La crise de 1929 VI, 8 1931-1932 Ceux qui estoient en regne pour scavoir, Au Royal change deuiendront apouvris: uns exilez sans appuy or n'avoir, Lettrez et lettres ne seront a grand pris. "change", "apouvris", "lettres",
"pris" (prix) et "or" : question d'argent Depuis le XIIIe siècle, les lettres de change permettent
Ă un acheteur de ne pas payer comptant une marchandise, en signant Ă son
fournisseur un «effet» lui promettant le paiement à court terme moyennant un
intérêt. Les banques de la Renaissance sont des établissements privés
travaillant essentiellement avec de grands négociants ; leurs lettres de
change ne peuvent pas être considérées comme de la monnaie (Isabelle
Bernier, Quand a été créée la première banque de France, 2018 -
www.futura-sciences.com). Dans l'ancien droit français, la lettre de change est
essentiellement le mode d'exécution du contrat de change, c'est-à -dire que sa
fonction réside dans une remise de place à place. Primus a besoin pour ses
achats commerciaux de capitaux sur une place autre que celle sur laquelle il se
trouve présentement. Il s'adresse à Secundus qui possède les capitaux dans
ladite place et qui consent Ă remettre Ă Primus une lettre de change grâce Ă
laquelle celui-ci pourra se procurer les fonds dont il a besoin. Dans son
premier Ă©tat, la lettre de change se trouve donc ĂŞtre exclusivement un titre de
paiement. «Plaise à Tertius de payer à Secundus et à présentation la somme de
..., signé : Primus», telle semble être, réduite à l'essentiel, la formule
pratiquée avant le XVème siècle. Cependant, et progressivement au cours de ce
siècle, s'affirme, dès que se généralise la pratique de l'endossement, la
fonction crédit greffée sur la circulation des richesses. La lettre de change
devient comme une sorte de monnaie fiduciaire auxiliaire, comme un succédané
des promesses de payer en métal, émises par les États ou par certaines
collectivités ou banques. Dans bien des cas d'ailleurs, la lettre de change
conserve son caractère mixte, voire même sa fonction archaïque d'instrument de
paiement de place à place (distancia loci). Et si cette particularité est présentement
rappelée, c'est moins par scrupule d'historien dont on n'a que faire ici, mais
simplement pour préciser le débat. Même actuellement, la lettre de change n'est
pas qu'un simple instrument de crédit, quand elle revêt notamment la forme de
lettre Ă vue, ou Ă très court terme, ou dans l'alternative oĂą elle est tirĂ©e Ă
longue échéance, quand elle est passée à l'ordre d'un tiers - très généralement
un banquier - quelques jours avant son échéance. Elle peut, dans ces cas,
revêtir un caractère mixte, lorsqu'elle est escomptée. Les tarifs des banquiers
prévoient des minima de jours de valeur et d'escompte. Le chèque est, à tout
prendre, dans les mĂŞmes conditions, instrument de paiement, ce qu'il est par
définition, et, de façon adventice, instrument de crédit pour le faible laps de
temps qui s'Ă©coule entre son escompte par un banquier et son paiement (CH. Penglaou,
Statistique de l’évolution de la lettre de change en France et à l’étranger,
Journal de la société statistique de Paris, tome 82 (1941) - www.numdam.org). La fin du Sytème
de Law La volonté de J.
Law Ă©tait de faire du billet de Banque une lettre de change universelle,
endossable, qui soit autorisée à circuler dans tous les grands pays européens.
