GĂ©nocides

GĂ©nocides

 

VI, 82

 

1985-1986

 

Par les deserts de lieu libre et farouche,

Viendra errer nepveu du grand Pontife,

Assommé a sept avecques lourde souche,

Par ceux qu'après occuperont le Cyphe.

 

"farouche" : forĂŞt

 

De la forestis silva sont issues deux autres notions, celle d'étranger – toujours celui qui vient du dehors (bas latin forasticus, espagnol forastero, italien forestiere) et celle de farouche (à nouveau du bas latin forasticus) : les hommes de l'extérieur sont farouches, étranges, sauvages (Serge Bahuchet, Les Jardiniers de la nature, 2017 - books.google.fr).

 

"farouche"/foresticus et "souche" conduisent à considérer un environnement forestier.

 

Pontifex maximus

 

César se fait élire en 63 av. J.-C. au titre de pontifex maximus grâce à une campagne financée par Crassus. Il dépense d’importantes sommes d’argent et contracte de nombreuses dettes, afin de remporter les suffrages des comices tributes, contre deux anciens consuls (Servilius Isauricus et Q. Catulus), plus âgés et expérimentés que lui. Selon l’usage, César s’installe dans la demeure du pontife à la Regia, et exerce la fonction de grand Pontife jusqu’à sa mort (fr.wikipedia.org - Jules César).

 

Le neveu de CĂ©sar : Quintus Pedius

 

L’origine de la ville de Boulogne remonte à l’époque de l’invasion des Romains. Ce pays portait alors le nom de Morinie, et formait une des grandes divisions de la Gaule Belgique. Le sol était partout couvert de marais et de forêts. Les habitants, renommés par leur courage, surent tenir quelque temps Jules César en échec, après ses victoires sur les Helvétiens et les Belges. Le général romain, lorsqu’il eut soumis les Morins, bâtit une ville de guerre sur l’emplacement où s’élève maintenant la haute-ville. On prétend que Quintus Pedius, parent et lieutenant de César, donna à la nouvelle ville le nom de son lieu natal (Bononia, en Italie), environ 50 ans avant l’ère chrétienne. Près de la falaise où subsistent encore quelques ruines de la Tour-d’0rdre érigée par Caligula, se trouvait une île d’un quart de lieue de longueur ; elle s’appelait Gesoriacum, et était habitée par des pêcheurs. La mer couvrait alors une grande partie de la basse-ville ; elle entrait dans le val des Tintelleries et s’étendait jusqu’au pied de la haute-ville. Le port Gesoriac passa longtemps pour un des plus importants et des plus sûrs de la Gaule ; il fut souvent choisi par les Romains comme le hâvre le plus commode pour le rassemblement de leurs flottes. Enfin, toute cette contrée est célèbre par les nombreux souvenirs qu’y a laissés le séjour de l’armée romaine (J. Brunet, Nouveau guide dans Boulogne et ses environs, 1864 - books.google.fr).

 

Cf. le quatrain VIII, 53 - Christopher Marlowe ("Dans Boulogne voudra laver ses fautes..."), qui traduisit une partie de la Pharsale de Lucain (voir plus bas).

 

Le premier livre de la Pharsale de Lucain fut d'abord traduit par Marlowe (publié de façon posthume en 1600), vers à vers. Puis il fut édité avec des notes par Farnaby (1618), l'érudit auteur de nombreuses éditions. Le commentaire explique que Lucain est critiqué pour deux raisons, la partialité et l'inexactitude ; il répond sur ces deux chapitres et illustre l'ouvrage d'une carte pour qu'on puisse se reporter à la localisation géographique. Seules Rome et Alexandrie sont marquées d'un bâtiment à corps central et de deux ailes, les autres villes ayant seulement un corps de bâtiment, et une aile soit à droite soit à gauche. Il indique les villes importantes, Utique, par exemple, mais pas Pharsale. Les sites de la Pharsale se superposent à ceux d'autres épopées plus anciennes qui avaient le bassin méditerranéen pour cadre : on voit les Lotophages, qui rappellent Ulysse, ou Ilion, mais pas Carthage parce qu'elle a été détruite par les Romains. La transposition des noms des peuples qui formaient l'armée composite de César montre comment on y cherchait le passé national (Marie-Madeleine Martinet, Histoire de l'empire ou art militaire ? Présence de César: actes du colloque des 9-11 décembre 1983 : hommage au doyen Michel Rambaud, 1985 - books.google.fr).

 

De Noviomauus, Nimègue, à Gesogiacum ou Bononia, Boulogne-sur-Mer, par Aduatuca Tungrorum, Tongres (r. g. de la Meuse) et Bagacum, Bavai : 

 

De Noviomagus à Aduatuca, la Table de Peutinger donne LII lieues. De Aduatuca à Bagacum, malgré leurs variantes, les deux Itinéraires ont chacun LII lieues, et de Bagacum à Gesogiacum, l'insuffisance des chiffres de la Table fait adopter les mesures de l'Itinéraire d'Antonin (Annales de l'Academie d'archeologie de Belgique, Volumes 37 à 38, 1881 - books.google.fr).

 

Quintus Pedius, neveu de César est son lieutenant dans la guerre des Gaules. En 697, il conduit en Gaule deux légions nouvellement levées dans la Cisalpine (II, 2, 1). Lui-même se rendit auprès de l'armée, aussitôt que les fourrages commencèrent à devenir abondants ("farouch" est aussi le nom du trèfle rouge qui sert de fourrage). Dans la guerre des Belges, il commande la cavalerie avec Arunculeius Cotta (II, 11, 3). Il resta fidèle à César pendant les guerres civiles. Consul en 711, avec Octave, il proposa une enquête sur le meurtre de César (Léopold Eugène Constans, L. Denis, C. Julii Caesaris De bello gallico commentariorum libri VII, 1899 - books.google.fr).

 

En 54 de notre ère, lorsque César revint de sa seconde expédition en Grande-Bretagne, trouvant peu de ravitaillement pour ses troupes, il répartit ses huit légions parmi un plus grand nombre de territoires gaulois d'où elles pourraient tirer leur subsistance pendant l'hiver. De la huitième légion, qui avait été récemment levée d'au-delà la rivière du Po (trans Padum), il ajouta cinq cohortes de plus. A la tête de cette légion et des autres cohortes, il plaça Quintus Titurius Sabinus et Lucius Aurunculeius Cotta. Ces deux officiers avaient été nommés légats par César. Ils trouveront la mort à la bataille d'Aduatuca.

 

La tribu des Eburons était dirigée par Ambiorix et son oncle Catuvolcos. (fr.wikipedia.org - Lucius Aurunculeius Cotta).

