The Old Pretender

The Old Pretender

 

III, 16

 

1716-1717

 

Vn prince Anglois Mars Ă  son coeur de ciel,

Vouldra poursuiure sa fortune prospere:

Des deux duelles l'vn percera le fiel,

Hay de luy, bien aymé de sa mere.

 

Un foie

 

Yvain, le chevalier au lion, n'a point de ces secousses, ni de ces emportements de brute c'est un héros bien élevé et digne, ses combats ressemblent tous à des duels : pour un peu il prierait son adversaire de commencer (Annales de Bretagne, Volume 8, 1892 - books.google.fr).

 

Yvain mène deux combats contre des ĂŞtres surnaturels : le gĂ©ant Harpin et les deux dĂ©mons (Keith Busby, Les Manuscrits de ChrĂ©tien de Troyes, Tome 1, 1993 - books.google.fr).

 

Les aventures d'Yvain dans la troisième partie du roman le mettent aux prises, lui et son lion, avec des adversaires singuliers, un gĂ©ant, les deux fils d'un dĂ©mon; ChrĂ©tien, qui n'Ă©tait plus contraint par les règles du combat chevaleresque, a donnĂ© alors libre cours Ă  sa verve et Ă  sa fantaisie Ă©pique. C'est ainsi que des traits de bouffonnerie Ă©gayent, aux dĂ©pens du gĂ©ant horrifique, la lutte d'Yvain et de Harpin de la Montagne (vers 4194-4247) : ce dernier combat comme un ĂŞtre stupide, et sa masse plĂ©thorique justifie l'emploi de termes de boucherie et de cuisine oĂą se condense un comique truculent. Harpin, trop confiant dans sa force, n'a pour toute armure qu'une peau d'ours, et il brandit pour l'attaque un pieu Ă©norme et bien aiguisĂ©; Yvain fonce le premier, crève la peau d'ours, plonge le fer de sa lance dans la poitrine du gĂ©ant et le baigne dans le sang "comme dans de la sauce". Harpin riposte, et d'un bon coup de son pieu, fait plier le dos d'Yvain. Celui-ci tire son Ă©pĂ©e et, du tranchant, il taille dans la joue de son adversaire "une charbonee", toute une grillade; sur quoi, un nouveau coup de pieu ploie Yvain jusque sur l'encolure de son destrier. Le lion entre alors en scène, et son intervention accĂ©lère le dĂ©coupage du gĂ©ant , un vrai travail d'abattoir : il dĂ©chire comme une Ă©corce la peau d'ours, arrache "un grand morceau de hanche" et tranche largement dans les "braons" - les parties charnues, mollets, gras des cuisses et fesses, de quoi faire un rĂ´ti substantiel. Harpin beugle comme un taureau. En vain il lève son pieu Ă  deux mains et l'abat, le lion fait un bond en arrière et le coup tombe dans le vide. Yvain achève la brute qui n'a plus le temps de se reconnaĂ®tre; il l'"entre-larde" de deux coups d'Ă©pĂ©e : il frappe de taille, et dĂ©tache l'Ă©paule du tronc; il frappe d'estoc, sous la "mamelle", et enfonce toute la lame dans "le foie" - autant dire la fressure. Et le gĂ©ant ou ce qui en reste s'Ă©croule. Cette page hĂ©roĂŻque et comique Ă  la fois suffirait Ă  prouver que ChrĂ©tien peintre de batailles ne manquait pas de brio (Jean Frappier, Yvain, ou, Le chevalier au lion, 1958 - books.google.fr).

 

Yvain, prince anglais

 

Urien, fils de Cynfarch Oer, était, vers 560-590, un roi breton du Rheged, l'un des petits royaumes bretons de ce que les Gallois appellent aujourd'hui le Hen Ogledd (le vieux nord), au nord de l'actuelle Angleterre et au sud de l'Écosse. Ce royaume résistait à l'invasion des Saxons, ou plus précisément des Angles du royaume voisin de Bernicie (fr.wikipedia.org - Urien).

 

Yvain est prince de Gorre ou de Somerset qui se trouve en Angleterre actuelle. Par lĂ  il est Anglais mais ni Angle ni Saxon.

 

"fortune prospère"

 

Que un prodonme mout deboinaire Nous a Dix et boine aventure Chaiens tramis, qui m'aseüre Qu'il seconbatra au gaiant traduit en "Dieu et la bonne fortune nous ont adressé ici, dans notre demeure, un noble homme très généreux, qui m'assure qu'il combattra le géant" (Chrétien de Troyes, Le Chevalier au Lion, 2016 - books.google.fr).

 

"aventure" "ce qui arrive inopinément à qqn, ce qui arrive par hasard, par accident; risque, péril, fortune." (Godefroy 1881 VIII, 252). Le mot vient en effet du latin populaire aventura (du participe futur de advenire) (Joan T. Grimbert, Yvain dans le miroir : une poétique de la réflexion dans le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes, 1988 - books.google.fr).

 

"bien aimé"

 

Parmi les autres tĂ©moignages que nous avons sur Morgane, ceux de ChrĂ©tien sont sans doute les plus anciens. [...] Au XIIe siècle, c'est par son savoir mĂ©dical que Morgane est surtout connue et apprĂ©ciĂ©e. Elle fut considĂ©rĂ©e comme la fĂ©e guĂ©risseuse par excellence. Chez ChrĂ©tien de Troyes, c'est elle qui procure l'onguent merveilleux permettant de soigner les blessures d'Érec et celui qui permet Ă  Yvain de recouvrer la raison. Elle est parfois prĂ©sentĂ©e comme une brodeuse très habile, talent qu'elle partage avec d'autres fĂ©es. Dès le premier roman de ChrĂ©tien de Troyes, Érec et Énide, elle devient en outre la sĹ“ur du roi Arthur, lien de parentĂ© nullement mentionnĂ© jusque-lĂ . D'autre part, une vie amoureuse lui est attribuĂ©e. Dans les versions les plus anciennes, son amant ou son ami porte le nom de Guigomar, Guingamar. C'est un tout jeune homme, un parent de la reine Guenièvre, laquelle prendra très vite ombrage de cette passion et s'opposera au dĂ©voiement de cet adolescent par une femme beaucoup trop avertie. Amoureuse et mal aimĂ©e, Morgane subit au XIIIe siècle une vĂ©ritable dĂ©gradation : dĂ©gradation physique, morale et mĂ©taphysique. Toutes ces dĂ©chĂ©ances vont d'ailleurs de pair (Francis Dubost, La Magicienne amoureuse dans le rĂ©cit mĂ©diĂ©val, La magie : Du monde latin au monde contemporain, 2000 - books.google.fr).

