Parfums de synthèse

Parfums de synthèse

 

VI, 62

 

1971

 

Trop tard tous deux les fleurs seront perdues,

Contre la loy serpent ne voudra faire :

Des ligueurs forces par gallots confondues,

Sauone, Albingue par monech grand martyre.

 

"monech" : Monaco, Grimaldi et le sac d'Albenga (ancien Albingaunun, Albingues chez Rabelais)

 

Les GĂ©nois divisĂ©s en deux partis, se dĂ©clarent les uns pour le Roi Novembre : Robert dĂ©clarĂ© Vicaire de l'Empire par le Pape; les autres pour l'Empereur Louis de Baviere. Le dernier parti, qui Ă©toit celui des Doria, & Spinola, Ă©tant plus foible que l'autre des Fieschi & Grimaldi, fut forcĂ© Ă  sortir de GĂ©nes, & se retira Ă  Savone, Albenga, & autres Villes des deux Rivieres fidĂ©les Ă  l’Empire. Rescript circulaire de l'Empereur Louis de Baviere datĂ© de Rome, & addressĂ© aux Villes d'Albenga, de Savone, & autres de la Rivière pour les engager au payement des contributions imposĂ©es par Sa MajestĂ© ImpĂ©riale tant sur GĂ©nes ue sur le reste de la Ligurie, & qui devojent servir pour l'entretien de l'armĂ©e navale que les GĂ©nois avoient eĂ» ordre de former pour le service impĂ©rial.

 

En juillet 1318, les Fieschi & Grimaldi ayant pris le gouvernement de la Ville de Génes, engagent leur Patrie à se soumettre pour dix ans au Pape Jéan XXII & au Roi Robert déclaré par Lui Vicaire de l'Empire, avec condition que si le Pape mouroit, le Roi seul dût lui succeder, cependant malgré ces conditions le Roi seul obtint la Seigneurie de la Ville & du district de Génes, & comme Vicaire de l'Empire nommé par le Pape s'y maintint en possession jusqu'en 1334. Les San-Remasques imiterent en cela les Génois. En juillet 1319, le Roi Robert, en partant de Génes, y laissa pour son Vicaire & Gouverneur de la Ville Riccard Gambasessa; mais Conrad Doria & les Seigneurs Génois, qui étoient demeuré fideles à Louis de Bavière, de concert avec la plus-part des Vassaux, & Villes de deux Rivieres, entreprirent aussi-tôt le Siége de Génes, & firent leurs efforts pour tirer cette Ville d'un joug que l'Empire n'avoit point approuvé. A cet effet ils appellerent à leur secours Fréderic Roi de Sicile, le fameux Castruccio Vicaire impérial à Lucque, & Mathieu Visconti Vicaire impérial à Milan, qui occupés d'autres entreprises ne purent pas d'abord leur faire ressentir les effets de leur bonne volonté.

 

En octobre 1319, Les Génois soumis à la Seigneurie du Roi Robert de Naples entreprennent avec 26 Galères de s'emparer de la Ville & Port de Savone, mais ils ne réussirent point dans leur entreprise, & ils ne purent causer le moindre dommage au port, qu'ils s'étoient proposé de déstruire.

 

Le 21 juin 1320, les Génois refractaires de l'Empire arment 60 Galéres & attaquent la Ville d'Albenga, dont ils s'emparent par force, & comme dit Villani, rubaron la tutta, pour avoir voulu, ainsi que Savone, demeurer fidele à l'Empereur Louis de Bavière, dont elles ayoient reclamé la protection pour se soustraire aux Violences des Génois.

 

En juillet, Mathieu Visconti ayant entrepris le Siége de Génes en vuë de réduire cette Ville sous l'obéissance de l'Empereur, le Pape Jean XXII lui fit intimer de se désister de cette entreprise sous peine d'excommunication; mais Mathieu Visconti répondit au Pape, que Génes étoit terre de l'Empire & non de l'Eglise: opponendo che Genova era terra dell'Impero, e non della chiesa, & que par conséquent il ne pouvoit recevoir de lui aucun ordre à cet égard. Le Marquis Géorge de Carretto de Final, avec les Doria & Spinola de la partie Gibelline et Impériale delivrent la Ville & chateau de Noli du joug que la Communauté de Genes ayoit prétendu lui imposer au préjudice des Marquis de Clavesane, & remettent ainsi la dite Ville en son ancienne liberté.

