Catherine de Sienne et le concile Vatican II VI, 48 1960-1961 La saincteté trop fainte & seductive, Accompagné d'une langue discrete : La cité vieille, & Parme trop hastive, Florence & Sienne rendront plus desertes.. Catherine de
Sienne "Sienne", "sainteté" et 1376
renverraient à Catherine de Sienne. Sa séduction est relevée par les auteurs modernes (Marie
des Anges Cayeux, Désirer d'un grand désir, 2018 - books.google.fr). La traduction française de son Dialogue utilise les termes séduire/séduction : "martyrs, confesseurs, docteurs,
vierges, tous ont attiré et séduit les
âmes par le bel accord de leur vie" (Le
dialogue de Sainte Catherine de Sienne, traduit par Jourdain Hurtaud (1913),
1976 - books.google.fr). Mais Catherine de Sienne emploie le verbe
"pigliare" qui signifie attraper (Caterina da
Siena, Dialogo della divina Provvidenza, 1947 - archive.org). C'est une démarche
des plus périlleuses qu'avait entreprise Catherine dans les derniers jours de
mai 1376. Avec sa brigade de secrétaires et d'amies, elle était partie de
Sienne pour Avignon. Le retour du pape Ă Rome ne pouvait plus tarder ;
elle devait le lui dire. On n'en vivait pas moins Ă une Ă©poque cruelle. En
Toscane, la ville de Florence s'était fait excommunier pour avoir supprimé l'Inquisition.
Ă€ Parme, Jean Galeas Visconti s'adonnait Ă la magie et faisait subir Ă ses
adversaires un supplice appelé le carême ; en quarante jours, il leur faisait
arracher successivement les yeux, les mains, puis les pieds. Au demeurant, il
était devenu gendre du roi de France Jean le Bon qui, après avoir été capturé
par les Anglais, lui avait vendu sa fille pour payer sa rançon. Dans les États
de l'Église, les mercenaires violaient les filles et ravageaient les villages.
Catherine conseillait à leur capitaine de partir en croisade : «Frère très cher et très doux, il est grand
temps que vous rentriez en vous-même, considérant les tourments que vous faites
endurer au service du diable... puisque tant vous plaît de guerroyer, faites-le
donc contre les infidèles ; je vous en supplie au nom du Christ Jésus.» [...]
A ses risques et périls, Catherine était donc arrivée sur
les rives du Rhône « la croix au cou et l'olivier à la main». Par le réseau
dominicain, elle avait fait parvenir au pape une lettre qui le suppliait de
freiner ses mercenaires, partis pour Pise en représailles. «Padre moi, dolce... fate si que non venga !» Pour assurer la
paix, le pape devait plutôt se montrer homme et, sans peur, retourner à Rome. «Non state più... corne uomo virile e senza
alcuno timore, ventes». En fait, le
pape avait de lui-même pris sa décision depuis plusieurs mois. Pareil
déménagement laisse des traces dans les archives. Renonçant à payer la rançon
de son propre frère que les Anglais avaient capturé, Grégoire XI avait emprunté
60000 ducats au duc d'Anjou dont l'Ă©pouse attendait la canonisation de son
père. La présence miraculeuse de Catherine n'assura pas cette intendance. Mais
elle fournit une caution spirituelle et politiquement utile, Ă un moment oĂą le
roi de France, la population d'Avignon et les cardinaux français, enrichis par
le séjour du pape, exhortaient le pontife à rester sur le Rhône. [...] Si l'histoire
Ă©tait une hagiographie, on passerait sous silence les moments oĂą, dans sa vie
publique, Catherine intervint Ă contresens, provoquant l'effet inverse de celui
qu'elle avait espéré. On oublierait un drame qui pourrait laisser rêveurs ceux
qui, par extension, s'imaginent que l'infaillibilité pontificale concerne tous
les actes du pape : après la mort de Grégoire XI, le pape dont Catherine
défendit la légitimité fut à moitié fou. Cet Urbain VI, ancien archevêque de
Bari, était capable de s'étrangler de fureur ou de lire fiévreusement son
bréviaire en écoutant crier les cardinaux qu'il faisait torturer (Élisabeth