 

Amour et haine

 

Gauvain reprĂ©sente pour Yvain l'erreur Ă  vaincre pour reconquĂ©rir Laudine. En effet les retrouvailles des Ă©poux se situent après le combat Yvain-Gauvain. Yvain doit d'abord s'opposer Ă  Gauvain avant de retrouver sa femme : on peut croire que pendant que les deux amis (Amors 6007) qui ne se reconnaissent pas (HaĂŻne 6008) se battent, une psychomachie semblable entre Amour et Haine se dĂ©roule dans le cĹ“ur de Laudine. Le combat entre Yvain et Gauvain, soleil vrai et soleil apparent, soleil au zĂ©nith et soleil au nadir, est sans issue (6209 son paroil trovĂ©). On peut faire valoir que ChrĂ©tien n'a pas aimĂ© dĂ©crire une vĂ©ritable dĂ©faite du glorieux neveu d'Arthur. Tout comme dans Perceval. ChrĂ©tien semble portĂ© par une sympathie, attendrie mais ironique, envers Gauvain. Mais tout comme dans Lancelot, il voit dans l'affrontement entre Gauvain et le protagoniste, des «aspects opposĂ©s et complĂ©mentaires de l'humaine condition...» et «établit une incontestable hiĂ©rarchie qui est inverse de celle du monde d'ici-bas» (Ribard, o.c., p. 62). Quoi qu'il en soit, reprenons le fil de notre raisonnement. Si Gauvain est l'alter ego d'Yvain, si Yvain est le dĂ©doublement de Gauvain, appelĂ© «soleil», Yvain pourrait nous apparaĂ®tre comme un hĂ©ros solaire. On peut d'ailleurs, dans le texte de ChrĂ©tien, indiquer encore plusieurs autres points qui semblent dĂ©crire Yvain ainsi. Pensons d'abord Ă  sa rencontre avec le lion. Son lion est certainement un animal emblĂ©matique, puisque personne ne peut expliquer son apparition incongrue en Angleterre . D'une part sa crinière qui est son Ă©lĂ©ment iconographique le plus important, rappelle le halo du soleil. D'autre part, en astrologie, le lion reprĂ©sente l'apogĂ©e de l'Ă©tĂ© : c'est le signe solaire par excellence, le signe «fixe» du plein Ă©tĂ©, du plein soleil. D'ailleurs ChrĂ©tien a dĂ©jĂ  comparĂ© Yvain Ă  un lion au vers 3199, c'est-Ă -dire avant la rencontre avec le fauve. Mais il n'y a pas que le lion Ă  faire d'Yvain un hĂ©ros solaire. Si l'on est attentif Ă  la chronologie, on remarque qu'Yvain part avec Gauvain une semaine après son mariage (2469 et 2576). Or il s'est mariĂ© Ă  la Saint-Jean, c'est-Ă -dire le 24 juin, fĂŞte du solstice d'Ă©tĂ©. Il quitte donc sa femme aux environs du deux juillet, huit jorz aprĂ©s la Saint Johan (2576). L'an suivant, ce n'est qu'Ă  la mi aost (2681) qu'Yvain se rend compte du dĂ©lai outrepassĂ© (2697-2703). La rupture dans le cycle divin du temps se situe ainsi dans le signe du Lion (Paul Verhuyck, Anneli Vermeer-Meyer, Le temps divin d'Yvain, Belgisch tijdschrift voor filologie en geschiedenis, 1982 - www.persee.fr).

 

Deux foies

 

Cuvelier, écrivain de la fin du 14e siècle auteur de la Chanson (ou Chronique) de Bertrand du Guesclin, mentionne deux duels auxquels participe Bertrand Du Guesclin, l'un à Rennes et l'autre à Dinan en 1356-1357, date de son passage à la notoriété guerrière (Jean-Michel Dasque, Du Guesclin, 2021 - books.google.fr).

 

