La mort du Maréchal de Villars

La mort du Maréchal de Villars

 

III, 43

 

1736-1737

 

Gens d'alentour de Tarn, Loth, & Garonne

Gardez les monts Apenines passer !

Vostre tombeau près de Rome & d'Anconne,

Le Noir poil crespe fera trophée dresser.

 

"noir poil crespe"

 

Le "noir poil crespe" du quatrain I, 74 - Charles de Gonzague-Nevers - 1611-1612 pourrait désigner l'empereur Tibère. Ou tout autre personne ayant le poil crépu et noir.

 

Les Espagnols, les Italiens, les Grecs, les Turcs d'Europe et les Portugais, ont le teint plus brun, les poils le plus souvent de couleur noire. Enfin, les Arabes, les Maures et les Abyssins, ont les cheveux plus ou moins noirs et crépus, la peau plus ou moins rembrunie (Anthelme Richerand, Nouveaux élémens de physiologie, Tome 2, 1811 - books.google.fr).

 

TĂŞte de Maure

 

La première phase de la vie de Théodore de Neuhoff le met en contact avec le prétendant, Jacques François Stuart dont il épouse la cause. En 1715, il quitte le service de la Bavière pour participer à la tentative de rétablissement des Stuart. Débarqué avec les troupes jacobites au nord d'Aberdeen, il doit s'enfuir avec eux après la bataille de Sheriffmuir. le cardinal Jules Alberoni, ministre de Philippe V qui soutenait la cause jacobite le fit alors entrer au service de l'Espagne avec le rang de colonel (fr.wikipedia.org - Théodore de Neuhoff).

 

Le renvoi d'AlbĂ©roni (1719) poussa Neuhoff dans le giron d'un autre aventurier : Jojan Willem (1680-1737), NĂ©erlandais, huguenot converti au catholicisme, devenu duc de Ripperda,surintendant des manufactures Ă  Madrid (1718), puis ministre des Affaires Ă©trangères, de la Guerre et des Finances de Philippe V. Or, en 1726, Ripperda, disgraciĂ© et internĂ© Ă  SĂ©govie, s'Ă©vade, fuit en Angleterre, passe au Maroc, devient musulman sous le nom d'Osman pacha et, quoiqu'ancien Grand d'Espagne il aide Mulay'Abd Allah Allaoui Ă  reconquĂ©rir Fès (1732) avant d'obtenir Ă  Constantinople la place de commandant des troupes du sultan et de combattre les Espagnols installĂ©s Ă  Ceuta ! MariĂ© Ă  une demoiselle d'honneur de la reine d'Espagne, Neuhoff, lors de la disgrâce de Ripperda, a quittĂ© Madrid (avec les bijoux de sa femme) pour sĂ©journer Ă  Paris, La Haye, Londres, puis Rome oĂą le cardinal AlbĂ©roni vit toujours dans l'attente d'ĂŞtre promu un jour lĂ©gat du Saint-Siège en Romagne (1735). Neuhoff le revoit sans doute avant de se rendre Ă  Florence, puis Ă  GĂŞnes oĂą il rencontre un moine corse. Ă€ Livourne, il fait la connaissance de Giafferi et Ceccaldi, libĂ©rĂ©s, qui s'apprĂŞtent Ă  gagner l'Espagne, et de l'abbĂ© Aitelli et du chanoine Orticoni. Mais il ne s'attarde pas, devant partir, comme Ripperda, pour Constantinople oĂą il se lie Ă  Claude de Bonneval (1675-1747), aventurier notoire. Officier de marine français, puis officier aux gardes-françaises, Bonneval, colonel en 1701, a trahi Louis XIV, en 1704, en passant au service de l'Autriche. LĂ , l'Empereur l'a nommĂ© gĂ©nĂ©ral-major de ses troupes puis feld-marĂ©chal-lieutenant et membre du conseil aulique de la guerre. EnvoyĂ© dans les Pays-Bas par le prince Eugène, comme commandant en chef de l'artillerie, emprisonnĂ© pour incartades, il propose ses services Ă  Venise, sans doute par le biais des Lusinchi-Paganelli-Abbatucci, qui sont au nombre des soixante-quinze Zicavais officiers d'infanterie au service de Saint-Marc entre 1710 et 1785, mais aussi de l'Autriche. Éconduit par la RĂ©publique, puis par Saint-PĂ©tersbourg, Bonneval se convertit aussi Ă  l'islam (1730), devient Ă  Constantinople «pacha Ă  trois queues» sous le nom d'Achmet pacha, gĂ©nĂ©ral en chef de l'artillerie et conseiller privilĂ©giĂ© du sultan qui le nomme pacha de RoumĂ©lie et rĂ©organisateur de l'armĂ©e turque. Si Neuhoff est Ă  Constantinople Ă  la mĂŞme Ă©poque qu'Osman Pacha (alias duc de Ripperda, musulman, ancien catholique, ancien calviniste) et qu'Achmet Pacha (alias colonel de Bonneval, renĂ©gat), ce n'est sans doute pas un hasard. Par ailleurs, alors que Ripperda est en train de combattre les Espagnols Ă  Ceuta, Neuhoff est Ă  Tunis oĂą il Ă©quipe un vaisseau, puisque c'est de Tunis qu'il arrive lorsqu'il dĂ©barque Ă  AlĂ©ria. Ainsi, en 1736, retrouve-t-on assez bien la configuration internationale qui existait autour de la Corse Ă  l'Ă©poque du siège de Malte (1565) par Soliman : s'intĂ©ressent Ă  l'Ă®le chrĂ©tiens et musulmans, Français, Espagnols, GĂ©nois, Anglais, Autrichiens, États pontificaux, rĂ©publique de Venise, duchĂ© de Savoie, Barbaresques et Ottomans (Michel VergĂ©-Franceschi, Histoire de Corse: Du XVIIe siècle Ă  nos jours, 1996 - books.google.fr).