L'art du change et du rechange devant permettre de produire de l'argent avec de
l'argent. L'attribution du monopole d'Emission à la Banque est jugée nécessaire
pour établir cet usage du billet La monnaie crédit remplacerait la monnaie de
change privée utilisée au XVIe et XVIIe siècles dans
les Foires de Change par les marchands-banquiers (Marie-Thérèse
Boyer-Xambeu, John Law, précurseur de Keynes et théoricien du circuit ?. In:
Cahiers d'économie politique, n°13, 1987. Conceptions de la monnaie : un enjeu
théorique - www.persee.fr). Cf. quatrain III, 26. Reconnaissant l'instabilité de ce système, Law convainc
le duc d'Orléans de procéder à une réforme monétaire. Le décret du 21 mai
modifie le prix officiel des actions de la Compagnie des Indes, qui est réduit
à 8 000 £, puis à 5 000 £ par paliers successifs jusqu'au ler décembre. Dans le même temps, les billets de la
banque sont dépréciés de 20 %, et même 50 % jusqu'au la
décembre. Les détenteurs de billets et d'actions, ne sachant où allait
s'arrêter le processus de dévalorisation, se précipitent pour vendre avant la
prochaine perte, générant ainsi une panique et des échauffourées. À la suite de
ces événements, la banque ferme au mois de mai jusqu'au 12 juin. Face aux
remontrances de ses conseillers et devant la colère des épargnants, le Régent
congédie John Law de ses fonctions à la Banque Royale en mai, sans grand effet
sur la confiance des marchés. À juste titre, puisqu'une semaine plus tard, Law
est rappelé et nommé conseiller d'État, intendant général du commerce et de
nouveau directeur de la Banque Royale. Le 27 mai, la valeur des billets de
banque est restaurée à leur niveau initial, mais de façon très éphémère. Il est
annoncé le 15 août que les billets de la Banque Royale doivent être progressivement
«démonétisés» : le 1er octobre pour les grosses coupures et le 1er mai 1721
pour les petites ; les espèces d'or et d'argent retrouvent leur usage légal
comme moyens de paiement, ce qui signifie qu'au-delĂ du ter octobre, les gros
billets peuvent seulement acheter des créances sur l'État, ou des actions de la
Compagnie, ou enfin des «unités de compte» en banque (qui ont eu très peu de
succès et qui seront d'ailleurs démonétisées dès le 26 décembre). Chacun
s'empresse de payer ses dettes avec du papier, ce qui a pour effet Ă©galement de
diminuer la masse de billets en circulation. Les cours de la Compagnie des
Indes ne sont plus soutenus par la Banque Royale et continuent de péricliter.
L'histoire de John Law se termine précipitamment par sa fuite en décembre de
cette année 1720, afin d'échapper à la vindicte des épargnants. À la fin du mois de janvier 1721, il n'est plus possible
d'Ă©changer librement les actifs de la Compagnie - que ce soient les billets,
les actions ou les crĂ©ances -, un visa doit ĂŞtre donnĂ© par une Agence crĂ©Ă©e Ă
cet effet pour tout Ă©change. Les petits porteurs (moins de 500 ÂŁ). qui
représentent 50 % des individus et 40 % des sommes en jeu, échangent à parité
de ce qu'ils possèdent ; mais les autres subissent une réduction de
variable selon l'origine des titres détenus : de 0 % pour les titres provenant
d'un remboursement du gouvernement, Ă 95 % de moins-values pour une origine non
spécifiée (Daniel
Szpiro, Économie monétaire et financière, 2009 - www.google.fr/books/edition). "pour sçavoir" Financier écossais
né en 1671, John Law est le fils d'un banquier d'Édimbourg, doté de fortes
connaissances économiques reposant sur l'étude des divers systèmes financiers
et bancaires européens. Il publie en 1705 des Considérations sur le numéraire et le commerce, dans lesquelles il
développe sa théorie. Elle repose sur l'idée que l'activité et la prospérité
économiques sont étroitement liées à la quantité de monnaie en circulation sur
le marché. Or la monnaie métallique ne peut jouer pleinement le rôle qui lui
est dévolu , en raison du peu de confort qu'elle procure aux échanges et des
difficultés pratiques dues au poids, à la lenteur, notamment lors d'échanges
