Nouveaux spectacles politiques dus à l’élection du président au suffrage universel

Nouveaux spectacles politiques dus à l’élection du président au suffrage universel

Attentats contre le général de Gaulle

 

VI, 51

 

1963

 

Peuple assemblé, voir nouveau expectacle

Princes & Roys par plusieurs assistants ,

Pilliers faillir, murs : mais comme miracle,

Le Roy sauvé & trente des instans.

 

Miraculus, miracula, miraculum

 

Le 14 novembre 1305, Clément V fut couronnée pape à Lyon en présence des rois de France et de Majorque. Après la cérémonie, le cortège montait la pente du Gourguillon, Philippe le Bel, roi de France, conduisait par la bride la monture du pape. Brusquement, un vieux mur, vestige d’un fort, surchargé de curieux s’écroula. Le duc de Bretagne et Gaillard de Got – frère du pape - furent écrasés. Le pontife fut renversé et sa tiare roula à terre. Douze personnes périrent. Quant au roi, il n’échappa que par miracle.

 

Cette voie publique très ancienne de la colline de Fourvière dans le 5e arrondissement de Lyon a porté autrefois le nom de montée de Beauregard.

 

Le mot «Gourguillon» serait une onomatopée (comme le «gurges» des Latins, qui évoque un tourbillon d’eau impétueux, ou notre gargouille). Ce nom convient parfaitement à la rue qu’il désigne dont la pente et le peu de largeur font que les eaux pluviales s’y engouffrent.

 

Une tradition recueillie par quelques auteurs fait venir le nom de cette rue de «gurges sanguinis» par allusion au sang des martyrs, ce groupe de chrĂ©tiens persĂ©cutĂ©s en 177, qui aurait coulĂ© du haut de la colline jusqu’à la SaĂ´ne. C’est probablement en souvenir de cette fable que, en 1790, le 5e bataillon de la garde nationale, recrutĂ© dans ce quartier, portait, sur son drapeau, la devise suivante : «Dat sanguine palmas» (le sang des martyrs fait naĂ®tre des palmes). (www.gadagne-lyon.fr).

 

"trente des instans"

 

instans : prochain (fr.wiktionary.org).

 

Trente jours prochains : après le 14 novemnre 1305, la veille du trentième jour suivant est le 13 décembre, fête de sainte Lucie.

 

L'iconographie de Lucie provient de ce que la tradition retient des circonstances de son martyre. Le motif des yeux portés sur un plateau n'apparaît pas avant le XIVe siècle, période à laquelle les malvoyants l'invoquent pour retrouver la vue. On lui aurait arraché les yeux, ou encore que, pour toute réponse à son fiancé qui menaçait de la dénoncer, elle se les soit arrachés elle-même, et les lui ait envoyés dans une boîte. À la suite de quoi, la Vierge serait venue lui en apporter de plus beaux encore. C'est la raison pour laquelle elle est fréquemment invoquée pour guérir les maladies oculaires, et représentée par les peintres portant ses yeux sur un plateau ou dans une coupe (fr.wikipedia.org - Lucie de Syracuse).

 

Le nom de Beauregard remonte loin dans le temps, il s'est appliqué à une partie du Gourguillon en raison de la vue qu'elle offre sur Lyon (www.ruesdelyon.net).

 

On rencontre, toujours Ă  Lyon, une autre Lucie, veuve qui recueille saint Epipode (Epipoy, fĂŞtĂ© le 22 avril et aussi le 6 avril Ă  Paris) pendant la persĂ©cution de l'an 177 : cf. quatrain IX, 68.

 

Trente jours avant

 

Si le 14 novembre 1305 consiste en ces trente jours prochains, la référence porte autour du 15 octobre 1305.

