Maëstricht VI, 92 1993 Prince sera de beauté tant venuste, Au chef menée, le second faict
trahy, La citĂ© au glaive de poudre, face aduste, Par trop grand meurtre le chef du Roy hay. 1666 Le coup de VĂ©nusÂ
au jeu de dĂ© c'est faire trois six : cf. II, 51 "vingt trois les six". Mais dès lors un problème se pose : Existe-t-il entre venustas "la chance", et la chance qui sourit Ă
l'auteur du "coup de VĂ©nus", un rapport autre que fortuit ? En un tel
domaine, il convient de faire preuve d'une extrême prudence. La genèse des
vocables du jeu est souvent obscure, et nos rois, dames, ou valets de cœur,
n'entretiennent pas de rapports immédiatement perceptibles avec les personnes
réelles communément désignées par ces noms. En latin même les chiens ont donné
leur nom au coup de dés le moins réussi (canes : les quatre as), sans que la
responsabilité de ces animaux soit, en la matière, bien engagée. Un seul point,
dès l'abord, est sûr : la locution latine "coup de Vénus" n'est point
le calque d'une locution grecqueÂ
"coup d'Aphrodite" ; cette dernière n'est connue que par un
exemple (Plutarque, Caton, 6) , et c'est elle qui
traduit de façon évidente la locution latine. Puisque nous sommes ainsi conduits
à n'exploiter que les seules ressources des textes latins, il apparaît que l'explication
la moins hasardeuse consiste Ă expliquer le "coup de VĂ©nus" comme
procédant d'une restriction au domaine des jeux de hasard de l'idée de chance
plus largement attestée au niveau du mot venustas. Est-ce
à tort dès lors que nous attribuons une majuscule à la Vénus des coups de dés
heureux ? Il ne le semble pas si l'on
considère que Plutarque traduit en grec le mot latin par Aphroditè,
qui n'a jamais été qu'un nom propre ; et surtout si nous tenons compte de
l'exemple Properce, IV, 8, 45 : Me quoque per talos Venerem quaerente
secundos /Semper damnosi subsiluere canes. "Moi aussi, quand aux dés,
j'essayais d'obtenir le faste coup de VĂ©nus, je ne vis toujours bondir de ma
main que les chiens de malheur." Sans même proposer une correction secundam, on peut distinguer que le poète, procédant à un
de ces transferts d'épithètes dont il est coutumier, s'exprime comme si, par le
jeu de dés, il voulait se rendre propice la déesse Vénus. Un tel exemple nous
permet de mesurer à quel point est (faussement) irritant le problème de la
majuscule qui, compte tenu des habitudes que nous impose la graphie moderne, tend
à commander, et en tout cas à ordonner, nos réactions en présence de latin
venus Beau prince L'année où fut voté l'Acte de Séclusion,
Guillaume III n'avait que quatre ans. Douze ans plus tard, en 1666, le jeune
prince s'approchait lentement mais sûrement de sa majorité. Rentré d'une
mission diplomatique de plusieurs années où il avait négocié la restitution de
la principauté d'Orange, Constantin
Huygens ne put dissimuler son admiration lorsqu'il revit le jeune Guillaume
III : «Mon maître n'est plus enfant, grâce à Dieu. Je vois avec étonnement
comme en si peu d'années il a cru et profité en corps et en esprit. Comme il est très beau Prince, il promet
assurément quelque chose de fort grand et de très digne de sa naissance».
