GĂ©nocides VI, 82 1985-1986 Par les deserts de
lieu libre et farouche, Viendra errer nepveu
du grand Pontife, Assommé a sept avecques lourde souche, Par ceux qu'après occuperont le Cyphe. "farouche" De la forestis silva sont issues deux autres notions, celle d'étranger –
toujours celui qui vient du dehors (bas latin forasticus,
espagnol forastero, italien forestiere)
et celle de farouche (Ă nouveau du bas latin forasticus)
: les hommes de l'extérieur sont farouches, étranges, sauvages Pontifex maximus César se fait élire en 63 av. J.-C. au titre de pontifex maximus grâce à une
campagne financée par Crassus. Il dépense d’importantes sommes d’argent et
contracte de nombreuses dettes, afin de remporter les suffrages des comices
tributes, contre deux anciens consuls (Servilius Isauricus et Q. Catulus), plus
âgés et expérimentés que lui. Selon l’usage, César s’installe dans la demeure
du pontife Ă la Regia, et exerce la fonction de grand
Pontife jusqu’à sa mort Le neveu de César
: Quintus Pedius L’origine de la ville de Boulogne remonte à l’époque de
l’invasion des Romains. Ce pays portait alors le nom de Morinie,
et formait une des grandes divisions de la Gaule Belgique. Le sol Ă©tait partout
couvert de marais et de forêts. Les habitants, renommés par leur courage,
surent tenir quelque temps Jules César en échec, après ses victoires sur les
Helvétiens et les Belges. Le général romain, lorsqu’il eut soumis les Morins,
bâtit une ville de guerre sur l’emplacement où s’élève maintenant la haute-ville. On prétend que Quintus Pedius,
parent et lieutenant de CĂ©sar, donna Ă la nouvelle ville le nom de son lieu
natal (Bononia, en Italie), environ 50 ans avant
l’ère chrétienne. Près de la falaise où subsistent encore quelques ruines de la
Tour-d’0rdre érigée par Caligula, se trouvait une île d’un quart de lieue de
longueur ; elle s’appelait Gesoriacum, et était
habitée par des pêcheurs. La mer couvrait alors une grande partie de la
basse-ville ; elle entrait dans le val des Tintelleries
et s’étendait jusqu’au pied de la haute-ville. Le
port Gesoriac passa longtemps pour un des plus
importants et des plus sûrs de la Gaule ; il fut souvent choisi par les Romains
comme le hâvre le plus commode pour le rassemblement
de leurs flottes. Enfin, toute cette contrée est célèbre par les nombreux
souvenirs qu’y a laissés le séjour de l’armée romaine Le premier livre de la Pharsale de Lucain fut d'abord traduit par Marlowe (publié de façon posthume en 1600), vers à vers. Puis il fut édité avec des notes par Farnaby (1618), l'érudit auteur de nombreuses éditions. Le commentaire explique que Lucain est critiqué pour deux raisons, la partialité et l'inexactitude ; il répond sur ces deux chapitres et illustre l'ouvrage d'une carte pour qu'on puisse se reporter à la localisation géographique. Seules Rome et Alexandrie sont marquées d'un bâtiment à corps central et de deux ailes, les autres villes ayant seulement un corps de bâtiment, et une aile soit à droite soit à gauche. Il indique les villes importantes, Utique, par exemple, mais pas Pharsale. Les sites de la Pharsale se superposent à ceux d'autres épopées plus anciennes qui avaient le bassin méditerranéen pour cadre : on voit les Lotophages, qui rappellent Ulysse, ou Ilion, mais pas Carthage parce qu'elle a été détruite par les Romains. La transposition des noms des peuples qui formaient l'armée composite de César montre comment on y cherchait le passé national (Marie-Madeleine Martinet, Histoire de l'empire ou art militaire ? Présence de César: actes du colloque des 9-11 décembre 1983 : hommage au doyen Michel Rambaud, 1985 - books.google.fr). De Noviomauus, Nimègue, à Gesogiacum ou Bononia,
Boulogne-sur-Mer, par Aduatuca Tungrorum,
Tongres (r. g. de la Meuse) et Bagacum, Bavai : De Noviomagus à Aduatuca, la Table de Peutinger donne LII lieues. De Aduatuca à Bagacum, malgré leurs
variantes, les deux Itinéraires ont chacun LII lieues, et de Bagacum à Gesogiacum,
l'insuffisance des chiffres de la Table fait adopter les mesures de
l'Itinéraire d'Antonin Quintus Pedius, neveu de César
est son lieutenant dans la guerre des Gaules. En 697, il conduit en Gaule deux
légions nouvellement levées dans la Cisalpine (II, 2, 1). Lui-même se rendit
auprès de l'armée, aussitôt que les fourrages commencèrent à devenir abondants
("farouch" est aussi le nom du trèfle rouge qui sert de fourrage). Dans
la guerre des Belges, il commande la cavalerie avec Arunculeius
Cotta (II, 11, 3). Il resta fidèle à César pendant les guerres civiles. Consul
en 711, avec Octave, il proposa une enquête sur le meurtre de César En 54 de notre ère, lorsque César revint de sa seconde
expédition en Grande-Bretagne, trouvant peu de ravitaillement pour ses troupes,
il répartit ses huit légions parmi un plus grand nombre de territoires gaulois
d'où elles pourraient tirer leur subsistance pendant l'hiver. De la huitième
légion, qui avait été récemment levée d'au-delà la rivière du Po (trans Padum), il ajouta cinq
cohortes de plus. A la tête de cette légion et des autres cohortes, il plaça
Quintus Titurius Sabinus et Lucius Aurunculeius Cotta. Ces deux officiers avaient été nommés
légats par César. Ils trouveront la mort à la bataille d'Aduatuca.
La tribu des Eburons était dirigée par Ambiorix et son oncle Catuvolcos.
