois mille
cinq cents combattants, prit position dans la plaine, sous les orangers, entre
Palma et Lluchmayor... Le 15, au lever du jour, il
eut en face de lui huit cents chevaux et vingt mille hommes de pied. La
bataille, acharnée dura jusqu'au soir. Les sujets et les alliés français de
Jacques ne tinrent aucun compte de leur infériorité numérique et se firent tuer
sur place. Les Àragonais cherchaient la personne du
roi qui se battait avec une bravoure désespérée. Au plus fort de la mêlée, ils
le renversèrent de cheval et le percèrent de coups. Un Almugavare
lui trancha la tête et l'éleva au-dessus des deux armées. La lutte n'avait plus
d'objet. Son fils, à peine âgé de douze
ans, se battait près de lui. Blessé au visage, il fut emmené prisonnier avec la
reine Violant et l'infante Isabelle qui avaient voulu rester tout près du champ
de bataille. Remises en liberté, elles se retirèrent à la cour de France,
où elles reçurent les plus grands égards. C'est à Valence que Pierre le
Cérémonieux reçut, comme un trophée, la tête de son rival. Ainsi le dernier roi
de Majorque se fit tuer en héros par les soldats du roi d'Aragon, dans cette
même lie enchantée où leur aïeul à tous deux avait commencé, l'épée à la main,
sa carrière épique. L'infant fut gardé
plusieurs années dans une cage de fer. Ayant réussi à s'échapper il prit le
titre de Jacques III et comme tel il Ă©pousa la reine Jeanne de Naples qu'il ne
tarda pas à quitter pour reprendre, en chevalier errant, la vaine quête de on royaume perdu. Ses droits, objet de négociations
diplomatiques, s'Ă©teignirent peu Ă peu avec le titre de roi de Majorque,
retourné au domaine de la légende après avoir traversé l'Histoire comme une
romance... Mais il reste, de cette chimère vécue, une trace vivante : c'est le
Traité des Pyrénées. Louis XIV, en 1659, recueillait l'héritage pyrénéen des rois
de Majorque, séparé de la couronne d'Aragon par le fondateur du royaume
fragile, Perpignan et son Roussillon entraient pour n'en plus sortir et
rejoignaient Montpellier, lointain fief maternel du Conquistador, dans le
royaume de France (Antoine-Pierre-Marie-François-Joseph
de Lévis-Mirepoix, La France féodale: Le siècle de saint Louis, 1226-1285, 1974
- books.google.fr). Jacques III fut
fait prisonnier dans le combat où son père avait trouvé la mort. Pierre
d'Aragon le tint enfermé pendant treize ans dans une cage de fer. Étant
parvenu à s'évader, avec l'aide de quelques serviteurs dévoués, Jacques vint
réclamer au roi de France la Cerdagne et le Roussillon, et bientôt après, il épousa Jeanne Ière, reine de
Naples (1362). Il n'Ă©tait que l'Ă©poux de la reine et ne jouissait d'aucune
autorité. Il fut même jeté dans une prison où il resta six mois, pour avoir osé
se plaindre des infidélités de sa femme. Il passa alors en Espagne, dans
l'espoir de conclure une alliance avec Pierre-le-Cruel, roi de Castille, contre
Pierre d'Aragon. Pierre-le-Cruel le fit prisonnier. Henri de Transtamare lui rendit la liberté en 1367, moyennant une
rançon de 170,000 florins, qui fut payée par Jeanne de Naples. Jacques, que le
malheur n'avait point abattu, reprit la Cerdagne et le Roussillon en 1371, et
il se préparait à attaquer le roi d'Aragon, lorsqu'il mourut à Soria, en 1379,
d'une maladie contagieuse. Il ne laissait pas de postérité (Encyclopédie
du dix-neuvième siècle: répertoire universel des sciences, des lettres et des
arts, Tome 13, 1870 - books.google.fr). Sept fois :
Fréjus Pour déchue qu'elle soit, Fréjus semble surgir de son
monticule comme d'un piédestal. S'il y a péché d'orgueil, que ses annales lui
servent d'excuse! Colonie Phocéenne ou bourgade Celto-Ligure, elle doit
l'estampille de sa grandeur au conquérant des Gaules. Transformée, sinon fondée
par Jules César, elle devient et demeure le « Marché de Jules ». Puis, quand le
poignard des conjurés a eu raison du bienfaiteur, la protégée se réclame de
ceux qui, sur un coup de dé, s'apprêtent à jouer l'Empire du Monde. Ici, la
poussière des routes est faite de souvenirs. Antoine y laissa l'empreinte de sa
sandale, alors que, dans un rĂŞve de puissance souveraine, le futur Triumvir
rejoignait le camp de LĂ©pide. Vers cette plaine - qui fut un port - cinglaient,
douze ans plus tard, les galères prises à Actium : et, telles que nous les
montre Plutarque, armées de dix rangs de rames, tout étincelantes du faste de
Cléopâtre, elles ancrèrent leurs deux cents proues captives aux anneaux des