 

Chargé de s'occuper de Rome, il est l'instigateur d'une loi, la Lex Pedia, qui déclare ennemis publics tous les meurtriers de César et les condamne à mort. Alors que le second triumvirat est instauré, Pedius propose l'annulation de la sentence de proscription contenue dans la loi mais le Sénat est contraint d'approuver par les triumvirs. Lors de l'entrevue de Bologne, les triumvirs se mettent d'accord pour différer la proscription et ne la lancer qu'après leur retour commun à Rome. Mais ils décident de dresser une première liste des adversaires politiques les plus redoutables qu'il leur faut éliminer en priorité. Cette liste comprend dix-sept noms, dont celui de Cicéron. La rumeur de l'établissement d'une liste de proscrits se propage à Rome et entraîne des mouvements de panique. Sans en informer les triumvirs, Pedius décide de faire afficher la liste pour mettre fin au désordre, ne se doutant pas qu'il en annule l'efficacité puisqu'il s'agit de prendre de vitesse les premiers proscrits avec le bénéfice de l'effet de surprise. Lorsque Pedius se rend compte de l'étendue du massacre qui se prépare, ne voulant pas voir son nom y être associé, il se donne la mort, à moins qu'il ne meurt de fatigue à la suite de la tension provoquée par le début de la proscription de 43 av. J.-C (fr.wikipedia.org - Quintus Pedius).

 

"souche" : stirps

 

Yann Le Bohec, sur un critère tout particulièrement pertinent, suggère des considĂ©rations raciales au sujet de l'extermination des Eburons : «Les Éburons, pour avoir anĂ©anti dans une embuscade des soldats romains, furent victimes d'un vrai gĂ©nocide : CĂ©sar appela ceux qui le voulaient Ă  les piller pour qu'«une grande invasion anĂ©antĂ®t la race des Éburons et leur nom mĂŞme [...] Comme partout ils considĂ©raient que la guĂ©rilla n'Ă©tait pas conforme au droit et Ă  la fides, les Romains pratiquaient une contre-guĂ©rilla fĂ©roce, avec bonne conscience, allant jusqu'au gĂ©nocide au sens prĂ©cis du terme. CĂ©sar fit disparaĂ®tre le peuple des Éburons.» Pour qualifier son plan vis-Ă -vis des Éburons, CĂ©sar emploie, en effet, les expressions stirps hominum sceleratorum (la stirps d'hommes scĂ©lĂ©rats) et stirps ac nomen ciuitatis (la stirps et le nom de la citĂ©), le mot stirps Ă©tant alors traduit par "race". Toutefois, cette traduction reprend celle proposĂ©e par LĂ©opold A. Constans dans la Collection universitaire de France qui date de 1926 ; elle mĂ©riterait rĂ©vision. Dans l'AntiquitĂ©, si l'altĂ©ritĂ© Ă©tait identifiĂ©e par un caractère, des traits physiques ou des attributs diffĂ©rents, on ne peut pas associer cette pratique au racisme moderne. Ce qui est parfois considĂ©rĂ© comme un «proto-racisme» Ă  propos de de l'AntiquitĂ© est une sĂ©rie de stĂ©rĂ©otypes ethniques qui ne correspondent en rien au dĂ©terminisme biologique, soit aux fondements pseudo-scientifiques de la dĂ©finition de la race telle que le mot français le signifie. Par exemple, les considĂ©rations grecques sur la peau noire ne furent ni figĂ©es dans le temps ni uniques Ă  un moment donnĂ© ; la peau noire ne fut pas forcĂ©ment considĂ©rĂ©e nĂ©gativement. Comment traduire alors stirps ? Ce mot a d'abord une acception vĂ©gĂ©tale, c'est la souche des arbres, mais il est aussi polysĂ©mique, dĂ©signant d'autres parties de l'arbre ou sa totalitĂ© (racines et branches comprises). Par mĂ©taphore, stirps fut employĂ© pour parler de l'origine, voire des racines. Par exemple, Salluste l'emploie Ă  propos de la destruction de Carthage et des familles de la nobilitas romaine, victimes de la guerre civile. Mais, contrairement Ă  la mention de CĂ©sar, l’usage systĂ©matique de la prĂ©position ab par Salluste ne permet aucun doute sur la traduction : stirps fait bien rĂ©fĂ©rence Ă  l’image de la souche que l’on arrache, pour signifier une destruction jusqu’aux fondations de la ville ou l’extinction d’une famille. CicĂ©ron use abondamment de la signification mĂ©taphorique de stirps pour signifier l’origine du droit, des superstitions, des Ă©motions et du mal, mais aussi et surtout Ă  propos de la famille. Ce thème est le principal retenu pour la stirps, que ce soit pour parler des origines ou de la lignĂ©e familiale, notamment au sein d’une gens. Stirps permet de faire rĂ©fĂ©rence au passĂ© et Ă  l’avenir. Ă€ propos des non-Romains, ce mot est surtout utilisĂ© pour signifier l’ancĂŞtre fondateur d’une famille royale. Son emploi par CĂ©sar pour l’ensemble d’un peuple, en l’occurrence les Éburons, est donc surprenant. Pour maintenir une traduction par le mot « race », il faudrait au moins que le contexte d’utilisation se rattache aux principales composantes du pseudo-racisme antique : la puretĂ© lignagère ou l’absence de mixitĂ©, surtout dĂ©veloppĂ©e par les Grecs Ă  propos d’eux-mĂŞmes, le dĂ©terminisme environnemental, dont le succès ne fut pas dĂ©menti pendant toute l’AntiquitĂ©, et l’hĂ©rĂ©ditĂ© des caractères. Dans l’ensemble et du fait de leur histoire, les Romains ont peu retenu la première notion. Ă€ la rigueur, certains auteurs romains, et CĂ©sar peut-ĂŞtre le premier, l’envisagent pour d’autres peuples ; c’est ainsi qu’il considère des Bretons comme des indigènes. Mais, ce rapprochement est difficilement applicable aux Éburons, qui, selon CĂ©sar, avaient des origines germaniques et venaient de la rive droite du Rhin ; or la notion de puretĂ© du lignage est inextricablement liĂ©e au fait de vivre sur la terre originelle du peuple (d’oĂą le double sens d’autochtonie). En ce qui concerne le dĂ©terminisme environnemental, c’est-Ă -dire le fait d’estimer que le climat et la gĂ©ographie physique crĂ©ent des conditions de vie spĂ©cifiques et qu’elles ont un impact sur le caractère des hommes, il permettrait de mieux saisir la mĂ©taphore suggĂ©rĂ©e par la stirps, puisque CĂ©sar a tout particulièrement valorisĂ© la forĂŞt des Ardennes comme l’environnement des Éburons. Mais CĂ©sar est peut-ĂŞtre l’auteur qui appliqua le moins ce concept, notamment parce qu’il privilĂ©gia surtout celui de la distance gĂ©ographique entre Rome et un peuple pour dĂ©finir le degrĂ© de barbarie de ce dernier : plus on est loin de Rome, plus on est barbare. Par ailleurs, CicĂ©ron, en voulant Ă©valuer l’origine des mĹ“urs d’un homme, fait une distinction claire entre la stirps de la gens et le dĂ©terminisme environnemental. Enfin, la troisième composante du proto-racisme, soit l’idĂ©e d’une hĂ©rĂ©ditĂ© de caractère, peut-elle convenir, sachant que CĂ©sarestime extirper la stirps d’hommes scĂ©lĂ©rats ? Il semble, dans ce contexte, que traiter les Éburons de scelerati renvoie plus directement Ă  la pratique barbare qui consistait Ă  prĂ©parer des embuscades. Or le premier «crime» des Éburons Ă©tait justement l’embuscade qui coĂ»ta la vie aux armĂ©es de Sabinus et Cotta. La seule autre mention de scelerati dans la Guerre des Gaules concerne les Gaulois qui ne respectaient pas les pouvoirs judiciaires des druides. Le qualificatif scelerati semble bien plus circonstanciel qu’ethnique. Ainsi, la mention de CĂ©sar qui veut anĂ©antir (interficere) la stirps d’hommes scĂ©lĂ©rats et enlever (tollere) la stirps et le nomen de la ciuitas des Éburons n’a probablement pas de fondements racistes. Benjamin Isaac dresse une longue liste de peuples exterminĂ©s par les Romains alors qu’ils les considĂ©raient comme infĂ©rieurs, mais de tous les cas traitĂ©s (et malheureusement pas celui des Éburons), seule l’idĂ©e d’une infĂ©rioritĂ© militaire et non raciale se dĂ©gage. [...]