 

Le Marquis George de Final avec les Génois de la partie Gibeline préparent à Savone 17 Galères, & delivrent Albenga des mains des Génois refractaires de l'Empire, qui s'en étoient emparé en 1320. Caftruccio de Lucque Vicaire Impérial ayant pris la protection de Vassaux & Villes de Ligurie contre le Roi Robert de Naples; réduisit presque toute la Riviere du Levant sous l'obéissance de l'Empereur Louis de Bavière. L'Empereur Louis de Bavière étant avec son Armée aux environs de Pise, non seulement il confirma à Castruccio le Vicariat Impérial, qu'il lui avoit accordé de Lucque, Pont-remoli, & de toutes les terres situées dans la Lunigiane & ultra & citra aquam Macræ in Lunensi dioecesi, mais il le déclara de plus Duc de Lucque; & Vicaire général de l'Empire dans le district de cette ville, de celle de Lune & des côtes maritimes. Sur quoi les Génois, qui s'étoient mis sous la protection du Roi Robert, commencerent à craindre l'indignation de l'Empereur, & ceux qui étoient demeurés fideles à l'Empire, réduirent sous fon obéissance les chateaux de Sestri & de Monaco.

 

Le terme pendant lequel les Génois avoient consenti d'être sous la Seigneurie du Roi Robert étant expiré, ce Prince envoya à Gênes Bolgro Tolentino pour négocier une prorogation; mais les Seigneurs Génois de la partie Gibelline, qui venoient de rentrer dans leur patrie, & qui étoient affectionnés à l'Empire, réfuserent de s'y prêter; Le Vicaire du Roi Robert est obligé de partir de Génes; Raphaël Doria & Galéot Spinola sont déclarés Gouverneurs & Capitaines pour deux ans sous les auspices de l'Empire (Memoires touchant la Superiorité Imperiale sur les villes de Génes et de S. Rémo ainsi que sur toute la Ligurie, Tome 1, 1768 - www.google.fr/books/edition).

 

Entre 1270 et 1317 au moins, les clans guelfes, Fieschi et Grimaldi, et gibelins, d'Oria et Spinola, se disputent avec rage la seigneurie de Monaco, dont Gênes avait obtenu la possession depuis 1220, ainsi que celle de Roquebrune et Vintimille, ce que l'accord de 1262 n'avait pas dénoncé. La présence des Génois à Monaco et la piraterie à laquelle ils se livrent, en particulier les Doria, sont dûment attestées par deux actes, l'un du 19 novembre 1330 et l'autre du 23 février 1331 (Philippe Jansen, Entre monts et rivages: les contacts entre la Provence orientale et les régions voisines au moyen âge, 2006 - www.google.fr/books/edition).

 

"fleurs" et "serpent" : Grasse

 

Selon l'opinion la plus répandue, un certain Tombarelli – alchimiste florentin - aurait été, au XVIe siècle, envoyé à Grasse par Catherine de Médicis pour y fonder une officine de parfumerie. Il serait ainsi à l'origine de l'introduction de cette industrie nouvelle dans la cité et l'ancêtre de la lignée des parfumeurs Tombarelly. Mais, cette thèse est mise en doute par M. VINDRY – conservateur des musées de Grasse - qui signale la présence dans la ville, dès le début du XIVe siècle d'une famille Tombarelly (Chantal Raybaud, Cannes: un siècle de tradition maritime, 1987 - www.google.fr/books/edition).

 

Tolkowsky trouve mention de l'eau de fleur d'oranger dès le XIVe siècle, elle est alors utilisée pour laver les mains des convives lors d'un banquet en Sicile, et pour parfumer les lits. Cela n'a rien d'étonnant dans la mesure où l'on attribuait des pouvoirs d'assainissement à l'eau de fleur d'oranger et à d'autres eaux de fleurs, bien avant de les employer d'une façon courante en cuisine. La date exacte à partir de laquelle on commence à fabriquer en Provence de «l'eau de naffe», comme on l'appelait autrefois, est difficile à déterminer, mais la culture de l'oranger amer (ou bigaradier) est largement pratiquée à Grasse et à Hyères au XVIe siècle. Au XVIIe siècle, il existe une véritable industrie de la distillation de cette eau qui est employée partout en France, où l'on se pique de faire une cuisine «raffinée». Encore au XVIIIe siècle, Buc'hoz pouvait écrire : «Les fleurs d'orange... sont fort en usage parmi nous dans les assaisonnements; on fait avec ces fleurs des conserves différentes, soit solides, soit molles, des tablettes qui sont très agréables au goût & que l'on sert au dessert; on fait aussi avec ces mêmes fleurs un ratafia délicieux.» (Provence-Alpes-Côte d'Azur: produits du terroir et recettes traditionnelles, 1995 - www.google.fr/books/edition).