 

Le Sacré-Collège était réuni depuis neuf mois à Pérouse; il ne pouvait s'entendre sur le choix du successeur de Benoît XL Deux grands partis se partageaient le conclave, les Bonifaciens et les Français, c'est-à-dire ceux qui s'étaient rangés du cûté de Boniface VIII et ceux qui, tout en réprouvant l'attentat commis contre ce pontife, voulaient qu'on traitât avec indulgence le roi de France de peur de le pousser à un schisme; car c'est un fait certain, la conduite de Philippe le Bel à Anagni souleva, dans toute l'Europe et même dans la cour de France, une énergique réprobation. Les chefs du parti français, voyant qu'on n'aboutissait pas, proposèrent une transaction. Les Bonifaciens ou les Italiens, comme on les appelait, désigneraient trois candidats non italiens, parmi lesquels les Français choisiraient celui qui leur agréerait le mieux. Ainsi fut fait. Les Italiens présentèrent trois candidats, dont Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux. Le chef du parti français, le cardinal de Prato, fournit secrètement et avec célérité cette liste à Philippe le Bel et lui demanda son avis, tout en indiquant Bertrand de Got, quoique ennemi du roi, comme un homme avide d'honneur et d'argent, dont il pourrait beaucoup obtenir. Philippe, sans perdre de temps, fixa un rendez-vous à l'archevêque dans un monastère situé au milieu d'une forêt de Saintonge.

 

Les conditions mises par Philippe le Bel Ă  l'Ă©lection de Bertrand de Got, pour n'avoir pas Ă©tĂ© formulĂ©es Ă  la rencontre de Saint-Jean-d'AngĂ©ly supposĂ©e par le chroniqueur florentin du XIVe siècle Jean Villani, ont pu ĂŞtre posĂ©es et acceptĂ©es par Ă©crit ou par messager. Ce qui donne une certaine force Ă  cette supposition, et qui la rend mĂŞme vraisemblable, c'est que les conditions indiquĂ©es par Villani ont Ă©tĂ© vĂ©ritablement remplies; que ClĂ©ment V refusa de cĂ©der sur un seul point, sur la condamnation de la mĂ©moire de Boniface VIII, mais qu'il dut accepter la sixième condition, tenue d'abord secrète par le roi, c'est-Ă -dire la condamnation des Templiers. Cette condamnation, il fallut la lui arracher : c'est du moins ce que semble indiquer l'ensemble des documents que nous possĂ©dons (M. E. Boutaric, Revues des questions historiques, Tome 10, 1871 - www.templiers.net).

 

Dans une lettre du 13 octobre 1305, quatre mois environ après son Ă©lection et un mois avant son couronnement, ClĂ©ment, en parlant prĂ©cisĂ©ment de son Ă©lĂ©vation sur la chaire de saint Pierre, Ă©crit au roi : «Le 9 des calendes d'aoĂ»t, nous avons donnĂ© solennellement et publiquement notre consentement Ă  cette Ă©lection, maist malgrĂ© nous et convaincu par des instances rĂ©itĂ©rĂ©es. (Consensum autem electioni præfatæ solemniter et publice, licet inviti ac multis devicti instantiis, præstitimus IX kal. augusti. - Ap. BALUZ., Vita Pap. Aven., II, 62) (Justin Louis Pierre Fèvre, Histoire apologetique de la PapautĂ© : depuis Saint Pierre jusqu'Ă  Pie IX, Tome 5, 1880 - books.google.fr).

 

Deux ans plus tard, le 13 octobre 1307, le roi fait arrĂŞter les Templiers dans le royaume.

 

La suite de la lettre dit :

 

«Quant Ă  certains articles que vous avez traitĂ©s avec vos ambassadeurs et qui ne doivent ĂŞtre divulguĂ©s ni par vous, ni par eux, attendu la demande que vous nous avez faite de pouvoir en communiquer avec trois ou quatre personnes, au delĂ  du nombre que nous avions fixĂ©, nous consentons bien volontiers Ă  ce que vous en confĂ©riez avec trois ou quatre et mĂŞme un plus grand nombre de personnes, au delĂ  du nombre susdit, selon qu'il paraĂ®tra utile Ă  votre royale circonspection, car nous avons la certitude que vous ne rĂ©vĂ©lerez ces choses qu'Ă  ceux que vous savez ĂŞtre Ă©galement pleins de zèle et d'amour pour notre honneur et le vĂ´tre.» Quelles Ă©taient ces affaires que l'on tenait si secrètes ? On l'ignore, et mieux vaut ne pas hasarder de conjectures. ClĂ©ment fut couronnĂ© Ă  Lyon, le 14 novembre 1305, devant une nombreuse assemblĂ©e : Philippe le Bel voulut assister Ă  cette cĂ©rĂ©monie et fit dès lors des ouvertures au Pape au sujet des Templiers (M. E. Boutaric, Revues des questions historiques, Tome 10, 1871 - www.templiers.net).