importants, mais Ă©galement en raison des limites de son abondance : la
quantité existante d'argent et d'or ne peut équilibrer l'abondance des
richesses mondiales susceptibles d'être mises en circulation (Hervé
Bismuth, Lucien Victor, Les voyageurs de l'impériale d'Aragon, 2001 -
www.google.fr/books/edition, fr.wikipedia.org
- Famille Law de Lauriston). "Royal
change" En 1715, Louis XIV meurt, laissant place à la régence de
Philippe d'Orléans (cf. quatrain III, 15) qui meurt en 1723, année de la
majorité de Louis XV (cf. quatrain III, 25). "or n'avoir" Sans entrer dans le détail du système de Law, les trois
piliers que sont la banque générale, l'Etat et la Compagnie d'occident,
interagissent de façon croissante les uns avec les autres. À certains moments,
la Banque aide la Compagnie Ă soutenir ses propres actions, dont la hausse,
très importante, des cours est savamment orchestrée
par Law. Cependant, comme dans le cas de la Compagnie des mers du Sud,
l'activité réelle de la Compagnie n'a rien de l'Eldorado fabuleux promis aux
actionnaires. Vers la fin, la Banque et la Compagnie fusionnent ;
l'émission de billets et d'actions s'accélère. Pour sauver le système, la possession même de l'or est découragée par
la loi. En 1720, certains des plus gros détenteurs de billets viennent à la
Banque les échanger contre des pièces. La Banque ne peut pas suivre. Une crise
de confiance provoque la banqueroute de la Banque. Les Ă©meutes de juillet font
17 morts. John Law s'enfuit Ă Venise. En novembre, les billets disparaissent.
[...] Pour résumer, le
système de Law avait le mérite de détacher la monnaie de toute référence au
métal. Il constituait une préfiguration de la relance de l'économie par le
crédit. Mais au lieu de financer des réalisations de l'économie réelle, la
création de monnaie-papier a alimenté la spéculation à la hausse d'un titre. Il
faudra du temps avant que la France ne retrouve confiance dans les billets de
banque (Olivier
Lacoste, Comprendre les crises financières, 2011 - .google.fr/books/edition). Acrostiche : CAUL En anglais, "caul" : amnios ; Enfant né coiffé,
a child born with a caul (Abel
Boyer, Dictionnaire anglais-français et français-anglais, tiré des meilleurs
auteurs qui ont écrit dans ces deux langues: Français-anglais, 1841 -
www.google.fr/books/edition). A un enfant "né coiffé" dans nos traditions
populaires (né avec un morceau de placenta ou de membrane graisseuse sur la
tête : mahdjoub en pays maghrébins), est attribué une chance prédestinée (Anne-Marie
Desdouits, Le monde de l'enfance, traditions du pays de Caux et du Québec, 1990
- www.google.fr/books/edition). On sait que les dictionnaires sont en retard sur les
usages effectifs des mots qu'ils recensent. Il faut donc se tourner vers les
images, pour mieux mesurer cette assimilation progressive de la Fortune Ă la
richesse, et en particulier Ă la richesse obtenue par hasard. On remarque
d'abord, entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, la place grandissante prise, parmi
les cadeaux distribués par la déesse, des espèces sonnantes et trébuchantes qui
ont tendance à prévaloir sur les couronnes et autres signes de dignité. Même si
c'est un peu schématique et qu'il faudrait pousser l'investigation, cela me
semble remarquable. On peut se demander si ce n'est pas du côté des Pays-Bas
que ce trait est devenu prépondérant. Précocement, la gravure de Peter
Wamersoen fait de la bourse déliée déversant ses écus la métonymie de la
Fortune, l'enjeu de la roue. En tout cas, dans la gravure populaire, oĂą Fortune
est très présente, elle est de plus en plus liée au thème de l'argent et de ses
méfaits sur la bonne marche de la société : on peut prendre pour exemple
les apparitions de la déesse dans la collection Bertarelle. Si la Fortune sert
souvent Ă condamner ce pouvoir de l'argent, elle peut aussi permettre de
célébrer les bienfaits de la prospérité. D'ailleurs, à la même période naît une
représentation de la richesse, Divitiae, qui prend ses attributs de la Fortune.
