Savoie-Nation

Savoie-Nation

 

III, 92

 

1772-1773

 

Le monde proche du dernier periode,

Saturne encor tard sera de retour :

Translat empire devers nation Brodde :

L'œil arraché à Narbon par Autour.

 

Brodde

 

"païs brodo" désigne le pays des Allobroges, déjà chez César de Nostredame (Histoire de Provence), fils de Nostradamus (Jean-Charles de Fontbrune, Nostradamus, historien et prophète, Laffont, 1980, p. 422).

 

"brodo" est un sobriquet qui désigne aussi les Dauphinois (Mistral, Lou Tresor dou Felibrige). La région occupée par les Allobroges allait de Vienne à Genève (Anne-Marguerite Fryba-Reber, Jean-Pierre Chambon, Lettres et fragments inédits de JUles Ronjat adressés à Charles Bally (1912-1918), Cahiers Ferdinand de Saussure, Volumes 12 à 14, 1954 - books.google.fr).

 

La Savoie, ancienne province romaine habitée par les Allobroges, Centrons, Véragres, etc., fit partie de l'empire de Charlemagne et de l'empire germanique. Elle devint duché en 1416 et joua un rôle important dans les guerres entre la France et la Maison d'Autriche (Zoltan-Étienne Harsany, La vie a Aix-les-Bains sous la Révolution, le Consulat et l'Empire (1792-1825), 1981 - books.google.fr).

 

Un empereur en Savoie

 

Sigismond, roi des Romains, revenant, l'an 1414 de l'Italie, Amédée le reçoit à Rivoli dans le Piémont, et l'accompagne de là jusque sur les frontières d'Allemagne. L'an 1417, ce même Sigismond, pour lors empereur, étant à Lyon, à son retour de Paris, veut ériger en duché la Savoie, à la demande d'Amédée qu'il était venu trouver en cette ville. Mais les gens du roi, dit un manuscrit du tems, prévenus de son dessein, allèrent lui remontrer que tel acte d'érection était acte de souveraineté, et que le roi ne voulait et ne devait reconnaitre autre supérieur que Dieu quoi voyant, l'empereur repartit de Lyon grandement indigné; et passant en la ville de Montluel, y fit l'érection ducale. De Montluel, Sigismond se rendit à Chambéri où il investit solennellement le nouveau duc, le 19 février de la même année.

 

Guichenon prĂ©tend que ce fut en allant Ă  Paris, et non pas en revenant de cette ville, que Sigismond Ă©rigea la Savoie en duchĂ©. La preuve qu'il en donne, c'est que d'une part le diplĂ´me de cette Ă©rection est datĂ© du 19 fĂ©vrier 1416, et que de l'autre il est certain, par le tĂ©moignage des historiens du tems, que Sigismond Ă©tait Ă  Paris an mois d'avril de cette mĂŞme annĂ©e 1416. «Comment donc se pourrait-il faire, dit-il, qu'il eĂ»t Ă©rigĂ© la Savoie en duchĂ© au mois de fĂ©vrier de la mĂŞme annĂ©e, Ă  son retour de Paris ?» Mais cet historien n'a pas fait attention que la date de ce diplĂ´me est conforme au style gallican qui avait cours alors en Savoie. Or, suivant ce style, l'annĂ©e ne commençant qu'Ă  Pâques, le mois de fĂ©vrier 1416 appartenait Ă  l'an 1417, commencĂ© au 1 janvier comme nous comptons aujourd'hui (L'art de vĂ©rifier les dates, Tome 17, 1819 - books.google.fr).

 

Concile de Constance

 

Le concile de Constance (quarante-cinq sessions du 5 novembre 1414 au 22 avril 1418) est, pour l'Église catholique romaine, le XVIe concile œcuménique. Il est convoqué à Constance par l'empereur Sigismond Ier et l'antipape Jean XXIII, et présidé par le cardinal Jean Allarmet de Brogny. S'il met fin au grand schisme d'Occident, il déclare hérétiques les réformateurs John Wyclif, Jan Hus et Jérôme de Prague, et condamne ces deux derniers à être livrés au bras séculier. Ils furent brûlés vifs par ordre de l'empereur Sigismond (fr.wikipedia.org - Concile de Constance).

 

Jean Fraczon dit Jean de Brogny ou encore Jean Allarmet de Brogny (1342-15 février 1426) est un homme d'Église, juriste, vice-chancelier de l'Église catholique, légat du pape, président du concile de Constance. Il naît en 1342 au hameau de Brogny, sur le territoire de la commune d'Annecy-le-Vieux. Il est le fils de Mermet, un agriculteur aisé (fr.wikipedia.org - Jean Allarmet de Brogny).

 

- 29 mai : le pape de Pise Jean XXIII est déposé par le concile de Constance.

- 5 juin : Jan Hus, abandonné par le roi Sigismond, est jugé et condamné à mort comme hérétique, dégradé, puis brûlé (6 juillet). Son disciple Jérôme est sommé de comparaître devant le concile (17 avril) et amené à Constance chargé de chaînes (23 mai). Il sera brûlé le 30 mai 1416.

- 6 juillet : Jan Hus au bûcher.

- 13 décembre : l'empereur Sigismond et les ambassadeurs de Castille, de Navarre, d'Aragon, des comtes de Foix et d'Armagnac qui signent la capitulation de Narbonne par laquelle ils renoncent obédience au pape Benoît XIII (fr.wikipedia.org - Concile de Constance).

 

"oeil"

 

Le concile, comme le pape, prétendait être infaillible sur le fait autant que sur le droit, et un docteur imperturbable, cherchant à ébranler Jean Hus, poussa l'inflexible rigueur de son principe jusqu'à employer cet argument aussi étrange que logique. «Quand bien même, dit-il, le concile prétendrait que vous n'avez qu'un œil, quoique vous en ayez deux, encore seriez-vous obligé d'en convenir avec lui». «Quand le monde entier, répondit Jean Hus, affirmerait une telle chose, aussi longtemps que j'aurai l'usage de ma raison je ne pourrai en convenir sans blesser ma conscience.» (Lettres de Jean Hus, 2a série, lettre XLI) (François Paul Émile Boisnormand de Bonnechose, Les réformateurs avant la Réforme, Jean Hus et le Concile de Constance, 1846 - books.google.fr).