 

"instans" : juridiction

 

Si l'expression "instance administrative" remonte à 1938, l'instantia, qui dérive d'"instans" (instant, présent) est en rapport avec l'action en justice comme le rapporte Nicolas Oresme (vers 1370) et Remigius Maschat dit de Saint Erasme (1692 - 1747) (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr, Camillo Tarquini, Manuel de la juridiction ecclésiastique au for extérieur et spécialement au for contentieux, avec appendice sur les règles du droit, 1885 - books.google.fr).

 

"instance" du latin "instantia", qu'on dérive de stare in judicio, être en jugement. Un procès est en instance lorsqu'il est porté devant une juridiction (Marie Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel des sciences : des lettres et des arts, 1855 - books.google.fr).

 

Le terme "instans" est employé pour des personnes qui intentent une action en justice (Lettre de C. Véron au Conseil de Berne, 24 décembre 1544) (Aimé-Louis Herminjard, Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française, Tome 9, 1897 - books.google.fr).

 

A la fin du règne de Philippe le Bel le domaine royal comprend trente divisions administratives : les vingt baillies ou bailliages de Paris, Senlis, Vermandois, Amiens, Sens, OrlĂ©ans, Bourges, Mâcon, Tours, Rouen, Caen, Cottentin, Caux, Gisors, Auvergne, Monts d'Auvergne, Troyes, Vitry, Chaumont, Lille; et les dix sĂ©nĂ©chaussĂ©es de Poitou, Saintonge, Toulouse et Albigeois, Rouergue, PĂ©rigord, Quercy, Beaucaire, Carcassonne, AngoulĂŞme, Lyon [rĂ©uni au domaine royal en 1312]. Ces 30 grandes circonscriptions formaient plus de 325 subdivisions, appelĂ©es prĂ©vĂ´tĂ©s, vicomtĂ©s, baylies ou vigueries, suivant la province Ă  laquelle elles appartenaient; elles s'Ă©tendaient sur les territoires de 59 de nos dĂ©partements actuels (A. Vuitry, Études sur le rĂ©gime financier de la France avant la rĂ©volution de 1789, Tome 1 1883 - books.google.fr).

 

Sous l’Ancien Régime, le «bailliage» ou la «sénéchaussée» (autrefois aussi écrit seneschaucie) désigne à la fois une entité territoriale (circonscription administrative, financière et judiciaire) et la charge d'officier de bailli qui y est liée. Le premier terme est plus fréquent dans le Nord, et le second dans le Midi et l'Ouest (fr.wikipedia.org - Bailliage et sénéchaussée).

 

"sĂ©nĂ©chaussĂ©e" : juridiction Ă©quivalente Ă  un bailliage, dans les provinces de la France du Sud principalement (Paul Delsalle, Vocabulaire historique de la France moderne : XVIe-XVIIe-XVIIIe siècles, 2007 - books.google.fr).

 

Et certes c'est trop lascher la bride au juges, de leur donner pouuoir de faire emprisonner les personnes, sous simples soupçons. Car c'est leur ministrer occasion de maligner & abuser de leurs charges, en tourmentant les gens de bien & innocens, ou pour hayne qu'ils leur portent, ou pour complaire Ă  vn autre, ou pour en arracher de l'argent. Comme cela aduint au pays de Languedoc, du temps de Philippe le Bel. Car France fur de ce temps-lĂ  l'inquisition s'y exerçoit rigoreusement par les Iacopins Inquisiteurs, contre les Albigeois. Mais le Roy ayant descouuert qu'ils faisoyent emprisonner Ă  tort plusieurs nobles, & autres gens de bien, disans qu'ils estoyent heretiques Albigeois, & sous le pretexte de ces fausses accusations les rançonnoyent de grosses sommes de deniers deuant que les lascher, il en chassa l'inquisition, & fit pendre & estrangler vne partie de ces abuseurs, & renuoya les autres en Espagne, (pays de leur origine) oĂą ils furent premierement instituez, pour en dechasser les Mahumetains, Sarrazins, & Marrans : & maintenant en dechassent les vrais Chrestiens (Annales de l'annĂ©e 1305) (Innocent Gentillet, Le bureau du concile de Trente, 1586 - books.google.fr).

