Architecture classique (suite) III, 56 1745-1746 Montauban, Nismes,
Avignon & Besier, Peste, tonerre
& gresle Ă fin de Mars : De Paris pont, Lyon mur, Montpellier, Depuis six cent & sept XXIII. pars. Avignon et BĂ©ziers, il y aura peste, tonnerre et grĂŞle Ă
la fin de mars ; un pont de Paris, le mur de Lyon, celui de Montpellier
s'Ă©crouleront ; Ă six cent et sept s'ajouteront vingt-trois parts. Les divers prodiges annoncent, accompagnent ou soulignent
la mort de François Ier le 31 mars 1547. Le samedi 10 décembre 1547, le pont
Saint-Michel s'écroule à Paris, par suite d'inondations La peste et les inondations font des dégâts dans les
années 1547 et 1548 À partir des indications contenues dans le texte, nous
avons tenté de présenter une chronologie logique et la plus vraisemblable
possible. L'alchimiste Denis Zecaire mentionne dans
le récit de sa vie assez peu d'événements vérifiables ; nous allons les passer
en revue pour voir quelles confirmations il est possible d'y apporter. Trois
Ă©pidĂ©mies de peste sont mentionnĂ©es: nous les avons situĂ©es, une en 1540 (Ă
Toulouse), une autre pendant l'été 1548 (chez lui), et la dernière peu de temps
après 1548 (à Bordeaux ?) On retrouve Denis Zecaire au
quatrain IV, 88. "six cents et
sept XXIII. pars" La destruction du pont Saint Michel Ă Paris Ă cause d'une
inondation en 1547 conduit Ă parler architecture, dans la suite du quatrain
III, 46 daté de 1738 et associé à Lyon et à Soufflot. Vitruve (IV, 2) donne pour l'entre-colonnement
les règles suivantes : 1° Pour obtenir un beau temple dorique, il faut diviser
la partie antérieure en vingt-huit parties égales, si elle doit contenir quatre
colonnes; en cas qu'elle doive en avoir six, on la divise en quarante-quatre
parties ; et l'on prend une de ces parties pour module, dont quatorze donneront
la hauteur de la colonne. Cette règle se comprend d'un diastylos.
2° Si l'édifice est destiné pour un sistylos, où
entre deux colonnes n'est placé qu'un monotriglyphos
(un demi-triglyphe), la façade ayant quatre colonnes, doit être partagée en
vingt-trois parties Ă©gales; en ayant six, en trente-cinq; et l'on en prend
une pour module. Vitruve fixe aussi la hauteur et la largeur d'un
métope à un module et demi, c'est-à -dire à soixante-quinze minutes; et la
largeur d'un triglyphe, à cinquante, dont le milieu doit répondre à l'axe de la
colonne. Quant Ă un sistylos, il veut qu'on place un
triglyphe entre deux colonnes. Il en résulte pour l'entre-colonnement
deux métopes, c'est-à -dire 75 . 2 = 150 minutes, en
donnant aux deux demi-triglyphes et Ă un triglyphe cent minutes, c'est-Ă -dire
le diamètre inférieur de la colonne, qui n'entre donc pas dans le calcul; ce
qui ne serait qu'un pyknostylos et non pas un sistylos, ainsi que le texte s'exprime Les théoriciens établirent entre ces intervalles et les
ordres des rapports que Palladio résumait ainsi : l'aérostyle
de Vitruve convient au toscan, le diastyle au dorique, l'eustyle Ă l'ionique,
le sistyle au corinthien, le pycnostyle au composite L'Ordre Corinthien est le quatrième des cinq Ordres
d'Architecture. Corinthius, Corinthiacus.
