L’acte unique européen

L’acte unique européen

La guerre en Afghanistan

 

VI, 80

 

1984-1985

 

De Fez le regne parviendra à ceux d’Europe,

Feu leur citĂ©, & lame tranchera :

Le grand d’Asie terre & mer à grande troupe,

Que bleux, pers, croix, Ă  mort dechassera.

 

"grand d'Asie" : les Mongols bleus

 

Proclamé chef suprême de sa nation, sous le titre de Djinggis khaghan, Temoudjin lui aurait donné alors la qualification nouvelle de Köke-Monghol, ou Mongols bleus; toujours est-il qu'il résolut de la rendre la maîtresse du monde; il soumit toute la Chine septentrionale ainsi que le Tangout; à l'est, il serait allé jusqu'en Corée, au sud jusque dans le Tibet. Mais la conquête de ce dernier pays fut l'oeuvre de ses successeurs et non la sienne (Léon Feer, La puissance et la civilisation mongoles au treizième siècle, 1867 - books.google.fr).

 

Les Mongols ("bleux") soumettent une bonne partie de l'Asie dont l'Iran ("pers"), menacent l'Europe ("croix") et le Japon ("mer").

 

L'empire de Genghis Khan ne disparaît pas après lui, car ses quatre premiers successeurs sont de grande qualité et font plus que doubler ses conquêtes. D'abord son fils Ogoday règne pendant vingt ans, puis ce seront deux généraux, Güyük et Môngke, pendant treize ans, enfin son petit-fils Koubilay qui régnera pas moins d'un demi-siècle, en particulier comme empereur de Chine en fondant la dynastie des Yuan. À la mort de Koubilay, la Chine et le reste de l'Empire mongol se dissocieront. En 1230, Ogoday, expédie vers l'ouest une armée de 40000 hommes dirigée par deux généraux, Djébé et Sübötei, qui contournent la Caspienne, bousculent Iraniens, Géorgiens et Russes, et prennent le Turkestan, l'Afghanistan et l'Iran. Leurs troupes s'enflent des vaincus ralliés; à l'automne 1236, avec 150000 hommes, Sübötei rafle les principautés russes du Nord, d'abord Novgorod, puis Kiev en 1240. Il brûle Cracovie, bouscule une armée de cavaliers polonais et renverse le roi magyar, Béla IV. Beaucoup, en Occident, pensent que leur venue annonce celle de l'Antéchrist. Le pape envoie des ambassadeurs à leur rencontre pour les amadouer. Sübötei s'apprête à pénétrer dans Vienne quand il apprend la mort de son maître Ogoday. Comme l'héritier du trône est très jeune, Sübötei reflue avec ses armées vers Karakorum, espérant obtenir la régence. L'Occident est sauf. Mais c'est un autre régent qui est choisi, Güyük. il préfère se tourner vers l'Orient et tente de débarquer au Japon en 1243, en vain. Son successeur, Möngke, prend l'Irak en 1258, pille Bagdad et assassine le calife abbasside. Les Mongols subissent ensuite une première défaite face aux Mameluks. En 1260, Koubilay, petit-fils de Gengis Khan, met fin à la régence. Devenu empereur de Chine, il reçoit en grande pompe Marco Polo; en 1271, il transfère sa capitale de Karakorum, en Mongolie, à Khan Baliq ("la Ville du Khan"), qui deviendra Ji puis Beijing (Pékin). Il tient alors le plus important empire jamais constitué, qui s'étend du Pacifique jusqu'à la mer Noire, de l'Indus à Moscou, du lac Baïkal au Vietnam. Ses bateaux, équipés de gouvernails et de boussoles, contrôlent les mers d'Orient. Les caravanes de ses commerçants maîtrisent le mouvement des épices à destination des principales villes d'Europe (Jacques Attali, L'homme nomade, 2003 - books.google.fr).