 

Jan Žižka z Trocnova a Kalicha (Jean Žižka de Trocnov et Kalich), né vers 1360 au château seigneurial de Trocnov et mort le 11 octobre 1424, est le chef de guerre des hussites. Il met au point la tactique du Wagenburg qui permet à ceux-ci de tenir tête pendant dix-huit ans (1419-1436) aux armées impériales. Jan Žižka est né vers 1360 dans le petit village de Trocnov (qui fait maintenant partie de Borovany), dans le royaume de Bohême, dans une famille noble et allemande de Prague. Il est surnommé Žižka «le borgne» (jedno oko), ayant probablement perdu un œil vers 10–12 ans. (fr.wikipedia.org - Jan Ziska).

 

Narbonne

 

En 1410, la chrétienté reste alors partagée en trois obédiences : celle de Jean XXIII, qui comprend la France, l'Angleterre, la Pologne, la Hongrie, le Portugal, les royaumes du Nord, avec une partie de l'Allemagne et de l'Italie ; celle de Benoît XIII, composée des royaumes de Castille, d'Aragon, de Navarre, d'Écosse, du duché de Bretagne, des îles de Corse et de Sardaigne, des comtés de Foix et d'Armagnac; celle de Grégoire XII, qui conserve en Italie plusieurs villes du royaume de Naples et toute la Romagne; en Allemagne, la Bavière, le palatinat du Rhin, les duchés de Brunswick et de Lunebourg, le landgraviat de Hesse, l'électorat de Trèves, une partie des électorats de Mayence et de Cologne, les évêchés de Worms, de Spire et de Werden (fr.wikipedia.org - Benoît XIII (antipape)).

 

Le concile de Constance démet Jean XXIII et obtient la démission de Grégroire XII.

 

Afin d'engager aussi l'obstiné Bénoit XIII, qui avait toujours refusé de comparaître à Constance où il avait été cité à différentes reprises, à se démettre de sa dignité, le roi Sigismond entreprit, au mois de juillet 1415, un voyage à Narbonne. Ce monarque était accompagné de quatorze députés du concile, parmi lesquels se trouvaient quatre évêques; et 4000 cavaliers formaient son escorte. En septembre il eut une entrevue avec Bénoit et le roi Ferdinand d'Aragon, protecteur de ce pontife. Les deux rois s'efforcèrent en vain de vaincre l'entêtement de Bénoit, qui finit même par s'enfuir en novembre à Collioure et de là plus loin à Peniscola dans le royaume de Valence, et il fit dresser une protestation, par laquelle il rejetait le concile de Constance et tous ses décrets, comme illégaux et non valables. Le roi d'Aragon, mécontent de tant d'opiniâtreté, abandonna le parti de Bénoit, accéda par le concordat, signé à Narbonne le 13 décembre, au concile de Constance. Bientôt après les rois de Portugal, de Navarre, d'Écosse et de Castille suivirent cet exemple (Charles de Coeckelberghe de Dutzele, Histoire de l'Empire d'Autriche depuis les temps les plus reculés jusqu'au règne de Ferdinand I., empereur d'Autriche, Tome 4, 1847 - books.google.fr).

 

Outre sa manie de pacificateur, il avait surtout l'espoir, en réconciliant les royaumes d'Angleterre et de France, d'arriver à poser la base d'une croisade universelle contre les Turcs, qu'il désirait par-dessus tout. Après une courte excursion faite de Lyon à Chambéry, où il créa solennellement duc le comte Amédée de Savoie, dont il espérait obtenir ses frais de route, il se rendit en toute hâte à la cour de France, profondément humiliée par la perte de la bataille d'Azincourt (15 octobre 1415). Après de longues négociations il partit pour Londres, porteur des propositions de paix; non-seulement il ne termina rien, mais il fut obligé de conclure un traité avec l'Angleterre contre la France, afin d'obtenir de quoi revenir dans ses États. [...] La crainte qu'il avait que, le Pape une fois élu, le concile ne fît plus grand'chose, fut justifiée peu de temps après l'élection de Martin V. L'influence de l'empereur fut dès lors singulièrement diminuée (Heinrich Joseph Wetzer, Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique, Tome 22, 1870 - books.google.fr).

 

Le théologien Pierre d'Ailly avait ainsi noté une remarquable convergence entre les révolutions de Saturne et les temps forts du développement de l'Islam on pouvait prévoir , sans faire preuve de trop de pré- somption , que des calamités accompa- gneraient les plus remarquables phénomènes astronomiques à venir (H. Millet, Prédiction : la fin du monde pour 1789, L'histoire, Numéros 124 à 128, 1989 - books.google.fr).

 

Pierre d'Ailly

 

Dès le début du schisme, Pierre d’Ailly se fit connaître par sa Lettre du démon Léviathan, qui réclamait la convocation d’un concile général pour mettre fin au schisme. Ayant pris le parti de l'antipape d’Avignon Benoît XIII (dans le contexte du Grand Schisme d'Occident), ce dernier le nomma évêque du Puy (1395) avant de le transférer à Noyon (1396) puis à Cambrai (1397). Nommé cardinal au titre de San Crisogono le 6 juin 1411 par l’antipape Jean XXIII, (mais créé officiellement cardinal le 19 décembre 1412), puis légat pontifical en Allemagne (1413), il n’hésita cependant pas à abandonner son protecteur lors du concile de Constance (1414-1418) au cours duquel il joue un rôle capital en favorisant la nomination de Martin V (qui rétablit l’unité de l’Église) et en obtenant la condamnation au bûcher de Jean Hus. Son disciple et successeur en tant que chancelier de l’université Jean Gerson, qui ne partageait pas ses croyances astrologiques, fait partie avec lui des représentants de la France au concile (fr.wikipedia.org - Pierre d'Ailly).

