La Confédération de Bar

La Confédération de Bar

 

III, 84

 

1766-1767

 

La grande cité sera bien desolee,

Des habitans un seul n'y demeurera

Mur, sexe, temple & vierge violee,

Par fer, feu, peste canon peuple mourra.

 

La ConfĂ©dĂ©ration de Bar (en polonais : Konfederacja barska) est une ligue formĂ©e le 29 fĂ©vrier 1768 dans la forteresse de Bar en Podolie, alors province polonaise, par un groupe de gentilshommes polonais afin de s'opposer Ă  l'influence de la Russie dans leur pays et de lutter contre le roi Stanislas II, qu'ils considèrent comme une crĂ©ature de la Russie, un dirigeant faible et sans volontĂ© d'indĂ©pendance. Les ConfĂ©dĂ©rĂ©s s'emparent de plusieurs villes et forteresses. D'autres aristocrates opposĂ©s Ă  la ConfĂ©dĂ©ration demandent le soutien de la Russie et de la Prusse, tandis que les ConfĂ©dĂ©rĂ©s reçoivent l'aide de l'Autriche, ce qui donne Ă  tous ces pays un prĂ©texte pour intervenir militairement ; la France intervient aussi en faveur des ConfĂ©dĂ©rĂ©s. La guerre dure jusqu'en 1772 ; la dĂ©faite de la ConfĂ©dĂ©ration a pour consĂ©quence le premier partage de la Pologne.

 

La Prusse et l'Autriche, voulant diviser la Pologne pour l'affaiblir, favorisent les dissensions en Pologne. Ainsi, ces Etats veulent s'ingĂ©rer dans la politique intĂ©rieure de cet Etat apparemment encore souverain. Pour ce faire, ils decident de soutenir les revendications d'Ă©galitĂ© des droits de toutes les confessions chrĂ©tiennes. La Prusse et la Russie ont dĂ©cidĂ© de mettre fin en Pologne (la RĂ©publique des Deux Nations, qui a un système de monarchie Ă©lective) Ă  la dynastie des Ă©lecteurs de Saxe (Auguste II et III), liĂ©e Ă  l'Autriche et impopulaire en Pologne. Leur choix s'est portĂ© sur un noble polonais d'assez haut rang, Stanislas Poniatowski (1732-1798), qui a vĂ©cu Ă  Saint-PĂ©tersbourg et a Ă©tĂ© un moment l'amant de Catherine, avant qu'elle devienne la tsarine. Après une longue pĂ©riode de campagne Ă©lectorale, Stanislas Poniatowski est Ă©lu en novembre 1764 sous le nom de Stanislas II Auguste. En 1767, l’ambassadeur russe pousse, avec l’aide de la Prusse, Ă  la formation de deux confĂ©dĂ©rations de nobles dissidents : la confĂ©dĂ©ration de Sluck pour les orthodoxes, sous protection russe, et la confĂ©dĂ©ration de Torun pour les protestants, sous protection prussienne. Repnine suscite aussi la formation de la confĂ©dĂ©ration de Radom qui regroupe des nobles catholiques conservateurs, hostiles aux rĂ©formateurs et au roi, dont ils rĂ©clament l’abdication. La Diète de Repnine (1767-1768) est ainsi appelĂ©e parce que l'ambassadeur russe y obtient le vote de l'Ă©galitĂ© des droits politiques pour les orthodoxes et les protestants, faisant de Catherine II la garante des lois et libertĂ©s polonaises. Mais Stanislas II est maintenu sur le trĂ´ne, tandis que les leaders catholiques conservateurs sont victimes d’arrestations et de dĂ©portations de la part des Russes. Cette situation et la brutalitĂ© des troupes russes conduisent Ă  la formation d’une nouvelle confĂ©dĂ©ration au nom de la foi et de la patrie : la confĂ©dĂ©ration de Bar.

 

Sur le plan militaire, l'annĂ©e 1768 est marquĂ©e par trois campagnes des troupes russes : en Podolie, oĂą Bar est prise le 19 juin, avec la participation de troupes polonaises loyalistes ; en Petite-Pologne, oĂą Cracovie est reprise le 22 aoĂ»t après un mois de siège ; enfin en BiĂ©lorussie : prise de Niasvij le 16 octobre.