 

En 1268, le Japon reçut une lettre stupéfiante apportée par un envoyé coréen de Kublai khan qui demandait que le Japon fasse allégeance à l'empire mongol. Les autorités japonaises furent ainsi confrontées pour la première fois avec les événements qui se déroulaient sur le continent depuis le début du siècle. De son siège de Karakoroum, en Sibérie, Ghengis Khan (1167-1227) avait lancé des attaques en Asie du Nord et en Mongolie. Il avait occupé successivement Pékin, capitale des Jin, le royaume des Ouigours au Xinjiang et celui des Xixia en Mongolie intérieure, et il mena des campagnes en Caucasie, en Ukraine et jusqu'en Pologne. Ses successeurs continuèrent ses offensives et fondèrent l'immense empire des Mongols, qui s'étendait de la Hongrie à la Corée, de Moscou au golfe Persique. Cet empire était contrôlé par quatre khans, dont Ogodei khan (1229-1241). Celui-ci établit sa capitale à Pékin et lança des attaques contre la Corée qui fit acte d'allégeance en 1259. Ses successeurs prirent des noms d'empereurs à la chinoise et, plus tard, l'appellation de dynastie des Yuan. Kublai khan, c'est-à-dire l'empereur Shi zu (1260-1294), envoya en 1266 au Japon un premier messager, qui revint cependant sans avoir accompli sa mission. Son second envoyé débarqua à Kyûshû en 1268. L'inspecteur général et chef de l'administration de Kyûshû fit aussitôt partir les deux lettres, celle du khan et une autre du roi de Corée, à Kamakura, en passant par Kyôto. La cour impériale et le gouvernement militaire saisirent la gravité de la situation. Puis quatre autres messagers coréens arrivèrent au Japon, l'un après l'autre, délégués par l'empereur mongol. La cour japonaise, prise de panique, fit célébrer de nombreux rites dans le pays tout entier; le Bakufu ordonna des préparatifs de guerre à Kyûshû. Comme aucun des envoyés n'avait rapporté de réponse du Japon, Kublai khan fit prendre par la Corée des dispositions pour une attaque. En 1274, une flotte de quinze à vingt mille guerriers mongols et coréens mena une offensive à Kyûshû. L'armée continentale fut victorieuse, mais sur la route du retour un typhon provoqua la perte totale de la flotte chinoise. Par ailleurs, le khan continuait de mener des offensives en Chine où il occupa successivement Xiangyang, la capitale chinoise de Lin'anfu (Hangzhou) et Canton. En 1279, l'empire des Song tomba sous le contrôle des Mongols. Ceux-ci fondèrent la dynastie des Yuan (1271-1368) et devaient rester les maîtres de la Chine pendant près d'un siècle. Entre-temps, de nouveaux messagers avaient été envoyés au Japon dont deux furent mis à mort à leur arrivée à Kyûshû. En 1282 le khan, empereur des Yuan, lança une deuxième attaque à Kyûshû. Comme la fois précédente, la flotte fut détruite par un typhon. Dans une chronique du XIVe siècle, le Masukagami, ce typhon est appelé «vent divin», kamikaze. C'est «grâce à l'aide des dieux» que le Japon aurait échappé à une occupation par les forces étrangères. D'autres ambassadeurs vinrent de l'empire mongol et les troupes japonaises restèrent en alerte à Kyûshû, mais les projets d'invasion de l'archipel semblent avoir été abandonnés après la mort de Kubilay khan survenue en 1294 (Charlotte von Verschuer, Le commerce entre le Japon, la Chine et la Corée à l'époque médiévale: VIIe-XVIe siècle, 2014 - books.google.fr).

 

Abou Yousof

 

Abû Yûsuf Ya`qûb ben `Abd al-Haqq, né vers 1212 et mort le 20 mars 1286 à Algésiras, est le dirigeant du sultanat mérinide de 1258 à 1286 (fr.wikipedia.org - Abu Yusuf Yaqub ben Abd al-Haqq).