 

Retour de Saturne

 

La RĂ©volution française prĂ©dite en l'annĂ©e 1414, par le cardinal d'Ailly. Pierre d'Ailly (Petrus de Alliaco), nĂ© Ă  Compiègne en 1350, d'une famille pauvre et obscure, mort en 1420, ou, suivant d'autres, en 1425, ou, selon la plus commune opinion, le 8 aoĂ»t 1419, fut surnommĂ© le Marteau des hĂ©rĂ©tiques et l'Aigle des docteurs de France. Il fut tour Ă  tour docteur en Sorbonne, grand maĂ®tre du collège de Navarre, chancelier de l'UniversitĂ© de Paris, confesseur et aumĂ´nier du roi Charles VI, Ă©vĂŞque du Puy et ensuite de Cambrai, cardinal, lĂ©gat du pape Jean XXIII en Allemagne, enfin lĂ©gat du pape Martin V Ă  Avignon. Cet homme de gĂ©nie trouva le temps d'Ă©crire plusieurs ouvrages importants. On dit de lui, dans le Feller-PĂ©rennès, qu'il fut « savant, irrĂ©prochable dans ses mĹ“urs, attentif Ă  maintenir la discipline de l'Eglise. » Quelques-uns de ses Ă©crits concernent, outre l'astronomie, l'astrologie judiciaire, dont il faisait un très-grand cas. L'un de ces traitĂ©s a pour Ă©pigraphe : «Comme, d'après les philosophes, deux vĂ©ritĂ©s ne peuvent jamais se contredire, les vĂ©ritĂ©s astronomiques doivent ĂŞtre toujours d'accord avec la thĂ©ologie.» C'Ă©tait aussi l'opinion du grand Newton. Dans un de ses livres, le cardinal Ă©tablit la concordance de l'astronomie et de l'histoire. Il montre l'harmonie des sphères cĂ©lestes avec le dĂ©luge, la naissance de NotreSeigneur et tant d'autres Ă©vĂ©nements qui font Ă©poque dans l'histoire. Dans cet ordre d'idĂ©es, son travail le plus remarquable est celui qui a pour titre: Concordia astronomiæ cum theologiá, etc. (Concorde de l'astronomie avec la thĂ©ologie.) Vienne, 1490, in-4o, et Venise, 1594. [...]

 

ConformĂ©ment au livre d'Albumazar sur les grandes conjonctions (De magnis conjunctionibus, imprimĂ© seulement en 1515, Ă  Venise), le cardinal d'Ailly reconnaĂ®t, avec tous les astronomes de son temps, l'influence redoutable des grandes rĂ©volutions de la planète Saturne : non-seulement ses conjonctions avec Jupiter produisent un refroidissement extrĂŞme, mais elles sont funestes aux individus aussi bien qu'aux empires. Or, en l'annĂ©e 1414, le cardinal d'Ailly dĂ©clare que la huitième de ces grandes conjonctions aura lieu l'an du monde 7040, et qu'après elle, dans l'annĂ©e 1789 de notre ère, une des grandes pĂ©riodes de Saturne sera accomplie (A.J. PĂ©ladan, Les prophĂ©ties accomplies, La Semaine religieuse de Lyon et de la Province, Tome 7, 1869 - books.google.fr).

 

"monde" et "dernier période" : astronomie

 

MONDE, lat. mundus, l'univers, le ciel et la terre; en particulier la terre; les hommes, habitants du monde ; et, en restreignant le sens, la société choisie, d'élite, apparemment la quintessence du monde; la vie mondaine, selon les maximes du monde, par opposition à la vie retirée, à la vie chrétienne. Dans le sens ascétique, l'esprit du monde; puis, les mondains. Le monde est grand, mais le cœur l'est plus que le monde, dit saint Augustin, Dieu seul le dépasse.— C'est un beau mot que le monde, et très-religieux, en grec comme en latin. Les Grecs avaient donné à l'univers le nom de "kosmos", ordo, voulant caractériser l'ordre admirable, l'harmonie qui préside à l'univers; à leur imitation, les Romains ont appliqué à cet univers, à l'orbis universus, l'adj. mundus, qui signifie élégant, ordonné. La même coïncidence a lieu pour le sanscr., où l'on trouve mandala, et dont la racine est mand, mandali (ornat) (Adolphe Mazure, Dictionnaire étymologique de la langue française: usuelle et littéraire, 1863 - books.google.fr).

 

Période, est aussi masculin; et alors il se dit Du plus haut point où une chose, une personne puisse arriver, est arrivée. Démosthène et Cicéron ont porté l’éloquence à son plus haut période. Il est au plus haut période de la gloire. Il est arrivé, il est parvenu au plus haut période de la grandeur. La puissance, la grandeur de cet empire touchait à son dernier période. Cet homme est au dernier période de sa vie. Il se dit aussi d’un espace de temps indéterminé. Un long période de temps. Dans un certain période de temps. Dans un court période. Dans le dernier période de sa vie, Dans les derniers temps de sa vie. Dans ce dernier sens, beaucoup font Période du féminin. Il en était à sa période d’ambition. Cette période de sa vie fut mal remplie (www.dictionnaire-academie.fr).

 

La tyrannie est paruenue à son dernier periode lors qu'elle est dans son Apogée (Le Véritable amy du public, 1649 - books.google.fr).

 

L'apogée correspond bien au (dernier) période, si par apogée on comprend le sommet atteint au bout d'une longue ascension (Peter Cryle, La crise du plaisir : (1740-1830), 2020 - books.google.fr).

 

En termes d'Astronomie, la période est le temps qu'une planète met à parcourir son orbite, à faire sa révolution (Léger Noël, La clef de la langue et des sciences, ou Nouvelle grammaire française encyclopèdique, Tome 1, 1861 - books.google.fr).

 

"apogée" : 1557 astron. (P. de Mesmes, Inst. Astron., 25 ds DG, sans attest.); d'où fig. 1652 « degré supérieur d'une chose » (Guez de Balzac, Dissert. crit. 8 ds Rob. : le zénith de la vertu, le solstice de l'honneur et l'apogée de la gloire).

 

P. ext., rare. Apogée de la terre. Synon. de aphélie : 3. La terre ne décrit pas un cercle autour du soleil, mais bien une ellipse, ainsi que le veulent les lois de la mécanique rationnelle. La terre occupe un des foyers de l'ellipse, et, par conséquent, à une certaine époque de son parcours, elle est à son apogée, c'est-à-dire à son plus grand éloignement du soleil, et à une autre époque, à son périgée, c'est-à-dire à sa plus courte distance. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 547 (www.cnrtl.fr).

 

L'apogée du soleil est la même chose que l'aphélie de la terre (Recueil des piéces qui ont remporté les prix de l'Académie Royale des Sciences, depuis leur fondation jusqu'à présent: avec les pièces qui y ont concouru : contenant les pièces depuis 1727 jusqu'en 1733, Tome 2, 1752 - books.google.fr).

