Mort de Victor-Amédée II et Siège de Milan III, 37 1731-1732 Avant l'assaut oraison prononcée : Milan prins
d'Aigle, par embusches deceuz
: Muraille antique par canons enfoncée : Par feu & sang à mercy
peu receuz. "oraison" : Victor-Amédée II Par sa politique de retournement d'alliances, Victor-Amédée II est parvenu à renforcer et agrandir ses États. Il ceint la couronne royale et compte parmi les souverains européens. Le Milanais, qui a été donné à l'empereur Charles VI, lui échappe néanmoins. Il abdique en faveur de son fils le 3 septembre 17308, se retire au château de Chambéry. Déçu par le début de règne de son fils, il tente de reprendre la couronne3. Son fils Charles-Emmanuel III, qu'il rencontre à Rivoli en 1731, l'assigne à résidence au château de Moncalieri, où il meurt en 1732. Il est inhumé en la basilique de Superga, à Turin (fr.wikipedia.org - Victor-Amédée II). Jean-Mercurin Arborio de Gattinara, patricien de Verceil, naquit à Lucques en 1685, où des affaires de famille avaient conduit ses parents. Suivant l'exemple de son frère, il entra dans la congrégation des barnabites, s'y distingua de manière à mériter les premières charges de l'ordre, et fut appelé, en 1722, à l'évêché d'Alexandrie, après y avoir prêché le carême avec succès. Il fut chargé, en 1732, de prononcer l'oraison funèbre du roi Victor-Amédée II, et s'acquitta habilement de cette tâche difficile. Il mourut à Alexandrie, le 4 août 1743, léguant, suivant l'usage des évêques de Piémont, ses biens à son église et à la congrégation des barnabites. La cathédrale d'Alexandrie, démolie en 1804 pour faire une place, renfermait son mausolée avec une inscription (Biographie universelle, Tome I, 1842 - books.google.fr). Jean-Baptiste Surian (1670-1754) est né à Saint-Chamas-en-Provence. Orateur de la Cour, Conseiller du Roi, Membre de l'Académie Française, il fût appelé à Versailles en 1732 pour le carême et l'année suivante pour l'oraison funèbre de Victor-Amédée II. Ses interventions étaient toujours attendues et remarquées. Evêque de Vence de 1728 à 1754, il préférait "la perfection dans la modestie à Vence, à la grandeur dans les grâces de Paris". Pendant la Révolution, la cathédrale fut pillée et son tombeau profané (fbodino.pagesperso-orange.fr). Charles-Emmanuel
III de Savoie et la guerre de Succession de Pologne Charles-Emmanuel III de Savoie, né à Turin le 27 avril 1701 et mort dans cette même ville le 20 février 1773, fut roi de Sardaigne, duc de Savoie et prince de Piémont de 1730 à 1773. Il était fils de Victor-Amédée II de Savoie et d'Anne-Marie d'Orléans. Il s'unit en 1733 à la France et à l'Espagne, lors de la guerre de Succession de Pologne, qui avaient projeté d'affaiblir la maison d'Autriche : à la tête des troupes confédérées, il fit la conquête du Milanais, prit Pavie, vainquit les Impériaux à Guastalla, et obtint à la paix de Vienne (1738) les pays de Tortone et de Novare et et une partie du Duché de Milan. Entretemps, il avait épousé Élisabeth-Thérèse de Lorraine, belle-sœur de la fille et héritière de l'empereur Charles VI du Saint-Empire, Marie-Thérèse (fr.wikipedia.org - Charles-Emmanuel III, fr.wikipedia.org - Traté de Vienne (1738)). Prise de Milan L'armée du roi de Sardaigne, alliée de la France, passe, en 1733, le Tésin. Elle trouve Milan abandonnée de sa garnison allemande, qui s'était retirée dans le château. Cette ville fait présenter ses clefs au roi de Sardaigne, suivant un ancien privilege dont elle jouit de se rendre à la première armée qui passe le Tésin. Le comte de Coigni fut envoyé pour investir le château ; le roi de Sardaigne y vint bientôt lui-même avec toute son armée; la tranchée est ouverte le 15 décembre. Le marquis de Visconti, commandant la garnison impériale, se défend en homme de coeur, et riposte vigoureusement à toutes les attaques; mais les travaux des assiégeants sont poussés si vivement, leur artillerie fait tant de mal aux assiégés, qu'ils se rendent le 29, abandonnant aux vainqueurs une immense quantité de bouches à feu et de munitions (Nouveau dictionnaire historique des sìeges et batailles mémorables: et des combats maritimes les plus fameux, de tous les peuples du monde, Tome 4, 1809 - books.google.fr). "Muraille
antique" : le château de Milan La citadelle ou le château de Milan, est un héxagone régulier, bien revêtu, bien muni de canons, avec
de bons fossés & une bonne contrescarpe : mais il faudroit
raser les vieilles murailles, les
tours, les donjons & toutes les autres antiquailles