Chargé de s'occuper de Rome, il est l'instigateur d'une
loi, la Lex Pedia, qui
déclare ennemis publics tous les meurtriers de César et les condamne à mort. Alors
que le second triumvirat est instauré, Pedius propose
l'annulation de la sentence de proscription contenue dans la loi mais le SĂ©nat
est contraint d'approuver par les triumvirs. Lors de l'entrevue de Bologne, les
triumvirs se mettent d'accord pour différer la proscription et ne la lancer
qu'après leur retour commun à Rome. Mais ils décident de dresser une première
liste des adversaires politiques les plus redoutables qu'il leur faut Ă©liminer
en priorité. Cette liste comprend dix-sept noms, dont celui de Cicéron. La
rumeur de l'Ă©tablissement d'une liste de proscrits se propage Ă Rome et
entraîne des mouvements de panique. Sans en informer les triumvirs, Pedius décide de faire afficher la liste pour mettre fin au
désordre, ne se doutant pas qu'il en annule l'efficacité puisqu'il s'agit de
prendre de vitesse les premiers proscrits avec le bénéfice de l'effet de
surprise. Lorsque Pedius se rend compte de l'Ă©tendue
du massacre qui se prépare, ne voulant pas voir son nom y être associé, il se
donne la mort, Ă moins qu'il ne meurt de fatigue Ă la suite de la tension
provoquée par le début de la proscription de 43 av. J.-C "souche" : stirps Yann Le Bohec, sur un critère
tout particulièrement pertinent, suggère des considérations raciales au sujet
de l'extermination des Eburons : «Les Éburons, pour avoir anéanti dans une
embuscade des soldats romains, furent victimes d'un vrai génocide : César
appela ceux qui le voulaient à les piller pour qu'«une grande invasion anéantît
la race des Éburons et leur nom même [...] Comme partout ils considéraient que
la guérilla n'était pas conforme au droit et à la fides,
les Romains pratiquaient une contre-guérilla féroce, avec bonne conscience,
allant jusqu'au génocide au sens précis du terme. César fit disparaître le
peuple des Éburons.» Pour qualifier son
plan vis-à -vis des Éburons, César emploie, en effet, les expressions stirps hominum sceleratorum (la stirps d'hommes
scélérats) et stirps ac nomen ciuitatis (la stirps et le nom de la cité), le mot stirps
Ă©tant alors traduit par "race". Toutefois, cette traduction
reprend celle proposée par Léopold A. Constans dans la Collection universitaire
de France qui date de 1926 ; elle mériterait révision. Dans l'Antiquité, si l'altérité
était identifiée par un caractère, des traits physiques ou des attributs
différents, on ne peut pas associer cette pratique au racisme moderne. Ce qui
est parfois considéré comme un «proto-racisme» à propos de de l'Antiquité est
une série de stéréotypes ethniques qui ne correspondent en rien au déterminisme
biologique, soit aux fondements pseudo-scientifiques de la définition de la
race telle que le mot français le signifie. Par exemple, les considérations
grecques sur la peau noire ne furent ni figées dans le temps ni uniques à un
moment donné ; la peau noire ne fut pas forcément considérée négativement. Comment
traduire alors stirps ? Ce mot a d'abord une acception végétale, c'est la souche des
arbres, mais il est aussi polysémique, désignant d'autres parties de l'arbre ou
sa totalité (racines et branches comprises). Par métaphore, stirps
fut employé pour parler de l'origine, voire des racines. Par exemple, Salluste
l'emploie Ă propos de la destruction de Carthage et des familles de la nobilitas
romaine, victimes de la guerre civile. Mais, contrairement Ă la mention de
César, l’usage systématique de la préposition ab par Salluste ne permet aucun
doute sur la traduction : stirps fait bien référence
à l’image de la souche que l’on arrache, pour signifier une destruction
jusqu’aux fondations de la ville ou l’extinction d’une famille. Cicéron use
abondamment de la signification métaphorique de stirps
pour signifier l’origine du droit, des superstitions, des émotions et du mal,
mais aussi et surtout à propos de la famille. Ce thème est le principal retenu
pour la stirps, que ce soit pour parler des origines
ou de la lignée familiale, notamment au sein d’une gens. Stirps
permet de faire référence au passé et à l’avenir. À
propos des non-Romains, ce mot est surtout utilisé pour signifier l’ancêtre
fondateur d’une famille royale. Son emploi par César pour l’ensemble d’un
peuple, en l’occurrence les Éburons, est donc surprenant. Pour maintenir une
traduction par le mot « race », il faudrait au moins que le contexte
d’utilisation se rattache aux principales composantes du pseudo-racisme antique : la pureté lignagère ou
l’absence de mixité, surtout développée par les Grecs à propos d’eux-mêmes, le
déterminisme environnemental, dont le succès ne fut pas démenti pendant toute
l’Antiquité, et l’hérédité des caractères. Dans l’ensemble et du fait de leur
histoire, les Romains ont peu retenu la première notion. À la rigueur, certains
auteurs romains, et César peut-être le premier, l’envisagent pour d’autres
peuples ; c’est ainsi qu’il considère des Bretons comme des indigènes. Mais, ce
rapprochement est difficilement applicable aux Éburons, qui, selon César, avaient
des origines germaniques et venaient de la rive droite du Rhin ; or la notion
de pureté du lignage est inextricablement liée au fait de vivre sur la terre
originelle du peuple (d’où le double sens d’autochtonie). En ce qui concerne le
déterminisme environnemental, c’est-à -dire le fait d’estimer que le climat et
la géographie physique créent des conditions de vie spécifiques et qu’elles ont
un impact sur le caractère des hommes, il permettrait de mieux saisir la
métaphore suggérée par la stirps, puisque César a
tout particulièrement valorisé la forêt des Ardennes comme l’environnement des Éburons.
Mais César est peut-être l’auteur qui appliqua le moins ce concept, notamment
parce qu’il privilégia surtout celui de la distance géographique entre Rome et
un peuple pour définir le degré de barbarie de ce dernier : plus on est loin de
Rome, plus on est barbare. Par ailleurs, Cicéron, en voulant évaluer l’origine
des mœurs d’un homme, fait une distinction claire entre la stirps
de la gens et le déterminisme environnemental. Enfin, la troisième composante
du proto-racisme, soit l’idée d’une hérédité de caractère, peut-elle convenir, sachant
que CĂ©sarestime extirper la stirps
d’hommes scélérats ? Il semble, dans ce contexte, que traiter les Éburons de scelerati renvoie plus directement à la pratique barbare
qui consistait à préparer des embuscades. Or le premier «crime» des Éburons
était justement l’embuscade qui coûta la vie aux armées de Sabinus et Cotta. La
seule autre mention de scelerati dans la Guerre des
Gaules concerne les Gaulois qui ne respectaient pas les pouvoirs judiciaires
des druides. Le qualificatif scelerati semble bien
plus circonstanciel qu’ethnique. Ainsi, la mention de César qui veut anéantir (interficere) la stirps d’hommes
scélérats et enlever (tollere) la stirps
et le nomen de la ciuitas
des Éburons n’a probablement pas de fondements racistes. Benjamin Isaac dresse
une longue liste de peuples exterminés par les Romains alors qu’ils les
considéraient comme inférieurs, mais de tous les cas traités (et
malheureusement pas celui des Éburons), seule l’idée d’une infériorité
militaire et non raciale se dégage. [...] Même lorsqu’une explication est fournie pour ne pas avoir
exterminé un peuple, comme ce fut le cas à propos des Ligures vaincus par
Paul-Émile, la raison est stratégique. Les Romains ne ressentirent pas le
besoin de justifier moralement l’extermination d’un peuple. Finalement, la
pensée « proto-raciste » fut surtout utilisée dans le cadre d’une réflexion sur
la survie d’un état impérialiste mais à la citoyenneté fermée, comme Athènes.