 

Même lorsqu’une explication est fournie pour ne pas avoir exterminé un peuple, comme ce fut le cas à propos des Ligures vaincus par Paul-Émile, la raison est stratégique. Les Romains ne ressentirent pas le besoin de justifier moralement l’extermination d’un peuple. Finalement, la pensée « proto-raciste » fut surtout utilisée dans le cadre d’une réflexion sur la survie d’un état impérialiste mais à la citoyenneté fermée, comme Athènes. Elle ne convient guère à la République romaine. À cette période, les stéréotypes ethniques sont d’abord utilisés comme des négatifs des vertus romaines (belli furor/uirtus ; superstitio/pietas ; erfidia/grauitas), des associations destinées à légitimer la prétention de Rome à gouverner le monde et à conforter la position des élites au sein de la société romaine puisqu’elles sont les dépositaires des vertus romaines. Elles ne témoignent donc pas d’une haine quelconque. C’est bien le sens d’origine ou de racine qui doit être retenu pour traduire stirps dans le propos césarien. Ce propos n’est cependant pas anodin. Il exprime une radicalité certaine, de surcroît unique dans l’œuvre de César. Ainsi, rien n’est dit de tel à propos des Vénètes, sur lesquels César reste très factuel. Dans le cas des Nerviens, il estime avoir presque exterminé leur «gens ac nomen». On pourrait penser que la nuance entre les deux expressions s’explique par le fait que les vieillards, les enfants et les femmes des Nerviens avaient été épargnés ; César aurait été plus loin encore avec les Éburons en s’attaquant à la stirps de cette gens. Mais la mention de la stirps des Éburons n’intervient pas à propos de la phase d’extermination, puisqu’elle se place dans le passage expliquant le plan de l’année 53. Or ce dernier consistait à livrer le territoire des Éburons au pillage et à débusquer les soldats d’Ambiorix, voire à capturer ce dernier. La notion d’extermination ne fut pas exclusivement employée à propos de laguerre des Gaules. Orose rappelle ainsi qu’en 196 le consul L. Furius Purpurio, venu au secours de son collègue M. Claudius Marcellus, avait exterminé les Boïens. Sous la République romaine, il est notable qu’une telle notion ne s’exprime qu’à propos de Gaulois ou de Germains et on peut donc  estimer qu’elle répond au terror gallicus, une peur qui a toujours joué sur l’idée d’un tumulte : ces peuples étaient présentés comme un déferlement propre à leurs migrations et auquel il fallait avoir mis un terme définitif. À propos de la nuance faite par César entre les Nerviens et les Éburons, il faut, à mon avis, prendre en considération le contexte et notamment le fait que le pillage du territoire des Éburons a été confié aux voisins gaulois, les armées romaines devant opérer au nord, au sud et à l’ouest des Ardennes. Dans les faits, avec les opérations menées par les Gaulois, César estime que l’ennemi est dispersé et terrifié, mais pas exterminé. Le choix de César était non seulement moralement critiquable, puisqu’il pouvait être perçu comme un aveu de la faiblesse de l’armée romaine, mais aussi militairement condamnable, car il eut des répercussions désastreuses : il suscita la venue des Germains, qui de surcroît portèrent leur dévolu sur l’armée romaine stationnée à Atuatuca, avec bagages et butins. La rédaction du paragraphe 34, dans lequel est employé à deux reprises stirps, trouve sa justification dans la suite du récit qui décrit la frayeur ressentie par les soldats du camp d’Atuatuca à l’arrivée des Sugambres ; il fallait préparer le lecteur à cette issue si déplorable du plan césarien. Lorsque César reprend les opérations contre les Éburons après avoir sauvé ses troupes à Atuatuca, il n’est plus question que de les affamer par la tactique de la terre brûlée et le seul objectif affiché est de capturer Ambiorix. Le soulèvement général de la Gaule terminé, César ne reproduisit pas la même erreur qu’en 53 : il fit intervenir directement ses légions dans les Ardennes et elles devaient dévaster et dépeupler le territoire des Éburons, par le massacre et l’asservissement, soit pratiquer une extermination tout aussi radicale, mais assez classique – on a déjà souligné que la première cause de ce massacre était d’assouvir les ambitions de César. Or, en 51, il n’est plus question de la stirps. Doit-on malgré tout parler de génocide pour qualifier une telle extermination ? Le fait que les Éburons cessèrent d’être une nation et nefurent plus une ciuitas demeure le principal critère à retenir, car il correspond à une réalité. Sachant qu’ils étaient plus d’une centaine de milliers à l’origine,le processus est d’une ampleur réelle, mais il n’est pas exceptionnel : la ciuitas des Éburons connaît le même sort que la ciuitas des Atuatuques, dont le territoire avait été donné en 57 aux Éburons. Par ailleurs, le principe decesser d’exister en tant que nation rapproche ce cas de celui de nombreuses communautés qui se limitaient à une cité et qui furent elles aussi rayées de lacarte. Le massacre ou l’asservissement de masse pouvaient entraîner l’extinction d’une communauté, mais les populations pouvaient aussi changerde citoyenneté, par intégration ou synœcisme. Le territoire et donc lessurvivants des Éburons ont été intégrés dans l’Empire romain par la créationd’une nouvelle ciuitas ; elle prit le nom des Tongres, un peuple germanique probablement déplacé pour renforcer la démographie de cette nouvelle communauté (Nathalie Barrandon, Les massacres de la république romaine, 2018 - books.google.fr).

 

"sept" et "assommé"

 

La rédaction du paragraphe 34, dans lequel est employé à deux reprises stirps, trouve sa justification dans la suite du récit qui décrit la frayeur ressentie par les soldats du camp d'Atuatuca à l'arrivée des Sugambres ; il fallait préparer le lecteur à cette issue si déplorable du plan césarien (Nathalie Barrandon, Les massacres de la république romaine, 2018 - books.google.fr).

