Glossanthrax III, 96 1775-1776 Chef de FOUSSAN aura gorge coupee Par le ducteur du
limier & levrier : Le faict patré par ceux du mont TARPÉE Saturne en Leo XIII. de
Fevrier. Meurtre d'un prince de Fossano, perpétré par son maître de chasse, à l'instigation de Rome, un 13 de février où Saturne est dans le Lion. Cela mène à 1535, 1536, 1565, 1566, 1594, 1595, etc. La précision du renseignement donne l'impression d'une prophétie à rebours (Astrophile, p. 274) (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr). Prenons par exemple, au hasard, une position de Saturne à 108° (soit 18° du Lion) en mars 1534, Saturne retourne sur cette position dès septembre 1562 puis rétrograde - phénomène lié à l'observation géocentrique - et revient à 108° en mai 1563 (Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Tome 3, 1999 - books.google.fr). Délivrance de Rome
: 13 février -390 Nous l'empruntons à Plutarque qui, dans sa Vie de Camille (30, 1), rapporte qu'entrés dans Rome quelques jours après les ides de juillet, «les Gaulois en furent chassés aux ides de février». Il est confirmé par l'indication suivante qui figure à la même date, dans les Fastes de Polemius Silvius rédigés en 448-449 de notre ère : parentatio tumulorum inc[ipit], quo die Roma liberata est de obsidione Gallorum. L'intérêt de ce renseignement tient à ce qu'il associe les ides de février à la fin du siège de la ville, c'est-à -dire à l'ultime épisode du conflit qui avait opposé Romains et Gaulois. Ovide fait de cette date un usage somme toute comparable puisqu'il l'applique au dernier acte de l'expédition du Crémère. Il y a là un parallélisme qui s'inscrit dans le cadre d'un rapprochement plus global entre les événements de 477 et ceux des années 390. Tout suggère que les premiers furent interprétés par Fabius Pictor et par une partie de l'annalistique à la lumière des seconds. En effet la responsabilité des Fabii était directement engagée dans ceux-ci : en poussant leur engagement en faveur de la cité de Clusium jusqu'à transgresser leurs devoirs de legati, ils avaient provoqué une réaction violente des Gaulois avec les conséquences que l'on sait, désastre de l'Allia, puis occupation de l'Urbs et siège du Capitole (Jean-Claude Richard, Ovide et le dies Cremerensis, Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, 1988 - books.google.fr, Henri-Léonard Bordier, Histoire de France: depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, d'après les documents originaux et les monuments de l'art de chaque époque, 1878 - books.google.fr). Manlius, ancien consul, sauva le Capitole attaqué de nuit par les Gaulois. On peut douter que les oies, plus vigilantes que les chiens, aient donné l'alarme et réveillé Manlius. Mais il est avéré que les oies furent depuis en honneur à Rome; que les chiens y furent détestés, même punis; car on ne manquait pas d'en empaler un tous les ans. Ces inepties entretenaient un peuple superstitieux: dans l'idée que le ciel faisait des miracles pour la république. Comme les oies étaient consacrees à Junon, Juuon, sans doute, avait emplojé leurs cris au salut de Rome (A. de Carrion-Nisas, Histoire romaine, depuis la fondation de Rome jusqu'au règne de Constantin, 1825 - books.google.fr). En latin lupercalia, dérivé probablement de lupus (loup), parce qu'on sacrifiait au dieu Pan un chien, ennemi du loup. Ces fêtes, instituées à Rome en l'honneur de Pan, se célébraient, selon Ovide, le troisième jour après les ides de février. Le 23 janvier -52 (13 février du calendrier romain) a
lieu le massacre des résidents romains de Genabum
(Orléans) en pays Carnute marquant le début de l’insurrection générale des
Gaules sous le commandement de l’Arverne Vercingétorix, qui unit les tribus
gauloises pour résister à l’envahisseur romain (fr.wikipedia.org - 52 av. J.-C.). "patré" : patratus Le terme latin "patratus" est en relation avec la colline du Capitole. Les prêtres fétiaux formaient un collège sacerdotal de 20 membres qui s'occupaient des divers aspects des relations internationales, tels que les traités et les déclarations de guerre. Tite-Live dans le livre 1 de l'histoire de Rome décrit le processus. Quand Rome était lésé ou offensé par un autre état, quatre fétiaux étaient envoyés pour demander réparation. Le verbenarius, transportait des herbes provenant de l'Arx sur la colline du Capitole. Un autre membre, appelé le pater patratus, servait de représentant du groupe. Lorsque les traités étaient conclus, le verbenarius et le pater patratus étaient envoyés à l'autre nation; après avoir lu le traité à haute voix, ils prononçaient une malédiction sur Rome si jamais elle était la première à le rompre (mythologica.fr - Fétiaux). Les sens du vocable cable uerbena, l'herbe qui sert à «frapper» le traité (cf. uerbera), ont été rapportés par Servius (Aen., 12, 120) : Verbena proprie est herba sacra, ros marinus, ut multi uolunt, i. e. "libanôtis", sumpta de loco sacro Capitolii, qua coronabantur fetiales et pater patratus foedera facturi, uel bella indicaturi. Abusiue tamen uerbenas iam uocamus omnes frondes sacratos, ut est laurus, oliva uel myrtus. La uerbena sert tout d'abord à la consécration du pater patratus : le uerbenarius lui touche la tête et les cheveux avec la touffe d'herbe qu'il a cueillie (uerbena caput capillosque tangens) ; en même temps ce geste a une valeur apotropaïque : il écarte du ministre du culte toute influence maléfique (Les Études classiques, Volume 23, 1955 - books.google.fr). LXXVIII. On donne le nom de péristéréos (verveine) (XXV, 59) a une plante dont la tige est haute, garnie de feuilles, et qui pousse d'autres tiges de sa tête. Cette plante est très-recherchée des pigeons, d'où lui vient le nom qu'elle porte. Les chiens n'aboient pas, dit-on, après ceux qui en ont sur eux (Histoire naturelle de Pline , traduit par Émile Littré, Tome 2, 1865 - books.google.fr). "faict patré"
: "factum patrum", "patré" pour "patrum"
(?) Il fut un temps où la religion égyptienne et la religion juive ont été confondues. Tite Live rapporte que, sous Tibère, un senatus-consulte ordonna (factum patrum consultum) l'expulsion de 4000 affranchis infectés de ces croyances (David Hume, Essais et traités sur plusieurs sujets, Tome 4 : Enquête sur les principes de la morale, l'histoire naturelle de la religion, traduit par Michel Malherbe, 2002 - books.google.fr). Une inscription concernant probablement le culte égyptien d'Isis, du fait de l'emploi du mot "sacrorum", a été retrouvé à Bene près de Fossano. Elle était conservé dans la galerie que Charles Emmanuel Ier de Savoie fit construire à Turin en 1608 (Ada Gabucci, Giovanni Mennella, Tra Emona e Augusta Taurinorum : un mercante di Aquileia, AQUILEIA NOSTRA, Anno LXXIV, 2003). Le 25 juillet 1267, Clément IV publia une bulle où il se plaignait que les chrétiens ne craignissent pas d'embrasser le judaïsme, et où il ordonnait aux inquisiteurs de poursuivre les chrétiens qui quitteraient leur religion, et les Juifs qui les pousseraient à une action aussi coupable. Nicolas IV renouvela cette bulle en 1288. Je ne connais pas une seconde époque où les succès des Juifs dans leur prosélytisme aient nécessité l'intervention des gouvernements (Arthur Beugnot, Les Juifs d'Occident: ou Recherches sur l'état civil, le commerce et la littérature des Juifs, en France, en Espagne et en Italie, pendant la durée du moyen âge, 1824 - books.google.fr). Plutarque (d'Isis et Osiris, 39) dit qu'on prenoit quelquefois Anubis pour Saturne, et on l'avoit représenté sous la figure d'un chien, kyôn en grec, qui vient, selon lui, du mot kyein, engendrer, parce que Saturne engendre toutes choses. [...] Anubis étoit aussi l'étoile caniculaire, ainsi nommée, dit-on, parce qu'elle annonçoit la crue du Nil et qu'on la comparoît à un chien qui aboie, le latrator Anubis des poëtes ; comme un chien fidèle, ce Dieu étoit le gardien d'Osiris et des tombeaux, et l'on mettoit les sépultures et les momies sous sa protection (Charles Othon Frederic Jean Baptiste de Clarac, Fouille faite a Pompei en presence de S.M. la reine des Deux Siciles, le 18 mars 1813, 1813 - books.google.fr). Pour le moine Georges Cédrénus, Faunus et Mercure ne font qu'un même être (Byzantion: Revue Internatio, Volume 2, 1926 - books.google.fr). Georges Cédrène, en grec Georgios Kedrenos et en latin Georgius Cedrenus, est un historien byzantin qui a vécu à la fin du XIe siècle. On ne sait rien sur lui, on suppose seulement que c'était un moine. Il est l'auteur d'une chronique universelle qui s'étend depuis Adam jusqu'à l'avènement d'Isaac Comnène (1057). C'est une compilation d'extraits d'historiens et chroniqueurs antérieurs qui sont de toute façon en majorité conservés directement (fr.wikipedia.org - Georges Cédrène). Et Mercure est aussi Anubis, pour Servius et Apulée (Pierre-Daniel Huet, Demonstratio evangelica, ad serenissimum delphinvm, 1694 - books.google.fr). Les Romains croyaient que le dieu Faune passait d'Arcadie en Italie le 13 février, et s'en retournait le S décembre. Horace, dans son ode Faune, Nympharum (III, 18) prie ce Dieu de passer par ses champs, et lui rappelle qu'il ne manque jamais de lui immoler un chevreau (A. Bonnetty, Sur la religion des Romains, Annales de philosophie chrétienne, 1868 - books.google.fr). Blaise Pascal Trois degrés
d'élévation du pôle renversent toute la jurisprudence. Un méridien décide de la
vérité; en peu d'années de possession, les lois fondamentales changent; le
droit a ses époques. L'entrée de Saturne au Lion nous
marque l'origine d'un tel crime. Plaisante justice qu'une rivière borne*!
