Philippe V roi d'Espagne III, 54 1744-1745 L'un des plus grands fuyra
aux Espagnes, Qu'en longuee playe, apres viendra seigner Passant copies, par les hautes montagnes Devastant tout, & puis après en paix regner. La sanglante
guerre de Succession d'Espagne Philippe V, dit « el Animoso »
en espagnol, c'est-à -dire « le Brave » (Versailles, 19 décembre 1683 – Madrid,
9 juillet 1746), roi des Espagnes et des Indes Ă la
mort de Charles II d'Espagne (1700-1716) puis titré roi d'Espagne et des Indes
(1716-1746) à la suite des décrets de Nueva Planta
qui modifiaient l'organisation territoriale des royaumes hispaniques en
abolissant les royaumes de Castille et d'Aragon. Deuxième fils de Louis de
France, dit « le Grand Dauphin », et petit-fils du roi Louis XIV, Philippe de
France est titré duc d'Anjou. Il succède à son grand-oncle maternel Charles II,
dernier roi d'Espagne de la dynastie des Habsbourg, et il devient lui-mĂŞme roi
d'Espagne, premier de la dynastie des Bourbons Son règne, de 45 ans et 2 jours,
est le plus long de la monarchie espagnole. La guerre de Succession est non seulement un conflit
international entre puissances européennes mais également une grave guerre
civile :d'un côté, les couronnes de Castille et de
Navarre restent fidèles au candidat Bourbon ; de l'autre, la majeure partie de
la couronne d'Aragon donne son appui au candidat autrichien. Les combats sont,
en Espagne, favorables aux troupes « philippistes », parfois au prix de
massacres et de destructions, comme Ă XĂ tiva,
incendiée en 1707. Philippe V sauve son trône grâce aux victoires d'Almansa par
le maréchal de Berwick en 1707, et de Villaviciosa et Brihuega
par le maréchal de Vendôme en 1710. En 1713, les puissances européennes sont
épuisées par la guerre et, alors que l'archiduc Charles vient d'être élu
empereur, craignent que les Habsbourg obtiennent un pouvoir trop important,
retirent leurs troupes et font la paix à Utrecht. Philippe V est confirmé dans
ses droits à la couronne de France. Cependant, le traité lui imposera de
renoncer au trĂ´ne de France pour lui et ses descendants, ce qui est absolument
contraire aux lois de dévolution de la couronne de France. La couronne
d'Espagne lui reste et il est reconnu comme roi légitime par tous les paysh. Mais cette reconnaissance se fait au prix de pertes
territoriales, notamment Gibraltar, Minorque et des territoires en Italie.
L'Espagne reste sous influence française, par l'intermédiaire de Jean Orry,
chargĂ© des finances, qui mène une politique de centralisation administrative Ă
la française. Les fuites Si le sort des armes était défavorable, l'imprimé restait
le seul moyen de combattre l'influence de son adversaire. ainsi,
lorsque Philippe V dut quitter madrid en 1706, Amelot et Grimaldo multiplièrent
les déclarations et les circulaires afin de présenter le plus avantageusement
possible la retraite. en juillet 1706, une déclaration
annonçant le retour prochain du roi fut envoyée dans tous les territoires sous
la domination de Philippe V. il s'agissait de démentir le bruit selon lequel le roi abandonnait la
Castille et se retirait en France. Philippe V ne fut de retour Ă Madrid qu'Ă la
fin du mois de septembre 1706, soit deux mois et demi après la déclaration.
