Suez

Grèves de Nantes

Crise de Suez et Allemagne de l'Est

 

VI, 44

 

1957 - 1958

 

De nuict par Nantes Lyris apparoistra,

Des arts marins susciteront la pluye :

Arabiq goulfre grand classe parfondra,

Un monstre en Saxe naistra d'ours et de truye.

 

"Arabiq goulfre... parfondra" : Mer Rouge

 

PARFONDRE, vieux fr. v. a. et n. Mettre à fond, Couler. «Eulx, partant de Suzopoly, entrèrent au port de Schaftida, ou estoyent plusieurs naues turquoyses, lesquelles en combattant ils perirent et Parfondèrent.» Chronique de Savoye (document de la fin du XIVe siècle) (Auguste Jal, Glossaire nautique répertoire polyglotte de termes de marine anciens et modernes, 1848 - books.google.fr).

 

"classe" du latin "classis", flotte (Gaffiot).

 

Mer Rouge est une traduction directe du grec Erythra Thalassa du latin Mare Rubrum. En égyptien ancien elle était appelée Pa-yem 'Aa en Mu-Ked. Les Romains la nommaient aussi Sinus Arabicus (le «golfe Arabique») (fr.wikipedia.org - Mer Rouge).

 

Depuis les années 1970, une controverse existe entre l'Iran et les pays arabes au sujet du nom de ce golfe. En effet, l'Arabie saoudite, suivie par les autres États arabes, le nomme «golfe arabique» ou plus simplement «le Golfe». L'appellation «golfe arabique» n'est pas couramment utilisée en dehors du monde arabe. L'appellation «golfe arabo-persique» est parfois utilisée par certains États à titre de compromis diplomatique. Mais historiquement, le seul nom utilisé est celui de «golfe Persique» (fr.wikipedia.org - Golfe Persique).

 

Une première expĂ©dition lancĂ©e par le roi de portugal Emmanuel Ier, conduite, deux ans plus tard, par Cabral, ne connut qu'un demi-succès. Mais, l'annĂ©e suivante, le roi ayant rĂ©ussi Ă  obtenir un prĂŞt de 200.000 ducats de banquiers florentins, toujours disposĂ©s Ă  dĂ©sobliger Venise, envoya de nouveau Vasco de Gama. Cette fois, celui-ci ramena 5000 tonnes de poivre et environ 3.000 d'Ă©pices. Dans ses meilleures annĂ©es, Venise n'en ramenait en tout que 2 Ă  3.000. Quant aux bĂ©nĂ©fices, ils furent de l'ordre de 400 % , mĂŞme en vendant le poivre quatre fois moins cher que Venise. Dans la lagune, on fut, on s'en doute, au dĂ©sespoir. DĂ©jĂ , en fĂ©vrier 1502, les galères de Beyrouth n'Ă©taient rentrĂ©es qu'avec 70 colli d'Ă©pices — Ă  peine plus de huit tonnes, dont une demie de poivre. Or voici qu'en 1504, fait encore jamais vu, les galères s'en revenaient Ă  vide ! Si, dans les annĂ©es qui suivirent, la situation s'amĂ©liora quelque peu, les navires Ă©taient bien heureux dĂ©sormais de revenir avec un demichargement; encore ne partaient-ils plus qu'Ă  trois au lieu de sept ou huit, et seulement une fois tous les deux ans. On se plaignait amèrement au Caire que Venise apportât maintenant cinq fois moins de cuivre, deux fois moins d'huile; que la valeur de ses cargaisons eĂ»t baissĂ© des trois quarts, ses apports de numĂ©raire de plus de 90 p. 100. Qu'y pouvait-elle ? Venise avait suppliĂ© le sultan d'Egypte de percer le canal de Suez, il avait refusĂ©. Elle l'avait aidĂ©, de ses propres deniers, Ă  construire une flotte puissante : les Portugais l'avaient coulĂ©e. Et le bateau rond maĂ®tre dorĂ©navant de Malacca au dĂ©bouchĂ© des Ă©pices, de Scotora Ă  l'entrĂ©e de la mer Rouge, comme de l'OcĂ©an lui-mĂŞme, faisait le blocus de la MĂ©diterranĂ©e. La MĂ©diterranĂ©e bloquĂ©e, Venise sans produits d'Orient, les circuits de distribution Ă  l'intĂ©rieur du continent se trouvèrent dĂ©sorganisĂ©s. Une fois de plus, les Ă©pices bouleversaient la carte Ă©conomique de l'Occident (RenĂ© Guerdan, La SĂ©rĂ©nissime: Histoire de la RĂ©publique de Venise, 1971 - books.google.fr).