Frédéric II de Prusse, invoquant des raisons de sécurité, fait entrer des troupes en Prusse polonaise (les régions au sud de Danzig, qui séparent le Brandebourg de la Prusse orientale). La fin de l'année est marquée par l'intervention des adversaires de la Prusse et de la Russie. À la suite d'un incident frontalier grave, l'incendie de la ville frontalière ottomane de Balta par des troupes russes ou alliées aux Russes en représailles de l'asile donné à des Confédérés en retraite, la Turquie, poussée par la France, envoie un ultimatum à la Russie demandant l'évacuation de la Pologne, puis lui déclare la guerre le 6 octobre (Sixième guerre russo-turque, 1768-1774). La France entre en pourparlers avec la Confédération. L'Autriche apporte aussi son soutien aux insurgés. La France conditionnant son aide à la mise en place d'un organisme central, celui-ci est créé le 31 octobre à Biala, au sud-ouest de Cracovie. La France soutient financièrement les confédérés et leur envoie Charles François Dumouriez, alors colonel. Jean-Jacques Rousseau est conquis par la version patriotique idyllique développée par le représentant des confédérés à Paris, Michel Wielhorski, assisté par un officier d'avenir, Jozef Zajaczek : il écrit ses Considérations sur le gouvernement de Pologne (1771). En revanche, la plupart des philosophes, notamment Voltaire, apportent leur soutien à Catherine II, la despote éclairée, représentant à leurs yeux le progrès face à l'obscurantisme polonais. Finalement, les conférés déposent les armes en août 1772 (fr.wikipedia.org - Confédération de Bar).

 

Villes brĂ»lĂ©es en 1768, avant la date de ce Manifeste, Lublin, Sniatyn; Zyromierz, Pysdry , &c. Eglises & Couvents pillĂ©s, Ă  Constantinow, Ă  Podhayce, Ă  Cracovie, &c. Les Russes vendoient publiquement les vases sacrĂ©s enlevĂ©s Ă  Cracovie. Les terres de tous les ConfĂ©dĂ©rĂ©s ont Ă©tĂ© ruinĂ©es, on ruinoit mĂŞme celle des parens des ConfĂ©dĂ©rĂ©s ; & depuis que les ContĂ©dĂ©rations ont pris le train de se soutenir , les Officiers Russes se sont mis en possession des terres des ConfĂ©dĂ©rĂ©s les plus considĂ©rables. C'est ainsi que le GĂ©nĂ©ral Apraxin, tire le revenu de celle de Botzki, appartenant au Comte Potocki, Grand Echanson de Lithuanie (TraitĂ© d'amitie perpĂ©tuelle et de garantie de la Part de la Russie, entre Catharine II et Stanislas-Auguste Roi de Pologne 1768, 1769 - books.google.fr).

 

"vierge"

 

Les Citoyens bien intentionnés pour l'Etat, ont été recherchés, inquiétés, persécutés dans toutes les parties du Royaume, on a exigé des vivres, des fourages. Les Villes, Villages, maisons de Noblesse, Eglises, Couvents, ont été pillés, saccagés, brûlés. On a exercé sur les personnes même sacrées des cruautés barbares, à la honte du siècle (Traité d'amitie perpétuelle et de garantie de la Part de la Russie, entre Catharine II et Stanislas-Auguste Roi de Pologne 1768, 1769 - books.google.fr).

 

La prise de Bar

 

Qu'aprés la prise de Bar, les Russes en conformité des ordres exprès du Prince Repnin, ainsi que nous en avons des preuves dans ses Lettres interceptées, eussent emmené á Kiow, contre la foi donnée, des Citoyens de distinction des Palatinats de Kiow & de Braclaw ; & que les Cosaques Moscovités, mis à la tête de nos Cosaques, eussent égorgé plusieurs dizaines de milliers de personnes de tout état & condition, & sans distinction ni de sexe ni d'âge.

 

On estime Ă  plus de trente mille le nombre des personnes qui ont Ă©tĂ© massacrĂ©es en Ukraine ; ce n'a pas Ă©tĂ© la Noblesse seule qui a Ă©tĂ© l'objet de cette cruelle barbarie, tout ce qui Ă©toit Catholique Romain ou Grec uni, gentilhommes, PrĂŞtres, Moines, Valets, Paysans, Ouvriers, Artisans,... & tous les Juifs.... en un mot; tout ce qui n'Ă©toit pas de la Religion Grecque non unie ou qui refusoit de l'embrasser, Hommes, Femmes, Vieillards, Jeunesse & Enfans a Ă©tĂ© Ă©gorgĂ© (TraitĂ© d'amitie perpĂ©tuelle et de garantie de la Part de la Russie, entre Catherine II et Stanislas-Auguste Roi de Pologne 1768, 1769 - books.google.fr).

 

Le massacre d'Human

 

Human était la plus grande Ville & la plus peuplée de l'Ukraine (Gabriel François Coyer, Histoire de Jean Sobieski, Roi de Pologne, Tome 2, 1761 - books.google.fr).

