Une querelle d’investiture III, 17 1717 Mont Aventine brusler nuit sera veu : Le ciel obscur tout à un coup en Flandres, Quand le monarque chassera son nepveu : Leurs gens d'Eglise commetront
les esclandres. Le
"Monarque" : l'empereur Henri IV du saint Empire germanique ; le
"neveu" : Berthold de Rheinfelden Berthold de Rheinfelden, ou Berthold Ier de Souabe (né
vers 1060 - mort le 18 mai 1090), fut duc de Souabe de 1079 jusqu'Ă sa mort. Berthold
de Rheinfelden est le fils unique de Rodolphe de Rheinfelden, l'anti-roi des Romains Ă©lu en opposition Ă l'empereur Henri
IV du Saint-Empire. L'identité de sa mère et l'année de sa naissance demeurent
incertaines. Après son élection comme anti-roi en
1077, Rodolphe, confiné en Saxe et cherchant à établir son autorité dans le sud
de l'Allemagne opposé à l'empereur, transmet à son fils le duché de Souabe en
1079. Cependant Berthold doit faire face à Frédéric de Büren,
le fiancé d'Agnès, la fille d'Henri IV, qui a été nommé par ce dernier duc de
Souabe et qui dispose d'une assise territoriale supérieure à la sienne dans le
duché. Pendant la guerre civile qui déchire l'empire, la Souabe se trouve au
cœur du conflit. En 1084 Berthold se trouve encerclé par les partisans d'Henri
IV. Bien qu'il dispose de forces non négligeables, il intervint peu dans le
conflit et laisse ensuite le devant de la scène à ses alliés Berthold II de Zähringen et Welf IV. Lorsqu'il
meurt sans héritier en 1090 il est inhumé dans le monastère de Saint-Blaise.
Son beau-frère Berthold II de Zähringen, qui lui-même
avait des prétentions sur le duché de Souabe, lui succède dans son titre
contesté (fr.wikipedia.org
- Berthold de Rheinfelden). The identity of Berthold's mother is disputed.
She is sometimes said to be Rudolf's first wife, Matilda of Germany (sister of
Henry IV), and
sometimes said to be Rudolf's second wife, Adelaide of Savoy (if this were the
case, then Berthold must have been born after c.1062), and sometimes said to be
Rudolf's son by another, unknown, wife (en.wikipedia.org
- Berthold I, Duke of Swabia). "esclandres" : querelle des investitures La querelle des
Investitures est le conflit qui opposa la papauté et le Saint-Empire romain
germanique entre 1075, sous Henri IV, et 1122. Elle tire son nom de
l'investiture des évêques. Au Moyen Âge, l’investiture est un acte par lequel
une personne met une autre en possession d'une chose. Au XIe siècle, les
souverains estiment que le fait de confier à un évêque ou à un curé des biens matériels
leur permet de choisir l'officiant et de lui accorder les investitures
spirituelles. Cette mainmise du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel a
comme conséquence une défaillance profonde du clergé, qui n'assure plus son
rôle. La réforme grégorienne qui débute au milieu du XIe siècle avec Grégoire
VII entend lutter contre les manquements du clergé à ses devoirs, ce qui incite
le pape à vouloir le contrôler, au détriment du pouvoir politique. Les
monarques du Saint-Empire romain germanique, pour qui les Ă©vĂŞques sont aussi
des relais de l'autorité impériale, s'opposent alors à cette prétention. Après
une lutte sans merci entre les empereurs et les papes, la querelle des
Investitures aboutit Ă une victoire provisoire du spirituel sur le temporel (fr.wikipedia.org
- Querelle des Investitures). Mont Aventin en
feu Grégorovius, dans son Histoire
de Rome au moyen âge, a représenté l'incendie allumé par Robert Guiscard comme
une des grandes catastrophes de l'histoire. La ville, suivant lui, aurait été en grande partie détruite ; l'Aventin
même aurait été dévasté et serait devenu, à partir de ce moment, un véritable
désert. Beaucoup d'historiens l'ont répété après lui, sans s'apercevoir