 

Les musulmans d'Espagne avaient envoyé à Abou-Yousof une demande de secours immédiat en 1272 alors qu'il marchait contre Yaghmorasan pour le punir d'avoir soutenu Abou-Dabbous. Aussitôt, nous disent nos sources, le souverain mérinide avait fait des ouvertures de paix à son rival, mais celui-ci avait opposé une fin de non recevoir catégorique. Abou-Yousof s'était donc résigné à poursuivre sa campagne , remettant à plus tard une intervention en Espagne. Il vainquit une nouvelle fois les Abd-el-Wadides près de l'oued Isly (16 février 1272), assiégea Tlemcen sans résultat et bâtit une forteresse avancée à Taount, juste à côté de l'actuelle Nemours. Yaghmorasan était mis à la raison pour un temps. Néanmoins, avant de s'engager en Espagne, Abou-Yousof s'assura la possession de Tanger et de Ceuta (1273), puis reconquit Sijilmasa (1274). Juste après la prise de cette ville, il reçut une seconde ambassade grenadine chargée de lui demander son aide. Rien ne l'empêchait plus cette fois de faire acte de Guerre Sainte et de reprendre une tradition des Almohades dont il se posait en successeur. L'heure de l'intervention était favorable. La reconquista, presque terminée par Ferdinand III, n'avait pas été poursuivie avec la même énergie par son fils. Le roi Alphonse X le Sage (1252-1284) avait des qualités de premier ordre, mais plus littéraires et scientifiques que politiques. S'il regrettait de ne pas avoir assisté à la Création pour mieux arranger le Monde, il se montrait trop versatile pour arranger convenablement ses États. Conformément au vœu de son père, il avait équipé flottes et armées pour chasser les Naçrides et porter la guerre au Maroc, avec l'appui du pape, mais il avait changé d'idée avant de mettre son projet à exécution. Ses mesures fiscales provoquaient un vif mécontentement dans le peuple et sa politique étrangère compromettait son prestige. Les musulmans étaient incapables de profiter d'une telle situation. Dans l'étroit territoire enserré entre la Sierra Nevada et la Sierra de Ronda, les émirs passaient leur temps à se battre entre eux. Les Naçrides de Grenade restaient sur le qui-vive. L'émir Ibn el-Ahmar avait dû se soumettre à la suzeraineté du roi de Castille. Il se rendait compte toutefois qu'il faudrait choisir, tôt ou tard, entre la soumission aux chrétiens et l'appel au secours des Maghrébins. La prise de Cadix par les Castillans (1262) et la campagne de Jayme d'Aragon en Murcie montraient que le péril chrétien était le plus menaçant, mais l'hostilité d'Ibn el-Ahmar envers Abou-Yousof l'avait rejeté vers le roi Alphonse. Son fils et successeur, Mohammed el-Faqih, avait changé de point de vue, à l'instigation de réfugiés castillans, et profité d'une absence du roi Alphonse pour solliciter l'intervention mérinide. Abou Yousouf se hâta de répondre à son appel. La croisade consacrait sa domination sur le Maghreb et même sur l'Espagne, qu'il considérait comme la dépendance de son royaume. Il utilisa, au cours de ses expéditions, des contingents berbères et surtout arabes, à l'exclusion de ceux des tribus venues du Maghreb central. Dès sa première offensive quelques razzias de grand style et une rencontre victorieuse à Ecija (près de Xeril, en Andalousie) lui valurent un tel butin que femmes chrétiennes et brebis se vendirent à vil prix (1275). Deux ans après, il entreprit, dans le Sud de la péninsule, une âpre lutte qui se prolongea, sur terre et sur mer, au-delà du règne d'Alphonse. [...]