 

En 1300, l'agitation gagne Albi, car l'Ă©vĂŞque Bernard de Castanet fait arrĂŞter 32 habitants de la ville dont 25 se voient condamner au mur strict. Bernard DĂ©licieux prend alors la tĂŞte de la campagne lancĂ©e contre l'Inquisition par Albi et Carcassonne et subsidiairement par Cordes et Castres. Pendant trois ans et demi, de 1301 Ă  1304, il en assume la direction et l'animation, prodiguant sa peine, conduisant ou suscitant force ambassades auprès des rĂ©formateurs du Languedoc, ou bien en France, auprès du roi, et mĂŞme en Italie, auprès du pape. Et toutes circonstances il s'en tient Ă  une argumentation invariable : on ne saurait mettre en doute l'orthodoxie des victimes de l'Inquisition; le tribunal a dictĂ© leurs aveux par la torture; il s'agit, pour Albi, d'un procès truquĂ©, motivĂ© par la cupiditĂ© et l'arbitraire de l'Ă©vĂŞque, avide de s'emparer des biens des condamnĂ©s et dĂ©sireux d'Ă©liminer ceux qui dĂ©nonçaient les abus de sa juridiction temporelle. Des pĂ©ripĂ©ties multiples du conflit Ă©mergent quelques faits saillants.

 

On cerne assez facilement le milieu social où évolue le franciscain Bernard Délicieux. Dans les actes de son procès apparaissent les noms de 34 Albigeois dont quatorze sont des parents proches des 32 emmurés de 1300. Ce groupe, très homogène, se confond avec l'oligarchie consulaire et rassemble des hommes détenteurs du savoir ou de la richesse; on y compte de nombreux juristes, dont les meilleurs auxiliaires de Bernard Délicieux, Arnaud Garsie, qui a fait ses études à Toulouse en compagnie de Bertrand de Got, neveu de Clément V, et son beau-frère Pierre Pros. Tous les partisans de Bernard possèdent une fortune considérable; ils sont capables d'avancer, au pied levé, des sommes importantes pour la réussite de leurs projets. Arnaud Garsie, pour en rester à son cas, cotise ainsi une centaine de livres, à fonds perdus, vers la Toussaint, de 1303; en 1305, il entre dans un consortium de neuf Albigeois qui s'efforce d'acquérir, à Lyon, la protection de trois cardinaux — dont Raimond de Got et Pierre Colonna — en leur offrant 5000 livres M. Plus tard, conjointement avec Pierre Pros, il peut encore verser 2000 florins d'or afin d'obtenir la rémission de Charles IV le Bel (Jean-Louis Biget, Autour de Bernard Délicieux : franciscanisme et société en Languedoc entre 1295 et 1330. In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 70, n°184, 1984 - www.persee.fr).

 

Albi offre un cas bien documenté de discordance entre la morphologie urbaine et la trame administrative royale, source de contentieux récurrents à partir de la fin du XIIIe siècle, et dont le point d’orgue intervient dans les premières années de la guerre de Cent Ans. Des logiques contradictoires président à l’opposition durable entre le consulat d’Albi et les autorités de la jugerie d’Albigeois d’une part, cette dernière jouant le même rôle, dans la sénéchaussée de Toulouse, que la viguerie d’Albi dans celle de Carcassonne, et certaines communautés du voisinage d’autre part. Pour durable qu’il soit, ce conflit ne se développe cependant pas de façon continue, loin s’en faut; à cet égard, il n’est pas inintéressant de souligner que les phases d’opposition aiguë épousent parfaitement la chronologie des impôts servant à financer les guerres du roi à partir du règne de Philippe le Bel. Ce problème de juridiction fiscale a naturellement une incidence sur les limites mêmes de la cité albigeoise, qu’il contribue à clarifier.

 

Les dépositions réunies lors de l’enquête menée par l’évêque de Laon et le comte de Forez constituent le document le plus complet et le plus systématique dont nous disposions sur le contentieux fiscal du Bout-du-Pont d’Albi. [...] Quarante-deux témoins ont été interrogés; vingt-et-un sont des habitants du faubourg, et vingt sont domiciliés à Albi même. Le dernier témoin, Bernard Audric, habite en 1319 à Lescure, mais paraît néanmoins avoir résidé au Bout-du-Pont aux alentours de 1315. On remarquera également que, parmi les vingt Albigeois de la rive gauche, dix sont d’anciens conseillers ou consuls. Ce sont des personnages généralement connus de l’histoire albigeoise, car ils font partie des élites marchandes et juridiques; plusieurs sont également interrogés lors des procès de Bernard de Castanet en 1307-1308, et de Bernard Délicieux en 1319 (David Sassu-Normand, Espace urbain et espace monarchique. Un problème de juridiction fiscale à Albi au XIVe siècle, 2016 - books.google.fr).

