Les Condé : jeux de l'amour et du hasard III, 41 1734-1735 Bossu sera esleu
par le conseil: Plus hideux monstre en terre n'apperceu. Le coup voulant crevera
l'oeil, Le traistre au Roy
pour fidelle receu. Variante Une variante place "prela"
(édition 1660), pour "prélat" selon Brind'amour, entre "voulant" et "crevera". Si c'est un prélat qui a l'oeil crevé, cela remet en cause par Le Pelletier et Ward (Anatole Le Pelletier, Les Oracles de Michel de Notredame, astrologue, médecin et conseiller ordinaire des rois Henri II, François II et Charles IX, Tome I, 1867 - books.google.fr). Prince
Louis of Conde, the Humpback, shall be elected general-in-chief by the council
of notables of the Calvinists. Such a monster of wickedness was never seen on
earth. Montesquiou killed him with a pistol-shot in
the eye, who had twice escaped from his treasonous practices against the King.
Here Nostradamus' forecast is miraculously clear, although it has baffled Guynaud to find its concordance with events. He here also
exhibits his religious partisanship, A hunchback is always considered to be
morally as well as physically deformed; and, as Louis de Bourbon took the side
of the Calvinists, he became at once to our prophet le plus hideux
monstre en terre. Evidently, however, he was a grand fighting fellow,
and spent his life in camps, if we go no further than Moreri
for his history. He was condemned for a conspirator in 1560 to lose his head.
But the sentence was never carried out, as King Francois II. died
at the moment, and none was bold enough to see to it. When Charles IX. set him at liberty, the Cour des
Pairs found out that he was innocent, and declared him so. He perished at the battle
of Jarnac. He had his leg broken by the kick of a
horse, and was seated at the foot of a bush when Montesquiou,
captain of the Duke of Anjou's guards, saw him, and, for some old pique,
coolly, but like the veriest coward, shot the wounded
Conde in the eye with his pistol. The body was conveyed for burial to St.
George of Vendome, either by chance or insult, on the back of a she ass, at Jarnac [cf. quatrain VII, 35] Montesquiou lui dĂ©charge donc Ă
bout portant et par derrière son arme au défaut de la cuirasse. La balle,
entrée par la nuque, ressortit par l'œil droit. Telle fut, suivant Agrippa
d'Aubigné, dont, pour l'essentiel, on a suivi le récit, l'émouvante fin de
Louis de Condé Typologie Louis-Henri de Bourbon-Condé, que l'on appelait Monsieur
le Duc, était né le 18 août 1692. Il était le fils aîné de Louis III de
Bourbon, descendant du Grand Condé, et de Louise-Françoise de Bourbon, l'une
des filles naturelles de Louis XIV et de Mme de Montespan. Borgne, (le duc de
Berry lui creva un œil lors d'une chasse en 1712), grand, voûté, l'air souvent
malgracieux, il avait «une mine de flibustier». Dur, avide, rusé, il s'était
considérablement enrichi grâce aux profits tirés du Système de Law, qu'il avait
contribué à mettre en échec par des retraits énormes en or, (on parla de plus
de dix millions de livres). Il vivait depuis comme un nabab indien dans son
domaine de Chantilly. Veuf depuis 1720 de Marie-Anne de Bourbon, il avait pour
maîtresse et pour conseillère la marquise de Prie, fille d'un riche fournisseur
des armées royales, belle, intelligente, ambitieuse, jeune (elle avait 23 ans) La maîtresse de M. le Duc, la marquise de Prie, avait
beaucoup d’influence sur lui. Elle se contentait néanmoins, pour l’essentiel, de
protéger les arts et les lettres. De fait, Bourbon abandonna une partie des
affaires Ă Fleury, en particulier les affaires religieuses, et notamment la
querelle de la bulle Unigenitus. Même après qu’il fut devenu prince de Condé en 1710, on
l’appela « Monsieur le Duc », la maison de Condé ayant renoncé au titre de «
Monsieur le Prince », au profit de la maison d'Orléans Louis XV, né en 1710, était le second fils de Louis duc
de Bourgogne, l’élève de Fénélon, et l’espoir de la
France, qui a pleuré long-temps sa mort prématurée.
