L'Italie d'après-guerre VI, 38 1953-1954 Aux profligez de paix les ennemis, Apres avoir l'Itale supperée : Noir sanguinaire, rouge sera commis Feu, sang verser, eau de sang colorée. Ici l'Italie semble pris dans son sens géographico-politique, ce qui supposerait son unité : sous la Rome antique ou après le Risorgimento. Passons à la typologie. Cf. quatrain suivant VI, 39. "supperé" : "bello superati", vaincus à la guerre (Gaffiot). La défaite de l'Italie lors de la Seconde Guerre mondiale ne détruisit pas totalement le fascisme italien et, en 1946, des partisans de Mussolini fondèrent le
Movimento Sociale Italiano (MSI, Mouvement social italien). Pendant près d'un demi-siècle, ce parti ouvertement fasciste resta exclu des coalitions gouvernementales.
Le MSI fut finalement dissous en 1995, date à laquelle Gianfranco Fini lui donna une forme plus modérée sous le nom d'Alleanza Nazionale (AN, Alliance nationale). L'aile
la plus dure forma le Movimento Sociale-Fiamma Tricolore (MSFT, Mouvement social - Flamme tricolore), qui continue de se situer clairement Ă l'extrĂŞme droite. L'AN resta
un important acteur de la vie politique jusqu'à son intégration dans le grand parti unitaire de droite Popolo della Libertà (PDL, Peuple de la liberté) fondé par
Silvio Berlusconi en 2009. Le fascisme (comme l'extrême gauche) agit en sous-main dans le terrorisme intérieur qui frappa l'Italie durant les anni di piombo (années de plomb),
entre la fin des années 1960 et le début des années 1980. Des groupes terroristes émergèrent des deux côtés du spectre idéologique, donnant naissance à une vague de violence
d'inspiration politique. L'enlèvement et l'assassinat en 1978 de l'ancien Premier ministre Aldo Moro par les Brigate rosse (Brigades rouges, extrême gauche terroriste)
constituent l'un des épisodes marquants de cette période; son corps criblé de balles fut retrouvé dans le coffre d'une voiture sur la Via Michelangelo Caetani, près du Ghetto juif (Rome City Guide - 11ed, 2020
- www.google.fr/books/edition). Les couleurs "Rouge" et "noir" peuvent ainsi prendre une acception contemporaine : le noir de l'extrĂŞme-droite et le rouge de l'extrĂŞme-gauche. Cf. quatrain VI, 71 et la mort typologique d'Aldo Moro (puisqu'il n'Ă©tait pas "Roy"). |