 

En 1502, les flottes de Vasco de Gama avaient pris et coulé des navires égyptiens en Mer Rouge. Colère du Sultan Quanson al-Gori, incapable cependant de réagir par la force, car l'Empire des Mamlouks tirait à sa fin. Il prend alors le parti de dépêcher un ambassadeur en Europe, exposer ses plaintes au Pape Jules II, au Doge de Venise, aux Rois d'Espagne et du Portugal et demander réparation. Il menaçait, si les nations chrétiennes ne mettaient fin aux entreprises des Portugais, de raser le Saint-Sépulcre et de massacrer les Chrétiens d'Egypte et de Syrie. Le mandataire, qui portait à l'Europe cet étrange ultimatum, n'était autre que le moine Fra Mauro di San Bernandino, Gardien du Couvent du Mont-Sion à Jérusalem. Persuadée que pareilles démarches n'aboutiraient à aucun résultat tangible, Venise lui suggéra de postuler l'aide des Ottomans, dont la puissance commençait alors sa singulière ascension. Bajazet fit expédier, à destination de l'Egypte, les matériaux nécessaires à la construction d'une flotte. Mais les navires de transport furent coulés, dans les parages d'Alexandrette, par les chevaliers de Rhodes. Entretemps, en 1513, la flotte d'Albuquerque, ayant vainement mis le siège devant Aden, pénétrait néanmoins en Mer Rouge, mais pour se faire encalminer à Kamaran et subir de lourdes pertes. L'Empire ottoman s'édifiait en Méditerranée, chevauchant à son tour les routes de l'Asie. Dans les plaines d'Alep, l'Etat mamlouk s'écroule en 1516. Les armées turques occupent la Syrie et déferlent, l'année suivante, sur l'Egypte. Dominant l'Arabie, le Sultan s'érige, succédant aux souverains du Caire, en protecteur des Haramein, La Mecque et Médine Plus âprement que leurs devanciers, les Ottomans assurent la défense de la Mer Rouge. Avec plus de tenacité encore, ils réussissent à en interdire, jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, l'accès aux navires chrétiens. Les Portugais tentèrent, encore une fois, d'en conquérir les eaux. En 1541, une flotte, sous le commandement de Estevao de Gama, parvient à atteindre Suez, à y débarquer même une petite armée, pour prêter main-forte aux Abyssins, qui s'efforçaient de repousser une invasion musulmane, conduite par Ahmed Gran. Mais la maîtrise du Détroit de Bab El-Mandel resta aux Ottomans. Dans la seconde moitié du XVIème siècle, les navires portugais ne pénètrent que subrepticement en Mer Rouge. Les voyageurs portugais, des missionnaires, pour la plupart, se déguisent en bédouins ou en marchands, pour accomplir la traversée sur des bateaux arabes, et se rendre en Abyssinie. Au début du XVIème siècle, des vaisseaux anglais (1609) et hollandais (1616), apparaissent en Mer Rouge, mais pour s'arrêter à Moka, sans aller plus au nord. L'interdiction, qui frappait la navigation des chrétiens en Mer Rouge, demeure absolue. Des raisons commerciales, outre que religieuses, en imposaient le maintien. A Moka, entrepôt du commerce asiatique, sur la côte du Yemen, se fixa le point extrême, au delà duquel les vaisseaux crétiens ne pouvaient continuer leur voyage. La France et l'Angleterre, routes deux en plein période d'expansion, utilisent leur diplomatie, pour vaincre la résistance turque. (E. Rabbath, Mer Rouge et Golfe d'Aqaba dans l'évolution du Droit in- ternational, Société égyptienne de Droit international, brochure 16, 1962 - books.google.fr).

 

"Lyris" : Liris

 

Le nom latin du fleuve Garigliano est Liris. A ses bords, une célèbre bataille désastreuse pour les Français a lieu en décembre 1503 (Florent Arnaud,, Le Grand Livre de l'Histoire du Monde italiano "nantedes Hommes, Tome II, 2010 - books.google.fr).