Dufourcq, Histoire des chrétiennes. T.1 - Des origines évangéliques au siècle
des sorcières, 2015 - books.google.fr). "cité vieille" : Centocelle ...le port de Centocelle, qui ores se nomme Ciuita-veche
(qui signifie vieille Cité)... (Francois
de Belleforest, Les Grandes Annales, Et Histoire Generale De France, Des La
Venue Des Francs En Gaule, Jusques Au Regne Du Roy Tres-Chrestien Henry III,
1579 - books.google.fr). En français Cent-celle, où saint Augustin aurait fondé une
Congrégation de la sainte Trinité en passant de Milan en Afrique (Le
Chandelier d'or du temple de Salomon; ou la Chronologie des prelats, et des
religions qui suiuent la reigle de Sainct Augustin, 1643 - books.google.fr). Le mouvement des Frères de la vie commune est approuvé
par le pape Grégoire XI sous la règle de saint Augustin en 1376. La communauté
des Frères et sœurs de la vie commune est un mouvement laïc de dévotion
chrétienne qui vit le jour dans les Pays-Bas bourguignons durant le XIVe siècle
et se rattache au courant plus vaste de la «dévotion moderne» ou «devotio
moderna». Le fondateur et promoteur de cette communauté est Gérard Groote qui
forma une première communauté de «Sœurs de la vie commune» dans sa propriété
familiale de Deventer le 20 septembre 1374. Les Frères et Sœurs de la vie
commune eurent une grande influence, particulièrement en contribuant au
développement de formes de piété et de vie chrétienne adaptées à la vie laïque
séculière. Leur esprit est repris aujourd'hui par les nouvelles communautés
apparues après Vatican II, par exemple les Foyers de Charité (fr.wikipedia.org
- Frères de la vie commune). Le premier évêque de Montefiascone, dont l'évêché sera
uni à celui de Corneto, fut un Augustin nommé par Grégoire XI (Charles-Louis
Richard, Bibliothèque sacrée, Tome XVII, 1824 - books.google.fr). Le pape Grégoire XI dans son voyage de retour à Rome
depuis Avignon, que Catherine de Sienne avait imploré, passe par Centocelle
(Cencelle). À l’automne 1375, éclatait dans la moyenne vallée du
Tibre une révolte qui s’étendait rapidement à la plupart des villes de la
province, avant de toucher l’ensemble de l’État. En novembre, Viterbe se
donnait Ă Francesco di Vico; Corneto chassait les officiers du pape. Le
cardinal Pierre d’Estaing, chargé de conduire dans le Patrimoine de
Saint-Pierre et le Duché de Spolète la lutte contre les rebelles, soutenus par
les troupes de Florence, affectait entre janvier et avril 1377, divers
capitaines dans les environs de Corneto, très tôt revenue à l’obéissance. Il ne
postait aucune garnison à Cencelle. Pour cause : le 7 février, la chancellerie
délivrait à Ludovico di Pucio di Bonifacio Vitelleschi - un des principaux
artisans du retour en grâce de la commune, qui s’était illustré dans la défense
de la cité contre les ennemis de l’Église - l’ensemble des revenus de la
Chambre à Cencelle. Grégoire XI, de
passage dans la ville, avait favorablement répondu à la supplique présentée
par le «Défenseur et Prieur des Neuf » de Corneto. Ces revenus étaient
transmissibles à ses enfants légitimes en ligne directe, s’ils demeuraient
fidèles à l’Église; les droits que pouvait revendiquer l’évêque de
Montefiascone étaient révoqués. Cet acte signifiait l’abandon du système de la
châtellenie. L’office, ignoré par la bulle, était apparemment supprimé. La
curie renonçait à voir dans Cencelle une communauté, dotée de droits et de
devoirs envers le Saint-Siège, pour ne considérer que le seul territoire dans
lequel elle disposait de biens et de revenus, qu’elle pouvait, comme tout
propriétaire, librement attribuer à l’un de ses fidèles. La cession des droits
et revenus de l’Église à Cencelle devait rémunérer les services de Ludovico
Vitelleschi, améliorer son état sa vie durant; elle s’apparentait à une
inféodation, sans avoir pour contrepartie le versement d’un quelconque cens. La