Depuis la restauration de la monarchie en Angleterre (1660), le sort du prince d'Orange
faisait l'objet de vives controverses entre le parti orangiste et le parti des
États. L'entourage de Guillaume III ne cachait pas son irritation de voir
l'Ă©ducation du jeune prince prise en charge par le Grand Pensionnaire lui-mĂŞme,
à l'exclusion de tout proche de la famille ou de la cour de Charles II. Amélie
de Solms qui, depuis la mort de Marie Stuart en 1661,
jouait le rôle d'une mère de substitution auprès de Guillaume III, ne manquait
pas d'ironiser sur le Grand Pensionnaire, suggérant qu'on aurait tort de ne pas
le nommer "Stathouer de Hollande". MĂ©decin
à Amsterdam et orangiste de cœur, Gabriel Piso mit
Jean Maurice de Nassau en garde contre la tentation d'accorder de l'estime Ă
Jean de Witt, laissant entendre qu'un Orange se compromettrait en reconnaissant
des mérites au Grand Pensionnaire. Pourtant, les faits sont là : c'est à l'un
des ennemis les plus tenaces de sa famille que Guillaume III dut sa formation
politique. En 1666, le temps de la relève n'était pas encore venu mais le rôle
que pouvait jouer Guillaume III dans la lutte contre l'Ă©vĂŞque de MĂĽnster occupa
une place fondamentale dans les débats politiques, annonçant largement ceux qui
précédèrent l'invasion française de juin 1672. [...] Selon les Orangistes, les
années de gouvernement sans stathouder formaient une parenthèse qui ne
demandait qu'à être refermée. Face à l'inaptitude des régents au commandement
militaire, le rétablissement du prince d'Orange dans ses pleins pouvoirs
s'imposait comme un devoir d'Etat "trahy" Quelques fanatiques tentèrent d'assassiner le même jour
le grand pensionnaire à La Haye, et son frère à Dordrecht (21 juin). J. de Witt
venait de quitter vers minuit la salle des états, accompagné
d'un seul serviteur, lorsque les meurtriers fondirent sur lui l'épée à la main.
Frappé à la tête et renversé, il essaya de se relever et de se défendre; mais,
accablé sous leurs coups, il tomba de nouveau, et ses agresseurs, croyant
l'avoir tué, prirent la fuite. Grièvement blessé, J. de Witt put se traîner
jusqu'Ă sa maison, oĂą le lendemain il Ă©crivit aux Ă©tats une lettre aussi calme
que digne. Des quatre assassins, un seul, van der Graef,
fut pris et exécuté; les autres trouvèrent un asile sûr auprès du prince
d'Orange. Le grand pensionnaire Ă©tait encore retenu au lit par ses blessures,
lorsque les exigences inacceptables par lesquelles Louis XIV répondit aux
envoyés des états généraux, excitèrent dans les Pays-Bas une émotion
patriotique dont profitèrent les partisans du prince d'Orange. A la suite de
manifestations tumultueuses, les états généraux s'étant déliés du serment
d'abolition du stathoudérat, Guillaume fut nommé stathouder (8 juill. 1672).
Sans récriminer, J. de Witt se contenta de repousser par une lettre les
absurdes accusations de trahison qu'on avait répandues contre lui. Dans cette
justification, il appelait le nouveau stathouder lui-même en témoignage. Ce
n'est pas trop dire que ce prince ait eu l'infamie de répondre à cet appel par
des réticences et des insinuations presque accusatrices. Cependant l'influence
du grand pensionnaire était encore assez grande pour que Guillaume ne cherchât pas
Ă le rattacher Ă lui : il lui offrit donc de lui conserver son ancienne
autorité et de se conduire par ses conseils. J. de Witt repoussa ces avances,
et, le 4 août, il résigna sa charge, ne conservant que son siège au grand
conseil  "second" De toute évidence, la difficulté essentielle dans la
politique intérieure des Provinces-Unies, au XVIIe siècle, résulte de la
confrontation, sinon de l'opposition de
ces deux pouvoirs, de loin les plus importants selon la constitution. D'un