C'est le plus parfait de tous, & le chef-d'Ĺ“uvre de l'Architecture. Le
chapiteau Corinthien est orné de feuilles d'acanthe recourbées. Villalpand dit que ce sont des feuilles de palmier imitées
sur celles du temple de Salomon. On prétend que l'invention de l'ordre
Corinthien est due à un Sculpteur Athénien nommé Callimaque. Vitruve en
rapporte l'histoire dans son 4e livre chap. 1. Mais Villalpand
traite cette histoire de fable. L'ordre Corinthien a bien des chĂ´ses qui le distinguent des autres. Son chapiteau est
orné de deux rangs de feuilles & de huit volutes, qui en soutiennent le
tailloir, la colonne à dix diamètres de hauteur, & sa corniche des
modillons. Vitruve remarque dans le mĂŞme chapitre que l'ordre Corinthien n'a
point d'ordonnance propre & particulière pour sa corniche, ni pour ses
autres ornemens, puisqu'il prend ses mutules ou
modillons des triglyphes de l'ordre dorique, & il tient de l'ordre ionique
la sculpture qu'il a dans ses frises, comme aussi ses denticules & ses
corniches. Depuis Vitruve on a changé quelque chose à l'ordre Corinthien, &
sans parler du Corinthien moderne, qui est une espèce d'ordre corinthien, nous
ne trouvons point dans ce qui nous reste d'ancien Corinthien fait depuis
Vitruve, les proportions exactes qu'il marque dans son livre Ç'a été une des plus importantes villes de la Grèce. Elle
eut d'abord des Rois ; ensuite elle se sic République. Lucius Mummius la prit pour les Romains, & la pilla l'année même
que Scipion détruisit Carthage, c'est-à -dire, l'an de Rome 607. & par conséquent
245 ans avant Rome. Elle subsista selon Paterculus
852 ans. Le feu que le Consul Mummius y fit mettre en la réduisant en cendre
fondit toutes les statues, & les ouvrages de différens
métaux, qu'il y avoit en très grande quantité, &
ce mélange de tous ces différens métaux fondus
ensemble produit l'airain de Corinthe, si estimé chez les anciens. Jules César
la rétablit, & du tems de S. Paul elle étoit
encore florissante. Étienne dit qu'elle s'est appellée
Epope, Pagos Ephyta, Heliopolis, & Acrocorinthus. Ce dernier nom ne se donnoit
proprement qu'à la citadelle; elle étoit si élevée,
& d'un accès si difficile, qu'il avoit parle en proverbe
de dire des choses difficiles, il n'est pas permis Ă tout le monde d'aller Ă
Corinthe, Non omnibus licet adiré Corinthum.
C'Ă©toit proche de Corinthe que se faisoient
les jeux Isthmiques Typologie Si la cour carrée a été commencée sur l’ordre de Henri II, c’est Louis XIV qui en décida son achèvement.
Avec l’aile de la colonnade il voulut donner à son palais une entrée
monumentale en direction de Paris. Après de nombreuses tractations, c’est le
projet présenté par Claude Perrault (médecin, physicien et architecte) qui est
choisi. Cette façade, réalisée entre 1667 et 1670, est en complète opposition
avec la grâce du Louvre et le style de la renaissance. En effet, elle forme un
manifeste de l’art classique, une alliance de rigueur et d’harmonie. La
colonnade s’étend sur un soubassement de 183 mètres de long avec un
rez-de-chaussée percé de 20 fenêtres bombées mais dépourvues de tout ornement.
L’avant corps central est surmonté d’un fronton triangulaire orné d’un buste
caché de Napoléon 1er. En effet, lors des modifications apportées à ce bâtiment
sous le 1er empire, le buste de Napoléon Ier fut sculpté sur le fronton
central. Malheureusement la restauration nia cet héritage en dissimulant
Napoléon sous une perruque Louis XIV, mais très curieusement l’artiste a omis
d’enlever ses abeilles La colonnade du Louvre se compose de 52 colonnes et
piliers, d'ordre corinthien, accouplés deux à deux. ARAEOSISTYLE,
manière d'espacer les colonnes, suivant le sistyle
& l'arĹ“ostyle ; c'est-Ă -dire, les unes Ă
quatre modules, & les autres à huit modules ; ce qui forme une sixième
manière, par laquelle nous accouplons aujourd'hui les colonnes, & nous
mettons l'espace de deux entre-colonnemens en un ; comme M. Perrault l'a pratiqué, avec
beaucoup de magnificence, aux deux grands portiques de la superbe façade du
Louvre. ARAEOSTYLE, l'une des cinq manières dont les Anciens espaçoient les colonnes, laquelle est de quatre diamètres,
ou huit modules. Ce terme vient du Grec "araios",
rare , & "stylos", colonne ; parce que
dans cette manière, les colonnes sont le plus éloignées qu'elles puissent être,
suivant le sentiment des anciens Membre de l'Académie d'Architecture dès l'âge de 30 ans,
Jacques-Ange Gabriel fut en 1742, architecte ordinaire du Roi, et Ă la mort de
son père Jacques dit Jacques V, en avril 1742, il fut le premier architecte de
Louis XV. Nommé en 1745 inspecteur général des Bâtiments royaux, le frère cadet
de Mme de Pompadour, le marquis de Marigny, qui avait la charge de directeur
des Bâtiments royaux, lui confia en 1755, le soin de réparer les bâtiments du
Louvre qui tombaient en ruine, abandonnés qu'ils étaient depuis 1680. Hautecœur rappelle dans son Histoire de l'architecture classique
en France, que Marigny voulait achever le Louvre. Le palais était occupé par