Elle ne convient guère à la République romaine. À cette période, les
stéréotypes ethniques sont d’abord utilisés comme des négatifs des vertus
romaines (belli furor/uirtus
; superstitio/pietas ; erfidia/grauitas), des
associations destinées à légitimer la prétention de Rome à gouverner le monde
et à conforter la position des élites au sein de la société romaine
puisqu’elles sont les dépositaires des vertus romaines. Elles ne témoignent
donc pas d’une haine quelconque. C’est bien le sens d’origine ou de racine qui
doit ĂŞtre retenu pour traduire stirps dans le propos
césarien. Ce propos n’est cependant pas anodin. Il exprime une radicalité
certaine, de surcroît unique dans l’œuvre de César. Ainsi, rien n’est dit de
tel à propos des Vénètes, sur lesquels César reste très factuel. Dans le cas
des Nerviens, il estime avoir presque exterminé leur «gens ac
nomen». On pourrait penser que la nuance entre les
deux expressions s’explique par le fait que les vieillards, les enfants et les
femmes des Nerviens avaient été épargnés ; César aurait été plus loin encore
avec les Éburons en s’attaquant à la stirps de cette
gens. Mais la mention de la stirps des Éburons
n’intervient pas à propos de la phase d’extermination, puisqu’elle se place
dans le passage expliquant le plan de l’annĂ©e 53. Or ce dernier consistait Ă
livrer le territoire des Éburons au pillage et à débusquer les soldats d’Ambiorix, voire à capturer ce dernier. La notion
d’extermination ne fut pas exclusivement employée à propos de laguerre des Gaules. Orose rappelle ainsi qu’en 196 le
consul L. Furius Purpurio,
venu au secours de son collègue M. Claudius Marcellus, avait
exterminé les Boïens. Sous
la République romaine, il est notable qu’une telle notion
ne s’exprime qu’à propos de Gaulois ou de Germains et on peut donc
 estimer qu’elle répond au terror gallicus, une peur qui a
toujours joué sur l’idée d’un tumulte : ces peuples étaient présentés comme un
déferlement propre à leurs migrations et auquel il fallait avoir mis un terme
définitif. À propos de la nuance faite par César entre les Nerviens et les
Éburons, il faut, à mon avis, prendre en considération le contexte et notamment
le fait que le pillage du territoire des Éburons a été confié aux voisins
gaulois, les armées romaines devant opérer au nord, au sud et à l’ouest des
Ardennes. Dans les faits, avec les opérations menées par les Gaulois, César
estime que l’ennemi est dispersé et terrifié, mais pas exterminé. Le choix de
César était non seulement moralement critiquable, puisqu’il pouvait être perçu
comme un aveu de la faiblesse de l’armée romaine, mais aussi militairement
condamnable, car il eut des répercussions désastreuses : il suscita la venue
des Germains, qui de surcroît portèrent leur dévolu sur l’armée romaine
stationnée à Atuatuca, avec bagages et butins. La
rédaction du paragraphe 34, dans lequel est employé à deux reprises stirps, trouve sa justification dans la suite du récit qui
décrit la frayeur ressentie par les soldats du camp d’Atuatuca
à l’arrivée des Sugambres ; il fallait préparer le
lecteur à cette issue si déplorable du plan césarien. Lorsque César reprend les
opérations contre les Éburons après avoir sauvé ses troupes à Atuatuca, il n’est plus question que de les affamer par la
tactique de la terre brûlée et le seul objectif affiché est de capturer Ambiorix. Le soulèvement général de la Gaule terminé, César
ne reproduisit pas la même erreur qu’en 53 : il fit intervenir directement ses
légions dans les Ardennes et elles devaient dévaster et dépeupler le territoire
des Éburons, par le massacre et l’asservissement, soit pratiquer une
extermination tout aussi radicale, mais assez classique – on a déjà souligné que la première cause de ce massacre était
d’assouvir les ambitions de César. Or, en 51, il n’est plus question de la stirps. Doit-on malgré tout parler de génocide pour
qualifier une telle extermination ? Le fait que les Éburons cessèrent d’être
une nation et nefurent plus une ciuitas
demeure le principal critère Ă retenir, car il correspond Ă
une réalité. Sachant qu’ils étaient plus d’une centaine de milliers à l’origine,le processus est d’une
ampleur réelle, mais il n’est pas exceptionnel : la ciuitas
des Éburons connaît le même sort que la ciuitas des Atuatuques, dont le territoire
avait été donné en 57 aux Éburons. Par ailleurs, le principe decesser d’exister en tant que nation rapproche ce cas de
celui de nombreuses communautés qui se limitaient à une cité et qui furent
elles aussi rayées de lacarte. Le massacre ou
l’asservissement de masse pouvaient entraîner l’extinction d’une communauté,
mais les populations pouvaient aussi changerde
citoyenneté, par intégration ou synœcisme. Le territoire et donc lessurvivants des Éburons ont été intégrés dans l’Empire
romain par la créationd’une nouvelle ciuitas ; elle prit le nom des Tongres, un peuple germanique probablement déplacé pour renforcer la
démographie de cette nouvelle communauté "sept" et "assommé" La rédaction du paragraphe 34, dans lequel est employé à deux reprises stirps, trouve sa justification dans la suite du récit qui décrit la frayeur ressentie par les soldats du camp d'Atuatuca à l'arrivée des Sugambres ; il fallait préparer le lecteur à cette issue si déplorable du plan césarien (Nathalie Barrandon, Les massacres de la république romaine, 2018 - books.google.fr). Erat, ut supra demonstravimus, manus certa nulla, non oppidum, non praesidium, quod se armis defenderet, sed in omnes partes dispersa multitudo. Vbi cuique aut
valles abdita aut locus silvestris aut palus impedita spem praesidi
aut salutis aliquam offerebat, consederat. Haec loca vicinitatibus erant nota, magnamque res diligentiam requirebat non in summa exercitus tuenda (nullum enim poterat