côté, le Grand Pensionnaire qui représente les Etats de façon permanente,de l'autre, le
Stathouder qui tient en main toute la force militaire. Cette bipartition fonctionnelle
correspond dans le pays Ă la grande division Ă la fois sociale et politique
entre l'oligarchie bourgeoise et le parti des Orangistes - alors que,
cependant, leurs intérêts économiques se rejoignent. Dès que les circonstances
s'y prĂŞtent, l'ambitieuse famille d'Orange ne manque pas de s'opposer
ouvertement à l'autorité civile (crises de 1618 et de 1650) et finit même par
terrasser le gouvernement en place (révolution de 1672). A chaque fois, un
régime autoritaire, réactionnaire, appuyé sur l'armée et faisant l'amalgame de
tous les mécontentements s'efforce d'en finir avec l'aristocratie bourgeoise,
les riches marchands, la classe des «Heeren» ou
RĂ©gents. A l'inverse, lorsque ceux-ci reprennent de l'ascendant, ils
s'efforcent de limiter ou mĂŞme de suspendre les pouvoirs du Stathouder. Ainsi,
en 1668, Jean de Witt réussit à abolir le stathoudérat dans la Province de
Hollande et, en 1670, par un autre arrêt, il fait interdire «le cumul des
fonctions de Stathouder et de Capitaine général sur toute l'étendue de la
République», interdiction de courte durée, il est vrai, puisque les Etats
généraux rétablirent le stathoudérat au début de juillet 1672 et nommèrent Guillaume
III Capitaine général. La vie politique des Provinces-Unies durant le XVIIe
siècle est ainsi, sans cesse jalonnée par les fluctuations résultant tantôt de
crises internes (même de nature idéologique), tantôt d'événements historiques
dans une Europe agitée, toujours sur pied de guerre Dans les faits de cette époque, le Grand Pensionnaire Wit
passera donc en second, et sera éliminé, accusé de trahison et lui-même trahi. "meurtre" Jan de Witt (1625 - 1672) devint grand pensionnaire en
1653, pendant la vacance du stadhoudérat. Il conclut
la paix avec Cromwell et, en 1667, fit promulguer l'acte d'exclusion qui interdisait
le stadhoudérat à la maison d'Orange. Lorsque les
armées de Louis XIV envahirent la Hollande en 1672, le parti orangiste se
releva. Jan de Witt fut  accusé d'avoir
livré la République à la France et il fut massacré par une foule pro-orangiste
le 20 août 1672. De Witt et Oldenbarnevelt sont considérés comme des héros de
la république des Provinces-Unies. Guillaume de Nassau, prince d'Orange, né en 1650, élu en
1672 stathouder de Hollande, Ă©pousa Marie, fille de Jacques II. Il renversa du
trône son beau-père en 1688 et mourut en 1702 sans héritier, roi de Grande
Bretagne : ce pourrait ĂŞtre le "Roy hay". L'Ă©vĂŞque de
MĂĽnster, la guerre anglo-hollandaise et la guerre de Hollande Christoph Bernhard von Galen (12 octobre 1606 - 19 septembre 1678) fut le
prince-Ă©vĂŞque de MĂĽnster de 1650 Ă 1678. NĂ© Ă Bispionk, en Westphalie,
le 12 octobre 1606, il fut orphelin de bonne heure. Un de ses oncles, Bernard Malinckrodt, doyen du chapitre de Munster, le recueillit et
lui donna quelque instruction. Mais le jeune Christophe, préludant à ses futurs
exploits, aimait mieux piller les châteaux voisins avec des vauriens de son
&ge que d'Ă©tudier las belles-lettres et il
embrassa la carrière des armes d'assez bonne heure. Puis, vers la quarantaine,
il troqua la cuirasse pour l'habit ecclésiastique. Nous le retrouvons, en 1650,
chanoine de la cathédrale de Munster. Cette année-là , l'évêché de la ville,
devenu vacant par la mort de son titulaire, reevnait
de droit Ă Malinckrodt. Cependant, son ambition et
ingrat neveu fomenta des troubles au sein du chapitre et se fit Ă©lire, au cours
d'un banquet ,où les chanoines s'étaient livrés a de trop copieuses libations. En possession de la mitre,
Bernard de Galen se débarrassa de son oncle et mit le
