Haïlé Sélassié VI, 14 1935-1936 Loin de sa terre Roy perdra la bataille. Prompt eschappe poursuivy suivant pris, Ignare prins sous la dorée maille, Sous faint habit, et l'ennemi pris. "ignare" Un bâtard (mamzer) sage (talmid haham) est supérieur à un grand prêtre (Kohen Gadol) ignare (Am Haaretz) (hébr., proverbe talmudique Mishna Horajot 3, 8, adopté par le patrimoine populaire). Dans la halakha, aucune discrimination ne frappe le mamzer, hormis l'interdiction d'épouser un conjoint juif (Charles Touati, Prophètes, talmudistes, philosophes, Numéro 198, 1990 - books.google.fr, Simcha Fishbane, Calvin Goldscheider, Jack N. Lightstone, Exploring Mishnah's World(s), Social Scientific Approaches, 2020 - www.google.fr/books/edition). Horayot («Décisions») est le dixième livre du Seder Nezikim dans la Mishna, le neuvième dans le Talmud de Babylone et le huitième dans le Talmud de Jérusalem. L’ordre Nezikin (en hébreu : Seder Nezikin, «ordre des dommages») est le quatrième des six ordres de la Mishna. Il comprend 10 traités et a pour objet les lois pénale et civile juives. Il résulte de la compilation des traditions orales des différents docteurs de la Loi ayant exercé avant la clôture de la Mishna, en 200 EC (fr.wikipedia.org - Nezikin). "dorée maille" : filets d'or La maille était, à l'origine, une unité de mesure puis une pièce de monnaie française apparue sans doute au XIIe siècle. Elle valait 1 demi-denier. On la reconnait à la croix qui s'impose au centre d'une de ses faces. Le mot est synonyme d'obole, une création monétaire qui remonte aux Mérovingiens. La maille était la plus petite valeur représentée matériellement (fr.wikipedia.org - Maille (monnaie)). Le rational était le vêtement le plus précieux du grand prêtre dont il couvroit sa poictrine entre les deux extrémiotés de l'Ephod, c'est à dire, mantelet, nommé en Latin (Humerale) : ce vestement estoit tres riche, portant douze pierres precieuses, en chacune desquelles estoit le nom d'vne Tribu, & estant tissu de filets d'or, & de fine laine de couleur celeste, & de couleur de pourpre. [...] Apres les Prefaces des trois petits Commentaires que ie vous ay donnez sur les Prouerbes, sur l'Ecclesiaste, & sur la Sagesse, j'ay peu de choses à vous dire sur ce liure. Les latins luy ont baillé ce titre d'Ecclesiastique pour le distinguer de l'Ecclesiastes quoy que tous deux fassent la mesme fonction de prescher par escrit & d'instruire le peuple en la connoissance de Dieu, de la Loy, & des vertus necessaires à la perfection de la vie. Ce liure le fait plus copieusement & plus fortement que l'Ecclesiaste, parce qu'il s'estend plus loin, & n'obmet rien qui appartienne aux meurs, ou que l'on puisse desirer en une Morale acheuée. C'est la raison pourquoy les Grecs l'ont appellé (marógenos) vn thresor ou vn lieu commun de toutes les vertus, auquel les louanges de Dieu, & de ses œuures admirables, sont adioustées, auec les Eloges des hommes Illustres; qui ont precede. Plusieurs Sentences de Salomon inserées en ce liure, & la ressemblance que les autres ont avec les Prouerbes & l'Ecclesiaste, luy firent attribüer le nom & le titre de Salomon, mesme le 3. Concile de Cartage le cite pour tel au chap: 43. ; toutefois il est certain qu'il n'est point de Salomon; mais de Jesus fils de Sirach Ierosolimitain; comme les Grecs & les Latins communement nous l'asseurent. Cela paroist à son Prologue, & au dernier chap. du liure mesme, que Jesus le vieil en est l'Auteur, celuy qu'on pense auoir esté petit neveu de Jesus le Grand Prestre, lequel reuint auec Zorobabel de la captiuité de Babylone sous le Roy Cyrus, que l'on croit encor auoir esté un des 72. Interpretes qui traduisirent en Grec le texte Hebreu des liures Sacrez par le commandement de Ptolemée Philadelphe Roy d'Egypte (Pierre Gorse, Salomon, ou explication abrégée du Livre de l'Ecclesiastique, avec des notes sur les passages obscurs, 1654 - books.google.fr). Le peuple, témoin des prodiges operez en faveur de GEDEON, voulut le revetir du pouvoir absolu & hereditaire. Domine sur nous, dirent-ils, toi, ton fils, eg le fils de ton fils , mais rejettant cette dignité, Dieu fera votre Maitre, leur répondit-il. Voilà le comble de la grandeur humaine. Se refuser à l'éclat de la souveraine puissance, qui nous cherche, prouve une ambition éteinte parfaitement. Il demanda seulement à ses Soldats les carquans des Iduméennes, des Chananéennes, & des Madianites, qu'ils avoient pillées. Ils les lui offrirent avec joie, & aiant amassé de la forte mille sept cent sicles, ou septante livres d'or, il en fit faire des ornemens facerdotaux, ou comme s'exprime l'Ecriture, un Ephod, mais cet ornement ne servant qu'à couvrir l'épaule, il n'est pas apparent qu'il eut emploié tant d'or à une piece semblable. Fondez sur un autre sens du mot Ephod, qui signifie, ornement d'un autel, quelques auteurs pensent que ce fut un Idole, exposé par Gedeon à l'adoration des Israelites. Pensée qu'il est étonnant qu'on ait pu concevoir d'un Saint, car l'Apôtre lui donne ce nom, d'un homme plein de foi, de celui pour qui Dieu fit tant de miracles, & qui détruisit l'autel de Baal. D'autres jugent que c'étoit, non un superhumeral, mais un habit entier, une espece de robe triomphale. Un autre savant (Cajetan) croit que