 

Le soleil est la planete dont le mouvement est le moins irrĂ©gulier. Il parcourt l'Ă©cliptique sans jamais s'en Ă©carter. Chaque jour il dĂ©crit par son mouvement commun ou journalier, un cercle parallele Ă  l'Ă©quateur. Son apogĂ©e est vers le 9 degrĂ© du cancer, & son pĂ©rigĂ©e vers le 9 du capricorne. La distance du soleil Ă  la terre est d'environ trente millions de lieues : dans son apogĂ©e, vers la fin du mois de Juin, il est plus Ă©loignĂ© de la terre d'environ un million de lieues, que sur la fin de DĂ©cembre, qui est le tems oĂą il se trouve dans son pĂ©rigĂ©e. On sera surpris, de ce que le froid se fait sentir plus vivement en Europe, & dans les pays qui sont Ă  la mĂŞme latitude septentrionale, lorsque le soleil est le plus près de la terre : mais il faut observer, qu'alors cet altre s'Ă©leve moins sur l'horison de ces pays-lĂ , ses Fayons y tombent plus obliquement, & sont presque tous interceptĂ©s dans l'atmosphère : de plus, le soleil est peu de tems sur l'horison.

 

Nous suivons ici le système de Ptolemée: il en est un plus clair, plus vraisemblable, qui place le soleil au centre du monde; mais peu importe pour la Géographie (Abbé Compain De Saint-Martin, Nouvelle méthode géographique, Tome 1, 1771 - books.google.fr).

 

1415 et Saturne

 

Saturne est dans le signe du Cancer du 1er Juillet 1414 jusqu'au 11 août 1416 (www.astro.com).

 

Cicéron a parlé dans le De republica de la première éclipse de cette série qui eut lieu à Rome environ (ferè) l'an 350 de sa fondation, vers les nones de juin.

 

Ennius en fut tĂ©moin, et CicĂ©ron, qui nous l'apprend, cite cette fin d'un vers du poète : Soli luna obstitit et nox.

 

D'après ces données, la date de cette éclipse, probablement totale, semble pouvoir être fixée le 21 juin de l'an 400 avant J.-C., en admettant un léger dérangement du calendrier romain à cette époque. La lune aurait ainsi été, dans cette éclipse, ascendante et à sa distance moyenne pendant que le soleil était apogée. Un doute est cependant permis; en reculant cette date d'un demisare de 112 mois, on trouve, le jer juin 409, une éclipse de soleil qui a pu être observée à Rome et être celle d'Ennius. Cette dernière date se rapproche plus des nones que la précédente, et elle correspondrait à l'éclipse similaire du 7 juin 1415.

 

«A ce sujet, Peiresc exprimait la surprise qu'il eut en voyant l'inscription que certaines personnes du pays avaient fait autrefois graver, de même, sur une pierre, à l'entrée d'une chapelle construite sur un rocier dominant la Durance, près Mirabeau (Mirebellum). Cette inscription lui avait été indiquée par Jean Gallaupio Castuellion, procureur du roi près la Cour des comptes. Elle ne contenait que la mention d'une éclipse de soleil, qui eut lieu le troisième jour avant les nones de juin, l'an 1239. Cette éclipse est aussi indiquée dans quelques nécrologes, principalement celui de notre Église, où il est, de même, question d'une autre éclipse de soleil qui fut observée le vendredi, 7° de juin de l'an 1415, une heure après le lever du soleil. Cette dernière répandit une telle obscurité que les étoiles apparurent trèsdistinctement.»

 

La première des deux éclipses de Peiresc confirme donc bien l'exactitude de la période de 1,823 ans, établie par les éclipses chinoises. J'ajoute que celle du 21 juin de l'an 400, dite d'Ennius, correspond, après la même période, à une autre qui a dû avoir lieu à la date du 26 juin 1424, où je trouve, en effet, dans l’Almageste de Riccioli, une éclipse indiquée d'une manière un peu vague, il est vrai, avec d'autres éclipses de soleil, dans le signe du Cancer. Ce ne peut être que la réapparition de l'éclipse d'Ennius. Au reste, cette dernière aurait suivi d'un demi-sare celle du 7 juin 1415, mentionnée par Gassendi et qui a été non- seulement totale à Aix, mais aussi en Bohême et dans d'autres pays d'Europe. Ainsi, la seconde des deux éclipses de Peiresc peut être considérée comme une éclipse similaire de celle d'Ennius (M. Allégret, Utilités des périodes dans le calcul des éclipses de Soleil, Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, Volume 25, 1881 - books.google.fr).

 

Acrostiche LSTL

 

LSTL, Livre Sterling (August Marahrens, Vollständiges theoretisch-praktisches Handbuch der Typographie nach ihrem heutigen Stande: ¬Das Setzen in seinen verschiedenen Branchen, Tome 1, 1870 - books.google.fr).

 

Depuis les Ducs de Normandie, jusqu'au règne d'Edouard III, Roi d'Angleterre, la dĂ©nomination des espèces n'avait point changĂ©. Une livre sterling Ă©tait une livre de poids, qui ferait aujourd'hui trois livres de notre monnaie. Dans la 20e annĂ©e du règne de ce monarque, il tira de la livre sterling de douze onces, vingt-deux chelins : et sept ans après, il porta l'innovation, sous ce rapport, jusqu'Ă  en extraire vingt-cinq. Henri V poussa les choses plus loin, la livre sterling ou livre pesant fut divisĂ©e en 30 chelings (De La Croix, Jersey, ses antiquitĂ©s, ses institutions, son histoire, Tome 2, 1860 - books.google.fr).

 

Le résultat du Concile de Constance était un revers pour la France, une défaite, et plus grande qu'on ne peut dire, une bataille d'Azincourt. Après avoir si longtemps un pape à elle, une sorte de patriarche français, par lequel elle agissait encore sur ses alliés d'Écosse et d'Espagne, elle allait voir l'unité de l'Église rétablie en apparence, rétablie contre elle au profit de ses ennemis; ce pape italien, client du parti anglo-allemand, n'allait-il pas entrer dans les affaires de France, y dicter les ordres de l'étranger ?

 

L'Angleterre avait vaincu par la politique, aussi bien que par les armes. Elle avait eu grande part à l'élection de Martin V; elle tenait entre les mains son prédécesseur, Jean XXIII, sous la garde du cardinal de Winchester, oncle d'Henri V. Henri pouvait exiger du pape tout ce qu'il croirait nécessaire à l'accomplissement de ses projets sur la France, Naples, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Terre-Sainte.