siège devant Munster, afin de mater les bourgeois de la cité. À l'époque où l'absolutisme progresse en Europe et dans
les territoires de l'Empire, Bernhard von Galen s'efforce lui aussi, en tant que prince ecclésiastique,
d'affermir son pouvoir et d'Ă©tendre ses petits domaines. Louvoyant entre les
différentes puissances, il ajoute à son évêché quelques territoires limitrophes
et soumet, en 1661, la ville de MĂĽnster. Alors que l'Europe entre dans une
période troublée où s'affrontent la France, l'Angleterre, la Hollande, Von Galen recrute 18 000 reîtres pour le compte de Charles II
d'Angleterre dans le but d'attaquer les Provinces-Unies, mais une armée
française de 6 000 hommes n'eut pas grand-chose à faire pour causer la déroute
de l'armée de l'évêque qui se dissolut sans demander
son reste. Plus tard, il retourne à l'alliance française, notamment pendant la
Guerre de Hollande. Il applique la Contre-Réforme de la manière la plus
rigoureuse, avec pour objectif l'Ă©radication du protestantisme qui a notamment
fait des ravages avec l'anabaptisme. Ses efforts en faveur de la Contre-RĂ©forme
se trouvent appuyés et encouragés par les influences intellectuelles de
l'université de Paderborn, fondée en 1614. Au delà de
son action religieuse et politique, von Galen Ă©tait un personnage Ă©trange et irascible qui permit
l'invention de la bombe incendiaire "de poudre face aduste" : la bombe incendiaire Les participes ustus, adustus, exustus, perustus vont se spécialiser en ce sens. Ils signifient
d'abord «hâlé, bronzé», à propos des populations italiennes: jeune fille à la
moisson (Mart. VIII, 55, 18), Apulienne (Hor., Epod. II, 41), soldat au
retour d'une longue marche (Liv. XXVII, 47, 2). Les anciens croyaient que les
nègres devaient leur pigmentation à la proximité du soleil (cf. Sen., N. Q. IV
a, 2, 18; Pline, VI, 70, pour les Indiens). C'est pourquoi ils usent des mĂŞmes
termes pour leurs concitoyens et pour les races africaines: Garamantes
(Luc. IV, 679), Maures (Sil. It. II, 439; VIII, 267), Nubiens
, (Sil. It. III, 269, immitem testantes corpora solem / Exusti uenere Nubae), Ethiopiens (Sen.,
N. Q. IV a, 2, 18; Luc. X, 131; Pline, VI, 70). C'est incontestablement alors
un marron très foncé ou même un noir. On ne peut toutefois préciser la valeur
des préfixes et, grâce à eux, fixer des degrés. Horace en effet use plaisamment
de perustus pour se moquer d'une campagnarde
italienne (Epod. II, 41), tandis que Lucain n'a
recours qu'Ă ustus pour des esclaves noirs (X, 131).
Le choix entre ces termes paraît soumis au goût personnel et aux commodités de
la versification. Par analogie sont usités au même sens percoctus,
proprement «cuit» (d'Egyptiens, Lucr. VI, 722; 1109),
incoctus (d'un Maure, Sil. It. XVII, 632) et
comiquement excoctus dans TĂ©rence, Ad. 849, d'une
moissonneuse. D'autres termes sont encore employés, mais isolément: obscurus (Juv. XI, 125, Mauro obscurior Indus), siccus (Mart. X, 13, 7, sicci... Poeni), torridus (Pline XII, 98, color abest ille
lorridus sole, de l'Ă©corce du cannelier) et jusqu'Ă tristis (Mart. VII, 87, 2, tristi... Aethiope) qui Ă©tait
déjà chez Martial au sens de «sombre» (I, 96, 4; XIV, 5, 1, etc.). A côté de fuscus et de niger, l'invention
des poètes (nous exceptons le prosaïque coloratus)
s'était donc créé toute une série de termes, soit par composition avec -color, soit en utilisant des mots existant déjà en d'autres
sens, participes ou adjectifs. Chacun en usait au gré de ses préférences ou de
sa fantaisie, Ă©tendant leur sens du brun clair au noir Le feu en 1666 fait aussi penser Ă l'incendie de Londres
(cf. quatrain II, 51), où régnera Guillaume d'Orange. Galen, en ce labeur guerrier,
s’est rĂ©servĂ© une part spĂ©ciale et personnelle : tout ce qui touche Ă
l’artillerie est de son domaine exclusif. Sa compétence en cette matière est