universis perterritis ac dispersis periculum
accidere), sed in singulis militibus conservandis; quae tamen ex parte res ad salutem exercitus pertinebat. Nam et praedae cupiditas multos longius evocabat, et silvae incertis occultisque itineribus confertos adire prohibebant. Si negotium confici stirpemque hominum sceleratorum interfici vellet, dimittendae plures manus diducendique
erant milites; si continere
ad signa manipulos vellet,
ut instituta ratio et consuetudo
exercitus Romani postulabat,
locus ipse erat praesidio barbaris, neque ex occulto insidiandi et dispersos circumveniendi singulis deerat audacia. Vt in eiusmodi
difficultatibus, quantum diligentia
provideri poterat providebatur, ut potius in nocendo aliquid praetermitteretur, etsi omnium animi ad ulciscendum ardebant, quam cum aliquo militum detrimento noceretur. Dimittit ad finitimas civitates
nuntios Caesar: omnes ad se
vocat spe praedae ad diripiendos
Eburones, ut potius in silvis Gallorum vita quam legionarius
miles periclitetur, simul ut magna multitudine circumfusa pro tali facinore stirps ac nomen civitatis tollatur. Magnus undique numerus celeriter convenit VI, 34 et VI, 43 : si on maintenait, dit-il, les troupes
sur les routes, on ne pouvait atteindre les Éburons ; si on dispersait les compagnies par petits paquets, les soldats isolés
se faisaient assommer par les Éburons (VI, 34, 5-6) Le mot latin pour "assommer" ne se trouve
cependant pas dans le texte de César, si l'idée y est. Le "sept" se retrouve dans les paragraphes 33,
35 et 36 du même livre VI, au sujet du nombre de jours à la fin desquels les trois corps, en lesquels César avait partagé son armée, devaient être de retour pour la distribution du blé, à Aduatuca. Les opérations sont ici clairement indiquées : il s'agit de parcourir tout le pays des Éburons et de le ravager de fond en comble. Les troupes avaient sept jours devant elles pour accomplir leur œuvre de destruction (A. de Vlaminck, La Ménapie et la Flandre, Annales, Volume 34, Académie royale d'archéologie de Belgique, 1878 - books.google.fr). (33) : Discedens post diem septimum sese reversurum
confirmat; quam ad diem ei legioni quae
in praesidio relinquebatur deberi frumentum sciebat (Partageant l'armée, il fait partir T. Labiénus, avec trois légions, vers l'Océan, dans le pays
qui touche aux Ménapes ; il envoie C. Trébonius, avec le même nombre de légions, vers les
contrées voisines des Atuatuques, avec ordre de les
ravager. Il arrĂŞte de marcher en personne avec les trois autres, vers le fleuve
de l'Escaut, qui se jette dans la Meuse, et de gagner l'extrémité des Ardennes,
où il entendait dire qu'Ambiorix s'était retiré avec
un petit nombre de cavaliers. Il annonce, en partant, qu'il sera de retour
dans sept jours ; c'Ă©tait l'Ă©poque oĂą il savait qu'on devait distribuer les
vivres à la légion qu'il laissait pour la garde des bagages. Il engage Labiénus et Trébonius à revenir
le mĂŞme jour, si l'Ă©tat des choses leur permet de le faire, afin de se concerter
de nouveau et de diriger la guerre d'après ce qu'on saurait des dispositions
des ennemis). (35) : Haec in omnibus Eburonum partibus gerebantur, diesque appetebat septimus, quem ad diem Caesar ad impedimenta legionemque reverti constituerat (Les choses se passaient ainsi sur tous
les points du pays des Éburons, et l'on approchait de ce septième jour, auquel
César avait fixé son retour près des bagages et de la légion qui les gardait. On
vit alors tout ce que peut le hasard à la guerre et quels événements il
produit. L'ennemi était dispersé et frappé d'épouvante : il n'avait, nous
l'avons dit, aucune troupe capable d'inspirer la moindre crainte. Le bruit
parvint au-delà du Rhin, chez les Germains, que le pays des Éburons était livré
au pillage et que l'on conviait tous les peuples Ă cette proie) "Cyphe : La Pharsale" Cyphus mons : Perrhaebicus mons et pagus; ubi AEnianes nonnulli
consederunt, 380, 17; 379, 5 La Perrhébie est une région du nord de la Thessalie (cf. quatrain VI, 89). Il ressort en effet des itinéraires rapportés par
Thucydide et Tite-Live que Phakion. à environ une journée de marche rapide de Pharsale, était la
cité la plus septentrionale quand on allait du Sud (Pharsale) vers la Perrhébie rencontrée quand on arrivait de la vallée du
Pénée Pharsale, dont l'histoire est celle de la Thessalie, est
surtout connue pour deux batailles qui eurent lieu dans la plaine voisine : la
plus connue est celle que Jules César a remporté contre Pompée le 9 août 48 av.
J.-C. : pour cette raison, Pharsale est devenu le nom courant du Bellum ciuile, l'Ĺ“uvre majeure du
poète latin Lucain La bataille de la Pharsale a lieu 6 ans après celle d'Aduatuca, ville qui serait aujourd'hui Tongres, près de
Maastricht (cf. quatrain VI, 92). "par ceux qui..." Lorsque CĂ©sar, aussi grand Ă©crivain qu'illustre
capitaine, raconta, dans ses Commentaires, ses expéditions en Gaule, il
n'oublia point de rendre justice aux compagnons d'Indutiomar
et d'Ambiorix : de tous les Gaulois, dit-il, les plus
braves sont les Belges. Il voulut même employer tant de courage à la réussite
de ses projets gigantesques : il engagea à tout prix dans son armée les
meilleurs guerriers de la province conquise : il en composa une légion tout
entière, dont les soldats portaient une alouette sur leur casque, et qu'on
appelait pour cette raison l'alauda. Des Trévires,
des Nerviens, des Éburons suivirent le conquérant dans la Thessalie, et
l'aidèrent à remporter sur Pompée la sanglante et décisive victoire de Pharsale
Errance Dans l'ancienne langue, erre Ă©quivalait le plus souvent Ă
'chemin, voyage'. Au XVIe siècle, erre signifie aussi 'action de cheminer,
d'errer'. Le voyage sur terre comme sur mer a naturellement entraîné les
valeurs de 'train, allure'. D'oĂą naissance des expressions du type Ă belle,
