Les Présides de Toscane

Les Présides de Toscane

 

III, 74

 

1759

 

Naples, Florence, Favence & Imole,

Seront en termes de telle fascherie,

Que pour complaire aux malheureux de Nole,

Plaint d'avoir fait à son chef mocquerie.

 

"Favence" et "Imole" (Faenza et Imola) : au Pape

 

Bologne est presque indépendante sous la poigne des Bentivoglio, tandis que Forli, Faenza et Imola sont dirigées par des tyrans. Dans la première moitié du XVIe siècle, le pape lutte pour asseoir l'autorité pontificale dans le nord des États de l'Église et sur les terres vassales du Saint-Siège. Jules II (1503-1513) mène une politique énergique et efficace. Il reconquiert les terres dont César Borgia s'était emparé en 1499-1503 (Forli, Cesena, Faenza, Imola notamment), il soumet des vassaux turbulents et indociles en se faisant livrer Pérouse par Giampaolo Baglioni et en chassant Giovanni Bentivoglio de Bologne en 1506, et il reprend les villes de Romagne que tient Venise. Ses successeurs parviennent à annexer pacifiquement deux autres principautés en vertu d'une bulle de Pie V qui prévoit que, si la ligne directe qui s'éteint dans un fief qui dépend du Saint-Siège, Rome a le devoir de l'annexer. Clément VIII (1592-1605) prend ainsi possession du duché de Ferrare par la convention de Faenza (13 janvier 1598) qui laisse le duché de Modène à Cesare d'Este. En 1631, Urbain VIII annexe le duché d'Urbino après la mort de son dernier duc, Francesco Maria II Della Rovere (François Brizay, Sophie Cassagnes-Brouquet, Le prince et les arts en France et en Italie (XIVe-XVIIIe siècle), 2010 - books.google.fr).

 

Le sénat de Sienne fait venir dans l'Île d'Elbe de Naples Emmanuel d’Appiano, qui y portait les armes depuis plusieurs années ; et ce fut lui qui, d’après le voeu des sujets, s’empara du gouvernement de Piombino et de l’île d’Elbe. En 1501, César Borgia, fils naturel du pape Alexandre VI, enleva à Jacques IV d’Appiano, avec le secours des Siennois, Sugheretto, Scarlino, Piombino, l’île d’Elbe, et de Pianoza. Mais après la mort d’Alexandre VI, ce Jacques IV rentra en possession de la seigneurie. En 1505, il mit son état sous la protection du roi d’Espagne, qui établit une garnison dans la ville de Piombino. Mais quatre ans après il se soumit à l’empereur Maximilien Ier, en qualité de fief impérial, pour vivre plus en sûreté au milieu des troubles qui déchiraient alors toute l’Italie (Lorsque l'ile d'Elbe était un empire - promenade34.free.fr).

 

A cette époque, les Guerres d'Italie provoquées par les rois de France font rage. Charles VIII et Louis XII, en plus du Milanais, s'intéressent au royaume de Naples.

 

