Succession espagnole VI, 47 1960 Entre deux monts les deux grands assemblés Délaisseront leur simulte secrète : Brucelle et Dolle par Langres accablés, Pour à Malignes exécuter leur peste. A mettre en rapport avec le quatrain II, 50 - La guerre
de DĂ©volution - 1667-1668. Sa "plaie antique" se retrouve, ici, dans la
peste (Pierre
Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition
Macé Bonhomme de 1555, 1996 - books.google.fr). Guerre de
Dévolution C'est que les intérêts de l'Empereur sont
fondamentalement opposés à ceux de la France. L'Empereur est un Habsbourg et la
conception familiale des intérêts de la Maison d'Autriche n'a pas varié depuis Charles
Quint. Chef de la branche cadette de la famille, le Habsbourg de Vienne n'en
doit pas moins aide et assistance Ă son parent de Madrid. Il a fallu une clause
expresse du traité de Münster pour l'empêcher de fournir des secours militaires
à Philippe IV. Mais après la signature de la Paix des Pyrénées, il promet
d'envoyer des régiments licenciés aux Pays-Bas espagnols. Lors de la guerre de
Dévolution, l'Empereur a levé des troupes et menacé de porter secours aux
Pays-Bas espagnols. Mais le conflit est beaucoup plus grave, car il porte en
fait sur la succession d'Espagne elle-mĂŞme. LĂ©opold Ier pardonna difficilement Ă Louis XIV de lui avoir pris sa
fiancée, l'infante Marie-Thérèse. En 1659 la Cour de Madrid accepta de
marier l'Infante à Louis XIV, pour consolider la réconciliation entre la France
et l'Espagne. Mais ce mariage Ă©tait grave du point de vue de la politique
familiale, puisque Marie-Thérèse était la fille ainée de Philippe IV et qu'elle
apportait à son époux des droits incontestables à l'héritage. D'autre part
Léopold Ier, âgé de dix-huit ans, voyait les chances de se marier rapidement et
de procréer s'évanouir pour un temps. Philippe IV offrit à son beau-frère la
main de la cadette, l'infante Marguerite-Thérèse, alors âgée de huit ans. Le
mariage, retardé, ne sera consommé qu'en 1666, au moment où Léopold Ier
demeurait, avec Charles II d'Espagne, le seul représentant mâle de la Maison
d'Autriche (Jean
BĂ©renger, Louis XIV, l'Empereur et l'Europe de l'est, Guerres et paix en Europe
centrale aux époques moderne et contemporaine: mélanges d'histoire des
relations internationales offerts à Jean Bérenger, 2003 - books.google.fr). "deux grands assemblés" : l'Empire et la France alliés
dans la guerre contre les Turcs "simulté" signifie haine
ou inimitié (de simultas) (Louis
Moland, Œuvres de Rabelais: collationnées sur les éditions originales,
accompagnées d'une bibliographie et d'un glossaire, Tome 2, 1919 -
books.google.fr). simultas : rivalité, compétition
et haine inimitiĂ© (Gaffiot). D'oĂą haine secrète.Â
A la sollicitation
de l'empereur Léopold, une expédition plus brillante fut dirigée contre les
Turcs. Les Français qui en firent partie, sous les comtes de Coligny et de La
Feuillade, eurent une grande part de l'honneur de la campagne de 1664. A la
journée décisive de Saint-Gothard,
où Montecuculli défit complétement le grand-vizir Ahmed-Kouprouli, ils
repoussèrent les Turcs des bords du Raab, et soutinrent le centre des Allemands,
près d'être enfoncé. De la gauche qu'ils occupaient, ils se portèrent sur ce
point, et tombant avec furie sur les janissaires, ils leur arrachèrent une
victoire que ceux-ci proclamaient déjà . Par le détail que Montecuculli nous a
laissé de cette action, dans ses Mémoires, on peut juger à combien peu tient
souvent le sort des combats. ll avoue en effet que,
sans la valeur éprouvée des Français et de quelques régiments de l'empereur,
qui permit d'opposer l'art et le courage aux efforts de la multitude, l'armée
Ă©tait prise en flanc sur les ailes, et la bataille infailliblement perdue. Si
même elle eût duré plus longtemps, on'eût manqué de poudre; et, faute de
vivres, on ne put profiter de la victoire autant que les circonstances en
offraient l'occasion. Elle amena une trĂŞve de vingt ans entre la Turquie et l'Autriche.
