Inde et Egypte VI, 49 1961-1962 De la patrie de Mammer
grand Pontife, Subjugera les confins du Danube: Chasser les croix, par fer raffe ne riffe, Captifz, or, bague plus de cent mille rubes. "patrie de Mammer" "Mammer" peut
désigner Mamert (ou Mammert), archevêque de Vienne en
Gaule mort en 475. Il institue la fête des Rogations et est fêté le 11 mai.
C'est un des trois saints de glace avec saint Pancrace et saint Servais Cette fête, encore appelée les Litanies Mineures, fut
introduite par l'évêque de Vienne, saint Mamert en 474 dans la vallée du Rhône
et en Dauphiné. À cette époque, les rogations ont pris la place, dans le
calendrier, de la fĂŞte romaine des robigalia,
célébrations cultuelles pour la protection des céréales contre la rouille qui
se déroulaient le sixième jour avant les calendes de mai. Un flamine se rendait
au bois sacré du dieu pour livrer aux flammes l'encens, le vin, les entrailles
d'une brebis, ainsi que des organes d'un chien roux (Ă©clat du soleil). Ainsi,
on dit aussi "la fête des chiens roux" L'empereur Julien parle fortuitement des chiens sacrifiés
à Rome dans son Oraison V "à la Mère des Dieux". Dans le texte grec,
ces chiens sont associés à Hécate La note de l'édition développe avec des
références à Ovide (Fastes) et à Festus sur les Robigalia La rougeur du pelage des chiens sacrifiés renvoie à la
couleur du rubis (dernier vers). Le chien renvoie aussi au Grand Chien et Ă
Sirius qui, s'il faut en croire
l'Almageste, était rouge dans l'antiquité, il est aujourd'hui d'un blanc
légèrement bleuâtre La rouille des céréales est considérée comme l'équivalent
de la rouille du fer Ă©voquant Ă son tour le sang qui rougit les armes Ă la
guerre et, d'après la prière adressée à la divinité, mieux vaut diriger la
rouille printanière sur les armes sous la forme de rouille ou de sang. Robigo-Robigus étant un dérivé de robus,
"roux", la couleur que partagent la rouille et le sang est Ă©galement
présente dans la désignation de ïa Lune Rousse. Les
aventures des saints-guerriers et des héros sauroctones
reflètent la même structure : ils assurent la fécondité d'une région, d'un pays
ou de la terre en Ă©liminant le serpent-dragon, incarnation plus ou moins
fabuleuse des différents maux d'origine diabolique ou démoniaque,
météorologique ou astrologique. [...] Dans sa description de la fête des Robigalia, Ovide précise que le flamine de Quirinus offrait
à Robigo un chien, animal immonde, considéré comme
l'offrande de prédilection des divinités chthoniennes. Selon Ovide ce sacrifice
doit être mis en rapport avec le Chien céleste : "Il existe un Chien, dit
d'Icare, qui est une constellation : à son lever, la terre brûle, a soif et la
moisson subit une maturation précipitée. Au lieu du chien astral on place ce
chien sur l'autel, et il n'est mis Ă mort qu'en raison de son nom". Sirius
ou la Canicule, l'Ă©toile la plus brillante de la constellation du Chien, est un
astre de mauvais présage, car son apparition annonce la période de la canicule
pendant laquelle l'agriculture est soumise aux effets redoutables du Chien, Canis Major. [...]Â
Les Robigalia sont célébrées à l'entrée de
l'été marquée par le lever matinal des Pléiades (22/4-11/5). [...] La chaleur
et la sécheresse de la canicule, détruisant les récoltes et porteuses de
maladies, peuvent être rapprochées du souffle meurtrier et pestiféré du dragon
que les processions des Rogations sont destinées à affaiblir. [...] Comme le
signale Saintyves, la rouille semble avoir été un nom
générique qui désignait non seulement les différents maux pouvant frapper les
végétaux, à savoir les flétrissures dues à la gelée et les maladies dues aux
champignons, mais aussi l'affaiblissement des plantes provoqué par la chaleur
qui, elle, était associée au Chien et à la période de la canicule Pour les Égyptiens, « l'Étoile du Chien » des Grecs était
Sothis (Sirius), «l'âme d'Isis». Cette étoile, la
plus brillante du ciel, fait en effet partie de la constellation du Grand
Chien Le sujet d'un cachet est de ceux qu'affectionne l'Egypte
hellénisée. Cet Harpocrate et cette Isis sont les
dieux alexandrins copiés par les Grecs sur l'Isis et l'Horus de l'Égypte
antique. Le style est grec, et de basse Ă©poque. Isis ne porte ni le sistre ni
le seau, ses attributs ordinaires : mais on la voit dans le mĂŞme costume
qu'ici, tenant aussi un sceptre, et assise sur le chien Sirius, au revers de
petits bronzes de l'empereur Julien, qui, imprégné de philosophie alexandrine,
disciple de Jamblique, révéra la plupart des divinités astrales, fut l'adepte
des mystères les plus secrets, et voua à Isis une ferveur toute spéciale Il se trouve qu'avant l'entrée en vigueur du calendrier, l'inondation du Nil coïncidait avec un phénomène céleste à grande valeur symbolique, qui n'avait pas échappé aux observateurs : le lever héliaque (apparition à l'aube au-dessus de l'horizon après une disparition de 70 jours dans la lumière solaire) de Sothis - aujourd'hui Sirius, l'étoile de loin la plus brillante du ciel nocturne. A cause des décimales que comporte la durée vraie de l'année tropique (sur laquelle est défini le calendrier grégorien) il fallait environ 1460 années pour que l'année civile et le lever de Sirius concordent. Ptolémée III Evergète essaya en vain, face à l'opposition des prêtres, de rajouter un sixième jour aux 5 épagomènes suivant les 360 jours à la fin de l'année, tous les quatre ans. Ce que Jules César, Pontifex maximus ("grand pontife") avait réussi à imposer (Jean Audouze, Johan Kieken, Les secrets du Cosmos, 2016 - books.google.fr). Le savant éditeur du Rigveda,
Max Mûller, fait remarquer que « le nom astronomique
de l'Ă©toile du Chien, cliez les Hindous, est Lubdhaka, le chasseur. Or, le voisinage d'Orion donne Ă
penser que, pour les peuples ariens, ces deux constellalions
devaient avoir originairement une relation mutuelle. » Au reste, Mûller fait dériver "seirios
du mot sira des VĂ©das (d'oĂą l'adjectif sairya) et de la racine sri, aller, marcher; de la sorte,
le Soleil et Sirius auraient été nommés primitivement étoiles errantes."