 

Abou-Yousof repassa le DĂ©troit en 1277; son objectif Ă©tait cette fois la rĂ©gion de SĂ©ville qu'il dĂ©vasta systĂ©matiquement : on raconte qu'en certaines occasions il coupa lui-mĂŞme des arbres fruitiers pour donner l'exemple. Il fit aussi une dĂ©monstration devant SĂ©ville, pendant la nuit du Mouloud (11 aoĂ»t 1277), Ă  la lueur des incendies qui brĂ»laient dans la campagne. Quelques semaines plus tard, les rĂ©gions de XĂ©rès et de Cordoue subirent le mĂŞme sort. MalgrĂ© ces succès spectaculaires, tout n'allait pas pour le mieux dans le camp musulman. La ville de Malaga Ă©tait aux mains d'une famille rivale des Naçrides de Grenade, qui, dès la première expĂ©dition d'Abou-Yousof, avait fait des avances aux MĂ©rinides; en 1278, elle fit plus et leur offrit la ville de Malaga; Abou-Yousof accepta, Ă  la grande colère de Mohammed-el-Faqih, roi de Grenade. Ce dernier, trop faible pour s'opposer par les armes aux entreprises du MĂ©rinide, recourut aux nĂ©gociations il n'eut pas de peine Ă  mettre dans son jeu le roi Alphonse X de Castille; il rĂ©ussit d'autre part Ă  s'aboucher avec le gouverneur mĂ©rinide de Malaga et obtint de lui la cession de la ville (fĂ©vrier 1279). Il traita enfin avec Yaghmorasan qui se chargeait d'occuper Abou-Yousof en Afrique pour l'empĂŞcher d'intervenir en Espagne. Celui-ci l'aurait cependant fait sur-le-champ si de très fortes pluies qui gĂŞnaient les dĂ©placements de troupes, puis une grave rĂ©volte des Arabes Sofyan dans la rĂ©gion de Marrakech, ne l'avaient retenu au Maroc. Sur ces entrefaites, Alphonse X mit le siège devant AlgĂ©ciras, par terre et par mer; c'en Ă©tait trop, il redevenait un danger pour Mohammed el-Faqih qui se retourna vers Abou-Yousof et lui offrit des vaisseaux qui aideraient la flotte mĂ©rinide Ă  dĂ©bloquer AlgĂ©ciras. De son cĂ´tĂ©, Abou-Yousof avait rassemblĂ© tous les navires que pouvait fournir le Maroc et les avait confiĂ©s Ă  son fils Abou-Yacqoub. Un combat naval eut lieu dans la baie d'Algeciras le 21 juillet 1279 et se termina par une victoire des Musulmans le danger venant d'Alphonse X Ă©tait Ă©cartĂ©. Restait Yaghmorasan : une nouvelle fois, les Abd el-Wadides furent vaincus en rase campagne, une nouvelle fois Tlemcen bloquĂ©e rĂ©sista Ă  toutes les attaques (1281). Abou-Yousof fit une autre expĂ©dition en Espagne en 1282, sur les instances d'Alphonse X : le roi de Castille demandait au souverain mĂ©rinide son aide contre son fils don Sanche, entrĂ© en rĂ©volte pour une affaire de succession. Abou-Yousof n'hĂ©sita pas et franchit le DĂ©troit : son action ne semble pas lui avoir rapportĂ© autre chose que du butin et la couronne de Castille qui lui avait Ă©tĂ© donnĂ©e en gage (1283). Yaghmorasan mourut au printemps de 1283 après avoir conseillĂ© Ă  son successeur de ne pas poursuivre la lutte stĂ©rile qu'il avait lui-mĂŞme menĂ©e contre les MĂ©rinides; au printemps de 1284, Alphonse X dĂ©cĂ©da Ă  son tour et le trĂ´ne de Castille passa Ă  son fils rebelle don Sanche. Sans souci du cĂ´tĂ© de Tlemcen, Abou-Yousof dĂ©cida de profiter du changement de souverain pour intervenir en