 

Erat, ut supra demonstravimus, manus certa nulla, non oppidum, non praesidium, quod se armis defenderet, sed in omnes partes dispersa multitudo. Vbi cuique aut valles abdita aut locus silvestris aut palus impedita spem praesidi aut salutis aliquam offerebat, consederat. Haec loca vicinitatibus erant nota, magnamque res diligentiam requirebat non in summa exercitus tuenda (nullum enim poterat universis perterritis ac dispersis periculum accidere), sed in singulis militibus conservandis; quae tamen ex parte res ad salutem exercitus pertinebat. Nam et praedae cupiditas multos longius evocabat, et silvae incertis occultisque itineribus confertos adire prohibebant. Si negotium confici stirpemque hominum sceleratorum interfici vellet, dimittendae plures manus diducendique erant milites; si continere ad signa manipulos vellet, ut instituta ratio et consuetudo exercitus Romani postulabat, locus ipse erat praesidio barbaris, neque ex occulto insidiandi et dispersos circumveniendi singulis deerat audacia. Vt in eiusmodi difficultatibus, quantum diligentia provideri poterat providebatur, ut potius in nocendo aliquid praetermitteretur, etsi omnium animi ad ulciscendum ardebant, quam cum aliquo militum detrimento noceretur. Dimittit ad finitimas civitates nuntios Caesar: omnes ad se vocat spe praedae ad diripiendos Eburones, ut potius in silvis Gallorum vita quam legionarius miles periclitetur, simul ut magna multitudine circumfusa pro tali facinore stirps ac nomen civitatis tollatur. Magnus undique numerus celeriter convenit (la.wikisource.org - Commentarii de bello Gallico - Liber_VI).

 

VI, 34 et VI, 43 : si on maintenait, dit-il, les troupes sur les routes, on ne pouvait atteindre les Éburons ; si on dispersait les compagnies par petits paquets, les soldats isolés se faisaient assommer par les Éburons (VI, 34, 5-6) (Albert Grisart, César dans l'est de la Belgique, Les Études classiques, Volume 28, 1960 - books.google.fr).

 

Le mot latin pour "assommer" ne se trouve cependant pas dans le texte de César, si l'idée y est.

 

Le "sept" se retrouve dans les paragraphes 33, 35 et 36 du même livre VI, au sujet du nombre de jours à la fin desquels les trois corps, en lesquels César avait partagé son armée, devaient être de retour pour la distribution du blé, à Aduatuca.

 

Les opérations sont ici clairement indiquées : il s'agit de parcourir tout le pays des Éburons et de le ravager de fond en comble. Les troupes avaient sept jours devant elles pour accomplir leur œuvre de destruction (A. de Vlaminck, La Ménapie et la Flandre, Annales, Volume 34, Académie royale d'archéologie de Belgique, 1878 - books.google.fr).

 

(33) : Discedens post diem septimum sese reversurum confirmat; quam ad diem ei legioni quae in praesidio relinquebatur deberi frumentum sciebat (Partageant l'armée, il fait partir T. Labiénus, avec trois légions, vers l'Océan, dans le pays qui touche aux Ménapes ; il envoie C. Trébonius, avec le même nombre de légions, vers les contrées voisines des Atuatuques, avec ordre de les ravager. Il arrête de marcher en personne avec les trois autres, vers le fleuve de l'Escaut, qui se jette dans la Meuse, et de gagner l'extrémité des Ardennes, où il entendait dire qu'Ambiorix s'était retiré avec un petit nombre de cavaliers. Il annonce, en partant, qu'il sera de retour dans sept jours ; c'était l'époque où il savait qu'on devait distribuer les vivres à la légion qu'il laissait pour la garde des bagages. Il engage Labiénus et Trébonius à revenir le même jour, si l'état des choses leur permet de le faire, afin de se concerter de nouveau et de diriger la guerre d'après ce qu'on saurait des dispositions des ennemis).

 

(35) : Haec in omnibus Eburonum partibus gerebantur, diesque appetebat septimus, quem ad diem Caesar ad impedimenta legionemque reverti constituerat (Les choses se passaient ainsi sur tous les points du pays des Éburons, et l'on approchait de ce septième jour, auquel César avait fixé son retour près des bagages et de la légion qui les gardait. On vit alors tout ce que peut le hasard à la guerre et quels événements il produit. L'ennemi était dispersé et frappé d'épouvante : il n'avait, nous l'avons dit, aucune troupe capable d'inspirer la moindre crainte. Le bruit parvint au-delà du Rhin, chez les Germains, que le pays des Éburons était livré au pillage et que l'on conviait tous les peuples à cette proie) (César, De la Guerre des Gaules - Livre VI - bcs.fltr.ucl.ac.be).

 

"Cyphe : La Pharsale"

 

Cyphus mons : Perrhaebicus mons et pagus; ubi AEnianes nonnulli consederunt, 380, 17; 379, 5 (Carolus MĂĽllerus, Strabonis Geographicorum tabulae XV, Volume 2, 1858 - books.google.fr).

 

La Perrhébie est une région du nord de la Thessalie (cf. quatrain VI, 89).

 

Il ressort en effet des itinéraires rapportés par Thucydide et Tite-Live que Phakion. à environ une journée de marche rapide de Pharsale, était la cité la plus septentrionale quand on allait du Sud (Pharsale) vers la Perrhébie rencontrée quand on arrivait de la vallée du Pénée (J. Cl Decourt, La Vallée de l'Énipeus en Thessalie: études de topographie et de géographie antique, 1990 - books.google.fr).

 

Pharsale, dont l'histoire est celle de la Thessalie, est surtout connue pour deux batailles qui eurent lieu dans la plaine voisine : la plus connue est celle que Jules César a remporté contre Pompée le 9 août 48 av. J.-C. : pour cette raison, Pharsale est devenu le nom courant du Bellum ciuile, l'œuvre majeure du poète latin Lucain (fr.wikipedia.org - Pharsale (ville)).

 

La bataille de la Pharsale a lieu 6 ans après celle d'Aduatuca, ville qui serait aujourd'hui Tongres, près de Maastricht (cf. quatrain VI, 92).

 

"par ceux qui..."

 

Lorsque César, aussi grand écrivain qu'illustre capitaine, raconta, dans ses Commentaires, ses expéditions en Gaule, il n'oublia point de rendre justice aux compagnons d'Indutiomar et d'Ambiorix : de tous les Gaulois, dit-il, les plus braves sont les Belges. Il voulut même employer tant de courage à la réussite de ses projets gigantesques : il engagea à tout prix dans son armée les meilleurs guerriers de la province conquise : il en composa une légion tout entière, dont les soldats portaient une alouette sur leur casque, et qu'on appelait pour cette raison l'alauda. Des Trévires, des Nerviens, des Éburons suivirent le conquérant dans la Thessalie, et l'aidèrent à remporter sur Pompée la sanglante et décisive victoire de Pharsale (Théodore Juste, Histoire de Belgique: Illustrée par l'élite des artistes Belges, 1842 - books.google.fr).