(Cf. aussi Pott, Etymologische Forschungen,
4 833, p. 130) Selon les Actes des saintes Juste et Rufine,
les fêtes d'Adonis se célébraient sous l'Empire romain le 19 juillet, date où
l'on avait fixé dans le calendrier julien le lever matinal du Chien et le début
de l'année sothiaque ou caniculaire. C'est ce jour-là que l'empereur Julien,
entrant dans Antioche, entendit, suivant Ammien Marcellin,
les lamentations des femmes qui sur les terrasses de leurs maisons pleuraient
la mort du jeune dieu. C'est aussi Ă ce moment que, selon Manilus,
des prêtres, montant sur une cime du Taurus, J'ai réuni récemment plusieurs
textes astrologiques d'où il résulte qu'en Syrie on avait coutume, en effet, de
tirer des pronostics de l'état du ciel au moment du lever de Sirius prédisaient
d'après leurs observations une récolte bonne ou mauvaise, des épidémies ou des
guerres Le 19 juillet correspondait au lever héliaque de Sirius
en Égypte et marquait le début de l'année Sothiaque, année religieuse qui
concordait en durée avec l'année Julienne. Par suite de la différence de
latitude, le 19 juillet Ă©gyptien ne correspondait pas en Syrie au lever
héliaque de Sirius et au début de l'année caniculaire. Mais, conclut F. Cumont,
les relations entre l'Égypte et la Syrie sont bien connues et les Syriens
auraient adopté, malgré les données astronomiques différentes, les dates de
l'année religieuse égyptienne  La première période du règne de Julien est celle de son
séjour en Gaule avec le titre de César. Elle s'étend de 355 à 360; au mois de
mai de cette dernière année, les soldats soulevés à Paris contre l'autorité de
Constance investirent Julien du titre d'Auguste. Nous savons qu'au moment oĂą on
le fit César, Julien fut contraint de dépouiller la barbe et l'habit de
philosophe. Un des plus piquants passages de sa lettre aux Athéniens montre les
eunuques de la cour de Milan s'emparant de lui pour le raser et le revĂŞtir de
la chlamyde militaire. Tel il nous apparaît dans les médailles de cette
période, c'est-à -dire du temps de sa vice-royauté gauloise Le diadème de Julian l'Apostat est appelé par Ammian ambitiosum diadema, lapidum fulgore distinctum De Vienne au
Danube Constance refusa d'accepter le fait accompli. En été,
Julien ravage le pays entre Rhin et Meuse pour forcer les Francs Attuaires Ă la paix. Puis, par la SaĂ´ne et le RhĂ´ne, Julien se replia sur
Vienne oĂą il avait l'intention de passer cet hiver 360-361 : mieux valait
s'installer là plutôt que de remonter sur Lutèce, car la position de Vienne lui
permettait de surveiller la route des Alpes par laquelle il était arrivé cinq
ans plus tôt. Constance pouvait parfaitement, s'il avait dans l'idée de tenter
quelque chose, emprunter le mĂŞme chemin et venir le surprendre. Julien
s'installait donc maintenant dans l'usurpation. À Vienne, il fêta en novembre
le cinquième anniversaire de son élévation à la pourpre des Césars, et il tint
Ă donner Ă la fĂŞte l'Ă©clat qui lui paraissait maintenant indispensable. Il se
pavanait en manteau impérial; il arborait un diadème qui jetait des feux
impressionnants. Bref, soucieux de faire reconnaître sa majesté, il en
rajoutait. C'est de Vienne que partit Ă©galement son premier acte administratif
: un édit de tolérance restituant à chacun la liberté de pratiquer, même au
sein du christianisme, le culte de son choix [...]. Un soulèvement barbare se produisit aux confins de la
Rhétie, qui inquiéta beaucoup Julien, car, cette fois, l'officier commandant le
détachement se fit battre et Julien perdit là un fort contingent de troupes.