 

Le drapeau corse représentant une tête de Maure n'est pas lié à un chef sarrasin qui aurait été décapité par les Corses. Le symbole existe depuis 1390. Les dernières recherches, dont parle Michel Vergé-Franceschi, semblent indiquer que indiquer que la tête de Maure fut importée en Corse en 1736, les yeux bandés dans ses premières représentations. Pascal Paoli enlèvera le bandeau en signe de libération (Ghjiseppu Lavezzi, Corse : Vertiges de l'honneur, L'Âme des Peuples, 2018 - books.google.fr).

 

Le 15 avril 1736, Théodore de Neuhoff, choisi par des partisans corses, est élu roi et promulgue des lois qui le rendent populaire. Il installe la capitale de l'île à Cervioni en Castagniccia. Cependant il ne parvient pas à s'imposer aux monarchies génoise, française, britannique. Dépité au bout de 7 mois, il repart sur le continent. Il tentera un retour en 1738 puis en 1743, avec les Britanniques, sans succès (fr.wikipedia.org - Histoire de la Corse).

 

Théodore eût voulu pouvoir conquérir toutes les places fortes, comprenant bien que sans leur possession, les fondemens de sa Royauté ne seroient jamais folides ; mais malheureusement leurs conquêtes étoient au-dessus de ses forces, il n'avoir ni l'artillerie, ni les munitions, ni l'argent dont il eût eu besoin pour y parvenir. Il espéra que certaines Puissances embrasseroient fes intérêts, ce fut toujours sa folie & ses chimeres. En attendant leurs déterminations, il usa d'industrie pour amuser les Corses, pour prévenir le retour de leur raison & les effets de leur inconstance. On frappa, suivant le plan qu'il en donna, des monnoies de cuivre & d'argent. Les unes portoient d'un côté une couronne soutenue de deux palmes avec ces deux lettres initiales dans l'écusson T. R. qui signifioient Théodore Roi, & ces mots à l'exergue, pro bono publico Regni Corsica, pour la prospérité du Royaume de Corse; & au revers le prix de la piece cinque soldi. Les autres présentoient d'un côté les Armes du Royaume de Corse, qui sont une tête de Maure, & de l'autre l'image de la Vierge avec cette légende, monstra te esse matrem (Abbé de Germanes, Histoire des révolutions de Corse, depuis ses premiers habitans jusqu'à nos jours, Tome 1, 1771 - books.google.fr).