Au reste, les Français furent mal récompensés de leur bravoure : les
ministres impériaux leur donnèrent les plus mauvais quartiers d'hiver; et ils
les fatiguèrent de telle sorte par des marches et des contremarches, que d'un
corps de six mille hommes il en revint peu en France; preuve de la secrète inimitié que, malgré l'alliance et la paix, les
maisons de France et d'Autriche nourrissaient entre elles (Louis-Pierre
Anquetil, Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'à la
Révolution de 1789, Volume 1, Numéro 6, 1855 - books.google.fr). Montecuccoli porte
dans ses armoiries écartelées deux montagnes sur chacune desquelles est
posé un aigle : Montecuccoli Lombardie - (Comtes, 1450; comtes du
St-Empire, 24 fév. 1530; princes, 12 mai 1651; branche ét) - Écartelé aux 1 et
4 d'or à l'aigle éployée de sable aux 2 et 3 d'or à l'aigle éployée de sable
soutenue d'un mont de six coupeaux de sinople Casque couronné Cimier une aigle
éployée de sable (www.euraldic.com). "Delaisseront…. secrette" : réconciliation momentanée Après le décès de Philippe IV, en septembre 1665, seuls
survivent l'empereur Léopold Ier, qui, privé de la main de l'Infante
Marie-Thérèse, mariée à Louis XIV, doit attendre que l'Infante Marguerite-Thérèse
ait seize ans pour l'épouser et Charles II, un enfant de cinq ans né du second
mariage de Philippe IV avec sa nièce, l'archiduchesse Marianne, sœur de Léopold
Ier ; des prophéties circulent en Hongrie sur l'extinction prochaine de la
Maison d'Autriche, on s'attend Ă la mort imminente de l'enfant-roi de Madrid et
tout l'avenir des Habsbourg repose désormais sur Léopold Ier et son éventuelle
progéniture. Si Don Carlos disparait, l'empereur Léopold Ier reconstitue à son
profit l'empire de Charles Quint, Ă moins que les Espagnols ne fassent monter
sur le trône Don Juan José, un bâtard de Philippe IV. Le conseil d'Espagne
demanda Ă LĂ©opold Ier de venir s'installer Ă Madrid et lui accorda finalement
la main de l'infante Marguerite-Thérèse, qui rejoignit Vienne en 1666. Le droit
de dévolution fournit l'argument nécessaire pour couvrir l'invasion des
Pays-Bas au printemps 1667 et pour obliger l'Empereur à reconnaître les droits
de la reine et à accepter l'idée du partage de la monarchie d'Espagne. Il
aboutit ainsi au traitĂ© de partage secret de la succession d'Espagne, signĂ© Ă
Vienne le 19 janvier 1668 et au traité d'Aix la Chapelle de mai 1668, qui
permit Ă la France de conserver les places conquises lors de la campagne de
1667, en particulier Lille. [...] La guerre de DĂ©volution fournit Ă Louis XIV une occasion
pour trouver un terrain d'entente avec l'empereur et conclure un traité de
partage secret de la succession Espagne, au cas où Charles II disparaîtrait sans
postérité. C'est le traité Grémonville du 19 janvier 1668, qui constitue le
premier traité de partage de la succession d'Espagne ; la France, ou plus
exactement la reine Marie-Thérèse, recevrait les Pays-Bas, la Franche-Comté,
Naples, la Sicile, les présides d'Afrique du nord, ainsi que la Navarre, tandis
que Léopold Ier aurait Milan, la péninsule ibérique, les Indes occidentales,
Final et les prĂ©sides de Toscane (article 3); Louis XIV aiderait LĂ©opold Ier Ă
entrer en possession de son héritage. L'invasion de la Franche-Comté par Condé
en février 1668 obligea la régente d'Espagne à traiter à Aix-la-Chapelle ; elle
céda Lille et quelques places fortes des Pays-Bas, récupéra la Franche-Comté et
Louis XIV signa la paix non par crainte de la Triple Alliance de La Haye, un
tigre de papier, mais parce qu'il avait obtenu ce qu'il souhaitait, le partage
de la Monarchie et la reconnaissance des droits de la Reine par celui que
Philippe IV avait institué son légataire universel. Pour la première fois
depuis 1555, l'Empereur trahissait les intérêts espagnols en préférant sauver