Dès le printemps de 361, Julien était en mesure d'effacer les conséquences de
la précédente défaite : une attaque de nuit, soigneusement préparée, en finit
avec les Alamans et, cette fois, l'opération se solda par un butin non
négligeable, et un fort contingent de prisonniers qui irait renforcer les
troupes disponibles. L'idée d'une guerre contre Constance commençait à se faire
jour dans son esprit. [...] Sous le règne de l’empereur Tibère (14-37 apr. J.-C.) ou
sous celui de Claude (41-54 apr. J.-C.), les territoires situés entre la partie
occidentale du lac de Constance, le Danube et l’Inn, de même que le nord du
Tyrol, furent réunis, d’abord en un district militaire, puis en une province
qui prit le nom de « Rhétie et Vindélicie », et par la suite de « Rhétie ». Dans
les années subséquentes, la Rhétie se développa en annexant progressivement le
territoire dit des Champs DĂ©cumates entre le Rhin et le Danube Un jour, Julien entrevit dans son sommeil une forme
brillante, une apparition qui lui annonça la mort imminente de l'empereur
Constance. Le fantôme insista beaucoup, livrant des précisions astrologiques
qui permettaient de calculer la date de l'événement : Au moment où Jupiter sera
sur le point de sortir du Verseau, et quand Saturne marchera sur le
vingt-cinquième degré de la Vierge, alors l'empereur Constance, sur le sol de
l'Asie, atteindra de sa chère vie le terme redoutable et douloureux. Il partit pour Constantinople avec son armée, en suivant
la route du Danube ; il n'y eut pas de guerre civile car on apprit en novembre
361 que Constance Ă©tait mort de maladie et avait, disait-on,
désigné Julien comme successeur "grand Pontife" Sans doute le paganisme n'est plus la religion exclusive,
puisque la liberté de leur culte a été accordée aux chrétiens, en même temps
qu'elle était garantie à tous : cependant, obligé de souffrir près de lui d'autres
croyances, il demeure investi de grandes prérogatives. L'Empire romain a
désormais deux religions, non seulement tolérées, mais protégées et officiellement
reconnues : le paganisme conserve nĂ©anmoins une situation privilĂ©giĂ©e, Ă
laquelle nul autre culte ne saurait prétendre. L'empereur lui appartient,
puisqu'il est de droit membre de tous les collèges sacerdotaux, et qu'en tête
de ses titres officiels est celui de pontife suprĂŞme, pontifex
maximus. Malgré son changement de croyance,
Constantin n'hésita pas à le conserver. Il devint par là comme l'avaient été
ses prédécesseurs, comme ses successeurs le seront à son exemple, le chef de la
religion romaine, ou plutĂ´t de tout le paganisme. Au sommet du grand corps religieux qu'il essaie
d'organiser, Julien met l'empereur, investi déjà par la constitution romaine du
titre de souverain pontife, pontifex maximus. Mais au lieu que, pour la plupart des princes qui
se succédèrent depuis Auguste, ce titre impliquait surtout des attributions
politiques, donnant un droit de surveillance sur tout ce qui touchait au
paganisme officiel, - attributions que des empereurs peu bienveillants pour
l'idolâtrie, comme Constantin et Constance, pouvaient, dans un certain sens,
tourner contre elle, - dans la pensée de Julien il confère de véritables
fonctions sacerdotales, qui font du chef de l'État une sorte de prêtre-roi, de
l'État romain lui-même une théocratie "Chasser les
croix" L'empereur Julien, que le fanatisme a surnommé l'Apostat,
parce que sa raison avait choisi son culte Dans le Discours 15, également adressé à Julien,
l'orateur nous fait savoir que, dédaignant l'apprentissage de la chasse aux
fauves, le jeune prince reçut, alors qu'il était "prosèbos",
l'enseignement d'un Lacédémonien qui connaissait tous les secrets d'Homère et
des poètes ; le jeune homme étudia également tous les orateurs et historiens.
Et, couronnement de tout, il apprit à connaître parfaitement les philosophes :
Socrate, Pythagore, Platon et leurs successeurs. Enfin, dans la Lettre 694, datée
de 362 et adressée à Maxime d'Ephèse, Libanios remercie son correspondant
d'avoir éduqué et formé un empereur aux qualités exceptionnelles Constance fut informé de
l’entreprise et des succès de Julien au moment où la retraite de Sapor suspendait la guerre de Perse et permettait de
s’occuper des rebelles. Déguisant l’angoisse de son âme sous l’extérieur du
mépris, le fils de Constantin annonça son retour en Europe et le dessein de
donner la chasse à Julien ; car ce n’était jamais que comme d’une partie de
chasse qu’il parlait de cette expédition (Ammien,
XXI, 7) Julien l'Apostat, cet ennemi juré delà croix, fit
reprendre à son armée l'ancien labarum des Romains, & défendit l'usage des
Croix, pour faire perdre à ses soldats la vénération qu'ils avoient pour elles Au début de son règne, il observe une stricte égalité
entre les deux religions. Mais bientôt Julien révoqua son édit de tolérance
universelle, persécuta les chrétiens, et sema parmi ses sujets tous les germes
de la discorde civile et religieuse. Les historiens de l'Église rapportent que
Julien exclut les chrétiens de la garde prétorienne, de l'armée, des gouvernements
des provinces et des fonctions judiciaires : "Car, disait l'Apostat, leur
propre loi leur défend d'user du glaive". C’est à Antioche, un an avant sa mort tragique, que
l’Empereur Julien (332-363), partie en campagne contre la Perse de Sapor rédige son pamphlet Contre les Galiléens, qui dénonce
avec vigueur la prétention à l’universalité de la petite secte chrétienne. Ce fut à Antioche, une des trois capitales de l'Orient
grec avec Constantinople et Alexandrie, que les nouveaux croyants furent appelés
pour la première fois « chrétiens » (Actes des apôtres, II, 26). "raffe ne riffe" Au XVe siècle, avoir rifle et rafle, c'était avoir tout.
