Destin présidentiel de François Mitterrand

Destin présidentiel  de François Mitterrand

 

VI, 57

 

1967-1968

 

Celuy qu’estoit bien avant dans le regne,

Ayant chef rouge proche Ă  la hierarchie,

Aspre & cruel, & se fera tant craindre,

Succedera à sacré monarchie.

 

François Mitterrand a Ă©tĂ© plusieurs fois ministre de la IVème RĂ©publique : ministre de l’intĂ©rieur de 1954 Ă  1955, ministre de la justice de 1956-1957 (« Celuy qu’estoit bien avant dans le regne Â»).

 

L’arrivĂ©e au pouvoir de Charles de Gaulle le place dans une farouche opposition qui lui servira de tremplin pour la suite de sa carrière politique. « Depuis 1962, c’est Ă  dire depuis qu’il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© que l’élection du PrĂ©sident de la RĂ©publique aurait lieu au suffrage universel, j’ai su que je serai candidat Â» Ă©crira-t-il dans « Ma part de vĂ©ritĂ© Â».

 

« François Mitterrand va rĂ©vĂ©ler, au cours de la campagne Ă©lectorale dans laquelle la tĂ©lĂ©vision joue pour la première fois un rĂ´le capital, tout Ă  la fois des qualitĂ©s personnelles mĂ©connues et une solution politique d’avenir contre l’hĂ©gĂ©monie gaulliste : ce sera l’union de la gauche. L’élection de 1965 Ă©lève Mitterrand Ă  la hauteur d’un rassembleur des « forces populaires Â» contre l’indĂ©racinable GĂ©nĂ©ral [1] Â».

 

Après avoir fondĂ© la FGDS, il conclut un accord Ă©lectoral avec le parti communiste pour les lĂ©gislatives de 1967 (« Ayant chef rouge proche Ă  la HiĂ©rarchie Â»). Il s’impose dans le nouveau parti socialiste en 1971 et forge le programme commun en 1972.

 

« Les communistes, ses alliĂ©s, qui attendent tout bĂ©nĂ©fice de l’union de la gauche, commence Ă  s’inquiĂ©ter. Ils connaissent l’intention de Mitterrand : […] il veut construire un parti socialiste majoritaire, ce qui signifie en termes moins nobles : « plumer la volaille communiste Â». Embrasser pour mieux Ă©touffer, s’allier pour grandir au dĂ©triment du partenaire [2] Â» (« Aspre et cruel Â»).

 

François Mitterrand succĂ©dera Ă  ValĂ©ry Giscard d’Estaing en 1981 Ă  la tĂŞte de la Vème RĂ©publique dans laquelle on a pu voir bien des aspect monarchiques. Jean Lacouture Ă©crit en effet au sujet de la rĂ©forme Ă©lectorale de 1962 qu’elle transforma « la rĂ©publique monarchique en monarchie rĂ©publicaine [3] Â».

 

Acrostiche : CAAS

 

"Caas", "chiens" ou "charrettes" en gascon :

 

Lous caas hèn caas, Y lou gatz hèn gatz : Les chiens font des chiens, Et les chats font des chats (Vastin Lespy, Proverbes du pays de BĂ©arn: Ă©nigmes et contes populaires, Tome 2, 1876 - www.google.fr/books/edition).

 

Daugé signale en 1765 la vente de bateaux de la portée de vingt «caas» (charrettes) (Fernand Jaupart, L'activité commerciale de Bayonne au XVIIIe siècle, 1966 - www.google.fr/books/edition).

 

Outre les ânes, François Mitterrand possède deux chiens : un basset artĂ©sien qui rĂ©pond au nom de Titus et un labrador, Julie. Eux ont le privilège de vivre aussi Ă  Paris dans la maison de la rue de Bièvre. Si Julie est, selon son maĂ®tre, «douce et fidèle», Titus «sensible et boudeur» pose, par son indiscipline, de dĂ©licats problèmes aux visiteurs (Thierry Pfister, Les socialistes, 1977 - www.google.fr/books/edition).

 

Parmi les grandes oraisons funèbres, on se souvient surtout des flèches du Président Mitterrand aux obsèques de Pierre Bérégovoy, ex-Premier ministre qui se suicide quelques semaines après la déroute aux législatives de 1993 et les révélations compromettantes. «Toutes les explications du monde ne justifieront pas que l'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie au prix d'un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité et la liberté de chacun d'entre nous.» (Michaël Moreau, Les plumes du pouvoir, 2020 - www.google.fr/books/edition).

 

Maudit soit le cruel chien. (chanson spirituelle de Marguerite de Navarre) (FĂ©lix Frank, Les marguerites de la Marguerite des princesses: texte de l'Ă©dition de 1547, 1873 - www.google.fr/books/edition).

 

Latche est un lieu-dit situé sur la commune de Soustons, dans le département des Landes. Il est connu pour avoir été l'un des lieux de vacances de l'ancien président de la République française, François Mitterrand, qui y possédait une maison. François Mitterrand découvre la région en passant des vacances dans la station balnéaire d'Hossegor. Lors d'une promenade, il découvre Latche. Il rachète en 1965 au baron d'Etchegoyen une ancienne maison de gemmeurs du XVIIIe siècle, une bergerie attenante et les 1000 m² de terrain. Il achète par la suite des terrains attenants jusqu'à posséder 45 hectares, principalement constitués de bois et de bruyères. Il transforme la bergerie en son bureau et fait construire deux chalets supplémentaires (fr.wikipedia.org - Latche).

 



[1] Michel Winock, L’Histoire n° 143, p. 13

[2] ibid., p. 15

[3] Jean Lacouture, « De Gaulle Â», tome III, Seuil, 1986, p. 592

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