qu'il y avait là une exagération. Un contemporain, Guy de Ferrare écrit, il est
vrai, que Robert Guiscard incendia la plus grande partie de la ville, «maximam urbis partem»,
mais Guy, Ă©vĂŞque de Ferrare, vivait loin de Rome et Ă©tait, en outre, un ennemi
déclaré de Grégoire VII. Malaterra, dans son Histoire
de Sicile, s'exprime de la même manière, mais il ne semble pas avoir vu Rome,
car il place la porte Saint-Jean près du Tibre. Le Liber pontificalis,
rédigé à l'aide de documents romains, est seul précis. Il nous apprend que
Robert Guiscard détruisit d'abord le quartier où se trouvaient les églises
San-Lorenzo-in-Lucina et Saint-Sylvestre, puis, que dans la seconde rencontre
il mit le feu à la région voisine du Latran et du Colisée. L'incendie ne
s'Ă©tendit donc pas Ă la plus grande partie de la ville. Pour prouver que Rome
presque tout entière avait été anéantie, Grégorovius
a cité deux élégies d'Hildebert de Lavardin, évêque du Mans, sur la ruine de la Ville
Eternelle. Hildebert Ă©tait Ă Rome en 1107, vingt-huit
ans après l'incendie. En relisant avec attention ses poèmes, je n'y ai pas
trouvé la moindre allusion aux destructions des Normands. C'est une méditation
mélancolique sur la chute des empires, et le poète eût pu l'écrire toute
semblable, trente ans plus tôt, avant l'incendie. «Rome, dit-il, dans la
première de ces élégies, tu n'es qu'une ruine, et pourtant rien ne peut se comparer
à toi. Renversée, tu laisses deviner combien, debout tu étais grande. Il a
fallu des siècles pour anéantir ta gloire. Les palais des Césars et les temples
des dieux se sont écroulés dans l'eau dormante. Elle s'est écroulée cette
ville, chef-d'Ĺ“uvre de l'homme, cette ville qui Ă©pouvantait l'Araxe, et que
maintenant l'Araxe pleure...» C'est, on le voit, une contemplation, qui s'élève
bien audessus de l'histoire contemporaine (Émile
Mâle, Rome et ses viéilles églises (1942), 1992 -
books.google.fr). Robert de Hauteville dit Robert Guiscard «le Rusé»
(italien : Roberto d'Altavilla, Roberto il Guiscardo ; latin : Robertus de Altavilla,
Robertus cognomento Guiscardus,
Robertus Wiscardus), né vers l'an 1020, mort le 17
juillet 1085, duc d'Apulie et de Calabre, est l'un des plus célèbres
aventuriers normands issus du duché de Normandie qui s'illustrèrent en
Méditerranée. À partir de 1057, il continua la conquête de l'Italie méridionale
sur les Byzantins avant d'entamer celle de la Sicile musulmane Ă partir de 1061
en compagnie de son frère cadet Roger. Ensemble, ils jetèrent les fondations du
futur royaume de Sicile. Il est rappelé à l’aide par le pape Grégoire VII, assiégé
par l’empereur germanique Henri IV en juin 1083, et doit retourner en Italie, laissant
le commandement à son fils aîné Bohémond. Marchant vers le nord avec 36000
hommes, quasiment tous des mercenaires musulmans, il entre dans Rome et force
l'empereur germanique, pris de court, Ă se retirer. Cependant, un mouvement de
panique gagne les citoyens romains, provoquant trois jours de mise Ă sac totale de la ville en mai 1084, probablement le pire
saccage que la «Ville éternelle» avait connu. Aux cris de «Guiscard !»,
«Guiscard !», les troupes normandes mettent la cité à feu et à sang. La
populace est massacrée et les femmes sont violées, les plus jeunes et les plus
belles prises et emmenées en esclavage, destinées à finir dans les bordels des
territoires normands, ou dans des harems. Le pape, lui-même épouvanté, quitte
la ville pour aller se réfugier en lieu sûr, dans la forteresse de Salerne (fr.wikipedia.org - Robert
Guiscard). Hongrie La mort du roi Étienne en 1038 ouvre une longue période
de conflits autour de sa succession, menant Ă une vassalisation du royaume
envers l'Empereur germanique. Le règne
d'André Ier de Hongrie entre 1047 et 1060 marque un retour à l'indépendance.