[...] Au XVIIe siècle, quand quelqu'un voulait dire que l'on avait tout
emporté, il disait qu'on n'avait laissé ni rif ni raf, ou ni rifle ni rafle;
car Cotgrave et Oudin donnent les deux On a
"Ny rif
ny raf" en 1595 et "ryf raf" chez Robert Copland (1508-1547) (The hye way to the spyttell hous) Remontons plus haut dans le temps : "ryf raf" se retrouve dans un conte de Nicole Bozon portant sur les richesses de l'Inde et citant l'Ecclesiaste VI,1 (Qohelet). Nicole Bozon, né au XIIIe
siècle et mort au XIVe siècle est un écrivain anglo-normand. Frère mineur et
franciscain, Nicole Bozon est l’auteur, entre 1320 et
1350 de nombreux poèmes religieux et vies de saints en anglo-normand Quod multi multa
tenaciter custodiunt ad comodum aliorum. En la terre de Inde
sunt une manere de bestez qe portent non de formye, e ceux gardent un montaigne
ou est graunt plenté de or
e des richez gemmes, dont ils ne ont ja pru, ne soffrent
a lur poer qe autres eient; mes quant chalur del
soleil ardant lur chace de
entre les bouz souz terre,
lors vienent les gentz qe scevent lur
manere ; si emportent le trésor sanz
leur assent. Auxint est ore [pur tut le mound] de diversez tenours qe gardent lur biens si estreit qe mesmes
ne ont pru ne autres en lur
vie; mès quant le chalur del soleil ardant, ceo est a
dire la reddour del TĂ´t
Puissant, lur enchace par
la mort de entre bowez souz
terre, dount vendront autres maugré
lour, si enporteront ryf e raf. E de tieux
fet Salomon graund pleint : Ecc, 6° : Vir cui Deus dédit divicias, nec tribuit ei potestatem ut comedat ex eis, set homo extraneus vorabit ea J'ai vu le malheur sous le soleil, une maladie sans
remède ronge les humains. 2. Dieu leur donne tout, rien ne manque à leur désir,
mais jouir de ces dons ne leur est pas donné. C'est l'étranger qui profite de
leurs biens. Misère, misĂ©rable ! Tout se passe comme si la terre Ă©tait inhabitĂ©e au-delĂ
des pays occupés par les proches voisins de l'Empire. La seule exception est
celle de l'Inde qui, depuis l'épopée d'Alexandre, était restée fermement
installée dans le patrimoine littéraire des Grecs, à défaut de demeurer dans
leur patrimoine politique. Elle est essentiellement, pour Julien, un pays des
merveilles, avec ses éléphants, ses pierres précieuses et toutes ses richesses.
La géographie de Julien est une géographie de l'Empire Romain, un empire
retranché derrière son limes et dont la partie africaine (Egypte exceptée) est
mal connue. Au nord et Ă l'est, des barbares hostiles et redoutables
interdisent toute extension et toute évasion. Ce renoncement géographique
pourrait bien correspondre à un renoncement politique. Inutile de connaître des
pays oĂą nous n'aborderons jamais, des peuplades que nous ne soumettrons jamais.
La géographie s'achève en même temps que l'Histoire, à partir du moment où
l'empire a atteint ses frontières naturelles Le concept est clairement exprimé
chez Julien : il s'agit des «frontières accordées pour ainsi dire par la
nature» lubdhaka
[-ka] m. chasseur, homme cupide; prédateur, myth. np.
de Lubdhaka «Pourfendeur (de
l'incestueux Prajapati)», épith.
de Siva; syn. Mrgavyadha, astr. l'Ă©toile Sirius, le
personnifiant au ciel. de lubh
désirer, convoiter, éprouver un désir violent - ca. (lobhayati) séduire, attirer - int.
md. (lolubhyate)
convoiter intensément, lat.