seule exigence pontificale rĂ©sidait dans cette indĂ©fectible fidĂ©litĂ© Ă
l’Église, qui manquait alors cruellement à la papauté. En agissant ainsi Grégoire XI révélait que le site était dépeuplé,
voire déserté. La population s’était réfugiée dans les centres voisins,
Civitavecchia peut-ĂŞtre, Corneto plus probablement, tant la soumission
socio-Ă©conomique du castrum aux intĂ©rĂŞts du port tyrrhĂ©nien s’était renforcĂ©e Ă
la faveur du développement des deux précédentes décennies. Lorsque se crée dans
le voisinage «une zone de basse pression démographique», selon l’expression de
N. Coulet (La survie des communautés d’habitants, cit.,
p. 85), le sort des communautés menacées est réglé. L’augmentation des
capacités d’accueil d’un pôle d’activités comme Corneto, sur fonds de guerre latente,
favorise un mouvement presque mécanique de concentration des populations. Outre
des considérations politiques évidentes, c’est probablement ce type d’analyse
qui justifia le rattachement du territoire de Cencelle Ă Corneto (Armand
Jamme, Conscience et gestion de la crise dans le patrimoine de Saint- Pierre :
systèmes d’exploitations, offices et pouvoirs à Cencelle (XIIIe-XVe siècle).
In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 117, n°1. 2005 -
www.persee.fr). Parme peut se rapporter non Ă la ville mais Ă un notaire
italien qui se rendit à Centocelle pour constater son état, mais en 1362. Le trésorier envoyait sur place un notaire, chargé
d’ordonner les réparations et fortifications nécessaires à la défense du
château, visiblement considéré comme apte - probablement à cause de
l’importance de sa population puisqu’aucune bannière de stipendiés n’est alors
affectée en ce lieu - à résister à la compagnie d’Anneken von Bongard. [...] Ser Johannino
Aymerici de Parma, notario curie, misso Corneto et Cencelle ad ordinandum quod
castra predicta in locis necessariis fortificentur et reparentur propter
adventum dicte societatis quodque animalia dictorum castrorum ad loca tuta
micterentur... (Collect. 247, fol. 253v ; 6 avril 1361 ; Ă©d. sub falso dato
M. Antonelli, La dominazione pontificia nel Patrimonio... cit.,
p. 286) (Armand
Jamme, Conscience et gestion de la crise dans le patrimoine de Saint- Pierre :
systèmes d’exploitations, offices et pouvoirs à Cencelle (XIIIe-XVe siècle).
In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 117, n°1. 2005 -
www.persee.fr). La guerre des 8
saints La Guerre des Huit saints (1375-1378) est le conflit armé
qui opposa le pape Grégoire XI à une coalition des communes italiennes conduite
par la RĂ©publique florentine, conflit qui aboutit au Grand Schisme d'Occident
et à la fin de la papauté d'Avignon. Les Huit Saints se réfèrent à l'une ou aux deux des
commissions de huit membres nommées par la Signoria de Florence pendant la
guerre. Quand la ville conclut un pacte de non-agression avec John Hawkwood
pour la somme de 130 000 florins, une commission spéciale de huit citoyens fut
créée le 7 juillet 1375 pour prélever un emprunt forcé sur le clergé de
Florence et de Fiesole, afin de couvrir cette somme. Un second conseil de huit
membres fut créé le 14 août 1376 afin de prendre les arrangements militaires et
diplomatiques nécessaires à la guerre contre la papauté (fr.wikipedia.org -
Guerre des Huit Saints). L'élection de Grégoire XI en 1371 coïncide avec l'arrivée
au pouvoir d'une majorité favorable aux Ricci, autrement dit hostile à la
politique d'expansion territoriale de la papauté. C'est alors la rupture
brutale entre Florence et Rome. Sous l'impulsion d'une magistrature nouvelle,
dite des «Huit de la guerre» (qui sera plus tard appelée, par dérision, des
«huit saints»), une guerre éclate au nom de la défense de la
Iibertas florentine. Elle est d'abord marquée par des succès et la
reconstitution d'une ligue dirigée par Florence et à laquelle participent Pise,