 

Depuis un siècle, l'Angleterre accusait la France de ne vouloir aucune réforme, de perpétuer le schisme. Elle en parlait à son aise, elle qui, þar son statut des Proviseurs, avait de bonne heuré annulé l'influence papale dans les élections ecclésiastiques. Séparée du pape sous ce rapport, elle avait beau jeu de reprocher le schisme aux Français. La France, soumise au pape, voulait un pape français à Avignon; l'Angleterre, indépendante du pape dans la question essentielle, voulait un pape universel, et elle l'aimait mieux à Rome que partout ailleurs. Dès qu'il n'y eut plus de pape français, les Anglais ne s'inquiétèrent plus de réformer le pontificat ni l'Église.

 

Les Anglais avaient donné leur victoire pour la victoire de Dieu; leur roi, sur les premières monnaies qu'il fit frapper en France, avait mis: Christus regnat, Christus vincit, Christus imperat. Il eut beaucoup d'égards et de ménagements pour les prêtres français; il entendait son intérêt; ces prêtres qui étaient prêtres au moins autant que Français, devaient s'attacher aisément à un prince qui respectait leur robe. Mais ce n'était pas l'intérêt des lords évêques qui suivaient le roi comme conseillers, comme créanciers; ils devaient trouver avantage à ce que la fuite des ecclésiastiques français laissat un grand nombre de bénéfices vacants qu'on put administrer, ou même prendre, donner à d'autres. C'est ce qui explique peut-être la dureté que ce conseil anglais, presque tout ecclésiastique, montra pour les prêtres qu'on trouvait dans les places assiégées.

 

Dans cette suprême grandeur où l'Angleterre semblait arrivée, il y avait bien pourtant un sujet d'inquiétude. Cette grandeur, ne l'oublions pas, elle la devait principalement à l'étroite alliance de l'épiscopat et de la royauté sous la maison de Lancastre : ces deux puissances s'étaient accordées pour réformer l'Église et conquérir la France schismatique. Or, au moment de la réforme, l'épiscopat anglais n'avait que trop laissé voir combien peu il s'en souciait; d'autre part, la conquête de la France à peine commencée, la bonne intelligence des deux alliés, épiscopat et royauté, était déjà compromise.

 

Dans les années 1421 et 1422, l'Anglais résida souvent au Louvre, exerçant les pouvoirs de la royauté, faisant justice et grâce, dictant des ordonnances, nommant des officiers royaux. A Noël, à la Pentecôte, il tint cour plénière et table royale avec la jeune reine. Le peuple de Paris alla voir leurs Majestés siégeant couronne en tête, et autour, dans un bel ordre, les évêques, les princes, les barons et chevaliers anglais. La foule affamée vint repaître ses yeux du somptueux banquet, du riche service; puis elle s'en alla à ieun, sans que les maîtres d'hôtel eussent rien offert à personne. Ce n'était pas comme cela sous nos rois, disaient-ils en s'en allant; à de pareilles fêtes, il y avait table ouverte; s'asseyait qui voulait; les serviteur le duc de Bourgogne, ses prisonniers le roi d'Écosse, le duc de Bourbon, le frère du duc de Bretagne, enfin les ambassadeurs de tous les princes chrétiens. Ceux du Rhin, particulièrement lui faisaient la cour; ils tendaient la main à l'argent anglais. Les archevêques de Mayence et de Trèves lui avaient rendu hommage, et étaient devenus ses vassaux. Le palatin et autres princes d'Empire, avec toute leur fierté allemande, sollicitaient son arbitrage, et n'étaient pas loin de reconnaître sa juridiction. Cette couronne impériale qu'il avait prise hardiment à Azincourt, elle semblait devenue sur sa tête la vraie couronne du saint Empire, celle de la chrétienté.

 

Une telle puissance pesa, comme on peut croire, au concile de Constance. Cette petite Angleterre s'y fit d'abord reconnaître pour un quart du monde, pour une des quatre nations du concile. Le roi des Romains, Sigismond, étroitement lié avec les Anglais, croyait les mener et fut mené par eux. Le pape prisonnier, confié d'abord à la garde de Sigismond, le fut ensuite à celle d'un évêque anglais; Henri V, qui avait déjà tant de princes français et écossais dans ses prisons, se fit encore remettre ce précieux gage de la paix de l'Église (Jules Michelet, Histoire de France, Tome 4, 1840 - books.google.fr).

 

Translatio imperii

 

L'idée d’empire universel, qui avait comme fondement une logique religieuse, s’appuyait historiquement et juridiquement sur la translatio imperii et territorialement sur le principe du bellum justum et sur les droits médiévaux du Saint-Empire romain germanique. [...]

 

La question impériale s’inscrivait dans l’héritage de la romanité. La théorie du transfert des pouvoirs des empereurs romains aux empereurs allemands était constituée par un ensemble de concepts juridiques, théologiques, historiques et philosophiques et elle était le fondement de la légitimité du Saint-Empire romain germanique. Les juristes et théologiens favorables à l’empereur défendaient la thèse de la séparation et de l’équivalence des deux pouvoirs en rappelant que l’Empire avait précédé historiquement la naissance de l’Église. [...]

 

Le concept de monarchie universelle assimilé à celui de monarchie impériale donnait un appui considérable au projet du chancelier impérial Mercurino Gattinara, qui voulait une partie de l’Europe politiquement et socialement stable sous l’influence des Habsbourg. Un projet que Charles Quint, à partir de 1530, poursuivra de toutes ses forces, mais il est évident que cette perspective était totalement inconciliable avec la poussée anti-impériale des princes allemands proches de la Réforme et avec une conception moderne de l’État-nation. [...]