 

On égorgea seize mille personnes dans la seule ville d'Humane. Il y eut en tout plus de cinquante mille morts. Les confédérés de Bar et les paysans catholiques de la Grande-Pologne se vengèrent sur les dissidents, auxiliaires des Russes. La Pologne devint un théâtre d'horreur universelle (fr.wikipedia.org - Massacre d'Ouman, Henri Martin, Histoire de France, depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, Tome 16, 1878 - books.google.fr).

 

Peste

 

Spread of Plague from the East. Independent of the episodes of Marseilles and Messina, the spread of plague from the East continued to exhibit the above-mentioned law of limitation. In 1738-44 the disease was in the Ukraine, Hungary, the borders of Carniola, Moravia, and Austria, extending along the Carpathians as far as Poland (20 E. long.), and also in Bukowina (25 E. long.). It lasted till 1745, and then disappeared from those parts for fifteen years. In 1755-57 plague prevailed in parts of European Turkey, whence it on one occasion extended into Transylvania, in the neigh bourhood of Cronstadt, where it was checked (25 5 E. long.). 3 In 1770 a destructive plague arose in Moldavia during the Russo- Turkish War, and shortly afterwards in Wallachia, apparently endemic in the former country at least. It affected also Transyl vania and part of Hungary, and still more severely Poland, but was confined to Podolia, Volhynia, the Ukraine, and the eastern part of Galicia (25 E. long.), not even penetrating as far as Warsaw. After destroying, it is said, 300,000 persons, and without being checked by any quarantine regulations, the plague died out finally in March 1771, being remarkable for its short duration and spontaneous limitation (Haeser). In another direction the plague spread over Little Russia in 1770, and desolated Kieff, while iu the next year it broke out in Moscow and produced one of the most destructive epidemics of modern times. More than 50,000 persons, nearly one-fourth of the popula tion, were carried off. 4 The remaining European plague-epidemics of the 18th century were inconsiderable, but on that very account noteworthy, Transylvania was again affected in 1785, Slavonia and Livonia (a dis trict of eastern Galicia) in 1795-96 (25 E. long.), Volhynia in 1798. The disease, while reappearing in the seats of the terrible earlier epidemics, was more limited in its range and of shorter duration. 8 An epidemic in Dalmatia in 1783-84 is noteworthy in connexion with later outbreaks in the same region (Encyclopædia Britannica, Ninth Edition, 1895 - en.wikisource.org).

 

La Pologne fut pendant quatre ans ravagée par la guerre, la famine et la peste (Joseph Aubernon, Considérations historiques et politiques sur la Russie, l'Autriche et la Prusse et sur les rapports de ces trois puissances avec la France et les autres états de l'Europe, 1827 - books.google.fr).

 

Peste et canon

 

Je ne dois pas oublier de parler ici de l'acide sulphureux et nitreux de la poudre Ă  canon, qu'on a regardĂ© depuis longtemps comme un très-grand prĂ©servatif contre un air chargĂ© de vapcurs corrompues. Helmont certifie avoir Ă©tĂ© tĂ©moin oculaire des effets divers de la peste dont la Ville de Gand fut affligĂ©e. Tous les soldats de l'armĂ©e du roi de Naples pĂ©rirent de la peste : il s'y trouvoit en mĂŞme-temps de troupes allemandes, dont les soldats remplis de poux avoient teintĂ© et noirci leurs chemises avec de la poudre Ă  canon, afin que les blanchissseuses ne refusassent point de laver leur linge couvert de cette vermine. Il fut vĂ©rifiĂ© que quelques-uns moururent de la dysenterie , mais pas un de la peste. Ne paroit-il pas d'après cela qu'on a droit d'attendre les meilleurs effets de la poudre Ă  canon ? Plusieurs auteurs conseillent de faire tirer frĂ©quemment le canon au milieux des camps, surtout lorsque l'air est calme. La poudre Ă  canon, par son embrasementet son explosion, occasionne un mouvement violent et une rĂ©volution qui s'Ă©tend au loin dans toute la rĂ©gion de l'atmosphère ; un feu ardent, dispersĂ© dans les airs, l'Ă©pure et le vivifie; les vapeurs acides et subtiles de nitre et de souffre qu'elle rĂ©pand, attaquent et dĂ©truisent les particules putrescentes qu'elles rencontrent. Van-Swieten. Le docteur MĂ©ad pense que les coups de canon qu'on a conseillĂ©s, ne sont pas moins nuisibles, pendant la peste, que les feux qu'on allume dans les carrefours ; ce savant MĂ©decin ajoute que cet avis a Ă©tĂ© donnĂ©, avec trop de prĂ©cipitation. NAVIER est d'un avis contraire, et veut qu'on allume de grands feux et qu'on tire le canon (Raymond M. Beynac, Dissertation sur l'art de conserver la santĂ© des soldats dans les camps et les garnisons, 1793 - books.google.fr).