Vérité au deçà des Pyrénées, erreur au-delà . «Trois degrés.» Les termes techniques font ressortir davantage la pensée. Cet effet est encore mieux marqué plus loin : «L'entrée de Saturne au Lion», c'est-à -dire, telle chose est devenue un crime depuis que la planète de Saturne est entrée dans la constellation du Lion. Il est pla'sant déjà que le crime ait une date, il l'est plus encore que cette date puisse être indiquée avec la précision d'un phénomène astronomique (Ernest Havet, Pensées de Blaise Pascal, 1873 - books.google.fr). Elisabeth Labrousse, L'Entrée de Saturne au Lion. L'Éclipsé de soleil du 12 août 1654, La Haye, Nijhoff, 1974 : C'est un merveilleux dossier que Mme Élisabeth Labrousse a minutieusement constitué et analysé. A moitié inconnue jusqu'ici, toute une littérature europénne prolifère autour d'un tract attribué à Argoli (1570-1657), pendant les quelques mois qui précèdent l'éclipsé du 12 août 1654. Avant la date fatidique (celle d'une catastrophe ? d'une fin du monde ?), clercs et savants veulent aller plus vite que la panique et profitent de l'occasion pour frapper l'astrologie (Annales, Numéros 4 à 6, 1975 - books.google.fr). On remarque que le 13 février est à l'opposé du 12 août sur un calendrier annuel circulaire. Le séjour d'Enée en Sicile débute le 12 février, veille des Parentalia. Nous verrons aussi que le débarquement d'Enée à Pallantée (sur le site de la Rome future) coïncide avec la fête du Grand Autel (Ara Maxima) consacré à Hercule. Or cette fête est le 12 août (Pierre Grimal, Virgile: ou la seconde naissance de Rome, 1989 - books.google.fr). Firmicus 10 Mais tout cela est adouci lorsque Saturne et Jupiter se trouvent en aspect quadrat par rapport à ce signe. Mais une fois que Saturne est entré dans ce signe et s'est placé aux côtés de l'astre de Jupiter, il sera infiniment utile, et plus encore lorsqu'il aura effectué son entrée dans le signe du Lion. En effet, lorsqu'il a commencé le temps d'une seconde station dans le Lion, il attribue félicités, gloires et marques de quelque honneur. Alors ils commanderont un grand nombre d'hommes, alors la malhonnêteté de tous leurs adversaires est surmontée, alors une heureuse renommée élève leur prestige, alors ils auront la possibilité de venir aussi au secours des autres (Iulius Firmicus Maternus, Mathesis, Livre V, 2003  - books.google.fr). [10] Sed haec tunc mitigantur
cum Saturnus et Iuppiter in
quadratis huius signi lateribus fuerint inuenti. Sed cum Saturnus ad hoc idem uenerit signum et Iouis se applicauerit stellae, infinitum proderit, plus tamen cum ad signum Leonis transitum fecerit. Nam cum in Leone tempora
secundae stationis intrauerit, decernit felicitates,
glorias et honoris alicuius insignia. Tunc plurimis hominibus imperabunt, tunc omnium aduersariorum superatur improbitas, tunc notitiam eorum felix subleuat fama, tunc licentia
erit ut et alios sustentare possint (Iulius
Firmicus Maternus, Mathesis, Livre V - www.mlat.uzh.ch). Le livre V, gravement incomplet, détermine l'avenir des natifs selon leur signe zodiacal et reprend les données antérieures en les précisant (Mélanges de science religieuse, Volume 52, Numéro 2, 1995 - books.google.fr). Saturne dans le
Lion. Ceux qui, dans leur géniture, auront Saturne dans le Lion, seront
agités d'une perpétuelle jalousie. Dans les premières années de leur âge, ils
seront forts. Parfois appliqués à des activités illustres et glorieuses, ils en
retireront d'abord le plus grand prestige, puis obtiennent les marques de la
plus grande félicité. Parfois, ils seront à l'écart de ces activités et même
privés de toute fonction. Mais, ou bien ils ne reçoivent rien de leurs parents,
ou bien, s'ils ont reçu quelque chose, ils le perdent. Au cours de leur premier
âge et de leur première jeunesse, ils
seront maladifs, exposés au danger et pris dans de nombreuses occupations; ils
souffriront aussi de divers tourments physiques et ils seront épuisés par les
douleurs dans les extrémités des membres. Ils auront aussi des infirmités
cachées et des douleurs cachées. 19. Jamais ils ne pourront épouser des femmes
vierges. Si la violence leur en procure, ils se trouvent séparés d'elles d'une
manière ou d'une autre. Mais ils auront la chance d'avoir des épouses qui
aussitĂ´t porteront des enfants. Pourtant jusqu'Ă ce que Saturne ait accompli le
premier circuit de sa course, ils n'auront ni mariage, ni patrimoine, ni
gloire; car, tout ce qu'ils auront avant ce délai, ils le perdent. Saturne,
placé dans ce signe, décide que l'on épousera deux femmes: de fait, toutes
celles que, au-delĂ de ce chiffre, les natifs auront connues par une liaison
d'habitude, toujours ils les rejettent ou les portent en terre. 20. Mais ils
Ă©prouveront des chagrins Ă cause des malheurs de leurs enfants, et, si la Lune
s'est trouvée avec lui ou bien est entraînée vers lui, ils auront difficilement
des enfants. Et, chaque fois qu'il pénètre dans des signes tropiques, il
attribue des ennuis. Et lorsque, dans son circuit, il vient dans les Poissons
ou les GĂ©meaux, il attribue les mĂŞmes choses que dans les signes tropiques.
Mais, dans les autres signes, il sera favorable aux plus grands profits: en
effet, dans ce cas, il accorde même de façon intégrale les signes extérieurs de
la gloire. Ils sont en perpétuel changement dans leurs affaires, dans leurs
activités, dans dans
leurs activités, dans leur vie tout entière; ils navigueront sur de grands
fleuves et sur les mers, ils feront route à travers les déserts et, tout ce que
leurs parents n'ont jamais osé faire, ils l'accomplissent, eux, de la manière
la plus aisée. 21. Ils auront également plusieurs frères, ou d'un autre père ou
d'une autre mère, mais ils seront de loin meilleurs que toute leur parenté,
élevés par la grâce d'une dignité toute puissante. Ils seront très ingénieux,
ennemis des Ă©trangers, irascibles, bons, bienveillants, savants, gardant
fidèlement leur parole dans tous les contrats, gens de bon conseil, d'esprit
intègre et incorruptible, amis de beaucoup de gens et accomplissant toutes
choses avec la plus grande vigueur. Ils auront une cicatrice sur une partie de
leur corps, ils auront fréquemment à supporter la perte de leurs dignités, si
bien que souvent, par suite d'un abaissement scandaleux, ils tombent de leur
haut degré de dignité... sera entré, dans lequel nous avons dit qu'il attribue
des dangers. 22. Ils auront une fortune rassemblée grâce à la générosité
d'autrui, mais si importante qu'ils pourront alléger les difficultés des
autres. Ils seront défenseurs des enfants... (Julius Firmicus Maternus, Mathesis,
Livre V, traduit par Leendert Gerrit Westerink, 2003 - books.google.fr). Julius Firmicus Maternus est un écrivain latin du IVe siècle apr. J.-C. né et ayant vécu à Syracuse (Sicile). Il a compilé vers 330 apr. J.-C. un ouvrage en huit livres sur l'astrologie : la Mathesis (ou les Matheseos libri octo). Imprimé en 1501 par Alde Manuce, cet ouvrage a été réédité récemment en trois volumes par les Belles Lettres. Bien qu'étant assez confus - on peut même dire que les contradictions y pullulent - en raison de la multiplication des sources compilées (notamment Marcus Manilius, Claude Ptolémée, Dorothée de Sidon, d'anciens traités gréco-égyptiens faisant référence à Hermès Trismégiste ainsi que des sources chaldéennes), le Matheseos servit longtemps de base aux astrologues occidentaux. Firmicus Maternus a, dans le livre VIII de la Mathesis, donné une signification à chaque monomère (indiquant un sens pour chaque degré de l'écliptique). Converti au christianisme, Julius Firmicus Maternus a rédigé vers 348 apr. J.-C. un Traité de la fausseté des religions profanes (De errore profanarum religionum) (fr.wikipedia.org- Julius Firmicus Maternus). "Tarpée" Et vous, astres aux
cours immortels, toi surtout, Lune, mère des corps des hommes, et toi, prince
de tous les qui, selon un cycle mensuel, enlèves puis donnes pareillement à la
Lune sa lumière, Soleil très-grand très-bon, qui, jour après jour, par le pouvoir modérateur de ta majesté, ne
cesses de mettre en place toutes choses après toutes choses, toi par qui, par
un arrangement divin, une âme immortelle est attribuée à tous les êtres
vivants, toi qui, seul, ouvres les portes de la demeure d'En-haut, Ă la
décision de qui est soumis l'ordre des destins: 6. permets que notre faible
parole pénètre au cœur de ta divinité ce n'est pas un désir sacrilège, ni
l'ardeur d'une âme profane, qui nous a poussé à cette étude; mais notre esprit,
sous l'action d'une inspiration divine, a tenté d'exposer tout ce qu'il avait
appris, afin d'apporter aux temples de la roche Tarpéienne tout le savoir divin
que les Anciens ont tiré des sanctuaires secrets d'Egypte. Donnez-moi donc la
protection de votre arrêt et calmez, par votre majesté, le tremblement de mon
âme, de peur que, si je suis privé de la protection de votre divinité, je ne