de fortification que cette citadelle renferme, avec quantité de maisons: Si
tout cela estoit nettoyé, la Place eu vaudroit infiniment mieux. Aprés
avoir fait le tour des remparts, on nous a fait entrer dans une sale du
logement du Gouverneur, pour nous faire voir une vingtaine de soldats, qui exerçoient leurs postures, & leurs sarabandes
Espagnoles, pour la solennisation de la Feste-Dieu. Ils devoient estre habillez en maniere de
Pantalons, & marcher à la teste de la Procession, en dansant leurs ballets (François
Maximilien Misson, Nouveau Voyage d'Italie fait en 1688, Tome 2, 1691 -
books.google.fr). "oraison", Te Deum, et "canons" Lors du siège de Milan, "le 20, notre canon commença à tirer par vingt-deux pièces & neuf mortiers. On avoit chanté la veille, dans l'Église du Dôme, le Te Deum, pour la prise de Piciquiton ; le 19, au soir, M. le Maréchal donna un grand souper aux Dames & à la Noblesse de Milan, suivi d'un bal, qui fut ouvert par ce Général, & la Princesse de Trivulce, qui en fut la Reine. Le premier coup de canon qui fut tiré de notre batterie, le 20, à environ une heure après minuit, fut le signal qu'il avoit donné à l'orchestre, pour l'ouverture du bal" (Mémoires de la guerre d'Italie, depuis l'année 1733, jusqu'en 1736, par un ancien militaire qui s'est trouvé à toutes les actions de ces trois fameuses campagnes, 1777 - books.google.fr). "Te Deum" sont les premiers mots de l’hymne latine d’action de grâces solennelle : «A toi, Dieu, notre louange». Elle fut composée à la fin du IVe sièÂcle ou au début du Ve par Nicetas, évêque de Remesiana, ville située en Dacie méditerranéenne (actuellement : bord méditerranéen de la Roumanie). La tradition ancienne nomme cette pièce vénérable l’«Hymne ambrosienne», car une légende en attribuait la composition à saint Ambroise, inspiré par l’Esprit Saint au moment où saint Augustin sortait de la piscine baptismale. Cette doxologie solennelle développe la louange dans le style des Préfaces (elle inclut le Sanctus) : à côté des anges, les apôtres, les prophètes et les martyrs sont conviés à . chanter, avec l’Église de la terre, la Gloire des trois Personnes divines ; l’œuvre de salut opérée par le Christ Rédempteur est résumée, et l’hymne s’achève par une série d’appels empruntés aux Psaumes. Le Te Deum est chanté à la fin de l’office des lectures (Matines ou Vigiles) chaque dimanche et aux jours des Fêtes et des Solennités. Il constitue le chant privilégié des actions de grâces extraordinaires (liturgie.catholique.fr). Du samedi 20 [août 1746] : J'ai toujours oublié de marquer que samedi dernier, 13 de ce mois, on chanta à Notre-Dame à Paris le Te Deum pour la prise de Charleroi. On l'avoit chanté ici à la messe du Roi le jeudi ou le vendredi. C'est actuellement la musique de la chambre qui fait toujours exécuter le Te Deum à la messe ; un des chantres de la chapelle en étole entonne le Te Deum, et à la fin dit l'oraison. Le Te Deum se chante aussi le même jour à la messe de la Reine, mais comme un motet, et n'est point entonné par un chantre (Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, éd. L. Dussieux et E. Soulié, Paris, Firmin-Didot, 1860-1865, 17 vol. - www.chateauversailles-recherche-ressources.fr). Un polisson bien
puni Le 28,les premier & troisième bataillons de Picardie, avec deux compagnies de Grenadiers de Louvigni & de Montferrat Piémontois, monterent la tranchée aux ordres de MM. de S.-Perrier, Maréchal de Camp, & de Cadville, Brigadier. Pendant qu'il donnoit la halte aux Officiers de ce Régiment, on vit s'élever en l'air & fort haut quelque chose qu'on ne pouvoit pas distinguer à cause de l'éloignement, & tomber ensuite par pièces & morceaux ; il envoya un Sergent pour s'instruire de ce phénomène, il lui rapporta que, comme l'on donnoit cinq sols au Parc d'artillerie de tous les boulets des ennemis que les polissons ramassoient dans la Campagne, une bombe étant tombée en cet endroit, un polisson, croyant que c'étoit un boulet, courut avec empressement plus vite que les autres pour le ramasser ; qu'il se jetta dessus, crainte que ses camarades, qui le suivoient, ne lui enlevassent sa proie; que dans l'instant la bombe éclata & l'emporta dans les airs;que,ce que l'on avoit vu tomber à diverses reprises étoient les membres de ce misérable enfant que la bombe avoit séparé par morceaux qui étoient épars à terre, là où elle avoit crevé (Mémoires de la guerre d'Italie, depuis l'année 1733, jusqu'en 1736, par un ancien militaire qui s'est trouvé à toutes les actions de ces trois fameuses campagnes, 1777 - books.google.fr). "Milan prins d'Aigle" : pris à (un des sens latins de "de" : "en prenant sur" cf. Gaffiot) Milan est pris aux Autrichiens. L'empire habsbourgeois a pour emblème un aigle Les souverains qui, à partir de 1458, se succédèrent sur le trône du Saint-Empire romain germanique appartinrent tous à la maison de Habsbourg et l'aigle cessa peu à peu de représenter le pouvoir impérial pour devenir un attribut dynastique et national (Max Servais, Armorial des provinces et des communes de Belgique, 1955 - books.google.fr). "embusches" : insurrection