Espagne. Il ne put le faire qu'en 1285, ayant Ă©tĂ© obligĂ© d'organiser une expĂ©dition dans le Sous et le bas Dra' pour mettre Ă  la raison les Arabes ma'qil qui y exerçaient leurs pillages. C'est donc le 7 avril 1285 seulement qu'Abou-Yousof franchit le DĂ©troit pour la quatrième fois. Il y eut peu d'opĂ©rations importantes, sauf sur mer oĂą la flotte castillane tenta en vain de reprendre la maĂ®trise du DĂ©troit. De guerre lasse, don Sanche chercha Ă  traiter et Abou-Yousof saisit volontiers l'occasion de mettre fin Ă  une expĂ©dition stĂ©rile. Le MĂ©rinide obtint que le sort des commerçants musulmans en terre chrĂ©tienne serait amĂ©liorĂ©, que don Sanche s'abstiendrait d'intervenir dans les affaires intĂ©rieures des territoires musulmans de la PĂ©ninsule et restituerait aux musulmans les manuscrits en langue arabe tombĂ©s en la possession des chrĂ©tiens par suite de la ReconquĂŞte (il y en eut treize charges de mulet), moyennant quoi lui-mĂŞme consentait Ă  verser des rĂ©parations pour les dommages commis par son armĂ©e en territoire chrĂ©tien. Cette paix de compromis (21 octobre 1285) fut cĂ©lĂ©brĂ©e comme un triomphe dans le camp mĂ©rinide et donna lieu Ă  des joutes poĂ©tiques dont le Qirtas nous a conservĂ© les Ă©chos. Peu après, Abou-Yousof tomba malade et mourut Ă  AlgĂ©siras le 20 mars 1286. Sa dĂ©pouille mortelle fut ensuite transportĂ©e dans la nĂ©cropole de Chella qu'il avait fait construire. On peut considĂ©rer Abou-Yahya comme le fondateur de la dynastie, mais Abou-Yousof comme le fondateur de la grandeur mĂ©rinide. Avec lui s'achève l'unitĂ© du Maroc sous la nouvelle dynastie, avec lui de nouvelles constructions s'Ă©lèvent, avec lui reprend la tradition des interventions marocaines en Espagne. Après la mort du Hafçide El-Mostançir et les troubles dynastiques qui l'ont suivie, après la disparition de Yaghmorasan et le changement de politique du royaume de Tlemcen, Abou-Yousof est considĂ©rĂ© Ă  juste titre comme le plus puissant souverain du Maghreb, mais sa puissance est fragile : plusieurs princes mĂ©rinides ne s'accommodent guère de l'autoritĂ© de la famille rĂ©gnante; les Arabes, qu'il s'agisse de ceux qu'ont fixĂ©s au Maroc les califes almohades ou des Ma'qil rĂ©cemment arrivĂ©s dans le Sud, sont toujours prĂŞts Ă  entrer en lutte contre le gouvernement; les descendants des Almohades, les Çanhaja du haut Atlas, supportent mal la domination de leurs vainqueurs. On peut se demander avec Henri Terrasse si les effectifs mĂ©rinides sont suffisants pour toutes les tâches que leur assignent leurs souverains : la valeur militaire de ces cavaliers n'est pas niable, mais il est significatif de constater qu'Abou-Yousof n'arrive pas Ă  lutter convenablement sur deux fronts Ă  la fois. Enfin la politique mĂ©rinide, telle qu'elle est dessinĂ©e par Abou-Yousof, est nettement passĂ©iste : il vise Ă  rĂ©tablir l'empire almohade qu'il a dĂ©truit, bien qu'il ne bĂ©nĂ©ficie ni des effectifs ni du prestige religieux des Almohades (Charles AndrĂ© Julien, Histoire de l'Afrique du Nord: Tunisie, AlgĂ©rie, Maroc, Tome 1, 1951 - books.google.fr).