 

Errance

 

Dans l'ancienne langue, erre équivalait le plus souvent à 'chemin, voyage'. Au XVIe siècle, erre signifie aussi 'action de cheminer, d'errer'. Le voyage sur terre comme sur mer a naturellement entraîné les valeurs de 'train, allure'. D'où naissance des expressions du type à belle, grand(e) erre; mais aussi, pour les navires, le sémème de 'vitesse normale' comme expression de l'allure d'un vaisseau. Le sème de route conduit également à la production d'autres valeurs. Suivre l'exemple de quelqu'un, c'est suivre son chemin, c'est donc être sur ses erres, sur ses traces en essayant de prendre ses manières, ses habitudes. Traces', 'habitudes', 'manières', voilà d'autres sémèmes qui connaissent au XVIe siècle un réel succès. — Traces ressortit surtout à la vénerie. Parlant du langage des spécialistes de cette technique, H. Estienne écrivait que les marques laissées par des "bestes mordantes comme sangliers et ours" sont des "traces" ou "routes" alors que celles laissées par "les cerfs, chevreuils et daims" sont des erres. Une extension analogique donne naissance à erre "marque" qui est relativement rare. On en trouve une attestation chez Rabelais (IV, 52) qui écrit: "si des mains tu les brises et frottes, Ja n'en pourras ton doigt souiller les erres / Car dures sont plus que febves et pierres". - Manière, habitude. "Le prince de Condé, écrit Aubigné, voyant aux démarches du duc qu'il prenait toutes les erres d'un siège, partit au soir de Pons." (Hist. Univ., VII, 19). Dans cet exemple choisi expressément pour son ambiguïté, il est clair qu'il s'agit davantage d'attitude que de manière. Remarquons qu'une substitution avec air serait parfaite. De Crétin, voici un extrait plus précis. Narrant un moyen utilisé contre la peste, il dit: "je demeure ici et prends contra pestem vinum, qui est le souverain remède. En desjeunant matin de telle erre m'ayde". (A M. de Villebresme, p. 10). Erre est traduisible par 'manière'. Dans un rapport encore plus subtil, erre s'est rapproché des sémèmes 'propos' et 'opération'. Dans le premier cas, c'est singulièrement grâce à l'ambiguïté des expressions du type reprendre ses erres,  continuer ses erres qui, dans une description du comportement, peuvent aussi bien indiquer une habitude, une manière de se comporter, qu'un propos. Dans le deuxième cas, c'est, nous  semble- t-il, par référence au sémème 'manière de marcher' qui, pris figurativement, conduit aux sémèmes 'démarches', 'opération', 'procédé' (V.Y. Mudimbe, Acta ethnologica et linguistica, Numéro 46, 1979 - books.google.fr).

 

De pedis, on a fait pedius. De pedius, on a fait pedicus : d'où pediculus. De pedius , on a fait aussi pedio pedionis : d'où le François PION. Pedione, peone, pione, PION : comme de pedes pedis, pedius , pedione, peone, pione, PION : C'est-a-dire, fantassin. Voyez pion. De mordens pedio, on a dit mordpedio : d'où MORPION. Et on a appelé mordens pedis un morpion, parcequ'il mort plus qu'aucun autre pou (Gilles Ménage, Dictionnaire étymologique, ou Origines de la langue françoise, 1694 - books.google.fr).

 

On peut reconnaître en Quintus Pedius un pied, d'où la marche, la manière de marcher, l'erre et enfin l'errance. La forêt est l’habitat des bêtes sauvages dont les traces sont appelées erres.

 

Sénèque dans la Lettre 41 écrit : «S'il t'arrive de rencontrer un bois où se trouvent en grand nombre de vieux arbres, qui dépassent la hauteur ordinaire, et où la vue du ciel est dérobée par l'écran des branches dont chacune recouvre l'autre, cette élévation de la forêt, le secret du lieu, l'étrangeté admirable de l'ombre si épaisse et constante en un lieu ouvert, tout cela te fera croire à la présence d'une divinité». [...]

 

Nous pensons à son neveu Lucain. Celui-ci a décrit dans la Pharsale, on le sait, les forêts qui entouraient Marseille avant que César ne les détruisit (il n'en reste aujourd'hui que quelques vestiges à la Sainte Baume). Voici un passage de ce texte célèbre: «Si l'on peut en croire un passé qui  contemplait les dieux d'en haut, les oiseaux craignent de se poser sur ces branches et les bêtes sauvages de se coucher dans ces tanières, le vent dans ces forêts ne s'est pas reposé ni la foudre, chassée des obscures nuées. Jamais à aucune brise l'arbre n'offre ses frondaisons; chacun garde en soi son horreur C'est alors qu'elle coule à flots l'onde des noires fontaines. Les images désolées des dieux sont privées d'art et sans forme elles se dégagent des troncs abattus. La pourriture même et la blême pâleur du rouvre qui se décompose a foudroyé les hommes, eux aussi ; tant s'augmente leur terreur d'ignorer les dieux qu'ils craignent » Il est bien évident que ce passage apparaît comme un prolongement de la Lettre 41. Tous les éléments du paysage sacré sont présents. Ils revêtent un caractère maléfique, puisqu'il s'agit à la fois d'expliquer et de condamner les cultes druidiques.

 

H. R. Curtius, dans son livre sur la littérature latine et le moyen âge latin, a montré que, dans la topique médiévale, la tradition aboutit à deux schémas principaux, d'une part le locus amoenus, le jardin du bonheur, de l'otium et du recueillement, d'autre part la «forêt obscure», qui sera, jusqu'à Dante le lieu de l'angoisse et de l'errance. (Alain Michel, Le paysage provençal et l'antiquité : Senèque, tacite, Pétrarque, Mistral, Giono, La Latinité, hier, aujourd'hui, demain: actes du congrès international, 1981 - books.google.fr).

 

Durant la guerre des Gaules, il s'agit d'Ambiorix qui erre dans la forêt des Ardennes, tandis que son oncle Catuvolcus s'empoisonne avec une décoction d'if. Le niveau de parenté est le même qu'il s'agisse d'Ambiorix et Catuvolcus d'une part et de Pédius et César d'autre part. Rien ne dit que Pédius ait erré dans la forêt, il accompagnait Cotta dans la guerre des Belges mais rien sur sa présence à Aduatuca.

 

Le calcul de la succession des commandements montre que Q. Pedius devint en 56 le chef de la 10e légion, un chef sûr pour une troupe sûre. Pour 55, puisque Plancus ne pouvait accéder d'emblée à la 8e légion, c'est Q. Pedius qui dut l'avoir. Cette promotion rapide suit cependant un ordre qui paraît normal dans l'armée de César et dont l'exemple prépare les règles de l'avancement des légats sous l'Empire. Elle aurait eu pour effet, quand Labienus quittant le commandement de la cavalerie reprenait celui de la 9e légion, de le flanquer du neveu de César, ce qui assurait la sécurité de l'oncle durant ses expéditions. Toutefois Q. Pedius quitta l'armée à un moment de l'hivernage de 55-54 puisqu'en 54 il briguait l'édilité Pour le remplacer à la 8e légion et tenir compagnie à Labienus pendant que César se risquait de l'autre côté de l'eau, il fallut un autre césarien fidèle et qui n'était pas encore Plancus. Cet officier sûr et compétent paraît avoir été P. Sulpicius Rufus qui a déjà gardé la base de départ de départ l'année précédente (cf. B. G. IV, 22, 6), qui accéda à la fin de 54 au commandement de la 7e légion et en 52 à celui de la 6e; qui, enfin, servira César dans la guerre civile (cf. B.C. 1 , 74, 6; 3, 1 01 , 1 ) (Michel Rambaud, Autour de César, 1987 - books.google.fr).