universellement admise ; ses connaissances pyrotechniques Ă©blouissent les gens
de son temps ; et dans «l’art de lancer des fusées et des bombes» il ne connaît
point de rival. Non content d’appliquer, il perfectionne, invente, porte «à son
dernier point,» dit-on, la science de détruire ses semblables et de «réduire
les villes en cendres.» C’est de lui, déclare le marquis de Pomponne, qu’est
venue l’invention des carcasses qui se sont rendues depuis si célèbres… «Il est
vrai de dire que, bien que les bombes fussent connues dès longtemps, le nom que
les Espagnols leur avaient donné de spaventa vellacos, épouvantait des méchans,
faisait voir qu’elles étaient de peu d’effet. Mais, au point que cet évêque les
a portées, soit pour l’adresse à les jeter et à les faire tomber précisément où
l’on veut, soit pour les nouvelles sortes de compositions qu’il a inventées,
elles sont devenues le plus infaillible moyen de réduire les places. On oppose
des bastions au canon ; mais l’on n’a pas trouvé de remède jusqu’à cette heure
contre ce qui tombe du ciel !» Aussi le plus clair de son temps se passait-il
en expériences de ces procédés terrifians. Les
champs, les terrains vagues qui bordent les murs de Munster retentissent sans
cesse d’explosions, de détonations effroyables. Dans «l’ouragan de feu»
déchaîné par ses mains, impassible au milieu du vacarme et de la fumée, Galen respire à l’aise, et se sent, comme il dit, «dans son
véritable élément.» Et les populations tremblantes, contemplant de loin leur
évêque, croient voir en lui le dieu terrible de la guerre, l’ange cruel de la
destruction ! Il guerroyait indifféremment, tantôt pour la France,
tantĂ´t pour l'Angleterre, tantĂ´t pour l'Allemagne. A la tĂŞte de ses
Westphaliens, qu'il ne payait pas afin qu'ils pillent mieux, il semait la
terreur sur son passage, grâce à ses fameuses « carcasses » ou bombes
incendiaires qu'il expérimenta, pour la première fois, au siège de Coevorden (Hollande). Devant Groningue (août 1672), il
employa d'autres projectiles plus perfectionnés pesant 300 à 400 livres. Remplis
de poix, de soufre, de salpêtre et de poudre à canon, ces obus perçaient un
immeuble du grenier à la cave et le démolissaient de fond en comble. Bernard de
Galen avait inventé un engin encore plus meurtrier,
shrapnel et bombe aérienne tout à la fois. En touchant la terre, cette énorme
marmite vomissait tantĂ´t des balles, tantĂ´t des lames de cuivre et elle
répandait "une matière d'une odeur si puante" que l'air environnant
devenait irrespirable. Selon Basnage, quand la
mitraille ou les éclats de ce
"pot-au-feu du diable" ne tuaient pas les gens qui se trouvaient au
voisinage de son point de chute, les fluides délétères qui s'en échappaient les
asphyxiaient assez vite. Coïncidence curieuse, ce nouvel Attila mitre employa ses bombes pour incendier Ypres. Or,
le 11 juillet 1916, des artilleurs allemands bombardèrent les abords de la même
cité avec des obus chargés d'éthyle dichloré, dont
les chimistes Lomel et Steinkopf
avaient étudié l'action nocive sur des êtres vivants. Aussi les services techniques d'Outre-Rhin montèrent-ils en
grand la préparation de ce nouveau toxique, qu'ils appelèrent "Lost", du nom de ses deux savants Le glaive de Galen Enfin, soit que Sa Majesté crût que ces Peuples fussent
véritablement jaloux de sa gloire, et qu'ils étaient capables par là de traverser ses desseins, ou qu'elle eût la
politique de vouloir faire consumer leurs forces, sans rien mettre en jeu de
son côté, l'on prétend qu'elle fomenta sous main
quelques mécontentements que le Roi d'Angleterre avait contre eux, afin qu'en
leur déclarant la guerre, il pût troubler leur repos et leur commerce. L'on