MalgrĂ© la violence de l'affrontement du premier duel, trois coups sont Ă©changĂ©s sans aucune blessure des combattants. C'est le quatrième, proposĂ© par Bertrand, qui s'avĂ©rera fatal : transpercĂ© Ă  proximitĂ© du foie et du poumon, Bamborough s'Ă©croule de son cheval. Vainqueur, fĂŞtĂ© par la foule des Rennais en liesse, Du Guesclin remporte avec lui le cheval de son adversaire et la reconnaissance de sa bravoure par le duc de Lancastre. Le second duel contĂ© par Cuvelier Ă©pouse rigoureusement le mĂŞme moule narratif. Le contexte n'en diffère que par le nom de la ville, Dinan substituĂ©e Ă  Rennes pour un nouveau siège d'Henri de Grosmont, sans doute concomitant du premier et dĂ©cidĂ© pendant les premiers mois de 1357 pour couper les harcèlements rĂ©guliers qu'opĂ©raient, sur ses arrières, les quelque 1.000 hommes d'armes et 500 archers qu'y avait postĂ©s le dauphin Charles. Durant ce second siège, cependant, une pĂ©riode de trĂŞve suspend les hostilitĂ©s, et Olivier Du Guesclin tout jeune frère du futur connĂ©table que SimĂ©on Luce signale comme archer Ă  cheval de la compagnie de Jean Raguenel, stationnĂ©e Ă  l'intĂ©rieur des murs, profite de l'occasion pour s'Ă©gayer dans les prĂ©s. Il croise alors un chevalier anglais de l'ost de Lancastre, Thomas, dit de Canterbury, que Cuvelier donne pour frère de l'archevĂŞque de la prestigieuse abbaye, Simon Islep, et qui, dĂ©couvrant son identitĂ© de frère d'un capitaine breton dĂ©jĂ  cĂ©lèbre, le capture Ă  rançon de 1.000 florins. Un Ă©cuyer assiste de loin Ă  la scène et s'empresse d'aller prĂ©venir Bertrand près de Pontorson, oĂą il est alors stationnĂ©. Bertrand se prĂ©cipite au camp anglais, pour demander au duc rĂ©paration de l'injustice. Il le trouve sous sa tente Ă  jouer aux Ă©checs avec John Chandos, premier fidèle et conseiller du Prince noir, en compagnie du comte de Montfort, du comte de Pembroke et de Robert Knolles93. Le poète nous donne Ă  lire un vĂ©ritable florilège de gĂ©nĂ©rositĂ© chevaleresque des chefs anglais : le duc lui souhaite la bienvenue et lui tend la main, tandis que Chandos lui fait servir de son vin, avant de lui promettre la dĂ©livrance de son frère. Chandos ira mĂŞme, quelques instants plus tard, jusqu'Ă  offrir Ă  Bertrand de bonnes armes et un destrier de prix – « Bien armer vous ferai/Et riche destrier le tout meilleur que j'ai» dĂ©clare-t-il –, en prĂ©paration du duel qui s'annonce malgrĂ© tout. Car, sommĂ© de venir s'expliquer, Thomas de Canterbury n'en reconnaĂ®t pas pour autant ses torts et pour se dĂ©fendre des accusations de «vilenie» portĂ©es contre lui par Bertrand, le dĂ©fie «au champ de bataille, corps Ă  corps, pair Ă  pair». L'ensemble de cette rĂ©action chevaleresque et tout aristocratique de ces seigneurs tĂ©moigne d'une rĂ©elle conscience de classe : «dans ce club international de la chevalerie, la confiance et la solidaritĂ© morale opèrent au-delĂ  des lignes ennemies», constate Richard Vernier en commentant l'Ă©pisode du don du coursier Ă  Bertrand par Lancastre, en prologue au duel contre Bamborough, qui fait prĂ©cisĂ©ment Ă©cho au don de Chandos devant Dinan. Le rituel de la joute et du tournoi y participe, lui aussi, de mĂŞme que la rhĂ©torique poĂ©tique qui le dĂ©crit, cet ensemble de stĂ©rĂ©otypes que l'Ă©criture Ă©pique lui consacre systĂ©matiquement. C'est plus largement un ensemble de motifs strictement identiques qui relie le rĂ©cit du duel contre Canterbury Ă  celui de la joute contre Bamborough. MĂŞme acte de don liminaire, oĂą le destrier de Chandos remplace le coursier de Lancastre. MĂŞme articulation du rĂ©cit faisant se succĂ©der un rĂ´le «paternel» de protecteur jouĂ© par le capitaine de Rennes Tort Boiteux suspectant et prĂ©venant une potentielle trahison des Anglais, puis un rĂ´le «maternel», ou du moins fĂ©minin, s'inquiĂ©tant du sort du combat, jouĂ© tour Ă  tour par la tante Thomasse de La Roberie et par la future Ă©pouse Tiphaine Raguenel. Le dĂ©bat sur la malignitĂ© des Anglais reprend les mĂŞmes termes, suscitant la mĂŞme rĂ©flexion de Bertrand : «Par ma foi, dit Bertrand, je ne dois pas douter,/Car le duc de Lancastre est si gentil et bon/Qu'Ă  nulle trahison ne daignerait penser.» Mais les Dinannais sont plus mĂ©fiants que les Rennais, et exigent que le combat se tienne sous leur vigilant contrĂ´le Ă  l'intĂ©rieur de la ville, proposant que le duc de Lancastre y pĂ©nètre avec une escorte de vingt ou trente Anglais et que des otages bretons soient auparavant livrĂ©s aux Anglais, en gage de sĂ©curitĂ©. Conscient du risque d'accusation de trahison qu'une «bavure» anglaise ferait courir Ă  son honneur, Henri de Grosmont accepte : «Par Dieu qui fit la mer !/Au marchĂ© de Dinan je vous voudrai mener./LĂ  sera fait le champ, je m'y veux accorder.» Cette dĂ©fiance mutuelle exacerbĂ©e et la plus grande prĂ©gnance de la question de la trahison et de l'honneur militent pour un Ă©pisode placĂ© avant le duel contre Bamborough, et ne bĂ©nĂ©ficiant d'aucune expĂ©rience rassurante de l'impartialitĂ© de Lancastre, ainsi que le prĂ©conise SimĂ©on Luce en se rĂ©fĂ©rant Ă  la chronologie prĂ©cise des Ă©vĂ©nements. Historiquement pertinente, une telle inversion du rĂ©cit rompt cependant sa progression littĂ©raire, avec l'entrĂ©e en scène de Tiphaine Raguenel que le parallĂ©lisme narratif avec le duel contre Bamborough place d'emblĂ©e en Ă©quivalent de la tante Thomasse, figure tutĂ©laire et substitut maternel des jeunes annĂ©es de Bertrand. De Thomasse Ă  Tiphaine, c'est une transition de la mère Ă  la femme qu'organise le rĂ©cit de Cuvelier, par ses effets de miroir et d'enchaĂ®nement savamment construits, d'un duel Ă  l'autre, selon la chronologie personnelle de son hĂ©ros. Le parallĂ©lisme joue cependant aussi de l'inversion entre Thomasse et Tiphaine : aux supplications inquiètes de la première s'oppose ainsi la prĂ©diction confiante et joyeuse de «Tiphaine au clair visage», dame «inspirĂ©e/De la grâce de Dieu» dont le don de science «lui venait proprement par parole de fĂ©e». Tiphaine n'est pas dans la crainte, elle prĂŞche l'espoir et la certitude de la victoire de Bertrand, ainsi qu'un Ă©cuyer qui l'a entendue le rapporte au hĂ©ros : Elle disait tout haut : «Ne soyez pas mĂ©fiants Et soyez tous plutĂ´t assurĂ©s de Bertrand, Car vous le reverrez ainsi le soir tombant, Sain et sauf, et en vie, Ă  l'abri revenant, Et il dĂ©confira son ennemi en champ.» C'est qu'en effet, refusant tout net les offres de mĂ©diation des chefs anglais Lancastre, Chandos et le comte de Pembroke, Bertrand se dirige, pour s'y faire armer, vers le lieu du combat, cette place du marchĂ© de Dinan qui porte aujourd'hui encore, en mĂ©moire de l'Ă©vĂ©nement, le nom de «Place du Champ Clos» et la statue du connĂ©table (Thierry Lassabatère, Du Guesclin, 2020 - books.google.fr).