puisse trouver la façon de mener Ă bien l'ouvrage promis Par mĂ©tonymie, la roche TarpĂ©ienne reprĂ©sente l'ensemble du Capitole et donc les temples du coeur de l'Empire, particulièrement celui de Jupiter. Firmicus met ainsi son entreprise en parallèle avec celle des anciens Romains qui avaient rassemblĂ© Ă Rome tous les oracles Sibyllins, pour complĂ©ter la collection acquise par le roi Tarquin. La religion astrale nĂ©e Ă Babylone et passĂ©e en Égypte s'installe ainsi solidement au cĹ“ur de l'Empire, oĂą les SĂ©vères l'avaient dĂ©jĂ accueillie et oĂą Julien allait lui redonner fortune en s'appuyant sur ses dogmes et en faisant chanter des hymnes au Dieu Soleil (Iulius Firmicus Maternus, Mathesis, traduit par Pierre Monat, 1994 - books.google.fr). Chiens Vertragos est du petit nombre des mots celtiques qui pĂ©nĂ©trèrent en latin et du latin dans les langues romanes. Mais dans ces langues il est fortement modifiĂ©, l'r de la première syllabe s'est changĂ© en l, et le g est tombĂ©. Vertragus Ă©tait encore intact, quand, au milieu du quatrième siècle Firmicus Maternus composa son traitĂ© d'astrologie. On y lit que la conjonction de la planète Mercure avec le signe de la Vierge, sixième signe du Zodiaque, rend les hommes courageux, actifs, intelligents, en fait des Ă©leveurs de chevaux, d'Ă©perviers, de faucons et de tous les oiseaux de proie dont on se sert pour prendre les autres oiseaux, en fait aussi des Ă©leveurs de chiens molosses, vertragi et autres, propres Ă la chasse des bĂ©tes fauves. Ainsi au milieu du quatrième siècle le mot vertragus est restĂ© tel qu'Ă son apparition chez Gratius, trois siècles et demi plus tĂ´t. Cent cinquante ans plus tard la prononciation romane avait remplacĂ© la prononciation latine. Cette transformation Ă©tait accomplie quand, au commencement du sixième siècle fut rĂ©digĂ©e la première addition Ă la loi des Burgundes. On y voit que l'homme assez hardi pour avoir volĂ© un chien veltraus sera condamnĂ© Ă lui baiser le derrière devant tout le peuple ou Ă payer cinq sous de dommages intĂ©rĂŞts et deux sous d'amende. Une Ă©pigramme de Martial, Ă©crite vers la fin du premier siècle de notre ère : «Ce n'est pas pour lui, c'est pour son maĂ®tre que chasse le vertragus rapide ; Sa dent n'endommage pas le lièvre qu'il t'apportera.» (Henri d'Arbois de Jubainville, Georges Dottin, Émile Ernault, Les noms gaulois chez CĂ©sar et Hirtius De bello gallico, 1891 - archive.org, fr.wikipedia.org - Vertagus). Le traitĂ© d'Arrien de la CynĂ©gĂ©tique, ch. 3, nous apprend que les Celtes ne se servent pas de filets Ă la chasse, et il nous parle de leurs chiens qu’ils appellent segusii, "egousiai", et vertragi, "ouertragoi". Aux chapitres 19-21, il raconte comment la chasse aux lièvres se pratique chez les Celtes. Le chapitre 34, § 1, traite du culte rendu Ă la dĂ©esse celtique de la chasse, Ă laquelle Arrien donne un nom grec, ArtĂ©mis. [...] Grattius Faliscus est l’auteur d’un traitĂ© de la chasse, Cynegetica, dĂ©jĂ citĂ© par Ovide dans la dernière des lettres poĂ©tiques qui forment son recueil Ex Ponte, composĂ© de l’an 12 avant J.-C. Ă l’an 8 de notre ère. Grattius y parle du lĂ©vrier gaulois, vertragus au masculin, vertraga au fĂ©minin, Ă©crit Ă tort vertraha dans les Ă©ditions, avec une orthographe mĂ©rovingienne : Et pictam macula vertraham delige falsa (Henri d’Arbois de Jubainville, Les Celtes sous le regard des Grecs et des Latins, 1900 - arbredor.com). Le vertragus, le lĂ©vrier gaulois, dont fait Ă©loge Arrien en disant que les Gaulois n’avaient pas besoin ni de filets ni de bâtons parce qu’ils avaient de bons chiens et parce qu’ils cherchaient le plaisir honnĂŞte. Normalement le lĂ©vrier, rĂ©putĂ© pour sa vitesse, attrape le lièvre au cours de la poursuite et l’apporte Ă son maĂ®tre, mais au moins une per-sonne suit toujours le chien Ă cheval. On en voit la reprĂ©sentation sur de nombreuses mosaĂŻques, comme celles d’El Jem, d’Oudna ou de Piazza Armerina. Les Romains ne connaissaient pas vraiment le vertragus avant les conquĂŞtes de CĂ©sar, mais peu de temps après l’occupation de la Gaule, le chien de chasse gaulois est vite adoptĂ© en Italie. Ses qualitĂ©s de chien de chasse sont souvent Ă©voquĂ©es dans les sources latines. Sur les monuments, on peut facilement reconnaĂ®tre le vertragus, dont les traits physiques sont dĂ©crits par Arrien: ses oreilles sont grandes et souples, ni tombantes, ni dressĂ©es, mais cassĂ©es (parfois plutĂ´t droites), son cou est arrondi et long, il a un museau long et fin, sa poitrine et son dos sont larges, musclĂ©s, les flancs maigres avec une queue longue et mince. C’est ainsi qu’il est reprĂ©sentĂ© sur la mosaĂŻque d’El Jem mentionnĂ©e plus haut. Une belle lampe en bronze du British Museum en forme de tĂŞte du vertragus montre bien les caractĂ©ristiques de son museau fin et long. Il tient dans sa bouche son attribut habituel, un lièvre. Ses traits spĂ©cifiques sont bien reconnaissables sur les chiens reprĂ©sentĂ©s sur les gemmes oĂą ce dernier se tient debout devant le rocher sous lequel un lièvre s’est rĂ©fugiĂ© ainsi que sur celles oĂą un chien/une chienne essaie d’attraper ou a dĂ©jĂ attrapĂ© un lièvre. La scène au rocher rend bien l’atmos-phère de la chasse et le comportement du lièvre, car XĂ©nophon prĂ©cise que le lièvre se blottit dans des fentes de la roche parce qu’il a peur non seulement des chiens, mais des aigles aussi. En effet, c’est bien un aigle qui est perchĂ© au sommet du rocher sous lequel se rĂ©fugie le lièvre sur les gemmes en questions. Il s’agit donc d’une version abrĂ©gĂ©e d’une scène de chasse, puisque le chien est un vertragus, un chien de chasse appartenant sans doute Ă un chasseur qui ne figure pas sur la scène. Rien d’étonnant Ă une Ă©poque oĂą la chasse Ă©tait largement pratiquĂ©e et estimĂ©e. Effectivement, la chasse devient un thème littĂ©raire et artistique très important aux trois premiers siècles de notre ère. Sous le règne des Flaviens et des Antonins les bonheurs de la vie campagnarde, les dons de la nature sont particulièrement apprĂ©ciĂ©s par la sociĂ©tĂ©. [...] A l’époque, oĂą la scène avec le lĂ©vrier, le lièvre, le rocher et l’aigle apparaĂ®t sur des gemmes, les reprĂ©sentations de chasse avec le vertragus, tout comme les reprĂ©sentations de la Lupa Romana sont en vogue. Les graveurs de gemme rĂ©utilisent en fait des Ă©lĂ©ments iconographiques populaires (le rocher, l’aigle observant, le chien) pour leur scène de genre. Le choix est probablement intentionnel non seulement de la part du graveur, mais du commanditaire aussi, car sur une intaille de Londres reprĂ©sentant la scène, nous pouvons lire l’inscrip-tion LUPERCI. La gemme appartenait sans doute Ă un certain Lupercus, mais il faut tenir compte du fait que ce nom Ă©voque les participants de la fĂŞte romaine de Lupercalia, dont le point de dĂ©part Ă©tait l’antre Lupercal, l’endroit oĂą se cachait la louve. Il est ainsi fort probable que l’origine des Ă©lĂ©ments de la scène Ă©tait dĂ©jĂ connue (Katalin Vandlik, Lupa Romana ou chien gaulois ? De la lĂ©gende Ă la scène de genre, Studiz Achaeologica Nicolae Szabo; 2015 - www.academia.edu). On se souvient que, selon Plutarque, des chiens Ă©taient sacrifiĂ©s aux Lupercales car leurs congĂ©nères n'avaient pas aboyĂ© lors du siège du Capitole par les Gaulois. Un chien pendu Ă une furca de sureau en l'honneur de Genita Mana pour le Capitole archaĂŻque, des oies au contraire promenĂ©es sur une litière de parade ? - Tout le monde sait comment, au temps de Pline l'Ancien, les Romains opposaient ces deux images selon un motif enfantin : lors du sac gaulois, pensait-on, les oies de (Junon) Moneta, par leurs cris, avaient seules sauvĂ© le Capitole, en Ă©veillant les gardiens ; les chiens, au contraire, avaient dormi... On les punissait de cette coupable et rare nĂ©gligence. Notons au passage comment Properce a renversĂ© le thème : sa TarpĂ©ia, pour garantir l'accès des Sabins Ă la citadelle, selon sa promesse, coupe rapidement la gorge, avec son Ă©pĂ©e (?), aux chiens qui risquaient d'aboyer... (Jean GagĂ©, La chute des Tarquins et les dĂ©buts de la RĂ©publique romaine, 1976 - books.google.fr). Le mot veltris est d'origine, non pas germanique, comme l'a cru Du Cange, mais celtique, comme on peut le voir dans LittrĂ©, au mot Vautre, et dans le Glossaire gaulois; de Roget de Belloquet, au mot Onertragoi. Les mots veltris et ses dĂ©rivĂ©s, latin veltragus, vertragus, vertraha, grec "ouertragoi", italien veltro, français vautre et viautre, ont servi a dĂ©signer, suivant les lieux et les temps, par exception des ehiens courants, presque toujours des lĂ©vriers, et le plus souvent des lĂ©vriers employĂ©s Ă la chasse de l'ours et du sanglier (C.-A. PiĂ©trement, L'origine et l'Ă©volution intellectuelle du chien d'arrĂŞt. In: Bulletins de la SociĂ©tĂ© d'anthropologie de Paris, III° SĂ©rie. Tome 11, 1888 - www.persee.fr). Dante M. Parodi fait ressortir, entre l’Enfer et le Purgatoire, une nuance considĂ©rable, presque une rĂ©volution dans les conceptions politiques de Dante. Dans l’Enfer, l’auteur est encore le Guelfe modĂ©rĂ©, qui regarde l’Église comme l’aboutissement de l’histoire et l’Empire des CĂ©sars comme la prĂ©paration de l’institution divine. Dans le Purgatoire, au contraire, l’Empire apparaĂ®t, Ă cĂ´tĂ© de l’Église, comme une crĂ©ation Ă©galement actuelle, Ă©galement nĂ©cessaire : ce sont les deux Soleils qui montrent, l’un les voies du monde, l’autre les voies du ciel. En mĂŞme temps, le caractère prophĂ©tique se prĂ©cise : le vague symbole du Veltro, de l’énigmatique lĂ©vrier qui doit chasser les vices de la terre et mettre en fuite la louve, devient quelque chose de beaucoup plus positif sous ses formes encore sibyllines ; c’est le mystĂ©rieux DVX dont le visage, comme sous un heaume, se dissimule sous un chiffre, qui apparaĂ®t comme une date et comme une menace. C’est l’étonnante apocalypse des derniers chants du Purgatoire, la vision du char fracassĂ© que doit relever un inconnu dont oh ne nous dit pas le nom, mais dont l’attente soulève le poète d’un immense mouvement d’espoir. Il est clair qu’entre les deux premières parties du poème, il s’est passĂ© un Ă©vĂ©nement qui a bouleversĂ© de fond en comble les convictions de Dante : c’est l’avènement de cet Henri VII, qui fait partager au poète toutes les espĂ©rances du parti gibelin (Louis Gillet, Dante Ă Ravenne, Revue des Deux Mondes, 7e pĂ©riode, tome 65, 1921 - fr.wikisource.org). En 1300 et 1301, Saturne est dans le signe du Lion, ce qui est indiquĂ© dans la Divine ComĂ©die de Dante (Edward Moore, Studies in Dante, Volumes 2 Ă 3, 1899 - books.google.fr). Le 22 fĂ©vrier 1300,Â
jour de la fĂŞte de la chaire de saint Pierre, le pape Boniface VIII
ouvre le premier jubilée de l'Eglise. En 1301, la
comète de Halley passe dans le ciel d'Italie entre Septembre et Octobre, ce
dont Giotto a pu se souvenir dans sa fresque de la chapelle de l'arène de
Padoue. Saturne Ă©tait dans le Lion en janvier et en mai selon Giovanni Villani,
Nuova Cronica, Book IX, Ch.
