Union monétaire en Europe VI, 87 1989-1990 L'élection faite dans Francfort N'aura nul lieu, Milan s'opposera : Le sien plus proche semblera si grand fort Qu'outre le Rhin és
mareschs cassera. Election Ã
l'Empire Après la mort de l'empereur Henri de Luxembourg, les
électeurs avaient partagé leurs suffrages entre Louis de Bavière et Frédéric
d'Autriche. Les deux concurrents en appelèrent à la décision du souverain
pontife et liront parvenir leurs titres à la cour romaine, qui était alors
établie à Avignon. Ils demandaient l'un et l'autre l'onction royale, le diadème
et le titre de roi des Romains. C'était au mois d'octobre de l'année 1314. Le saint-siège était vacant. Le pape Jean XXII, à son
avènement, trouva l'affaire pendante. Il s'en saisit. Mais, entre ses mains, la
cause prit des proportions inattendues. Une première lettre du pontife fit
savoir aux deux prétendants, qu'il appartient au pape « de reconnaître
l'empereur et de lui accorder l'onction sainte et la couronne, Ã la condition
de recevoir en retour le serment de fidélité. » Le pape Jean XXII décréta
ensuite que, depuis la mort d'Henri VII, toute autorité lui appartenait en
Italie, comme successeur de saint Pierre « à qui Dieu a confié le gouvernement
de l'empire terrestre et du royaume des cieux. » En face des prétentions
contraires de Louis de Bavière et de Frédéric d'Autriche, il déclarait l'empire
vacant et sommait les deux princes de comparaître devant son tribunal. Jusqu'à ce
que son jugement intervint pour décider des droits des
deux compétiteurs, personne ne devait s'ingérer dans le gouvernement de
l'Italie confié au vicaire du saint-siège, Robert,
roi de Sicile et comte de Provence. Louis de Bavière ne voulut pas accepter les
conditions posées par Jean XXII. Il en appela aux armes, défit son adversaire,
s'empara de sa personne et obtint de lui un renoncement complet et définitif
aux droits qu'il pouvait avoir à l'empire. Le différend paraissait terminé.
Mais Louis de Bavière, qui restait seul prétendant, voulait régner sans
soumettre au jugement du souverain pontife l'élection qui l'appelait Ã
l'empire. Empereur malgré les papes, il voulait, malgré eux aussi, prendre le
titre de roi des Romains et imposer sa volonté à l'Italie De longues négociations occupent le collège électoral
pendant l'année 1314, et les électeurs convoqués à Francfort tiennent deux
réunions différentes. Au cours de la première le 19 octobre Frédéric le Bel, de
la famille Habsbourg, est désigné par l'archevêque de Cologne, le comte palatin
Rodolphe, Henri de Goritz, roi titulaire de Bohême,
et le duc de Saxe-Wittenberg assemblés dans un faubourg de la cité. Au cours de
la seconde réunion le 20 octobre, Louis
de Bavière est élu à Saschshausen près de Francfort sur la rive gauche du
Main par l'archevêque de Trèves Baudouin de Luxembourg, l'archevêque de
Mayence, et trois électeurs laïcs ; Jean
de Luxembourg, Valdemar de Brandebourg et le duc de Saxe-Lauenbourg "nul lieu" Il convenait d'arrêter cet envahissement de la force
brutale et de faire respecter les droits des peuples. Le pape fit signifier Ã
Louis de Bavière l'ordre d'abandonner avant trois mois la puissance impériale
qu'il avait usurpée. Il défendait en même temps aux
villes d'Italie et aux seigneurs de le reconnaître comme roi des Romains avant
la révision et l'approbation de ses titres. L'excommunication était portée
contre ceux qui ne se soumettraient pas aux ordres du pontife. Effrayé de ces
menaces, Louis de Bavière simula un moment l'obéissance. Mais, excité par ses
conseillers, il en vint bientôt à toutes les violences d'une révolte ouverte.