 

La bataille du Garigliano opposa les Français et les Espagnols durant la troisième guerre d'Italie. Elle eut lieu le 29 décembre 1503 et se termina par la victoire des Espagnols. L'Espagne gagne alors une totale suprématie sur le royaume de Naples, domination qui durera plus de deux siècles (fr.wikipedia.org - Bataille du Garigliano (1503)).

 

Pendant cinquante jours, des pluies torrentielles perpétuèrent l'inaction et le malaise des deux armées, malaise que la sobriété espagnole supportait mieux que nous. Les ennemis campaient dans la boue, sous de simples huttes de feuillages; les Français, de leur côté, pour mettre leurs bataillons à l'abri du mauvais temps, en avaient envoyé une partie dans les villes et les villages des environs, les éparpillant ainsi sur un espace de huit milles. Pendant qu'ils s'affaiblissaient de la sorte, Gonzalve était renforcé par un corps de cavalerie que lui amenaient les Orsini, détachés de notre alliance par la protection accordée par Louis XII à César Borgia. Il profita de ces renforts pour prendre l'offensive, en faisant jeter, dans la nuit du 27 décembre, un pont sur le Garigliano, à quatre milles au-dessus de notre camp.

 

Le lendemain matin, le capitaine italien Alviano, sous les ordres de Gonzalve, franchit le Garigliano devant la tour de Minturnes, sur le pont même élevé par les Français, et exécute l'ordre de remonter le long de ce fleuve. Yves d'Allègre essaye de le culbuter avec sa cavalerie, et se trouve bientôt en face du corps de bataille de Gonzalve; il est culbuté lui-même et ramené l'épée dans les reins. Si le général des Français, le marquis de Saluces, eût soutenu l'attaque d'Yves d'Allègre, la journée eût été sans doute vigoureusement disputée; mais sans même chercher à dégager son lieutenant, il battit en retraite sur Gaëte, plaçant à la tête de l'armée l'artillerie légère, son infanterie au centre et sa cavalerie en queue; quant à sa grosse artillerie, il la fit embarquer dans de gros bateaux, que Pierre de Médicis avait mission de conduire jusqu'à la mer, peu distante de leur point de départ.

 

Les Espagnols, traversant la rivière, viennent harceler son flanc droit, coulent les barques oĂą Pierre de MĂ©dicis se noye, et livrent Ă  Saluces des combats acharnĂ©s Ă  chaque encombrement occasionnĂ© par le passage des ponts et des ruisseaux; l'arrière-garde, après avoir vigoureusement rĂ©sistĂ©, cède enfin, et dès ce moment l'armĂ©e française s'enfuit Ă  la dĂ©bandade par la route d'Itri et de Fondi, abandonnant ses canons, ses bagages et ses malades. Au bruit du canon, les Français cantonnĂ©s dans les environs du camp Ă©taient accourus pour rallier l'armĂ©e; mais ils arrivèrent trop tard : ils durent se retirer Ă  leur tour, et furent en partie massacrĂ©s et dĂ©pouillĂ©s par les paysans napolitains, qui se mirent Ă  faire la chasse aux fuyards. Les effets de la dĂ©route du Garigliano sur le moral des soldats qui y Ă©chappèrent furent tels que loin de chercher Ă  se dĂ©fendre dans GaĂ«te, comme ils le pouvaient, ils laissèrent l'ennemi s'emparer d'une position qui dominait cette place, et livrèrent celle-ci le 1er janvier 1504, Ă  la seule condition de pouvoir rentrer en France, ainsi que tous les prisonniers faits par les Espagnols durant cette malheureuse campagne. Les maladies achevèrent de les dĂ©truire dans leur marche Ă  travers l'Italie. Si Gonzalve avait Ă©tĂ© secondĂ© par son gouvernement, qui ne lui envoyait mĂŞme pas de quoi solder ses troupes, il aurait pu, dès ce moment, marcher vers la hante Italie, attaquer nos troupes et en venir aisĂ©ment Ă  bout. Mais il fut obligĂ© de demeurer dans les provinces napolitaines, et d'y faire vivre Ă  son tour, sur l'habitant, ses soldats dont les excès firent bien vite regretter les Français.