grand(e) erre; mais aussi, pour les navires, le sémème de 'vitesse normale'
comme expression de l'allure d'un vaisseau. Le sème de route conduit également
Ă la production d'autres valeurs. Suivre l'exemple de quelqu'un, c'est suivre
son chemin, c'est donc ĂŞtre sur ses erres, sur ses
traces en essayant de prendre ses manières, ses habitudes. Traces',
'habitudes', 'manières', voilà d'autres sémèmes qui connaissent au XVIe siècle
un réel succès. — Traces ressortit surtout à la vénerie. Parlant du langage des
spécialistes de cette technique, H. Estienne écrivait que les marques laissées
par des "bestes mordantes comme sangliers et
ours" sont des "traces" ou "routes" alors que celles
laissées par "les cerfs, chevreuils et daims" sont des erres. Une extension analogique donne naissance à erre
"marque" qui est relativement rare. On en trouve une attestation chez
Rabelais (IV, 52) qui Ă©crit: "si des mains tu les brises et frottes, Ja n'en pourras ton doigt souiller les erres / Car dures
sont plus que febves et pierres". - Manière,
habitude. "Le prince de Condé, écrit Aubigné, voyant aux démarches du duc
qu'il prenait toutes les erres d'un siège, partit au
soir de Pons." (Hist. Univ., VII, 19). Dans cet
exemple choisi expressément pour son ambiguïté, il est clair qu'il s'agit
davantage d'attitude que de manière. Remarquons qu'une substitution avec air
serait parfaite. De Crétin, voici un extrait plus précis. Narrant un moyen
utilisé contre la peste, il dit: "je demeure ici et prends contra pestem vinum, qui est le
souverain remède. En desjeunant matin de telle erre
m'ayde". (A M. de Villebresme,
p. 10). Erre est traduisible par 'manière'. Dans un rapport encore plus subtil,
erre s'est rapproché des sémèmes 'propos' et 'opération'. Dans le premier cas,
c'est singulièrement grâce à l'ambiguïté des expressions du type reprendre ses erres, continuer ses
erres qui, dans une description du comportement,
peuvent aussi bien indiquer une habitude, une manière de se comporter, qu'un
propos. Dans le deuxième cas, c'est, nousÂ
semble- t-il, par référence au sémème 'manière de marcher' qui, pris
figurativement, conduit aux sémèmes 'démarches', 'opération', 'procédé' De pedis, on a fait pedius. De pedius, on a fait pedicus : d'où pediculus. De pedius ,
on a fait aussi pedio pedionis
: d'où le François PION. Pedione,
peone, pione, PION : comme de pedes pedis, pedius , pedione, peone,
pione, PION : C'est-a-dire, fantassin. Voyez pion. De mordens
pedio, on a dit mordpedio :
d'où MORPION. Et on a appelé mordens pedis un morpion, parcequ'il mort
plus qu'aucun autre pou On peut reconnaître en Quintus Pedius
un pied, d'où la marche, la manière de marcher, l'erre
et enfin l'errance. La forêt est l’habitat des bêtes sauvages dont les traces
sont appelées erres. Sénèque dans la Lettre 41 écrit : «S'il t'arrive de rencontrer
un bois où se trouvent en grand nombre de vieux arbres, qui dépassent la
hauteur ordinaire, et où la vue du ciel est dérobée par l'écran des branches
dont chacune recouvre l'autre, cette élévation de la forêt, le secret du lieu,
l'étrangeté admirable de l'ombre si épaisse et constante en un lieu ouvert, tout
cela te fera croire à la présence d'une divinité». [...] Nous pensons à son neveu Lucain. Celui-ci a décrit dans la Pharsale, on le sait, les forêts qui entouraient Marseille avant que César ne les détruisit (il n'en reste aujourd'hui que quelques vestiges à la Sainte Baume). Voici un passage de ce texte célèbre: «Si l'on peut en croire un passé qui contemplait les dieux d'en haut, les oiseaux craignent de se poser sur ces branches et les bêtes sauvages de se coucher dans ces tanières, le vent dans ces forêts ne s'est pas reposé ni la foudre, chassée des obscures nuées. Jamais à aucune brise l'arbre n'offre ses frondaisons; chacun garde en soi son horreur C'est alors qu'elle coule à flots l'onde des noires fontaines. Les images désolées des dieux sont privées d'art et sans forme elles se dégagent des troncs abattus. La pourriture même et la blême pâleur du rouvre qui se décompose a foudroyé les hommes, eux aussi ; tant s'augmente leur terreur d'ignorer les dieux qu'ils craignent » Il est bien évident que ce passage apparaît comme un prolongement de la Lettre 41. Tous les éléments du paysage sacré sont présents. Ils revêtent un caractère maléfique, puisqu'il s'agit à la fois d'expliquer et de condamner les cultes druidiques. H. R. Curtius, dans son livre sur la littérature latine
et le moyen âge latin, a montré que, dans la topique médiévale, la tradition
aboutit à deux schémas principaux, d'une part le locus amoenus,
le jardin du bonheur, de l'otium et du recueillement,
d'autre part la «forêt obscure», qui sera, jusqu'à Dante le lieu de l'angoisse
et de l'errance. Durant la guerre des Gaules, il s'agit d'Ambiorix qui erre dans la forĂŞt des Ardennes, tandis que
son oncle Catuvolcus s'empoisonne avec une décoction
d'if. Le niveau de parenté est le même qu'il s'agisse d'Ambiorix
et Catuvolcus d'une part et de PĂ©dius
et CĂ©sar d'autre part. Rien ne dit que PĂ©dius ait
erré dans la forêt, il accompagnait Cotta dans la guerre des Belges mais rien
sur sa présence à Aduatuca. Le calcul de la succession des commandements montre que
Q. Pedius devint en 56 le chef de la 10e légion, un
chef sûr pour une troupe sûre. Pour 55, puisque Plancus
ne pouvait accéder d'emblée à la 8e légion, c'est Q. Pedius
qui dut l'avoir. Cette promotion rapide suit cependant un ordre qui paraît
normal dans l'armée de César et dont l'exemple prépare les règles de l'avancement
des légats sous l'Empire. Elle aurait eu pour effet, quand Labienus quittant le
commandement de la cavalerie reprenait celui de la 9e légion, de le flanquer du
neveu de César, ce qui assurait la sécurité de l'oncle durant ses expéditions.