L'ascension et la chute de John Law dont la banque, après quelques mois de spéculation
insensée, s'effondre en 1720 dans un crash qui marque long-temps les esprits,
marque peut-être un tournant pour l'allégorie de la Fortune. Au niveau
européen, la banqueroute de Law a suscité une grande production iconographique
dans laquelle la Fortune tient le premier rôle. Elle y est associée aux valeurs
monétaires décrédibilisées (le papier monnaie) et, plus traditionnellement, aux
bulles symboles d'espoirs fragiles. Le vocabulaire contemporain des crises
boursières (la "bulle spéculative" et son "éclatement") est
directement issu de ces variations sur l'allégorie de la Fortune. En particulier,
en décembre 1720, un groupe d'éditeurs d'Amsterdam forme un recueil de textes
et d'images qui ont circulé aux Pays-Bas pendant la période de gloire et depuis
la chute du banquier Ă©cossais. Le volume, anonyme, s'intitule Le Grand miroir
de la folie (Het Groote tafereel der dvaasheid). La page de titre proclame que
ces pièces doivent servir à garder mémoire de la catastrophe financière et à en
prévenir la tentation pour les générations futures, ce qui ne laisse pas de
sonner étrangement en ce début du XXIe siècle. Le succès est énorme: trois
versions de la première édition sont publiées en quelques semaines. Il y aura
deux autres éditions dans les années suivantes et une dernière en 1780 (Florence
Buttay, La Fortune victime des Lumières, The End of Fortuna and the Rise of
Modernity, 2017 - www.google.fr/books/edition). Typologie Le report de 1931 sur la date pivot 1720 donne 1509. La prison de King's bench aura décidément joué un rôle
déterminant dans la vie de John Law. C'est là , en effet, qu'il fit la
connaissance d'un certain duc de Banbury, descendant direct de sir Thomas Boleyn, père d'Anne Boleyn. Nous
ignorons les causes de l'arrestation du duc, mais nous savons qu'il a une sœur,
Catherine, mariée à un Français, M. Seigneur et vivant à Saint-Germain-en-Laye,
dans le voisinage de la résidence de Jacques II. Banbury remet à son ami et
compagnon d'infortune qui va s'évader un message pour sa sœur. Law s'acquitte
de cette mission. Lady Catherine Seigneur s'est déjà lassée, à cette époque, de
son mari. Elle a, nous dit-on, du channe et Law en est
touché au point qu'il l'enlève. Le récit de cet enlèvement sera publié quelques
années plus tard par une gazette littéraire anglaise, si l'on en croit Horace
Walpole. Le ménage prend alors la route
de GĂŞnes : on le voit, Law n'en a pas fini de joindre l'utile Ă
l'agréable. A Gênes, Law est déçu. Les
Génois, qui ont inventé au XVe siècle la pratique des marchés à terme, sur les
laines brutes d'Espagne, continuent avec la Banque de Saint-Georges à gérer la
fortune pontificale, mais la primauté est maintenant laissée aux banquiers
de Nuremberg et d'Augsbourg, en Allemagne du Sud. Gênes est moins avancée que
les Hollandais dans la différenciation, désormais établie nettement, entre le
commerce des marchandises et le commerce des valeurs. Or, Law s'intéresse au
commerce des valeurs et aux problèmes monétaires. Qu'à cela ne tienne ! Il a besoin d'argent et spécule sur le
change, spécialité de Gênes, accumulant ainsi une assez jolie fortune qu'il va
s'empresser de jouer Ă Venise. LĂ , Ă deux pas de Saint-Marc, fonctionne la
plus importante salle de jeu de l'époque. Il y bâtit une fortune : vingt
mille livres sterling, affirment des témoins, dont l'un nous trace de lui ce
portrait : «Son extraordinaire rapidité de calcul faisait de lui un excellent
joueur, juge des hasards et des avantages de tous les jeux. Son humeur Ă©gale
dépourvue d'emportement le rendait parfaitement maître de lui quand la fortune
le défavorisait ou le comblait, contribuant ainsi à le faire gagner le plus