 

Peu de temps après la bataille du Garigliano, une trêve de trois ans était conclue à Lyon, le 11 février 1504 : l'une des conditions en était l'abandon par la France des Deux-Siciles, qu'elle laissait à l'Espagne, libre de sévir à son aise contre les barons napolitains qui avaient pris les armes pour nous. Tels furent les résultats de cette désastreuse expédition, compromise surtout par les chefs placés à la tête de nos armées. Louis XII renonçait, on le voit, à ces prétentions sur le royaume de Naples qui, en huit années, avaient coûté tant de sang à la France et à ses auxiliaires mais le rôle militaire de la France en Italie n'était point pour cela terminé (Napoléon Gallois, Les armées françaises en Italie: 1494-1849, 1859 - books.google.fr).

 

"marins" : la saison des pluies venue de la mer

 

"arts" du latin "ars", savoir-faire, et aussi moyen (Gaffiot).

 

Les paysans de la Campanie savent que, tandis que pendant l'hiver ils ont habituellement de la pluie avec les vents du midi qui apportent sur le continent froid l'air chaud et humide de la mer, après saint Marc il ne pleut plus que lorsque les vents du nord dominent (Luigi Palmieri, Lois et origines de l'électricité atmosphérique, traduit par Paul Marcillac, A. Brunet, 1885 - books.google.fr).

 

Quand l'armée française se remit en marche, au mois d'octobre, la saison des pluies avait commencé. Gonzalve de Cordoue s'était placé sur le Garigliano, dont il défendit le passage, au milieu de ces plaines inondées, avec une constance et une patience qui caractérisaient l'infanterie espagnole. Pendant plus de deux mois les Français languirent et pâtirent dans les marais. Des maladies pestilentielles emportèrent la fleur de leurs combattans et abattirent le courage et la confiance des autres. Gonzalve de Cordoue passa enfin lui-même le Garigliano; le 27 décembre, il attaqua et acheva de détruire l'armée française; le 1er janvier 1504, Gaëte se rendit à lui; et tout le royaume de Naples ne fut bientôt plus, comme la Sicile, qu'une possession espagnole (Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi, Histoire de la renaissance de la liberte en Italie, de ses progres, de sa decadence et de sa chute, 1841 - books.google.fr).

 

"Monstre..." : Saxe et sanglier

 

30 Juillet 1503 - Naissance de Jean-FrĂ©dĂ©ric de Saxe, le dos marquĂ© d'une croix d'or [monstrum : prodige] (FĂ©lix Labisse, Le sorcier des familles: almanach fatidique, 1957 - books.google.fr).

 

En juillet 1546, la capture du duc catholique Henri II de Brunswick-Wolfenbüttel par les forces de Jean-Frédéric et de son allié Philippe Ier de Hesse leur a valu la mise au ban de l'Empire. Dans la guerre de Smalkalde qui s'est ensuivie, Maurice de Saxe se met sur le côté de l'empereur et ses troupes accaparèrent celles de son cousin ernestin à la bataille de Muehlberg le 24 avril 1547. Après sa défaite, Jean-Frédéric est emprisonné et condamné à mort; il a reçu le jugement avec indifférence lors d'un jeu d'échecs avec son ami Ernest III de Brunswick-Grubenhagen. Par l'intercession des princes et notamment de Maurice de Saxe, sa condamnation a été suspendue et commuée en une peine d'emprisonnement à perpétuité (fr.wikipedia.org - Jean-Frédéric Ier de Saxe).

 

Si l'ours a supplanté d'autres bêtes, ce n'est pas seulement à cause de sa puissante personnalité. Dans l'expression paysanne des croyances, il y a eu une confusion linguistique due à la ressemblance existant en allemand entre le nom de l'ours, Bär, et celui du sanglier, Eber (cf. anglais boar, latin aper, russe vepr'). On a fini par attribuer à Bär les fonctions de Eber (Michel Praneuf, L'ours et les hommes, 1989 - books.google.fr).

 

Schweinbär, Saubär, Eber (Josef Jakub Jungmann, Slovnjk cesko-némecký, Tome 2 : K-O, 1836 - books.google.fr, Christian Friedrich Schrader, Nouvel et complet dictionnaire etymologique, grammatical et critique de la langue francoise ancienne et moderne, Tome 2 : J-Z, 1784 - books.google.fr).