prétend aussi qu'elle fit la même chose à l'égard de Bernard van Galen, évêque de Munster, qui avait plutôt les qualités que
l'on demande à un Général d'armée qu'à un Prélat : encore passe s'il les
eut eues toutes deux ensemble, puisqu'il fortait
également la mitre et l'épée, comme font tous les rinces ecclésiastiques
d'Allemagne; mais mais la vérité est qu'il
s'entendait bien mieux à ranger en bataille une armée qu'à faire un sermon. Il
aimait bien mieux aussi une cuirasse qu'il ne faisait son rochet, et en un mot,
jamais homme n'avait Ă©tĂ© moins propre Ă l'Ă©tat ecclĂ©siastique, et plus propre Ă
porter une épée Maëstricht et le
glaive du Tongre En 1673, la ville est prise par Vauban sur l'ordre de
Louis XIV et reste sous domination française jusqu'en 1678 L'expression "trajectum gladio"
("transpercé par le glaive") se trouve dans le Livre I, chapitre VII
de l'ouvrage Des faits et des paroles mémorables de Valère Maxime (dans le même
esprit que Julius Obsequens), au sujet d'un rĂŞve
prémonitoire d'Aterius Rufus réalisé par sa mort d'un
coup de glaive donné par un gladiateur rétiaire qui était opposé
dans les arènes de Syracuse à un mirmillon On remarque que Maëstricht
est appelé en latin Trajectum comme Utrecht (Gaffiot). Un relief avec deux gladiateurs (190-220 AD) a été
découvert en 1900 dans Plankstraat 7, Maastricht,
maintenant conservé au Musée du Limbourg à Venlo Beaucoup de Belges deviendront aussi gladiateurs et ils
s'illustreront dans les jeux du cirque, comme ce Mirmillon ou homme-poisson,
dont une inscription romaine nous a laissé le nom et qui vaincra tous ceux
qu'on lui opposera, pour mourir enfin dans son lit CIL, VI, 10177 : «Aux
dieux Mânes de Marcus Vlpius Felix, mirmillon
vétéran, qui a vécu 45 ans, issu du peuple des Tongres. Ont fait ceci, Vlpia Syntyche, son affranchie, pour
son époux très cher et bien méritant, ainsi que son honnête fils.» Ce mirmillon était issu du peuple des Tongres : les Tungri se situaient en Belgique et avait certainement une
origine rhénane, comme l’explique l’historien Tacite : Qui primi Rhenum transgressi Gallos expulerint ac nunc Tungri, tunc Germani uocati
sint (Germanie, II : «Les premiers à avoir
franchi le Rhin pour chasser les Gaulois, que de nos jours on appelle Tongres,
étaient à l’époque appelés Germains.») L’épitaphe présente un mirmillo,
type de gladiateur qui portait aussi le nom de Gallus sous la RĂ©publique. Le
public le reconnaissait grâce à son casque orné d’un poisson car, à l’origine,
il affrontait le rétiaire qui, muni de son filet et de son trident, devait le
capturer Vista dal Bormann a Firenze, nel
Museo degli Uffizi; pare ne esistesse una copia, falsa, a Roma, nella collezione dei Colonna. Già perduta al tempo del CIL. Irreperibile anche nel 1985 Saint Servais transfère à la fin du IVe siècle le siège
de son Ă©vĂŞchĂ© de Tongres Ă Maestricht (dĂ©placĂ© Ă
Liège en 710). Maëstricht est sur la route de Boulogne à Tongres mais
n'apparaît pas sur la Table de Peutinger ni sur l'Itinéraire d'Antonin A l'église Notre-Dame de Maëstricht, sur un bas
relief dit de l'investiture, sur le glaive qui repose sur l'Ă©paule
droite d'un personnage qui porte une tunique ouverte sur le cou, se lit le mot
«GLADIUS» (glaive). Tous les personnages sont chaussés de souliers montants
pointus. Le fait que ce bas-relief était autrefois situé à proximité de la
tribune de justice, laisse supposer qu'il illustre le serment d'allégeance au
suzerain. Des vestiges de l'ancienne polychromie, oĂą dominent le bleu et le