souvent et à lui éviter des pertes trop lourdes.» (Le
secret de Law, Les Grandes Enigmes du temps jadis, 2012 -
www.google.fr/books/edition). Les Lettres de change qui dans le Courant du XVe Siècle
étoient devenues plus en vogue, rendit les échanges des Especes moins fréquens,
& au lieu de ces Ă©changes en Nature on accorda encore des privileges pour
Negocier en lettres de change. Henry VIII l'an 1509 accorda Ă Thomas Boleyn (Milite pro corpore
nostro) le privilege de donner dans la ville de Calais Ă tous les Voyageurs qui
y passeroient, soit en pelerinage pour Rome ou pour les affaires de Commerce
dans d'autres endroits, des Lettres de change contre des Especes. Et pour ce
trafic il lui fut permis de prendre tel lucre ou profit dont on pourroit
convenir. Cet octroi lui fut accordé sous une redevance de L. 30. 6. 8. payable au Roi annuellement (Cornelis
Oudermeulen, Recherches sur le commerce: idées rélatives aux intért^s des
différens peuples de l'Europe, Tome second, 1791 - books.google.fr). Law mourra en exil à Venise le 21 mars 1729. A la fin de la troisième période de domination de la
France sur Gênes (1499 - 1512), Louis XII défendit aux marchands d'aller
outre-monts et voulut contraindre les GĂ©nois Ă payer les lettres de change
tirées sur Lyon et à montrer leurs livres de comptes (Richard
Gascon, Grand commerce et vie urbaine au XVIe siècle, Lyon et ses marchands
(environs de 1520-environs de 1580), 1971 - www.google.fr/books/edition). Les liens entre GĂ©nois et Lyonnais sont Ă©troits,
nombreuses sont les sociétés marchandes lyonnaises à se rendre à Gênes. Cela
n'empĂŞche pas, lorsque les conflits politiques deviennent cruciaux, de
poursuivre les échanges par divers moyens. Ainsi, les Génois sont expulsés par
le roi de France entre 1496 et 1500, de 1512 Ă 1515 et de 1529 Ă 1535. En
représailles, la République de Gênes expulse les marchands Lyonnais, mais cela
n'arrête jamais complètement les affaires. Les principaux échanges concernent
le tissu. Les Génois amènent à Lyon des velours, et ils viennent y chercher des
tissus lyonnais ou du drap anglais ou de Flandres (fr.wikipedia.org
- Lyon Ă la Renaissance, Fabien
Lévy, Gênes au XVe siècle, dominations
étrangères et esprit civique, Libertà e dominio, 2012 -
www.google.fr/books/edition). La papauté redéfinira en particulier en Espagne avec
Charles Quint au début du XVIe siècle le fonctionnement de la Collectorie chargée
de transférer les fonds récoltés à la Chambre apostolique à Rome. La
Collectorie sera intégrée au marché des lettres de change entre l'Espagne et
Rome. Les tranferts seront réalisés par les hommes d'affaires italiens. On
connaît l'activité de Galvan Bonisegna, considéré comme Génois mais d'origine
siennoise, dans le commerce des lettres de change Ă partir de 1509 (Juan
M. Carretero Zamora, Les collectories de la monrachie hispanique et la banque
italienne, Religione e istituzioni religiose nell'economia europea, 1000-1800,
2012 - www.google.fr/books/edition). 1929 L'Ecossais John
Law a créé la première bulle boursière de l'histoire dans la France du
RĂ©gence (Christian
Chavagneux, Une brève histoire des crises financières : des tulipes aux
subprimes, 2011 - www.franceculture.fr). À la Bourse américaine, le cours des actions s'installe
sur une tendance Ă la hausse vers 1924. Cette ascension est temporairement
contrariée en 1926, puis reprend de plus belle à partir de 1927. L'ouvrage Les
Grandes Crises (Marcel et TaĂŻeb) indique qu'entre 1921 et 1929, l'indice du
cours des actions a été multiplié par quatre. Pendant toute cette époque, le
crédit est facile et alimente la spéculation (Olivier
Lacoste, Comprendre les crises financières, 2011 - www.google.fr/books/edition). Les affairistes ne cessent d’acheter, persuadés qu’ils