André Ier doit ensuite faire face à un regain de réaction du vieux nationalisme
magyar dont son frère Béla s'empresse de prendre la tête. Le roi s'adresse à la régente du Saint-Empire Agnès de Poitiers qui
gouverne pour le compte de son fils Henri IV dont la sœur avait épousé Salomon.
Les Polonais viennent à l'aide de Béla et André Ier succombe en 1060 l'armée
d'André est mise en fuite et le roi capturé devant Moson
qui avait fermé ses portes devant lui. André meurt en captivité dans le château
de Zirc et il est inhumé dans sa fondation l'abbaye
de Tihany et BĂ©la Ier se proclame roi. La politique
d'expansion est poursuivie par Coloman (vers 1065 -
1116) jusque dans les Balkans et vers le bas-Danube (vassalisation de la
Serbie, Valachie, Moldavie), mais est contrariée par la puissance byzantine
sous Basile II. Le règne de Béla III de Hongrie entre 1172 et 1196 inaugure le
premier apogée du royaume (fr.wikipedia.org - Hongrie). L'Europe occidentale avait dû faire face aux invasions
hongroises au Xe siècle. Entre 899 et 955, on peut énumérer trente-trois
incursions en Allemagne et en Italie. Celles de France, n'Ă©tant que la
continuation des expéditions italiennes ou allemandes, ne comptent pas
numériquement. Il est cependant tout à fait vraisemblable que dans les pays les
plus proches de la Hongrie les grandes incursions alternaient avec d'autres,
moindres mais plus fréquentes, qui maintenaient ces régions perpétuellement en
alarme, justifiant ces assertions des chroniqueurs que les incursions se
répétaient régulièrement tous les ans (Gina Fasoli,
Points de vue sur les incursions hongroises en Europe au Xe siècle. In: Cahiers
de civilisation médiévale, 2e année (n°5), Janvier-mars 1959 - www.persee.fr). Flandres Point d'éclipse ou de prodige météorologique en Flandres
en 1084. Peut-ĂŞtre faut-il penser Ă Richilde,
comtesse de Hainaut. Son second mari Baudouin de Hasnon,
fils du comte de Flandre, épousé en 1051, et aux (futurs) enfants de ce second
mariage d'hériter du comté de Hainaut. Les nouveaux époux étant apparentés, le
mariage est déclaré nul et ils sont excommuniés, mais ils obtiennent du pape
Léon IX, dont elle serait nièce, la réconciliation avec l'Église et une
dispense pour leur mariage. Baudouin, son second mari, devient comte de Flandre
en 1067 sous le nom de Baudouin VI de Flandre. Trois ans plus tard, sentant sa
fin proche, il se soucie d'assurer l'avenir de ses enfants et adjure son frère
Robert le Frison de respecter et défendre les droits de ses enfants après sa
mort. Il meurt peu après, le 17 juillet 1070. Richilde
aurait épousé en troisièmes noces entre juillet 1070 et février 1071 Guillaume Fitz Osbern comte de Hereford.