bassins Fréjusiens. Car ce port, aujourd'hui disparu,
constituait, dès cette époque, une des trois grandes stations navales de
l'Occident. Auguste le met hors pair, en en faisant le premier arsenal de la
Méditerranée, celui qui doit rester le Navale Cæsaris
Augusti comme Fréjus restera, sous les Empereurs, la
Colonia Classica du Littoral. Agrippa, entre temps,
couvrait la colline de tous ces monuments, aqueduc, portes, arènes, thermes et
théâtre qui dix-huit cents ans révolus, nous arrêtent encore devant la majesté
de leurs débris. A ce moment, le «Fleuve d'argent», qui deviendra l'Argens,
avait déjà bercé dans ses roseaux l'acteur Roscius;
son onde limpide avait été l'Hippocrène de Cornélius Gallus, le poète goûté de
Virgile, le soldat aimé d'Octave; de son limon fécond, allaient sortir Græcinus, Valère Paulin, Agricola enfin, l'Agricola de
Tacite, dont une place de la vieille cité a pieusement retenu le nom. Le
Christianisme ne dota pas Fréjus moins libéralement que n'avait fait
l'idolâtrie. Ils sont brillants, les fils de la ceinture pastorale qui rattache
saint LĂ©once, son premier Ă©vĂŞque, le cardinal de Fleury, sa pure gloire, - sans
oublier les prélats qui depuis, et jusqu'à nos jours, furent l'honneur de
l'épiscopat français. Cette ceinture bénie, les Invasions la déchirent souvent,
les RĂ©volutions la souillent parfois: elle se renoue, de plus fort, et se moire
d'un nouveau lustre, après chaque désastre. Sept fois la ville a été rasée, si l'on en croit une tradition locale.
Le Sarrasin y a sa large part de sape, lui qui n'avait qu'Ă descendre du Fraxinet pour mettre le bandeau de l'incendie au front des
nuits. Que Grimaldi extermine le Maugrabin, aussitôt de ses cendres renaît le
corsaire, sanglant phénix, et quand le pirate fait défaut, la malaria prend sa
place. Mais Dieu persiste à rapprocher le sauveur du fléau. C'est l'évêque Riculphe qui, sous l'égide du comte de Provence, relève
l'enceinte de sa patrie détruite (Stéphen
Liégeard, La Côte d'Azur, 1894 - books.google.fr). Guillaume Lamy succède en 1349 à Pierre Alamani comme administrateur du diocèse Fréjus. Il vient
également de l'entourage de Clément VI qui a fait de lui son légat à Naples en
1345 puis Ă Paris en 1347 et lui manifeste sa faveur en le faisant en mĂŞme
temps évêque de Fréjus et patriarche de Jérusalem. Il cumule cette dignité sans
responsabilité pastorale et son épiscopat Angelino Grimaldi fut
chambellan, en 1328, du roi Robert de Naples qui avait reprit
Monaco aux GĂ©nois qui s'en Ă©taient saisi pour lutter contre la piraterie
monégasque. Angelino Grimaldi est recteur de Monaco
en 1339 (Jean-Paul
Boyer, La Provence et Fréjus sous la première maison d'Anjou: 1246-1382, 2017 -
books.google.fr, Charles
Brainne, Monaco et ses environs, 1863 - books.google.fr). Typologie Le report de 1711 sur la date pivot 1357 donne 1003. La destruction de
la colonie du Freinet, vers 973, avait mis un terme aux expéditions dans les
terres chrétiennes même si, comme le suggère T. Bruce, la «course omeyyade»
en haute mer dut rester active à partir des Baléares. Il faut attendre un quart de siècle pour relever une série d’attaques
intervenues dans les années 1003 à 1019 (contre Antibes et Lérins en 1003 ; la
Corse et la Sardaigne peu avant 1006). Tout comme la communauté qui avait
occupé le Djabal al-Kilal,
les combattants qui s’aventurèrent alors dans le golfe du Lion pouvaient
provenir d’al-Andalus, puisque la disparition du califat
omeyyade n’interrompit pas vraiment les raids, notamment dans la mer
TyrrhĂ©nienne. On peut ainsi imputer aux Amirides ou Ă
certains de leurs affidés l’envoi des expéditions du tout début du XIe siècle (Damien
Carraz, La piraterie sarrasine sur les cotes du golfe du Lion du XIe au XIIIe siècle, Le Moyen
Ă‚ge, Tome CXXI, 2015). Ainsi, lorsque, de
l'an 980 à l'an 1000, l'évoque de Fréjus, Riculphe,
releva les voûtes romaines de son église saccagée par les Sarrasins et
substitua à l'ancien titre de Saint-Étienne, qui était celui des trois quarts
des cathédrales de France celui de Sainte-Marie et Saint-Léonce (ce titre
de Sainte-Marie chéri et vénéré de l'empereur Charlemagne et qui depuis lors
n'a cessé de s'étendre avec plus d'éclat, celui de Saint-Léonce comme évêque de
Fréjus) celui de Saint-Étienne fut réservé à l'antique secretarium
du Ve siècle, situé au côté nord de l'église, suivant l'usage, et dans lequel, durant
tout le moyen âge, et de nos jours encore, fut maintenu le service paroissial (F.