 

Prez qu'il ne li perça le foie et le pomon;

Du cheval tout navré l'abat i ou sablon,

Puis saisi le cbeval, qui estoit bel et bon... (Cuvelier, Chronique de Bertrand Du Guesclin, 1839 - archive.org).

 

Henri de Grosmont jouera également un rôle déterminant dans le déroulement de la campagne avortée du sacre, en 1359, dont il commandera l'une des trois chevauchées, en éclaireur des deux autres conduites par Edouard III et son fils le Prince noir, et plus encore dans la décision anglaise de traiter avec le dauphin Charles qui se soldera par le fameux traité de Brétigny (Thierry Lassabatère, Du Guesclin, 2020 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain III, 18 - Reims et le Jansénisme - 1717-1718, pour la tentative de sacre à Reims d'Edouard III qui était accompagné de sont fils le Prince Noir.

 

Prince... Mars...", "Hay de luy..." : Edouard, son horoscope, Mortimer et Isabelle

 

Le "Prince Anglois" pourrait ĂŞtre le roi Edouard III.

 

Voyageant en France sous le prétexte d'une mission diplomatique, Isabelle entame peut-être une relation adultérine avec le baron de Wigmore, Roger Mortimer. Tous deux conviennent de déposer Édouard II et de se débarrasser de la famille Despenser. En 1326, la reine revient en Angleterre avec une petite armée de mercenaires. L'armée royale fait rapidement défection. Isabelle dépose Édouard II et devient régente au nom de son fils aîné, proclamé roi sous le nom d'Édouard III. Beaucoup supposent qu'Isabelle est par la suite l'instigatrice de l'assassinat de son mari. Le gouvernement d'Isabelle et de Roger Mortimer commence à chanceler, en partie à cause des dépenses excessives de la régente, en partie également à cause de sa façon, efficace mais impopulaire, de résoudre les problèmes récurrents comme la situation militaire en Écosse.

 

En 1330, Édouard III s'empare du pouvoir et fait exécuter Mortimer. La reine n'est pas poursuivie et vit encore longtemps entourée de beaucoup de considération, mais loin de la cour d'Angleterre, jusqu'à sa mort en 1358. Au fil du temps, Isabelle devint une figure de «femme fatale» dans la littérature, habituellement représentée comme une femme belle, mais cruelle et manipulatrice (fr.wikipedia.org - Isabelle de France (1295-1358)).

 

The horoscope of Edward III taken by Bruen from St George's chapel, Windsor, is not quite identical with that in MS Royal 12 F.xvii, but it shares the same ascendant and, evidently, the same tradition as to the time of the monarch's birth. As it stands, the horoscope of this highly-successful and admired king is so heavy with auspices as to appear contrived. The sun in the house of the ascendant is a mere thirty minutes past opposition with Jupiter, and 2° after opposition with the Lot of Fortune. In the same house, Mercury is in opposition to the Moon, who is 5° from her exaltation and, most significantly, Mars in his day domicile, Scorpio, is 2° after conjunction with Venus. (In the MS Royal horoscope, the conjunction is exact.) Mars, moreover, is the day lord and Venus the night ruler of the watery triplicity which includes Scorpio, and the ascendant lies in the finis governed by Mars. Ominously, Saturn is in his day domicile, Capricorn, but his virtue is impeded by his position in the weak second house ('cadens') and in the night half of the horoscope. In the seventh house, also known as the descendant or occasus, Jupiter is 1°30' from conjunction with the Lot of Fortune. We have already expressed the need for caution in the interpretation of astrological schemes without contemporary commentary. But generally the overwhelming dominance of Mars in the nativity cannot be gainsaid, nor the overall propitious force of the significators. Even on an unsophisticated reading of his horoscope, Edward III was assured by the stars of his success in battle, and the prosperity of his reign. It was a scheme worthy to be set in a window, and forms an interesting parallel to the Mercury Horoscope of Marcantonio Michiel of Venice (15 June 1527), or the horoscopes incorporated into the ceilings of a number of sacred and secular buildings of Renaissance Italy, most notably those executed for Agostino Chigi (b. 1 December 1466).” By analogy with these magnificent Italian schemes, we could see the horoscope of Edward III as an affirmation of the celestial bounty that attended his reign, and the supernatural concerns that consolidated their forces at his birth. As such, it would be a statement more typical of the fifteenth century, than of Edward III's own reign. From what we know already of Edward III's attitude towards astrology, it would be most uncharacteristic for him to have commissioned his own nativity, or to have displayed it in the royal chapel, and it is probably safe to conclude that none of these horoscopes has any direct, contemporary connection with the king. Rather they are evidence of the sentiment of a slightly later period, when the astrological indicators of a king's nativity, or those of his predecessors, were assumed to provide insights into his character and prospects. The scheme of the nativity of Edward, the Black Prince, in the same manuscript, is dated 15 June 1330 and is taken, allegedly, 'ex manuscripto veteri M. Allen'.” Thomas Allen (1542–1632) was a mathematician, collector of manuscripts, and astrologer to Dudley, Earl of Leicester, and Elizabeth I, and Ashmole possessed copies of a number of his astrological writings. 140 manuscripts once owned by Allen are now in the Digby collection in the Bodleian Library (Hilary M Carey, Florin Curta, Courting Disaster: Astrology At The English Court And University In The Later Middle, 1992 - books.google.fr, www.astrotheme.fr).

 

Ironie de l'astrologie

 

A la mort de Du Guesclin en 1380 à Châteauneuf-de-Randon, trois ans après la mort d'Edpouard III, les Anglais ne possédaient plus sur le continent que quelques villes maritimes, Calais, Bordeaux, Bayonne. Mais Charles V ne put achever la délivrance du royaume. Il mourut la même année que le connétable, attristé par trois grandes révoltes qui éclatèrent à la fois dans le Languedoc, la Flandre et la Bretagne et qui témoignaient de la fatigue et de l'épuisement du peuple (Encyclopédie théorique et pratique des connaissances utiles composée de traités sur les connaissances les plus indispensables, Tome 1, 1850 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain IX, 24 - Du Guesclin.