Certains historiens pensent que Richilde fut une
régente trop tyrannique; d'autres affirment que Robert le Frison n'avait pas
l'intention de respecter son serment ; en tout cas, une guerre civile ne tarde
pas à ravager le comté de Flandre. Les villes flamandes (Gand, Bruges, Bergues,
Furnes, Bourbourg, Cassel, Roulers, Courtrai, Ypres, Lille) se rangèrent
derrière Robert, alors que Richilde pouvait compter
sur le soutien du Hainaut (Douai, Tournai) et de l'Artois (Arras, Saint-Omer,
Boulogne, Ardres, Saint-Pol, BĂ©thune). le fils de Richilde, Arnoul III,
est tué près de Cassel en 1071, malgré l'aide du roi de France Philippe Ier, de
même que son beau-père Guillaume Fitz Osbern, venu à la demande de Richilde
défendre les intérêts d'Arnoul III de Flandre. Richilde
cherche ensuite d'autres alliances, accepte que le Hainaut devienne vassal de
l'évêque de Liège, mais est à nouveau vaincue en 1072 à Obourg,
près de Mons. En 1082, elle part en pèlerinage à Rome, mais à son retour en
1084, elle apprend, comme elle s'approche de ses terres, qu'Arnoul, comte de
Chiny, se dispose à l'enlever. Elle lui échappe en se réfugiant dans l'abbaye
de Saint-Hubert. Elle continue à régner aux côtés de son second fils Baudouin
II jusqu'en 1086 (fr.wikipedia.org
- Richilde de Hainaut). Selon Pierre
d'Oudegherst, Richilde serait revenu de Rome en 1084
et serait morte la même année le 15 mars (ides de mars) "milleno centeno bis minus octo" selon une inscription. Le fils de Robert le Frison, Robert II, fait aussi le pélerinage de Rome en 1084 et aurait fait hommage de ses
possessions d'Empire devant Rome Ă Henri IV (Jean
Baptiste Lesbroussart, Annales de Flandre, enrichies de notes, avec un discours
préliminaire, de Pierre d'Oudegherst, 1789 - books.google.fr). Or Henri IV est couronné empereur à Rome par l'antipape
Clément III (Wibert) le 31 mars 1084, dimanche de
Pâques. Le bruit qui se fait à la fin de l'office de l'Eglise à Tenebres, signifie le Ciel obscurci, les tombeaux ouverts,
l'alarme & l'Ă©meute de Jerusalem Ă la mort du
Seigneur (L'Office
de la Semaine Sainte, en latin & en françois, avec des méditations sur les
évangiles de la quinzaine de Pâques, 1698 - books.google.fr). Typologie Le report de 1717 sur la date pivot 1084 donne 451 :
bataille des champs catalauniques avec Attila. La Hongrie
possédait au XIe siècle ou croyait posséder une bien précieuse relique d'Attila,
son épée, qui, disait-on, n'était autre que l'épée de Mars, idole des anciens
Scythes, découverte jadis par une génisse blessée, déterrée par un berger et
portée au roi des Huns, qui en avait fait son arme de prédilection. «C'était,
dit un vieux chroniqueur allemand, le glaive qu'Attila avait abreuvé du sang
des chrétiens; c'était le fouet de la colère de Dieu.» On y attachait l'idée
d'une force irrésistible et de la domination sur le monde, et les Hongrois,
tout bons chrétiens qu'ils étaient, gardaient l'épée de Mars dans leur trésor
national presque aussi religieusement que la sainte couronne. Or il arriva que
le jeune roi Salomon, fils d'André Ier, ayant été chassé du trône par une
révolte des magnats en 1060, et rétabli en 1063 avec l'assistance d'Othon de Nordheim, duc de Bavière, la reine-mère n'imagina rien de
mieux, pour prouver sa reconnaissance au duc de Nordheim,
que de lui offrir cette épée, qui promettait à ses possesseurs la souveraineté