de Saint-Andéol, Eglise cathédrale de Valence, Bulletin d'archéologie et de statistique
de la DrĂ´me, Volume 5, 1870 - books.google.fr). Giballin Grimaldi aurait
accompagné Guillaume de Provence dans l'expulsion des Sarrasins de Fraxinet (Freinet), événement situé en 993 par César de Nostredame, contestant l'authenticité de la charte de
donation faite en 980, cédant à Grimaldi le golfe de Sambracie
et les terres qui l'entourent, "à la seule réserve des droits épiscopaux
de l'église de Fréjus et de son évêque" (Henri
Métivier, Monaco et ses princes, Tome 1, 1862 - books.google.fr). Fleury André Hercule de
Fleury (1653 - 1743), obtient en 1699 le diocèse de Fréjus, petit diocèse
frontalier du duché de Savoie, "par indignité divine" suivant ses
propres termes. Quoique déçu dans ses ambitions, il se rend dans son diocèse
conformément aux décrets du concile de Trente et s'occupe avec soin de ses
ouailles. Pendant la guerre de
succession d'Espagne, son diocèse est menacé par les troupes de Victor-Amédée
II de Savoie ; il parlemente avec l'envahisseur et Ă©vite le passage des
troupes, allant jusqu'Ă recevoir en grande pompe le souverain ennemi dans sa
cathédrale et à y faire chanter un Te Deum en son honneur. Il sera pour cela
soupçonné de trahison et ne devra qu'à son habileté politique et au soutien de
ses amis à Versailles d'éviter la disgrâce. En 1726, à l'âge de 73 ans, «M. de
Fréjus», comme on l'appelle d'après le nom de son évêché, est «appelé aux
affaires» . En septembre de la même année, sur la
demande du roi, il est créé cardinal (fr.wikipedia.org
- André Hercule de Fleury). Michel Floust de la Noue,
commissaire de la marine au département de Toulon, était gouverneur de Fréjus
le 4 mai 1711 (Inventaire-sommaire
des Archives départementales antérieures à 1790, Bouches-du-Rhône: Intendance
de provence (nos 2176 à 2467), 1904 - books.google.fr). L'édit de mai 1711 et les duchés-paieries Honoré Grimaldi, prince de Monaco, s'étant mis, l'an
1641, sous la protection de la France, pour se soustraire aux exactions des
Espagnols, reçut du roi Louis XIII, en pleine propriété, pour lui et ses
descendants, le duché de Valentinois, qui fut érigé en pairie par lettres du
mois de mai 1642, puis déclaré duché-femelle par lettres du 26 janvier 1645,
registrées le 6 février suivant. Louise-Hippolyte Grimaldi, fille aînée
d'Antoine, prince de Monaco, ayant été mariée en 1715 à François-Léonor Goyon de Matignon, le duché-pairie de Valentinois lui fut
cédé pour sa dot; et ce seigneur, au mois de décembre de la même année, obtint
des lettres-patentes qui lui permettaient de se faire recevoir pair de France
au parlement de Paris, oĂą il prĂŞta sernient le 14
décembre 1716 (P.