lubet, libido; ang. to love; all. lieben
Ecclesiaste V, 7-VI, 2 donne
des maximes concernant l'acquisition, l'usage, et la jouissance des biens
terrestre : cupidité et avarice, avantages et inconvénients des richesses Les pierres précieuses peuvent être objet de convoitise. Vanité et pierres
précieuses Le thème de son libelle des Césars, composé dans les
derniers jours de 362, en est fourni par une compétition symbolique, au cours
de laquelle les Césars héroïsés, comparaissant devant les Olympiens,
sollicitent le titre de dieu. Dans cette même joute Alexandre a été toutefois
admis par faveur. A l'issue de l'épreuve, où les mérites des candidats ont été
minutieusement débattus, la sentence, rendue
sans appel, assure à Marc-Aurèle le prix. [...] Le portrait, dira-t-on, est bien conventionnel. Ainsi
l'exigeait la conduite du récit, au moment où l'auteur en amorçait le
dénouement. De fait, avant d'arrêter nos regards sur ce gros plan, il nous a
donné de son héros une reproduction beaucoup plus pénétrante ou plutôt plus
individualisée. Il l'a présenté d'abord, avec son corps émacié par le jeûne,
tout irradié de cette lumière de l'âme qui, pour reprendre à la lettre les
Pensées, « attire l'œil davantage que l'enveloppe corporelle. Et c'est
également la méditation des mêmes Pensées qui lui a inspiré l'attitude si
typiquement stoïcienne de Marc. Invité par les dieux à faire valoir ses
mérites, cet étrange candidat se refuse à parler : ne vit-il
pas depuis toujours sous le regard des immortels ? n'a-t-il
pas appris dans le grand livre de l'univers la vanité de la gloire ? « L'émeraude,
pour reprendre une fois de plus son propre style ,
perd-elle de son prix, faute de louange ? ». [...] Julien a voulu se soumettre, par un effort quotidien, aux
« vertus théologales » du paganisme - sagesse, courage, tempérance, justice -
qu'aucun autre empereur n'avait associées à l'exercice du pouvoir au même degré
que le « philosophe couronnĂ© ». Il est encore positif si Julien a conçu, Ă
travers la vie et les Pensées de Marc, une idée exaltante de l'unité de Rome et
de ses propres responsabilités La Loi c'est Jacob, le culte c'est Isaac et la charité
c'est Abraham. Ce sont ces trois patriarches qui sont les soutiens du monde,
qui font partie des sept habalim (vanités). De même
que le corps ne peut subsister sans le souffle (hebel),
de même le monde ne peut subsister que grâce aux « habalim
». Il y a sept « habalim » qui sont les pierres
précieuses sur lesquelles repose le monde; ce sont les sept « habalim » répétés au commencement de l'Ecclésiaste. Il y a
sept autres habalim qui sont la cause de la
destruction, comme dit l'Ecclésiaste° : « Voici « hebel
» et des maladies mauvaises... « hebel
» vain effort. » Toutes les rigueurs qui frappent les hommes sortent de là ,
afin de les faire marcher dans la bonne voie et craindre le Seigneur. Les « habalim » qui dérivent de ces sept sont nombreux. C'est le
mystère du soleil dont la chaleur fait subsister le monde. C'est grâce à ce
mystère que l'homme entre dans la foi parfaite. Tout ce qui est au-dessous de
ce degré n'est pas dans la foi parfaite, comme il est dit : « Il n'y a pas de
profit sous le soleil. » La lune bien qu'elle soit sous le soleil est quand
même attachée au soleil ; elle est considérée comme formant un tout avec le
soleil. Mais tout ce qui est au-dessous n'est que « hebel
» et vains efforts Selon Y. Levi, il n'y a pas lieu de feuilleter les
midrashim ou le Talmud: Julien et les Maîtres juifs de l'époque, à son avis,
évoluaient dans deux mondes totalement différents qui s'ignoraient. Pourtant
quelques historiens tels Abel ou Avi-Yonah n'hésitent
pas à proclamer que l'accession de Julien à l'Empire a été saluée très
favorablement parmi les Juifs de l'Ă©poque et ce sur la foi de sources
chrétiennes presque exclusivement. Dans Qohelet Rabba 9.10, R.Aha se réjouit de
voir disparaître "la honte de Julien" (The Journal of Jewish Studies, Volume 31, 1980).
On connaît un projet de reconstruction du temple de
Jérusalem attribué à Julien. Certaines fêtes liées à l'histoire du temple
auraient été intégrées au calendrier chrétien pour contrecarrer cette intention Likewise,
no Rabbinic source explicitly refers to Julian's
building plans regarding Jerusalem. W. Bacher, Die Agada der Palästinensischen Amoräer, Strassburg 1899 III, 111-112, claimed that the comment of
the mid-fourth century C.E. sage R. Aha in Palestinian Talmud (= PT) Maaser Sheni V 56 a that the future Temple would be built
before the coming of the messiah referred to the period of Julian. [...] According
to Lieberman, the reference in Kohelet Rabbah 9:10 to the 'shame of Lulianus'
pertains to Julian and reflects the sentiment of the Rabbis after the ultimate failure of
Julian Julien et la
philosophie indienne Le Soleil, ou plutôt la lumière est le vrai Dieu,
l'unique Dieu de Julien. C'est au soleil qu'il sacrifie, c'est au soleil qu'il
adresse ses prières. « C'est lui, s'écrie-t-il avec amour, qui gouverne tout le
genre humain, et qui prend un soin tout particulier de notre ville ; c'est lui,
j'aime à le croire, qui a créé notre âme de toute éternité et qui nous a
destinés à le servir. Puisse-t-il m'accorder les faveurs que je viens de lui
demander ! Puisse sa bienveillance assurer à notre cité commune toute la
perpétuité dont elle est susceptible ! Puissions-nous, sous sa sauve-garde, prospérer dans les choses divines et humaines
tant qu'il nous sera donné de vivre ! Puissions-nous enfin vivre et gouverner
aussi longtemps qu'il plaira au Dieu, qu'il me sera plus avantageux Ă moi-mĂŞme,
et plus utile aux intérêts véritables de l'empire romain. Je supplie le Roi
lumineux des êtres de répondre par sa bienveillance à mon entier dévouement, de
m'accorder une vie vertueuse , une prudence consommée,
une intelligence divine, une mort douce dans le temps fixé par le destin, et
après cette vie le bonheur de revoler dans son sein, d'y demeurer
éternellement, s'il est possible; ou si une telle faveur surpasse les mérites
de ma vie, de rester du moins près de lui , pendant une longue suite de siècles
» Nous avons été souvent frappés de la ressemblance du
culte de Julien avec celui de l'Inde à sa première époque de déchéance morale. «
Dans le Rig-VĂŞda , les Hindous adressent leurs invocations Ă des dieux en
quelque sorte visibles, qui leur représentent la nature vivante et lumineuse;
ils implorent les divinités qui président à tous les mouvements du ciel, et ils
donnent Ă ces personnifications le nom de DĂ©vas,
signifiant lumineux, resplendissants dans leurs hymnes bien plus souvent qu'il
ne signifie divinités. Les idées de force, de pureté ,
de sincérité, sont associées à celles de clarté et de lumière : dans la pensée
du Brâhmane méditatif, l'Aurore vient révéler toutes choses , elle excite les
âmes à dire la vérité. La poésie vêdique , c'est l'admiration intuitive des anciens peuples pour la
lumière : à la surprise de l'intelligence et des sens succède la prière,
l'adoration. » L'amour que Julien professe pour le Soleil roi témoigne de
l'influence orientale sur les doctrines néoplatoniciennes et les cultes de la
Grèce. Le philosophe a vu dans les hommages rendus aux corps lumineux et par lĂ
à la lumière incréée, un culte plus pur que l'Anthropomorphisme, et il l'a
adopté sans détour L'Inde portugaise rubes
: rubis (Livre II) Le Royaume de Decan a vers le
Septentrion le Royaume de Cambaye ; Ă l'Orient, celuy de Golconde; au Midy, celuy de Bisnagar, oĂą est le
Canara; Ă l'Occident, la Mer Indienne, oĂą est le Golfe de Cambaye.