XLVIII (Giuliano
Pisani, Giotto and Halley's Comet -
www.academia.edu). Il frammento di affresco (piamente attribuito a Giotto) conservato a San Giovanni in Laterano,
che illustra la formale proclamazione del primo Giubileo il 13 febbraio 1300 al Patriarcato Lateranense e poi, di
nuovo, 10 giorni dopo, nella festa
della Cattedra di San Pietro, alla
Basilica Vaticana, permette
di immaginare le solennitĂ
del momento (Timothy
Verdon, Le alli della colomba, Pellegrinaggio, monachesimo, arte: la visibilitĂ
del cammino interiore, 2000 - books.google.fr). D'autres portent la bulle "Antiquorum habet" du Latran au 16 ou 17 février (Mélanges de l'Ecole française de Rome: Moyen âge, Volume 112, Partie 1, 2000 - books.google.fr). Les écrivains franciscains assurent que Dante s'était fait recevoir dans leur ordre, et qu'il mourut revètu de leur habit. Ils donnent pour preuve qu'il fut inhumé dans une de leurs églises à Ravenne (René François Rohrbacher, Histoire universelle de l'Église Catholique, Tome 8, 1872 - books.google.fr). Les Ordres Mendiants ont adopté une attitude extrêmement prudente, pour ne pas dire critique, devant l'indulgence jubilaire. Ils craignaient en effet que les fidèles n'attribuent une valeur libératrice à l'acte «mécanique» de la visite aux basiliques, au détriment de la confession et de l'absolution qui étaient nécessaires pour gagner l'indulgence. [...] Il n'existe aucune preuve démontrant avec certitude qu'un sermon «jubilaire» ait été prêché par le cardinal franciscain Matteo d'Acquasparta, comme le veut une tradition interne à son ordre. [...] Boniface VIII avait effectivement limité de manière drastique la liberté d'action des Mendiants, confirmant ainsi la position prééminente de la corporation du clergé citadin (Giulia Barone, Le clergé romain et le jubilé, traduyit par Lada Hordynsky-Caillat et Odile Redon, In: Médiévales, n°40, 2001. Rome des jubilés - www.persee.fr). Dante fait allusion, au Chant XII de l'Enfer, aux franciscains Aquasparta et Ubertin de Casal de Monteferrat, l'un pour sa mansuétude, l'autre pour sa trop grande rigueur, partisan des Spirituels en rupture avec leur ordre (Jean Canteins, Dante, Tome 1, 2003 - books.google.fr). These
aspects can be amplified by a study of the lives of other souls whose Mars was
also in Lion at the time of death. From the many examples that we have before
us, we take that of the famous poet of the Divina
Comedia, Dante. He died on September 14, 1321
when Mars was in Lion. The previous, or anterior,
transit of Saturn over this position points to the year 1301. Dante was
involved at that time inpolitical upheavals in his
native city of Florence, in the course of which he had to go into exile. He was
never allowed to return to Florence, and he wandered from place to place during
the last twenty years of his life. Externally, he was forced to lead an
unsettled life, but during all those painful years, the poet of the unsurpassed
Divina Comedia
was spiritually born. In 1300, the year before the catastrophe, he had a deep
inner experience in which he had conceived that great poem, and Saturn was in
Lion (Willi
Sucher, Isis Sophia III,Our relationship with the
stars, 1953 - astrosophy.science). Mais retournons une dernière fois aux astrologues qui nous ont ouvert le sens littéral du passage : ils nous expliquent que la constellation du Lion ne met pas seulement fin à la traditionnelle mauvaise renommée de Saturne, qui est stella distemperata par excellence, mais - à en croire Firmicus Maternus (et d'autres) - elle porte aussi bonheur aux Saturniens qui en bénéficient, car ils sont claris el gloriosis actibus destinati et, parfois, ex his actibus séparati, quin etiam ab omni administratione vacui (les heureux !). Ils meurent vieux, et leur âme, toujours appliquée aux dieux, passe au ciel : «Saturnus enim in Leone positus animas eorum qui sic se habuerint in terra, innumeratis angustiis liberatas ad caelum et ad originis suae primordia revocat». Il est fort probable que Dante connaissait ce passage (ainsi que d'ailleurs l'ensemble de la Mathesis et du De errore religionum profanarum) dont l'attribution à l'auteur de la Mathesis est aujourd'hui certaine (G. Rabuse, Saturne et l'échelle de Jacob, Archives d'histoire doctrinale et littéraire du moyen âge, Volumes 44 à 45, 1978 - books.google.fr). Au mois de mars 1300, époque à laquelle le poème est censé commencer, Saturne était dans le signe du Lion, dont les influences sidérales, au dire des astrologues, se mêlaient dès lors aux siennes propres. Or, si nous en croyons le poète, «le ciel de Saturne a deux propriétés qui permettent de le comparer à l'astronomîe, astrologia; l'une est la lenteur de son mouvement en parcourant les douze signes, puisqu'il met vingt-neuf ans et plus pour décrire son cercle; l'autre est sou élévation au-dessus de toutes les autres planètes. Ces deux propriétés se retrouvent en effet dans l'astronomie, car il faut de même un très grand espace de temps pour parcourir le cercle qu'elle embrasse, tant à raison de renseignement théorique, très long et compliqué, que pour l'expérience à acquérir ; elle est aussi la plus élevée des sciences pour la noblesse de son sujet et pour sa certitude.» (Conv. II, 14) (Eugène Aroux, Le Paradis de Dante illuminé a giorno, 1857 - archive.org). La sainte homonyme de l'héroïne de la Comédie, la romaine Béatrice, est fêtée le 29 juillet. Mais il existe une sainte femme contemporaine de Dante portant ce nom. Béatrix ou Béatrice d'Ornacieux, 1260-1303, est une chartreuse fondatrice d'un monastère. Vénérée comme bienheureuse dans l'Église catholique romaine, son culte est confirmé en 1763 et elle est béatifiée par le Pape Pie IX le 15 avril 18692. Sa fête liturgique est fixée au 13 février par les chartreux et le 25 novembre dans le diocèse de Valence. Son hagiographie est écrite au XIVe siècle dans l'ouvrage en francoprovençal lyonnais La Vita seiti Biatrix virgina de Ornaciu («La vie de sainte Béatrice d'Ornacieux vierge») de la religieuse Marguerite d'Oingt. Avec Marie de France (1160-1210) et Christine de Pisan (1364-1430), Marguerite d'Oingt est une des premières écrivaines dont on ait trace en France (fr.wikipedia.org - Béatrice d'Ornacieux). While
the biblical cithara or lira represents for many medieval writers a redemptive
sign of Christ, the visionary Marguerite of Oingt
figured these instruments producing eternal torture for the condemned. [...]