rouge, sont encore visibles Nous avons trouvé ainsi, dans l'église de saint Servais, un document communal concernant Maestricht, qui remonte au commencement du XIIIe siècle et qui offre un intérêt particulier par les deux sceaux dont il est muni, représentant les emblémes municipaux de l'époque. [...] C'est une pièce originale, sur parchemin auquel sont attachés deux sceaux de la ville, les plus anciens qu'on connaisse. Il contient une promesse, que font au nom de la ville de Maestricht ses écoutètes et échevins, de respecter perpétuellement les priviléges de liberté et les droits de l'église de saint Servais. Ces écoutètes et échevins sont ceux des deux juridictions et représentent l'évêque de Liége et le duc de Brabant; ils scellent de leurs sceaux la promesse d'établir entre le clergé et les bourgeois de la ville une paix ferme et une concorde perpétuelle. Le sceau ecclésiastique porte saint Servais avec une crosse et un livre. [...] La clef et le glaive, emblémes du pouvoir, rappellent sur l'autre sceau l'autorité du duc de Brabant, qui peu de temps auparavant en avait été spécialement investi, à Maestricht, par l'Empereur. C'est le sceau des magistrats brabançons, exerçant le pouvoir au nom du due, et qui se nomment dans le texte après ceux de Liége (Alexandre Schaepkens, Emblêmes municipaux du moyen âge, Messager des sciences historiques: ou Archives des arts et de la bibliographie de Belgique, Volume 19, 1851 - books.google.fr). Le siège de Maëstricht
en 1673 Vauban expérimente sa méthode une première fois au siège
de Maëstricht en juin 1673. La tranchée est tracée par lui et les batteries
d'artillerie sont placées sur les places d'armes en concertation avec les
artilleurs. Vauban prend ses ordres directement du roi, ce qui déplait aux
généraux qui n'osent cependant rien dire. Louis XIV reconnaît : « La façon dont
la tranchée était conduite empêchait les assiégés de rien tenter ; car on
allait vers la place quasi en bataille, avec de grandes lignes parallèles qui
Ă©taient large et spacieuses ; de sorte que par le moyen des banquettes qu'il y
avait, on pouvait aller aux ennemis avec un fort grand front.» Il est probable
que cette technique, utilisée au siège de Candie par les Turcs, lui a été
rapportée par des ingénieurs qui y avaient pris part. L'artillerie dirige ses
tirs sur le rempart et dès que la seconde parallèle est tracée, Vauban fait
placer de nuit 28 pièces qui vont agir sur l'artillerie adverse, dont peu à peu
les canons cessent leur riposte. La troisième parallèle est au pied des glacis La parallèle répond à plusieurs fonctions : relier les
boyaux entre eux, afin de permettre aux soldats de se prĂŞter secours ; masser Ă
couvert des troupes et du matériel ; placer des batteries de canons qui
commencent Ă tirer en enfilade sur les faces des bastions et des demi-lunes
choisies pour l'assaut final. Puis viennent les tirs Ă bout portant sur les escarpes
(parois des fossés) et les bastions pour les faire s'effondrer et pratiquer une
brèche. Ouverte par une mine, cette brèche, qui permettra l'assaut terminal,
nécessite un travail de sape, long, dangereux, meurtrier, car tout près des
assiégés. Pour cette raison, il est effectué de nuit par les mineurs munis de
pelles et de piques, cibles, comme l'explique Vauban, «du feu jeté du haut du
bastion attaqué, qui est ordinairement accompagné d'une nuée de grosses
pierres, de bombes, de grenades, de poudres, de fagots, de paille, de gros bois
et d'une infinité de fascines goudronnées et ingrédients poissés et préparés
pour les feux d'artifices, ce qui non seulement brûle les mineurs ou les chasse
de leur trou, mais embrase le fond du fossé et brûle très souvent les
épaulements». [...] Dans la nuit du 27 au 28 juin, l'assaut est ordonné :
tambours, feu, cris, choc, fumée, pénombre, odeurs, blessures, râles, sang, frayeur,
panique, tuerie, carnage... Après trois heures de lutte acharnée et furieuse,
le gouverneur de la place assiégée estime que la partie est perdue : il
fait « battre la chamade », ce qui signifie qu'il attend une offre de