Le successeur de Charles VIII (mort en 1497), Louis XII, a lui aussi des ambitions italiennes, qu’il s’empresse d’affirmer. Duc d’Orléans, il a revendiqué la possession du duché de Milan (Louis Ier d’Orléans avait été marié en 1389 à Valentine Visconti, fille du duc Gian Galeazzo), et désigne Ludovic Sforza le More comme son ennemi ; il ne renonce pas non plus au royaume de Naples. Il rassemble lui aussi son armée à Lyon, en 1499, et sa route par les Alpes est au moins aussi facile que celle de son prédécesseur : Milan lui ouvre ses portes, Gênes s’offre à lui. Louis XII bénéficie en fait de la compréhension de Venise, contre Le More, et de celle d’Alexandre VI, qui voit dans la campagne française l’opportunité pour son fils César Borgia d’agrandir ses territoires. Ludovic le More a quant à lui le soutien de l’empereur Maximilien, mais il est battu à Novare en avril 1500 (exilé en France, il y meurt en 1508). Dès 1501, Louis XII se tourne vers le Regno ; il fait d’abord la paix avec Ferdinand d’Aragon par le traité de Grenade, où le royaume de Naples est partagé entre les deux couronnes. Le roi de France doit toutefois appliquer ses droits par la guerre, et il reçoit en cela le soutien du pape, par le biais des armées de César Borgia. Louis XII tient finalement Naples cette même année 1501, sans grandes difficultés. Il ne peut en profiter très longtemps, car une ambiguïté du traité de Grenade provoque un nouveau conflit avec l’Aragon, et Naples redevient aragonaise en 1504. Obligé de négocier, Louis XII signe le traité de Blois, où il renonce à l’Italie : il perd le Milanais et Gênes. Ce traité est annulé dès 1506 par les Etats généraux, et Louis XII repasse les Alpes pour réprimer une révolte à Gènes. Le roi parvient même à faire la paix avec le roi d’Aragon et à retourner à Milan. Il pense alors être bien réinstallé en Italie, même s’il n’a plus d’ambitions sur Naples, et il adhère à la Ligue de Cambrai en 1508, avec le nouveau pape Jules II, l’empereur Maximilien, Ferdinand d’Aragon et les ducs de Mantoue et Ferrare, contre Venise. Malgré la réussite des première opérations contre la Sérénissime, les ambitions sont trop contradictoires au sein de la Ligue, qui explose rapidement. Pire, le pape Jules II est bien moins compréhensif envers Louis XII que son prédécesseur Borgia, et il parvient à retourner les alliances contre le roi, le jugeant trop gourmand et dangereux pour l’Italie. Parmi les alliés du pape nous trouvons Venise, mais aussi les Suisses. Leur première cible est l’allié du roi de France, le duc de Ferrare, attaqué et excommunié en 1510. Louis XII réagit comme l’a prévu Jules II, par la guerre, ce qui permet au souverain pontife de monter une ligue contre lui, le 4 octobre 1511, réunissant rien moins que l’Aragon, la Castille, l’Angleterre et les Cantons suisses ! Pourtant, c’est l’armée française qui est victorieuse à Ravenne le 11 avril 1512, grâce aux talents de Gaston de Foix ; il faut la mort de celui-ci pour qu’enfin les troupes françaises soient en déroute. La France perd donc le Milanais, la Romagne et Gênes, ce qui amène à une redéfinition des territoires en Italie : Rimini, Cesena et Ravenne tombent sous l’autorité de Jules II ; le duché de Milan est récupéré par Maximilien Sforza, fils du More. Florence, elle, est demeurée fidèle à la France et doit se soumettre aux Espagnols, ce qui provoque le retour des Médicis, qui coûte tant à Machiavel. Louis XII tente une nouvelle expédition en 1513, mais c’est un nouvel échec. Il faut attendre deux ans et l’avènement de son successeur, François Ier, pour voir à nouveau des troupes françaises passer les Alpes (www.histoire-pour-tous.fr).

 

Les Présides de Toscane : point de contact entre Florence et Naples

 

L'État des Présides ou, en forme longue, l'État des Présides royaux (en espagnol : Estado de los Reales Presidios ; en italien : Stato dei Reali Presidi), créé par le roi d'Espagne Philippe II, constituait un petit territoire italien d'une très grande importance stratégique et militaire pris sur les territoires ayant appartenu à la République de Sienne après l'annexion de celle-ci par le duché de Florence en 1557.

 

L'État des Présides fut créé par le traité de Londres du 29 mai 1557, entre le roi d'Espagne, Philippe II, et le seigneur de Piombino, Jacques VI Appiano, et confirmé par le traité de Florence du 3 juillet de la même année, entre l'empereur, Charles Quint, et le duc de Florence, Cosme Ier de Médicis.

 

Il dura jusqu'en 1801 avec quatre périodes historiques distinctes :

 

- De 1557 à 1707, le gouvernement dépendait des directives politiques et administratives du vice-roi de Naples.

- De 1707 à 1737, période caractérisée par la domination autrichienne : il s'agit de la période qui va de la guerre de Succession d'Espagne à la guerre de Succession de Pologne pendant laquelle, l'État fut gouverné par le vice-roi autrichien de Naples.

- De 1737 à 1800, l'État fut annexé aux deux Siciles par Charles de Bourbon jusqu'à Ferdinand IV.

- De 1800 à 1801, l'État fut sous domination française à la suite de la conquête par Napoléon de l'Italie. L'État fut alors incorporé dans le royaume d'Étrurie. Ce fut l'épisode final de cet État qui ne fut pas recréé par la restauration, son territoire étant alors intégré dans le Grand-duché de Toscane ‘fr.wikipedia.org - Etat des Présides, Acten des Wiener Congresses in 1814 und 1815, herausg. von J.L. Klüber, Tome 1, 1815 - www.google.fr/books/edition).