Comme le reconnaissait Amelot, l'objectif Ă©tait ainsi
d'informer les populations de ses véritables dispositions. la
fuite du roi à l'été 1706 ne concernait pas seulement les territoires de la
péninsule. L'alarme du danger se fit ressentir jusqu'aux Pays-Bas espagnols Privé de troupes françaises, Philippe V est battu à Almenara et à Saragosse. A la bataille d'Almenara,
Philippe V d'Espagne manque de perdre la vie, et doit s'enfuir. La bataille de
Saragosse est une réplique de celle d'Almenara. Le
roi n'échappe à la capture qu'en se déguisant en simple fantassin, aidé par un
meunier de l'endroit. Il quitte Madrid le 9 septembre 1710 et se rĂ©fugie Ă
Valladolid "Passant
copies par les hautes montagnes" "copiae"
: chez Cicéron et César, troupes militaires (Gaffiot).
Dès que Louis XIV avait appris le désastre de Saragosse,
il avait renouvelé ses efforts auprès de son petit-fils pour le conjurer
d'abdiquer et de se sacrifier à la paix européenne. Philippe, inspiré par sa
femme et soutenu par sa propre ténacité, sa seule qualité politique, refusa de
nouveau toute transaction qui ne lui laisserait pas l'Espagne et les Indes. Les
grands d'Espagne Ă©crivirent au roi de France une lettre collective, oĂą ils
protestaient de s'immoler pour leur prince et suppliaient Louis de rendre son
appui à leur patrie (18 septembre). Louis se résigna à unir de nouveau sa
fortune Ă celle de son petit-fils. Quelque temps avant la bataille de
Saragosse, il avait accordé aux prières de Philippe un général, à défaut d'une
armée; c'était Vendôme, resté en disgrâce depuis la malheureuse campagne de
1708. Vendôme passa les Pyrénées peu de jours après la défaite de Philippe V et
joignit ce prince Ă Valladolid, au moment oĂą les ennemis reprenaient possession
de Madrid. Quelques troupes françaises commencèrent à rentrer après lui en
Espagne. L'Ă©lan populaire, dans toutes les provinces castillanes, ne fut pas
moins Ă©nergique qu'en 1706. Philippe V et VendĂ´me furent bientĂ´t en Ă©tat de
remettre leurs troupes en mouvement : ils s'avancèrent de la Vieille-Castille
dans le LĂ©on et du Duero sur le Tage, pour se placer
entre Charles III et les Portugais, qui voulaient se joindre au prétendant et
que la seconde armée espagnole, celle d'Estremadure,
arrĂŞtait sur la Guadiana. Les guerillas
recommençaient de toutes parts à tourmenter, à harasser les ennemis, qui
n'étaient maîtres que du terrain qu'ils avaient sous les pieds et qui durent
reconnaître, pour la seconde fois, que tenir Madrid, c'est ne rien tenir : la
vie multiple et diffuse de l'Espagne n'est nullement dans cette capitale
artificielle. Le 11 novembre, Charles III, fort affaibli, abandonna Madrid et
se replia sur Tolède, d'où il repartit pour Barcelone avec une escorte,
laissant son armée s'en tirer comme elle pourrait La Paix Philippe V annonçait en 1700, depuis le palais du Buen Retiro à Madrid, son arrivée
en Espagne et affirmait sa volonté de conserver la paix à toute la chrétienté
(la paz universal â toda la christianidad) Philippe unifie son pays et impose la loi salique et le
castillan comme langue exclusive dans l'administration et le gouvernement. La
paix règnera à l'intérieur mais à l'extérieur il mènera la guerre contre
l'Autriche (guerres de Succession de Pologne et de Succession d'Autriche), et
l'Angleterre (1739-1748 : guerre de l'oreille de Jenkins). L'héritier du trône espagnol Louis et l'héritier des
duchés italiens Charles sont promis à deux filles du régent Philippe d'Orléans,
respectivement Louise-Élisabeth et Philippine-Élisabeth. Le prince Louis épouse
effectivement Louise-Élisabeth en 1722, et, deux ans après, Philippe V abdique
en sa faveur, mais le nouveau roi d'Espagne meurt de la variole, après
seulement sept mois de règne, contraignant son père à reprendre la couronne
jusqu'Ă sa mort en 1746 |