Louis Lainé, Dictionnaire veridique des origines des maisons nobles ou anobles
du Royaume de France, Tome 2, 1819 - books.google.fr). Jacques-François-Leonor Goyon, sire de Matignon et de la Roche-Goyon,
né à Thorigny en 1689 et mort en 1751, colonel
d'infanterie en 1702, lieutenant-général en Basse-Normandie, gouverneur de
Cherbourg, Granville, Saint-LĂ´ et Chausey en 1712, Ă©pouse Ă Monaco, le 20
octobre 1715, Louise-Hippolyte Grimaldi, née le 10 novembre 1697, morte le 29
décembre 1731, duchesse de valentinois, princesse de Monaco, fille aînée
d'Antoine Grimaldi, prince souverain de Monaco et de Marie de Lorraine (Gauthier
Aubert, Olivier Charles, Christophe-Michel Ruffelet. Les Annales briochines,
1771 : Saint-Brieuc, histoire d'une ville et d'un diocèse, 2018 - books.google.fr). On parle fort depuis quelques jours du mariage de
mademoiselle de Monaco avec le comte de Roye, fils du comte de Roucy. M. de Monaco n'a point de garçons, il a trois
filles. Il est duc de Valentinois, et la duché est
femelle ; il veut que son gendre prenne le nom et les armes de Monaco. On
examine présentement les substitutions qu'il y a dans cette maison. M. le
chancelier et M. de Pontchartrain son fils, beau-frère du comte de Roucy, examinent et conduisent cette affaire, et on croit
qu'elle se conclura incessamment. Dangeau se trompe ici, comme il fait souvent sur les
duchés. Celui de Valentinois ne fut jamais femelle pour M. de Monaco, et
l'érection y est bien précise pour les seuls mâles; de plus, l'édit de 1711 abolit
rétroactivement les duchés femelles. Outre cela, il ne fut point question pour
le gendre de M. de Monaco de tirer aucun droit de son
duché, mais bien de lui faire la grâce d'accorder à ce gendre des lettres nouvelles
avec le rang de leur date. C'est ce dont il s'agissoit
sur ce mariage du fils du comte de Roucy, qui n'eut
pas lieu, et qui fut exécuté de la sorte pour celui du fils de M. de Matignon,
qui fut effectué (Journal
du marquis de Dangeau, Tome 14 : 1711-1713, 1858 - books.google.fr). Antoine Ier Ă©tait donc le dernier des Grimaldi en ligne
directe par les mâles. Le dernier acte de la législation politique de Louis XIV
fut l'édit du mois de mai 1711, qui constitua les duchés-pairies.
Les anciennes pairies laïques avaient été réunies successivement à la Couronne
par les rois de France, comme effet naturel de l'adjonction des grands fiefs.
Pour les remplacer, il avait été créé de nouvelles pairies d'abord en faveur
des princes du sang, ensuite en faveur de ceux des sujets du roi qui avaient rendu
ou étaient supposés avoir rendu des services signalés à l'État. Louis XIV
voulut fixer la situation des nouveaux pairs et déterminer les degrés d'honneur
qui devaient leur revenir. Il rendit pour cet objet l'Ă©dit de mai 1711. Les
dispositions de cet édit se rapportent surtout au cérémonial de la cour et aux
distinctions honorifiques auxquelles avaient droit les princes du sang, et les
autres dignitaires, ducs et pairs. Mais les ducs et pairs avaient aussi des
prérogatives plus effectives; par exemple, ils avaient entrée avec voix
délibérative aux audiences et conseils des cours du Parlement (art. 3). Pour
assurer la splendeur de leur titre, qui était héréditaire, l'édit de 1711 leur
permit de faire des substitutions à perpétuité; l'article G dispose:
«Permettons à ceux qui ont des duchés-pairies d'en
substituer à perpétuité le chef-lieu avec une certaine partie de leurs revenus,
jusques à 15,000 livres de rente, auquel le titre et dignité de duché-pairie
demeurera annexé sans pouvoir être sujet à aucune dette ni distraction, de
quelque nature qu'elles puissent être, après qu'on aura observé les formalités
prescrites par les ordonnances pour la publication des substitutions; Ă l'effet
de quoi dérogeons, au surplus, à l'ordonnance d'Orléans et à celle de Moulins,
et Ă toutes autres ordonnances, usages et coutumes qui pourraient ĂŞtre
contraires à la présente.» C'était établir en faveur des ducs et pairs la faculté de
créer des majorats. Les majorats étaient une importation espagnole; ils étaient
en usage dans les anciennes provinces espagnoles récemment réunies à la France (Anselme
de Sainte Marie, Honoré Caille Du Fourny, Histoire généalogique et
chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la
couronne & de la maison du Roy, & des anciens barons du royaume, Tome