Lucques, Sienne, Arezzo, Viterbe, Orvieto, Spolète, Pérouse, etc. Mais la mort
de Grégoire XI, l'élection d'Urbain VI, la prédication de Catherine de Sienne
(qui provoque d'abord la colère des Florentins et la contraignent à quitter
Florence), l'arrivée au pouvoir d'une seigneurie favorable aux Albizzi,
partisans déclarés de l'entente avec Rome, tout concourt à un apaisement la
paix est signée avec Urbain VI, le 28 juillet 1378. Florence rend à la papauté
les territoires conquis par ses mercenaires (commandés) par le condottiere John
Hawkwood, dit Giovanni Acuto, immortalisé par Paolo Uccello dans la fresque de
Santa Maria del Fiore) et cesse les persécutions anticléricales (Pierre
Antonetti, Histoire de Florence, Que sais-je ?, 1989 - books.google.fr). Florence était alors alliée à Milan. Ses seigneurs, les Visconti, avaient dû rendre Parme et Plaisance en 1372 à Grégoire XI, sur l'injonction de l'empereur Charles IV. Mais le pape les leur laissa, décision qui fut contestée par le Concile de Constance. Le pape dans son voyage de retour à Rome, le 13 septembre 1376, passa par Plaisance (Dissertation historique sur les duchez de Parme et de Plaisance, 1722 - books.google.fr). Ce qui a pu dépeupler Parme ("désertes") c'est la peste qui revient en 1374, après 1361, comme en France où l'épidémie connut encore de fortes poussées en 1360-1362, 1374-1375 et ne s'apaisa qu'en 1420 (Alfonso Corradi, Annali delle epidemie occorse in Italia dalle prime memorie fino al 1850: Dalle prime memorie fino al 1500, Volumes 1 à 4, 1865 - books.google.fr). Accompagnée des famines qui "reviennent régulièrement (par exemple en 1374-1375 dans la zone méditerranéenne occidentale formée de l'Espagne, du Languedoc, de l'Italie et de la Sicile)" (Jacques Wolff, Histoire économique de l'Europe: 1000-2000, 1995 - books.google.fr). Typologie Le report de 1961 sur la date pivot 1376 donne 791. Le concile de
Frioul est fixé dans les Collections ordinaires des conciles à l'an 791.
Madrisius adopte le sentiment du père Pagi, qui le met en 796. Paulin d'Aquilée tint
lui-même ce concile au sujet de diverses erreurs qui commençaient à se
répandre sur l'Incarnation et la procession du Saint-Esprit. Paulin y fit voir
que le Saint-Esprit procède du Fils comme du Père, et que cette doctrine était
reçue dans toute l'Eglise dès le pontificat de saint Léon. Il prouva, contre
FĂ©lix d'Urgel et Elipand, que JĂ©sus-Christ n'est pas fils adoptif, mais Fils de
Dieu par nature. Alcuin, chargé par le roi Charles de réfuter cette hérésie par
écrit, pria ce prince de lui donner pour aide le patriarche d'Aquilée,
Richebold, archevêque de Trèves, et Théodulphe d'Orléans (Histoire
générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Tome 12, 1862 - books.google.fr). À l'époque carolingienne - et même dans l'hagiographie
clunisienne -, il y a au moins deux orientations différentes quant à la
spiritualité des laïcs. Un premier modèle (exprimé par exemple dans le Liber exhortationis de Paulin d'Aquilée
ou dans l'Adversus Elipandum de
Beatus de Liebana et Eterius, et, d'une certaine manière, dans la Vita Geraldi
d'Odon de Cluny) propose aux laïcs, bien que vivant dans le siècle, un idéal de
«conversion» radicale, une imitation de la spiritualité monastique,
c'est-à -dire une sorte de «monachisme intériorisé» (selon l'expression du théologien
orthodoxe Paul Evdokimov), qui n'implique toutefois pas une exhortation Ă
quitter la famille et le monde (que l'on constate dans les dernières lettres de
Pierre Damien, et à Cluny à l'époque de l'abbé Hugues). Un deuxième modèle
(attesté dans les Miroirs de Jonas
d'Orléans et de Dhuoda, ainsi que dans la Vita
Gangulfi) valorise, au-delà de la spiritualité qui doit caractériser le
peuple de Dieu dans son intégralité (dont l'importance a été soulignée par le