 

La production de boissons spiritueuses remonte au Moyen Âge, avec la mise au point de l'alambic par les alchimistes arabes et l'apparition, au Xe siècle, des premières eaux-de-vie issues de la distillation du vin. Leur usage était avant tout médical : les savants prêtaient alors aux aqua vitae des vertus thérapeutiques. En France, la plus ancienne eau-de-vie est l'Armagnac, dont les premières preuves d'existence remontent à des écrits datant du XIVe sièclea. Le terme spiritueux, dérivé du latin spiritus, désigne le produit de la distillation qui, à l'origine, était perçu comme l'âme de la boisson alcoolisée. De cette «essence spirituelle» proviendraient les vertus supposées de l'eau-de-vie (Materne Pendoue, Nation Etat - Gouvernance - administration Des 168 Territoires, 2020 - www.google.fr/books/edition).

 

Avec les Croisades et les explorations l’usage des parfums se développe en Occident. C’est Salernus (1130-1160), physicien à Salerne, qui fait état pour la première fois de la distillation de l’alcool. L’alcool, neutre et volatil, va remplacer l’huile comme excipient.

 

Au XIVe siècle, soit deux siècles après la découverte de Salernus, l’utilisation d’un mélange d’alcool et d’huiles essentielles prend son essor. Le premier parfum de ce type serait «L’eau de la reine de Hongrie» (vers 1370), obtenu par distillation de fleurs de romarin et d’eau de vie suivi de peu par «L’eau des Carmes» (vers 1379). Le serpentin est mentionné pour la première fois par Thaddée le Florentin (décédé en 1303), puis Michel Savonarole (1384-1462), en fait une description précise et l’appelle serpent ou vitis (www.horticulture-yonne.fr, Louis Sébastien Lenormand, L'art du distillateur des eaux-de-vie et des esprits, Tome 1, 1817 - www.google.fr/books/edition).

 

C'est au Moyen Âge qu'apparaît dans le Sud de la France, l'élaboration des premières boissons spiritueuses. Ceci grâce à l'importation, depuis les États arabes établis alors en Espagne, de l'alambic, et l'acquisition des connaissances de son emploi ainsi que de l'usage de ses distillats et élixirs. En France, les premières eaux-de-vie, ou élixirs de longue vie, sont obtenues par distillation de vins. On les appela ainsi (aquae vitae en latin ou également «aygue ardente» en langue d'Oc) car on leur prêtait des vertus thérapeutiques bénéfiques. Leur premier usage fut donc médicinal. Ce sont donc d'une part, des médecins de l'université de Montpellier et, d'autre part, des moines qui répandirent leur usage à partir du XIIe siècle. Les premiers écrits évoquant l'appellation de l'une d'entre elles dans notre pays datent du début du XIVe. Il s'agit de l'armagnac. Deux noms ont été retenus par l'histoire des spiritueux dans notre pays grâce à leurs écrits : Arnau de Vilanova, médecin catalan de l'université de Montpellier et Vital Dufour, prieur franciscain dans le Gers (Spiritourisme 2018/2019 Petit Futé - www.google.fr/books/edition).

 

C'est dans l'espace des grandes villes universitaires, Montpellier et Bologne, d'où les facultés de droit et de médecine rayonnent, que fleurissent les législations municipales les plus précoces, ou encore à l'ombre portée de Rome, dans la cour pontificale du xiiie siècle si extraordinairement intéressée par la médecine et récrivant volontiers le mythe de la prolongation de la vie et du rajeunissement (Madeleine Ferrières, Histoire des peurs alimentaires. Du Moyen Age à l'aube du XXe siècle: Du Moyen Age à l'aube du XXe siècle, 2009 - www.google.fr/books/edition).

 

Dans une reprĂ©sentation de 1530, on remarque que l'alambic comporte une façon de serpentin. Cet accessoire n'Ă©tait pas alors considĂ©rĂ© comme indispensable; il n'existait pas dans les alambics des alchimistes grecs et arabes et il est très souvent supprimĂ© dans les alambics reproduits par les auteurs, qui ont Ă©crit sur la distillation, au XVIIe siècle. Baron, doyen de la FacultĂ© des Sciences de Paris, qui publia, en 1756, une Ă©dition du Cours de Chimie de Nicolas Lemery, dit, Ă  ce sujet : "Le serpentin est un instrument de pur apparat dont on peut très bien se passer pour la distillation de l'esprit de vin" (Louis Jacquet, L'alcool: Ă©tude Ă©conomique gĂ©nĂ©rale, 1912 - www.google.fr/books/edition).