corse et embuscades En 1729, la Corse sort d’un long sommeil depuis l'épopée de Sampierro Corso mort en 1569. Douze mille hommes, sans discipline, sans artillerie, presque sans armes, descendent tumultueusement des montagnes, prennent d'assaut les forts qui se trouvent sur leur chemin, passent les garnisons au fil de l'épée, et ne s'arrêtent qu'au pied de l'infranchissable muraille de la citadelle de Bastia, où, pendant vingt-six ans, viendront échouer tous leurs efforts. La république manquant de soldats, implora l'appui de l'empereur Charles VI, qui mit à sa disposition huit mille hommes de vieilles troupes, commandés par le prince de Wittenberg (Aristide Mathieu Guilbert, Histoire des Villes de France, Tome 5, 1848 - books.google.fr). L'insurrection eut d'abord pour chef un homme du peuple, nommé Pompiliani, qui remplit dans les premiers jours le rôle que le pêcheur d'Amalfi joua dans la révolution de Naples. Il tomba bientôt entre les mains des Génois. Dix mille insurgés se réunirent dans la plaine de Biguglia pour choisir un autre général. André Colonna Ceccaldi, qui jouissait d'une grande réputation de bravoure et de patriotisme, vint à passer : on le pria d'accepter le commandement, et Louis Giafferri de Talasani, aussi intrépide que ferme dans ses résolutions, lui fut donné pour collègue. [...] Les chefs de l'armée corse remportèrent plusieurs victoires sur les troupes génoises. Tout le pays, à l'exception des places de la côte, tomba au pouvoir des nationaux. On touchait à un complet triomphe, lorsque le pratriciat génois tendit une main suppliante vers l'empereur d'Allemagne , et lui demanda des secours. — Intéressée à protéger la Ligurie, rempart de ses états en Italie, la cour de Vienne fournit des troupes à la république. 3800 Allemands auxquels, 9 mois après, 600 autres vinrent se réunir, débarquèrent à Bastia, le 10 août 1731. On pouvait appeler cet envoi un véritable prêt de soldats ; car il était stipulé que l'entretien de ces troupes serait à la charge de la république, et que le trésor impérial recevrait 100 florins de Gênes pour chaque homme qui mourrait pendant la campagne, circonstance qui faisait dire aux Corses toutes les fois qu'ils tuaient des allemands : «Autant de sacs de 1oo florins perdus pour la république.» [...] Giafferri qui était né général, défendit vaillamment le sol sacré de la patrie ; l'armée austro-ligurienne s'élevait à 20,000 combattants. Mais instruits des moindres mouvements de l'ennemi, les chefs insulaires se portent rapidement tantôt sur une colonne, tantôt sur une autre, déjouent tous les calculs stratégiques de leurs adversaires, leur dressent des embuscades, les attaquent de tous côtés, et leur font éprouver des pertes énormes. Les divisions en Corse avaient alors disparu; et les habitants, surtout ceux de Vico et de Coggia, étaient prêts à sceller de leur sang la délivrance du pays. Enfin Charles VI offrit sa médiation impériale, et les Allemands évacuèrent l'île, en 1733 (Pierre Adolphe Sorbier, Esquisse de l'histoire et des mœurs de la Corse, 1848 - books.google.fr). Une paix avantageuse aux rebelles fut signée à Corte (1732); mais à peine avaient-ils déposé les armes que le gouverneur fit arrêter, et conduire prisonniers à Gênes, quatre de leurs chefs, dont l'Empereur se vit obligé d'exiger impérieusement la mise en liberté (1733). L'année suivante, la guerre recommença, mais sans présenter d'abord d'incidents mémorables (Aristide Mathieu Guilbert, Histoire des Villes de France, Tome 5, 1848 - books.google.fr). Les troupes allemandes
en Corse Les Génois
reçurent les huit mille hommes que leur expédia le comte Daun, gouverneur de
Milan [...] Les griefs des Corses furent envoyés à Vienne. Mais avant que
l'on connût la réponse qui leur était faite, les deux mois s'étaient écoulés,
et les hostilités avaient recommencé par la défaite d'un corps nombreux
d'Allemands qui allait relever la garnison de Saint-Pellegrino (M.