universelle. Othon, parvenu en peu de temps Ă une haute fortune, avait encore
plus d'ambition que de bonheur ; il accepta le don avec empressement, le conserva
toute sa vie et le légua en mourant au jeune fils du marquis Dedhi, qu'il aimait beaucoup. Des mains du jeune marquis,
mort prématurément, l'épée passa entre
celles de l'empereur Henri IV, qui en fit cadeau Ă son conseiller favori Lupold de Merspurg. Un jour
qu'il allait dîner à la villa impériale d'Uten-Husen
avec un brillant cortége de seigneurs, comme l'heure
pressait, Henri poussa sa monture en avant, et les courtisans, aiguillonnant
leurs chevaux, s'élancèrent sur sa trace à qui mieux mieux. Il y eut un moment
de désordre, dans lequel le cheval de Lupold se cabra
et lança à terre son cavalier, qui en tombant s'enferra de sa propre épée. On remarqua
qu'il portait ce jour-là , par honneur, celle dont l'avait gratifié l'amitié de
son maître4. Si le glaive du roi des Huns avait cessé d'être fatal au monde, il
l'Ă©tait encore au profanateur qui osait le ceindre Ă son flanc comme une arme
vulgaire. Attila n'eut point Ă souffrir de la disparition de ses petit-fils,
les rois hongrois de la dynastie arpadienne. La
dynastie française qui les remplaça, loin de combattre les souvenirs
traditionnels chers Ă sa patrie d'adoption, s'en montra, comme je l'ai dit plus
haut, la gardienne intelligente et zélée. En même temps que Louis Ier
introduisait chez les Magyars les institutions littéraires de la France au XIVe
siècle, il faisait compulser sous ses yeux les documents relatifs aux origines
de la nation; c'Ă©tait s'occuper d'Attila. Jean Hunyade
et Mathias Corvin, son fils, qui montrèrent sous le
costume hongrois à l'Europe du XVe siècle, si peu chevaleresque et si
froidement chrétienne, les deux derniers héros de la chevalerie, s'inspiraient
sans cesse des chants magyars et du nom d'Attila. Attila et les Huns devinrent
l'objet d'une véritable passion à la cour de Mathias Corvin. Sa femme, la belle
et savante BĂ©atrix d'Aragon, pour payer dignement le bon accueil des Hongrois,
suscita, avec l'aide des Ă©rudits italiens qu'attirait sa protection, une sorte
de renaissance des lettres hunniques, comme les papes Ă Rome et les MĂ©dicis Ă
Florence suscitaient une renaissance des lettres latines. Et quand Mathias, vainqueur
des Turks et le seul adversaire devant qui eût reculé Mahomet II, fut placé
d'une voix unanime à la tête d'une croisade préparée par la chrétienté,
l'Europe ne vit pas sans étonnement le nouveau Godefroy de Bouillon proclamé
par son peuple un second Attila. On trouve de temps Ă autre, dans les Ă©crits du
XVe et du XVIe siècles, la preuve certaine que les
traditions sur Attila vivaient toujours, étaient toujours invoquées avec
autorité. Les longues et poignantes infortunes qui s'appesantirent sur la
Hongrie après la funeste bataille de Mohâcz,
l'occupation de Bude par les Turks et la transmission
de la sainte couronne à une dynastie allemande, jalouse de la nationalité
magyare, amortirent la tradition sans l'étouffer. Vint ensuite au XVIII° siècle
l'esprit novateur et moqueur, qui de France souffla en Hongrie comme partout, Ă©branlant
dans bien des cœurs la foi aux traditions, le goût des chants nationaux et le
respect filial du nom d'Attila. En vain chercherions-nous dans les livres
hongrois du dernier siècle le sentiment traditionnel, si vif encore au XVe ;