 

Grâce aux Commentaires de César, nous savons que les fugitifs échappés aux Éburons se dirigèrent au hasard vers le camp de Labiénus, situé bien loin d'Atuaruca (Bulletins, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1898 - books.google.fr).

 

Les fugitifs ayant marché sous l'Ardenne, per silvas, n'eurent pas à traverser la Meuse. La bataille est donc située sur la rive  droite de la Meuse. Orgueilleux de sa victoire, Ambiorix et sa cavalerie se dirigent immédiatement in Atuaticos (Georges Touflet du Mesnil, Onomastique de la Gaule sceltane, 1884 - books.google.fr).

 

Pseudo-histoire

 

A part Pédius, on peut avoir recours aux pseudo-Histoires pour trouver un neveu de Jules César, dans la région belge de Tongres, près de Maastricht.

 

Le Systême qui fait venir le nom de Lorraine du Duc Lother, neven de Jules César, & qui fait descendre nos Ducs du même Lother en ligne directe, n'est pas ancien ; car quand on le feroit remonter jusqu'à Hunibald (Hunibaud)  Auteur fabuleux,dont l'Ouvrage a été abrégé par Trithême, ce seroit peu de chose ; puisque les Sçavans conviennent qu'Hunibaud, qui se vante d'avoir vêcu sous Clovis, est beaucoup plus récent. Nos Historiens (comme Wassebourg, 1549) ont encore beaucoup encheri sur les fictions dont il a farci son Histoire. Il avance qu'un nommé Godefroy Roy des Cimbres, ayant chassé de son Palais un de ses fils, nomme Charles Inach, dernier roi de Tongres,  celui-ci se retira à Rome, & y devint amoureux d'une fille nommée Germanie, sœur de Jules César. Il l'enleva, & l'amena avec lui dans le Cambresis, en un Château nommé Sesnes. Un jour un Cigne, poussé par les Chasseurs, vint se jetter dans le sein de Germanie, ce qui fut cause qu'elle changea son nom de Germanie, en celui de Siniane, qui signifie Cigne en Langue Flamande. Pendant que Jules César faisoit la guerre dans les Gaules, Charles Inach, qui tenoit le parti d'Arioviste, fut tué dans un combat; & Siniane demeurée veuve, avec deux enfans, fut reconnuë quelque tems après par un Officier des Troupes Romaines, nommé Salvius Brabon. César étant informé que sa Sœur étoit dans ce Pays, l'alla visiter , maria sa niéce Siniane, fille de Germanie,à Salvius Brabon, & lui donna pour Doüaire le Pays, qui depuis fut nommé Brabant. Il céda à Octavius Germain, fils de sa Sœur, les Pays de Tongres & de Cologne. Nos Historiens ajoûtent, que Germanie eut encore un fils nommé Lother, à qui Jules César donna pour appanage le Pays qui est situé entre la Seine & le Rhin. Ce Pays, disent-ils, étoit auparavant nommé Mosellane, mais depuis Lother, il fut nommé Lotherrene, ou Lorraine. J'ai honte, pour l'honneur de ma Patrie & de mes Compatriotes, de rapporter de telles pauvretés. Ce systême a été proposé & suivi par le Pere Jean d'Auxy Cordelier, dans son Abrégé, ou Epitome des Vies & Gestes des Ducs de Lorraine, à commencer à Lother neveu de Jules César, jusqu'à Frauçois III. Il écrivoit son livre en 1566 (Augustin Calmet, Histoire de Lorraine, depuis l'entree de Jules-Cesar dans les Gaules, jusqu'a la cession de la Lorraine, arrivee en 1737, Tome 1, 1746 - books.google.fr).

 

Inach - Inachus

 

Mon dessein n’étant pas de m’arrêter à Périvoli, nous partîmes au point du jour avec un détachement de piqueurs qui se mettaient en marche pour aller à la chasse aux ours, et nous eûmes leur compagnie jusqu’au dernier ressaut du Pinde, d’où ils sedirigèrent vers le Mavronoros. Pour nous, nous entrâmes sur un plateau découvert qui me permit de prendre le gisement du Tchépel-Ovo, point culminant de la Perrhébie, et nous descendimes ensuite, pendant une demi-lieue, à travers un bois de pins baigné par une rivière qui s’enfonce dans une gorge couverte de forêts ténébreuses. Laissant à droite cette vallée, nous mimes une demi-heure à franchir un rameau du Mavronoros, et nous trouvâmes à pareille distance une seconde rivière, qui confine au nord-ouest avec la première pour se rendre à l’Aoüs. Ainsi, en coupant d’orient en occident la ligue des montagnes, je rentrais des versants de la Macédoine dans ceux qui épanchent leurs eaux dans l’Adriatique. A cette distance, le Smolica me restait sept lieues au nord par son sommet; vers la Thessalieje considérai de nouveau la direction des faîtes arrondis du Mavronoros, et je vis, d’après mes relevés faits depuis la hauteur de Piassa, que la direction générale de la chaîne Pindique se projette du nord-ouest au sud-est. Malgré l’aridité de quelques pics, je pus aussi me convaincre que tous furent autrefois couverts de terre végétale, tant à cause des parties argileuses qui existent dans leurs encaissements, que des arbres dont leurs étages sont garnis jusques dans les plus hautes régions. Des bords de la rivière , nous descendîmes pendant une demi-lieue, en laissant à gauche une montagne qui s’élève dans l’angle des deux affluents de la Voïoussa, que nous venions de passer, et nous traversâmes un coteau sillonné de plusieurs ruisseaux, qui finit à Boboussa, premier village du canton de Zagori, dont la distance avec Perivoli se trouve cotée sur la carte. Malgré l’encaissement de ce village, j’y vis une population vigoureuse, sans goitres, quoiqu’ellé boive des eaux de neige fondue, et bien différente des Savoyards, qui vivent dans de pareilles positions. Les maisons n’avaient plus l’élégance de celles des villages de la Macédoine, mais je remarquai que toutes étaient environnées de jardins remplis de végétaux, et d’une quantité considérable de rosiers. L’Aoüs, qui coule au-dessous des habitations, murmurait au fond d’un lit profond, rempli des débris des montagnes, parmi lesquels je vis des silex marbrés et des fragments de granit cendré. Comme son cours était peu rapide, nous le guéâmes pour prendre le grand défilé du Zagori, dans lequel nous fûmes engagés pendant six milles avant de pouvoir sortir des forêts de cèdreset de sapins, qui s'éclaircissent en approchant des sources de la branche Lacmique de l'Inachus, dont le cours traverse la Perrhébie d'occident en orient (F.-C.-H.-L. Pouqueville, Voyage de la Grece, Tome III, 1826 - books.google.fr).