c'étoit une cotte de maille, d'or pur, qu'il offrit à Dieu en action de grâce. Un quatrieme veut que ce fussent des habits sacerdotaux, que GEDEON garda chez lui, pour sacrifier, & qu'en cela consistoit le peché dont il se repentit dans la suite, mais l'Ecriture ne fait aucune mention de cette penitence. Il y a plus d'apparence que par cet Ephod, il faut entendre les divers ornemens d'un Grand Prêtre, savoir le Rational, & l’Urim & le Thummim, que le souverain Pontife revetoit, avant de rendre ses oracles, & d'interpreter la volonté divine. Il laissa ces marques facrées en dépôt, à Ephra sa patrie, en memoire du triomphe signalé qu'il avoit obtenu du Ciel, & cette conduite n'eut rien de criminel. Il se trompa à la verité, mais il eut des vues droites, & la pureté de ses intentions l'excuse. Il est vrai que fon erreur devint funeste aux Israelites, parce qu'après la mort, cet Ephod leur donna occasion de tomber dans une idolatrie, qui attira fur eux d'effroiables châtimens (Vicente Bacallar y San Felipe, La monarchie des hébreux, Tome 1, 1727 - books.google.fr). Grand prêtre Il y avait eu autrefois l'alliance de Yahvé avec David (2 S 7, 12-16 ; le terme «alliance» figure à ce propos en Ps 89, 29) : il ne s'agissait pas là d'une alliance de type contrat, comme l'alliance sinaïtique, mais d'un engagement unilatéral de Dieu promettant la perpétuité de la royauté. C'est une telle alliance-promesse que le Document sacerdotal, en Nb 25, 12-13, présente au sujet des prêtres. Dieu donne à Pinhas, petit-fils d'Aaron, la promesse d'un sacerdoce à perpétuité, «une alliance de sacerdoce éternel». Ces deux alliances, avec Lévi et avec Pinhas, «paraissent concentriques et non exclusives l'une de l'autre». Ben Sira reprend et développe ce thème de l'alliance sacerdotale. Dans son éloge du grand prêtre Simon, le Siracide fait de nouveau, comme en 45, 24, mention de l'alliance avec Pinhas qui se continue en Simon, et il prie pour que cette promesse de la succession des grands prêtres sadocides continue à se réaliser (50, 24). Le traducteur grec, à la fin du second siècle, a supprimé cette mention de Simon et de Pinhas, et appliqué le texte à l'ensemble du peuple, car il n'y avait plus, de son temps, de grand prêtre sadocide (Jean Le Moyne, Les sadducéens, 1972 - www.google.fr/books/edition). La guerre de Juifs A deux reprises, nous avons déjà rencontré des grands prêtres manifestant leur opposition contre les Romains : Yoazar, en l'an 6, conspira avec les agitateurs anti-romains ; en 62, Anan le Jeune prit parti, avec les avec les nobles de Jérusalem, contre Agrippa II et le procurateur Festus. De cette hostilité dans les milieux de l'aristocratie sacerdotale, nous avons des manifestations pendant la guerre, à partir de 66. C'est, du reste, le signal même de la révolte qui est donné par un prêtre aristocrate. En 66, Éléazar, commandant du Temple, fils d'Ananie, grand prêtre en charge de 47 jusqu'en 55 au moins, entraîne les prêtres officiant au Temple à ne plus accepter les sacrifices offerts par un étranger donc, entre autres, les sacrifices quotidiens offerts pour l'empereur. A la fin de cette année 66, les Zélotes s'emparent du pouvoir à Jérusalem ; ils désignent comme chefs de la ville Joseph, fils de Gorion, et Anan le Jeune, l'ancien grand prêtre. Par ailleurs, durant l'hiver 67-68, les Zélotes, maîtres de Jérusalem, tirèrent au sort un nouveau prêtre, Pinhas de Habta. Cet homme faisait partie de l'une des «tribus pontificales», celle d'Éniachim ; il était donc, semble-t-il, Sadocide. Ce souci, chez les Zélotes, de la légitimité du grand prêtre est caractéristique. Après avoir mentionné l'origine de Pinhas (membre de la famille d'Éniachim), Josèphe (Guerre IV, 155) dit que Pinhas «n'appartenait pas à l'aristocratie sacerdotale». Au moment de la destruction du Temple, la noblesse sacerdotale résista farouchement et sombra avec le sanctuaire et la ville sainte (Jean Le Moyne, Les sadducéens, 1972 - www.google.fr/books/edition). Les Zélotes firent grand prêtre, après avoir pris le contrôle du sanctuaire, un paysan, Pinhas de Habta, qu'ils arrachèrent à sa campagne et qui n'était nullement formé pour exercer le souverain sacerdoce (Christian Grappe, Le Royaume de Dieu, avant, avec et après Jésus, 2001 - www.google.fr/books/edition). La multitude
commençait d'ailleurs à se soulever contre eux, à la voix du plus âgé des
grands prêtres, Ananos, homme d'une parfaite modération et qui peut-être eût
sauvé la ville, s'il avait échappé aux mains des conjurés. Mais ceux-ci firent
du Temple de Dieu leur citadelle et leur refuge contre les troubles
civils ; le Saint des Saints devint l'asile de leur tyrannie. A tout cela
s'ajouta de la bouffonnerie, plus pénible encore que les forfaits ; car
pour Ă©prouver l'abattement du peuple et mesurer leur propre puissance, ils
entreprirent de tirer au sort les grands prêtres, alors qu'ils se succédaient,
comme nous l'avons dit, au sein des mêmes familles. Ils donnaient pour prétexte
de cette innovation un ancien usage, prétendant que le tirage au sort avait
aussi, dans l'antiquité la fonction sacerdotale : mais en fait, il y avait
là une violation d'une loi solidement établie, et un moyen pour eux d'acquérir
de l'autorité en s'attribuant à eux-mêmes le droit de conférer de hautes