 

Acrostiche : PPPL

 

Saint Philippe P.p.l. (Priez pour lui) - Sancte Philippe o.p.e. (ora pro eo) (Pierre Viret, Le Manuel, ou instruction des curez & vicaires, de l'Eglise Romaine, 1564 - books.google.fr).

 

Il reste encore Ă  dire un mot de l'Eglise que saint Jacques & saint Philippe ont Ă  Paris. Quelques-uns en attribuent la fondation Ă  saint Louis, & croyent qu'il la fit lorsqu'il mit les Chartreux Ă  l'HĂ´tel de Vauvert, auprĂ©s de cette ville. Mais l'Auteur des Antiquitez de Paris assure que c'est le Roi Philippe le Bel son petit-fils qui en est le Fondateur, & qu'il fit bâtir cette Eglise pour les pelerins, sous le titre de Saint Jacques du Haut pas; comme un membre dĂ©pendant du grand HĂ´pital de saint Jacques du Haut-pas, au Diocese de Lucques en Italie Que neanmoins, comme il s'appelloit Philippe, il voulut que les Patrons & Titulaires de cette Eglise fussent ensemble les ApĂ´tres faint Jacques & saint Philippe. Dans la suite du tems, les Religieux de saint Magloire ayant Ă©tĂ© transferez de leur maison de la grande rue saint Denis oĂą sont aujourd'hui les Filles penitentes, en cet HĂ´pital au fauxbourg saint Jacques; & le peuple s'Ă©tant multipliĂ© dans ce quartier : l'on y a bâti une nouvelle Chapelle & une belle Eglise, qui fait aujourd'hui une Paroisse sous le titre de saint Jacques & saint Philippe (François Giry, Les Vies Des Saints Dont On Fait L'Office Dans Le Cours De L'AnnĂ©e, Tome 1, 1719 - books.google.fr).

 

Dans le moyen âge, les abréviations tyroniennes étaient, pour ainsi dire, une écriture usuelle. Sous Louis le Débonnaire, en France, on n'écrivait pas autrement les diplômes et la majeure partie des actes publics; les vieux manuscrits sont hérissés d'abréviations, ainsi que les premiers livres imprimés. L'abus en devint tel au commencement du XIVe siècle, que Philippe le Bel fut obligé de proscrire, par ordonnance, les abréviations dans les actes juridiques, et spécialement dans les minutes des notaires (Nouveau dictionnaire national, ou, Dictionnaire universel de la langue française Bescherelle, Tome 1, 1893 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1962 sur la date pivot 1305 donne 648.

 

Du temps des rois et des reines (ces contes de fĂ©es de l'enfance des peuples oĂą Carabosse est conviĂ©e), officiellement, immuablement, l'Église, en tant que telle, se tenait du cĂ´tĂ© de nos rois contre la caste des seigneurs exploiteurs des serfs. Ces rois dont six : Sigismond Ier, Gontran Ier, Sigebert III, Dagobert II, le Jeune, Charles Ier le Grand, Louis IX sont des saints selon la formulation mĂŞme de l'Église (R. P. Martin, Le livre des compagnons secrets, 1982 - books.google.fr, www.idref.fr).

 

Sigebert III, également connu sous le nom de saint Sigisbert, roi d'Austrasie, (630 - 1er février 656), est le fils aîné de Dagobert Ier et de Ragnétrude. Il a été reconnu saint par l'Église catholique, et il est fêté le 1er février.

 

Sigebert fut baptisé en la cathédrale d'Orléans en présence de Dagobert, Éloi, Ega, Dadon, la reine Nanthilde, le trésorier royal Landégisèle ainsi que le référendaire Chadoin en tant que représentant de Burgondie. L'évêque Amand procéda au baptême et Caribert II parraina Sigebert en le tenant sur les fonts baptismaux. Lors de l'office, Amand récita le pater noster et Sigebert, âgé alors de neuf jours, aurait répondu Amen (fr.wikipedia.org - Sigebert III).