Toutefois Q. Pedius quitta l'armée à un moment de
l'hivernage de 55-54 puisqu'en 54 il briguait l'édilité Pour le remplacer à la
8e légion et tenir compagnie à Labienus pendant que César se risquait de
l'autre côté de l'eau, il fallut un autre césarien fidèle et qui n'était pas
encore Plancus. Cet officier sûr et compétent paraît
avoir été P. Sulpicius Rufus qui a déjà gardé la base
de départ de départ l'année précédente (cf. B. G. IV, 22, 6), qui accéda à la
fin de 54 au commandement de la 7e légion et en 52 à celui de la 6e; qui,
enfin, servira CĂ©sar dans la guerre civile (cf. B.C. 1 ,
74, 6; 3, 1 01 , 1 ) Grâce aux Commentaires de César, nous savons que les
fugitifs échappés aux Éburons se dirigèrent au hasard vers le camp de Labiénus, situé bien loin d'Atuaruca
Les fugitifs ayant marché sous l'Ardenne, per silvas, n'eurent pas à traverser la Meuse. La bataille est
donc située sur la rive droite de la
Meuse. Orgueilleux de sa victoire, Ambiorix et sa
cavalerie se dirigent immédiatement in Atuaticos Pseudo-histoire A part Pédius, on peut avoir
recours aux pseudo-Histoires pour trouver un neveu de Jules CĂ©sar, dans la
région belge de Tongres, près de Maastricht. Le Systême qui fait venir le
nom de Lorraine du Duc Lother, neven de Jules
CĂ©sar, & qui fait descendre nos Ducs du mĂŞme Lother
en ligne directe, n'est pas ancien ; car quand on le feroit
remonter jusqu'à Hunibald (Hunibaud) Auteur fabuleux,dont l'Ouvrage a été abrégé par Trithême,
ce seroit peu de chose ; puisque les Sçavans conviennent qu'Hunibaud,
qui se vante d'avoir vĂŞcu sous Clovis, est beaucoup
plus récent. Nos Historiens (comme Wassebourg, 1549)
ont encore beaucoup encheri sur les fictions dont il
a farci son Histoire. Il avance qu'un nommé Godefroy Roy des Cimbres, ayant
chassé de son Palais un de ses fils, nomme Charles
Inach, dernier roi de Tongres, celui-ci se retira à Rome, & y devint
amoureux d'une fille nommée Germanie, sœur de Jules César. Il l'enleva, &
l'amena avec lui dans le Cambresis, en un Château
nommé Sesnes. Un jour un Cigne,
poussé par les Chasseurs, vint se jetter dans le sein
de Germanie, ce qui fut cause qu'elle changea son nom de Germanie, en celui de Siniane, qui signifie Cigne en
Langue Flamande. Pendant que Jules CĂ©sar faisoit la
guerre dans les Gaules, Charles Inach, qui tenoit le parti d'Arioviste, fut tué dans un combat; & Siniane demeurée veuve, avec deux enfans,
fut reconnuë quelque tems
après par un Officier des Troupes Romaines, nommé Salvius
Brabon. César étant informé que sa Sœur étoit dans ce Pays, l'alla visiter ,
maria sa niéce Siniane,
fille de Germanie,Ă Salvius
Brabon, & lui donna pour DoĂĽaire
le Pays, qui depuis fut nommé Brabant. Il
céda à Octavius Germain, fils de sa Sœur, les Pays de
Tongres & de Cologne. Nos Historiens ajoûtent,
que Germanie eut encore un fils nommé Lother, à qui
Jules César donna pour appanage le Pays qui est situé
entre la Seine & le Rhin. Ce Pays, disent-ils, Ă©toit
auparavant nommé Mosellane, mais depuis Lother, il
fut nommé Lotherrene, ou Lorraine. J'ai honte, pour
l'honneur de ma Patrie & de mes Compatriotes, de rapporter de telles
pauvretés. Ce systême a été proposé & suivi par
le Pere Jean d'Auxy
Cordelier, dans son Abrégé, ou Epitome des Vies &
Gestes des Ducs de Lorraine, Ă commencer Ă Lother
neveu de Jules César, jusqu'à Frauçois III. Il écrivoit son livre en 1566 Inach - Inachus Mon dessein n’étant pas de m’arrêter à Périvoli, nous partîmes au point du jour avec un
détachement de piqueurs qui se mettaient en marche pour aller à la chasse aux
ours, et nous eûmes leur compagnie jusqu’au dernier ressaut du Pinde, d’où ils sedirigèrent vers le Mavronoros.
Pour nous, nous entrâmes sur un plateau découvert qui me permit de prendre le
gisement du Tchépel-Ovo, point culminant de la Perrhébie, et nous descendimes
ensuite, pendant une demi-lieue, à travers un bois de pins baigné par une
rivière qui s’enfonce dans une gorge couverte de forĂŞts tĂ©nĂ©breuses. Laissant Ă
droite cette vallée, nous mimes une demi-heure à franchir un rameau du Mavronoros, et nous trouvâmes à pareille distance une
seconde rivière, qui confine au nord-ouest avec la première pour se rendre à l’Aoüs. Ainsi, en coupant d’orient en occident la ligue des
montagnes, je rentrais des versants de la Macédoine dans ceux qui épanchent
leurs eaux dans l’Adriatique. A cette distance, le Smolica
me restait sept lieues au nord par son sommet; vers la Thessalieje
considérai de nouveau la direction des faîtes arrondis du Mavronoros,
et je vis, d’après mes relevés faits depuis la hauteur de Piassa,
que la direction générale de la chaîne Pindique se
projette du nord-ouest au sud-est. Malgré l’aridité de quelques pics, je pus
aussi me convaincre que tous furent autrefois couverts de terre végétale, tant
Ă cause des parties argileuses qui existent dans leurs encaissements, que des
arbres dont leurs étages sont garnis jusques dans les plus hautes régions. Des
bords de la rivière , nous descendîmes pendant une
demi-lieue, en laissant à gauche une montagne qui s’élève dans l’angle des deux
affluents de la VoĂŻoussa, que nous venions de passer,
et nous traversâmes un coteau sillonné de plusieurs ruisseaux, qui finit à Boboussa, premier village du canton de Zagori,
dont la distance avec Perivoli se trouve cotée sur la
carte. Malgré l’encaissement de ce village, j’y vis une population vigoureuse,
sans goitres, quoiqu’ellé boive des eaux de neige
fondue, et bien différente des Savoyards, qui vivent dans de pareilles
positions. Les maisons n’avaient plus l’élégance de celles des villages de la
Macédoine, mais je remarquai que toutes étaient environnées de jardins remplis
de végétaux, et d’une quantité considérable de rosiers. L’Aoüs,
qui coule au-dessous des habitations, murmurait au fond d’un lit profond,
rempli des débris des montagnes, parmi lesquels je vis des silex marbrés et des
fragments de granit cendré. Comme son cours était peu rapide, nous le guéâmes
pour prendre le grand défilé du Zagori, dans lequel
nous fûmes engagés pendant six milles avant de pouvoir sortir des forêts de cèdreset de sapins, qui s'éclaircissent en approchant des
sources de la branche Lacmique de l'Inachus, dont le
cours traverse la Perrhébie d'occident en orient Loin de représenter une périphérie dépendante le territoire
Argos abritait donc un foyer cultuel principal face au foyer cultuel urbain que
constituait le sanctuaire Apollon Lycien proche de agora est dans un et autre Ă©taient
affichées les décisions officielles de la cité espace cultuel paraît donc
organiser autour de deux pôles que représente chacun eux quelles relations établir
entre eux pour expliquer ce dédoublement et concevoir le rapport entre la cité
son territoire et ses dieux Les mythes de fondation des deux cultes apportent
de premiers éléments de réponse. Ces mythes narraient abord accession Héra au
rang de souveraine de Argolide Celle-ci avait abord été apanage de Poséidon
mais vivait alors une humanité primitive et dispersée Hera
ayant contesté le règne du dieu le jugement rendu en sa faveur par les
dieux-fleuves de la région ouvrit une ère nouvelle où la déesse patronnait
l'instauration des normes fondamentales de la civilisation dans son domaine. La
première fut le rassemblement des
humains disséminés par le roi Phoronée, fils du
fleuve Inachos ; mais c'est l'arrivée du héros Danaos et de ses filles qui
fournit l'occasion de définir les règles permettant aux êtres de vivre en
société. Or le parcours de Danaos est une représentation mythique de la
fondation d'Argos. Il s'agit en effet d'un parcours au long duquel, de la
périphérie au centre, Danaos et les Danaïdes procèdent à la mise en place de
plusieurs institutions dĂ©bouchant sur la fondation de l'institution politique Ă
Argos même. Descendant de Io, la prêtresse d'Héra que la déesse avait
transformée en vache et chassée d'Argos jusqu'en Egypte pour la soustraire (en
vain) aux assiduités de Zeus, Danaos a fui les rives du Nil pour épargner à ses
filles l'hymen que voudraient leur imposer leurs cousins, les Egyptiades, et qu'elles refusent. L'Argolide qu'ils trouvent en débarquant est
déjà le domaine d'Héra, mais un domaine figé où la divinité exerce sa
souveraineté à vide : de déconvenue, Poséidon avait asséché le cours des
fleuves qui l'avaient dépouillé de son autorité et sans eau, la terre inculte
est un espace « blanc » où les valeurs de la civilisation ne peuvent faire leur
apparition. L'arrivée des Danaïdes débloque cette situation. L'une d'elles, Amymoné, partie à la recherche de l'eau, est aimée de
Poséidon qui fait jaillir pour elle les sources de Lerne. Le retour de l'eau
qui rend sa fertilité au territoire ouvre la voie à l'humanisation de
l'Argolide : avec l'agriculture qui crée entre l'homme et son environnement la
relation ordonnée et régulière d'un travail cyclique et stable au lieu de
l'errance primitive, l'instauration du mariage annonce l'Ă©tablissement de
rapports régularisés et harmonisés entre les humains. Les Danaïdes fuyaient
l'union forcée voulue par leurs cousins et lorsque ceux-ci débarquent à leur
tour, elles ne feignent de l'accepter que pour mieux massacrer leurs Ă©poux par
surprise. De Suppliantes à protéger de la violence de leurs prétendants, elles
outrepassent leur droit et deviennent à leur tour coupables de démesure :
toutes en sont punies sauf celle qui a épargné son époux, Hypermnestra.