fonctions. En conséquence, ils mandèrent une des tribus pontificales, la tribu Eniachim et procédèrent au choix par le sort d'un grand prêtre : le hasard désigna un homme dont la personne témoignait trop bien de leur infamie. C'était un nommé Phanni, fils de Samuel, du bourg d'Aphthia. Non seulement il n'appartenait pas à une famille de grands prêtres, mais il était ignorant au point de ne pas savoir ce qu'étaient les fonctions sacerdotales. Ils l'arrachèrent donc malgré lui à la campagne et, comme un acteur en scène, le parèrent d'un masque étranger ; ils lui firent revêtir les vêtements sacrés et l'instruisirent de ce qu'il avait à faire. Pour ces gens, une si grande impiété n'était qu'un sujet de moquerie et de badinage ; mais les autres prêtres, contemplant de loin cette dérision de la loi, ne pouvaient retenir leurs larmes et pleuraient sur cette dégradation des honneurs sacrés (Flavius Josèphe, Guerre des juifs, Livre IV - remacle.org). "faint habit & l'ennemy surpis" Ce qu'il y eut de pire pour les Juifs en ces diuisions ciuiles, ce fut qu'outre les meurtres & les massacres, les seditieux apres auoir gaigné quelque quartier de la ville sur leurs ennemis, brusloient les maisons pleines de grains & de bleds, dont depuis ils eurent vne grande disette durant la famine dont ils se virent persecutez. En ces entrefaites, Jean enuoya de ses gens au Temple sous couleur de vouloir offrir des sacrifices, mais y ayans esté receus par Eleazar, ils firent paroistre les armes qu'ils auoient cachées sous leurs robes ; & à mesme temps le massacrerent, & taillerent en pieces tous ceux qui se mirent en deuoir de leur resister. Eleazar ayant esté ainsi surpris & tué, les trois factions se remirent en deux, qui continuèrent leurs actes d'hostilité l'vne contre l'autre, iusques à ce que les Romains arriuans, la guerre estrangere leur fit oublier pour vn temps leurs querelles particulieres pour s'opposer à leurs communs ennemis. Car alors mettant en oubly leurs premieres discordes & leurs premieres haines, ils se tallierent ensemble pour combattre contre les Romains. Neantmoins leur resistance fut vaine, d'autant que les Romains mettans en oeuvre toute leur industrie & toute leur vaillance pour les subiuguer, non seulement emporterent les trois murailles dont leur ville estoit enceinte, mais outre cela forcerent le Temple, & firent un si cruel carnage de ces miserables, que iamais le Soleil ne vit vn plus sanglant ni un plus horrible spectacle que celuy de cette inhumaine boucherie. Ils auoient combattu auec vne obstination incomparable, & auoient fait de glorieuses sorties, où ils auoient mis l'armée Romaine en de grandes detresses (Claude Malingre, Histoire romaine, Tome 2, 1646 - books.google.fr). Horayot
10a tells the story of rabbi Gamliel and Rabbi Yehoshua on a boat journey. The
story has been cited as the first periodic reference to Halley's Comet in world
literature. The story from Horayot is a definite identification of a comet with
an orbit of seventy years. Halley's
Comet was seen in 66 CE when Rabban Gamaliel II and Rabbi Yehoshua, a.k.a.
Joshua ben Hananiah, were beginning their careers as sages (en.wikipedia.org- Horayot). Zélotes Pour Josèphe ce sont des gens qui se réclament de Pinhas, le Zélote, fils d'Eleazar fils d'Aaron, mais agissent comme Zimri, qui, ayant des relations interdites, se comporte en idolâtre. [...] Il précise qu'ils (les Zélotes) usurpaient à ses yeux cette appellation, trompant ainsi la masse inculte et appliquant l'idéal zélote non pas aux choses justes mais au crime : le texte de Josèphe concorde avec celui de T.B. Sota 22b (Monette Bohrmann, Flavius Josèphe, les zélotes et Yavhé, pour une relecture de la Guerre des Juifs, 1989 - www.google.fr/books/edition). Parce qu'il s'était montré "jaloux pour son Dieu", expression que la Septante rend à l'aide la verbe zèloô, Pinhas, déclare Yahveh, a sauvé Israël, et «ses escendants seront à jamais prêtres» (Pierre Vidal-Naquet, Flavius Josèphe, ou, Du bon usage de la trahison, (préface à "La guerre des juifs"), 1977 - www.google.fr/books/edition). Sadoc, grand prêtre sous Salomon, est un descendant de Pinhas, descendant d'Aaron, descendant de Lévi (Christophe Batsch, La guerre et les rites de guerre dans le judaïsme du deuxième Temple, 2005 - www.google.fr/books/edition). La "jalousie" du Zélote est à l'image de Dieu. Un Zélote se dit en hébreu qana (pluriel qanaîm). Dieu est jaloux, c'est-à -dire exclusif : il n'admet aucun autre culte (mot-à -mot : avoda zara, terme désignant l'idolâtrie). L'alliance avec Dieu ne supporte aucun compromis. Ex., XXXIV, 10-27 définit le comportement du Juif qui a adhéré à l'alliance - rejet de l'habitant du pays, renverser ses autels, ne pas se prosterner devant une divinité étrangère - et du Juif qui n'observe pas "jalousement" cette alliance : il en arrive à une attitude de compromis à l'égard du paien ; par voie de conséquence, il se prostituera à un culte étranger (avoda zara), sacrifiera à des dieux autres, mangera le repas de ces sacrifices idolâtres puis finalement épousera les filles des idolâtres. [...] Le Zélote a une conscience aiguë de ce danger, il centrera sa façon de vivre quotidienne sur la notion d'intransigeance. Il sera donc