 

Le sanglier était le mets favori des princes de Saxe. L'électeur Frédéric, petit enfant fut un jour admis à la table de son aïeul. Avisant une belle pièce de sanglier, il se précipite dessus. «Ah ! dit le vieux duc, je reconnais bien là notre sang.» (Félix Kuhn, Luther, sa vie et son oeuvre, Tome 3, 1894 - books.google.fr).

 

Hercule vainqueur du Sanglier d'Erymanthe, une des plus singulières conceptions de Lucas de Cranach, l'illustre contemporain d'Albert Durer; le Portrait de la femme d'un électeur de Saxe, par le même maître, à qui le Louvre doit le portrait de Jean-Frédéric de Saxe, et à qui la postérité doit de connaître les traits de Luther et de Mélanchton (Revue de l'Academie de Toulouse et des autres académies de l'empire, Volumes 13 à 14, 1861 - books.google.fr).

 

Ce fut seulement en juin 1520 que les ennemis de Luther obtinrent que, dans la bulle Exsurge Domine, le pape condamnât quarante et une propositions de Luther et comparât l'hérétique «au sanglier de la forêt qui a l'audace de labourer les vignes du Seigneur» (Luther, Oeuvres choisies tome 2, 1966 - books.google.fr).

 

La bataille de Mulhberg commença donc sous la forme d'une poursuite, dont MĂ©lanchthon devait dire plus tard qu'il s'agissait bien plus d'une desertio que d'une fuga de la part des forces protestantes. Jean-FrĂ©dĂ©ric de Saxe fit l'impossible pour gagner la forĂŞt avec le gros de ses troupes. En mĂŞme temps, il lança une unitĂ© de cavalerie, trop faible, pour faire une offensive de diversion contre l'ennemi. L'Ă©lan et la valeur militaire supĂ©rieure des Espagnols, ainsi que l'esprit offensif des ImpĂ©riaux se mani festèrent dans toute leur ampleur. L'Ă©lecteur fut littĂ©ralement englouti dans la mĂŞlĂ©e et fait prisonnier, le duc d'Albe le mena devant l'Empereur. Quand Jean-FrĂ©dĂ©ric se prĂ©para Ă  descendre de cheval, Charles lui fit signe de rester en selle en lui disant : «Me reconnaissez-vous maintenant comme Empereur des Romains ?». L'Ă©lecteur rĂ©pondit qu'il n'Ă©tait plus qu'un pauvre prisonnier et pria que l'on respecte son rang. «Je vais vous traiter comme vous auriez fait envers moi», rĂ©pondit Charles, et Ferdinand ajouta : «Vous aviez dĂ©clarĂ© que vous me chasseriez avec mes enfants de ma patrie et que vous me sĂ©pareriez de mes compatriotes.» L'Ă©vĂŞque de Hildesheim, grand guerrier devant l'Éternel, qui avait traversĂ© l'Elbe avec son armure, se rĂ©jouissait, comme il le raconta plus tard, de voir le «sanglier capturé» (Otto von Habsburg, Charles Quint, 1967 - books.google.fr).

 

"De nuict par Nantes..."

 

Charles VIII meurt à Amboise à onze heures de nuit, neuf heures après une chute. La Reine en est inconsolable. Louis Duc d'Orléans premier Prince du Sang, lui fuccede fous le nom de Louis XII. Il permet à la Reine Anne de retourner en Bretagne, de rentrer en possession de cette Province, & d'y exercer tous les actes de Souveraineté. Il projette de faire casser son mariage avec Jeanne de France, & d'épouser lui même la Reine Douairiere. Elle fait à Etampes le 18 du mois d'Août un traité avec le Roi, par lequel elle promet de l'épouser, aussitôt que les Commissaires. délégués par le Pape auront prononcé la dissolution de son mariage, lesquels prononcent le 17 de Décembre dans l'Eglise Paroissiale de S. Denis d'Amboise la sentence de dissolution, & permettent au Roi de se marier. L'an 1499 de J. C., le Pape accorde le 13 de Septembre la dispense qu'on lui demandoit, & le contrat de mariage se fait à Nantes. Les nôces se font dans le Château de Nantes le 8 de Janvier. Après son mariage, il prend des mesures pour conquérir les Etats d'Italie (Pierre-Hyacinthe Morice, Histoire ecclesiastique et civile de Bretagne, Tome 1, 1756 - books.google.fr).