 

Au XVIe siècle, le champ sémantique du terme « monarchie » est en pleine transformation. En 1528, une polémique à propos de la signification du mot est déclenchée contre Érasme par les franciscains en Espagne. À l’origine de cette polémique, un pamphlet écrit par Luis de Carvajal intitulé Apologia diluens nugas Erasmi. Dans un passage de ce libelle, Carvajal attaque Érasme parce que dans l’un de ses colloques intitulé l’Accouchée, un personnage nommé Eutrapèle défend sur le ton de la plaisanterie le projet de Charles Quint qui « s’efforce d’établir une nouvelle monarchie sur le monde entier ». Carvajal voyait dans ce qualificatif de nouvelle un outrage à la majesté de l’empereur puisque, selon lui, la monarchie de Charles Quint n’était pas nouvelle mais fondée sur le droit naturel et sur le droit divin, et il prétendait qu’il était normal, comme il y avait un seul soleil, qu’il y eût un seul monarque pour toute la terre, auquel devaient se soumettre tous les rois de la terre, y compris le roi de France. En invoquant la préférence d’Aristote pour la monarchie ainsi que les mots du Christ reconnaissant le pouvoir de César, Carvajal pense que Charles Quint doit être considéré comme le chef temporel d’une république, universelle et chrétienne, instituée directement par Dieu. En faisant une distinction nette entre «monarchie impériale» et «monarchie universelle», Érasme écrit à la cour pour répondre à cette accusation : Toute leur chicane porte sur les mots «sans précédent»; comme s’il y avait jamais eu un monarque universel en dehors de Dieu, alors que de nos jours l’univers n’est pas encore considéré comme complètement exploré et que sa partie explorée n’a jamais obéi à un seul maître. Je ne dispute pas ici de la monarchie impériale. Selon l’humaniste, le mot monarchie pouvait très bien s’appliquer au pouvoir de chaque prince puisque l’approbation du règne d’Auguste par le Christ n’est autre chose que le respect d’un sujet pour son prince : «Si le Christ avait enseigné en Savoie et si dans une pareille occasion on lui avait montré une monnaie ducale, il aurait dit : “Rendez au duc ce qui est au duc, etc.”» Pour Érasme, le seul monarque du monde était le Christ, la monarchie universelle n’avait jamais existé et le royaume d’Auguste ne pouvait pas être conforme aux desseins de la Providence puisque la méthode avec laquelle il s’était emparé du pouvoir était digne d’un tyran (Juan Carlos d’Amico, Gattinara et la « monarchie impériale » de Charles Quint. Entre millénarisme, translatio imperii et droits du Saint-Empire, Astérion n° 10, 2012 - journals.openedition.org).

 

Pour le Christ roi, on peut voir le Henry de la Lettre Ă  Henry comme un jeu de mot avec INRI (cf. Introduction).

 

Typologie

 

Le report de 1773 sur la date pivot 1415 donne 1057.

 

Amé ler, fils d'Humbert aux blanches mains, est mort en 1057. Odon son frère, lui succéda. Il avait épousé Adélaïs de Suze, fille unique du marquis de Mainfroy. Cette alliance assura la possession du Piémont aux Savoisiens (Revue de la Société littéraire, historique et archéologique du département de l'Ain, 1878 - books.google.fr).

 

XVIIIe siècle

 

Le septième millénaire débutait selon Jean Roussat en 1801, et en 1793 selon Trithème (cf. l'année 1792 de la Lettre à Henry) (Yves Lenoble, Nostradamus et l’éclipse du 11 aout 1999, 1999 - ramkat.free.fr).

 

Pendant les guerres de la Révolution et napoléoniennes, la Maison de Savoie perdra encore, comme en 1536 (cf. quatrain IX, 34), ses territoires continentaux, et se réfugiera en Sardaigne.

 

La Légion des Allobroges, forte d'environ 2 500 hommes a été créée par François Amédée Doppet le 13 août 1792 à Grenoble. Elle est composée d'infanterie, de dragons légers et d'une compagnie d'artillerie. Aux termes de la loi, les Allobroges, c'est-à-dire les Savoisiens, devaient seuls y être admis, mais ce ne fut pas le cas, la majeure partie des hommes étant Dauphinois. Elle fait partie de l'armée du Midi, sous les ordres du général Anne-Pierre de Montesquiou-Fézensac, et des troupes qui occupent la Savoie en septembre 1792 afin de pousser les habitants à demander leur annexion à la France (fr.wikipedia.org - Légion des Allobroges).

 

Les efforts renouvelés par Victor-Amédée III, souverain depuis 1773 après la mort de son père, pour rendre au vicariat impérial en Italie toute sa force et pour exploiter les terreurs inspirées à l'Autriche et à l'Europe par la Révolution française. Le groupement des Etals italiens autour de la maison de Savoie aurait été une sorte de sainte ligue contre les doctrines subversives de la Révolution, et une vice-royauté germanique contre la France républicaine. Dès 1773, l'envoyé piémontais à la Diète de Ratisbonne avait reçu des instructions caractéristiques. En 1779, reparaît l'idée déjà ancienne d'ériger les Etats du roi de Sardaigne en électorat de l'Empire. Mais, à partir de 1789, le vicariat prend une forme plus précise, plus pratique, plus moderne (Revue des sociétés savantes des départements, 1878 - books.google.fr).

 

La Savoie restant sous la tutelle (morale et théorique) du Saint-Empire ne pouvait prétendre à un titre royal sans l'accord du pape ou de l'empereur, ce qui gênait les ambitions dynastiques savoyardes sur ses proches voisins. Finalement en 1713, à l'issue de la Guerre de succession d'Espagne, le duc Victor-Amédée II de Savoie et de Piémont se voit attribuer le royaume de Sicile par le traité d'Utrecht, mais en 1720, à la paix de La Haye, il échange ce royaume (qui trouvait les Savoyards «pingres») contre le royaume de Sardaigne. La Savoie est alors considérée, comme le Piémont, comme apanage du «royaume sarde» jusqu'en 1860. À la même époque, les Sardes, alliés des Français, repoussent les Autrichiens avec l'aide du républicain Garibaldi et réalise l'unité italienne autour de la monarchie sarde, dont le souverain, Victor-Emmanuel II, prend le titre de roi d'Italie (fr.wikipedia.org - Savoie).

 

Broddes/Bode

 

Les caractéristiques géométriques des planètes sont généralement calculées relativement à celles de la Terre. S'agissant par exemple du Soleil, son diamètre équatorial équivaut à 109,3 fois celui de la Terre, pour une masse de 332 946 fois sa masse. Les distances moyennes des différentes planètes par rapport au Soleil se déduisent directement en appliquant la troisième loi de Kepler1 comme elles peuvent se déduire aussi à partir d'un fait remarquable caractérisant la distribution des orbites de ces planètes. Ces distances paraissent obéir en effet à une règle particulière dite «loi de Titius-Bode» mise en évidence par Max Wolf (1741) puis reformalisée mathématiquement par Johann Daniel Tietz, dit Titius (1766) et Johann Elert Bode (1772).