Et ce Royaume se repartit en trois autres, qu'ils
appellent Decan, Cunkan
& Balagate : les deux premiers sur la cĂ´te, Decan plus vers le Nord, & jusques Ă la Riviere de Bate, qui le separe de Cambaye; Cunkan plus vers le Sud, & jusques Ă la Riviere d'Aliga, qui le separe du Canara : Balagate est Ă
l'Orient des deux autres dans les Terres & dans les Plaines, qui font au dessus, & entre les branches de la Montagne de Gate; au delĂ de laquelle sont
les Royaumes de Golconde, & de Narsingue. Dans le
Decan particulier sont les villes Hamedanagar,
ol. Omenogara; Chaul, ol. Symilla
emporium promontorium, dans le Cunkan
Visapor, ol. Musopalle ; Soliapor, ol. Carura; Goa, ol. Chersonesus dans les Peuples
Pirate de Ptolomée. Ainsi dans le Balagate
Lispor doit répondre à Hippocura,
Beder Ă Betana, UIltabad Ă Tabas. Hamedanager & Vifapor, encor Beder sont les
principales Villes; & lĂ oĂą le Dealcan, oĂą Idalcan fait sa residence. Mais
toutes ces places ne nous font point confiderables
comme Goa : Ville aussi belle, riche & marchande, qu'il y en ait dans tout
l'Orient : Son assiette est dans une île, que les Rivieres
de MandoĂĽin, & de Guari
forment Ă leur embouchure. Alfonce Albuquerque la
prit dés 1510, & du dépuis
les Portugais s'y font établis si puissanment, malgré
tous leurs voisins, que leur Vice-Roy, un ArchevĂŞque,
& leur Conseil des Indes Orientales y ont leur residence.
Outre le grand Traficq, les Richesses & la
Police, qui s'y observe, Vicent Blancq
fait Ă©tat que son HĂ´pital est plus beau, plus accomply,
plus riche, mieux servy, que ceux du S. Esprit de
Rome, & de l'Infirmerie de Malte; qui font les beaux de la Chrétienté. Les
Eglises de Goa sont aussi superbes, & avec aucoup
d'Ornemens. Leurs vitres font de Coquilles de Nacre
de Perle, comme Ă Pegu d'Escailles de Tortues de
diverses couleurs : les unes, & les autres tres-belles,
& industrieusement taillées. Les Portugais vivent à Goa avec toutes fortes
de Delices, & de Volupté ; & avec un Fast, & une Presomption si
grande, que les moindres, & les plus chetifs d'entr'eux s'y font donner les Tîtres
de Gentilhommes de la Maison, ou de la Chambre du
Roy, Chevaliers, Escuyers, &c. Entre leurs
Denrées, ils vendent & troquent des Esclaves de l'un & de l'autre sexe;
ny plus ny moins qu'il se
fait icy des Chevaux, des Asnes
& des Moutons; & en dispofent comme bon leur semble.
