Indépendance en Amérique III, 98 1776-1777 Deus royals freres si fort guerroyeront Qu'entre eux sera la guerre si mortelle. Qu'un chacun places fortes occuperont : De regne & vie
sera leur grand querelle. Ce quatrain est très général, et l'on peut trouver une
référence ancienne qui s'en rapproche : Proverbes XVIII, 19 : Un frère aidé par son frère est une place
forte et des amis sont comme les verrous d'un donjon. Le latin dit : Frater
qui adjuvatur a fratre
quasi civitas firma. Le
verbe adjuvare comporte, outre le sens principal
(aider), deux nuances intéressantes : nourrir (accroître) et donner de la joie Une autre traduction donne : "Un frère lésé
est pire qu'une place forte, et sa
querelle est comme le verrou d'un château" : Sens douteux. Les Grecs
disent: un frère aidé par son frère est comme une place forte. Nous pensons que
l'auteur représente des frères qui ont un procès entre eux, pour dire qu'ils
sont plus irréconciliables que d'autres plaideurs. Le verset précédent a "Le sort fait cesser la
querelle ; il décide entre les puissants." La généralité du quatrain peut être restreinte d'une
manière biaisée par sa datation et la typologie qu'on en tire. Il serait
question de la Grande Bretagne. Les Proverbes (18, 19) disent : «Des frères sont plus
intraitables qu'une ville forte, Et leurs querelles sont comme les verrous d'un
palais». Louis VII aurait été absolument d'accord ; son frère, Robert de Dreux,
lui lança de sérieux défis. De la même manière, les trente premières années de
la vie de Jean sans Terre se passèrent en machinations contre Richard Cœur de
Lion. Dans l'œuvre littéraire contemporaine, l’Histoire des rois de Bretagne, Geoffroi de Monmouth résume
sommairement les réflexions des frères puînés en décrivant le raisonnement,
exposé à Brenne, pour encourager ce dernier contre son frère aîné Belin :
«Comment se fait-il que la faiblesse s'empare de toi au point de rester soumis
à Belin alors que, né d'un même père et d'une même mère, de même naissance
noble, tu es son égal ?» Que Belin & Brenne fils de Dunvval
diuisants le Royaume de leur pere
entr'eux, à Belin aisné
demeura la souueraineté de l'Isle auec
la Bretagne Galles, & Cornwal, & Brenne
obtint l'Escosse seulement, oĂą il regna
dessouz l'authorité de son frere Dans le Roman de Brut, Wace évoque la révolte de Brenne
contre Belin, son frère aîné : celui-là a écouté un de ses conseillers qui au
droit d'aînesse oppose le « droit » du meilleur Belin et Brenne, voulurent prendre la succession du
royaume et s'épuisèrent en violentes querelles. Ils luttaient en effet pour
savoir lequel des deux porterait la couronne du royaume. Ils livrèrent entre
eux un grand nombre de combats. Wace note que la querelle entre les frères a été attisée
par «paltoniers / E menteurs e losangiers» Wace ne mentionne pas le mot "querelle" mais
"tençon" et "ire". On a "grant tençon" entre les frères Basian et Gétan, fils de Séver, se disputant son royaume à sa mort (v. 5487) Typologie Le terme “frères”, dans les années 1770, trouve en plus de son acception familiale, un sens dans la sociabilité franc-maçonne. The
American revolution in 1776 provoked renewed
hostilities between the Ancients, who tended to support the American rebels,
and the Modems, who supported George III (Cerza 227).
In Ecossais lodges abroad, which were often linked
with the Ancient system in Britain, the initiated kings Louis XVI and Gustav
III backed the Americans and their heroic Masonic leaders, George Washington
and Benjamin Franklin. During these years, French and Swedish admirers of
Swedenborg, who was viewed as an “illuminated” prophet of revolution, created
special Masonic degrees and formed private lodges to study his writings (and
those of other occultists such as Agrippa, Paracelsus, and Boehme). Calling
themselves Illumines Theosophes, they developed an
international network of freres that linked London
with mystical and millenarian movements in Europe, Scandinavia, and the New
World (Schuchard, “Secret” 40-51). Though the
Illumines attracted mainly liberal political thinkers, their primary concerns
were spiritual and magical — as they explored the meditation techniques of
Jewish Cabalism, the healing processes of Animal Magnetism, and the
psycho-chemical experiments of alchemistical Hermeticism.
In the wake of American victories and public tributes to the contributions made
by “Scottish-rite” Masons to the revolution, the Modern Grand Lodge in England
cracked down on the Ancients and attempted to suppress their lodges, which
attracted growing numbers of millenarian artisans and “suspicious” foreigners.
As an increasingly irrational George III lamented the loss of his colonies, his
alienated brothers and sons sympathized with the rebels and consorted with
Opposition Whigs and Ancient Freemasons Le 8 mai 1777, lors d'un débat au Parlement, il est
question plusieurs fois des "royal brothers"
de Georges III Un prêcheur, William Gordon, prononça un sermon intitulé
"Separation of the jewish
tribes" devant la "general
court of Massachusetts" lors du premier anniversaire (4 juillet 1777) de
la déclaration d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique, où l'on peut lire : "As
a friend to the rights of mankind in general, and of this continent in
particular, I can but pray that the King of kings would give his sanction to
what the Congress declared this day twelvemonth, and by succeeding, make the
United States of America perpetually free and independent ; being assured that
there is no alternative but that of the most horrid slavery; and yet as a
native of Great Britain, and considering that that is the land of sepulchres of your forefathers, I can but wish that, though
we have been drove into an independency, we may not be forced into a total
separation. However, it is likely that we shall see the words of Rehoboam's father verified: “A brother offended is harder to be won than a strong city, and their
contentions are like the bars of a castle, of an unusual size, beyond what are
to be met with in common among strangers." Prov. XVIII. 189" C'est ainsi que, tour à tour frères de sang et ennemis,
partenaires et rivaux, Etats-Unis et Grande-Bretagne placèrent curieusement la guerre
au cœur de leurs relations, suivant l'axe historique de rupture transatlantique
tracé par une Indépendance désormais marqueur indélébile de leurs relations.
Des mythes fondateurs de cette nation « anglo-saxonne » allait paradoxalement résulter
une alliance hors du temps, qui scellera une association d'empires rivaux dans
leur partage hémisphérique des zones d'influence économiques et commerciales,
mais communément porteurs d'une utopie démocratique universelle assurant la
pérennité des idéaux britanniques des siècles passés |