 

On compte des Bretons tombés à la bataille de Garigliano : Kercourtois, Ryou etc. (Chroniques de Jean d'Auton, Tome 3, 1835 - books.google.fr, Michel de Galzain, Manoirs de fortune et d'infortune, 1968 - books.google.fr).

 

Acrostiche : DDAU, dédau

 

Dédau : protège-doigts du faucilleur (jean.gallian.free.fr, www.mucem.org).

 

Horace se fait Ă  lui-mĂŞme cette question :

 

Que demande le poĂ«te Ă  Apollon le jour oĂą on lui dĂ©die un temple ? que demande-t-il en versant de la patère le vin nouveau ? Ce n'est ni les riches moissons de la Sardaigne, ni les nombreux troupeaux de la Calabre, ni l'or, ni l'ivoire indien, ni les champs fertiles que ronge par ses eaux le paisible Liris. Qu'ils fassent tomber sous leur serpe les raisins de Calès, ceux Ă  qui la fortune les a donnĂ©s; qu'il boive dans de grandes coupes d'or les vins payĂ©s par les parfums de Syrie, ce riche marchand que les dieux mĂŞmes protĂ©gent, puisque trois et quatre fois l'annĂ©e il traverse impunĂ©ment la mer d'Atlas. Pour moi, l'olive, la chicorĂ©e, la mauve lĂ©gère, suffisent Ă  mes festins; accordez-moi, fils de Latone, de jouir, sain de corps et d'esprit, du peu que je possède, et, dans une vieillesse non dĂ©pourvue de gloire, de pouvoir encore toucher ma lyre (Livre I, Ode XXVI : Prière Ă  VĂ©nus)

 

Calès, Calvi moderne, était une ville de la Campanie. Sur son territoire se trouvaient d'excellents vignobles. Notre poëte en fait plusieurs fois mention (Charles Athanase Walckenaer, Histoire de la vie et des poésies d'Horace, Tome 1, 1858 - books.google.fr).

 

Non aestuosae grata Calabriae

Armenta; non aurum, aut ebur Indicum,

Non rura, quae Liris quieta

Mordet aqua taciturnus amnis.

 

Premant Calena falce, quibus dedit

Fortuna, vitem...

 

Premant Cal. : Bentley et d'autres ont aussi voulu corriger ce vers : ils lisent Calenam au lieu de Calena. J'avoue que la faux de Calès pour la vigne de Calès est une expression hardie; mais elle n'en convient que mieux Ă  la poĂ©sie lyrique (Q. Horatii Flacci Opera omnia, ex recensione G. Braunhardi, 1833 - books.google.fr).

 

Dans une lettre d'Alègre reçu par Louis XII, on apprend que l'homme de guerre était à Calvi le 9 mai 1503 (Henri Courteault, Le dossier "Naples" des Archives Nicolay, Bulletin de la Société de l'histoire de France, Volume 55, 1914 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1958 sur 1503 donne 1048.

 

Les rĂ©cits d'Adam de BrĂŞme consacrĂ©s Ă  Herman, duc de Saxe, ont sans doute donnĂ© le souffle crĂ©ateur Ă  l'auteur du Baligant et «mis le feu aux poudres» Ă  ce second double rĂŞve de Charlemagne. Il importe de se remĂ©morer que le duc Herman, de la famille des Billung, fut le glorieux vainqueur avec Othon Ier le Grand des Baltoslaves au nord de l'Elbe moyenne. Au ch. 42 de son Livre III, Adam dĂ©voile un rĂŞve prĂ©monitoire que fit le fils et successeur de Herman, Bernhard Billung, duc de Saxe, mort en 1059 : «Ainsi, de sa maison, il eut un songe : il vit accourir vers l'Ă©glise des ours et des sangliers, ensuite des cerfs, et enfin des lièvres.» Il poursuit : «Les ours et les sangliers sont nos parents, ils possèdent des dents, c'est-Ă -dire du courage. Les cerfs reprĂ©sentent mon frère et moi-mĂŞme, seulement pourvus de bois. Quant aux lièvres, ils figurent mes fils, mĂ©diocres et peureux...» ! (AndrĂ© de Mandach, Naissance et dĂ©veloppement de la chanson de geste en Europe, Tome 6 : Chanson de Roland : transferts de mythe dans le monde occidental et oriental, 1993 - books.google.fr).