 

Mazarin et Naples

 

Mazarin n'envoyait plus que de faibles secours au duché de Savoie, et les efforts de la France se dirigeaient vers une autre partie de l’Italie : une flotte, qui comptait trente-six vaisseaux de guerre et un plus grand nombre de bâtiments légers, était partie de Toulon sous les ordres de l'amiral de Brézé. Cette flotte était chargée d'attaquer ce qu'on appelait l'État des Presidi, possession espagnole sur la côte de Toscane. Le prince Thomas traversa les montagnes de la Ligurie, et s'embarqua sur cette flotte avec six mille hommes. L'intention de Mazarin n'était pas seulement de s'emparer des Presidi, mais de jeter la terreur jusque dans Rome. Le nouveau pape Innocent X avait fait le procès des Barberini, neveux du pape précédent, et la France les avait pris sous sa protection. Brézé parut bientôt avec sa Notte à la bauteur de Monte-Argentaro; les troupes débarquèrent, et, après avoir réduit Telamone, Salines et Santo Stefano, elles vinrent mettre le siége devant Orbitello. La résistance du capitaine qui commandait la place laissa au duc d'Arcos, vice-roi de Naples, le temps d'envoyer une flotte au secours d'Orbitello. Un combat s'engagea entre les deux escadres (14 juin) ; le jeune amiral français tomba mortellement frappé d'un boulet de canon. La tempête sépara les deux flottes, et une armée espagnole, venue de Naples, força le prince Thomas à lever le siége d'Orbitello. Une nouvelle flotte, sous les ordres du maréchal de la Meilleraye, fut envoyée dans ces parages à la fin de la campagne, et s'empara de Piombino et de Porto-Longone dans l'île d'Elbe. La Meilleraye ramena ses vaiseaux sur les côtes de Provence, mais laissa de fortes garnisons dans les places qu'il avait conquises. Le pape effrayé suspendit les poursuites commencées contre les Barberini, et déclara au gouvernement français qu'il était prêt à traiter. Le grand-duc de Toscane Ferdinand II avait conclu récemment un traité de neutralité avec Louis XIV le 17 septembre 1646. [...] Les négociations de Munster commençaient à produire quelques résultats. L'Empire accordait à la France tout ce qu'elle avait exigé en Allemagne. [...] Mazarin qui désirait vivement traiter avec l'Empire, afin de porter contre l'Espagne tout l'effort de la guerre (A. Filon, La France et l'Autriche au XVIIe siècle, Le magasin de librairie littérature, histoire, philosophie, voyages, poésie, théatre, mémoires, 1859 - books.google.fr).

 

Après la conquête de Piombino et de Porto Longone à l'île d'Elbe par le commandeur des Gouttes et le maréchal de la Meilleraye, cousin germain de Richelieu, Mazarin reprend son projet de placer sur le trône de Naples le prince Thomas de Savoie et envoie le chevalier Paul préparer l'expédition. En avril 1647, celui-ci conçoit un plan d'attaque à partir des bases conquises en Toscane contre les forces navales espagnoles concentrées à Naples. Mais en juillet les Napolitains se révoltent contre les exactions fiscales du gouverneur, le duc d'Arcos, et offrent le pouvoir au duc Henri de Guise (1614-1664), qui entre à Naples malgré la surveillance de la flotte espagnole commandée par Don Juan d'Autriche et composée de quarante-huit vaisseaux et vingt-deux galères. Pour soutenir le duc de Guise, Mazarin décide d'envoyer la flotte (Hubert Granier, Marins de France au combat, Tome 2, 1994 - www.google.fr/books/edition).

 

Acrostiche : NSQP ou SPQN en désordre

 

La première République napolitaine est fondée à Naples en octobre 1647 à la suite de la révolte populaire initiée par Masaniello et Giulio Genoino contre le régime de la Vice-royauté espagnole, les «gabelles» et le mauvais gouvernement. Ce bref épisode qui dura moins d'une année s'inscrit dans le cadre européen de la guerre de Trente Ans et de la rivalité franco-espagnole de cette époque. La création de cette république fut soutenue par le duc Henri II de Guise, descendant du roi René d'Anjou, qui voulait renouer avec les prétentions de sa famille sur le Royaume de Naples. Elle reçut plusieurs noms officiels, tels que République sérénissime du Royaume de Naples, République royale et Monarchie républicaine sérénissime de Naples, noms singuliers qui reflètent la double nature du régime, à la fois républicain et monarchique. Son sceau comportait un écu rouge frappé du sigle S.P.Q.N (Senatus Populusque Neapolitensis), surmonté de la devise Libertas et des armes du duc de Guise. Le manque de soutien de Mazarin à Henri, désireux de ne pas renforcer la puissance de la maison de Guise, fait avorter cette tentative. La république est proclamée le 22 octobre 1647 par Gennaro Annese, et prit fin le 5 avril 1648, date de la chute du fort de Nisida et de l'entrée dans la ville des troupes espagnoles (fr.wikipedia.org - République napolitaine (1647)).