le champion de la non-compromission, jaloux (qana) attaché au Dieu jaloux (El qana). Le Zélote reproduit l'exclusivisme divin à son niveau personnel, humain. Dans cette lecture du monothéisme le qana est inconditionnel de Dieu, il ne fera pas de concessions et la conséquence en est qu'il sera violent. Il existe la violence inscrite dans le monde - mal radical -, la violence des Nations envers le Juif ; il y a enfin la violence des Zélotes, qui sévit lorsque l'intégrité du judaisme est en cause : violence de Judas le Galiléen, qui soulève le peuple lors du recensement de Quirinius, violence de son fils Menahem (B.J., II, 443), violence d'Eleazar ben Jaïr, parent de Menahem (ibid., 447) qui massacre la garnison romaine (ibid., 453) puis se rend maître de Massada (ibid., 447 ; VII, 275-388). Le Zélote dans "sa vive ardeur à servir la cause de Dieu et de la religion" n'hésite pas à intégrer la violence pour une cause qui lui semble juste, mais cette cause - le détail a son importance - est toujours la même : lutter contre l'idolâtrie. La violence du Zélote n'a qu'une seule cible : l'idolâtrie. Le Zélote a fait le choix de la violence pour extirper la violence : il guérit le mal (l'idolâtrie) par le mal (la violence). Là où se niche l'idolâtrie, le Zélote frappe (285). Cette violence du Zélote est la conséquence de sa conception intransigeante du monothéisme, mais aussi de sa conception de l'histoire (Monette Bohrmann, Flavius Josèphe, les zélotes et Yavhé, pour une relecture de la Guerre des Juifs, 1989 - www.google.fr/books/edition). Agrippa : le
dernier roi des Juifs Les écrits de Flavius Josèphe sont la source quasi-unique au sujet d'Agrippa. Mais il y a un problème, ce que raconte Josèphe dans son Autobiographie - aussi appelée Vita - ne coïncide pas avec ce qu'il avait raconté 20 ans auparavant dans la Guerre des Juifs. Les différences entre les deux récits portent aussi bien sur le fond que sur la chronologie. Dans une note de lecture Photios de Constantinople écrit : «Lu de Justus de Tibériade une chronique intitulée : Justus de Tibériade, Chronique des rois des Juifs en tois stemmasin. […] Il commence son récit à Moïse et le poursuit jusqu'à la mort d'Agrippa, septième souverain de la maison d'Hérode et dernier roi des Juifs. Il avait reçu le pouvoir sous Claude, l'avait vu s'accroître sous Néron et davantage encore sous Vespasien et il mourut la troisième année du règne de Trajan» (fr.wikipedia.org - Agrippa II). Le parti juif, dévoué par intérêt ou par conviction à la domination romaine, avait à sa tête Hérode-Agrippa II. Ce prince, en qualité de surveillant du temple et des offrandes qu'on y envoyait, fut exposé à plusieurs conflits qui permirent de pressentir qu'au premier signal de soulèvement le roi de l'Iturée et ses amis seraient chassés de Jérusalem. Pour ne parler ici que d'un incident, Hérode-Agrippa II, afin de mieux assurer son contrôle, fit élever les étages du palais des Asmonéens qu'il habitait. De son nouvel appartement, sa vue plongeait, non-seulement sous les galeries extérieures du temple qui étaient comme la place publique de la cité, mais jusque dans l'intérieur de l'édifice. Les principaux de Jérusalem, blessés de cette mesure, parce que leurs lois ne permettaient pas qu'on regardât ce qui se passait dans le temple, notamment les sacrifices, élevèrent, afin de servir de rideau, un contre-mur très-haut qui intercepta la vue à l'appartement du roi, et en même temps à une galerie extérieure où les Romains faisaient garde les jours de fête. Hérode-Agrippa II et Festus exprimèrent en commun leur mécontentement. Le procurateur voulait abattre le contre-mur. Mais les citoyens de Jérusalem, protestant qu'ils ne pourraient vivre si on touchait aux bâtiments du temple, demandèrent qu'une députation se rendît auprès de Néron pour discuter l'affaire. Le grand prêtre Ismaël et Helcias, garde du trésor sacré, qui furent au nombre des députés, obtinrent par le crédit de l'impératrice Poppée, favorable aux Juifs, que la muraille subsistât : mais l'empereur les retint en otage ; et Hérode-Agrippa II donna le pontificat à Joseph, surnommé Cabi, fils de Simon, grand prêtre (Mathieu Richard Auguste Henrion, Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu'au pontificat de Pie IX, Tome 9, 1859 - books.google.fr). Agrippa II avait été un témoin impuissant des événements ; ses tentatives de médiation infructueuses et son allégeance au pouvoir impérial l’avaient discrédité auprès des Juifs sans distinction qui le considéraient comme complice de la destruction du Temple. Sa sœur Bérénice continua â alimenter la chronique royale du fait de son éphémère liaison avec le futur empereur Titus qui n'hésita cependant pas à s'en débarrasser en la chassant de Rome lorsqu'il commit qu'une telle union l'aurait disqualifié pour le trône. Elle et son frère moururent dans leur palais ; ils étaient les lointains descendants des Hasmonéens et les derniers Hérodiens susceptibles de régner, mais depuis longtemps déjà ne jouaient plus aucun rôle dans cette histoire de l'Orient romain que leur ancêtre, le grand roi Hérode, avait si fortement marquée (Jean-Michel Roddaz, Hérode le roi architecte, 2021 - www.google.fr/books/edition). vers 2 : Philippe de Bathyra Agrippa II reçut