 

Bernard II de Saxe, né en 995 et mort en 1059, règne sur le duché de Saxe de 1011 à 1059. Bernard II de Saxe appartient à la dynastie des Billung (fr.wikipedia.org - Bernard II de Saxe).

 

Adam de Brême (né bien avant 1050, mort entre 1081/1085) est un chroniqueur et géographe germanique du XIe siècle, natif de la Haute-Saxe (fr.wikipedia.org - Adam de Brême).

 

En 1048, des négociants d'Amalfi, en Campanie, obtinrent du calife d'Egypte Al-Mustansir Billah (qui règne de 1035 à 1094) l'autorisation de construire, à Jérusalem, une église, un monastère d'hommes, un monastère de femmes, une auberge ainsi qu'un hôpital dédié à Saint-Jean-Baptiste. Ce serait l'origine de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem devenu Ordre de Malte (Nathalie Bernardie, Malte: parfum d'Europe, souffle d'Afrique, 1999 - books.google.fr).

 

La Campanie, région de l'Italie méridionale bordée par la Mer Tyrrhénienne, s'étend à l'ouest de la chaîne des Apennins, depuis le Garigliano, au nord, frontière avec le Latium, jusqu'au golfe de Policastro, au sud (CÔTE AMALFITAINE 2019/2020 Carnet Petit Futé - books.google.fr).

 

Jusqu'au milieu du XIe siècle, le principal port fatimide en mer Rouge était celui d'al-Qulzum, situé à proximité de l'actuelle Suez. Ce port se trouvait à sept jours de Fustât par la terre si l'on en croit Nasir- Khusraw. Ce dernier quitta la capitale le 18 avril 1048, et arriva à destination une semaine plus tard. Il se peut cependant que le convoi qui transportait le précieux dais noir vers la Ka'ba fût plus lent que de coutume, car il semble que le trajet pour rallier les deux villes était en réalité plus proche de trois jours. Qulzum avait été un temps reliée à la capitale de l'Égypte par un canal navigable qui fut comblé avant l'arrivée des Fatimides. Ces derniers ne paraissent pas l'avoir remis en fonction (David Bramoullé, les Fatimides et la mer (909-1171), 2019 - books.google.fr).

 

Années 50

 

L'explosion des mécontentements en 1947, 1948, 1950, 1953, 1955, puis plus tard en 1968 s'étendit à toute la France. Le mouvement de la classe ouvrière se fait important après la grève générale d'août 1953, les grèves d'août, septembre, octobre 1955, Saint-Nazaire, Nantes. Paris-Match qui titre, en septembre 1955, "La France des grèves a pour capitale Nantes" souligne l'originalité commune à ces mobilisations.

 

En 1953, il y avait eu les grandes grèves de Nantes et Saint-Nazaire. L'armurerie de la rue du Calvaire avait été dévalisée. On se jetait des boulons dans la figure, livrés directement des chantiers navals. Il y avait le feu dans la rue. L'armée fut à la rescousse. Elle occupa le lycée. Durant au moins deux semaines nous fûmes dispensés d'école. Le couvre-feu avait été décrété par la préfecture (Bruno Gaurier, Les humiliés me relèveront: Un parcours spirituel, 2008 - books.google.fr).

 

La grande fièvre des mĂ©tallos de 1955 dĂ©marre Ă  St-Nazaire en fĂ©vrier. A Nantes le 17 aout des centaines de "bleus de travail" envahissent les locaux de la chambre patronale ou se mènent des nĂ©gociations, les patrons cèdent et accordent aux nantais la mĂŞme augmentation qu'aux nazairiens 32F de l'heure, mais les ouvriers exaspĂ©rĂ©s saccagent les locaux et exigent 40F. AccordĂ©s sur le coup ! mais l'accord est dĂ©noncĂ© le soir mĂŞme par les dĂ©lĂ©guĂ©s patronaux qui dĂ©cident le lock-out des entreprises, le prĂ©fet envoie les CRS aux chantiers et ferme les 1.100 cafĂ©s de Nantes. Le 18 aout une bombe artisanale blesse 32 CRS, l'affrontement avec les manifestants, rĂ©pondant a coup de boulons et de pavĂ©s, dans les rues durera tout la journĂ©e. (boomer-cafe.net - La rĂ©volte des mĂ©tallos nantais).

