Adrien Reland III, 20 1719-1720 Par les contrées du grand fleuve Bethique, Loing d'Iberie, au
regne de Granade, Croix repoussées par gent
Mahumetique : Un de Cordube
trahira la contrade. RĂ©bellion de
Grenade et des Alpujarras Les Arabes ou Maures, persécutés par les chrétiens, au
mépris des capitulations, dès l’année 1498, supportèrent impatiemment le joug. Poussés
enfin à bout par l’intolérance tyrannique de Philippe II, ils se révoltèrent
l’an 977 de l’hégire (1569 de J.-C). Ils élurent pour roi ou chef, Mohammed
ben-Ommeyah (l’Omeyyade), qu’ils étranglèrent quelque
temps après, et le remplacèrent par Muley Abdallah,
dont la mort tragique mit fin à la rébellion, au commencement de 1571. Ils ne
furent entièrement chassés de l’Espagne que sous le règne de Philippe III, en
1610. Plus de 150,000 d’entre eux passèrent en France, où ils furent traités
avec beaucoup d’égards et d’humanité, conformément à un édit de
Henri IV, en date du 22 février. Quelques-uns s’établirent en Languedoc
et en Provence, et se firent chrétiens; mais la plupart s’embarquèrent dans les
ports de France, pour gagner l’Afrique du Nord et les états Ottomans (histoireislamique.wordpress.com). En 1568, une révolte générale éclata en Andalousie. Des
intelligences avaient été pratiquées par les Morisques avec les Arabes d'Alger
et de Fez, un royaume musulman se reconstitua en Espagne, sous l'autorité d'un
ancien descendant des califes de Cordoue, Fernando de Valor,
qui prit le nom de Muhammad-ben-Omeya. Muhammad,
vaincu par le fameux don Juan d'Autriche, fut soupçonné de trahison et égorgé
par les siens; il eut pour successeur Muley-Abd-Allah, qui, en 1570, fut forcé de se soumettre au
prince espagnol. Ceux des Morisques habitants des Alpujarras
qui ne cherchèrent pas leur salut dans une émigration en Afrique furent
dispersés en Espagne dans les Asturies, la Galice et le royaume de Léon,
provinces soumises à la couronne castillane. Il était resté dans les royaumes de
Valence et de Murcie, relevant de la couronne d'Aragon, un grand nombre de
Maures qui n'avaient pris aucune part Ă l'insurrection des Morisques des Alpujarras, et qui, agriculteurs industrieux, vassaux intelligents,
faisoient valoir les terres des barons aragonais,
leurs suzerains et leurs protecteurs. L'expulsion de ces cultivateurs
inoffensifs eût ruiné les principaux seigneurs, membres de ces cortès si jaloux
de leur indépendance : les barons s'opposèrent toujours à ce qu'on les
persécutât, jusqu'à 1609 (Abel
Hugo, France historique et monumentale, Tome 5, 1843 - books.google.fr). Cf. quatrain I, 77. Typologie La Religion des Mahométans (De religione Mohammedica) est une œuvre du linguiste orientaliste Adrien Reland (1676-1718) sur l’islam parue en latin en 1705 et en traduction française en 1721. Elle se caractérise par son souci d’équité dans sa description de la religion adverse, de l’autre religion prosélyte aux frontières de l’Europe, visible dans le ton de la préface, et donne une traduction d’une explication de la foi faite par des auteurs musulmans eux-mêmes. L’œuvre acquiert une grande popularité dans le monde savant européen, et connaît des traductions en plusieurs langues en Europe dans les années 1710 et 1720 (En néerlandais : Verhandeling van de godsdienst der Mahometaanen, als mede van het krygs-regt by haar ten tyde van oorlog tegens de christenen gebruykelyk, Utrecht, 1718). C'est en France l'œuvre la plus marquante sur l’islamologie au XVIIIe. L’édition de 1705 est augmentée dans la seconde édition de 1717. La préface est accompagnée d’un épître à Pierre Reland, le frère de l’auteur, sur la nécessité d’une peinture de l’islam tel qu’il est (fr.wikipedia.org - La Religion des Mahométans, Michel Bastiaensen, Adrien Reland et la justification des études orientales (1701), Études sur le XVIIIe siècle, Numéros 1 à 3, 1974 - books.google.fr). |