For Dante, in Inferno 30, the falsifier master Adam
of Brescia is like a lute in the tenth bolgia. A fourteenth-century
illustrator of the Inferno took the poet at much more than his word, replacing
Master Adam's entire torso with the leuto described
in the canto and graphically extending the punitive implications of the
original image (Bruce
W. Holsinger, Music, Body, and Desire in Medieval Culture: Hildegard of Bingen
to Chaucer, 2001 - books.google.fr). Guillaume de
Montferrat Charles Ier d'Anjou s'était formé un Etat piémontais considérable ; en moins de temps Guillaume VII de Montferrat le lui avait enlevé. A la mort de celui-ci (1292), Charles II n'avait, pour ainsi dire, plus rien dans le pays. En quelques années il y rétablit sa situation et, lorsqu'au début de 1309 il céda ses terres subalpines à son fils et héritier, les procureurs de Robert reçurent l'hommage de Demonte, Busca, Cuneo, Mondovi, Fossano, Savigliano, Cherasco et Alba, c'est à dire des vallées de la Stura et de la Maira et d'une grande partie de la plaine piémontaise arrosée par ces rivières (Émile G. Léonard, Histoire de Jeanne 1re, reine de Naples, comtesse de Provence (1343-1382): La jeunesse de la reine Jeanne, 1932 - books.google.fr). La tradition familiale des Montferrat est de changer rapidement d'alliés et d'alliances en cas de problèmes de politique extérieure ou simplement par profit La crainte d'un éventuel encerclement conduit Guillaume à changer de camp, le parti anti-Anjou est commandé par Alphonse X de Castille qui proclame héritier de Manfred de Hohenstaufen et par-delà héritier du Saint-Empire romain germanique. Le 10 novembre 1274 à Roccavione Guillaume VII et ses alliés battent définitivement Charles d'Anjou. Le pape Grégoire X l'excommunie. Guillaume est cité par Dante dans la Divine Comédie : ...L'autre qui plus
bas, entre ceux-là gît à terre, regardant en haut, est Guillaume le marquis, pour qui Alexandrie et sa guerre font pleurer Montferrat et le Canavèse... (Dante Alighieri, Purgatoire; chant VII)  (fr.wikipedia.org - Guillaume VII de Montferrat). En 1290, quand Guillaume de Montferrat est fait prisonnier, règne à Rome le pape Nicolas IV qui avait couronné en 1289 à Rieti l'ennemi du premier Charles II d'Anjou, roi de Sicile, de Pouille et de Jérusalem. Nicolas IV, élu pape le 22 février 1288, était religieux de l'ordre de Saint-François, sous le nom, en religion, de frère Jérôme, natif d'Ascoli (Marie Nicolas Bouillet, Atlas universel d'histoire et de géographie, 1865 - books.google.f). On ouvrit les veines de Guillaume et mis du plomb fondu dans sa gorge afin qu'il ne puisse ressusciter. Il serait mort le 6 ou le 13 février 1292 (Storia del Piemonte dai primi tempi alla Pace di Parigi del 30 marzo 1856 di Antonio Gallenga, Tome 1, 1856 - books.google.fr). Le vers 1 dit cependant "gorge coupee", qu'on pourrait entendre comme "gorge fermée" : Le texte du Code théodosien dit : «Étant donné que la garde des parents est souvent déjouée par les paroles des nourrices et leurs conseils pervers, que le châtiment menace d'abord celles dont il est prouvé que les services ont été détestables... et que leur bouche et leur gorge, qui ont formulé des exhortations abominables, soient fermées par l'ingestion de plomb fondu» (CT 9,24, 1) (Joëlle Beaucamp, Le statut de la femme à Byzance (4e - 7e siècle), 1990 - books.google.fr). En 1293, le 13 février selon certaines sources, mourait Obizzo II d'Este, qui fut enseveli dans l'église de Saint-François. Dans la Divine Comédie, au chant XII de l'Enfer, Chiron dit qu'il fut victime d'un parricide : «Et ce front au
poil si noir est Azzolino, et cet autre blond est Obizzo d'Esti, qui vraiment fut Là -haut, dans le monde, tué par son fils.» Alors je me tournai vers le Poëte, qui dit : «Que celui-ci maintenant te soit le premier, et moi le second.» Un peu plus loin le Centaure fixa ses regards sur quelques-uns qui, jusqu'à la gorge, paraissaient sortir de ce sang bouillant (La divine comédie de Dante, Volume 1, traduit par Félicité de Lamennais, 1853 - books.google.fr). Les papes et le
Capitole Avec l'affirmation du pouvoir de leurs clans familiaux dans la ville entre les pôles du Vatican et de Latran, "la seconde stratégie, plus subtile, a consisté pour les papes à favoriser la pénétration des couvents mendiants au cœur de Rome pour faciliter leur propre insertion. On peut remarquer qu'à Rome les couvents des ordres mendiants ne se sont pas contentés «d'encercler» la ville, comme ils l'ont fait un peu partout ailleurs en Italie et plus généralement en Occident. On les voit pénétrer au cœur même de la ville, avec la bénédiction ou la protection de la papauté. Or ce phénomène est rarissime en Occident, au moins à une date aussi précoce. C'est qu'ailleurs les ordres mendiants sont souvent en conflit avec le clergé séculier et restent donc, au moins au début, en marge de la ville. À Rome, ces problèmes ont existé aussi, mais la volonté de l'évêque local était bien plus forte, puisqu'ici bien sûr il ne s'agissait de rien moins que du pape, lequel possédait avec les frères mendiants des alliés essentiels dans la poursuite des hérétiques, des gibelins et de tous ceux qui s'opposaient à la volonté pontificale. L'intervention de la papauté dans le cœur de la ville aux environs du milieu du XIIIe siècle, notamment au Capitole, s'explique dans cette perspective. Le pontificat d'Innocent III avait marqué une étape importante de l'intromission de la papauté dans le pouvoir municipal romain (puisqu'il avait réussi à faire admettre un représentant lors de l'élection des sénateurs), mais c'est surtout Grégoire IX qui avait réussi à s'immiscer dans l'institution. Il fit nommer un fidèle, Annibaldo Annibaldi, qui constituait pour lui comme le bras séculier de l'inquisition. Par conséquent, le véritable mouvement d'indépendance de la commune au milieu du siècle, marqué par l'appel à un «capitaine du peuple» pour remplir la fonction de sénateur, un étranger venant du Nord, le Bolonais Brancaleone degli degli Andalò, selon un modèle emprunté à l'Italie communale, ne pouvait manquer d'irriter au plus haut point le pouvoir pontifical. Or la «conquête» du Capitole allait aussitôt s'ensuivre, avec l'installation des franciscains dans l'église de l'Aracœli. L'implantation des frères mineurs sur la colline du Capitole a donc lieu vers le milieu du siècle. Elle est à la fois un signe de réussite pour les franciscains et un élément stratégique important pour la papauté. En effet, si l'on considère la chronologie de l'implantation et des travaux, la coïncidence est troublante: les premiers travaux de rénovation du monastère se déroulent probablement vers 1250-1252 au moment des bulles d'Innocent IV. Une première consécration a peut-être eu lieu en 1268, mais seulement comme une première étape de la reconstruction de l'église. Le gros des travaux doit remonter aux années 1280-1290, donc notamment à l'époque du pontificat de Nicolas IV. En ce qui concerne les travaux menés sous le patronage de Nicolas IV, ils correspondent à un intérêt attendu, de la part du premier pape franciscain (qu'atteste une série de bulles d'indulgence concernant la dédicace de l'église; mais le pape n'y a peut-être pas participé lui-même). En revanche, la mosaïque insérée sur le côté de l'église et faisant face au Latran (le songe d'innocent III avec saint François soutenant l'Église sous la forme de la basilique du Latran) montre bien que dans la pensée pontificale l'église du Latran. S. Maria in Aracœli n'est donc pas seulement topographiquement au cœur de Rome, elle se juxtapose au pouvoir de la commune et se trouve donc et se trouve donc aussi au cœur politique de la Rome médiévale. Par conséquent, cette église que nous voyons aujourd'hui comme le sanctuaire civique de Rome, a peut-être, paradoxalement, été conçue au départ en opposition avec le cœur civil de la cité, ou, du moins comme contrôle de celui-ci. Le but semble d'ailleurs avoir été atteint très rapidement, puisque le fonctionnement du sanctuaire comme lieu de réunion habituel de la commune, attesté déjà avant le milieu du XIIIe siècle, est à nouveau indiqué par la prestation de serment de Charles d'Anjou comme sénateur dans le cloître, en 1265, et par un document de 1267, donc après le passage du complexe conventuel aux frères mineurs" (Patrick Boucheron, Les Palais dans la ville: Espaces urbains et lieux de la puissance publique dans la Méditerranée médiévale, 2019 - books.google.fr). D'ailleurs canus n'est pas canis. La première forme ici ne signifie rien. Au point de vue du mode de signifier le rapprochement est aussi formellement exclu qu'au point de vue des lois philologiques. Dominicanus ne rappelle pas plus le chien de Dominique, ou le chien du Seigneur, que Franciscanus, qui est de formation similaire, ne rappelle le chien de saint François. Ce quiproquo qui est l'œuvre de nos contemporains, n'était d'ailleurs pas possible au XIIIe et au XIVe siècles, pour la raison que le mot aujourd'hui courant de Dominicanus n'existait pas, ou était à peine connu à cette époque (Réginald Ladner, Le nom et l'idée d'ordo praedicatorum, Saint Dominique, l'idée, l'homme et l'œuvre, Tome 2, 1938 - books.google.fr). On retrouve cependant le jeu de mot en 1561 au sujet des Dominicains (Étienne Paris, Christiani hominis institutio adversus haereses, 1561 - books.google.fr). Canis est metaphora praedicatoris, in quo est vigilia et fides, die custodit, nocte custodit vigilando, latrando. Fidele animal canis. Sed hic ipsi sunt muti canes, qui non possunt allatrare fures i. e. non possunt arguere, corripere falsos praedicatores, vulgus securum non defendunt, sed sinunt grassari impios praedicatores in miserum vulgus. [...] Phariseus suum phariseismum, Saduceus ad saducaismum derivat. Ita Franciscamus, Dominicaster suam regulam docet et et sequitur (Sur Isaïe) (Martin Luthers Werke: kritische Gesamtausgabe, Partie 1,Volume 31, 1964 - books.google.fr). Nicolas IV Soltanto il pontefice Nicolò IV si dimostrò sollecito della sorte di Guglielmo. Il 31 ottobre 129o scriveva al podestà , al consiglio e al comune di Alessandria per esortarli a lasciar libero il marchese e ad affidarlo al vescovo di Orvieto, da lui incaricato di ricondurlo nelle sue terre; ai Genovesi raccomandava di appoggiare presso gli Alessandrini le sue preghiere ; e al vescovo di Orvieto ordinava di andare sul posto, di adoperarsi in ogni modo, eventualmente anche con le censure ecclesiastiche, per accomodare ogni cosa, e, in caso favorevole , di far offrire dal marchese idonee cauzioni agli Alessandrini per