Friess de Colonna, Corse, L'Univers: histoire et description de tous les
peuples, 1847 - books.google.fr). Le 24 septembre, deux mille deux cents allemands s'embarquèrent à Gênes, et se rendirent à la liastie. Il y eut entre les deux armées divers combats, où la victoire se déclara tantôt pour un parti, tantôt pour l'autre; mais, sur la fin d'octobre, les Allemands, en voulant passer à San-Pellegrino, tombèrent dans une embuscade, où ils perdirent plus de mille hommes, tant tués que blessés. Les maladies et les désertions achevèrent de ruiner ce corps (L'art de vérifier les dates, Tome XVIII, 1819 - books.google.fr). Wachtendock se vit obligé alors de faire venir les quatre mille hommes qui étaient restés à Gênes, et il écrivit en même temps au comte Daun que les troupes dont il disposait pourraient bien être insuffisantes, car il avait à combattre des hommes qui ne connaissaient pas la peur. La fin de l'année 1731 et le commencement de 1732 se passèrent sans événements bien remarquables. Il y eut différents combats entre les Austro-Liguriens et les Corses où les chances furent diverses et les résultats compensés. Le 2 février 1732, Camille Doria et le colonel de Vins, ayant voulu s'aventurer en Balagne et s'avancer jusqu'à Calenzana, y furent vigoureusement reçus par Ciatten, et obliges, après avoir perdu beaucoup de monde, de se retirer sous le canon de Calvi. Cette défaite et le peu de succès qu'avaient obtenu jusque-là les armes impériales, déterminèrent la république à demander de nouvelles troupes à Charles VI, pour pouvoir agir avec plus de vigueur. Sur les ordres reçus de Vienne, le comte Daun fit partir pour Gênes un nouveau corps de quatre mille hommes commandés par le prince de Wurtemberg et le général Schimittau. [...] En Balagne, Ceccaldi et Giafferi, maîtres des hauteurs et des défilés, ne s'opposerent pas à la marche des troupes austro-liguriennes : ils se contentèrent seulement de les harceler et de leur faire éprouver des pertes considérables. Les princes de Wurtemberg et de Culembach soumirent ainsi en apparence la Balagne, Wachtendock et Schimittau, une très grande partie du Nebbio, tandis que Waldstein rejetait au-delà du Golo les nationaux qu'il avait à combattre. Wurtemberg ne s'exagéra pas le résultat de ces succès; il comprit parfaitement que les Corses ne se tenaient pas pour vaincus, et qu'il lui faudrait et plus de temps et plus de troupes qu'il n'en avait pour les soumettre réellement. [...] Le prince de Wurtemberg ayant fait connaître au comte Daun sa position, et lui ayant en outre exposé qu'il lui faudrait de nouvelles troupes pour agir, celuici lui manda que l'empereur verrait avec plaisir un arrangement entre les Génois et les Corses, et qu'il le prendrait sous sa garantie. Wurtemberg ne demandait pas mieux que de terminer pacifiquement et avec gloire son expédition en Corse. Il s'empressa donc, par un édit du 1er mai 1732, de faire connaître à la nation les dispositions bienveillantes de l'empereur. [...] Wurtemberg annonça qu'il allait porter l’accord avec les Corses lui-même à la signature de l'empereur. En partant avec le plus grand nombre des troupes allemandes, il laissa le général Wachtendock chargé de recevoir la soumission des habitants. [...] Dès que Wachtendock connut les intentions de l'empereur, il fit publier dans toute l'ile l’édit de garantie. Il remit aux autorités genoises les places qu'il occupait, et, s'embarquant avec le reste de ses troupes, il quitta la Corse, où plus de trois mille Allemands avaient trouvé leur tombeau (15 juin 1733). «L'expédition allemande fut en tout prejudiciable à ceux qui l'avaient sollicitée. Tant qu'elle dura, la présence de tels auxiliaires enleva toute réputation aux forces génoises et toute autorité aux magistrats. La Corse ne reconnaissait plus ceux-ci, et personne ne recourait à eux. Les généraux allemands faisaient des armistices auxquels la république était obligée de se conformer. Elle