 

La loi de Titius-Bode permet de donner une approximation du rayon «r» de l'orbite d'une planète en fonction de son rang «n», à partir de la formule : r = 0,4 + 0,3.2n où r est exprimé en unité astronomique (UA) et n vaut "- l'infini" pour Mercure, 0 pour Vénus, 1 pour Terre, 2 pour Mars, 3... etc. Bode, convaincu de ses résultats, entama la recherche d'une planète qui semble manquer entre Mars et Jupiter et qui devait correspondre au 5e terme de la progression. La surprise fut alors grande avec la découverte de la ceinture d'astéroïdes qui correspondait effectivement à une 5e planète dont la formation aurait été interrompue sous l'effet de la grande attraction de Jupiter. Les dernières théories expliquent la loi de Titius-Bode comme la conséquence d'un certain mécanisme de résonance permettant de créer des orbitales stables. L'étude de la distribution de dizaines d'exoplanètes en fonction de la masse de leurs étoiles confirme l'universalité de cette loi et sa validité bien au delà du système solaire (Mohamed Ouiter, Face au chef-d’œuvre, 2011 - books.google.fr).

 

La coïncidence avec les mesures expérimentales est remarquable. Uranus et les astéroïdes (dénotés par ?) ont été découverts a posteriori aux positions prédites par la loi de Titius-Bode. Malheureusement, les deux dernières planètes, Neptune et Pluton ne répondent pas avec une grande précision à cette loi. C'est pourquoi, la loi de Titius-Bode a survécu uniquement pour son intérêt historique, ou fortuit : «une coïncidence». Cependant, une version améliorée de cette formule suit d'une simple interpolation développée indépendemment par Blagg et Richardson (voir Nieto, 1972) (pour Mercure j = 1, et la suite continue avec 2, 3,...) : r (j )= 0, 22 x e(exp 0,54j) (UA), ce qui est en accord presque parfait avec toutes les planètes connues. Simplement, la formule de Bode est une approximation pour j pas trop grand (Comptes rendus de l'Académie des sciences : Mécanique, physique, chimie, astronomie. Série II, Volume 320,Pages 429 à 694, 1995 - books.google.fr).

 

Mythologie

 

D'après les papyri magiques, sont consacrĂ©s Ă  Seth : l'âne, le mulet, la chèvre, la chauve-souris, le coq, l'Ă©pervier de mer, les moules (coquillages) (Jean Hani, La religion Ă©gyptienne dans la pensĂ©e de Plutarque, 1976 - books.google.fr).

 

Horus, comme personnification du soleil levant, a pour emblème l'épervier, parce que les anciens croyaient que cet oiseau était doué de la faculté de regarder le soleil en face. Horus apparaît dans l'art, soit comme le dieu à tête d'épervier, soit sous la forme d'un enfant portant le doigt à sa bouche. Ce geste, qui exprime simplement son état d'enfance, l'a fait prendre longtemps pour le dieu du silence : les Grecs lui donnaient le nom d'Harpocrate, emblème du renouvellement incessant de la divinité. Horus était représenté sur le temple d'Hermouthis, au moment de sa naissance. Il sort d'une fleur de lotus avec les cheveux en tresse et le fouet sur l'épaule. Sa mère Isis lui tend la main, et une autre divinité s'apprête à lui remettre la croix ansée, emblème par excellence des dieux de l'Égypte. Isis, dans plusieurs monuments, est représentée allaitant son fils Horus qui, dans cette situation, prend toujours la forme humaine, même lorsqu'il est encore adolescent.

 

Mais dès qu'Horus arrive à l'âge d'homme, c'est-à-dire quand le soleil a déjà pris sa force, il reprend sa tête d'épervier. Au reste comme le panthéon égyptien a plusieurs divinités solaires, la tête d'épervier, quoique appartenant plus spécialement à Horus, peut quelquefois personnifier d'autres dieux, ou plutôt la même divinité sous des noms différents, et elle est assez fréquemment coiffée du disque solaire. L'épervier figure sur la bannière des Pharaons, parce qu'ils sont au moment de leur avénement assimilés à Horus.

 

C'est à Horus qu'il faut rattacher l'œil mystique, si fréquent sur les monuments. «L'oeil mystique, dit Mariette, est un emblème qui est répandu à profusion dans toutes les tombes, particulièrement depuis la XXVIe dynastie. On l'appelle tantôt l'œil d'Horus, tantôt l'œil du Soleil et de la Lune. Dans le grand combat d'Horus et de Typhon, celui-ci arrache l'œil de son ennemi, l'avale, puis le rend au Soleil. C'est l'éclipse passagère de l'âme succombant sous le péché; mais l'âme. ne sort que plus brillante des ténèbres qui l'ont un instant enveloppée; ses épreuves sont maintenant accomplies; elle va jouir de la plénitude des biens célestes. L'œil mystique semble ainsi signifier le terme resplendissant de la période de justification que l'on doit traverser avant d'être admis dans le sein du dieu supérieur.» (René Joseph Ménard, Vie privée des anciens, Volume 8, 1912 - books.google.fr).

 

Chez les Égyptiens l'épervier représentait la course du soleil dans le ciel et personnifiait Horus, le soleil levant. L'épervier à tête humaine était, dans l'alphabet, l'hieroglyphe de l'âme (Philippe Héléna, Les origines de Narbonne, 1937 - books.google.fr).

 

Mesmer

 

Seroit-il surprenant & si Ă©trange que les Anciens eussent connu le MagnĂ©tisme animal ? On fait qu'ils ont connu l'usage de l'aimant que les Egyptiens appeloient la pierre d'Horus, & de l'Ă©lectricitĂ©, Ă  l'aide de laquelle ils faisoient tomber le feu du ciel sur les sacrifices. Avec de telles avances, des hommes surtout qui pouvoient, Ă  l'aide d'une longue vie, suivre le fil des observations & faire des dĂ©couvertes, devoient-ils ĂŞtre loin du MagnĂ©tisme ? Qu'on suive la marche des dĂ©couvertes de notre siecle en ce genre, n'est-ce pas M. Mesmer qui les couronne ? (Franz Anton Mesmer, Recueil des pieces les plus intĂ©ressantes sur le magnĂ©tisme animal, 1784 - books.google.fr).