Il porta d’abord le titre de dauphin, à la mort de son père, en 1712. Il
succéda à Louis XIV, son bisaïeul, en I715, sous la tutelle du duc d’Orléans. A
la mort du régent, en 1723, Louis XV, déjà majeur, confia l’administration de
ses états au prince de Condé, connu sous le nom de M. le Duc. Ce prince choisit
pour Ă©pouse au jeune monarque Marie Leczinska, fille
de Stanislas, qui, placé par Charles XII, en 1705, sur le trône de Pologne, en
avait été chassé quatre ans après, et vivait alors obscurément à Weissembourg, en Alsace. En 1726 Louis XV exila M. le Duc,
et prit pour premier ministre le cardinal de Fleury, son ancien précepteur,
alors âgé de soixante-treize ans. Ce ministre, qu’on a accusé d’avoir porté
trop loin l’amour de la paix, se vit forcé cependant à faire la guerre en 1733,
pour soutenir les droits de Stanislas, élu de nouveau roi de Pologne, après la
mort de Frédéric-Auguste. Par le traité de Vienne, conclu en 1735, et qui ne
fut mis à exécution qu’en 1738, la Lorraine fut donnée à Stanislas, et assurée
après sa mort à la France, et par cet événement l’alliance de Lanis XV avec Marie Leczinska,
qui jusqu’à cette époque avait paru disproportionnée, fut presque aussi
avantageuse a la France que l’avait été le mariage de Louis XII avec Anne de Bretague Les Condés, de rebelles à leur roi (Prince de Condé, Grand Condé) passeront à une fidélité exemplaire leur assurant la prospérité. Après 1660, les bases sur lesquelles Henri II de Condé
avait construit son pouvoir, c'est-à -dire la richesse foncière et la fidélité
au roi, furent entretenues dans la plus parfaite continuité. La trajectoire
lignagère des Condé apparaît encore plus cohérente que ne la décrit K. Béguin,
peut-être trop sensible aux accusations de servilité que portent Saint-Simon et
les contemporains à l'encontre du prince Henri Jules. Sans cette dévotion au
roi et à sa politique, l'élévation d'un Condé, devenu simple duc de Bourbon, au
statut de principal ministre entre 1723 et 1726 aurait-elle été imaginable ? Peut-on
penser situation plus opposée aux principes fondamentaux du règne personnel de
Louis XIV ? Et pourtant cette victoire de l'ambition condéenne
ne porta nul dommage à l'absolutisme, ce bref ministère fixa même définitivement
les traits conservateurs de la monarchie française. La cohérence de la
stratégie lignagère des Condé apparaît quasi fabuleuse, tant sa réussite sur un
long siècle de bouleversements semble avoir déjoué les pièges de l'histoire.
Les « noces » de la puissance et de la docilité apparaissent comme une donnée
fondamentale de la monarchie en quĂŞte de son absolu On ne s'Ă©tonnera pas qu'une dynastie de grands seigneurs
comme les Condé perdure et se trouve concernée (plus ou moins) par un quatrain
daté d'un siècle et plus de distance, de la période d'écriture officielle des
Centuries. La mort du premier prince de Condé date de 1569. Louis de Bourbon, prince de Condé (1530-1569), frère
cadet d'Antoine de Bourbon, était un petit homme vif, impétueux, imprudent même,
que la soif de commander brûlait de manière inextinguible, Possesseur de la
seigneurie de Condé (qui n'était nullement une principauté), il s'en déclara
lui-mĂŞme prince, et l'usage consacra ce titre que devait illustrer un de ses
descendants: le grand Condé. Ayant embrassé par goût le métier des armes, sans
avoir cultivé son esprit comme tant d'autres grands seigneurs, il se distingua
en plusieurs occasions. Néanmoins, Henri II ne le favorisa guère et l'avènement
de François II ruina ses espoirs de faire fortune, car le pouvoir
était désormais détenu par les Guises, qui voyaient dans les Bourbons, princes
du sang, l'obstacle essentiel entre le faîte des honneurs, voire le trône, et
eux-mêmes. Probablement le dépit et la jalousie jouèrent-ils un rôle important
dans sa conversion au protestantisme Louis Ier de Bourbon-Condé était le cinquième fils de
Charles de Bourbon duc de VendĂ´me et oncle paternel d'Henri IV. Son fils, Henri
Ier de Bourbon, duc d'Enghien, prince de Condé eut posthumément Henri II de
Bourbon, duc d'Enghien, prince de Condé qui à son tour donne naissance à Louis
II de Bourbon, prince de Condé dit Le Grand Condé Le Grand Condé mourut en 1686 sans voir la galerie de
Chantilly achevée, ce qui fut réalisé sous son fils le prince Henri-Jules. Louis
XIV déclara: «Je viens de perdre le plus grand homme de mon royaume. » Le fils
du Grand Condé, le prince Henri-Jules, continua l'œuvre paternelle, faisant
construire selon les dernières volontés de son père l'église paroissiale de
Chantilly en 1687-1688, agrandir la MĂ©nagerie de Vineuil, et surtout,