Pour échapper à la juridiction de Jean XXII, il nia le droit des papes sur la
nomination et l'approbation des empereurs, disant qu'un prince couronné est
assez fort pour se suffire et n'avoir pas à compter avec la puissance
spirituelle. Passant ensuite de la défense à l'attaque, il accusa Jean XXII
comme fauteur d'hérésie et en appela contre lui au futur concile. C'était en
1323. L'année suivante, le procès de
Louis se poursuivit à Avignon, et une sentence, rendue le 11 juillet, le
déclara privé de l'empire. Au mois d'octobre la peine
d'excommunication s'ajouta, comme un terrible couronnement, aux condamnations
qui l'avaient préparée. Le prétendu empereur avait commencé lui-même la
lutte contre le pouvoir des papes; il était trop orgueilleux pour se déclarer
vaincu. D'ailleurs il avait sous son obéissance des troupes nombreuses et un
cortège assidu de théologiens courtisans. C'était assez, à son avis, pour
conquérir l'Italie et avoir raison du pape Jean XXII. Théologiens et soldats entrèrent en même temps en
campagne. Pendant que Louis, favorisé par le parti gibelin, parcourait l'Italie
et se dirigeait vers Rome, on écrivait des livres pour sa défense. Certains
détails, qui nous ont été conservés, laisseraient même supposer que leurs
auteurs étaient attachés à l'armée et la suivaient dans ses campements. Parmi
les défenseurs de Louis de Bavière, on distingue Jean Jeandun
de Pérouse, Marsile de Padoue et le moine Ockam. Les
calomnies contre les pontifes romains et les mensonges historiques forment la
base de leur plaidoyer. Il est surtout un argument qui leur parait victorieux
et qu'ils se plaisent à développer. Saint Pierre, disent-ils, n'étant pas venu
en Italie, les évêques de Rome ne sont pas ses successeurs et revendiquent Ã
tort la direction de l'Église universelle. Ils n'oublient qu'un point, c'est
d'établir contre des témoignages contemporains et irréfutables que le chef des
apôtres n'a pas vécu et n'est pas mort dans la ville de Rome. Le pape fit justice de ces attaques criminelles. Mais il
ne put pas aussi facilement arrêter la marche de Louis de Bavière et de ses
armées. Les factions italiennes favorisaient l'empereur excommunié. A Milan,
des évêques indignes lui offrirent la couronne de fer des rois lombards. Louis
la plaça sur sa tête et annonça qu'il irait bientôt à Rome se faire sacrer
empereur d'Allemagne et roi d'Italie. A voir le zèle que déployait la faction
gibeline pour préparer partout ses voies, on pouvait croire qu'il ne tarderait
pas à accomplir son projet. C'est alors que les Romains envoyèrent à Avignon
Matthieu des Ursins pour supplier le pape, au nom du
sénat et du peuple, de rentrer dans sa ville de Rome. Ils voyaient dans le
retour de la papauté le salut de la patrie et la seule défense qu'il leur fût
encore permis d'invoquer contre le Bavarois. Mais que pouvait la présence du
pape lorsque les factions se montraient tous les jours plus audacieuses, et que
Louis comptait à Rome des partisans nombreux parmi le peuple et dans les rangs
de la noblesse? Jean XXII ne devait pas se laisser séduire par les illusions de
ses amis malheureux. La députation s'était à peine éloignée d'Avignon,
emportant des paroles de consolation et d'espérance, qu'une révolution éclata
dans la ville de Rome. Nicolas des Ursins et Pierre
Colonna, qui étaient à la tête du parti pontifical, furent chassés, et le
gouvernement nommé par le peuple fit interdire à Robert de Naples l'entrée de
la ville qu'il était charge d'administrer au nom du pape. On montra plus de
politique vis-à -vis du pape lui-même. Sciarra
Colonna, qui présidait le nouveau sénat, fit décréter le départ d'une seconde
délégation. Les députés avaient ordre de ne pas s'arrêter plus de trois jours