 

Les Mérinides ou Marinides constituent une dynastie d'origine berbère zénète qui règne au Maghreb al-Aqsa (Maroc) entre le XIIIe et le XVe siècles et qui contrôle, épisodiquement, d'autres parties du Maghreb et de la péninsule Ibérique pendant le XIVe siècle. En 1269, ils renversent les Almohades en prenant Marrakech et forment, jusqu'en 1465, un empire, imposant temporairement leur pouvoir sur le Maghreb et une petite partie de la côte andalouse. Le centre de leur empire se situe entre Taza et Fès, ses frontières, qui évoluent avec le temps, sont l’océan Atlantique à l’ouest, la mer Méditerranée au nord, le domaine des Abdalwadides à l’est et le Sahara au sud. Entre 1275 et 1340, les Mérinides soutiennent activement le royaume de Grenade contre les attaques chrétiennes (fr.wikipedia.org - Mérinides).

 

Fès

 

En 1275, de retour au Maghreb al-Aqsa, Abou Youssef fait célébrer ces victoires des deux côtés de la mer en faisant construire, grâce aux butins de guerre, une ville nouvelle à côté de Fès. Cette dernière, apparaissant plutôt comme un nouveau quartier de Fès, est appelée Fès la Nouvelle (Fès el-Jdid par opposition à Fès l'Ancienne (Fès el-Bali) (fr.wikipedia.org - Abu Yusuf Yaqub ben Abd al-Haqq).

 

Acrostiche : DFLQ

 

"défalquer" : (du lat. defalcare; rad. falx, faux). Littéralement couper, trancher avec la faux. Il ne s'emploie pas au propre (Maurice La Châtre, Le dictionnaire universel: panthéon littéraire et encyclopédie illustrée, Tome 1, 1853 - books.google.fr).

 

Gengis Khan reçoit d'abord le nom de Temüjin, «le plus fin acier» (du turco-mongol temür, tömör : fer) (fr.wikipedia.org - Gengis Khan).

 

Les Huns proprement dits sont un peuple turco-mongol originaire des steppes de l'Asie centrale (fr.wikipedia.org - Empire hunnique).

 

«LĂ  oĂą Attila a passĂ©, l’herbe ne repousse plus.» : adage symbolisant la sauvagerie des Huns selon l'Histoire des Francs (première impression française au XVIe siècle), GrĂ©goire de Tours (www.histoire-en-citations.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1984 sur la date pivot 1274 donne 564.

 

L'empereur byzantin Justinien Ier meurt en 565. Il aura tenter de reconstituer l'empire romain autour de la Méditerranée sans avoir les moyens de la maintenir (fr.wikipedia.org - Justinien Ier).

 

Il faut attendre 533-534, pour que s'engage la campagne d'Afrique, dite guerre des Vandales, décidée par l'empereur byzantin Justinien Ier, avec une puissante armée commandée par le général Bélisaire. Le corps expéditionnaire byzantin anéantit le royaume vandale et déporte ses élites en Asie mineure. La pacification du territoire reconquis est plus laborieuse à l'intérieur des terres et se heurte à la pugnacité des Maures, notamment ceux de l'ouest de l'Afrique du Nord.

 

La Maurétanie tingitane n'est pas réellement concernée par l'expansion du royaume vandale, qui ne contrôle en effet localement que quelques points des côtes méditerranéennes du Rif, et concentre plutôt ses efforts à l'est et en direction des îles comme les Baléares, la Corse, la Sardaigne ou la Sicile. Quand la région passe sous domination byzantine en 534, les Maures habitués à une indépendance réelle depuis plus d'un siècle résistent farouchement autour de Garmul, chef charismatique qui se proclame roi des Maures et des Romains, avec une sphère d'autorité s'étendant d'Altava à Volubilis et sur les confins maurétaniens. Ses forces harcèlent avec succès les légions de Bélisaire repoussées vers la péninsule tangéroise.