 

Le "Chef" de "Nole"

 

Le Duc de Guise s'estoit emparé de la cité de Nola à douze milles de Naples, de laquelle prise ces particularitez meritent bien vostre attention. Paolo del Popolo commandant trois mille habitans de Salerne, ayant assiegé cette ville de Nola, le Chef du peuple qui estoit dedans eut si bonne opinion de la domination Françoise, qu'ayant resisté jusques à l'onziéme dudit mois, il envoya lors offrir de rendre la place au Duc de Guise, & cette deputation l'ayant rendu plus negligent à se tenir sur les gardes, sur la creance qu'il ne feroit pas refusé d'vne si belle offre, Paolo del Popolo qui en eut le vent aussi de son costé, n'ayant pas moindre opinion de la clemence du Duc de Guise qu'avoyent eu ceux de Nola, pensa que s'il ne se hastoit de la prendre, il ne pourroit obtenir de ce Duc qu'il en donnast le sac à ses soldats comme il leur avoit promis: De fait, il les assaillit la mesme nuit à l'improviste, fondé sur cette negligence qu'il remarquoit en leurs gardes, la prit, la saccagea & lui & les soldats y firent vn grand bucin. Dequoi le Duc de Guise ne fut pas plustost averti par les plaintes que lui en envoya faire le Chef de Nola, & par le raport qu'il en eut du Capitaine Tonti Romain qu'il avoit envoyé pour empescher ce desordre,inais qui arriva trop tard pour faire sa commission, que ce Duc manda aussi tost ledit Paolo del Popolo,& quelque excuse qu'il apportast voulant diminuer le mal, le convainquit d'avoir sceu la legation du peuple de Nola vers lui, laquelle il lui dit devoir suffire pour les exempter du pillage & le condamna en suite à restituer à tous les habitans de cette ville là tout ce que lui & ses soldats leur avoient pris. Ce qui fut effectué sur le champ, leur ayant fait rendre iusques à la valeur de cent mille escus. La iustice duquel procedé ne fut pas seulement reconnue par ce peuple, mais par Paolo mesme, lequel offrit de lui entretenir son Corps d'armée à ses despens (Gazette (Lyon), N° 27, Volume 16, 1648 - books.google.fr).

 

Dans la Terre de Labour Paul de Naples étoit le Chef du peuple. Il avoit été bandit, & entretenoit un corps de plus de 3000 hommes. Anneze l'avoit fait Vicaire de cette Province où il tenoit beaucoup de Villes. Il en vouloit surtout à Nole, Ville Episcopale, à cinq mille de Naples. Il la fit attaquer. D. Fernand Caraccioli qui y commandoit pour l'Espagne, la défendit quelque tems; mais Paul de Naples s'étant rendu au siège, Caraccioli capitula, & se rendit la vie sauve pour lui & sa garnison, capitulation qui ne fut point observée. Tous les Espagnols & leurs Partisans furent égorgés sans pitié, & Caraccioli avec eux Quelqu'avantageuse que fût 1648. pour le Duc de Guise la reddition de cette importante place, il fut très-affligé du violement de la capitulation, surtout de la mort de Caraccioli qui aliénoit de plus en plus la Noblesse contre le peuple, & éloignoit tous les Seigneurs de la réunion à laquelle ce Prince travailloit toujours (Marguerite de Lussan, Histoire De La Revolution Du Royaume De Naples, Dans les Années 1647 & 1648, 1757 - books.google.fr).

 

Typlogie

 

Que viendrait faire ce quatrain portant sur 1646-1648 ?

 

Il existe un contretype d'Hubert Robert daté de 1760 représentant la "Grotte du Pausilippe", un tunnel construit sous Claude pour faciliter la liaison entre Naples et Pouzzoles. Il porte l'inscription inversée de "SPQN" qui désignerait "Senatus Populusque Napolitanus" (André Corboz, Ordine sparso, saggi sull'arte, il metodo, la città e il territorio, traduit par Paola Viganò, 1998 - www.google.fr/books/edition, Alain Corboz, Peinture militante et architecture revolutionnaire, A propos du theme du tunnel chez Hubert Robert, 1978 - www.google.fr/books/edition).