 

Gerard van Swieten né le 7 mai 1700 à Leyde, et mort le 18 juin 1772 au palais de Schönbrunn est un célèbre médecin et scientifique hollandais. Catholique minoritaire en Hollande, ce praticien et professeur de talent choisit, en 1747, de répondre à l'appel de la maison Habsbourg-Lorraine d'Autriche. Ce conseiller scientifique devient le premier médecin, très écouté, de l'impératrice Marie-Thérèse (fr.wikipedia.org - Gerard van Swieten).

 

Richard Mead (11 août 1673, Londres – 16 février 1754, Londres) est un médecin britannique. Son livre A Short Discourse concerning Pestilential Contagion... est historiquement important pour l'étude des maladies transmissibles (fr.wikipedia.org - Richard Mead).

 

Pierre-Toussaint Navier (1er novembre 1712 - 16 juillet 1779) est un médecin champenois né à Saint Dizier qui a fait sa carrière à Châlons après des études dans la capitale où il obtient son diplôme de docteur. Son ouvrage principal est un traité des contre-poisons (1777) (Histoire de la Société royale de médecine de 1776 à 1785, Tome 3, Ecole de médecine de Paris, 1782 - books.google.fr, Catalogue des sciences medicales, Tome 3, 1889 - www.google.fr/books/edition).

 

Adam Chenot

 

Adam Chenot (19. August 1722 in Habaru–Lavaux, Wallonien - 12. Mai 1789 in Wien) war ein belgisch-luxemburgischer Arzt, Sanitätsphysikus und Protomedicus in Siebenbürgen. In Hermannstadt war bereits 1737 durch Kaiser Karl VI. eine Sanitätskommission gegründet worden. Zusammen mit dem Wundarzt Kurtz reiste Chenot von Hermannstadt nach Kronstadt zur Bekämpfung der Pest in der Oberen Vorstadt. Diesen Teil der Stadt ließ Chenot durch einen Militärkordon abtrennen. Am 24. Juni 1756 erkrankte auch Chenot an der Pest, aber er überlebte die Krankheit. Seine Erfahrungen schrieb er in dem Tractatus de peste (1766) nieder. In Kronstadt verstarben weniger Erkrankte als im Umland. Dies hing mit der ärztlichen und pflegerischen Versorgung im Lazarett zusammen. Nach erfolgreicher Bekämpfung der Pest wurde Chenot am 7. Januar 1758 zum Sanitätsphysik für Siebenbürgen mit Sitz in Hermannstadt ernannt. Er wurde vom Magistrat im Bausnerischen Haus in der Reispergase untergebracht. Chenot unternahm Visitationsreisen ins Burzenland. Die Sanitätskommission erhielt durch Chenot eine hohe Bedeutung. Chenot empfahl Chinin zur Behandlung der Pest und wandte sich gegen den Aderlass als Mittel zur Heilung. Da es während der Herrschaft einer Pestepidemie Gefahr bringen konnte, Feuer und Räucherungen anzuwenden, wenn der Wind aus unterschiedlichen Richtungen wehte, sprach sich Chenot, anders als im Jahrhundert zuvor der Wiener Arzt Paul de Sorbait, dafür aus, die verpesteten Dinge im Wasser zu reinigen. Paul de Sorbait hatte sich dafür ausgesprochen, die verpesteten Dinge einzugraben. Im Jahr 1770 kam es durch walachische Flüchtlinge zum erneuten Ausbruch der Pest, die Kronstadt und Fogaras sowie umliegende Orte erreichte. Chenot sprach sich für zwei militärische Pestkordons aus, von denen einer über den Rote Turm Pass führte. Aufgrund seiner scharfen Beobachtungsgabe sprach sich Chenot in manchen Fällen für eine Verkürzung der Kontumaz aus (de.wikipedia.org - Adam Chenot).

 

Acrostiche : LD MP

 

LD : Lodzkie (rĂ©gion de Lodz) ; MP - Malopolskie : Petite Pologne (rĂ©gion de Cracovie) (Badania fizjograficzne nad Polska, Zachodnia : Zoologia, Volumes 47 Ă  49, 2000 - books.google.fr).

 

L'histoire de Lodz est celle, paradoxale, d'un petit village à l'écart des voies de communication devenu en moins d'un siècle un grand centre industriel et la deuxième ville de Pologne. Cette situation est liée à la position de la frontière de la Pologne à partir de 1815 (fr.wikipedia.org - Lodz).

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