de Claude et de Néron des territoires pris à quelques roitelets comme l'Iturée (Sophène) qui appartenait à Sohème, et la Batanée, donnée par Hérode le Grand à Zamaris, des juifs venu de Babylones fidèles partisans de la maison d'Hérode. Varus (Ouaros ou Noaros suivant les différents écrits de Josèphe), parent de Sohème, et Philippe de Bathyra, petits-fils de Zamaris passèrent au service d'Agrippa II. Philippe de Bathyra ("homme prompt à la main, & adonné à toutes sortes de vertus") fut envoyé à Jérusalem soulevée avec 2000 cavaliers pour soutenir les partisans de Rome. Battu avec les Romains de Cestius Gallus, il put se retirer (Les Oevvres De Flave Ioseph Fils De Matthias, traduit par Antoine de La Faye, 1598 - www.google.fr/books/edition). Les Romains sortirent de Jérusalem et furent poursuivis par les Juifs qui les vainquirent à Bethoron (Etienne Nodet, Les Romains, les Juifs, et Flavius Josèphe, 2020 - www.google.fr/books/edition). Philippe se réfugia dans un village près de Gamala en Batanée, où une fièvre le retint quelque temps. Les Gamalites se révoltèrent contre les Babyloniens, et Philippe y fut envoyé par Agrippa pour les conserver dans leur obéissance au roi. Les Gamalites s'en prirent à la famille de Philippe qui "se departit du fort de Gamala, pour la cause qui s'ensuit" (Les Oevvres De Flave Ioseph Fils De Matthias, traduit par Antoine de La Faye, 1598 - www.google.fr/books/edition). Autre traduction : « Quelque temps avant cette révolte de Tibériade, Philippe, fils de Jachim, s'évada de la forteresse de Gamala dans les conditions que voici » (Flavius Josephe, Autobiographie, traduit par André Pelletier, 1983 - books.google.fr). On peut en déduire que Philippe était retenu ("pris") dans Gamala (Inventaire des archives de la ville de Bruges, 1882 - www.google.fr/books/edition, Laurent Bouchel, La Bibliothèque ou trésor du droit françois, Tome I, 1667 - www.google.fr/books/edition). Typologie Le report de 1935 sur la date pivot 70 donne -1796. Epoque de la mort du patriarche Jacob en Egypte (Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers., sacrée et proph., ecclésiast. et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1762, 1763 - books.google.fr). La figure de Joseph fils de Jacob dans le discours d'Etienne dans les Actes des apôtres 7,9-16 est une amorce de typologie christologique. [...] Mort et enterrement de Jacob et des patriarches : versets 15b – 16. Cette dernière partie du récit sur Joseph évoque la mort de Jacob et des patriarches ainsi que leur enterrement à Sichem. La principale difficulté de ces versets repose autour de la mention de Sichem. En fait, il y a manifestement une confusion ou un «télescopage» de de Gn 23,2-20 évoquant la caverne de Makpéla à Hébron achetée par Abraham et où Jacob sera inhumé en Gn 50,7-13, avec Gn 33,18-19 décrivant le champ acheté par Jacob à Sichem et dans lequel Joseph sera inhumé d'après Jos 24,32 (Paul Beauchamp, Typologie biblique, de quelques figures vives, 2002 - www.google.fr/books/edition). Les Samaritains de Sichem ont toujours affirmé, dans leurs lettres, détenir un rouleau du Pentateuque copié par Abisham, fils de Pinhas, la treizième année de l'entrée d'Israël en Canaan. Gibeath Pinhas est l'endroit dans les montagnes d'Éphraïm, où le grand-prétre Eleazar, fils d'Aaron, fut enseveli; cette localité fut donnée à son fils Pinhas. Les Talmuds font observer que celui-ci la reçut comme héritage maternel, puisque le père était un cohen et, en cette qualité, ne pouvait posséder de terre. Sichem est une des plus anciennes villes de la Palestine, située sur le penchant d'une montagne d'Ephraïm, dans une vallée étroite au pied des monts Guerizim et Ebal (Adolf Neubauer, La Géographie du Talmud, 1868 - books.google.fr). La région à l’ouest du Jourdain qui recouvre à peu près la Samarie actuelle, est attribuée aux tribus d’Ephraïm et de Menassé, les 2 fils de Joseph, le seul fils de Jacob sans tribu à son nom (www.dreuz.info). Les hommes de Sichem sont massacrés par les frères zélotes Siméon et Lévi (David Brezis, Littérature talmudique et débat secert avec le christianisme, 2021 - www.google.fr/books/edition). Gen., XXXIV, 1-25 : Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour faire connaissance avec les filles du pays. Elle fut vue de Sichem, fils de Hamor... il l'enleva et cohabita avec elle en lui faisant violence... Jacob apprit qu'on avait déshonoré Dina, sa fille... Hamor leur (aux frères de Dina) parla en ces termes : "Sichem, mon fils désire votre fille... donnez-nous vos filles, et épousez les nôtres". Les fils de Jacob répondirent avec ruse : "Nous ne saurions donner notre sœur à un homme incirconcis... nos filles... et nous formerons un seul peuple" ...et tout mâle fut circoncis parmi les citoyens de la ville. Or, le troisième jour, comme ils étaient souffrants, les deux fils de Jacob, Simon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun leur épée, marchèrent sur la ville en sécurité, et tuèrent tous les mâles. La violence de Simon et Lévi s'exerça sur Sichem car ce dernier, idolâtre, fit violence à leur sœur. [...] Simon et Lévi se sont livrés à un massacre ; leur violence, même si leur motif était la pureté de l'alliance, est réprouvée et estimée dangereuse par la