s'il s'y trouve, il s'y cache soigneusement, car il rougit de lui-mĂŞme et
craint la raillerie. Il est fort douteux qu'aujourd'hui, malgré le retour aux
études de l'antiquité et la mode des vieux blasons, les élégants Magyars de la
cour de Vienne osent parler sans rire de leur grand-père Attila. Le peuple seul
garde sa mémoire, qui fleurit dans les foires, où se vendent pour les
campagnards de rustiques images des rois de Hongrie. Son nom est encore
prononcé avec foi sous le chaume du paysan montagnard, principalement en
Transylvanie. Là se perpétuent, par la bouche de quelques vieillards, des traditions
de plus en plus vagues, qui nous rappellent les chroniques des XIIe et XIIIe
siècles. Quant aux chansons nationales, elles semblent être entièrement
oubliées : encore un demi-siècle, et le fil de la tradition orale sera rompu (Amédée
Thierry, Histoire d'Attila et de ses successeurs, Tome 2, 1856 -
books.google.fr, fr.wikipedia.org
- Epée d'Attila). En 452, le pape Léon Ier supplie le roi des Huns et ses
troupes de renoncer à envahir Rome. Attila, qui a déjà ravagé la Gaule mais a
subi une terrible défaite aux champs catalauniques (Champagne) en juin, épargne
Rome et retourne dans ses steppes. Il mourra peu après sur les bords du Danube
et l'empire des Huns s'Ă©vanouira (Chronique
du 8 juillet, Éditions Chronique, 2014 - books.google.fr). La Hongrie et Rakoczi Durant la guerre de Succession d’Espagne (1701-1713), le
roi Louis XIV soutient la révolte menée par le prince Ferenc II Rákóczi en Hongrie. Sous la coupe de la maison d’Autriche et
du Saint-Empire romain germanique depuis 1596, ce pays cherche à s’émanciper et
menace les positions habsbourgeoises. Ce soulèvement est un bienfait pour la
France, confrontée à une coalition de pays européens, car il lui permet d’avoir
un allié de revers occupant une partie des forces adverses. Afin de soutenir ce
mouvement, les Hongrois souhaitent que leur armée et celle de France se
rejoignent pour pouvoir définitivement l’emporter sur la maison d’Autriche.
Mais Louis XIV se contente d’envoyer de l’argent et des soldats pour maintenir
la révolte. Cette aide matérielle se double de démarches diplomatiques destinées
Ă empĂŞcher les nĂ©gociations de paix entre la Hongrie et le Saint-Empire et Ă
soutenir des liens avec des pays plus favorables à la cause française. [...] L’année 1709 va bouleverser les rapports de force en
Europe. Le 8 juillet, l’armée russe écrase l’armée suédoise à Poltava,
contraignant Charles XII Ă s’exiler dans l’Empire ottoman. La France, suite Ă
la défaite de Malplaquet (11 septembre), éprouve également des difficultés
financières et militaires. De nouveau, Rákóczi tente
de faire en sorte que Versailles soit médiateur dans une dynamique de paix
entre la Russie et la Suède. Mais Louis XIV maintient une position favorable Ă
la Suède, son allié historique. Les espoirs d’une médiation s’évanouissent
totalement avec le début de la guerre entre la Russie et l’Empire ottoman, en
novembre 1710, où une nouvelle fois le tsar s’oppose à un appui traditionnel de
la France et supprime toute possibilité d’aider la Hongrie. La défection de son
seul allié, l’échec de ses négociations et la suite des défaites militaires qui
en découlent, poussent Rákóczi à négocier la paix. Le
30 septembre 1711, le général Károlyi signe un accord  avec l’Empire à Szatmár.