les Académies, encombré d'habitants divers qui ne respectaient pas son
architecture, perçaient les murs pour laisser passer des tuyaux de poêles,
établissaient des jardins sur les terrasses, tandis qu'aux façades extérieures,
des marchands adossaient des Ă©choppes en planches. On reprit en 1750, le projet
de Robert de Cotte, et l'on résolut de transporter au Louvre la Bibliothèque du
Roi, mais en 1753, lorsque fut créé le Grand Conseil, chargé de «coiffer les
parlements», cet organe nouveau fut installé dans le palais C'est à l'heureux choix du passage, à la solidité du fond
sur lequel il appuyait ses piles, que notre vieux Pont-de-SaĂ´ne dut sa longue
existence, en dépit des fautes et des insuffisances de construction, que nous
avons à examiner rapidement. L'exiguîté des
ressources, la difficulté des chemins et la pénurie des moyens de transport
obligèrent à faire un usage fort discret des matériaux de choix, et à recourir,
par intuition ou par imitation, aux procédés les plus économiques de la
tradition antique: les piles avec leurs avant et arrière-becs, les voûtes et
les tympans furent constitués par un revêtement maçonné en grand appareil
relativement assez soigné, rempli à la base des piles par du béton, puis
au-dessus par un blocage de moëllons, de galets et de
débris ; enfin le garnissage des tympans et de l'extrados des voûtes fut
complété, trop sommairement, par un simple remblai de terre, sur lequel fut
établie la chaussée pavée avec son ruisseau médian. Pour l'exécution des voûtes
et des revêtements de grand appareil, aux matériaux neufs extraits des
carrières de Fay, du Mont-d'Or,
de Lucenay, de Tournus, aux moëllons
de Couzon, aux granites et aux schistes des environs,
on adjoignit, souvent pour la plus grande Ă©conomie, comme plus tard pour la
construction du pont de la Guillotière, des emprunts
faits aux ruines qui couvraient la colline de Fourvière, aux débris du Temple
d'Auguste, du Forum de Trajan, (écroulé en 840), du Palais impérial, du Théâtre
et surtout aux monuments funéraires: par un vandalisme farouche ou abattit sans
pitié les élégantes moulures des corniches et des frises, on rasa les profils
et les reliefs admirables des chapiteaux, des cippes, des monuments
tauroboliques, et une part importante de nos richesses Ă©pigraphiques lyonnaises
n'est parvenue à notre Musée lapidaire qu'après une longue station de huit
siècles dans les massifs du Pont-de-Saône. Au moins cet étrange lieu d'asile
nous les a sauvées d'une perte totale. Les assises de ces revêtements mal
réglées laissaient entr'elles des joints énormes
garnis de mortier argileux et non hydraulique, qui dut être rapidement délayé
par les eaux; les terres de remblai durent aussi se ramollir; de lĂ des
tassements et des affaissements de murs, de voûtes, surtout sous la charge des
maisons placées sur les arches de rive, et enfin des éboulements désastreux
comme ceux qui sont signalés à la suite des crues de 1547, de 1744, et même de
1840, en dépit des rejointoiements, des réparations et des reprises en
sous-œuvre auxquelles il fallut procéder à diverses époques Trois architectes se succédèrent à Montauban, dans une reconstruction assez rapide (de 1692 à 1739) "à la moderne" de la cathédrale : les plans furent établis par François d'Orbay (1631-1697) membre fondateur de l'académie royale d'architecture; à sa mort, Jules Hardouin-Mansart, Premier architecte du roi et directeur des Bâtiments, puis Robert de Cotte, Premier architecte du roi à partir de 1708 dirigèrent les travaux et apportèrent quelques modifications à l'ensemble. [...] Montauban, ville qui restait ancrée dans le protestantisme devait être marquée par une forme nouvelle, une forme témoignant d'une volonté de reconquête religieuse. [...] Cette cathédrale fut brûlée dès les premiers temps de la Réforme, en 1560. Dans les années qui suivirent, le faubourg du Moustier dans lequel était située la cathédrale dévastée fut transformé en fortin par le catholique Blaise de Monluc (1562-1563) qui assiégea la ville; en 1567, les Montalbanais abattirent les restes de la cathédrale. Enfin, l'évêque de Montauban, Pierre de Berthier (1652-1674) qui, le premier, souhaita reconstruire une nouvelle et grande cathédrale, fit niveler les ruines de l'édifice pour y planter un parc, ouvert à la population dès 1674. Il ne restait donc rien, à cette date, de l'ancienne cathédrale. L'évêque Jean-Baptiste-Michel Colbert (1674-1687), cousin du ministre fit lever un impôt pour la reconstruction de la cathédrale l'année de la révocation de l'Édit de Nantes (en 1685). Il avait bien sûr obtenu préalablement l'accord du roi. De plus, c'est l'intendant Lamoignon de Basville, très actif dans la reconquête catholique et la conversion forcée des protestants, mais aussi représentant du roi dans la généralité, qui appuya vraisemblablement le choix de D'Orbay pour dresser les plans de la nouvelle cathédrale (Hélène Rousteau-Chambon, L'architecture gothique des temps modernes, pour une propagande formelle, Images du Moyen Âge, 2016 - books.google.fr). |