et de signifier au pape que, s'il ne hâtait pas son voyage en Italie, on
livrerait Rome à l'empereur d'Allemagne. La proposition n'avait de sérieux que
son insolence et sa perfidie. Les factions qui menaçaient d'ouvrir les portes
de Rome à un prince étranger auraient plus volontiers encore livré le pape aux
mains de ses ennemis. Le 7 janvier 1328, Louis de Bavière entra dans Rome à la
tête de quatre mille cavaliers. Tout avait été préparé pour le recevoir. Ses
partisans lui formèrent un nombreux cortège, et Sciarra
Colonna se fit une gloire d'assister à son couronnement. Ce Romain indigne,
traître à son souverain légitime et à sa patrie, était présent aussi Ã
Saint-Pierre lorsque le roi excommunié fit proclamer par ses théologiens la
déchéance de Jean XXII et sa déposition pour crimes de concussion, d'hérésie et
de simonie. Son nouveau maître, Louis de Bavière, lui devait une récompense. Il
lui permit d'ajouter une couronne aux armes de sa famille. Mais tous les
Colonna ne voulurent pas accepter l'insigne ignominieux qui était le prix de la
trahison. Quatre jours après la scène sacrilège de Saint-Pierre, un jeune homme
de la même maison, Jacques Colonna, s'introduit furtivement dans Rome, et, au
milieu de la place Saint-Marc, devant une foule nombreuse, il lit à haute voix
la sentence d'excommunication portée contre Louis de Bavière. Il l'affiche
ensuite à la porte de l'église de Saint-Marcel et sort de la ville avant que
les schismatiques, étonnés. d'une si grande audace,
aient la pensée de s'emparer de lui. La lâcheté de Sciarra
Colonna avait reçu une digne réponse. Il manquait un dernier acte à la comédie criminelle qui
se jouait dans la ville de Rome. Puisqu'on avait déposé le pape Jean XXII, il
convenait de lui donner un successeur. Les conseillers de Louis de Bavière y
pourvurent par la création d'un antipape. Ils trouvèrent dans le couvent de
l'Ara-CÅ“li un moine franciscain, homme d'une grande
réputation d'austérité et de vertu, hypocrite habile qui, fatigué de sa
cellule, se prêta volontiers aux haines infernales du roi excommunié. Le moine
se nommait Pierre Rainalducci ou encore Pierre de
Corbières, du lieu de sa naissance. Il prit le nom de Nicolas V. Louis de Bavière lui tint lieu du choix du conclave et de
la présence des cardinaux consécrateurs. Le prince allemand voulut placer
lui-même la tiare sur la tête de ce singulier pontife, et à son tour il lui
demanda de le couronner empereur. L'antipape et le faux empereur eurent bientôt à subir la
peine de leurs crimes. Dans Rome et dans toutes les villes d'Italie il se
formait une réaction puissante contre le prince excommunié, qui fut obligé de
rentrer précipitamment en Allemagne. Il traîna quelque temps Pierre de
Corbières à la suite de ses armées et l'abandonna enfin près de Pisé comme un
instrument désormais inutile à ses vengeances "mareschs" : Luxembourg Miersche, Marisch,
Maresch, Marsch et enfin
Mersch tel qu'il figure à partir du moyen-âge dans les chartes et actes Mersch (en luxembourgeois : Miersch
Écouter) est une localité luxembourgeoise et le chef-lieu de la commune et du
canton portant le même nom. Située dans la vallée de l'Alzette (un affluent de
la Sûre), la localité se trouve au confluent des rivières Mamer et Eisch avec la « rivière nationale ». Le centre géographique
du Luxembourg se situe sur le territoire de la commune. Mersch est nommé Marisch en 853 En 1325, le roi Jean l'Aveugle transfère à Jean de Meliberg contre des services rendus fidèlement, la
juridiction sur Mersch et diverses autres localités du pays. Mersch se
développe en seigneurie indépendante Jean de Luxembourg,
dit Jean l’Aveugle, qui ne manifeste pas d'appétence particulière pour son