 

Loin de représenter une périphérie dépendante le territoire Argos abritait donc un foyer cultuel principal face au foyer cultuel urbain que constituait le sanctuaire Apollon Lycien proche de agora est dans un et autre étaient affichées les décisions officielles de la cité espace cultuel paraît donc organiser autour de deux pôles que représente chacun eux quelles relations établir entre eux pour expliquer ce dédoublement et concevoir le rapport entre la cité son territoire et ses dieux Les mythes de fondation des deux cultes apportent de premiers éléments de réponse. Ces mythes narraient abord accession Héra au rang de souveraine de Argolide Celle-ci avait abord été apanage de Poséidon mais vivait alors une humanité primitive et dispersée Hera ayant contesté le règne du dieu le jugement rendu en sa faveur par les dieux-fleuves de la région ouvrit une ère nouvelle où la déesse patronnait l'instauration des normes fondamentales de la civilisation dans son domaine. La première fut le rassemblement des humains disséminés par le roi Phoronée, fils du fleuve Inachos ; mais c'est l'arrivée du héros Danaos et de ses filles qui fournit l'occasion de définir les règles permettant aux êtres de vivre en société. Or le parcours de Danaos est une représentation mythique de la fondation d'Argos. Il s'agit en effet d'un parcours au long duquel, de la périphérie au centre, Danaos et les Danaïdes procèdent à la mise en place de plusieurs institutions débouchant sur la fondation de l'institution politique à Argos même. Descendant de Io, la prêtresse d'Héra que la déesse avait transformée en vache et chassée d'Argos jusqu'en Egypte pour la soustraire (en vain) aux assiduités de Zeus, Danaos a fui les rives du Nil pour épargner à ses filles l'hymen que voudraient leur imposer leurs cousins, les Egyptiades, et qu'elles refusent.  L'Argolide qu'ils trouvent en débarquant est déjà le domaine d'Héra, mais un domaine figé où la divinité exerce sa souveraineté à vide : de déconvenue, Poséidon avait asséché le cours des fleuves qui l'avaient dépouillé de son autorité et sans eau, la terre inculte est un espace « blanc » où les valeurs de la civilisation ne peuvent faire leur apparition. L'arrivée des Danaïdes débloque cette situation. L'une d'elles, Amymoné, partie à la recherche de l'eau, est aimée de Poséidon qui fait jaillir pour elle les sources de Lerne. Le retour de l'eau qui rend sa fertilité au territoire ouvre la voie à l'humanisation de l'Argolide : avec l'agriculture qui crée entre l'homme et son environnement la relation ordonnée et régulière d'un travail cyclique et stable au lieu de l'errance primitive, l'instauration du mariage annonce l'établissement de rapports régularisés et harmonisés entre les humains. Les Danaïdes fuyaient l'union forcée voulue par leurs cousins et lorsque ceux-ci débarquent à leur tour, elles ne feignent de l'accepter que pour mieux massacrer leurs époux par surprise. De Suppliantes à protéger de la violence de leurs prétendants, elles outrepassent leur droit et deviennent à leur tour coupables de démesure : toutes en sont punies sauf celle qui a épargné son époux, Hypermnestra. En sauvant Lyncée pour fonder un foyer, elle se range du côté d'Héra et brise ainsi le cycle des violences réciproques, substituant aux excès désordonnés du refus et de l'appropriation un code de relations humanisés où les êtres sont placés à juste distance les uns des autres. Le mythe des Danaïdes narre donc une crise relationnelle résolue par la pleine réalisation de la souveraineté d'Héra protectrice de la fertilité agraire et du mariage. Or cette crise revêt un visage particulier au «centre» où le parcours civilisateur de Danaos se fait fondation politique. Dans les traditions argiennes transmises sous forme de généalogies royales, le héros, loin de demander l'hospitalité comme le veut Eschyle, vient réclamer le pouvoir à Gélanor, dernier souverain descendant de Phoronée. Avant que le peuple argien jugeât la cause on vit un loup attaquer et terrasser le taureau de tête un troupeau Danaos fut de suite élu roi car II parut aux Argiens que Gélanor était semblable au taureau et Danaos semblable au loup parce que celui-ci ne partage pas plus la vie des hommes que Danaos avait jusque là partagé la vie des Argiens Pour consacrer sa victoire Danaos fonda le sanctuaire Apollon Loup Lycien. La création du principal culte urbain est donc présenté comme aboutissement un parcours clairement centripète orienté vers instauration de la première souveraineté exercée sur Argolide civilisée (François De Polignac, Argos entre centre et périphérie : l'espace cultuel de la cité grecque. In: Archives de sciences sociales des religions, n°59/1, 1985 - www.persee.fr, mythologica.fr).

 

"assommé"

 

L'origine du verbe assommer, que l'on croyait duement établie au point de vue de la forme, ainsi que de la filiation sémantique a été récemment remise en question par des matériaux dialectaux de la Suisse romande. Il y avait en ancien français deux verbes assommer, dont le sens et l'étymologie ne pouvaient laisser place à aucun doute. D'une part, assommer, assoupir, c'est-à-dire jeter dans le sommeil (composé de somme, masc., latin somnus) et assommer, proprement ajouter à une somme (latin summa), par extension calculer, compter, et, au figuré, achever, établir, estimer, etc. Il était admis qu'assommer, tuer par un coup, qui existait dès le XIIe siècle, représentait ce dernier verbe. Pour expliquer l'évolution sémantique, on rapprochait le latin conficere, achever, qui avait passé à « abattre, tuer », et le français achever au sens d'« achever un blessé ». La sémantique est docile, encore que dans l'espèce, comme nous allons le voir, une analyse plus poussée doive faire écarter une telle filiation. Mais la phonétique a des rigueurs auxquelles on ne saurait se soustraire. Si elle ne permet pas de distinguer l'aboutissement de ad-somnare et de ad-summare en français, où le groupe mn, m'n aboutit toujours à m (damnaticum dommage, femina femme, hominem homme...), il est, en revanche, des dialectes où c'est la seconde consonne du groupe qui assimile la première. Dans ce cas, la discrimination sera facile, suivant que (influence du français à part), «assommer» = tuer se dit ossomà comme «calculer» ou ossorcà comme «endormir». Le doute n'est plus permis depuis la publication du fascicule 7CII du Glossaire des patois de la Suisse romande, dans lequel figure l'article « assommer ». Comme le remarque fort bien M. Gauchat dans la notice étymologique qui accompagne la liste des formes et des exemples, la Suisse romande (et aussi le Jura français) offre de nombreuses formes indigènes assouna- assouner, signifiant à la fois endormir (ou tomber de sommeil) et assommer, à côté de assomà, réunir des valeurs partielles ; ce dernier représente seul le latin summa. La sémantique, bien interprétée, nous donne son appui. Le rapprochement entre assommer et achever est superficiel ; le» deux sens sont bien différents. Achever un blessé, c'est achever de tuer celui à qui déjà a été porté un coup fatal ; assommer au contraire, outre qu'il ne comporte aucune idée d'achèvement, exprime une façon particulière de tuer, à l'aide d'un coup violent, porté sur la tête, qui étourdit. Or précisément on passe facilement d'«assoupir» à «étourdir», comme le montrent les exemples du moyen âge. Au XVIe siècle encore, M. Huguet, dans son précieux Dictionnaire, a très justement réuni, sous le même mot, les sens : «appesantir ; accabler ; fatiguer ; anéantir»; voir, par exemple, cet exemple de Jamyn : Et tant soit peu si le dormir assomme (appesantit) Dessus les yeux les paupières de l'homme. Et de Ronsard : Puis sentant mon esprit de trop lire assommé. Parmi les exemples de M. Gauchat, je relève cette opposition sémantique suggestive : E n'a ran k'èsan-nè e n'a p tyuè, «il n'est rien qu'assommé [étourdi], il n'est pas tué», et ceci : I dmoré lontan èsan-nè, «je demeurai longtemps sans connaissance» (Albert Dauzat, Le Français moderne, Volume 8, 1940 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Avec comme date pivot 48 avant J.C., le report de 1986 donne 2082 avant J.C...