5, 1730 - books.google.fr). Retrait ducal : c'était une faculté qu'un édit de mai
1711 , portant réglement sur les duchés-pairies
avait donnée aux aînés des mâles
descendant en ligne directe de ceux en faveur desquels aurait été faite
l'érection des duchés-pairies (Jean
Baptiste J. de Chantal, Manuel des dates en forme de dictionnaire, ou,
Répertoire encyclopédique des dates, 1839 - books.google.fr). La guerre de Succession d'Espagne et la
Provence C’était bien la Provence, avec le port de Toulon, qui
était l’objectif de la coalition. L’Angleterre et la Hollande avaient imposé
cette expédition à la fin de l’année 1706, dans un conseil présidé à Londres
par la reine Anne qui avait promis le secours d’une flotte anglaise et six
millions de subsides. Début juillet, le duc de Savoie et le prince Eugène, venus
par Coni et le col de Tende, étaient sur le Var avec une armée de 40 000
hommes. La carte de Cassini, levée en 1778, montrait encore les camps
retranchés établis à Toulon en 1707 sur la hauteur de Sainte-Anne et dans la
plaine de Missiessy. [...] L’avant-garde de l’armée
des alliés arriva le 9 juillet sur les bords du Var, où le gros des forces
parut le lendemain. En même temps, la flotte anglaise, composée de 100 voiles,
dont 56 vaisseaux ou frégates, mouillait à l’embouchure du fleuve. [...] L’armée souffrit beaucoup de la chaleur et du manque
d’eau au passage de l’Estérel. Girardin, qui était curé de Fréjus, écrivit ceci
: «La plupart des habitants avaient pris la fuite (…). L’armée navale des
Alliés arriva dans notre plage le 17 juillet ; elle était composée de quarante
gros vaisseaux de ligne, et d’une infinité d’autres bâtiments de toute espèce
qui faisaient comme une forĂŞt sur la mer. Les soldats et les matelots anglais
et hollandais firent partout des dégâts inestimables (…). L’armée, s’étant
reposée quatre ou cinq jours à Fréjus, en partit la nuit du 22. Elle mit le feu
Ă quelques maisons du Puget, en passant ; la plupart de celles du Muy furent
brûlées ; enfin, les troupes firent un incendie du bourg de Vidauban : elles
arrivèrent en deux jours de marche à la Valette, près de Toulon, où elles
campèrent.» Pendant que Grignan s'affairait ainsi pour le salut de
Toulon, le duc de Savoie s'était emparé d'Antibes, de Grasse, de Fréjus, de
Draguignan, et, le 23 juillet 1707, les troupes de Victor-Amédée et celles du
prince Eugène se trouvaient rendues devant les murs de la place où, la veille,
étaient parvenus les premiers renforts régulières que le comte de Grignan avait
obstinément appelés. Après la bataille du Faron, les alliés, qui n’avaient
plus de retranchements, plus de batteries sur les hauteurs de la place, plus de
parallèles, s’étaient repliés derrière l’Eygoutier. Le fort de Sainte-Marguerite, après dix jours de
résistance, manquant d’eau et de munitions, avait capitulé le 16 août et sept
vaisseaux ennemis purent s’approcher en suivant la côte. Le 18 août, le donjon
du fort Saint-Louis étant tombé. [...] Alors, la flotte put naviguer et
débarquer ce qui lui restait des équipages de siège ; le duc de Savoie lui
demanda des mortiers en quantité, les établit derrière l’Eygoutier
et commença le bombardement de la ville par terre, en attendant que l’amiral
eût mouillé les galiotes à l’anse de Saint-Louis pour la bombarder par mer.
Mais, le 19 août, un vent violent du nord-ouest empêchait ces galiotes de
doubler le cap Brun.[...] Ce bombardement fut le
dernier effort des alliés. Leur armée, affaiblie par les maladies et la
désertion, était hors d’état de continuer le siège et l’on n’ignorait pas qu’il
venait un renfort considérable conduit par le maréchal de Berwick. [...] Le siège de Toulon fut levé. Environ 200
maisons avaient été endommagées par les boulets de canon et au moins 600 par
les bombes. Le maréchal de Tessé avait mis peu d’empressement
à poursuivre les alliés dans leur retraite, ce qui lui fut reproché. En 1708,
il fut remplacé à la tête de l’armée des Alpes par Villars, auquel succéda en
1709 le maréchal de Berwick (Jean-Marie
Martin, La guerre de Succession d’Espagne : l’armée des Alpes et le siège de
Toulon, Revue historique des armées n° 258, 2010 - journals.openedition.org). Monaco et la guerre de Succession d’Espagne Après une période d'instabilité (1300-1306), les Grimaldi
surent édifier sur le Rocher une base solide destinée à défier leurs rivaux.