père Ilarino de Milan), les aspects spécifiques de la condition laïque : le
mariage, les fonctions judiciaires et militaires, l'utilisation des richesses
pour les oeuvres de miséricorde (comme Job, Tobie et les Patriarches),
l'exercice humble du pouvoir au service de l'Église et des pauvres, la
responsabilitĂ© «pastorale» envers les subiecti. L'Ă©vĂŞque Paulin d'AquilĂ©e - qui, dans ses Ă©pĂ®tres Ă
Charlemagne et dans le Libellus sacro-syllabus
episcoporum Italiae (rédigé sous sa direction), souligne le rôle de
Charlemagne, défini comme le père des pauvres, comme rex et sacerdos,
responsable de la sauvegarde de l'ordre social et ecclésial - écrit, entre 796
et 799, un Liber exhortationis (qui
utilise largement deux sources : le traité De vita contemplativa de Julien Pomère et l'Admonitio Basilii ad filium spiritualem) à l'intention du duc du
Frioul, Éric, appelé frater afin de souligner l'appartenance de l'un et l'autre
au peuple de Dieu. Paulin rappelle les motifs communs de la spiritualité
chrĂ©tienne : la primautĂ© de l'amour de Dieu et du prochain, la conversion Ă
Dieu, la nécessité de rétablir dans l'âme l'image et la ressemblance de Dieu,
la lecture et la mĂ©ditation de l'Écriture sainte (qui est l'ambassade envoyĂ©e Ă
nous par Dieu, le Roi des rois) ; le détachement des plaisirs et des biens matériels,
la maîtrise de la chair par l'âme (dans la perspective monastique du mépris du
monde), la charité envers les pauvres et les oeuvres de miséricorde ; la
prière, l'examen de conscience et la participation à l'eucharistie ;
l'orientation eschatologique du chrétien et la précarité des rôles sociaux, le
modèle de la communauté primitive. Il ne décrit pas les tâches spécifiques du
duc (judiciaires et militaires), mais souligne plusieurs fois sa responsabilité
Ă l'Ă©gard du salut des subiecti de sa maison (auxquels il doit apprendre,
docere, le chemin du salut, et qu'il doit exhorter Ă combattre les vices).
Paulin établit un parallélisme entre le service du roi et la militia terrena
d'une part, et l'obéissance à Dieu, Empereur céleste, de l'autre : le rôle et
l'activité du miles terrenus ne sont pas condamnés en tant que tels, mais
relativisés et considérés comme un point de repère pour affirmer la centralité
de la militia Christi et de la vie Ă©ternelle, mĂŞme pour les laĂŻcs, et la
primauté du servitium Christi sur toutes les relations de parenté. La condition
des époux n'est envisagée, comme point de comparaison, que pour mesurer
l'importance de la relation entre l'âme et Dieu et la vanité de la pulchritudo
carnis. Dans le chapitre 17, Paulin ajoute Ă sa source (pour l'adapter Ă la
condition spécifique des aristocrates) la mention de la delectatio in vestimentis
pulcherrimis et equitibus et armis comme exemple de vie selon la chair
(secundum carnem). Pour Paulin, les
laïcs doivent dépasser tout complexe d'infériorité envers les clercs et les
moines, et se sentir appelés, comme eux, à quitter la condition d'hommes
charnels et Ă se faire viri perfecti, afin d'atteindre la vie Ă©ternelle :
la loi de Dieu s'adresse Ă eux aussi ; Dieu ne fait aucune distinction entre
les personnes. L'appartenance au corps mystique du Christ, fondée sur le
baptême, prévaut sur les distinctions d'ordres et sur les rôles familiaux et
sociaux, même si les fidèles laïques doivent confesser leurs fautes aux
prêtres. Paulin s'arrête sur les vertus théologales plutôt que sur les vertus
cardinales, mentionnées dans presque tous les Miroirs des laïcs, et dresse
rapidement la liste des œuvres de miséricorde et des vices capitaux. De plus,
comme l'a remarqué Yves-Marie Duval, il ne parle pas explicitement de la femme
et des fils d'Éric, ni des responsabilités proprement politiques ou militaires
du duc. Cette Ĺ“uvre n'est donc pas vĂ©ritablement un Miroir ; elle s'adresse Ă