tradition : Ils ne seront pas investis de l'autorité de chef et ils seront "disséminés dans Jacob" (Monette Bohrmann, Flavius Josèphe, les zélotes et Yavhé, pour une relecture de la Guerre des Juifs, 1989 - www.google.fr/books/edition). Sichem, ville cananéenne sur le site de Naplouse. Neapolis (Naplouse) fut fondée à proximité de Sichem sous Vespasien (Jean-Yves Guillaumin, Pierre Monat, Etymologies de Isidore de Séville : Les constructions et les terres, 2004 - www.google.fr/books/edition). Ainsi, lisons-nous dans Actes VIII, que le diacre Philippe baptisa Simon le Magicien, l'eunuque de la reine de Candace, et à Samarie, un grand nombre de personnes (Théophile Bernard, Cours de liturgie romaine, Tome 1, 1893 - books.google.fr). Salomon aurait donné à Makedda et à ses descendants la ville de Gaza près de laquelle l'eunuque de la reine Candace rencontra précisément le diacre Philippe. Mais, comme les listes royales d'Aksoum ne mentionnent aucune reine, il semble bien que Candace était souveraine non de l'Abyssinie (Haute-Ethiopie), mais du royaume de Napata ou de Méroé qui était celui des «Ethiopiens» (Drouin, Les listes royales éthiopiennes). Ce nom aurait été attribué à toute reine d'Ethiopie (Guèbrè Sellassié, Chronique du règne de Ménélik II, roi des rois d'Éthiopie, Tome 2, traduit par Maurice de Coppet, 1930 - www.google.fr/books/edition). 1936 : le dernier roi d'Ethiopie Le gouvernement italien semble nous demander, d'une part, de ne plus contrecarrer le développement de son influence politique en Abyssinie, d'autre part, de faciliter sa pénétration économique en lui cédant, ou en partageant avec lui, ou en lui permettant de doubler le chemin de fer qui fait actuellement de Djibouti la seule porte commode de l'Éthiopie vers le monde extérieur. Dès le début de la négociation, nous avons envisagé la possibilité d'un effacement politique devant l'Italie en Éthiopie si les espérances que nous fondions sur les sympathies françaises et les tendances réformatrices du ras Taffari Makonnen, régent de l'Empire, devaient être déçues. Depuis lors, le souverain devenu Empereur sous le nom de Hailé Sélassié Ier s'est montré impuissant à dominer l'anarchie féodale des provinces et à redresser, dans sa capitale, les abus d'une administration xénophobe. Son pouvoir apparait tellement précaire et la protection qu'il accorde à nos intérêts si insuffisante que nous éprouvons moins de scrupule à prendre nos dispositions en vue de sa chute (Documents diplomatiques français, 1932 - books.google.fr). Commencées en octobre 1935, les opérations militaires se terminent en mai 1936. Jalonnées de victoires, elles auront duré sept mois. En dépit d'un succès du Négus au lac Achanghi en avril, le maréchal Badoglio entre à Addis-Abeba le 5 mai. Victor-Emmanuel III est nommé empereur d'Éthiopie et, l'Italie se retire de la SDN. Hailé Sélassié gagne Djibouti puis se réfugie en Angleterre. En 1941, il fera sa rentrée dans sa capitale libérée par les Alliés et en 1974, sera déposé par un coup d'État militaire (André Collet, Les Guerres locales au XXe siècle, Que sais-je ? 1997 - books.google.fr). Lors de son retour à Addis-Abeba à la fin du mois d'avril 1936, Haïlé Sélassié Ier a hésité un temps avant de s'exiler jusqu'à ce que le Conseil de la Couronne se soit prononcé en faveur du départ. Cette décision et la nouvelle de l'exil a suscité une vive émotion. Pour la première fois dans l'histoire éthiopienne, le Negusse Negest quitte le pays face à une invasion étrangère. Une partie des Éthiopiens a critiqué le choix de l'exil, accusant le souverain d'avoir abandonné le pays. Haïlé Sélassié sait qu'il ne peut rien attendre des puissances étrangères. En revanche, l'exil lui offre la possibilité de mener un combat diplomatique. Par ailleurs, il ne peut mener une guérilla, ceci étant contraire aux traditions éthiopiennes. En effet, les Éthiopiens considèrent que le devoir du Negusse Negest est de rester dans le pays et combattre à la tête de l'armée. Cet argument s'appuie sur l'histoire des souverains éthiopiens qui constituent une des dynasties avec le plus grand nombre de souverains morts au combat contre un ennemi. C'est finalement le réalisme politique qui l'emporte sur l'idéal et les traditions : le 2 mai 1936, à 4 h, Haïlé Sélassié prend un train à Addis-Abeba pour se rendre à Djibouti. Le 4 mai 1936, à 16 h, il s'embarque dans un bateau britannique en direction de Jérusalem. Avant son départ, il a confié l'administration du pays au ras Emrou, avisé par téléphone, qui gouverne depuis Goré nouveau siège du gouvernement éthiopien. Lorsqu'il arrive à la gare de Jérusalem, il est accueilli sous les acclamations d'une foule d'environ 8000 personnes. Après un séjour de deux semaines, il part vers Londres, où il arrive le 3 juin 1936, sous les acclamations de la foule (fr.wikipedia.org - Seconde guerre italo-éthiopienne). "Suivant pris" En septembre 1936, près des deux tiers du territoire éthiopien restent administrés par des officiels de Haïlé Sélassié. En novembre, les Italiens progressent vers Jimma et Goré ; le mois suivant, Emrou est capturé et emmené en Italie tandis que les trois fils du ras Kassa Haile Darge sont pendus en public. Par la suite, on assiste au développement de mouvements adoptant