Plusieurs d'entre eux, alliés du roi de France, portèrent le titre d'amiral:
Rainier Ier (mort en 1314), et ses successeurs Charles Ier et Rainier II (Paul
Wagret, CĂ´te d'Azur et Riviera italienne, Guides
Nagel, 1960 - books.google.fr). Antoine Ier (1701-1731) fut un efficace allié pendant la
Guerre de la Succession d'Autriche où Monaco fut un bastion français (Vincent
Paschetta, Nice et sa région: Guide du Syndicat d'initiative, Office de
tourisme de Nice, Volume 1, 1973 - books.google.fr). La guerre de Succession d'Espagne (1701-1713) est pour
Antoine Ier l'occasion d'un ultime effort afin de conserver Ă Monaco son
caractère inexpugnable Suivant les plans et les directives de l'ingénieur
Guiraud, il s'attaque au plus pressé et fait procéder à divers colmatages et
renforcements (Jean-Joël
Brégeon, Les Grimaldi de Monaco, 1991 - books.google.fr). Antoine veille notamment à la protection de la forteresse
transformée en Palais, renforce les défenses du Rocher par l'édification de la
Tour de l'Oreillon en 1708 et de l'Éperon nord du Rocher en bastion, une
construction qui prendra le nom de «Fort Antoine» en 1709 (très bien conservé
aujourd'hui !). Le Prince surélève également le bastion de Serravalle,
construit une immense citerne à l'emplacement de l'actuelle prison et réalise
la Porte de la Rampe Major en 1714, autant de travaux financés par Ses revenus
que Lui rapportent Ses terres de France mais aussi la fonte de Ses pièces
d'argenterie et la vente de Ses biens de famille ! Après l'accord de paix du
Traité d'Utrecht qui met fin aux guerres en Europe, Antoine Ier consacre la fin
de Son règne à l'embellissement du Palais et à la construction à Menton d'une
charmante résidence (Dominique
Auzias, Jean-Paul Labourdette, Monaco 2019/2020, Petit Futé - books.google.fr). En 1711, la flotte ennemie inquiète les côtes. Au mois
d'août, un de ses brigantins capturait trois bateaux à la hauteur de Sainte-Marguerite
et arrĂŞtait les barques d'Antibes mettant Ă la voile. Le prince de Monaco nous
envoie son navire, quand on lui Ă©crit, le 28, que la seule apparition du pinque
et de deux bateaux armés à Cannes avait forcé le corsaire de lâcher prise. Le 28
octobre, le comte de Grignan écrit que l'armée navale des ennemis s'étant éloignée, on cessât les signaux extraordinaires. Les courses
des corsaires continuent de nous inquiéter en 1712. M. Jean de Barquier, étant allé à Nice le 6 février, signale au maire
d'Antibes une felouque venue d'Oneille, avec le
pavillon de Savoie, et se dirigeant vers la Provence, pour enlever quelques bâtiments.