En sauvant Lyncée pour fonder un foyer, elle se range
du côté d'Héra et brise ainsi le cycle des violences réciproques, substituant
aux excès désordonnés du refus et de l'appropriation un code de relations humanisés où les êtres sont placés à juste distance les uns
des autres. Le mythe des Danaïdes narre donc une crise relationnelle résolue
par la pleine réalisation de la souveraineté d'Héra protectrice de la fertilité
agraire et du mariage. Or cette crise revêt un visage particulier au «centre»
oĂą le parcours civilisateur de Danaos se fait fondation politique. Dans les
traditions argiennes transmises sous forme de généalogies royales, le héros,
loin de demander l'hospitalité comme le veut Eschyle, vient réclamer le pouvoir
à Gélanor, dernier souverain descendant de Phoronée. Avant que le peuple argien jugeât la cause on vit
un loup attaquer et terrasser le taureau de tĂŞte un troupeau Danaos fut de
suite Ă©lu roi car II parut aux Argiens que GĂ©lanor
Ă©tait semblable au taureau et Danaos semblable au loup parce que celui-ci ne
partage pas plus la vie des hommes que Danaos avait jusque là partagé la vie
des Argiens Pour consacrer sa victoire Danaos fonda le sanctuaire Apollon Loup
Lycien. La création du principal culte urbain est donc présenté comme
aboutissement un parcours clairement centripète orienté vers instauration de la
première souveraineté exercée sur Argolide civilisée "assommé" L'origine du verbe assommer, que
l'on croyait duement Ă©tablie au point de vue de la
forme, ainsi que de la filiation sémantique a été récemment remise en question par
des matériaux dialectaux de la Suisse romande. Il y avait en ancien français
deux verbes assommer, dont le sens et l'Ă©tymologie ne
pouvaient laisser place Ă aucun doute. D'une part, assommer, assoupir,
c'est-à -dire jeter dans le sommeil (composé de somme, masc., latin somnus) et assommer, proprement ajouter à une somme (latin summa), par extension calculer, compter, et, au figuré,
achever, Ă©tablir, estimer, etc. Il Ă©tait admis qu'assommer, tuer par un coup,
qui existait dès le XIIe siècle, représentait ce dernier verbe. Pour expliquer l'évolution
sémantique, on rapprochait le latin conficere,
achever, qui avait passé à « abattre, tuer », et le français achever au sens
d'« achever un blessé ». La sémantique est docile, encore que dans l'espèce, comme
nous allons le voir, une analyse plus poussée doive faire écarter une telle
filiation. Mais la phonétique a des rigueurs auxquelles on ne saurait se
soustraire. Si elle ne permet pas de distinguer l'aboutissement de ad-somnare et de ad-summare en
français, où le groupe mn, m'n aboutit toujours à m (damnaticum
dommage, femina femme, hominem homme...), il est, en
revanche, des dialectes oĂą c'est la seconde consonne du groupe qui assimile la
première. Dans ce cas, la discrimination sera facile, suivant que (influence du
français Ă part), «assommer» = tuer se dit ossomĂ
comme «calculer» ou ossorcà comme «endormir». Le
doute n'est plus permis depuis la publication du fascicule 7CII du Glossaire
des patois de la Suisse romande, dans lequel figure l'article « assommer ».