 

Des chantiers navals ("Des arts marins") viendra la "pluye" de boulons !

 

La République fédérale d'Allemagne est fondée le 23 mai 1949 dans la Trizone occidentale; en réponse, les Soviétiques instituent la République démocratique allemande le 7 octobre 1949. Le premier président de la RDA est Wilhelm Pieck (1876–1960), le premier ministre-président Otto Grotewohl (1894–1964), mais l’homme fort de la RDA est Walter Ulbricht (1893–1973), secrétaire général du comité central du SED. Entre 1949 et 1961, la situation économique, sociale et politique en RDA a poussé plus de trois millions de personnes, en particulier les travailleurs qualifiés (fuite des cerveaux) à émigrer en Allemagne de l'Ouest en raison de son respect des libertés individuelles, de sa prospérité et de ses salaires élevés, en effet, la RFA était alors en pleine expansion économique au point de devenir à la fin des années 1950 la seconde puissance économique mondiale derrière les États-Unis. La pérennité de la RDA n'allant alors pas de soi, Staline propose en 1952, dans une note, la réunification allemande et la neutralité du futur pays. Cette démarche est refusée par l’Ouest qui la juge peu sincère, estimant que c’est un moyen pour l’URSS de prendre à terme le contrôle du futur ensemble qui sera trop faible pour se défendre. Finalement, la fermeture des frontières (mise en place d’un «Rideau de fer») fut décidée et le mur de Berlin construit à partir du 13 août 1961 pour « protéger le socialisme. (fr.wikipedia.org - République démocratique allemande).

 

En 1955, le pacte de Varsovie est créé et la Nationale Volksarmee intègre ce dispositif militaire. La Saxe constitue la majeure partie de l'Allemagne de l'Est. Vu du côté de l'Occident, ce pays était un monstre politique peu viable.

 

On pourrait peut-ĂŞtre, d'une manière moins apocalyptique, y dĂ©couvrir une allusion (fort irrĂ©vĂ©rencieuse certes) Ă  l'homme Saxon : Grotewohl — qui sanctionna au cours des annĂ©es qui s'Ă©coulèrent de 1945 au dĂ©but des annĂ©es 50, l'instauration rapide et dĂ©finitive d'un rĂ©gime soviĂ©tique particulièrement dur en Allemagne orientale : secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti social-dĂ©mocrate dans les provinces de la R.D.A. ralliant sans condition au parti communiste, l'absorption totale de son mouvement dans celui-ci. [...] On donne l'U.R.S.S. l'ours comme animal emblĂ©matique, chargĂ© de puissance et de domination (Serge Hutin, Nostradamus et l'alchimie, 1988 - books.google.fr).

 

Cf. pour l'Ours "russe" le quatrain V, 4 - La guerre de Crimée, Emancipation des serfs de Russie - 1854-1855.

 

Alors qu'au début des années 1990, son père travaille pour la Treuhand, cette agence fiduciaire chargée de la privatisation des entreprises est-allemandes dont on commence tout juste à critiquer démarche et bilan, Géraldine Schwarz découvre l'Est. Peu encline à la nuance historique, elle décrit donc le «régime totalitaire» (p. 297) de la RDA, avec la Stasi telle une «pieuvre aux innombrables tentacules prêts à vous happer à chaque instant» (p. 298) et où la police politique voulait «créer une lignée d'un nouveau genre, une dynastie d'espions» (p. 303) (Carola Hähnel-Mesnard, Du bon côté de l'histoire. A propos des Amnésiques de Géraldine Schwarz, Allemagne d'aujourd'hui, n° 227/janvier-mars 2019 : La transition énergétique en Allemagne, 2019 - books.google.fr).

 

L'arabique goulfre est le golfe arabique ou Mer rouge. On pense immédiatement à cette date à la crise de Suez abordée dans le quatrain précédent. L'hostilité des deux seules puissances mondiales, les Etats-Unis et l'URSS, ont chassé Anglais et Français de la région.

 

Pendant la crise de Suez, Nasser avait coulé des bateaux qui bloquèrent le canal jusqu'en 1957. Les dommages furent réparés et la voie redevint navigable (Daniele Ganser, Les guerres illégales de l'OTAN : Une chronique de Cuba à la Syrie, 2017 - books.google.fr).

 

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