reconstruire le Grand Château par Mansart pour faire du château de la
Renaissance un édifice classique. Il laissa toutefois l'ouvrage inachevé. Après
la mort d'Henri-Jules en 1709 et celle de son fils Louis III en 1710, Chantilly
passa à Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé (1692-1740), connu sous le nom
de duc de Bourbon, qui fut le grand prince mécène du XVIIIe siècle. Monsieur le
Duc, petit-fils de Louis XIV, cousin du jeune Louis XV, devint Premier ministre
après la mort du régent, de 1723 à 1726, avant d'être exilé à Chantilly en 1726
et de se consacrer Ă l'embellissement de son domaine. Son architecte est Jean
Aubert, ancien collaborateur de Mansart, qui travailla pour le duc de Bourbon Ă
Saint-Maur dès 1709-1710, puis au Palais-Bourbon et au château de Chantilly,
avant de bâtir son chef-d'œuvre, les Grandes Écuries François-Georges Maréchal, marquis de Bièvre (1747 - 1789), calembouriste prolixe, rédacteur de l'article « calembour » du Supplément à l’Encyclopédie (1777), était l'arrière-petit-fils de Georges Mareschal, seigneur de Bièvres, et premier chirurgien du roi Louis XIV. (fr.wikipedia.org - François-Georges Mareschal de Bièvre). On venait de reprendre au Théatre-Français une pièce de Marivaux : les Jeux de l'amour et du hasard, et la conversation avait roulé sur cette spirituelle comédie. Peu après, les convives firent des jeux de mots, et le futur chef de l'émigration, Louis V Joseph de Bourbon-Condé, 8e prince de Condé (1740), fils du premier ministre de Louis XV, réclama un calembour sur son nom : "Monseigneur, dit le marquis de Bièvre, on y trouve les Jeux de l'amour et du hasard" (Gabriel Maréchal de Bièvre, Le Marquis de Bièvre : sa vie, ses calembours, ses comédies, 1747-1789, 1910 - books.google.fr). Le fils de chef des émigrés de la Révolution fut Louis VI Henri de Bourbon-Condé, 9ème et dernier Prince de Condé, qui fut jusqu'en 1830 le premier propriétaire foncier de France. Sophie Dawes, une prostituée anglaise de condition modeste, rencontra le prince de Condé à Londres alors en exil et devint sa maîtresse. Il lui fit épouser Adrien Feuchères auquel il procura le titre de baron. La baronne de Feuchères fit établir le testament par lequel le dernier prince de Condé léguait à la famille des Orléans la majeure partie de sa fortune et de son patrimoine à l'exclusion des biens dont la baronne de Feuchères s'assurait la propriété, comme le château de Saint-Leu (Val-d'Oise). Au matin du 27 août 1830, peu après l'avènement de la monarchie de Juillet, le prince de Condé fut retrouvé « pendu » par le cou par un double mouchoir noué par un nœud de tisserand... mais les pieds touchant le sol, à l'espagnolette de la fenêtre de sa chambre du château de Saint-Leu, qu'il avait acquis en 1816. On tient aujourd'hui pour le plus probable que le prince avait recours à la strangulation comme stimulant sexuel. La baronne de Feuchères l'aurait tenu sous sa coupe par son habileté dans cette pratique particulière. Le prince aurait succombé à une séance plus poussée qu'à l'habitude, soit accident, soit assassinat. La baronne aurait ensuite monté, avec l'aide de son frère, la mise en scène du suicide. Les milieux légitimistes, via Le Figaro, firent circuler ce bon mot : « Mme de Feuchères est une petite baronne anglaise qui ressemble fort à une espagnolette » (fr.wikipedia.org - Louis VI Henri de Bourbon-Condé). La terre de Bièvre fut érigée par Louis XV en un marquisat dont le premier possesseur a été le fameux marquis de Bièvre, auteur du Séducteur, qui s'est fait une réputation par ses nombreux calembourgs. [...] Ce qui a principalement contribué à faire connaître autrefois le village de Bièvre, c'est l'ancienne abbaye de Valprofond, située sur son territoire, dont la fondation remonte au-delà du XIIe siècle : elle était de l'ordre ancien de Saint-Benoît, et établie avant l'ordre de Citeaux. Cette abbaye souffrit beaucoup sous fes guerres de Louis XI. En 1562, elle fut, en partie, ruinée par l'armée du prince de Condé; et les religieuses furent obligées de se retirer à Saint-Paul de Beauvais [cf. quatrain VII, 35]. La situation de cette abbaye, dans une gorge profonde, l'exposant à de fréquentes inondations causées par les orages d'été, ce couvent fut, en 1621, transféré à Paris, au faubourg Saint-Jacques; et, en 1656, il fut permis aux religieuses de faire démolir leur ancienne demeure de Bièvre, et même de la vendre (J.A. Dulaure, Histoire physique, civile et morale des environs de Paris depuis les premiers temps historiques jusqu'a nos jours, Tome VI, 1838 - books.google.fr). |