 

Drapeau, trophée, dresser

 

DRAPEAU, s. m., enseigne d’un régiment. Se rendre au drapeau. Se ranger sous le drapeau. Combattre sous le drapeau. Bénir les drapeaux. Des drapeaux pris aux ennemis. Dict. DE L’Acad. pour quelqu'un.

 

«Charger trois fois les ennemis, dresser aux pieds de son général, comme un honorable trophée, trois drapeaux qu'il leur enleva. - Quand on suspend aux voûtes sacrées des temples des drapeaux décorés et sanglans qu'on a pris sur les ennemis, etc. (FLÉCHIER) (Joseph Planche, Dictionaire françois de la langue oratoire et poétique, suivi d'un vocabulaire de tour les mots qui appartiennent au langage vulgaire, 1819 - books.google.fr).

 

Valentin Esprit Fléchier (10 juin 1632 à Pernes-les-Fontaines - 16 février 1710 à Montpellier) est un homme d'Église et prédicateur français, évêque de Lavaur, puis de Nîmes, considéré comme l'un des grands orateurs du XVIIe siècle (fr.wikipedia.org - Esprit Fléchier).

 

La guerre en Corse

 

La guerre renaissait tous les jours plus terrible et plus acharnĂ©e : enfin, les GĂ©nois reconnaissant l'impossibilitĂ© de nous soumettre par leurs propres forces, eurent recours au roi de France, qui, d'après un traitĂ© stipulĂ© avec l'Autriche, dans lequel ces deux puissances s'engageaient Ă  garantir Ă  GĂŞnes la possession de l'Ă®le. jointe Ă  des infirmitĂ©s corporelles, prĂ©cipita la fin de ses jours. Maillebois lui succĂ©da, et Maillebois avec des forces considĂ©rables, ave c des troupes exercĂ©es de longue main Ă  la guerre des montagnes, ne pouvait manquer de soumettre les Corses, domili ut pareant, nondum ut serviant. En effet, nous ne fĂ»mes soumis qu'en apparence; la libertĂ© Ă©tait au fond de tous les coeurs. Cependant les principaux chefs, Ă  l'exception de Gaffori, abandonnèrent un pays malheureux qu'ils n'avaient pu dĂ©fendre, prĂ©fĂ©rant l'exil Ă  la vue de l'esclavage de leur patrie (François-Horace Bastien SĂ©bastiani, Etat actuel de la Corse, caractère et moeurs de ses habitans, 1821 - books.google.fr).

 

Jean-Baptiste François Desmarets, marquis de Maillebois, commence sa carrière sous le commandement du marĂ©chal de Villars pendant la guerre de Succession d'Espagne (1701-1708). Pendant la guerre de Succession de Pologne (1733-1738), il commande une division en Italie (1733-1734) et intervient lors du siège de Mirandola, en Émilie-Romagne. En 1739, il est envoyĂ© en Corse pour aider GĂŞnes Ă  rĂ©primer la rĂ©bellion en cours ; Ă  la fin de l'annĂ©e, l'Ă®le est Ă  peu près soumise. Il reçoit en rĂ©compense le bâton de marĂ©chal de France en 1741 (fr.wikipedia.org - Jean-Baptiste Desmarets de Maillebois).

 

Retour au quatrain III, 32 : l'Aquitanique et Villars

 

Pour l’État romain, il était bien clair que, passé le moment de la conquête, il fallait organiser celle-ci. La chose fut différée, l’espace d’une génération, parce que les crises successives qui ensanglantèrent la fin de la République portaient vers d’autres urgences et vers d’autres objectifs l’attention de la classe politique. Mais une fois que le futur Auguste eut triomphé de ses adversaires, il s’employa à organiser les immenses domaines que le succès avait placés entre ses mains. C’est probablement en 16 (ou vers 16) av. J.-C. que la Gaule et la péninsule Ibérique reçurent une nouvelle organisation. Comme Rome imposait partout à tous les peuples conquis le même statut, leur territoire fut divisé en provinces et en cités. [...]