Le 8 février, le maire de Cannes, M. Mercurin, avise
celui d'Antibes que cette felouque avait, en effet, capturé sur le cap
Saint-Tropez deux bâtiments chargés de blé et d'huile, et fait échouer un autre
bâtiment à terre. L'alerte est générale. Le 30 mars, M. de Montel
donne encore avis de Nice à M. de Fourneaux, capitaine du génie à Antibes, que
cinq brigantins et une galiote armés partent d'Oneille
pour venir en course en Provence. M. de Grignan recommande de redoubler de
vigilance (Eugène
Tisserand, Histoire d'Antibes, 1876 - books.google.fr). La perception du droit de Monaco avait déjà suscité des
difficultés; à mesure que l'on s'éloignait du temps où les pirates barbaresques
infestaient continuellement les côtes de la Méditerranée, les réclamations
devinrent de plus en plus fréquentes. Marseille donna l'exemple de la
résistance, Nice et Barcelone le suivirent. La question fut portée au parlement
de Paris, et pendant trente ans, de 1670 Ă 1700, on plaida sur la perception du
droit contesté. Tant que Louis XIV fut assez puissant pour protéger ses alliés,
le privilége fut maintenu. [...] Les revers maritimes
et les échecs des armées de Louis XIV enlevèrent au prince Antoine cette
protection persévérante. Les navires génois et les corsaires d'Oneille s'obstinèrent à refuser le péage, malgré un mémoire
publié en 1712 pour en établir la légalité (Henri
Métivier, Monaco et ses Princes, Tome 2, 1865 - books.google.fr). L'édit de 1711 et les affaires maritimes Fréjus était toujours compté au nombre des villes
maritimes, et quoique son port ne fonctionnât plus, l'Edit de
Saint-Germain-en-Laye de Henri II, en date du mois d'août 1555, y établit un
siège d'Amirauté, composé d'un Lieutenant-général civil et criminel, d'un
Procureur du roi, d'un greffier, de deux huissiers et de six procureurs. On
sait que, sous l'ancienne monarchie, ces cours d'Amirauté avaient une juridiction
spéciale, indépendante des tribunaux ordinaires, et qu'elles connaissaient de
tous les faits et contestations relatifs Ă la marine et au commerce. Mais il
n'y aura pas de lieutenant titulaire avant 1612 (Joseph
Adolphe Aubenas, Histoire de Fréjus: Forum Julii, ses antiquiteés - son port,
1881 - books.google.fr, Guide
des archives du Var, 1979 - books.google.fr, René
Pillorget, Les mouvements insurrectionnels de Provence entre 1596 et 1715, 1975
- books.google.fr). Le littoral
méditerranéen français se composait au XVIIIe siècle de treize amirautés, les
amirautés du Levant. De l’est vers l’ouest, se succédaient, en Provence, les
amirautés d’Antibes, Fréjus, Saint-Tropez, Toulon, La Ciotat, Marseille,
Martigues, Arles ; en Languedoc, les amirautés d’Aigues-Mortes, Sète, Agde,
Narbonne ; en Roussillon, l’Amirauté de Collioure (Silvia Marzagalli
et Christian Pfister-Langanay, La navigation des ports français en Méditerranée
au XVIIIe siècle: premiers aperçus à partir d’une source inexploitée, Cahiers
de la Méditerranée n° 83, 2011 - journals.openedition.org). L'édit de mai 1711 pris à Marly comprend semble-t-il
d'autres mesures que sur les duchés-pairies. En 1711 un édit
porté dans des vues purement fiscales, créa dans les juridictions d’amirautés une
foule d'offices nouveaux : lieutenant criminel, lieutenant particulier, conseillers,
avocat du roi, substitut, procureurs, sergens. L'Ă©dit
portait que, dans les siéges particuliers, les
offices de conseiller qu'il créait (au nombre de six pour chaque siége) pourraient être acquis et exercés par tous
marchands, négociants et gens entendus au fait du commerce et de la navigation.
Il accordait d'ailleurs aux anciens lieutenants et procureurs du roi la faculté
de réunir ces offices à leur charge. Valin nous
apprend qu'à la Rochelle, les nouvelles charges furent toutes réunies aux
anciennes, et qu'il n'y eût pas d'autre conseiller que celui qui déjà existait,
et qui devait ĂŞtre gradue et avocat (Revue
de législation et de jurisprudence, Volumes 11 à 12, 1840 - books.google.fr). Par exemple : Provision d'un office de conseiller,
substitut du procureur du Roi en l'Amirauté de Marseille, créé par édit de mai
1711 en faveur de François Rigord ; Versailles, 27
février 1712 (Fonds
du Parlement de Provence: enregistrement, 1681-1790 : articles no B 3369 Ă B
3479, Volume 3, 1983 - books.google.fr). Jacques Cassard Jacques Cassard, né à Nantes le 30 septembre 1679 et mort
dans la forteresse de Ham (Somme) le 21 janvier 1740, après
quatre ans de détention, est un marin et un corsaire français des XVIIe et