garantirli dalle vendette del liberato. Alessandria fu sorda anche alle invocazioni papali ; certamente dietro Alessandria, premevano in senso contrario Asti, i Visconti, il conte di Savoia, deliberati a non rilasciare il marchese fino a quando non fossero realizzati tutti i vantaggi politici che l'occasione consentiva, e Guglielmo ridotto a non poter più nuocere. Dalla carcere il marchese non uscì più vivo. Vi morì il 6 febbraio 1292, ucciso dal dolore e dall ' avvilimento ; nè i nemici gli concessero l ' onore della sepoltura nel monastero di Lucedio, dov'erano le tombe de' suoi avi, prima di essersi accertati che la morte non era simulata stillandogli addosso gocce di lardo e di piombo liquefatto (Annibale Bozzòla, Un capitano di guerra e signore subalpino: Guglielmo VII di Monferrato, 1254-1292, 1922 - books.google.fr). Il, fut élu pape tout d'une voix et par un seul scrutin, le 15 février 1288. Il renonça deux fois à son élection, n'y consentit que le 23, et fut couronné le 25, ou peut-être le même jour. On prétend qu'il favorisa secrètement les Gibelins, quoique cette faction fût opposée aux papes. Ce qui a pu donner heur de le croire, c'est que, presque écrasée sous les derniers pontificats, elle se releva sous le sien. Nicolas IV laisse prendre aux Angevins la direction de la ligue guelfe, comme depuis Martin IV. Ce fut ce pape qui, au rapport de Raoul de Tongres, ayant fait enlever de toutes les églises de Rome les antiphoniers, les graduels, les missels et tous les livres de l'ancien office romain, ordonna qu'on ne se servirait plus que des livres liturgiques et des bréviaires des frères mineurs. Nicolas était si attaché à la maison des Colonne , qu'il ne cessait de répandre sur elle ses faveurs, et se laissait entièrement gouverner par ceux qui en étaient les chefs. Nicolas IV avait pris pour devise ce verset du psaume 118 : Faciem tuam illumina super servum tuum. (L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monuments, depuis la naissance de Notre-Seigneur, Tome I, 1818 - books.google.fr, Albert Dufourcq, Histoire moderne de l'Eglise, Tome 6 : Le christianisme et l'organisation féodale 1049-1294, 1912 - books.google.fr). Quand Gengis-Khan ravagea l'Asie et porta de tous côtés le fer et la flamme, les Papes, qui voulaient préserver l'Europe des ravages des Tartares, prêchèrent la croisade contre eux autant que contre les Turcs. Innocent IV, Alexandre IV, Urbain IV, furent les plus ardents contre ces ennemis. Enfin, le grand khan Kobila voulut faire la paix avec le saint-siége et envoya au Pape Nicolas III une ambassade célèbre pour lui demander des missionnaires. Le Pape accéda à ses désirs, lui écrivit des lettres fort belles et lui envoya cinq religieux de l'ordre des Frères Mineurs. Nicolas IV fit partir une nouvelle colonie de missionnaires en Tartarie. Au commencement du quatorzième siècle le grand khan Kassan demanda de nouveaux missionnaires à Boniface VIII, qui se rendit à ses désirs. Enfin, les Papes d'Avignon ne cessèrent d'envoyer des missionnaires à ce peuple. Ils voyaient en lui l'ennemi naturel des Turcs, ils croyaient qu'il pourrait sauver l'Europe quand les peuples chrétiens n'avaient plus le même zèle pour la croisade. On ne peut douter que les missionnaires catholiques n'aient poussé plus d'une fois les Tartares à attaquer les Turcs (Jean Baptiste Magnan, Histoire d'Urbain V et de son siécle: d'aprés les manuscrits du Vatican, 1862 - books.google.fr). Le franciscain Jean de Montecorvino est envoyé en mission auprès des Tartares par le pape Nicolas IV en 1289 avec le frère prêcheur Nicolas de Pistoie et le marchand Pierre de Lucalongo, un Vénitien probablement. Le pape Nicolas IV exhorte les princes chrétiens à une nouvelle croisade, et y appelle le khan des Tartares (1292) (Christiane Deluz, Des pelerins au bout du monde. Pratiques religieuses des chrétiens de Saint Thomas au XIVème siècle, Foi, fidélité, amitié en Europe à la période moderne: mélanges offerts à Robert Sauzet. Sensibilité et pratiques religieuses. Amitié et fidélité, 1995 - books.google.fr). Ducteur Du Cange, en sa rubrique Canis, fournit, avec citations à l'appui, un certain nombre d'appellations définissant des chiens de chasse, au haut moyen âge, et l'on constate que toutes appartiennent au groupe linguistique germanique occidental, étant tirées des Lex Alamannorum, Lex Batavariorum et Lex Frisionnorum ; on trouve, ainsi, le Laitihunt, limier (= Leithund, flam. Leyhont), le Spurihunt, pisteur (= Spùrhund, flam. Speurhont), le Triphunt, traqueur (= Treibhund), le Hapichunt, chien d'autour (= Habichthund) et le Bibarhunt, chien à bièvre (Biberhund). A côté de ces termes germaniques, Du Cange a eu le souci de consigner tous les qualificatifs bas-latins définissant, à travers les textes du XIe au XIVe siècle, les catégories de chiens de chasse ; ainsi, braques et épagneuls s'y trouvent dénommés : a) canis ductor, inductor, id est qui per vestigia ducit vel inducit inquisitorem. b) canis index, qui odorisequa nare spelaea ferarum et diverticula deprehendit. c) canis monstrans, idem qui ductor et index. Tous ces adjectifs ont le même sens de «indicateur» qui, en langage cynégétique, se rend par «marqueur» en français, par «pointer» en anglais et «Zeiger» en allemand. Or, si l'on se souvient que les chevaliers et barons de Godefroy de Bouillon et de Baudoin de Hainaut, tous fervents veneurs et gens de vol, ne se séparant jamais de leurs meutes et cabinets d'oiseaux, parlaient des idiomes du groupe germanique (allemand, flamand, néerlandais, frison), il devient clair que la trilogie latino-greco-arabe sagarius/dzagârion/zagârî est directement issue de Zeigâri, forme de l'ancien-haut-allemand «Zeiger», nom sous lequel les Croisés nordiques désignaient leurs chiens d'oysel... Voir le Duden Etymologie, sous Zeigen et Zeihen, mentionnant, la forme (alt-hoch-deutsch) Zeigâri (F. Viré, A propos des chiens de chasse saluqi et zagari, Revue des Etudes Islamiques, Volume 41, 1973 - books.google.fr). Pour chasser le lièvre, les veltres ou levriers les prenaient à la course. Le limier, canis ductor, est en langue teutonique spurihunt, laitihunt. Alessandro Vellutello (XVIème siècle) fut, je crois, le premier à suggérer l'idée de retrouver, sous le nom du Veltro, Can Grande della Scala, à qui Dante dédia le Paradis. Veltro serait alors, en quelque sorte, un calembour. Tra Feltro e Feltro devrait se comprendre comme disant : entre Feltre (du Frioul) et Montefeltro (des Romagnes), et désignerait la vallée du Pô sur laquelle s'étendait la domination de Can Grande après qu'il eut vaincu les Padouans en 1314 (Revue d'histoire littéraire de la France, Volume 8, 1901 - books.google.fr). Les Della Scala portaient de gueules à l'échelle d'argent, mais avec une téte de chien sur le casque : Cane était presque leur patronyme. Plusieurs des seigneurs Della Scala qui régnèrent dans Vérome de 1259 à 1587, adoptèrent les prénoms de Cane (chien), ou Mastino (mâtin) ; choix qui n'a rien de plus bizarre que celui des noms de Loup, de Griffon, de Renard, si communs en Danemarck, en Angleterre et en Allemagne. Deux d'entre eux s'illustrèrent assez pour être connus sous la désignation d'il Gran'Can'. Des historiens, voyant le même prénom porté par trois ou quatre de ces princes, ont parlé du Can, du Grand Can de Vérone, et créé ainsi un titre qui transformait en un chef de Tatars le seigneur d'une ville d'Italie (Anne-Joseph-Eusèbe Baconnière de Salverte, Essai historique et philosophique sur les noms d'hommes, de peuples et de lieux, considérés principalement dans leurs rapports avec la civilisation, Tome 1, 1824 - books.google.fr). In 1277,
Alberto della Scala, like Romano a Ghibelline, became
captain and rector of the gastaldi (handicrafts) and
of "all the people" of Verona. Della
Scala maintained an alliance with other Ghibelline capitani,
particularly the Visconti at Milan and the Bonacorsi
at Mantua. It was a later heir of this della Scala house (the Scaligeri), Can Grande (d. 1329), with whom Dante sought
refuge in 1316 and to whom he dedicated the third part of the Divine Comedy,
the Paradiso (Samuel
Harrison Thomson, Europe in Renaissance and Reformation, 1963 - books.google.fr). Amédée V de Savoie Amédée V succéda à son oncle Philippe en 1285, à l'âge de 36 ans. Son règne fat long et glorieux, quoique presque constamment troublé par la guerre avec ses voisins. Les marquis de Saluces et de Montferrat ressentaient déjà contre les comtes de Savoie cette haine et cette jalousie d'instinct qui finit par leur devenir fatale, mais qui ne laissa pas, durant plusieurs siècles, de faire courir d'innombrables périls aux Savoyards. Les villes libres du nord-ouest de l'Italie qui imploraient constamment la protection de l'un ou de l'autre de leurs puissants voisins, mais qui se révoltaient toujours à la seule pensée de se donner définitivement un maître, étaient comme l'enjeu de toutes ces parties armées entre les princes italiens, ou, pour mieux dire, piémontais et lombards. Deux nouvelles puissances s'étaient formées dans les derniers temps et faisaient concurrence aux protecteurs accoutumés des villes républicaines, soit par la terreur qu'elles leur inspiraient, soit par la cupidité qu'elles flattaient. Ces deux astres nouvellement surgis étaient les Visconti en Lombardie et les Angevins dans le royaume de Naples. Lors de son passage à travers l'Italie septentrionale en allant conquérir le royaume de Naples, Charles d'Anjou et Béatrix de Provence sa femme avaient reçu l'hommage des villes principales de ces contrées, telles que Turin, Alexandrie, etc. Plus tard, c'est-à -dire lors de la défaite de Conradin par le même Charles d'Anjou, et des actes cruels de vengeance exécutés par le vainqueur, d'autres villes telles que Alba, Ivrée, Savillian, etc., s'unirent aux premières et se placèrent sous la domination du roi de Naples. Malgré le dépit avec lequel le marquis de Saluces voyait cet usurpateur fortuné et cruel étendre sa main puissante jusqu'au milieu de ses propres domaines, il se mit sous ses ordres, et entreprit de le venger de la famille del Carretto, qui avait pris part à la tentative de Conradin, en la contraignant à lui prêter main forte pour punir Gênes d'avoir suivi le même parti. D'autre part Guillaume, marquis de Montferrat, ligué avec les habitants de la ville d'Asti, avec les Milanais et les Génois, et encouragé par le roi de Castille et par le nouvel empereur Rodolphe d'Habsbourg, attaqua les partisans de Charles d'Anjou, prit Turin, Alba, et enleva au marquis de Saluces plusieurs de ses terres, ce que