 

Faure, dans son remarquable ouvrage, met en relief le long, long cheminement de l'alambic sans serpentin de réfrigération à l'alambic à serpentin long, en cuivre, sans parler de la tuyauterie nécessaire pour amener une grande quantité d'eau de réfrigération. Il fallut attendre que l'industrie livre de la tuyauterie pas trop cher (Guy Gilly, Les plantes aromatiques et huiles essentielles à Grasse: Botanique-Culture-Chimie-Production et marché, 2005 - www.google.fr/books/edition).

 

A Grasse en Provence, les distillateurs d'eau de senteur, &c. ont un filet d'eau qui passe perpétuellement par le réfrigérant (Jean-François Rozier, Cours complet d'agriculture, théorique, pratique, économique et de médecine rurale et vétérinaire, Tome 2, 1782 - www.google.fr/books/edition).

 

La "loy" pourrait représenter les lois de la chimie (Jules Thonnelier, Catalogue de la bibliothèque d'un orientaliste, Tome 1, 1864 - www.google.fr/books/edition).

 

Grasse et GĂŞnes

 

L'influence angevine en Ligurie :

 

- Territoires sous domination de la commune de GĂŞnes, placĂ©e sous la seigneurie de Robert d'Anjou depuis 1318 : Menton, Vintimille, Savone, Porto Maurizio, Bordighera ; Seigneurie de Monaco sous le contrĂ´le des Grimaldi depuis 1331.

 

- Territoires hostiles aux Angevins : PrincipautĂ©s concurrentes : Les domaines de la maison de Savoie et de Savoie-AchaĂŻe, comtes de Piemont de Saluzzo - Marquisat de Monferrato Seigneuries gibelines proches des Visconti de Milan ou des Gibelins de GĂ©nes : Marquisat de Ceva - Les Vintimille-Lascaris, seigneurs de Tende et La Brigue - Les Doria et le marquisat de Dolceacqua (Perinaldo, Apricale, Isolabona) (Germain Butaud, L'enquĂŞte gĂ©nĂ©rale de Leopardo da Foligno en Provence orientale: avril-juin 1333, 2008 - www.google.fr/books/edition).

 

Le conflit contre Pise est assez acharné pour exiger de Gênes qu'elle fasse appel à tout ce qu'elle peut compter de soutien en multipliant les négociations pour renforcer ses positions vers l'ouest. Ainsi la pénétration en pays niçois s'observe-t-elle dans cette convention passée entre Gênes et Grasse en janvier 1171. En échange de son soutien, la ville de Grasse obtiendra la protection de Gênes pour 29 ans. [...]

 

La plupart des Ligures présents à Grasse sont des citadins de Gênes; ils vendent les animaux sur pied et prennent livraison de peaux crues à tanner. Mais ils se font aussi prêteurs et vendeurs de denrées apportées par cabotage depuis les côtes ligures. Parmi eux, les membres de la famille Torrillia sont particulièrement actifs; si l'on pouvait identifier le niçois Lorenzo de Torrillia comme l'un de leurs parents, il serait possible de mettre en évidence un réseau familial de riches marchands du territoire génois qui se répartit dans tous les centres commerçants de la Provence orientale et du pays de Nice afin de contrôler l'écoulement de marchandises qu'ils produisent en partie sur leurs propres terres. [...]

 

Parmi les familles génoises, dont la prééminence se pérennise dans ces régions orientales de la Provence, il faut souligner les Venti qui tiennent la seigneurie de Menton jusqu'aux années 1300 et au-delà. L'activité commerciale entre Gênes et le comté de Nice s'est malgré tout poursuivie jusqu'au XIVe siècle et même plus tard. Dans la première moitié du XIVe siècle, les relations entre Gênes et la Provence orientale se rétablissent quelque peu. En 1333, les conventions entre Gênes et Grasse sont confirmées pour 29 ans. Elles le sont de nouveau pour la même durée après ratification en 1389 (Philippe Jansen, Entre monts et rivages: les contacts entre la Provence orientale et les régions voisines au moyen âge, 2006 - www.google.fr/books/edition).

 

"tous deux"

 

Le nom arabe alambic provient du grec "ambix" qui a une apparence proche du latin "ambo" : tout deux, ensemble ("Arcades ambo", «nous sommes Arcadiens tous deux»).