XVIIIe siècles. Moins connu que son ami René Duguay-Trouin et que son célèbre
cousin Robert Surcouf, Jacques Cassard se distingue par l'audace avec laquelle
il capture les navires marchands sur les cĂ´tes de l'Angleterre ; il
s'illustrera également en escortant des convois en Méditerranée et dans les
Antilles. Ruiné et souffrant du manque de reconnaissance dont il était victime,
il s'emporte contre le cardinal de Fleury à qui il était venu réclamer justice
; il termine sa vie en prison. En 1701, la guerre de Succession d'Espagne Ă©clate. Louis
XIV, informé des exploits passés du marin, lui octroie le grade de lieutenant
de frégate et une gratification de 2 000 livres. Il se convertit alors à la
guerre de course. Il développe ses activités le long des côtes britanniques et
irlandaises. Le roi de France a besoin de corsaires en mer
Méditerranée pour escorter les convois de blé en provenance d'Afrique, harcelés
par les Anglais (fr.wikipedia.org-
Jacques Cassard). Conséquence du terrible hiver de 1709 et de la guerre, la
famine menaçait la Provence, particulièrement la ville de Marseille. La
municipalité, dans sa détresse, s'adresse à Cassard, qui renonçant
généreusement à la brillante et fructueuse perspective que semblait lui présager
une croisière, à la tête de sa petite division, accueillit, avec la haute
approbation et les encouragements du roi, la mission pénible, dangereuse, peu
lucrative, mais honorable et patriotique Ă laquelle le conviait la voix de
l'humanité (Stéphane
de La Nicollière-Teijeiro, Marine française: Jacques Cassard, capitaine de
vaisseau 1679-1740, 1890 - books.google.fr). Aux commandes de L'Éclatant, et avec le soutien du SĂ©rieux, il prend l'initiative et attaque l'escadre au canon. Il coule cinq des quinze navires et contraint les autres Ă se replier sur Malte pour rĂ©parations, permettant au convoi d'atteindre sans risque Marseille. Cependant, L'Éclatant ne sort pas indemne de l'accrochage et il doit faire face Ă huit voies d'eau. Pendant qu'il rĂ©pare, les 25 navires destinĂ©s au ravitaillement de Marseille poursuivent leur route et arrivent Ă bon port. Deux jours plus tard, il atteint Marseille et rĂ©clame son «droit d'escorte». En vain, les Ă©chevins de la ville lui refusent au prĂ©texte que les navires sont arrivĂ©s seuls. Pour obtenir son dĂ», il intente un procès, mais c'est lĂ encore peine perdue. Il finit par ĂŞtre reçu par le ministre qui le fĂ©licite et lui octroie le brevet de capitaine de brĂ»lot (juin 1709). MalgrĂ© cette mĂ©saventure, il accepte l'annĂ©e suivante, d'escorter un nouveau convoi en MĂ©diterranĂ©e (fr.wikipedia.org- Jacques Cassard). L'amiral Byng bloquant la rade, on mourait de faim Ă
Toulon. Le 9 janvier 1710, Cassard, forçant le blocus, amena le convoi du
Levant : 92095 charges de blé et 8000 quintaux de riz, qui sauvèrent la ville. Au cours du combat de Golfe Juan du 9
janvier 1710, il capture le HMS Pembroke, 64 canons, commandé par le capitaine
Charles Constable, et obtient la capitulation du HMS Falcon, 36 canons. Le
convoi peut alors atteindre Toulon, le 15 novembre. Cassard est nommé
capitaine de frégate en janvier 1711, mais ses ennuis avec les commanditaires
marseillais continuent et il est mal payé pour les risques qu'il prend (Philippe
Hrodej, Jacques Cassard: Armateur et corsaire du Roi-Soleil, 2002 -
books.google.fr). On a esté témoin
d'Antibes, Nice et Monaco de la prise de ces deux vaisseaux et Monsieur
le prince de Monaco mande que les vaisseaux de Sa Majesté les eurent
bientôt mis à la raison (Relation de ce qui s'est passé au sujet du convoi
et de la prise de deux vaisseaux de guerre anglais par ceux de Sa MajestĂ©, Ă
Toulon le 15 janvier 1710) (Stéphane
de La Nicollière-Teijeiro, Marine française: Jacques Cassard, capitaine de
vaisseau 1679-1740, 1890 - books.google.fr). Ruiné et fatigué
par le manque de reconnaissance dont il est victime, Jacques Cassard va
réclamer justice, en 1736, au Cardinal de Fleury, précepteur et principal
ministre du roi Louis XV, ainsi que les sommes qui lui Ă©taient dues. Mais
son caractère fier n'arrange en rien la situation. Il se heurte à l'attitude
hautaine du diplomate. Hors de lui, il
insulte (et bouscule ?) le ministre. Déclaré fou, il est interné dans la
forteresse de Ham dans la Somme, où il meurt après
quatre ans de détention. Il y décède le 21 janvier
1740, à l'âge de 60 ans, quatre ans après la mort de Duguay-Trouin. Il est
enterré le lendemain dans la paroisse Saint-Martin de Ham prend (fr.wikipedia.org- Jacques
Cassard). |