royaume de Bohême, est mêlé aux luttes pour l’empire entre les Habsbourg et les
Wittelsbach, prenant parti pour les seconds. En butte à l’hostilité de la
noblesse tchèque, il lui abandonne l’administration du pays et passe sa vie Ã
parcourir l’Europe, se rendant au Luxembourg et à la cour de France. Il court sur tous les champs de bataille de l’Europe. On
le trouve contribuant à la victoire de Louis
de Bavière à Mühldorf en 1322. En 1330, le conflit entre le pape Jean XXII et l'empereur
Louis IV tourne à l'avantage du premier. Louis IV, excommunié, tente de nommer
un antipape mais, se retrouvant discrédité, est obligé de quitter l'Italie où
il n'a plus de soutien. Jean XXII souhaite profiter de l'affaiblissement de
l'empereur et de la dissolution de la ligue gibeline qui n'a plus de chef ni de
raison d'être pour prendre le contrôle de toute l'Italie. En 1330, Jean conçoit le projet de faire la conquête de
l'Italie. Il se fait donner par l'empereur le titre de vicaire impérial. Un
grand nombre de villes se donnent à lui pour échapper à leurs tyrans. Azzon Visconti, fils et successeur de Galéas Ã
Milan, se concilie par sa modération un grand nombre de villes qui lui
défèrent la seigneurie, ainsi que plusieurs maisons importantes de la
Lombardie, et arrête les progrès de Jean
de Bohême. Sa popularité augmente au XIXe siècle quand ce personnage
haut en couleur sert à ancrer une conscience nationale luxembourgeoise. Son
combat idéaliste mais désespéré, fidèle à sa devise (« Je sers »), est à la
mythologie luxembourgeoise ce que Jeanne d'Arc est à la France. Ses restes mortels qui avaient été déposés dans un
sépulcre de marbre dans l'abbaye de Münster près de son lieu de naissance Ã
Luxembourg, en furent retirés à la destruction de l'abbaye en 1543 lors des
guerres opposant Charles Quint à François Ier. En 1618, la dépouille royale
retrouva un nouveau tombeau de marbre dans la nouvelle abbaye de Neumünster
mais en 1684 celle-ci fut détruite à son tour lors du siège de Luxembourg par
les armées de Louis XIV. Un troisième tombeau fut alors aménagé vers 1688 mais
au moment des guerres révolutionnaires secouant la France, c'est dans un
quatrième tombeau qu'une famille de faïenciers sarrois, les Boch,
transféra une nouvelle fois la dépouille dans un endroit « plus sûr » en la
chapelle de l'Ermitage de Kastel-Staadt. Ce n'est
qu'en 1946, soit exactement six siècles après sa mort, que Jean l'Aveugle put
retrouver son troisième tombeau dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame de
Luxembourg Typologie Lors de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989,la France apparaît solide alors que l'Allemagne se cherche.
En contrepartie de la réunification allemande qui intervient sur le plan
monétaire dès le 1er juillet 1990, avant même l'union politique du 3 octobre
1990, François Mitterrand exige que l'Allemagne consolide son ancrage européen
avec la mise en place de l'union économique et monétaire. Un débat intense
d'opportunité politique et de stratégie économique s'engage alors entre la
France et l'Allemagne. Parce que la France semble solide et que l'Allemagne ne
veut pas partager son pouvoir monétaire avec les pays du sud de l'Europe dont
l'économie lui paraît fragile et la gestion publique inconséquente, la
Bundesbank fait tout pour que l'union monétaire se fasse à cinq : Allemagne,
France et les trois pays du Benelux [Belgique, Pays-Bas et Luxembourg].
Mitterrand refuse car il ne veut pas laisser l'Italie hors de la construction
monétaire. C'est ainsi que les Allemands ne consentiront, lors de la
négociation du traité de Maastricht en décembre 1991, à l'union monétaire,
potentiellement ouverte aux douze membres de l'Union à ce moment-là , qu'en contrepartie
de critères stricts |