 

Cette date se retrouve dans un texte de Nicolas Fréret né le 15 février 1688 à Paris où il est mort le 8 mars 1749, historien et linguiste français : Défense de la chronologie fondée sur les monuments de l’histoire ancienne, contre le système chronologique de M. Newton, Paris, Durand, 1758, qu'il aurait achevé 20 ans avant sa mort (1729).

 

Fréret date de 2082 l'invasion de l'Egypte par les Pasteurs arabes qui en seront chassés par Tethmosis vers 1830. Inachus quitte l'Egypte à cette époque avec un groupe d'Egyptien mêlé de Pasteurs (Nicolas Fréret, Défense de la chronologie: fondée sur les monumens de l'histoire ancienne, contre le système chronologique de M. Newton, 1758 - books.google.fr).

 

La Pharsale de Lucain se termine par la conquĂŞte de l'Egypte par CĂ©sar (cf. quatrain VI, 89 qui comporte encore le mot "Cyphe").

 

Actualité

 

Eltsine et Gorbatchev forment un de ces couples de forces qui semblent constituer une donne préférée de l'Histoire. Gorbatchev, c'est Pompée, défendant les patres conscripti du parti communiste, et prêt à tout pour préserver un ordre établi qui ne donne pas satisfaction. Eltsine, c'est César, prêt à tout pour le bouleverser et en fonder un nouveau, sur lequel  il assoira sa propre gloire. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que, selon certains renseignements, cinq attentats aient déjà eu lieu, avant même le 19 août, contre la vie de Eltsine, et, à un autre niveau, il n'est pas étonnant non plus qu'il y ait échappé : pas de pas de César sans une bonne étoile (Vladimir Volkoff, La bête et le venin: ou la fin du communisme, 1992 - books.google.fr).

 

Le césarisme des Etats-Unis peut aussi être envisagé, Gorbatchev restant Pompée, Reagan endossant le costume de César.

 

Lorsque Jules César, dans ses lettres au Sénat, décrit tranquillement les génocides auxquels il se livre en France et en Belgique, il ne fait qu'imiter les exemples de ses prédécesseurs Egyptiens et Assyriens. Avec quand même une nuance : Il se préoccupe de chercher une justification morale à ses entreprises colonialistes. Mais Caton aura beau protester au Sénat contre "la souillure faite au nom romain", l'infériorité du Tiers-Monde en matière d'information apparaîtra dès ce moment au grand jour. Il n'existe en effet aucun document gaulois ou germanique nous renseignant sur ce qui s'est réellement passé en Gaulle. Dix-sept siècles plus tard, la presse française se passionne pour des sujets aussi brûlants que la guerre de sonnets ou le droit d'entrée du mot "Car" à l'Académie. Tandis que sur un autre continent d'autres Français se livrent tranquillement au trafic de milliers d'êtres humains, occupation apparemment jugée trop vile pour lui valoir une quelconque mention dans le Mercure Galant. La distribution de l'information aura toujours eu certaines singularités. Pendant des siècles, le peuple Juif aura fait l'objet des injustices les plus flagrantes, sans que celles-ci fassent l'objet d'aucune mention dans la presse avant le fameux non! "de Zola - "Non" qui n'évitera d'ailleurs pas l'holocauste, ni le silence ni le silence curieux qui l'accompagnera aux Etats-Unis et au Vatican, pourtant renseignés sur la réalité des camps de concentration. Depuis la fin de la guerre, ce silence s'est d'ailleurs mué en une tempête assourdissante de protestations contre une fantomatique, mais omni-présente Allemagne nazie, tandis que d'autres Hans Franck, et d'autres Streicher, ceux-là bien réels, prennent tranquillement racine aux quatre coins du globe. [...]

 

Mais tandis qu'une tempête de protestations s'élève dans le monde entier contre la séquestration de trente-neuf américains, ponctuée de flash se suivant toutes les cinq minutes sur leurs terribles conditions de détention, les informations que nous avons reçues sur les motifs des prisonniers chiites, les charges retenues contre eux et leurs conditions de détention, sont minces, et ce problème semble avoir actuellement sombré carrément dans l'oubli. Et à propos d'holocauste, combien de films ont-ils été réalisés à la mémoire des millions d'Arméniens exterminés par les Turcs ? Il est vrai que Mr. Reagan trouve que "ce n'est pas assez" pour parler de génocide "et qu'on exagère le nombre" des hommes, femmes et enfants livrés à la boucherie. Et voilà! Et parle-t-on aussi de cet autre génocide qui eut pour théâtre l'Afrique occidentale et qui a vu l'extermination de plus de neuf millions d'êtres humains qui offraient la particularité commune d'appartenir à la race ibo ? Les ibos, ces "Juifs de l'Afrique" étaient près de faire de leur pays un nouvel Israël et d'imposer silence une fois pour toutes aux préjugés millénaires. Pour eux, ils n'avaient que la France, Israël et ... Haiti. Contre eux, les pays arabes, l'Angleterre, les USA et l'URSS. Bizarre alliance, vous ne trouvez pas ? (Frantz Large, Le courrier, Numéros 1 à 14, 1985 - books.google.fr).

 

Le 9 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations unies approuve à l’unanimité le texte de la «Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide», qui fait entrer le terme «génocide» dans le vocabulaire du droit international. Entrée en vigueur en 1951 et révisée en 1985, la Convention, déclare dans son article premier que «les parties contractantes confirment que le génocide, qu’il soit commis en temps de paix ou en temps de guerre, est un crime du droit des gens, qu’elles s’engagent à prévenir et à punir».

 

Seuls quatre génocides ont été reconnus par des instances internationales dépendant de l’ONU, dont trois seulement au plan juridique :

 

- Le génocide juif et des tziganes commis par les nazis en Allemagne, en Pologne et en France. Le nom de Shoah que les juifs lui donne sera popularisé par le film du même nom de Claude Lanzmann sorti en 1985.

 

- Le génocide des Arméniens commis par les Turcs en 1918. «La qualification de « génocide » du peuple arménien en 1915 a été reconnue dans une résolution de la sous-commission des Droits de l’Homme de l’ONU en août 1985 (et dans une résolution du Parlement européen le 18 juin 1987)».

 

- Le massacre de 7000 Ă  8000 musulmans de Bosnie, commis par les Serbes en 1995 Ă  Srebrenica.

 

- Le génocide ruandais de 1994.

 

Autres exemples de génocides non reconnus comme tels par l'ONU :

 

- De 1975 à 1979, au Cambodge, où les déportations en masse et les travaux forcés imposés à la population par les Khmers rouges conduisirent à la mort plus de trois millions de personnes. Ici, il ne s’agissait pas d’exterminer une ethnie, mais plutôt une catégorie de la population (ceux considérés comme intellectuels, bourgeois,...),

 

- Dans les années 1980, le massacre des Kurdes en Irak, notamment par gaz (www.amnesty.be).

 

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