ont le pouvoir de revendre Ă court terme avec une plus-value. Mais, lĂ est le
premier nœud du krach et donc de la crise, ces spéculateurs se sont endettés
pour acheter des titres. Dès lors, la suite est presque inévitable, au moins
dans sa première période : le coup de semonce du jeudi 24 octobre entraîne
des prises de bénéfices. Celles-ci font chuter les cours. Les appels de marges
sont inévitables, ce qui alimente les ventes. Ce qui conduit à instiller la panique
chez les actionnaires qui n’ont dès lors que le souci de liquider leurs
positions (www.lerevenu.com). Il est difficile de dire si la crise économique des années
1930 est entièrement causée par la crise boursière. Certains avancent que des
signes de ralentissement avaient déjà été enregistrés avant le krach. Il est
certain en tout cas que celui-ci a au moins amplifié les difficultés
conjoncturelles (Olivier
Lacoste, Comprendre les crises financières, 2011 - www.google.fr/books/edition). Lettres de change
dans les années d'après guerre Selon les
résultats de l'enquête du Service d'Études économiques de la Société des
Nations (Aperçu de la situation monétaire, Genève, 1939, p. 106 et suiv.), où l'on
constate liminairement que l'usage de la lettre de change est un peu partout en
régression. En France, comme en Italie, aux Pays-Bas, en Suisse et en
Argentine, l'intitulé Portefeuille dans les bilans publiés couvre
indistinctement les bons du Trésor et assimilés et les lettres de change. On
doit donc renoncer, au moins pour ces pays, à toutes conclusions précises. Cependant,
il est à présumer que la diminution du portefeuille commercial a été plus que
compensée par l'augmentation du portefeuille comprenant les effets publics.
[...] On sait que le marché de Londres était très spécialisé en
matière d'effets commerciaux et qu'il escomptait une quantité de papier tiré de
l'Ă©tranger. La rĂ©gression constatĂ©e du montant des effets en cours de 1913 Ă
1937 est considérable : elle atteint près de 50 %. Elle est due en grande
partie Ă l'Ă©tablissement de la politique autarcique dans de nombreux pays. Du
coup, la suprématie financière de la place de Londres a décru dans une large
proportion. [...] Les milieux bancaires anglais se sont toujours montrés
sceptiques quant à l'efficacité de la propagande à l'égard des entreprises
commerciales pour le développement de la lettre de change. Ils estiment que,
seule, la nécessité - qui se fait surtout sentir dans la période d'essor de la
conjoncture - peut inciter le commerçant à tirer des traites. «Le montant des
effets, écrit M. Henry Bell, fluctue parallèlement aux affaires. Ce genre de
papier n'apparaît que dans les périodes commerciales actives et quand il y a
des besoins d'extension des crédits.» [...] Le papier commercial, bien que circulant depuis 1880 environ aux Etats Unis, était peu abondant. Il s'agissait plus particulièrement de billets à ordre de 2.500 dollars ou multiples de ce chiffre, souscrits par d'importantes firmes, dont l'échéance allait de quatre à six mois, qui servaient à mobiliser le crédit obtenu par ces entreprises pour compléter temporairement leurs fonds de roulement. Après la création du système de Réserve fédérale, le marché d'acceptations se créa, qui prit un vaste développement et atteignit un haut degré de spécialisation au cours de la période d'après guerre. Le tableau ci-après, reproduit du Mémorandum précité, montre à l'évidence la régression du volume des acceptations négociées depuis 1931. Il y a lieu d'ajouter que la lettre de change en tant qu'instrument de règlement pour les simples créances commerciales est peu usitée aux États-Unis d'Amérique (CH. Penglaou, Statistique de l’évolution de la lettre de change en France et à l’étranger, Journal de la société statistique de Paris, tome 82 (1941) - www.numdam.org). |