 

En 1765, lorsque Hubert Robert revient à Paris, la capitale est en pleine vogue de l’«anticomanie». L’Europe de la seconde moitié du siècle vit une profonde révolution esthétique, avec Rome et Paris aux avant-postes, et avec l’art antique comme modèle et l’archéologie comme méthode. Ce mouvement est organisé et théorisé depuis Rome, vers le début des années 1760, par un érudit allemand, Johann Joachim Winckelmann (Audrey Gouimenou, Exposition Hubert Robert au Louvre, 2016 - culture-communication.fr).

 

Les palais en ruine d'Hubert Robert préfigurent-ils la ruine de la Bastille que peindra le même H. Robert ? (Laurent Schmidt, Peinture, Révolution, Images des-dires, ou, Représentation et révolution, 1990 - books.google.fr).

 

Le «retour à l’antique» précède la Révolution, le goût néo-classique s’est affirmé, puis largement diffusé à partir de 1750. S’il faut refuser la vision d’un engendrement en quelque sorte mécanique de la Révolution par ce qui la précède dans l’ordre intellectuel (les Lumières) et artistique (le néo-classicisme), il reste que ces trois éléments – les Lumières, le néo-classicisme et la Révolution – constituent ce que l’on pourrait appeler un ensemble significatif et dynamique dont le sens est donné, téléologiquement, par 1789 (Lucien Calvié, Antiquité et Révolution française dans la pensée et les lettres allemandes à la fin du XVIIIe siècle, Annales historiques de la Révolution française n° 317, 1999 - journals.openedition.org).

 

Cf. quatrains III, 46 ; III, 56 et III, 62.

 

Autriche et Naples

 

Enfin, pour n'omettre aucun des traités dont Traité de Naples les dispositions servent à compléter celles de la paix d'Aix-la-Chapelle, nous plaçons ici le traité de Naples, du 3 octobre 1759, qui fut conclu le 3 oct. 1759, entre le comte de Neuperg et le marquis de Tanucci..Nous en avons déjà dit quelques mots ; mais nous allons donner ici l'ensemble de ses conditions. C'est le dernier traité avant la révolution françoise et, le seul qui ait réglé les rapports politiques entre la maison d'Autriche et la couronne des Deux-Siciles. Charles III venoit de succéder au trône d'Espagne à son frère Ferdinand VI; mais il n'avoit pas encore cédé les Deux-Siciles à son troisième fils, comme il fit en exécution de ce traité. Après avoir renouvelé, par l'art. 10 le traité des préliminaires de Vienne, du 3 octobre 1735, entre Charles VI et Louis XV, et le traité de paix définitif conclu dans la même ville, le 18 novembre 1738, l'art. 2 statue que le royaume d'Espagne ne pourra être réuni dans la personne d'un seul monarque avec celui des Deux-Siciles, si ce n'est dans le seul cas où les deux branches fussent réduites à une seule personne; mais, dans ce cas, aussitôt qu'il naîtra un prince qui ne soit ni roi d'Espagne ni successeur présomptif au trône d'Espagne, le royaume des Deux-Siciles devra lui être cédé. En conséquence, S. M. C. et Sicilienne cédera, dans peu de jours, le royaume des Deux-Siciles à son troisieme fils. Nous avons fait connoître les articles 3, 4 et 5, qui se rapportent à la réversibilité des duchés de Parme, de Plaisance et de Guastalle. Il n'y aura pas de garnison napolitaine ni autre dans la place de Piombino. Art. 6. Charles III renonce à toutes prétentions aux alleux de la maison de Médicis. Art. 7. L'art. 8 revenant encore une fois sur les duchés de Parmë, Plaisance et Guastalle, dit que don Philippe aura pour successeurs dans ces états sa descendance masculine et féminine, d'après l'ordre de succession qui sera convenu entre S. M. I. et don Philippe ; après l'extinction de cette descendance, les cessions réciproques faites par les art. 3, 4 et 5 seront annullées, et chaque partie rentrera dans les états et droits auxquels elle a renoncé. Une garantie réciproque des états que les deux parties possèdent en Italie, est établie par l'art. 9. Don Philippe, duc de Parme, sera invité à accéder à ce traité. Art. 10. Le premier article séparé statue que le nouveau roi des Deux-Siciles confirmera et ratifiera ce traité, aussitôt que ce prince aura été proclamé. Les art. 2 et 3 séparés renferment les protestations usitées à l'égard des titres, et de l'emploi de la langue italienne, qui ne préjudicieront à aucune partie