Outre Goa, la Terre des Bardes, les îles de Salsette,
de Ghoran & Divar,
& quelques autres Terres aux environs de Goa, sont aux Portugais; &
encore Chaulsur la cĂ´te, oĂą il y a un grand Trafficq de Soye. Dans les Terres
Doltabad du Balagare de
grand Negoce, & lĂ oĂą les Marchands de Cambaye, de Bengala, de Golconde,
&c. abordent : à Lispor est la Foire pour le debit des Diamans, Amethistes, Chrysolites, Hæmathites,
& de toutes les autres Pierreries, qui se trouvent en divers endroits dans
le Balagate. Dans les Mines de la Vieille Roche il se
tire des Diamans taillés naturellement; ceux là s'appellent Naïves, & font fort estimés par les
Orientaux, particulierement si la taille est belle,
& avec proportion. Le Decan pris dans son entier
est Ă un Roy seul; qu'ils appellent Idalcan, ou Dialcan. Le Grand Mogol luy a
enlevé quelques places dans le Decan particulier, &
les Portugais Goa, Chaul, & quelques autres sur
la CĂ´te. Ce Prince ne laisse d'Ă©tre puissant, au
moins à l'égard des Indiens : il a repris & ruïné
Dabul fur les Portugais; assiegé
une fois Chaul, & Ă diverses fois Goa; menant en
ses Armées jusqu'à deux cens mille hommes : enfin il
s'est accommodé avec les Portugais; le Viceroy des
Indes Orientales, pour la Couronne de Portugal, ayant toûjours
un Ambassadeur prés de l'Idalcan
: & l'Idalcan ayant le sien à Goa prés le Vice-Roy. Tout le Pays generalement
est bon, fertil, bien arrousé
de diverses Rivieres; a
force Pierreries, du Coton, de la Soye, dont ils font
diverses Manefactures. Les Peuples y font Mahometans & Idolatres. Les
Sujets des Portugais, Catholiques Dans son Commentarios do grando Alfonso de Alboquerque,
capitan general dà India, etc., publié
en 1576, son fils Blaise raconte qu'il voulait se servir d'ahbitants
de Madère pour exécuter l'entreprise qu'il avait formée de jeter le Nil dans la
mer Rouge pour affamer l'Egypte Typologie La déclaration de Brioni du 19 juillet 1956, proposée par Gamal Abdel Nasser (1918-1970), président égyptien, Josip Broz Tito, Soekarno et Jawaharlal Nehru (1889-1964), premier ministre indien, marque l'origine du mouvement des pays non alignés, qui vise alors, dans le contexte de la guerre froide, à se protéger de l'influence des États-Unis et de l'URSS qui cherchaient à rallier le monde à leur cause (idée de bipolarisation : les deux grands qui gouvernent le monde). Le terme de « non-alignement » a été inventé par le Premier ministre indien Nehru lors d'un discours en 1954 à Colombo. (fr.wikipedia.org - Mouvement des non-alignés). La crise politique interne au Portugal (Salazar venait,
entre autres, d’échapper à un coup d’État au mois d’avril) renforce en outre les
pressions du bloc afro-asiatique auprès de Nehru en faveur d’une intervention
militaire Ă Goa, devenue le fer de lance de la lutte anticoloniale,
particulièrement en Afrique portugaise, attendant ce premier signe
d’effritement de l’Empire pour engager sa propre lutte. La fidélité du Pandit
au pacifisme devient alors une menace pour sa position de leader du monde
décolonisé remise en question par la résistance portugaise. Les attaques
chinoises aux frontières septentrionales de l’Inde achèvent de le convaincre de
la nécessité de sortir sa politique étrangère du carcan stéréotypé
d’immobilisme qui lui est associé et de faire de Goa un exemple de la
détermination indienne à défendre l’intégrité de la nation face à ses voisins.
L’armée indienne s’empare finalement de Goa, Daman et Diu, le 18 décembre 1961.
À la surprise de Nehru, la violence des réactions suscitées en Occident par
cette intervention armée contraste avec la discrétion de leurs soutiens
manifestés au Portugal quelques mois plus tôt ainsi que l’enthousiasme du monde
afro-asiatique face à la chute d’un symbole de l’oppression coloniale. Invasion
pour l’Occident, libĂ©ration pour les nations de la dĂ©colonisation, la fin de l’Estado da ĂŤndia souligne, au-delĂ
de l’exacerbation des tensions entre deux mondes à une période particulièrement
critique de l’histoire de la guerre froide, l’inefficacité de l’arbitrage
onusien et la confusion des définitions sur ce que doit être une
décolonisation, sur la volonté d’un peuple à l’autodétermination, sur un
mouvement de libération... Par-dessus tout, Goa exprime à l’Ouest le
désenchantement d’une politique étrangère indienne trop idéalisée et
l’acceptation nécessaire pour Nehru d’un certain pragmatisme. L’échec de la stratégie salazariste en Inde, en 1961,
naît de cette incapacité à saisir cette nouvelle donne internationale. L’intransigeance
portugaise conduit, en effet, à surestimer le poids des Açores en refusant de
comprendre l’évolution plus globale de la politique américaine vers une
approche moins militariste des problèmes qui l’avait conduite jusque-lĂ Ă
soutenir des régimes réactionnaires et coloniaux dans le monde comme celui de
Salazar. Le refus constant de ce dernier de faire avancer ses colonies vers la
voie de l’autodétermination, malgré les efforts diplomatiques de Washington,
menaçait désormais ouvertement les positions occidentales en Afrique et en
Asie. Retenant désormais la trahison de l’Angleterre, de l’ONU et des
États-Unis, le Portugal se replie plus que jamais sur ses possessions tout en
redéfinissant ses alliances vers la France et l’Allemagne de l’Ouest. Mais la
chute de l’Estado da Índia
a déjà ouvert une brèche dans l’Empire se traduisant par une nouvelle période
de quatorze années d’un conflit armé dramatique entre le Portugal et ses