Les conditions de ce traité sont relativement équitables. Les rebelles sont
amnistiés, les biens confisqués rendus. Charles VI, successeur de Joseph Ier,
mort le 17 avril, cherche ainsi à se réconcilier avec les Hongrois. Rákóczi part en exil en Pologne, puis en France à partir de
janvier 1713, où il est reçu par le roi, qui s’attache à lui assurer une vie
confortable. Le prince poursuit néanmoins son activité diplomatique afin de
protéger au mieux les intérêts de son pays. Cette activité lui vaut de
retourner en 1717 auprès du sultan dans l’espoir de reprendre les armes contre
les Habsbourg. Il meurt ainsi sur les bords de la mer Noire, exilé, le 8 avril
1735 (Yves-Marie Rocher,
Louis XIV et la guerre d’Indépendance hongroise (1701-1711), Revue historique
des armées, n° 263, 2011, - journals.openedition.org). Le traité de Carlowitz (février
1699), qui met fin au précédent conflit entre l’Empire d’Autriche et la Sublime
Porte, donne la Morée (le Péloponnèse en Grèce) à la République de Venise. Cette
position est un casus belli pour le sultan qui voit lĂ une menace pour
Constantinople. Aussi, la reconquête de la péninsule est lancée en mai 1715
sous le prétexte de collisions entre vaisseaux turcs et vénitiens. Charles VI,
empereur d’Autriche, conseillé par le prince Eugène, se rapproche alors de
Venise et conclut avec elle une alliance défensive (13 avril 1716). Ces
démarches amènent au lancement par le gouvernement de Vienne d’un ultimatum au
sultan, lequel choisit la guerre. L’affrontement a lieu sur les territoires de
la grande Hongrie dont la reconquête est le véritable objectif de l’Autriche
dans ce conflit. Aussi, la Porte tente de réveiller le conflit entre la Hongrie
et l’Autriche en promettant au Prince Rakoczi, héros
de la dernière guerre d’indépendance hongroise, alors en exil à Versailles, la
souveraineté sur la Transylvanie et le titre de roi. L’objectif d’Eugène de Savoie dans cette guerre est bien
de prendre Belgrade, point clé de la défense du royaume de Hongrie mais
prudemment, suite Ă cette Ă©clatante victoire, pour se couvrir face au nord, il
préfère envoyer des troupes prendre Temesvar (aujourd’hui Timisoara en
Roumanie) capitale du banat, alors encore sous l’emprise ottomane. Une nouvelle
victoire vient couronner cette manœuvre à la mi-octobre 1716. La forteresse et
les terres sont confiées au comte de Mercy, général de cavalerie lorrain, qui
conserve sa position au-delà du traité de paix et développera considérablement
la région. Ce succès permet ainsi d’envisager au printemps suivant la marche
vers Belgrade. [...] Une nouvelle armée, en outre, est envoyée de
Constantinople pour défendre la ville, mettant Eugène de Savoie dans une
position délicate, pris entre le feu de la forteresse et celui des troupes du
grand vizir Halil Pacha. La situation de l’armée
autrichienne du général Eugène de Savoie apparaît désespérée dans les cours
européennes. La victoire n’en est que plus belle et démontre une nouvelle fois
le talent militaire du commandant en chef de l’armée autrichienne. Cette
dernière bataille qui entraîne la signature de la paix avec le traité de
Passarowitz (21 juillet 1718) (Yves-Marie Rocher, Le siège de
Belgrade (1717) raconté par un officier français, Revue historique des armées
n° 270, 2013, - journals.openedition.org). Cf. quatrain III, 11 - En Setrbie - 1713-1714. Une querelle d'investiture à Albert (Somme) C'est à la période carolingienne qu'est fait mention pour première fois d'un lieu nommé Encre dans
la Chronique de l'abbaye de Saint-Riquier d'Hariulf d'Oudenbourg qui indique qu'une
cella, c'est-à -dire une communauté de douze chanoines, existait à Encre en 831.