la tactique du «hit-and-run» (ou «attaque-éclair»). L'écroulement des grandes unités, transforme la guerre conventionnelle en une guérilla qui dure jusqu'en 1941 ; du côté italien, on ne considère plus ces hommes comme des combattants ou des soldats mais des brigands. En février 1937, le ras Desta est battu à Goggeti en pays Gouragué ; capturé, il est exécuté sommairement. Ainsi, tout au long de l'Occupation, la Résistance se poursuit et son importance est telle qu'elle limite grandement la victoire italienne en restreignant le contrôle des soldats de Mussolini aux grandes villes (fr.wikipedia.org - Seconde guerre italo-éthiopienne). Selon la tradition éthiopienne, Haïlé Sélassié appartient à la dynastie dite «salomonique», qui remonte aux rois Salomon et David par la reine de Saba (fr.wikipedia.org - Hailé Sélassié Ier). Un Phinéas éthiopien La Reine s'en retourna donc à Saba, ou Azab, avec son Fils Menilek, qu'elle garda auprès d'elle quelques années, & qu'elle renvoya ensuite à son Pere pour le faire instruire. Salomon ne négligea rien pour l'éducation de cet enfant. Menilek fut oint & couronné Roi d'Ethiopie, dans le Temple de Jérusalem ; &, à cette époque, il pricele nom de David. Ensuite il revint à Azab, où il conduisit une Colonie de Juifs, parmi lesquels étoient plusieurs Docteurs de la Loi de Moïse, particulièrement un de chaque Tribu. Il établit ces Docteurs Juges dans son Royaume ; & c’est d'eux que descendent les Umbares actuels, Juges suprêmes, dont trois accompagnent toujours le Roi. Avec Menilek, étoit aussi Azarias, Fils du Grand Prêtre Zadok, lequel porta une copie de la loi, qui resta confiée à sa garde. Azarias reçut aussi le titre de Nebrit ou de Grand-Prêtre ; & quoique le Livre de la loi fût brûlé dans l'Eglise d'Axum, pendant que la guerre des Maures dévastoit le Royaume d'Adel, la charge d'Azarias fut conservée, à ce qu’on assure dans sa famille, dont les descendans sont encore aujourd'hui Nébrits, ou Prêtres de l'Eglise d'Axum. Toute l’Abyssinie fut donc convertie au Judaïsme, & le gouvernement de l'Eglise, & celui de l'Etat, furent entièrement modelés sur ce qui étoit alors en usage à Jérusalem. Le dernier usage que la Reine de Saba fit de son pouvoir, fut d'établir la loi, qui devoit servir à jamais de règle pour la succession au trône dans les Etats. D'abord elle ordonna que la Couronne seroit toujours héréditaire dans la famille de Salomon; en second lieu, qu'après elle aucune femme ne pourroit porter cette Couronne, ou être déclarée Reine, mais qu'on la déféreroit à son héritier mâle, quelqu'éloigné qu'il fût, à l'exclusion des femelles plus rapprochées Leur emblême est un lion passant dans un champ de gueule, & ayant pour motto "le lion de la race de Salomon, & de la Tribu de Juda, a triomphé" (James Bruce, Voyage en Nubie et en Abyssinie, entrepris pour découvrir les sources du Nil, pendant les années 1768, 1769, 1770, 1772 & 1773, traduit par M. Castera, Tome 1, 1790 - books.google.fr). Ce que les Falasha racontent de leur origine, & qui est fondé sur la seule tradition, c'est qu'ils vinrent de Jérusalem à la suite de Ménilek. [...] Ce Peuple industrieux se multiplia prodigieusement, & il étoit déjà très puissant, au tems de la conversion de l’Empire au Christianisme, ou comme les Falasha l'appellent eux-mêmes, au tems de l’Apostasie sous Abreha & Arzbeha. Alors ils se choisirent pour Souverain un Prince de la Tribu de Juda, & de la race de Salomon & de Ménilek. Ce Prince se nommoit Phinéas. Il refusa d'abandonner la Religion de ses Peres; & c'est de lui que les Souverains de Falasha descendent en droite ligne. Ainsi, ils ont un Prince de la Maison de David, quoique les Abyssiniens aient, par manière de reproche, appellé cette famille Bet Israël, pour donner à entendre, qu'elle s'est révoltée contre la race de Salomon, & la Tribu de Juda (James Bruce, Voyage en Nubie et en Abyssinie, entrepris pour découvrir les sources du Nil, pendant les années 1768, 1769, 1770, 1772 & 1773, traduit par M. Castera, Tome 1, 1790 - books.google.fr). En 1930, l'empereur Haïlé sélassié sera oint par l'Abouna selon la sentence sacrée : «Comme Samuel a oint David, comme Zadoc et Nathan ont oint Salomon, ainsi je vous oins avec cette Sainte Huile !» (Georges Jouin, Ils ont trahi Salomon, chronique d'une révolution téléguidée, 1995 - www.google.fr/books/edition). Acrostiche : LPIS, Elpis ou la sagesse Les Bollandistes, qui ont tâché d'éclaircir, avec une certaine dose de critique et d'histoire, ce courant poétique de l'hagiographie orientale, déclarent, relativement aux trois saintes Foi, Espérance et Charité, filles de sainte Sagesse, qu'il faut douter de tout ce qui les concerne, excepté du culte qui leur est rendu : «Solus cultus indubitatus est». Leur origine, leur famille, leur genre de vie, le lieu et la date où elles ont souffert le martyre sont incertains. Suivant les Bollandistes, leur nom même serait purement qualificatif et non appellatif; en d'autres termes, on les aurait nommées ainsi parce qu'elles auraient souffert, pour la «foi» du Christ, avec «espérance» et «charité», sous la direction de la «sagesse». Les uns les font martyriser à Rome, les autres à Nicomédie ; ceux-ci sous Adrien, ceux-là sous Dioclétien, à un demisiècle de distance. D'après