 

Yvain de Galles

 

Bien que l’histoire d’Owain (Yvain) ap Thomas ap Rhodri ap Gruffud ap Llewelyn-le Grand, le dernier descendant de la maison royale du Gwynedd (dans le nord du Pays De Galles) - se déroule loin du Pays de Galles, sur le continent européen, elle est néanmoins l’histoire d’une bataille pour le Pays de Galles. Yvain était le petit-neveu de Llewelyn II (le dernier du nom). Ce dernier descendant de la maison royale du Pays de Galles – une dynastie dont le pouvoir politique prit fin le 10 décembre 1282 – fut tué près de Bordeaux en 1378, par un agent secret anglais, alors qu’il combatit pour les Français. Né vers 1335, on a écrit de lui qu’il avait été envoyé en France tout enfant encore. Après une éducation militaire classique de cette époque, nous le retrouvons au service des Français à la bataille de Poitiers (Maupertuis) en septembre 1356, en tant que «chef de certains hommes d’armes» sur requête personnelle du roi de France Jean II. En 1365, après la mort de son père, Yvain vint en Angleterre, et peut-être au Pays de Galles, afin de réclamer son héritage. Quelques mois après, il retourna en France; il devait ne jamais revenir. L’importance d’Yvain en tant que chef militaire pour le roi de France est reflétée par le titre de Capitaine-Général qui lui fut décernée en 1369, lorsqu’une flotte et une armée furent mises à sa disposition afin qu’il envahisse et libère le Pays de Galles. Cette première tentative d’Yvain pour retourner chez lui fut déjouée par les féroces tempêtes hivernales et le projet fut abandonné. En 1370, au sud du Mans, à Pontvallain, Knolles fut défait par Du Guesclin, général en chef et connétable de France. Du Guesclin, avec Yvain sous ses ordres, reprenait l’un après l’autre tous les châteaux où les Anglais s’étaient réfugiés.

 

En 1372, Yvain attaquait Guernesey afin d’en faire une base où il pourrait attendre le soutien naval castillan qui devait l’escorter jusqu’au Pays de Galles. Il quitta le siège du château Cornet, pour aller rejoindre la flotte castillane qui avait intercepté celle de Pembroke en route vers la Guyenne. La bataille étant terminé avant qu'il n'arrive, il se rendit à Santander où était emprisonné Pembroke. Aucune rançon ne fut jamais payée pour ce dernier et il mourut en captivité en 1375. Devant le peu d'enthousiasme des Espagnols pour l'aider à reconquérir le Pays de Galles, Yvain alla combattre en Poitou, en Saintonge et à La Rochelle qui fut prise par les Français.

 

Au commencement de l’été 1375, les deux camps étaient épuisés. Une trêve d’un an fut négociée à Bruges, la guerre était donc momentanément arrêtée. Les hostilités franco-anglaises reprirent au printemps 1377. Un certain John Lamb se présenta avec des nouvelles du Pays de Galles, et désireux de prendre du service, Yvain l’accepta bien volontiers comme serviteur personnel. Ce serviteur, qui dira être envoyé par le duc de Lancastre Jean de Gand, l'assassina au siège de Mortagne en Aquitaine en 1378 (www.pays-royannais-patrimoine.com).

 

Typologie

 

Le report de 1717 sur la date pivot 1357 donne 998.

 

Les Vikings sont de retour en Angleterre dans les années 990 et atteignent le Somerset, le Dorset et l'Île de Wight en 998 (Henrietta Leyser, A Short History of the Anglo-Saxons, 2016 - books.google.fr).

 

Old Pretender

 

Jacques François Édouard Stuart, dit le «chevalier de Saint-George» (10 juin 1688, palais St. James de Londres – 1er janvier 1766, palais Balestra, Rome), est prince de Galles en 1688, de sa naissance à la déposition de son père par le parlement. Il est le fils du roi Jacques II d'Angleterre et d'Irlande et VII d'Écosse (1633-1701) et de sa seconde épouse, la princesse Marie de Modène (1658-1718). Après 1701, il est surnommé par les whigs "The Old Pretender".

 

Le traité d'Utrecht en 1713 engage Louis XIV à reconnaître la loi de succession anglaise et à ne plus soutenir de solution alternative, notamment les revendications jacobites. Il refuse la présence de Jacques François Stuart en France. Celui-ci trouve alors refuge, en février 1713, à Bar-le-Duc, capitale du Barrois, auprès du duc de Lorraine Léopold Ier et de ses parents, au château de Lunéville et à Commercy. En 1715, souhaitant profiter du mécontentement que suscite, après la mort de la reine Anne, dernière reine Stuart et autre demi-sœur de Jacques François, l'avènement de George Ier de Hanovre sur les trônes britannique et irlandais, les jacobites tentent un nouveau soulèvement avec le soutien de Henry Bolingbroke. Cette tentative, connue sous le nom de The Fifteen dans l'histoire britannique, est financée par l'Espagne et bénéficie du soutien français à défaut d'une aide officielle, mais lorsque Jacques François Stuart débarque en Écosse au nord d'Aberdeen le 22 décembre 1715, il découvre que l'armée levée par le comte de Mar, John Erskine, s'est en grande partie dispersée à la suite de la bataille de Sheriffmuir le 10 novembre. Malade, peu sûr de lui, Jacques François Stuart fuit à nouveau devant l'arrivée d'une armée britannique commandée par le duc d'Argyll alors qu'il préparait son couronnement comme roi d'Écosse. Il rembarque pour la France le 4 février 1716.

 

Après cet Ă©chec, le «Vieux PrĂ©tendant» — ainsi qu'il est souvent dĂ©signĂ© par l'historiographie whig, pour le distinguer du «Jeune PrĂ©tendant», son fils Charles Édouard Stuart — ne peut retrouver son refuge lorrain car une pression diplomatique s'exerce sur le duc LĂ©opold. Jacques-Édouard est contraint aussi de quitter Avignon et se rend en Italie via les Alpes. Il trouve refuge Ă  Rome en 1717, oĂą le pape le loge au palais Muti et lui offre une garde personnelle et une pension jusqu'Ă  sa mort. En 1719, une nouvelle tentative pour le restaurer, soutenue par l'Espagne, Ă©choue : la flotte qui devait l'emmener est dispersĂ©e et dĂ©truite par une tempĂŞte au large du cap Finisterre tandis qu'en Écosse, une armĂ©e jacobite est Ă©crasĂ©e durant la bataille de Glen Shiel, le 10 juin 1719. Cet Ă©pisode, baptisĂ© The Nineteen est la dernière tentative de Jacques François Stuart de devenir roi. Son fils ainĂ© Charles Édouard Stuart sera Ă  la tĂŞte de la toute dernière tentative en 1745-1746, en tant que reprĂ©sentant de son père, sans plus de succès, du fait d'un soutien insuffisant des puissances continentales (fr.wikipedia.org - Jacques François Stuart).