tous les chrétiens et leur donne en exemple - à l'époque de la polémique
anti-adoptianiste - une piété christocentrique. Selon I Deug-Su, Paulin propose
une mise à égalité spirituelle du moine et du laïc. Je préférerais parler de
«monachisme intériorisé», pour souligner l'hypothèque monastique sur
l'élaboration d'une spiritualité laïque qui présente la notion de saeculum sous
un jour presque constamment négatif, qui regarde la condition des anges comme
un modèle de béatitude pour les hommes saints et propose au duc (qui doit
accomplir ses tâches, mais éviter la saecularium curam, le souci des activités
séculières, pratiquées par les hommes charnels) une spiritualisation des
notions de nobilitas, de dignitas et de parenté, ainsi que la reconnaissance de
la pauvreté inhérente à la condition déchue de l'humanité après le péché originel
d'Adam, surmontable seulement par l'intermédiaire de la puissance du Christ (Raffaele Savigni,
Le laïcs dans l'ecclésiologie carolingienne: normes statutaires et idéal de
"conversion". in Guerriers et moines. Conversion et sainteté
aristocratiques dans l'Occident médiéval (IXe-XIIe siècle), 2002 -
www.rmoa.unina.it). Sainteté - Saleté Le IIe concile œcuménique du Vatican, plus couramment
appelé concile Vatican II, est le XXIe concile œcuménique de l'Église catholique.
Il est ouvert le 11 octobre 1962 par le pape Jean XXIII et se termine le 8
décembre 1965 sous le pontificat de Paul VI (fr.wikipedia.org
- IIe concile oecuménique du Vatican). Un débat théologique s'est développé après le concile de
Vatican II à propos de la spécificité de la condition laïque à l'intérieur du
peuple de Dieu et de la laïcité comme dimension de l'Église toute entière (en
tant qu'ouverte au monde ou fondée sur le sacerdoce commun et baptismal de tous
les chrétiens Christ (Raffaele Savigni,
Le laïcs dans l'ecclésiologie carolingienne: normes statutaires et idéal de
"conversion". in Guerriers et moines. Conversion et sainteté
aristocratiques dans l'Occident médiéval (IXe-XIIe siècle), 2002 -
www.rmoa.unina.it). La vocation
universelle à la sainteté, affirmée par Vatican II dans la constitution
dogmatique Lumen gentium, chapitre V, a incité nombre de laïcs à rechercher de
nouvelles voies vers la sainteté, malgré l'expansion du sécularisme qui
pousse Ă l'incroyance et la multiplication des sectes qui provoquent une
certaine anarchie spirituelle (Laurent
Boisvert, Laïcs associés à un institut religieux, 2001 - books.google.fr). La saleté/sainteté atteint son apogée dans la pédophilie
(amur tujurs) pratiquée depuis 2000 ans au su et au vu de tous en toute
impunité. Sa récente condamnation semble miraculeusement laisser sainte/sale
mère l'église en dehors de tout reproche, avec le soutien de toutes les
puissances financières (le milliard de Votre Drame de Pourri) qui ont tellement
besoin de religion pour enculer le peuple. L'accomplissement, le parachèvement,
l'apothéose du cacatholicisme dans la sainteté/saleté du père Peynart. Sainte Pédophilie
et sainte Inquisition, priez pour nous. Catherine de Sienne en 1960 Si la situation de la société et de l'Église médiévales est très différente de celle du monde et de l'Église actuels, la qualité de l'expérience spirituelle de Catherine est capable de stimuler et d'inspirer encore aujourd'hui foi et engagement ? Au moment où se tenaient les premières réunions préparatoires au concile Vatican II, le cardinal français Paul Richaud écrivait à son sujet : «C'est la Sainte des grandes crises mondiales, des grands virages de l'histoire de l'Église, la Sainte de ceux qui aiment le Christ tout droit, de ceux qui ont des ennemis à l'intérieur et à l'extérieur». Le pape Paul VI l'a bien compris aussi, lui qui l'a déclarée docteur de l'Église en 1970 (Denise Robillard, L'expérience de Dieu avec Catherine de Sienne, 2000 - books.google.fr). |