colonies africaines que seule la RĂ©volution des Ĺ’illets de 1974 permettra
d’achever, avant une décolonisation brutale, un an plus tard, de l’outre-mer
portugais. De nos jours, Sirius se lève à la latitude de Memphis le
21 juillet du calendrier Julien, ce qui correspond au 3 août du calendrier
grégorien. Cette étoile n'est plus, aujourd'hui, qu'un repère désuet pour les
travaux agricoles, d'autant plus que l'élan du Nil a été réprimé par la main de
l'homme à cause de la construction du barrage d'Assouan L'ancien barrage d'Assouan est un barrage d'Égypte
construit au début du XXe siècle en travers du Nil, juste en amont de la ville
d'Assouan. Le haut barrage d'Assouan, aussi appelé barrage d'Assouan (as-Sad al-'Aly), est un barrage
hydroélectrique construit entre 1960 et 1970, à sept kilomètres en amont de
l'ancien barrage d'Assouan, et environ dix kilomètres de la ville d'Assouan,
sur le Nil en Haute-Égypte. L'URSS aidera à construire le nouveau barrage. En
1960-1961 a lieu mise en chantier du barrage d'Assouan
(Sadd el-Ali) avec une importante aide russe Ce sont des membres de l'École d'ethnologie de Paris,
notamment Marcel Griaule, puis Geneviève Calame-Griaule et Germaine Dieterlen,
qui ont, à la fin des années 1950 et au début des années 1960, révélé, en
langue française, un certain type de savoir africain traditionnel - celui des
Dogons de la falaise de Bandiagara au Mali -, savoir appliqué à une «astronomie
de position»: «Les Dogons estiment, à juste titre, que les planètes se meuvent
elliptiquement, y compris la terre. Elles se meuvent autour de leurs axes et
tournent autour du soleil. Mieux encore, en plus de cette conception héliocentriste, ils soutiennent que Jupiter possède quatre
satellites, que Saturne est encerclé d'un anneau, que Sirius a une étoile noire,
invisible, qui l'orbite tous les cinquante ans, et que ce compagnon est
extrêmement petit, d'une extrême lourdeur, constitué d'une matière spéciale
qu'ils appellent sagala et qu'on ne trouve pas sur
terre». Pour ce qui est de la discussion technique relative à ces affirmations,
il existe les travaux de l'Anglais Robert Temple The Sirius Mystery,
1998; et avant ce livre, l'ouvrage d'Yves Vincent Mudimbe
: The Invention of Africa, publié en 1988, qui
discute en termes scientifiques idoines de ce qui semble ĂŞtre un mystère : Ă
savoir, pour une société « pré-scientifique », la
société dogon en l'occurrence, l'étude de la mécanique céleste, celle des
orbites, des perturbations, des éclipses et des marées. Ces 50 années se rapprochent des jubilés hébraïques : 40
jubilés (de 49 années) font 1960 années. On peut voir 1961 comme la somme de 500 et 1461, deux
périodes, celle du Phénix et sothiaque, liées à l'observation de l'étoile
Sirius (Sothis), et connues depuis l'Antiquité. La
période 500 ans est donnée par Hérodote au terme de laquelle le phénix se consume
et renaît de ses cendres. On sait que l'oiseau phénix était un symbole royal adopté
par des empereurs paĂŻens comme Trajan puis par Constantin. En utilisant le
texte hiéroglyphique d'un obélisque qui lui fournissait ce symbole, Ammien aurait voulu revenir à la source égyptienne et
païenne du mythe par opposition à Constantin et à la culture chrétienne qui
s'employait Ă le christianiser. Et le
nouveau phénix véritable, pour lui, c'est Julien Il serait trop long d’analyser ici les innombrables
dissertations qu’on a écrites sur le phénix ; il suffira de dire ce qu’il faut
penser de cet oiseau merveilleux, ou plutôt de cet ingénieux et poétique
symbole. Les Égyptiens crurent d’abord que la lune revenait, après 309
lunaisons ou 9125 jours, au même point du ciel relativement à l’étoile Sothis ou Sirius, la plus brillante de celles qui forment
la constellation du Chien. De là un cycle de 25 ans, figuré par la durée de la
vie du dieu-taureau Apis. Mais, comme il
y avait dans ce calcul une erreur en moins, qui, au bout de 20 cycles, formait
un jour, on imagina une période de 500 ans, à la fin de laquelle ce jour venait
s’ajouter: c’est la vie du phénix, d’après Hérodote. Jusqu’alors l'année était composée de 365 jours, ni plus ni moins; mais
l’observation des levers héliaques de Sirius apprit bientôt aux prêtres
égyptiens que le retour de ces levers retardait chaque année d’un quart de
jour, par conséquent d’un jour en 4 ans. Donnant donc 366 jours à chaque
quatrième année, ils eurent une nouvelle division de temps plus en accord avec
la marche du soleil : c’est ce qu’on appelle l’année agraire ou tropique, ou
encore l’année fixe, par opposition à l'ancienue, qu’on
nomme année vague, et qui continua long-temps de
régler les fêtes et les cérémonies religieuses. L’année vague, commençant tous les 4 ans un jour plus tôt que l’année
fixe, on trouve qu’au bout de 1460 années fixes (produit de 365 par 4), il
s’est écoulé 1461 années vagues, et qu’alors l’une et l'autre recommencent le
même jour; c’est la période sothiaque ou caniculaire, c’est le phénix des
traditions plus récentes. Cet oiseau sacré n’est donc autre chose qu’une
allégorie de la renaissance et du renouvellement des temps dans des cycles
déterminés. Il vient de l’Orient, comme le soleil dont il porte les couleurs,
et c’est dans la cité du soleil, c’est dans le temple de cet astre divin qu’il
achève le mystère de sa mort et de sa renaissance (Burnouf) Philostrate (Vit. Apollon. Tyan., III, 49) dit que le phénix vient de l'Inde en
Égypte. Il ajoute que le phénix, près de se brûler,
fait entendre l’hymne du départ |