 

Mars

 

La science de l'astronomie, que Paracelse proclame utile au mĂ©decin Ă©tait entrĂ©e au XVe siècle dans l'enseignement officiel de la FacultĂ© et les maĂ®tres les plus cĂ©lèbres en furent partisans. Les astrologues italiens combinant avec des donnĂ©es nouvelles d'astrologie judiciaire l'art ancien des GĂ©nĂ©thliaques, nous apportèrent l'horoscopie. VoilĂ  en quoi consistait cette mĂ©thode : La sphère cĂ©leste, par la section de diamètres imaginaires verticaux et horizontaux, la terre Ă©tant prise comme centre, prĂ©sentait quatre angles :

 

1° L'angle d'Orient ou horoscope qui signifie le commencement de la vie ou de toute œuvre ;

2° L'angle de la terre ou septentrion ;

3° L'angle méridional ou Cœur du Ciel ;

4° L'angle d'Occident qui signifie fin, mort.

 

Avec ces angles, leurs cadentes et leurs succédentes l'astrologue formait des figures variées dans lesquelles il devait chercher le destin de l'individu dont il tirait l'horoscope (Théophile Perrier, La médecine atsrologique, 1905, pp. 44-45).

 

Si Mars est au cœur du Ciel de quelque ville, il y fait les habitans seditieux, si Saturne y est, il les rend mecâniques & laborieux, & si les autres y sont, ils operent conformement à leurs qualitez (Jean B. Fayol, L'harmonie céleste, découvrant les diverses dispositions de la nature: ouvrage physique et mathématique, 1672 - books.google.fr).

 

"Mars" et "fortune prospère" : Mar

 