négociation en vue d'une reddition honorable. [...] C'est lors du
siège «à la Vauban» de Maastricht (ci-contre, tableau de Jean Paul, XVIIe
siècle), que d'Artagnan périt d'une balle
en pleine tête. Louis XIV s'est fait représenter, vêtu à la romaine, devant
la ville. [...]Â Â A Versailles, sur les peintures du plafond de la galerie
des Glaces, Charles Le Brun fit du roi l'unique bénéficiaire de cette victoire
dont Vauban, jamais représenté, n'était qu'un docile et invisible exécutant. Au
début du mois de juillet 1673, Louis XIV écrivait à Colbert : «Vous n'avez pas
été fâché d'apprendre la prise de Maastricht. J'ai pris beaucoup de peine à ce
siège, mais ma peine est bien récompensée.» De même, dans son panégyrique
prononcé à l'Académie française le 25 août, Paul Tallemant
dĂ©crivait le roi comme l'unique maĂ®tre d'Ĺ“uvre du siège, vantant sa prudence Ă
«régler seul les attaques», son courage «à les appuyer et les soutenir», sa
vigueur «dans les veilles et les fatigues», sa capacité «dans les ordres et
dans les travaux» Typologie Les armes chimiques font l'objet de deux grands traités
internationaux, l'un de 1925, l'autre de 1993. Le protocole de 1925 concerne la prohibition d'emploi Ă
la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens
bactériologiques adopté à Genève a contribué à réduire l'utilisation de ces
armes. Il avait adopté cet instrument après l'horreur générale suscitée par
l'emploi de gaz toxiques pendant la Première Guerre mondiale, dix ans après
celle-ci. La Convention sur l'interdiction des armes chimiques
(CIAC), officiellement Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la
fabrication, du stockage et de l'usage des armes chimiques et sur leur
destruction, est un traité international de désarmement qui interdit la mise au
point, la fabrication, le stockage et l'usage des armes chimiques. La
Convention a été signée le 13 janvier 1993 à Paris et est entrée en vigueur le
29 avril 1997. Le fonctionnement de la CIAC, qui est généralement considérée comme
un des plus grands succès en matière de désarmement, se base sur trois
principes majeurs : l'interdiction complète des armes chimiques ; la
destruction des arsenaux existants ; un régime de vérification des engagements
pris dans le cadre de la Convention et placé sous l'égide d'une institution
indépendante, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) Deux réunions du Conseil européen se sont déroulées à Maastricht,
la première les 23 et 24 mars 1981 et la seconde les 9 et 10 décembre 1991.
Finalement, le 7 février 1992, le traité sur l'Union européenne y fut
signé. Le traité sur l'Union européenne (TUE), aussi appelé
traité de Maastricht car il y a été signé dans sa première version, est un des
traités constitutifs de l'Union européenne, l'autre étant le traité sur le
fonctionnement de l'Union européenne. Le traité de Maastricht est signé par
l'ensemble des douze États membres de la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne Ă
Maastricht (Pays-Bas), le 7 février 1992, après un accord conclu lors du
Conseil européen de Maastricht, en décembre 1991, et est entré en vigueur le
1er novembre 1993. Il est modifié ultérieurement par les traités d'Amsterdam et
de Nice, qui ont introduit des dispositions nouvelles et ont modifié les
numéros de l'ensemble des articles. Enfin, il est de nouveau été modifié par le
traité de Lisbonne, entré en vigueur le 1er décembre 2009. Dans sa dernière
version avant le traité de Lisbonne, le traité affirmait les objectifs de
l'Union, définissait les trois « piliers » de son action et donnait un cadre
institutionnel au Conseil européen. Avec le traité de Lisbonne, le traité a été
profondément remanié et certains éléments, dont la structure en piliers, ont
disparu. |