voyant ce dernier, et craignant que les secours du roi Charles ne vinssent à lui manquer, il préféra s'allier à ceux-là mêmes qui venaient de le dépouiller, à condition que ses dépouilles lui seraient rendues. Guillaume de Montferrat atteignit à cette époque un degré de puissance dont ses prédécesseurs avaient été fort éloignés. Turin lui fut presque aussitôt repris par le comte de Savoie ; mais Tortone, Verceil, Ivrée, Novare, Alexandrie et Albe lui demeurèrent malgré la ligue que les Génois, les Milanais, les Plaisantins, les Pavesans et les Bressans formèrent contre lui. Pavie ne tarda pas à tomber en son pouvoir. Amédée V le Grand avait alors succédé à ses oncles Pierre et Philippe. Les princes de sa maison avaient pour coutume de demeurer étrangers aux contestations entre les villes et les seigneurs du voisinage, excepté lorsqu'ils étaient pour ainsi dire assurés de tirer quelque avantage bien défini de leur intervention, ou lorsqu'ils étaient appelés à y jouer le rôle d'arbitres entre les parties opposées. Imploré cette fois par les habitants d'Asti, Amédée joignit ses troupes en nombre fort considérable aux leurs, et, à l'aide d'une conspiration ourdie par les membres de la famille del Pozzo d'Alexandrie, il parvint à se rendre maître de Guillaume, que les Astésans irrités enfermèrent dans une cage de fer. Amédée ne tira pas de cette victoire tout le profit qu'il pouvait en attendre, puisque les villes délivrées par lui se donnèrent immédiatement à Matthieu Visconti, seigneur de Milan, nouveau rival de la puissance savoyarde; mais il en profita autrement. Affaibli d'abord par son alliance avec la maison d'Anjou, plus tard par son abandon de cette alliance même, et tout récemment enfin parla captivité de son nouvel allié, le marquis de Montferrat, Thomas, marquis de Saluces, était hors d'état d'opposer à Amédée une résistance sérieuse, lorsque celui-ci réclama de lui l'hommage pour les terres de Bucca, de Bernesco, de Scarnafigio et de Barge, qui relevaient en effet de la Savoie. Aveuglé par sa fatale jalousie, Thomas de Saluces refusa l'hommage requis; mais à la première démonstration hostile que fit Amédée, suivi par les habitants d'Asti et quelques autres de ses alliés, il se ravisa et envoya l'un des seigneurs de sa cour faire en son nom sa soumission à Amédée (Cristina Belgioioso, Histoire de la maison de Savoie, Tome 1, 1860 - books.google.fr). Les Visconti de
Milan Ottone Visconti, nommé archevêque de Milan en 1262 par le Pape Urbain IV, entra en lutte avec les Della Torre à la tête des Guelfes. Ottone, soutenu par les villes gibelines de la Lombardie, prit à sa solde Guillaume, marquis de Montferrat, et Cassone fut vaincu et tué au combat de Veprio (mai 1281). Dès lors c'en était fait de la puissance des Torriani. Comme le marquis voulait agir en maître, l'archevêque s’eutendit avec les nobles, et, profitant d'une absence de Guillaume, il chassa ses soldats de la ville (déc. 1282). Le peuple, sous les Torriani, s'était habitué au pouvoir despotique; les nobles étaient affaiblis; la plus grande république lom barde devenait une principauté, qui, grâce à la fortune et à l'habileté des Visconti, soumit peu à peu à ses lois toute la Lombardie. Ottone s'appuya sur les empereurs Rodolphe Ier et Adolphe de Nassau; il abandonna dans ses dernières années le soin des affaires à son petit-neveu, Matteo. D'abord capitaine du peuple (1288), Matteo se distingua par son courage dans les luttes continuelles contre les Torriani. Il fut également reconnu comme capitaine de Novare, de Verceil, de Côme, du Montferrat, après la mort de Guillaume; Alexandrie reconnut son autorité, et l'empereur Adolphe de Nassau lui donna, moyennant de grosses sommes d'argent, le titre de vicaire impérial (1294). Au moment de la mort de son oncle, sa juridiction s'étendait sur toute la Lombardie, et il fortifia son autorité par des alliances de famille. En 1298, il maria sa fille Cathérine avec Alboin, deuxième fils d'Alberto della Scala, seigneur de Vérone (Nouvelle biographie universelle depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter, Tome 46, 1866 - books.google.fr). Les Gibelins Della Scala, Visconti et Montferrat étaient gibelins en cette période ce qui ne les empêchaient pas d'opposer leurs ambitions. Mais que les Della Scala aient un rôle dans la mort de Guillaume de Montferrat n'est pas éclairci. La discorde ne tarda pas à s’établir entre le marquis et l’archevêque. Ils prétendaient l’un et l’autre à la direction du parti gibelin. Ce conflit maintint l’ascendant des guelfes au pied des Alpes (Alexis de Saint-Priest, Histoire de la conquête de Naples par Charles d'Anjou frère de Saint Louis, Tome 3, 1847 - archive.org). La sollicitude du pape Nicolas IV portée à Guillaume de Montferrat pouvait avoir l'objectif de diviser le camp gibelin, opposé au partisans de la papauté. D'autant que Motnferrat avait été guelfe au début de son règne. Les visées principales du jeune marquis sont la suprématie, comme le souhaitait ses ancêtres, sur le Piémont méridional. La seigneurie de Montferrat a toujours cherché à combattre les communes d'Alexandrie et d'Asti, et pour les soumettre, Guillaume se range dans le camp français et celui de l'Église. Sa position ouvertement anti impériale lui procure au début des problèmes, spécialement avec ses seigneurs voisins du camp gibellins. Préoccupé par la puissance grandissante de Charles d'Anjou qui s'est fait couronner roi de Sicile, et craignant un éventuel encerclement, Guillaume change de camp (fr.wikipedia.org - Guillaume VII de Montferrat). Le duc de Savoie
Amédée V et les chiens de chasse Séjour délicieux, situé à quelques pas de Thonon, sur la rive méridionale du Lac, Ripaille semble avoir été de tout temps une résidence princière. Nous voyons, en effet, le comte Amédée V, accompagné de deux chasseurs, de chevaux et de chiens, s'y livrer, pendant quinze jours, aux plaisirs de la chasse (1294), et y trancher, le 2 juin 1320, un différend qui s'était élevé touchant la juridiction d'Habère entre l'abbaye d'Aulps et le seigneur de Lullin (Jean-François Gonthier, Oeuvres historiques, 1903 - books.google.fr). De Nyon, où la Cour était souvent, il n'y avait jusqu'à Ripaille qu'une étape de voilier. Amédée V, en 1293, l'effectua, accompagné de quatorze chiens et de deux veneurs à cheval, ainsi que de deux valets ; et il passa plusieurs jours, ravi, sous ces ombrages. Donc c'est là qu'il décida d'établir une des principales résidences de la Cour (Charles Albert Cingria, Œuvres complètes: Enveloppes. Le parcours du Haut-Rhône. Propos, 1968 - books.google.fr). Sion possède une tour des Chiens, sur un sentier conduisant à Tourbillon et dans laquelle Amédée V, comte de Savoie, fit trancher la tête, en 1308, à vingt patriotes Valaisans (Dictionnaire géographique-statistique de la Suisse, tr. et revu par J.L.B. Leresche. Revu pour ce qui concerne la Suisse romande par J.-L. Moratel, traduit par Jean Louis B. Leresche, 1859 - books.google.fr). 1147 Savoie (maison comtale) d'abord «d'or à l'aigle de sable aux ailes èployées puis de gueules à la croix d'argent.» Devise: F. E. R. T. (Frappez, Entrez, Rompez, Tout!) Cri :  Savoye ! St. Maurice ! Bonnes nouvelles ! Amedée III, Comte de Savoie, se croisa en 1147, et garda la croix au retour de la Palestine, pour marque de son expédition d'outre-mer; Amedée V le grand la portait aussi dès 1304, le changement prétendu qu'il fit de ses armes qui étaient l'aigle en la croix de la religion de St-Jean do Jérusalem, changement qui se serait rapporté à la levée du siège de Rhodes en 1310, ne peut donc soutenir la comparaison des dates; plusieurs écrivains expliquent même la devise qui se trouve dans le collier de l'ordre de l'Annonciade par Fortitudo Ejus Rhodum Tenuit, cette assertion tombe également, si l'on remarque que les monnaies de Louis de Savoie, Baron de Vaud, mort en 1301, portaient déjà cette devise, elle figure aussi sans ponctuation aucune sur le collier d'un chien, représenté sur le tombeau de Thomas de Savoie, comte de Maurienne et de Piémont, père d'Amedée le Grand, dans l'église cathédrale d'Aouste ; ce Prince qui s'intitula Prince de Piemont au 13ème siècle, eut deux fils: Thomas III et Amedée V, qui furent les tiges, l'un des Princes de Piemont, l'autre des comtes de Savoie, ainsi s'explique la similitude de leurs armoiries. Guichenon prétend que l'ordre de l'Annonciade, créé en 1355 ou 1362, fut nommé d'abord ordre du Collier, parce que le collier était fait comme celui d'un lévrier ; à propos de la devise F. E. R. T., voici encore une interprétation de circonstance : en 1600 un prince de la maison de Savoie fut dépossédé, par le roi de France, de Savoie et de Bresse, pour n'avoir pas voulu rendre le marquisat de Saluces qu'il détenait, la devise F. E. R. T. fut alors expliquée en retournant les lettres : «Tout Retourne En France». Le marquisat de Saluces fut remis au duc de Savoie par Henri IV en 1601, en échange de la Bresse, du Bugey, de Gex, etc. (Emmanuel de Laveleye, Les armoiries, cris d'armes et devises, Jaarboek van Limburgs Geschieden Oudheidkundliche Genootschap, Volume 1, 1864 - books.google.fr). Typologie Le report de 1776 sur la date pivot 1292 donne 808. Witikind, c'est-à -dire enfant blanc, chef saxon, fut le principal adversaire de Charlemagne. C'est vers 775 qu'il commença à se distinguer par son audace En 776, il s'empara d'Ehresbourg, mais échoua au siège de Siegberg, il ne voulut pas se soumettre, et se réfugia chez les Danois. Profitant de l'absence de Charlemagne, alors en Espagne, il souleva les Saxons en 778, et s'avança jusqu'au Rhin, ravageant tout le pays de Deutz à Coblentz, mais il fut battu à Buckholz, 779. Witikind se réfugia de nouveau chez son parent, le danois Sigfried. Quand il reparut, il surprit les lieutenants de Charlemagne près du mont Sonnethal; puis il chercha à soulever la Frise. Charlemagne, vainqueur dans les deux batailles de Detmold et de la Haro, poursuivit impitoyablement les Saxons jusqu'au fond de leurs forêts. Witikind fut forcé de se soumettre; à la diète d'Attigny, il reçut le baptême, 785, et fut nommé duc en Saxe. Il fut tué en 807 dans un combat contre Gérold, duc de Souabe, on montre encore son tombeau à Ratisbonne (Louis Grégoire, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, de biographie, de mythologie et de géographie, 1873 - books.google.fr). Quand les princes de la Maison de Savoie furent devenus puissants entre les puissants de la terre, les historiographes de cour, repoussant une modeste ou obscure origine, les firent descendre des grandes maisons