Après l'Ă©chec d'un projet d'insurrection en Angleterre, Jacques III reporta dès lors ses espoirs sur l'Écosse, oĂą la rĂ©bellion avait pris une tournure beaucoup plus sĂ©rieuse. Au nord du mur d'Hadrien, le parti jacobite s'Ă©tait donnĂ© pour chef un notable expĂ©rimentĂ©, le comte de Mar, qui avait occupĂ© des emplois importants sous le roi Guillaume et la reine Anne, en dernier lieu celui de secrĂ©taire d'État pour l'Écosse. PersonnalitĂ© ductile, il avait longtemps louvoyĂ© entre Whigs et Tories, ce qui lui avait valu le surnom de Bobbing John («John le Flottant»). Ce ne fut qu'après avoir vu ses offres de service refusĂ©es par le roi George qu'il regagna l'Écosse pour prendre la tĂŞte des jacobites. Le 5 septembre, le comte rĂ©unit une assemblĂ©e clandestine de lairds et de chefs de clan dans ses domaines des Highlands. Le 17 septembre, au village de Braemar, il fit lever un drapeau portant les armes d'Écosse et le monogramme du roi Jacques : la rĂ©bellion avait commencĂ©. Mar multiplia lettres, dĂ©clarations et manifestes en faveur de sa cause tout en commençant Ă  rassembler une armĂ©e. Les clans des Highlands ne tardèrent pas Ă  rĂ©pondre Ă  son appel et le 27 septembre la ville de Perth tomba au pouvoir des jacobites. Mais l'Écosse Ă©tait loin d'ĂŞtre unanime en faveur de l'ancienne dynastie. Édimbourg et Glasgow, oĂą le gouvernement central envoya rapidement des renforts, proclamèrent leur haine du «prĂ©tendant papiste». Par ailleurs, les navires chargĂ©s d'armes et de munitions que les jacobites avaient rassemblĂ©s au Havre et dans d'autres ports de la Manche ne furent jamais autorisĂ©s Ă  appareiller : le RĂ©gent les fit dĂ©charger. Beaucoup de grandes familles se tenaient sur leur rĂ©serve ou Ă©taient partagĂ©es. Une rĂ©bellion est un gros jeu : gagner, c'est tout gagner; perdre, c'est tout perdre. D'oĂą les hĂ©sitations, les retournements de veste, le partage de certaines familles entre les deux camps afin de donner des gages des deux cĂ´tĂ©s. Pour contrer la rĂ©bellion, le cabinet de Londres envoya en Écosse le duc d'Argyll, chef du clan Campbell, qui avait servi en Flandre sous Marlborough puis commandĂ© les forces britanniques en Espagne. Argyll arriva Ă  Édimbourg le 25 septembre après six jours de marche forcĂ©e. La situation y Ă©tait très dangereuse. Le 19 septembre, le château d'Édimbourg avait manquĂ© de peu d'ĂŞtre pris par surprise. La rĂ©bellion s'Ă©tant rendue maĂ®tresse de la quasi-totalitĂ© du nord du pays, Argyll rassembla son armĂ©e près de Stirling, position stratĂ©gique, car le pont de Stirling sur le Forth commandait le passage entre le nord et le sud de l'Écosse. Le 17 octobre, le troisième soulèvement prĂ©vu par les jacobites s'Ă©tait dĂ©clenchĂ© en Northumberland. Trois possibilitĂ©s s'offraient aux rebelles anglais : marcher vers le nord et prendre Ă  revers le duc d'Argyll; descendre vers le sud, en espĂ©rant soulever les populations du Lancashire; rester sur place pour dĂ©faire les troupes fidèles au gouvernement central et s'Ă©tablir solidement. Après une trop longue indĂ©cision, le deuxième parti l'emporta. Le 18 novembre, les jacobites arrivèrent Ă  Lancastre. Leur choix se rĂ©vĂ©la malheureux. Si les gentilshommes catholiques se ralliaient Ă  eux, les Tories restaient dans l'expectative. On se rendit compte alors qu'il y avait loin d'un toast Ă  la santĂ© du «roi au-delĂ  des mers» Ă  l'entrĂ©e en rĂ©bellion ouverte et que les Tories n'Ă©taient pas d'humeur «à aventurer leurs carcasses plus loin que la taverne». De Lancastre, la petite armĂ©e jacobite descendit sur Preston, petite citĂ© sise sur la rivière Ribble, et commit l'erreur de s'y retrancher en apprenant l'arrivĂ©e de renforts gouvernementaux. Elle laissa ainsi le temps aux forces loyalistes du Northumberland de rejoindre les troupes envoyĂ©es du sud par le gouvernement central et d'investir la ville. Le 25 novembre, après de durs combats, les jacobites capitulaient. La «bataille de Preston» n'avait pas Ă©tĂ© une bataille et Ă  peine un siège; elle n'en fut pas moins sanglante : 42 tuĂ©s et blessĂ©s chez les jacobites, 276 parmi les forces gouvernementales. Les 1.500 prisonniers Ă©taient Ă©cossais pour les deux tiers. Pendant ce temps, en Écosse, Mar avait dĂ©cidĂ© d'emmener son armĂ©e vers le sud et de franchir le Forth. Le duc d'Argyll fit mouvement Ă  sa rencontre et les deux armĂ©es s'affrontèrent sur le plateau de Sheriffmuir le 24 novembre. Ă€ 9.000 jacobites, Argyll opposait des forces trois fois infĂ©rieures, mais plus aguerries. L'engagement fut incertain, les deux gĂ©nĂ©raux perdant rapidement le contrĂ´le des opĂ©rations. Ă€ la fin de la journĂ©e, les pertes de l'armĂ©e rĂ©gulière Ă©taient supĂ©rieures, mais elle n'Ă©tait pas dĂ©truite et les jacobites avaient dĂ» renoncer Ă  passer le Forth. Le moral des rebelles Ă©tait atteint. On apprit bientĂ´t qu'au nord les Whigs avaient repris le contrĂ´le d'Inverness, la principale ville des Highlands. Les hommes des clans, dĂ©couragĂ©s, commencèrent Ă  dĂ©serter pour regagner leurs territoires ; des notables firent de discrètes ouvertures auprès d'Argyll pour nĂ©gocier leur ralliement. Entre-temps, le PrĂ©tendant avait Ă©chappĂ© aux assassins lancĂ©s Ă  ses trousses par lord Stair et, après s'ĂŞtre cachĂ© plusieurs semaines Ă  Dunkerque, avait pris la mer le 27 dĂ©cembre. Mais quand il dĂ©barqua au nord d'Aberdeen, le 2 janvier 1716, sa cause Ă©tait dĂ©jĂ  perdue. Le cabinet britannique avait mis Ă  profit la fin de novembre et les premières semaines de dĂ©cembre pour envoyer des renforts et en particulier les fameuses troupes hollandaises prĂŞtĂ©es par les Provinces-Unies. Il apparut bien vite que Jacques III arrivait de France sans troupes et sans munitions. Le 11 fĂ©vrier 1716, le duc d'Argyll entra dans Perth, Ă©vacuĂ© la veille par les jacobites. Le 16 fĂ©vrier, le PrĂ©tendant rembarquait pour la France, emmenant avec lui le comte de Mar. Le gĂ©nĂ©ral Gordon, nommĂ© commandant en chef de l'armĂ©e jacobite, n'eut plus qu'Ă  nĂ©gocier les termes de sa reddition. Tandis que les hommes des Highlands rentraient Ă  peu près sans dommages dans leurs terres, les autres partisans de la cause jacobite devaient fuir pour Ă©chapper aux charges de haute trahison. Un certain nombre d'entre eux parvint Ă  monter sur des frĂ©gates françaises qui les menèrent jusqu'Ă  Göteborg, oĂą ils entrèrent dans l'armĂ©e du roi de Suède. Le duc d'Argyll mit ses troupes en garnison dans le sud de l'Écosse, oĂą elles se signalèrent par diffĂ©rents pillages et mauvais traitements. George Ier imposa une rĂ©pression modĂ©rĂ©e. [...]

 

L'échec du Fifteen – le «Quinze», pour désigner le millésime 1715, nom qui resta à la rébellion – démontra la la solidité de la jeune dynastie hanovrienne. L'amnistie décrétée par George Ier assura la réconciliation des Tories avec la Maison de Hanovre (Thierry Sarmant, 1715, 2017 - books.google.fr).

 

L'expression "prosperous fortune" est employé par l'historien écossais William Russel (1741–1793) au sujet du fils de Jacques III (William Russell, The History of Modern Europe with a View of the Progress of Society from the Rise of the Modern Kingdoms to the Peace of Paris, in 1763, Tome 2, 1841 - books.google.fr).

 

"duels" : deux batailles

 

En France, les régiments jacobites étaient régulièrement le théâtre de meurtres, duels, évasions, désertions ou simplement d'absences sans autorisation, y compris parmi les officiers. [...] Mr Aldworth, qui avait été en France à Saint Germain sous le nom de Bernard plusieurs années, ne cachait pas ses penchants jacobites. Il avait reçu l'autoristion de revenir en Angleterre. Il fut M.P. pour New Windsor en 1712 et classé parmi les Tories en 1713. Ses prises de position lui valurent de nombreux duels; celui qui l'opposa au colonel Chudleigh, le 21 septembre 1714, lui fut fatal (Nathalie Genet-Rouffiac, Le grand exil: les jacobites en France, 1688-1715, 2007 - books.google.fr).

 

The very year after George I became king a rebellion was raised in favour of the Pretender. The Earl of Mar gathered a number of troops in Scotland and the Pretender was proclaimed king there as James III. James himself then came from France and appeared in Scotland to uphold his claim. But things were badly managed by the rebels, they were beaten in two battles (Sheriffmuir near Dunblane and Preston in Lancashire) and the Pretender had to seek refuge in France once more; he never made another attempt for the crown. This rebellion encouraged the king's distrust of the Tories, since they were identified with the rebels, and made him put all his confidence in the Whig ministers. During the reign of George I a Norfolk squire, Sir Robert Walpole, became the principal man in the government. He was an ardent Whig in politics and his chief aim was to establish the House of Hanover firmly on the British throne (Margaret Elliot, Britain in modern times, 1953 - books.google.fr).