 

En Gaule, les trois provinces Ă©taient, du nord au sud, celles de Gaule Belgique, de Lyonnaise et d’Aquitanique. Sous cette appellation on dĂ©signait maintenant un territoire dilatĂ© des PyrĂ©nĂ©es jusqu’à la Loire et aux CĂ©vennes, dans lequel les Aquitains de l’époque de l’indĂ©pendance avaient Ă©tĂ© rattachĂ©s Ă  une partie des Gaulois. C’est la raison pour laquelle les Aquitains furent englobĂ©s dans une unitĂ© plus Ă©tendue que leur anc ien domaine (Jean-Pierre Bost, BĂ©arn et Aragon : communications et Ă©changes dans l’AntiquitĂ© (IIIe siècle av. J.-C. - Ve siècle ap. J.-C.) In : L’Empire romain et les sociĂ©tĂ©s provinciales, 2009 - books.google.fr).

 

Tarn, Loth et Garonne font partie de cette Aquitanique. Le maréchal de Villars a été "le tombeau de la gent aquitanique" dont faisaient partie les Camisards Cévenols.

 

Villars sera celui qui termina la guerre des Camisards (voir quatrain II, 97) qui fut l’expression de la révolte des Cévenols contre le fanatisme religieux de Louis XIV. La bataille de Nages extermina un tiers des Camisards et forcera Cavalier à négocier.

 

Le tombeau de Villars

 

VILLARS n'est plus le défenseur des lys. Si l'on m'en croit, l'on ne tardera guère A faire, à Saint-Denis, Tombeau superbe et pompe funéraire; Mais des Quarante il était le confrère.

 

Et quel opprobre, hélas !

Si son Ă©loge tombe Ă  faire

Au panegyriste des chats !

 

Le maréchal de Villars, en se chargeant du commandement de l'armée du Roi en Italie, avait plus consulté son zèle et son amour pour la gloire que son âge et ses forces; bientôt les chaleurs excessives du climat, la fatigue e corps et d'esprit, attachée à l'emploi d'un général, altèrent sa santé, il remet le commandement au marquis de Coigny et meurt à Turin, ne regrettant que l'honneur de mourir les armes à la main (Fourn. hist.) (Émile Raunié, Recueil Clairambault-Maurepas. Chansonnier historique du XVIIIe siècle, Tome 6, 1882 - books.google.fr).

 

Le maréchal de Villars n'a pu soutenir les fatigues qu'il a eues le mois dernier. Il est tombé malade et a quitté le commandement de l'armée, le 27 mai, pour revenir en France avec le marquis de Villars, son fils, qui est aussi très-incommodé; mais il a été obligé de s'arrêter à Turin (Edmond Jean François Barbier, Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV, Tome 2, 1849 - books.google.fr).

 

On savait que le maréchal Villars était mort à Turin le 17 juin 1734, mais rien de certain n'était prouvé sur le sort de ses restes. Le baron E. Mayor des Planches écrit à l'Intermédiaire des chercheurs et des curieux (20 janvier) qu'il s'occupe de faire rechercher dans la crypte de l'église cathédrale Saint-Jean l'emplacement exact du tombeau du vainqueur de Denain. Déjà il a retrouvé l'acte de décès dans les registres paroissiaux et le publie dans son texte original. Sans doute Villars repose-t-il dans la chapelle souterraine au milieu des évêques et des chanoines, seul laïc, avec un prince de Thurn et Taxis, de cette assemblée de défunts. N'est-il pas étrange, néanmoins, que l'on ait perdu tout souvenir d'un «hôte» aussi notable ? (Archives d'anthropologie criminelle, de médecine légale et de psychologie normale et pathologique, Tome 29, 1914 - books.google.fr).

 

Rome et AncĂ´ne

 

Rome et AncĂ´ne sont dans les Etats de l'Eglises, entre le Royaume de Naples et la Toscane.