princières. L'orgueil s'assit à la table des ducs de Savoie et leur souffla à l'oreille que Bérold avait pour trisaïeul le fameux Witikind-le-Grand, duc de Saxe et d'Angrie, issu lui-même de Sigueard, roi des Saxons. Guichenon ajoute que Bérold était marquis d'Italie, comte de Savoie et de Maurienne et que son fils Humbert Ier joignit aux domaines paternels les seigneuries du Chablais et du Vallais (Joseph Dessaix, La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique, 1854 - books.google.fr). Guillaume VII descendrait aussi de Witikind par son arrière-petit-fils Aleran (Alérame) qui épousa Adélaïde fille de l'empereur Othon Ier (Samuel von Pufendorf, Introduction à l'histoire générale et politique de l'univers, Tome 3, 1722 - books.google.fr). Une panzootie frappe le continent européen en 809-810. De nombreuses sources franques témoignent de la propagation d'un agent pathogène particulièrement virulent responsable de la mort d'un grand nombre de bovins. Un ajout propre à la chronique de Moissac décrit la diffusion de la maladie en Europe, d'est en ouest, en 809. En 810, les mentions se concentrent dans la vallée du Rhin et la partie orientale de l'empire, mais les annales royales franques écrivent que le mal affecta toutes les régions soumises à Charlemagne. [...] Une anecdote rapportée tardivement par Notker le Bègue dans ses Gesta Karoli à la fin du IXe siècle évoque l'épidémie qui frappa les bovins dans l'armée de Charlemagne à son retour de Saxe (en 810). L'empereur aurait renoncé à poursuivre sa campagne militaire, et un abbé (peut-être celui de Saint-Gall, si on invoque une tradition orale du monastère dont Notker était originaire) aurait perdu cinquante paires de bœufs en une nuit (Patrick Boucheron, Jean-Pierre Devroey, La Nature et le roi: Environnement pouvoir et société à l'âge de Charlemagne (740-820), 2019 - books.google.fr). Glossanthrax Déjà dans le mois de Mai 1776 le glossanthrax avoit régné sur les bêtes bovines à Fossano près de Turin; dans le mois de Mars 1777 l'angine gangreneuse se développa sur les chevaux de dragons à Dora près de Turin (G. Brugnone storia delia squinanzia cancrenosa, malattia epidemica, epizootica e contaggiosa etc. Torino. 1777) (Charles Frédéric Heusinger, Recherches de pathologie comparée, Tome 2, 1853 - books.google.fr, Dictionaire des sciences médicales, par une société de médecins et de chirurgiens, Tome 13 : EPI-EXC, 1815 - books.google.fr). Un mystérieux «mal de langue» des animaux qui ne correspondait à aucune affection répandue de nos jours, apparu sous la forme d’épizooties ou de cas sporadiques, au moins depuis le XVe siècle, il touchait autrefois les herbivores - équins, bovins, ovins, lapins et lièvres – et parfois aussi les porcs. À partir du XIXe siècle et pour des raisons indéterminées, cette affection s’est raréfiée au point que les auteurs modernes amenés à la décrire ont dû se fier le plus souvent à leurs prédécesseurs. Comme on avait attribué au charbon tous les phénomènes nécrotiques au Siècle des Lumières, c’est à celui-ci que le mal de langue est resté rattaché par la suite. Le médecin François Boissier de Sauvages a contribué à pérenniser l’assimilation du charbon et du mal de langue en baptisant ce dernier glossanthrax (charbon de langue) dans sa célèbre classification des maladies, la Nosologia methodica. Il ne faisait d’ailleurs que reprendre d’autres auteurs, tels Louis Liger ou, plus tard, Claude Bourgelat. Dans la riche chronologie de Charles Frédéric Heusinger on trouve des passages concernant le chancre volant ou glossanthrax dans les différents pays d’Europe y sont bien individualisés, de 1682 à 1838. Un remède consistait à racler jusqu’au sang les vésicules dès leur apparition, avant leur rupture. Tour à tour, les auteurs ont recommandé la cuiller, la pièce de monnaie dont un bord pouvait être limé en manière de scie ou même un instrument dentelé fabriqué par un orfèvre dont Toon Wijgergangs a réuni plusieurs représentations. L’intervention de l’artisan se justifiait car on insistait sur le métal qui devait servir à confectionner ces outils, l’argent. Seul un correspondant de l’Académie des Sciences, sans doute au-dessus de ce préjugé, admit qu’une cuiller en étain faisait aussi bien l’affaire. Jean-Baptiste Huzard, dans un article où il confond malheureusement mal de langue et fièvre aphteuse, explique cette prédilection pour les métaux précieux : « Presque tous les auteurs recommandent d’employer une cuiller ou une pièce d’argent pour gratter les aphthes ; mais que l’instrument soit d’or, d’argent, de fer, de cuivre ou même de bois, la nature du métal n’est d’aucune importance pour cet objet. Cette idée de recommander l’emploi de l’argent tenoit sans doute à celle que l’on avoit de la bénignité des métaux que l’on appeloit parfaits et auxquels on attribuoit beaucoup de vertus ; si on n’a pas osé recommander l’or, c’est qu’on savoit qu’il n’étoit pas commun dans les campagnes où règnent le plus souvent ces sortes de maladies. Au reste l’étain, dont le plus grand nombre de cuillers est composé, est trop mou et trop foible pour cette opération ». Au procédé populaire qui avait pourtant fait ses preuves, Claude Bourgelat tint à substituer «une méthode plus conforme aux vrais principes». Il était, selon lui, «plus sûr et préférable de faire emporter [la tumeur] avec le bistouri et les ciseaux que de la racler simplement». Le geste devenant ainsi moins brutal, plus chirurgical, manifestait une distance utile entre la technique vétérinaire et celle des guérisseurs traditionnels. Les acides les plus agressifs et même le fer rougi servaient ensuite à détruire le fond de la lésion, où l’on pensait que se trouvait le principe rongeant en profondeur la substance de la langue. Pour finir, on lavait la bouche, jusqu’à guérison, à l’aide de solutions «apophlegmatisantes», c’est-à -dire capables de provoquer une salivation profuse, auxquelles participaient diverses plantes irritantes mêlées au sel, au poivre et au vinaigre. Toutes les prescriptions se ressemblaient, ne différant que par l’un ou l’autre des ingrédients. L’efficacité reconnue du traitement corrobore sensiblement l’étiologie proposée plus haut. Dans l’érucisme, les poils urticants implantés dans la langue continuent à y progresser tant qu’on ne les en a pas ôtés. Arrêter ce processus aurait bien consisté à éliminer les tissus en voie de mortification avec les poils qu’ils contenaient en grattant jusqu’aux couches saines, reconnaissables au fait qu’elles saignent facilement (François Vallat, Une épizootie méconnue : le «mal de langue» de 1763, Histoire & Sociétés Rurales, Vol. 20, 2003 - www.cairn.info). Brugnone proposait comme origine de la maladie l'ergot de seigle (Encyclopedie Methodique, Médecine, Tome I, 1787 - books.google.fr). ducteur :
docteur Le canis ductor est aussi appelé canis doctus (Dictionnaire universel, Tome I, 1727 - books.google.fr). Le bon Pasteur doit
ses brebis congnoistre, C’est leur recteur, docteur, ducteur et
mais-Ilz sont submis soubz sa protection (Les folles entreprises, Comme le
Pasteur doit congnoistre ses ouailles parmy les Loups) Cf. Jeremie, VI : Dabo pastores juxta cor meum, et pascent vos scientiâ et doctrinâ (Pierre Gringore, Oeuvres politiques, Tome 1, 1858 - books.google.fr). Barrat lors ducteur du peuple (ducteur : docteur, au sens d'enseignement) (François Rouy, Le Livre de l'espérance d'Alain Chartier, 1989 - books.google.fr). 1775 (Beaumarchais, Let. s. la crit. du Barbier ds Brunot t. 6, p. 1358 : A merveille, docteur, dit la dame... A ce mot de docteur, je commençai à soupçonner qu'elle parlait à son médecin); av. 1615 Docteur Medecin (Pasquier, Recherches sur la France, éd. 1665, 827) (www.cnrtl.fr). Vétérinaire 1563 adj. medecin veterinaire (Du Poy Monclar, loc. cit.); 1571 subst. veterinaire (J. Le Bon, Etymolog. franç. de l'Heteropolit., fo44 rods Gdf. Compl.). Empr. au lat. veterinarius adj. «relatif aux bêtes de somme, vétérinaire», subst. «médecin vétérinaire». [...] 1761 Ecole vétérinaire [date de création de l'École de Lyon] 1773 (Abbé Bexon, Catéchisme d'agric., p. 241 ds Brunot t. 6, p. 287, note 5: Le Roi a établi [...] des Ecoles qu'on nomme "Vétérinaires") (www.cnrtl.fr). Jean Brugnone, l'un des médecins vétérinaires les plus célèbres de l'Italie, naquit à Ricaldone, près Acqui, le 27 août 1741. Il fit ses études au Collège des Provinces, et reçut le bonnet de docteur en chirurgie à l'Université de Turin, au mois de mars 1764. Il s'appliqua particulièrement à l'observation des maladies des animaux, et, sur la proposition de Bertrandi, le roi de Sardaigne l'envoya, à l'École de Lyon, suivre les leçons de Bourgelat sur la médecine vétérinaire. Il y resta trois ans, et vint ensuite passer deux ans à l'École d'Alfort. De retour dans sa patrie, il fut placé à la tête de l'École vétérinaire que le roi fonda à cette époque, et qui dut bientôt aux talens de Brugnone une juste célébrité (fondation de l'École de Turin en 1769). En 1780, il fut nommé professeur adjoint de chirurgie à l'Université, et chargé spécialement d'enseigner l'art des dissections. En 1783, il fut élu chirurgien en chef des prisons, et directeur des haras du roi, à Chivasso, en 1791. Il occupa ensuite et successivement la chaire de professeur d'anatomie pratique comparée à l'Université, et celle de professeur d'anatomie à l'École vétérinaire. Les nombreux travaux de Brugnone attestent à la fois et la profondeur et la variété de ses connaissances, et justifient les titres honorables qu'il reçut de la plupart des Sociétés savantes de l'Europe. Brugnone est mort à Turin le 3 mars 1818 (Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne, Tome 2, 1831 - books.google.fr). M. Brugnone a observé qu'un homme qui avait déterré les cadavres des chevaux pour en tirer la graisse, a été attaqué d'un anthrax à la gorge, dont il est mort en deux jours ; deux cochons et quelques chiens qui avaient mangé de la chair de ces cadavres, moururent aussi en peu de temps (Guersant, Essai sur les épizooties, p. 52) (Recueil de médecine vétérinaire, Volume 47, Académie vétérinaire de France, Paris, 1870 - books.google.fr). Chenilles Ce mot vient peut-être de canicula, à cause de la ressemblance qu'ont certaines chenilles à de petits chiens (Abrege du dictionnaire universel francois et latin, Tome 1, 1762 - books.google.fr). Ou du latin catena, chaîne, parce que cet insecte a le corps composé d'anneaux, et forme une petite chaîne (Louis Nicolas Bescherelle, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française, Tome 1, 1875 - books.google.fr). |