Moine à l'abbaye de Saint-Riquier, Hariulf (Hariulfus) est célèbre pour avoir écrit le Chronicon centulense,
ou Chronique de l'abbaye de Saint-Riquier
(Ve siècle – 1104). Il est resté dans cette abbaye jusqu’en 1105, puis devint
par la suite abbé d'Oudenbourg dans le comté de Flandre où il est mort. À l'origine, à l'endroit où siège l'abbaye d'Oudenbourg,
il y avait une église fondée par saint Ursmer, mort
en 713. Plus tard, Arnoult de Soissons fonde le monastère, en 1083 ou 1084. Il
y mourut le 15 août 1087. Jusqu'au XVIIe siècle, elle se nomma Encre puis Ancre
lorsque Concino Concini, favori de la reine Marie de
Médicis, devint marquis d'Encre. Il signait «Marquis d'Ancre» et prit le titre
de maréchal d'Ancre, nom sous lequel il est connu dans l'histoire, lorsqu'il
devint maréchal de France. Après la chute de Concini en 1617, la seigneurie
d'Ancre fut donnée à Charles d'Albert de Luynes, favori de Louis XIII, et cheville
ouvrière de l'assassinat de Concini. Charles d'Albert de Luynes obtint du roi
que la commune d'Ancre prît le nom d’Albert en 1620 (fr.wikipedia.org - Albert
(Somme), fr.wikipedia.org
- Hariulf d'Oudenbourg). Le samedi 10 novembre 1725, l'assemblée générale de la Communauté
était donc réunie. Drouart exposa qu'il y avait lieu
de délibérer sur la réception et admission par la Ville de Mr Nicolas Leroux
envoyé par Monseigneur l'Evêque pour faire les fonctions de prêtre-clerc. Guilain Gelée et Me Jean Debrye
répliquèrent qu'il avait été procédé à cette réception aux termes de l'acte qu'ils
avaient signé l’avant-veille par-devant Me Rousselle. Et ainsi se trouva posée
la question de savoir quelle pouvait être la valeur de cet acte que Drouart soutint avoir été fait clandestinement et au mépris
des droits de la Ville. La cause fut plaidée contradictoirement devant
l'assemblée entre Drouart, d'un côté, et de l'autre,
Me Jean Debrye qui, non moins que son adversaire,
Ă©tait rompu aux luttes de la parole. Drouart
développa les raisons qui avaient prévalu l'année précédente ; il démontra que
l'acte de réception d'un vicaire était un contrat dans lequel la communauté
d'une part et le vicaire de l’autre prenaient des engagements réciproques ; que
la Ville, qui seule logeait et salariait le vicaire, stipulait de lui
l'accomplissement exact de ses fonctions ; que l'instrument d'un tel contrat
devait donc être dressé par le Corps de Ville en vertu des principes du droit
qui donnent à l'administration compétence pour passer les actes dans lesquelles
elle stipule à son profit. Il rappela que de tout temps on avait ainsi procédé
à Albert, et représenta les actes de réception du vicaire qui tons, sans en
excepter un seul, avaient été consignés au registre de l'échevinage depuis le 2
juillet 1660, date de l'Ă©tablissement d'un prĂŞtre-clerc de la paroisse. Il
conclut en demandant à l'assemblée de maintenir, conformément à ces anciens et
invariables usages, fondés sur les vrais principes de la matière, conformément
d'ailleurs à ses propres décisions de l'année précédente, les droits et privilèges
de la Ville. Le procès-verbal de la délibération ne rapporte point l'argumentation
de Me Jean Debrye, mais il est aise
de comprendre qu'il ne manquait point de bonnes raisons pour soutenir sa cause.
Quelle que fût en effet la part que prenait la Communauté au paiement des gages
du vicaire, cela ne pouvait changer la nature essentiellement ecclésiastique de
ses fonctions ; un prĂŞtre-clerc Ă©tait avant tout un prĂŞtre ; l'investiture ne
pouvait donc lui être donnée par l'autorité civile ; elle n'appartenait qu'au
pouvoir religieux; il était fonctionnaire ecclésiastique et non fonctionnaire
communal. Cette distinction devait
apparaitre bien nettement Ă l'esprit de Me Jean Debrye
qui déjà en 1717, à propos de l'affaire du casuel, établissait si
catégoriquement la différence qu'il y avait entre la Paroisse et la Commune.
En définitive la question qui s'agitait dans cette petite
république communale, et qui se dégageait du milieu des passions locales
auxquelles elle était mêlée, n'était autre que l'éternelle question des rapports
de l'Eglise et de I'Etat. La querelle d'investiture
qui se débattait à propos du vicaire procédait des mêmes causes que la fameuse
querelle des investitures qui avait autrefois divise les Papes et les Empereurs
(H.
Daussy, Me Gille Cressent, prêtre-curé de la paroisse d'Albert (1717-1727),
MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des sciences, 1835Â
- archive.org). |