une partie de l'héritage plutôt qu'en risquant de tout perdre dans une guerre
avec la France (Jean
Bérenger, De la prépondérance à l'équilibre, Guerres et paix en Europe centrale
aux époques moderne et contemporaine: mélanges d'histoire des relations
internationales offerts à Jean Bérenger, 2003 - books.google.fr). Les hostilités reprendront entre l'Empire et la France
lors de la guerre de Hollande en 1672. Malines Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV, était le seul enfant
restant du premier mariage de Philippe IV avec Élisabeth de France, fille de
Henri IV. Du moment de la mort de sa mère, elle se trouvait donc saisie des
fiefs du Brabant, dont son père n'était qu'usufruitier héréditaire. Ces fiefs,
quelque étendue qu'on eût donnée à la renonciation, ne pouvaient pas y entrer,
puisque dans le temps de son mariage, elle en était déjà en possession, et que
la clause du contrat de mariage ne la faisait renoncer qu'aux héritages et
successions de Leurs Majestés Catholiques, Louis
XIV demandait donc à Charles II, son beau-frère, la succession entière du duché
de Brabant et de ses annexes, la seigneurie de Malines, la Haute-Gueldre,
Namur, Limbourg, les places au delà de la Meuse, l'Artois, le Cambrésis, le
Hainaut, le duché de Luxembourg, enfin, tout ce qui était de la coutume de
Brabant. Quant au reste de la Succession provenant de la maison de
Bourgogne, il prétendait que son épouse, seul rejeton du premier lit de
Philippe IV, devait les partager avec son frère Charles II, et sa sœur
Marguerite-Thérèse, du second lit, sans qu'on pût lui opposer sa renonciation,
puisqu'elle était annulée par défaut de paiement. Louis XIV appuya ces raisons
de trois armées qu'il fit passer en Flandre, au milieu de l'année 1667 (Louis-Pierre
Anquetil, Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'à la
Révolution de 1789, Volume 1, Numéro 6, 1855 - books.google.fr). On voit aussi que, de juillet à septembre 1667, l'abbaye
eut Ă souffrir de passages de troupes au cours de la guerre de DĂ©volution et
que, en mars 1668, soupçonnés d'avoir
joué un rôle dans le massacre de soldats français à Meldert, les moines eurent
à supporter des représailles dont le poids se chiffra par trente-deux mille
florins de pertes (A.
Despy-Meyer et Chr. GĂ©rard, Abbaye d'Affligem Ă Hekelgem, Monasticon belge,
Volume 1, Volume 4, 1955 - books.google.fr). Meldert se trouve dans la Campine à l'est de Malines. En 1561, par décision du pape Pie IV, l’abbaye d'Affligem
est incorporée au patrimoine de l’archidiocèse de Malines, récemment créé
(1559), le but étant d’assurer des revenus au nouveau diocèse. Le bien de
l’abbaye et de ses moines est oublié. Les guerres de la fin du siècle et les
armées de Louis XIV entraînent de nouveaux préjudices : les moines ne sont plus
qu’une trentaine en 1686 (fr.wikipedia.org -
Abbaye d'Affligem). C'est lors de la réorganisation religieuse des Pays-Bas
de 1559-1561 que l'archidiocèse de Malines a été créé, aux dépens des diocèses
de Cambrai et de Liège. Il avait alors pour suffragants Ypres, Bruges, Gand,
Anvers, Bois-le-Duc et Ruremonde (fr.wikipedia.org
- Archidiocèse de Malines-Bruxelles). 1669. 26 mars.
Peste Ă Anvers. Les personnes venant d'Anvers ne peuvent pas se rendre Ă
Malines sans certifical de santé. [...] 3
juillet. Peste à Malines. Précautions. 20 juillet. Peste à Lille. Nécessité
de se munir d'un certificat de santé pour y être admis (Corneille
Broeckx, Histoire du Collegium medicum Antverpiense, 1858 - books.google.fr). Langres Claude de
Choiseul, comte de, marquis de Francières est le fils aîné de Louis de
Choiseul, marquis de Francières, baron de Meuvy et de Voncourt, et de Catherine
de Nicey. Né le 1er janvier 1632, Maréchal de France le 27 mars 1695 (167e).