Comme le remarque fort bien M. Gauchat dans la notice
Ă©tymologique qui accompagne la liste des formes et des exemples, la Suisse
romande (et aussi le Jura français) offre de nombreuses formes indigènes assouna- assouner, signifiant à la
fois endormir (ou tomber de sommeil) et assommer, à côté de assomà ,
réunir des valeurs partielles ; ce dernier représente seul le latin summa. La sémantique, bien interprétée, nous donne son
appui. Le rapprochement entre assommer et achever est superficiel ; le» deux
sens sont bien différents. Achever un blessé, c'est achever de tuer celui à qui
déjà a été porté un coup fatal ; assommer au contraire, outre qu'il ne comporte
aucune idée d'achèvement, exprime une façon particulière de tuer, à l'aide d'un
coup violent, porté sur la tête, qui étourdit. Or précisément on passe
facilement d'«assoupir» à «étourdir», comme le montrent les exemples du moyen
âge. Au XVIe siècle encore, M. Huguet, dans son précieux Dictionnaire, a très
justement réuni, sous le même mot, les sens : «appesantir ; accabler ; fatiguer
; anéantir»; voir, par exemple, cet exemple de Jamyn : Et tant soit peu si le
dormir assomme (appesantit) Dessus les yeux les paupières de l'homme. Et de
Ronsard : Puis sentant mon esprit de trop lire assommé. Parmi les exemples de
M. Gauchat, je relève cette opposition sémantique
suggestive : E n'a ran k'èsan-nè
e n'a p tyuè, «il n'est rien qu'assommé [étourdi], il
n'est pas tué», et ceci : I dmoré lontan
èsan-nè, «je demeurai longtemps sans connaissance» Typologie Avec comme date pivot 48 avant J.C., le report de 1986 donne 2082 avant J.C... Cette date se retrouve dans un texte de Nicolas Fréret né le 15 février 1688 à Paris où il est mort le 8 mars 1749, historien et linguiste français : Défense de la chronologie fondée sur les monuments de l’histoire ancienne, contre le système chronologique de M. Newton, Paris, Durand, 1758, qu'il aurait achevé 20 ans avant sa mort (1729). Fréret date de 2082 l'invasion de l'Egypte par les Pasteurs arabes qui en seront chassés par Tethmosis vers 1830. Inachus quitte l'Egypte à cette époque avec un groupe d'Egyptien mêlé de Pasteurs (Nicolas Fréret, Défense de la chronologie: fondée sur les monumens de l'histoire ancienne, contre le système chronologique de M. Newton, 1758 - books.google.fr). La Pharsale de Lucain se termine par la conquête de l'Egypte par César (cf. quatrain VI, 89 qui comporte encore le mot "Cyphe"). Eltsine et Gorbatchev forment un de ces couples de forces
qui semblent constituer une donne préférée de l'Histoire. Gorbatchev, c'est
Pompée, défendant les patres conscripti du parti
communiste, et prêt à tout pour préserver un ordre établi qui ne donne pas
satisfaction. Eltsine, c'est CĂ©sar, prĂŞt Ă tout pour le bouleverser et en
fonder un nouveau, sur lequel il assoira
sa propre gloire. Dans ces conditions, il n'est pas Ă©tonnant que, selon
certains renseignements, cinq attentats aient déjà eu lieu, avant même le 19
août, contre la vie de Eltsine, et, à un autre niveau, il n'est pas étonnant
non plus qu'il y ait échappé : pas de pas de César sans une bonne étoile Le césarisme des Etats-Unis peut aussi être envisagé,
Gorbatchev restant Pompée, Reagan endossant le costume de César. Lorsque Jules César, dans ses lettres au Sénat, décrit
tranquillement les génocides auxquels il se livre en France et en Belgique, il
ne fait qu'imiter les exemples de ses prédécesseurs Egyptiens et Assyriens.
Avec quand même une nuance : Il se préoccupe de chercher une justification
morale Ă ses entreprises colonialistes. Mais Caton aura beau protester au SĂ©nat
contre "la souillure faite au nom romain", l'infériorité du
Tiers-Monde en matière d'information apparaîtra dès ce moment au grand jour. Il
n'existe en effet aucun document gaulois ou germanique nous renseignant sur ce
qui s'est réellement passé en Gaulle. Dix-sept siècles plus tard, la presse
française se passionne pour des sujets aussi brûlants que la guerre de sonnets
ou le droit d'entrée du mot "Car" à l'Académie. Tandis que sur un
autre continent d'autres Français se livrent tranquillement au trafic de
milliers d'êtres humains, occupation apparemment jugée trop vile pour lui
valoir une quelconque mention dans le Mercure Galant. La distribution de
l'information aura toujours eu certaines singularités. Pendant des siècles, le
peuple Juif aura fait l'objet des injustices les plus flagrantes, sans que
celles-ci fassent l'objet d'aucune mention dans la presse avant le fameux non!
"de Zola - "Non" qui n'Ă©vitera
d'ailleurs pas l'holocauste, ni le silence ni le silence curieux qui
l'accompagnera aux Etats-Unis et au Vatican, pourtant renseignés sur la réalité
des camps de concentration. Depuis la fin de la guerre, ce silence s'est d'ailleurs
mué en une tempête assourdissante de protestations contre une fantomatique,
mais omni-présente Allemagne nazie, tandis que d'autres
Hans Franck, et d'autres Streicher, ceux-là bien réels,
prennent tranquillement racine aux quatre coins du globe. [...] Mais tandis qu'une tempête de protestations s'élève dans
le monde entier contre la séquestration de trente-neuf américains, ponctuée de
flash se suivant toutes les cinq minutes sur leurs terribles conditions de
détention, les informations que nous avons reçues sur les motifs des
prisonniers chiites, les charges retenues contre eux et leurs conditions de
détention, sont minces, et ce problème semble avoir actuellement sombré
carrément dans l'oubli. Et à propos
d'holocauste, combien de films ont-ils été réalisés à la mémoire des millions
d'Arméniens exterminés par les Turcs ? Il est vrai que Mr. Reagan trouve que
"ce n'est pas assez" pour parler de génocide "et qu'on exagère
le nombre" des hommes, femmes et enfants livrés à la boucherie. Et
voilà ! Et parle-t-on aussi de cet autre génocide qui eut pour théâtre l'Afrique
occidentale et qui a vu l'extermination de plus de neuf millions d'ĂŞtres
humains qui offraient la particularité commune d'appartenir à la race ibo ? Les
ibos, ces "Juifs de l'Afrique" étaient près
de faire de leur pays un nouvel Israël et d'imposer silence une fois pour toutes aux préjugés millénaires.
Pour eux, ils n'avaient que la France, Israël et ... Haiti.
Contre eux, les pays arabes, l'Angleterre, les USA et l'URSS. Bizarre alliance,
vous ne trouvez pas ? Le 9 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations
unies approuve à l’unanimité le texte de la «Convention pour la prévention et
la répression du crime de génocide», qui fait entrer le terme «génocide» dans
le vocabulaire du droit international. Entrée en vigueur en 1951 et révisée en 1985, la Convention, déclare
dans son article premier que «les parties contractantes confirment que le
génocide, qu’il soit commis en temps de paix ou en temps de guerre, est un
crime du droit des gens, qu’elles s’engagent à prévenir et à punir». Seuls quatre génocides ont été reconnus par des instances
internationales dépendant de l’ONU, dont trois seulement au plan juridique : - Le génocide juif et des tziganes commis par les nazis
en Allemagne, en Pologne et en France. Le nom de Shoah que les juifs lui donne sera popularisé par le film du même nom de Claude Lanzmann sorti en
1985. - Le génocide des Arméniens commis par les Turcs en 1918.
«La qualification de « génocide » du peuple arménien en 1915 a été reconnue
dans une résolution de la sous-commission des Droits de l’Homme de l’ONU en août
1985 (et dans une résolution du Parlement européen le 18 juin 1987)». - Le massacre de 7000 à 8000 musulmans de Bosnie, commis
par les Serbes en 1995 à Srebrenica. - Le génocide ruandais de 1994. Autres exemples de génocides non reconnus comme tels par
l'ONU : - De 1975 à 1979, au Cambodge, où les déportations en
masse et les travaux forcés imposés à la population par les Khmers rouges
conduisirent Ă la mort plus de trois millions de personnes. Ici, il ne
s’agissait pas d’exterminer une ethnie, mais plutôt une catégorie de la
population (ceux considérés comme intellectuels, bourgeois,...), - Dans les années
1980, le massacre des Kurdes en Irak, notamment par gaz |