 

Quant à l'impératrice-reine, elle renonça depuis à la réversibilité du duché de Parme, que la paix d'Aix-la-Chapelle avoit stipulée en sa faveur : cette renonciation eut lieu par l'art. 3 du traité de Naples, qui fut conclu le 3 oct. 1759, entre le comte de Neuperg et le marquis de Tanucci ; elle fut faite en faveur de don Philippe et de ses descendans légitimes. L'impératrice-reine ajouta cependant que, par cet acte, elle n'entendoit pas déroger aux droits que prétendoit le roi de Sardaigne sur la ville et le duché de Plaisance, ni dédommager ce monarque de la conservation de ce duché entre les mains de don Philippe. En faveur de sa renonciation, le roi d'Espagne cède à Marie-Thérèse la moitié de l'état des Présides (Christophe Koch, Frédéric Schoell, Histoire abrégée des traités de paix, entre les puissances de l'Europe, depuis la paix de Westphalie, Tome 2, 1817 - books.google.fr).

 

1648 - 1748 : 100 ans

 

La paix d'Aix-la-Chapelle mit fin à la guerre de la succession d'Autriche ; elle fut signée entre la France, la Grande-Bretagne et la Hollande, le 18 octobre 1748, et le traité fut revêtu, successivement, ainsi que l'avait été le traité des préliminaires, de l'accession et de la signature des autres Puissances; tous les traités antérieurs, signés depuis la paix de Westphalie, en 1648, furent renouvelés et adoptés pour base et fondement de la paix, c'est-à-dire les traités de Nimègue, 1678 et 1679, de Ryswic, 1697, d'Utrecht, 1713, de Bade, 1714, de la Haye, 1717, de Londres, 1748, de Vienne, 1738. Le traité conclu le 25 décembre 1745, avait déjà rendu la tranquillité à l'Empire, mais la guerre avait continué dans les Pays-Bas, en Italie, et dans les deux Indes. Après quelques années de repos, une nouvelle guerre éclata, entre la France, la Grande-Bretagne et l'Espagne; elle dura sept ans ; tous les grandes États de l'Europe y prirent part ; la paix fut signée, le 10 février 1763, à Paris, entre la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne et le Portugal ; et, le 15 du même mois, à Hubertsbourg, entre l'impératrice-reine, Marie-Thérèse, le roi de Prusse, et le roi de Pologne, électeur de Saxe (Ferdinand de Baron Cussy, Phases et causes célèbres du droit maritime des nations, Tome 2, 1856 - books.google.fr).

 

Aux traités d'Utrecht et de Rastad (1714), les Bourbons s'installaient en Espagne, mais l'Autriche revenait en Italie en acquérant les possessions espagnoles. Elle y restera jusqu'en 1866 où elle perdra la Vénétie dans la guerre austro-prussienne (André de Peretti, La double hélice des civilisations, 2016 - www.google.fr/books/edition).

 

Renversement des alliances

 

La Révolution diplomatique de 1756, traité de Versailles de 1756, retournement des alliances ou renversement des alliances est un terme désignant la modification des alliances diplomatiques de longue date qui ont été créées lors de la guerre de Succession d'Autriche, puis modifiées à la veille de la guerre de Sept Ans. L'alliance entre la France et la Prusse contre la Grande-Bretagne et l'Autriche est devenue l'alliance de la France et de l'Autriche contre la Grande-Bretagne et la Prusse.

 

Depuis le XVIe siècle, la diplomatie en Europe est dominée par la lutte des rois de France contre la maison des Habsbourg qui la menace d'encerclement. L'avènement d'un Bourbon sur le trône d'Espagne à l'issue de la guerre de Succession d'Espagne a modifié cette donnée en facilitant le premier pacte de famille. D'autre part, la tutelle autrichienne sur l'Empire est battue en brèche par la montée de la puissance prussienne. En outre, la tension s'accroissait avec l'Angleterre à propos de la Nouvelle-France concurrente des colonies britanniques nord-américaines. C'est dans ce contexte que s'opéra la rupture diplomatique, consacrée par les traités de Versailles qui répondent à la convention anglo-prussienne de Westminster (fr.wikipedia.org - Révolution diplomatique).

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