 

La première mention certaine de l’utilisation d’un alambic Ă  distillation (hydraulique) date du VIe siècle de notre ère; le mĂ©decin byzantin AĂ©tios d’Amida (en MĂ©sopotamie) dĂ©crit en effet un ambix qui n’a rien Ă  voir avec l’ancĂŞtre grec : il est en verre et sert Ă  faire de l’eau de rose, rhodostakton. Rhodos (qui a donnĂ© son nom Ă  l’île fleurie de Rhodes) dĂ©signe la rose en grec tandis que stakton est dĂ©rivĂ© du byzantin apostaktir signifiant distiller et Ă  l’origine de l’arabe taqtir, Ă©galement distiller. Il n’est pas exclu que la Perse sassanide, dont les besoins en eaux et essences de rose sont en croissance continue, l’ait mis au point. Le grand centre scientifique de Gundisabur dans le sud-est iranien a sans doute jouĂ© un rĂ´le dans le dĂ©veloppement de l’alambic qui est dĂ©sormais pourvu de ses deux Ă©lĂ©ments fondamentaux : la cucurbite oĂą s’opère l’ébullition et le chapiteau oĂą se condensent les vapeurs (Liliane Plouvier, L’art distillatoire en al-Andalus. In: Horizons MaghrĂ©bins - Le droit Ă  la mĂ©moire, N°59, 2008. Manger au Maghreb - Partie II - www.persee.fr).

 

Acrostiche : TCDS, Ticidas

 

Ticidas aurait chanté, sous le nom de Perilla, sa maîtresse Metella, peut-être en réalité Caecilia Metella, également maîtresse de Dolabella et d'autres poètes (Ap., Apol. 10). Perilla est apparentée à celle d'Ovide dans sa Lettre III, 7 des Tristes (Jean-Claude Julhe, La critique littéraire chez Catulle et les Elégiaques augustéens: genèse et jeunesse de l'élégie à Rome (62 avant J.-C.--16 après J.-C.), 2004 - www.google.fr/books/edition).

 

The tomb of Caecila Metella was built during the first century bce. Metella was the daughter of Quintus Caecilius Metellus Creticus, a consul in 69 bce and the wife of Marcus Licinius Crassus. Numerous nineteenth-century guidebooks confuse her with the notoriously promiscuous Caecilia Metella, who was the daughter of Quintus Caecilius Metellus Celer and Clodia. Known for her beauty, she married Publius Cornelius Lentulus Spinther in 53 bce and soon afterward began an affair with Publius Cornelius Dolabella. Spinther, in a public scandal, divorced her in 45 bce. Cicero's letters are particularly concerned with the scandal because Dolabella was his son-in-law (Susan Stewart, The Ruins Lesson: Meaning and Material in Western Culture, 2020 - www.google.fr/books/edition).

 

Perse, Satire VI ; Vrna ossa inodora dabit. Il craint aussi qu'on ne parfume point les ossemens, suivant l'ancienne coûtome qu'on avoit de fermer dans une urne les os & les cendres du mort avec plusieurs parfums & aromates, ainsi que Tibulle livre 3. Eleg.2. & Ovide livre 3. des Tristes, Eleg.3. nous ont raporté. Seu spirent cinnama sürdum. Un parfum qui s'exhale sourdement, cela s'apelle une Metaphore catachrestique où l'on signifie l'odeur par le son; c'est un parfum d'une tres-foible odeur, & qui s'éteint facilement (Traduction nouvelle des Satures de Perse en vers françois (en face du texte latin). Avec des remarques sur les passages les plus difficiles, 1693 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 1971 sur la date pivot 1320 donne 669.

 

Les Lombards envahissent la Provence en 570; ils sont suivis de près par les Saxons, 573. Ces Lombards, sous la conduite d'Alboin vers 568, s'emparèrent d'Aquilée et occupèrent le nord de l'Italie, qui depuis a conservé le nom de Lombardie, mais ne se rendirent maîtres de la Ligurie que plus tard, par la prise de Gênes en 640 sous Rhotaric (Archambault, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, 1879 - www.google.fr/books/edition).

 

Grimoald Ier de Bénévent (mort en 671) est un duc de Bénévent de 647 à 662 devenu roi des Lombards de 662 à 671 (fr.wikipedia.org - Grimoald Ier de Bénévent).