Marié le 5 mai 1658, à Catherine-Alphonsine de Renti, fille de
Gaston-Jean-Baptiste de Renti, baron de Landelles, capitaine de cavalerie. Mort
le 15 mars 1711. Il servit d'abord comme volontaire de 1649 Ă 1651 et en
Flandre en qualitĂ© de mestre de camp d'un rĂ©giment de cavalerie, de 1653 Ă
1659, fit la campagne de 1663, et suivit
le comte de Coligni dans son expédition de Hongrie en 1664. Brigadier de
cavalerie en 1667, il fit en Flandre la
campagne de 1667 et 1668. Maréchal de camp en 1669, il fit, la même année,
partie de l'expédition de Candie, se trouva au passage du Rhin en 1672 et à la
bataille de Seneff en 1674. Lieutenant général en 1676, il fut employé à l'armée
d'Allemagne jusqu'en 1678, et à l'armée du Rhin en 1679. Chevalier des Ordres
du Roi en 1688, employé de nouveau à l'armée d'Allemagne en 1689 et 1690, il
fit partie de l'armée de Normandie en 1692. Maréchal de France en 1693, il
commanda l'armée de Normandie en 1694 et 1695, et celle du Rhin en 1696 et 1697 ;
gouverneur de Valenciennes en 1706, il mourut à Paris, à l'âge de soixante-dix-neuf
ans (Chron. milit.) (Notice
historique des peintures et des sculptures du palais de Versailles, Tome 2,
1838 - books.google.fr). En 1658, il accepte la charge de gouverneur de Langres, et remplace son père mort. À Langres, Claude de Choiseul-Francières reste à son poste pendant plus de cinquante ans, de 1660 à 1711. [...] À Langres, les Choiseul-Francières exercent le gouvernement de la ville depuis trois générations, sans compter leurs cousins plus ou moins éloignés qui avaient tenu ce poste de manière ponctuelle au cours du XVIe siècle (Laurent Bourquin, Noblesse seconde et pouvoir en Champagne aux XVIe et XVIIe siècles, 2014 - books.google.fr). Typologie Le report de 1960 sur la date pivot 1668 donne 1376. Cf.
l'interprétation du quatrain suivant VI, 48. Espagne En 1959, le plan
de stabilisation et l'entrée de l'Espagne a l'O.C.D.E. ont marqué le point de
départ de la libéralisation de la politique économique qui doit permettre
de surmonter l'obstacle du protectionnisme, devenu tradition, que l'Espagne
s'était imposé depuis un demi-siècle. D'autres étapes ont été franchies
ultérieurement avec l'adhésion de l'Espagne à la Banque mondiale, au Fonds
monétaire international et au G.A.T.T. Les conditions nécessaires au
renouvellement économique du pays ayant été ainsi créées, une deuxième phase a
commencé avec le rapport de la Banque mondiale de 1962, ou plutôt avec les
recommandations contenues dans ce rapport. Celui-ci, bien que rédigé dans le
style froid et impersonnel des technocrates, a rapidement obtenu un vif succès
en Espagne, et a servi en partie de principe directeur au gouvernement pour la
politique économique ; il a été utilisé en outre comme base pour l'élaboration
du plan quadriennal (1964 à 1967). Ce plan, qui est «indicatif» pour l'économie
privée et «impératif» pour le secteur public, doit assurer un taux d'expansion
annuel de 6 % du produit national, amener l'Espagne au niveau Ă©conomique
européen et faire de ce pays agricole un Etat industriel, - l'adhésion de
l'Espagne à la Communauté économique européenne devant, aux yeux des autorités,
venir en quelque sorte couronner le tout. Des
conversations prĂ©liminaires eurent lieu dans ce sens Ă la fin de l'annĂ©e 1964 Ă
Bruxelles, après que la commission de la C.E.E. eut été chargée de conduire une
première phase de négociations, non sans réserves d'ordre principalement
politique, il est vrai. Mais à la suite de la crise de la Communauté, ces
négociations se trouvent provisoirement au point mort (L'Espagne
et le Portugal en 1966, Articles et documents, 1968 - books.google.fr). A la fin de la guerre mondiale, Franco réprime durement
les velléités conspiratrices des généraux qui imaginent que la victoire alliée
doit entraîner le chute de la dictature. Bien au
contraire, la guerre froide qui se développe bientôt vient conforter le régime
franquiste, et permet Ă son chef de promulguer la loi de succession de 1947.