 

L'humour se mêla à l'esprit critique. Il s'empara des relations du mesmérisme et d'une franc-maçonnerie teintée d'illuminisme dans une plaquette ornée d'une gravure représertant un laboratoire d'alchimiste. Le titre seul montre le galimatias voulu qui règne dans ce petit livre du Dr Barbeguière La Maçonnerie mesmérienne ou les leçons prononcées par F. Mocet, Riala, Themola, Seca et Célaphore (1784). Riala portait le titre de premier Pastophore et tenait une palme à la main, Themola, second Pastophore, portait le cadran solaire, Seca était un Frère terrible, Célaphore le maître des cérémonies. La tenue du cercle autour du baquet couvert de la table isiaque avec ses sphères céleste et terrestre devenait une cérémonie bouffonne présidée par le Frère Mocet. Elle apportait un prétexte à des énumérations interminables des noms des grands occultistes, des animaux et des végétaux symboliques. Mesmer était comparé ironiquement à Horus mourant et renaissant par le pouvoir de la Lune. L'ensemble de la brochure a perdu une grande partie de son intérêt pour le lecteur d'aujourd'hui. Cet intérêt était plus vif pour les médecins de Bordeaux, contemporains du docteur Barbeguière, qui y retrouvaient l'écho d'une querelle locale entre deux disciples de Mesmer qui se prétendaient l'un et l'autre seuls dépositaires de la doctrine (Robert Amadou, Le magnétisme animal de Franz Anton Mesmer, 1971 - books.google.fr).

 

Le Rit Primitif de Narbonne (lequel ne siège pas à Narbonne, mais à Paris) est une société rosicrucienne dont les animateurs appartenaient presque tous à la famille de Chef de Bien Le 18 décembre 1785, Mesmer est admis au Rit Primitif de Narbonne sous le numéro 29. Cette société, à tendance occultiste, deviendra la fameuse Société des Philalètes, où l'on expérimente les arts magiques antiques. Le Rit Primitifa coiffé toutes les sociétés initiatiques prérévolutionnaires, et fut le centre d'attraction des «illuminés» et «adeptes» de cette étrange époque. Le Rit avait pour membres des personnalités aussi fortes, diverses, opposées que Joseph de Maistre et Cagliostro, le rabbin Falk et le prince héritier de Suède (Guy Breton, Louis Pauwels, Histoires magiques de l'histoire de France , Tome 1, 2014 - books.google.fr).

 

Antoine Mesmer, né à Weil, près de Stein, sur le Rhin, le 23 mai 1933, étudia la médecine à Vienne. Son début littéraire fut une brochure dans laquelle il soutenait qu'en vertu de la force qui produit leurs mutuelles attractions, les astres exercent sur les êtres vivans, principalement sur leur système nerveux, une influence particulière, qui n'est qu'une modification de l'attraction générale, et qui a lieu par l'intermédiaire d'un fluide subtil remplissant l'univers et pénétrant tous les corps. Cette doctrine, mélange informe des rêveries de Maxwell, de Paracelse et des astrologues avec les grands principes découverts par Newton, ne fut pas même remarquée. Six ans après, en 1772, Mesmer entreprit de la populariser, en y associant celle de l'aimant, substance à laquelle on attribuait alors des vertus curatives surprenantes, et deux années plus tard il adopta l'usage des aimans artificiels que préparait Pierre Hell, astronome de la cour et grand partisan de ce nouveau moyen de traitement, rejeté depuis par l'expérience dans le gouffre des chimères. Mais la mésintelligence se mit bientôt entre les deux alliés, dont chacun voulut s'approprier le mérite exclusif du succès, et l'astronome, à qui d'importans travaux avaient donné du crédit depuis longtemps, n'eut pas de peine à l'emporter sur Mesmer, qui ne jouissait d'aucune réputation, ni dans le monde, ni parmi les savans.

 

Mesmer ne fut pas découragé par là; il déclara que les effets magnétiques dépendaient moins de l'aimant que d'une faculté inhérente à sa propre personne, et qu'il lui suffisait, pour guérir les malades, d'apposer ses mains sur la partie souffrante, ou même d'agir sur elle de loin et à distance. Ces assertions, émises en 1775, appelèrent l'attention sur le magnétisme animal, nom sous lequel il venait de désigner l'agent qu'il employait, pour le distinguer du magnétisme proprement dit ou minéral. Elles furent communiquées aussi aux plus célèbres académies de l'Europe, qui ne jugèrent pas convenable d'y répondre, si ce n'est toutefois celle de Berlin, qui déclara que l'auteur se trompait. Mesmer ne réussit pas davantage auprès des savans et des médecins de Vienne; mais il séduisit quelques bourgeois crédules, un entre autres auquel il parvint, en 1777, à faire croire qu'il avait rendu la vue à sa fille, aveugle de naissance. Cette prétendue cure, proclamée comme un miracle par quelques-uns de ces enthousiastes qui se trouvent toujours apostés à propos pour applaudir aux choses merveilleuses et incompréhensibles, fut démentie par des gens de bonne foi, et tout Paris a pu en constater la fausseté, puisque la malade s'y est montrée encore aveugle sept ans après. Cependant elle fit tant de bruit, que le gouvernement jugea prudent de faire intervenir son autorité. Se voyant déjoué, Mesmer prit le parti de quitter l'Autriche, et vint à Paris, où sa réputation l'avait précédé. Il y arriva au mois de février 1778 (Édouard Monnais, Éphémérides universelles, Tome 3, 1828 - books.google.fr).

 

Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe est une fervente admiratrice du médecin autrichien et va drainer vers son cabinet une clientèle à la fois mondaine et maçonnique. Cette femme extrêmement riche est présidente de la Mère loge écossaise d'Adoption (Jean Humbert, Charente-Maritime: Portraits de famille, 1997 - books.google.fr).

 

AmĂ©dĂ©e Doppet, Savoyard nĂ© Ă  ChambĂ©ry en 1755, est un grand contempteur de Mesmer. Parmi ses ouvrages : I. la Mesmeriade, poĂ«me burlesque, Paris, 1784; II. TraitĂ© thĂ©orique et pratique du magnĂ©tisme animal, Turin, 1784, vol. in-8°. Cet ouvrage Ă©tĂ© traduit en allemand, Breslau, 1 vol. in-8°., et ne mĂ©ritait pas cet honneur. III. Oraison funèbre de Mesmer et son testament, Genève, 1785, in-8°. Il est mort Ă  Aix les Bains en 1800 (Biographie universelle, ancienne et moderne, Tome 11, 1814 - books.google.fr).

 

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