 

"les fleurs seront perdues"

 

Les matières premières utilisĂ©es en parfumerie ont Ă©tĂ© d'abord celles du terroir de Grasse : l'oranger, le jasmin, la tubĂ©reuse, la cassie, la rose de mai. Puis tout le bassin mĂ©diterranĂ©en fut mis Ă  contribution, Ă  mesure que se dĂ©veloppaient les courants commerciaux. La distillation Ă  l'alambic fut d'abord le seul procĂ©dĂ© utilisĂ©. Puis, pour extraire le parfum des plantes les plus fragiles, telles que le jasmin ou la tubĂ©reuse, on eut recours Ă  l'«enfleurage» : cette technique consiste Ă  Ă©taler les fleurs sur un châssis enduit d'un corps gras sans odeur propre. La pommade parfumĂ©e ainsi obtenue est plongĂ©e dans l'alcool qui entraine le parfum sans se charger de graisse. La distillation fractionnĂ©e, appliquĂ©e Ă  la parfumerie Ă  partir de 1841, puis, Ă  partir de 1856, le procĂ©dĂ© d'extraction des huiles essentielles par les solvants volatils (Ă©ther de pĂ©trole ou de benzène), permettent successivement d'augmenter le rendement en essence des fleurs traitĂ©es. A la fin du siècle dernier, l'arrivĂ©e de la chimie de synthèse a enrichi, pratiquement Ă  l'infini, la palette du parfumeur. Et, après la guerre de 1914-1918, l'utilisation de nouveaux corps (aldĂ©hydes) a ouvert la voie aux crĂ©ateurs des grands parfums modernes (Moniteur officiel du commerce international: M.O.C.I., 1972 - www.google.fr/books/edition).

 

Les aromatiques de synthèse sont des composés organiques obtenus à partir des huiles essentielles ou des dérivés du goudron de houille. En 1972, leur production, partagée entre Grasse, Lyon et Paris, représente le tiers environ de celle des essences naturelles (Michel Lagache, L'économie des industries chimiques, 1972 - www.google.fr/books/edition).

 

Le marketing entend donnera priori à chaque création une signification bien particulière. Il inverse la hiérarchie des données traditionnelles. «Avant, il y avait un parfum, un flacon, une histoire. Maintenant, il y a une histoire, un flacon, un parfum», observe Jean-Claude Ellena. La communication tient le premier rôle. [...]

 

Divers autres facteurs que la rĂ©volution marketing concourent Ă  faire reculer la tradition : apparition des emballages plastique, recherche d'un abaissement considĂ©rable du coĂ»t des ingrĂ©dients (demande de concentrĂ©s de parfum 50 % moins chers, voire mĂŞme plus), utilisation surabondante des produits de synthèse. Les compositions actuelles qui font couramment appel Ă  des matĂ©riaux Ă©galement prĂ©sents dans les lessives ont perdu «le caractère gras, Ă©pais, riche et moelleux des parfums antĂ©rieurs». Si l'appauvrissement de l'image du parfum qui en rĂ©sulte apparaĂ®t Ă  beaucoup comme une fatalitĂ©, tous ne se rĂ©signent pas. Un parfumeur, Edmond Roudnitska, va brandir l'Ă©tendard de la rĂ©volte contre «l'esprit marketing». Dès 1972, dans une communication intitulĂ©e «Veut-on oui ou non sauver le parfum français ?», il dĂ©nonce la tyrannie des tests qui subordonnent le choix d'une nouvelle composition Ă  l'avis d'un Ă©chantillon de consommatrices et les pressions subies par les crĂ©ateurs qui n'osant plus exprimer leurs talents sont contraints Ă  des productions mĂ©diocres. [...]

 

Dans son activité créatrice, les molécules de synthèse sont des alliées précieuses. Nullement passéiste, Edmond Roudnitska, qui avait le projet de ne travailler qu'avec elles, célèbre «la belle et grande chimie» qui permet de transcender le naturel. Les matériaux de synthèse ne sont pas des ersatz. Ils autorisent des combinaisons beaucoup plus riches, beaucoup plus amples (à côté d'une centaine à peine d'essences naturelles, il existe plusieurs milliers de produits synthétiques dégageant des odeurs fines, délicates et infiniment variées). Grâce à eux, le parfum a cessé d'être une «mixture», un mélange plus ou moins réussi d'ingrédients naturels et est devenu une véritable construction artistique d'odeurs, une «forme olfactive» pensée (Annick Le Guérer, Le Parfum : Des origines à nos jours, 2005 - www.google.fr/books/edition).

 

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