Celle-ci ferme la porte à toute restauration immédiate, en fixant seulement les
modalités inextricables de la dévolution du pouvoir en cas de disparition ou
d'effacement volontaire du Caudillo, cette dernière hypothèse étant bien
entendu invraisemblable. En dépit de ses protestations initiales et de ses
proclamations de style dĂ©mocratique, le comte de Barcelone se trouve rĂ©duit Ă
prendre acte de cette situation lorsqu'il rencontre Franco au large de Saint-SĂ©bastien,
le 25 août 1948. Il accepte même la proposition du Caudillo d'envoyer son fils,
le jeune prince Juan Charlot, effectuer ses Ă©tudes en Espagne. La cause est
déjà entendue, probablement, dans l'esprit de Franco Même si le comte de
Barcelone refuse de le concevoir, Juan-Charlot viendra en Espagne pour s'y
préparer à devenir roi sous la tutelle du Caudillo. Juan Charlot est né à Rome le 5 janvier 1938, dans l'exil
des palaces hantés par les souverains déchus. Son père, don Juan, est le
troisième fils d'Alphonse XIII, mais les avatars de la famille royale en font
bientôt l'héritier légitime du roi mort en 1941. A ce titre, Juan Charlot
occupe presque dès sa naissance le deuxième rang dans l'ordre de succession de
la couronne. Son enfance se déroule comme celle de son frère cadet et de ses deux
sĹ“urs en Italie, en Suisse romande puis au Portugal. Il dĂ©couvre l'Espagne Ă
dix ans, en novembre 1948, pour y entreprendre ses Ă©tudes secondaires en vertu
de l'accord scellé entre son père et le général Franco. Entouré seulement de
ses précepteurs, et plus tard de son frère, il y connaît une existence
solitaire dans la propriété campagnarde de «Las Jarillas», puis au palais de
Miramar à Saint-Sébastien et au palais de Montellano à Madrid. Le 29 décembre
1954, le Caudillo et don Juan se rencontrent Ă nouveau pour convenir de la
suite de l'éducation de Juan Charlot. Le prince entre alors à l'académie
militaire de Saragosse. Pour la première fois, il entre véritablement en
contact avec les Espagnols de son âge, et avec l'armée de son pays. [...] Juan Charlot passe ensuite par les académies de la Marine
et de l'Air, dont il sort en décembre 1959 avec les diplômes d'officier des
trois armes. Trois ans plus tôt, cette propédeutique martiale - entrecoupée
seulement par la détente des vacances familiales à Estoril avait été troublée
par la mort de son frère Alfonso, tué par accident d'arme à feu. Peut-être le
prince avait-il aussi été au fait, vers la même époque, de la rumeur d'un complot
monarchiste dirigé en janvier 1957 par le général commandant la région de
Catalogne, puis en décembre suivant du renforcement de la position de son père
entraîné par le ralliement à la dynastie "juaniste" d'une fraction
importante des carlistes. Ainsi consolidé dans sa légitimité, don Juan a une troisième entrevue avec le Caudillo le 29 mars 1960, pour y mettre au point le programme universitaire de Juan Charlot. Celui-ci s'intalle alors à la Casita de Arriba, près du sombre monastère de l'Escurial, avant d'occuper en 1961 sa résidence définitive dans le petit palais de la Zarzuela, à quelques kilomètres de Madrid et plus proche encore de la résidence de Franco. Cette phase des études princières est menée rondement ; elle fournit l'aliment de rumeurs malveillantes sur la capacité intellectuelle de Juan Charlot, qui acquiert en moins de deux ans des rudiments de formation juridique et politique sous la houlette de précepteurs privés. Certains de ses maîtres - comme Laureano Lopez Rodo - vont compter bientôt parmi les chefs de file de la nouvelle génération des ministres «technocrates» - et liés à l'Opus Dei - de la dernière période du franquisme, celle du «miracle économique espagnol» (Guy Hermet, Juan Carlos ou les avatars de la monarchie espagnole, L'Histoire Numéro 34, 1981 - books.google.fr). |