 

Il y a de grandes nouvelles de la guerre; le royaume de Naples a été conquis par l'armée du roi d'Espagne et don Carlos couronné roi de Naples. En Allemagne, le maréchal de Berwick, visitant les ouvrages devant Philisbourg, a eu la tête emportée d'un boulet de canon, le 12 de ce mois. Ce siége continue avec beaucoup de vivacité. On avance sur les ouvrages, mais nous ne laissons pas que de perdre beaucoup de monde et surtout des grenadiers, officiers et soldats. Le régiment des gardes françaises, qui était en mauvaise réputation auprès des troupes, y fait des merveilles. On tire quinze hommes de chacune des compagnies qui sont restées à Paris, pour remplacer dans les compagnies de grenadiers qui sont au camp (Edmond Jean François Barbier, Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV, Tome 2, 1849 - books.google.fr).

 

Italie

 

En 1723, le régiment Royal-Champagne devient la propriété du futur maréchal de La Mothe-Houdancourt, qui le conduit en 1733 en Italie et le commande aux siéges de Sabionnetto et de Bozzolo, à la prise de Pizzighetone et du château de Milan. En 1734, sous le nom de Brissac, on le voit à la soumission de Trezzo, Lecco, Fuentès, à la prise de Serravalle, Novarre, Arona et Tortone, au combat de Colorno, à l'attaque de Borgoforte. Le lendemain de cette affaire, après avoir franchi la Fossa Maestra pour entrer dans le Séraglio, il enlève 50 hussards impériaux. Il est à Parme et à Guastalla. Dans cette dernière bataille, il perce deux lignes ennemies, disperse les dragons de Wurtemberg, met en désordre les cuirassiers de Vétérani et dégage l'infanterie française. Le duc de Brissac reçut ce jour-là quatre coups de feu. Le régiment prit encore part au siége de la Mirandole, rentra en France en février 1735 et alla achever la campagne et la guerre sur le Rhin. Il était au combat de Klausen (Louis Susane, Histoire de la cavalerie française, Tome 2, 1874 - books.google.fr).

 

Serravalle se trouve dans les Apennins, Tortone à leurs pieds. C'est du camp de Bozzolo en 1734 que Villars renonce à son commandement (Jean Baptiste Michel de Lévy, Journal historique ou fastes, du règne de Louis XV, surnommé le Bien-aimé, Tome 1, 1766 - books.google.fr).

 

Acrostiche : GGVL, gigul

 

"gigul" : pour "ghilgul" hébreu, roulement. En particulier, les cabalistes parlent de roulement des âmes qui rejoindront la terre d'Israël par les cavernes souterraines au jour de la résurrection (Jean Saas, Lettres sur l'encyclopedie, pour servir de suplement aux sept volumes de ce dictionnaire, 1764 - books.google.fr).

 

Le maréchal de Villars n'a pu soutenir les fatigues qu'il a eues le mois dernier. Il est tombé malade et a quitté le commandement de l'armée, le 27 mai, pour revenir en France avec le marquis de Villars, son fils, qui est aussi très-incommodé; mais il a été obligé de s'arrêter à Turin (Edmond Jean François Barbier, Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV, Tome 2, 1849 - books.google.fr, Le Grand Dictionnaire historique, Tome IV, 1725 - books.google.fr).

 

Le triomphe de l'ancienneté fut confirmé par l'institution en 1675 d'un «ordre du tableau» parmi les officiers généraux. Jusqu'alors, la présence aux armées de plusieurs généraux ou maréchaux de grade équivalent constituait une source intarissable de conflits d'autorité tranchés par le principe du roulement qui permettait aux officiers généraux d'un même grade d'exercer le commandement à tour de rôle. Cette succession de prises de commandement nuisait à la cohérence et à l'efficacité opérationnelle. C'est la raison pour laquelle Louis XIV institua l'ordre du tableau, qui confiait le commandement à l'officier général le plus ancien dans le grade le plus élevé. Cette institution de l'ancienneté comme arbitrage suprême était une reconnaissance, au plus haut niveau, du principe qui s'était installé aux échelons inférieurs de la hiérarchie (Histoire militaire de la France, Tome 1 : Des Mérovingiens au Second Empire, 2021 - books.google.fr).

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