Usuard, elles ont souffert à Rome, sous Adrien, et le 1er août : «Item Romæ, passio sanctarum virginum Spei, Fidei et Charitatis, et matris earum Sapientiæ, quæ sub Adriano principe martyrii coronam adeptæ sunt». Suivant Notker, c'est le 23 juin, à Nicomédie et sous leur nom grec, qu'elles furent martyrisées : «In Nicomedia passio sanctarum virginum Pistis, Elpis, Agapis, quæ latine Fides, Spes, Charitas dicuntur, et matris earum Sophiæ quæ Sapientia interpretatur, et aliarum multarum». C'est seulement à la fin du IXe siècle qu'elles sont nommées dans les martyrologes classiques. Leur martyre est placé au 1er août par les Latins; mais les ménologes grecs le mettent au 17 septembre, et le «Guide de la peinture», que nous avons rapporté du mont Athos, assigne leur supplice au 15 septembre, deux jours plus tôt. Suivant le «Guide», leur mère sainte Sophie aurait été décapitée en même temps que ses trois filles; mais, d'après les hagiologues latins et grecs, la mère aurait assisté au martyre de ses enfants, aurait recueilli et enseveli leurs restes, et, priant au pied de leur sépulture, se serait endormie dans le Seigneur trois jours après la mort des trois saintes. Sophie eût dont été martyre dans ses filles et non dans elle-même (Didron, Iconographie des trois vertus théologales, Annales archéologiques, Volume 20, 1860 - books.google.fr). Le Kebra Nagast, au XIVe siècle, raconte comment Makeda (la reine de Saba), reine du Sud, commerçait avec de nombreuses régions. A cette époque, le roi Salomon construisait son temple à Jérusalem. L'un des marchands de Makeda rencontra Salomon. De retour auprès de Makeda, il lui conta la sagesse et l'intelligence de Salomon, si bien que Makeda décida de rencontrer ce souverain. Elle eut de longues discussions avec Salomon, au cours desquelles ils abordèrent le thème du Dieu des Hébreux. Makeda renonça alors à ses propres croyances polythéistes, se convertit au monothéisme juif et fit le veu que son royaume et sa descendance suivraient désormais cette religion. Après quelque temps, Makeda annonça à Salomon qu'elle devait repartir. Salomon l'invita à un dernier banquet puis, une fois seuls, à dormir dans sa tente. Makeda accepta à condition qu'il ne tente pas de la prendre de force. Salomon lui fit alors promettre de ne rien prendre de sa maison, auquel cas auquel cas il romprait sa promesse. Au cours de la nuit, Makeda eut soif, et trouva de l'eau dans la demeure de Salomon. Elle but, rompant ainsi sa promesse délivrant Salomon de la sienne. La reine rentra cependant dans son royaume et mit au monde un fils qu'elle appela Ibn al-Hakim (Ebna Hakim, Ménélik) : «le fils de l'homme sage» (L'histoire, Numéros 261-266, 2002 - www.google.fr/books/edition, Ivan Biliarsky, The Birth of the Empire by the Divine Wisdom and the Ecumenical church, Modeles Bibliques Du Pouvoir Et Du Droit: Actes Du Colloque International, Bucarest, New Europe College 2005, 2008 - books.google.fr). Parmi les manuscrits éthiopiens (Gheez et Amharique) de la Bibliothèque Nationale, on trouve un Salam aux trois vierges Pistis, Elpis et Agapis (Hermann Zotenberg, Catalogue des manuscrits éthiopiens (Gheez et Amharique) de la Bibliothèque Nationale, 1877 - www.google.fr/books/edition). Un Commentaire marial éthiopien dit : «Pour empêcher (Satan) de sortir du trou Salomon y scella le Nom de Dieu qui est appelé Filet de Salomon.» La métaphore du filet a connu en Éthiopie un succès extraordinaire : «Filet de Salomon qu'il étendit sur lesdémons mauvais comme un filet à poissons de mer», Filet qui permit à Salomon, le Roi, le Magicien, de vaincre les démons et les forgerons (Jacques Mercier, Le roi Salomon et les maîtres du regard, 1992 - www.google.fr/books/edition, Maxime Rodinson, Ethiopien et subarabique, Libret 7, 1992 - www.google.fr/books/edition). Elpis est un Samien qui bâtit à Samos un temple à Bacchus à gueule béante, par allusion à un évènement que rapporte Pline. Cet Elpis, abordé en Afrique, a rencontré un lion qui, la gueule béante, semblait le menacer, grimpe sur un arbre, en invoquant Bacchus ; car c'est principalement dans les cas désespérés que nous avons recours aux vœux. L'animal, au lieu de l'empêcher de gagner cet asyle, comme il n'eût tenu qu'à lui, s'arrêta au contraire, puis se coucha au pied de l'arbre, toujours gueule béante, & employant à exciter la compassion cette même démonstration qui avait causé tant de terreur à Elpis. Un os sur lequel ce lion s'était jeté avec trop d'avidité s'était fortement engagé entre ses dents ; la faim et la privation de ses armes naturelles étaient pour lui un double supplice. Il regardait au haut de l'arbre comme pour invoquer du secours. Elpis ne vouloit pas se livrer témérairement à la discrétion de l'animal féroce ; & la merveille même qu'il voyoit dans sa soumission, le retint bien plus long-tems encore que la peur. A la fin cependant il descendit. Le lion lui ayant présenté l'endroit où étoit le mal, & s'étant mis dans l'attitude la plus convenable à l'opération, Elpis enleva l'os. On ajoute que pendant tout le tems que le vaisseau demeura sur la côte, le lion marqua sa reconnoissance par la quantité de gibier qu'il eut soin d'apporter (Pline, Histoire naturelle, Tome troisieme, 1771 - books.google.fr). |