 

Les Byzantins organisent malgré tout l'extrême Nord marocain, autour de Ceuta (Septem Fratres) et de Tanger en province de Maurétanie Seconde, administrée par un comes (comte) dont le pouvoir s'étend également sur le sud de l'Hispanie (Espagne byzantine (Spania)) pris aux Wisigoths. Les comtes de Maurétanie Seconde dépendent théoriquement de l'exarque de Carthage qui incarne la plus haute autorité byzantine en Afrique du Nord. La province connaît un renouveau économique et démographique non négligeable. La présence fragile des Romains orientaux de Constantinople, bien que menacée en permanence à la fois par les Maures et par le royaume wisigoth d'Espagne (les Wisigoths s'emparent de Tanger en 621 avec à leur tête leur roi Sisebut), subsiste néanmoins jusqu'à la conquête arabo-musulmane au début du VIIIe siècle. Le comte Julien est l'ultime gouverneur byzantin de Maurétanie Seconde, et aidera même les forces musulmanes de Tariq ibn Ziyad à traverser le détroit de Gibraltar et à débarquer en Espagne pour combattre les Wisigoths (fr.wikipedia.org - Histoire du Maroc).

 

L'empire européen

 

Les annĂ©es 1980 sont des annĂ©es charnières pour la construction europĂ©enne. Le mot « Europe Â» est rarement employĂ© dans les Centuries, et le voir apparaĂ®tre ici est rĂ©vĂ©lateur.

 

Le prĂ©sident Mitterrand rentre d’un voyage au Maroc, oĂą il aura rencontrĂ© Hassan II Ă  Fès pour Ă©voquer le conflit Tchado-libyen, en septembre 1984. Au mois de juillet, le gouvernement Fabius aura Ă©tĂ© installĂ©, marquant le choix d’une politique d’ouverture sur l’Europe. Le discours que Mitterrand prononce Ă  Strasbourg le 24 mai propose « la crĂ©ation d’une Union europĂ©enne après la rĂ©solution des contentieux et avant l'Ă©largissement […] Ce qu’il dit de l’Europe politique est ce qui deviendra dans cinq ans, l’Union europĂ©enne [1] ». « La profession de foi de Mitterrand fut ardente et exhaustive, presque un acte de conversion aux idĂ©es les plus avancĂ©es qui eussent Ă©tĂ© exprimĂ©es au Parlement [2] ».

 

La signature de l’ Â« acte unique europĂ©en Â» en 1986 consacre la convergence des politiques Ă©conomiques des pays de la CommunautĂ©, visant Ă  la crĂ©ation du grand marchĂ© fin 1992.

 

Le Maroc connaĂ®t en 1984 une vague d’émeutes qui Ă©clatent « Ă  Marrakech et dans les villes du Sud, affectĂ©es par la sĂ©cheresse ; les manifestations Ă©tudiantes et populaires s’étendent (Casablanca, rabat, Ksar-el-KĂ©bir, TĂ©touan, Oujda), en rĂ©action contre la hausse des prix des produits alimentaires et des pensions dans les Ă©coles et les universitĂ©s, 400 morts et un milliers d’emprisonnement [3] » (« Feu leur cit酠»).

 

L’URSS (« Le grand d’Asie Â») est intervenu massivement depuis 1979, en Afghanistan (« pers Â» : une partie des Afghans parlent le persan). La rĂ©sistance d’inspiration islamique s’opposera avec vigueur aux soldats soviĂ©tiques dont le retrait sera total en 1989, après qu’un accord aura Ă©tĂ© signĂ© Ă  Genève en 1988. La guerre aura fait près d’un million de victimes chez les Afghans (« Ă  mort deschassera Â») et plus de 10 000 chez les soviĂ©tiques. Elle a pris un caractère idĂ©ologique voyant s’opposer une nation matĂ©rialiste, qui aura dĂ©jĂ  combattu le christianisme (« croix Â»), Ă  des croyants musulmans.

 



[1] Jacques Attali, « Verbatim I, 1981-86 Â», Fayard, 1993, p. 639

[2] Bino Olivi, « L’Europe difficile, Histoire politique de la CommunautĂ© europĂ©enne Â», Gallimard, 1998, p. 280

[3] D. Sulmont, « Le nouvel Ă©tat du monde 1980-1990 Â» , La dĂ©couverte, p. 222

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