payait au complet la solde des troupes, dont, plus d'une fois, une partie avait été ramenée sur le continent. Quand, après le règlement publié, le prince de Wurtemberg partit et que les soldats sortirent de l'île, l'Autriche demanda quatre cent mille génuines (environ trois millions de francs) pour les frais de la guerre. Il fallut voter pour les chefs impériaux de larges récompenses. Les dépenses patentes n'étaient pas les seules à couvrir; et l'on assurait que sur les fonds expédiés dans l'île il se trouvait un mécompte de cinq millions de livres, resté inexplicable. A plusieurs époques de cette longue querelle, on voit percer le soupçon que parmi les causes qui la rendaient éternelle se trouvaient certains intérêts privés de gens qui faisaient mieux leurs affaires que celles de la république» (M. Friess de Colonna, Corse, L'Univers: histoire et description de tous les peuples, 1847 - books.google.fr). C'est donc le gouverneur du Milanais, Daun, qui envoie des troupes en Corse. Les pertes de près de 3000 hommes ont pu faire défaut lors de l'invasion franco-sarde du Milanais en 1733. La question de suzeraineté dans la Toscane était encore
pendante. Un événement bien éloigné, l’élection d’un roi de Pologne, ne permit
pas qu’elle reçût une solution aussi pacifique. Le cardinal Fleury, ministre de
Louis XV, jeté, par l‘échec de son candidat, dans une guerre presque
européenne, résolut d’en profiter pour soulever l'Italie contre l’Autriche.
Selon la coutume, il fit briller à ses yeux l’indépendance. L‘ambition
d’Elisabeth et de don Carlos ne laissait pas de doute sur la coopération de
l’Espagne. Le pape était mécontent, on pouvait compter sur son assentiment. Il
fallait entraîner le roi de Sardaigne; la chose ne fut pas difficile. Deux ans
auparavant, ce royaume avait changé de souverain. Victor-Amédée ler, soit par mécompte politique, soit par faiblesse
domestique, avait abdiqué en faveur de son fils Charles—Emmanuel Ier. Le jeune
souverain était ambitieux; il l’avait prouvé à son propre père en le forçant
assez rudement à rentrer dans sa retraite, dont il avait voulu sortir. Il fut
convenu entre les alliés que don Carlos échangerait Parme et la Toscane,
laissées à son frère Philippe, contre les Deux Siciles,
dont il serait investi lui-même aux dépens de l’Autriche ; et que le roi de
Sardaigne, Charles-Emmanuel Ier, s’agrandirait du Milanais en abandonnant la
Savoie à la France. La péninsule, débarrassée des Autrichiens, recouvrerait une
sorte d’indépendance sous des princes étrangers, mais libres. La coopération de
Venise et de Gènes n’eût pas été de trop pour atteindre ce but; mais on ne
pouvait rien demander à la première, qui ne cherchait plus qu’à se faire oublier;
à la seconde, occupée à maintenir les Corses. Au commencement de l'année 1733, on résolut d’agir sans elles; au nord,
Villars et Charles-Emmanuel envahirent le Milanais et s’en emparèrent
promptement sur Daun, pris à l’improviste, et bientôt obligé de se concentrer
dans Mantoue pour y attendre des renforts (Jules
Zeller, Histoire universelle : Histoire de l'Italie depuis l'invasion des
barbares jusqu'à nos jours, 1853 - books.google.fr). "mercy" : jeu de mot ? Les résistants du château de Milan n'ont pas été pour la plupart massacrés aussi on peut remarquer l'existence de Monsieur de Mercy. Le comte Claude Florimond de Mercy (Longwy, 10 mai 1666 - Parme, 29 juin 1734), est un feld-maréchal du Saint Empire. Fait feld-maréchal en 1734 pendant la guerre de Succession de Pologne, il rassemble 50,000 hommes devant Mantoue pour tenter de récupérer ce qui avait été perdu l'année précédente quand les Autrichiens furent expulsés d'Italie par les forces franco-espagnoles. Mercy est tué le 29 juin 1734 à la bataille de San Pietro devant Parme. N'ayant pas eu d'enfants, son nom passe au comte d'Argenteau, son fils adoptif, d'où est issue la famille de Mercy-Argenteau. (fr.wikipedia.org - Claude Florimond de Mercy). |