 

"fiel"

 

It has been well remarked, that in proportion to the desperate state of their master's affairs, the songs of the Jacobites used to become angry, bitter, and outrageous; this song affords evidence of the fact. It was written obviously just after the Revolution in 1688, and is accordingly full of gall and ill humour. It is, perhaps, one of the best specimens that remains of the spleen and intemperance of the enemies of the whigs (Robert Malcolm, Jacobite Minstrelsy, with notes illustrative of the text, etc., 1829 - books.google.fr).

 

"sa mère"

 

Mary of Modena (5 October [O.S. 25 September] 1658 – 7 May [O.S. 26 April] 1718) was Queen of England, Scotland and Ireland as the second wife of James II and VII. A devout Catholic, Mary married the widower James, who was then the younger brother and heir presumptive of Charles II. She was uninterested in politics and devoted to James and their children, two of whom survived to adulthood: the Jacobite claimant to the thrones, James Francis Edward, and Louisa Maria Teresa (en.wikipedia.org - Mary of Modena).

 

La naissance de Jacques III a été présentée ironiquement par les opposants à la dynastie des Stuart comme miraculeuse et Marie de Modène comme une nouvelle Vierge Marie (Rachel Judith Weil, Political Passions: Gender, the Family, and Political Argument in England, 1680-1714, 1999 - books.google.fr).

 

In a Christmas Ode, thought to be composed by Mother Mary Xaveria Burton (1668-1714), english nun carmelite in Antwerp :

 

And you humble Virgin and all-powerful Queen,

Now for the succour of all Christendom

Apply the perfections of your lovely Son :

But to England's monarch impart such a share

As may his endeavours victorious declare :

Let the adverse party, though numerous they,

Know you, mighty Infant, that sceptre do sway...

 

The 'England's Monarch' is James III, 'the Old Pretender', who was preparing to regain his throne by what is known to history as the 'Rebellion of 1715'; 'Her Highness' was Mary of Modena, always a friend to the Carmelites, and the 'little princess' was her daughter, Marie Louise (Anne Hardman, Two English Carmelites, Mother Mary Xaveria Burton (1668-1714) and Mother Mary Margaret Wake (1617-1678), 1939 - books.google.fr).

 

Le "fiel" fait penser aussi à la crucifixion de Jésus fils de Marie (Matthieu 27,34 en référence au Ps. 68,11).

 

Acrostiche : UVDH, uudh

 

Mot du glossaire de la région du Somerset : "uudh'ur", other, either, any, a (Frederick Thomas Elworthy, The West Somerset Word-book : A Glossary of Dialectal and Archaic Words and Phrases Used in the West of Somerset and East Devon, Volume 35, 1886 - books.google.fr).

 

Gorre est un royaume d'où l'on ne revient jamais; c'est donc un pays des morts. La capitale du royaume est Bade (identifié à Bath dans le Somerset) (Philippe Walter, Dictionnaire de mythologie arthurienne, 2015 - books.google.fr).

 

Le Pays de Gorre est bien un royaume mythique, et que, contrairement Ă  ce qu'ont avancĂ© certains critiques, l'auteur en a parfaitement conscience. Mais c'est un Autre Monde Ă  la mesure de celui-ci et fait Ă  son image; cette ambiguĂŻtĂ© mĂŞme est la preuve de la fidĂ©litĂ© de ChrĂ©tien Ă  des sources d'origine celtique : le Pays de Gorre apparaĂ®t moins comme le monde des morts que comme celui oĂą continuent de vivre ceux qui ont Ă©tĂ© arrachĂ©s Ă  notre monde (Antoinette Saly, Image, structure et sens: Études arthuriennes, 2014 - books.google.fr).

 

À la mort du roi Urien de Gorre, messire Yvain le grand, son fils préféra de rester auprès du roi Arthur et céda sa terre à son cousin Baudemagu (Jacques Boulenger, La Légende du Roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde, 1922 - books.google.fr).

 

Le roi Jean II, prisonnier du roi Edouard III, fut transféré du château de Somerton, dans le Somerset, à celui de Berkhamstead, dans le Hertford (Henri Moranvillé, Chronographia regum Francorum, Tome 2, 1893 - books.google.fr).

 

The birthday of Old Pretender on 10 June was celebrated by widespread troubles in Somerset and the Midlands. Encouraged by these signs of support for the Stewarts the Duke of Ormonde, whose impeachment was voted by Parliament on 17 June 1715, moved out of London to Richmond, and began to make preparations for an uprising in the west.24 His idea was to start by gaining control of Plymouth, Bristol and Exeter; many of his assistants were Tory officers who had been turned out of the Army when the Whigs took office. Relays of horses were kept ready to take Ormonde from Richmond down to Devon when the right moment came for action. But the journey to Devon was never made : instead Ormonde emulated Bolingbroke and fled to France as soon as he heard that some Government troops were on their way to Richmond to arrest him. By that time few of the Jacobite plans were unknown in Whitehall, and steps were being taken to ensure that all further activities should be reported quickly to the Government. Ormonde fled on 21 July 1715; the next day Lord Stair in Paris was recording in his journal some comments on a letter he had recently received from Secretary Stanhope : 'He recommends me to save no pains nor expense to be well informed.' To assist Stair, whose mastery of intelligence in every field was formidable, was the ever-free tongue of Bolingbroke. With Ormonde's departure the leadership of the western Jacobites was taken by the Marquess of Lansdowne. A Jacobite arsenal was established at Bath, where there were collected three pieces of cannon, with the means of casting more, as well as eleven chests of firearms, and a hogshead full of basket-hilt swords. Further arms had been ordered from France. The plan of campaign at this time was for the rising to begin in several places in the West simultaneously, but for the centre of it to be at Bath. However, the fact that Ormonde had left no instructions before leaving for France meant that there was great confusion among the 'Jacks' about how to put their plan into operation. For a short while the Government was also at a loss, and the Cabinet was seriously alarmed that Ormonde might in fact have started the rebellion in the south-west (John Christopher Malcolm Baynes, The Jacobite Rising of 1715, 1970 - books.google.fr).

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