 

Phlippe le Bel et De Gaulle

 

Homme de tradition, de Gaulle est pourtant assez moderne, surtout lorsque cela doit servir les intĂ©rĂŞts de la France et l'arracher au joug amĂ©ricain. Il veut imposer Ă  tous l'autoritĂ© de l'État Ă  la manière de Philippe le Bel, le Roi de fer tel que dĂ©peint par Maurice Druon. De Gaulle est donc perçu très vite comme un homme exceptionnel. Alain Peyrefitte essaie d'en faire un portrait qui n'est pas sans rappeler les traits de Philippe le Bel : Vieil homme qu'habite le gĂ©nie de la France; un hĂ©ros follement Ă©pris de sa patrie; [...] incarnant l'État, parce que c'est l'État qui doit soutenir la France et inciter les Français Ă  ĂŞtre dignes d'elle face Ă  l'univers; se confondant avec la France de toujours et de partout – celle de Clovis et de Clemenceau, celle de l'IndĂ©pendance amĂ©ricaine et de l'incendie de Moscou; s'installant sur les hauteurs pour en descendre de moins en moins souvent; rĂ©aliste Ă  long terme, excessif etinjuste Ă  l'occasion, jamais mesquin; un homme hantĂ© par une idĂ©e plus grande que lui.

 

En effet, le monarque médiéval Philippe le Bel rappelle le général à plus d'un titre. De même que le républicain avait l'obsession d'une France forte, de même le roi était brûlé de la grandeur de la France. Ces deux hommes s'oubliaient au point d'identifier volontiers leurs personnes à l'État. La France, à ces périodes, Moyen Âge et XXe siècle, connait de tels remous qu'il est nécessaire qu'un gouvernement fort canalise toutes les énergies ce que ces deux «chefs d'État» essaient de faire en imposant leur autorité et en ramenant tout à l'État. C'est aussi pour l'intérêt de la nation et pour la volonté d'être présents dans le cœur du peuple qu'ils recourent de temps en temps à des consultations populaires appelées États généraux sous Philippe le Bel et Référendums sous la Ve République. Cependant, si agrandir la France, en faire une nation forte, internationalement crainte, la défendre contre certaines prétentions : Angleterre et Rome au XIVe siècle, Allemagne et USA au XXe siècle semblent se révéler être la grande ambition de ces deux chefs d'État; ce n'est que l'un de leurs nombreux traits communs. Un autre comportement similaire à nos deux personnages légendaires tient aussi à une grande austérité sur le plan moral. Cette austérité doublée du souci de préserver la pureté de la dynastie a conduit le roi de fer à condamner impitoyablement les écarts adultérins de ses brus. En effet, une autre attitude n'aurait pas pu être concevable pour ce roi que Maurice Druon présenta dans une rigoureuse chasteté, un sévère puritanisme qui lui ont fait vivre rigoureusement sa condition de veuf pendant près d'une décennie. De Gaulle partage cette attitude de sévérité morale, ce penchant puritain dénué de fantaisie qui ne le prédisposait pas à comprendre l'exubérance de la jeunesse parisienne au cours de ces années 1966-1968 (Chantal Bonono, Contexte d'origine et re-création du roman historique : le cas du cycle Les Rois maudits de Maurice Druon, Le contexte. Approches transdisciplinaires: Revue Mosaïques No 4, 2018 - books.google.fr).

 

Templier et guerre d'Algérie

 

Dès la fin de septembre 1960, voici donc Argoud, meneur d'hommes péremptoire à l'intelligence musclée (que Jean-Jacques Servan-Schreiber a décrit dans son Lieutenant en Algérie comme un «homme-phare»), en quête d'une force et d'un chef pour sauver l'Algérie française. Désespérément», écrit-il. Il s'est fait muter à Metz où ses supérieurs, les généraux Lecoq et Constans, couvrent sans vergogne ses démarches d'insurgé. Flanqué de son alter ego mystique, le colonel Joseph Broizat, ancien chef de cabinet de Massu et adepte d'un intégrisme de templier, il court les états-majors, «honnête courtier du putsch», écrit-il, à la recherche d'hommes prêts à tout risquer - carrière, vie, honneur, pour abattre le «bourreau» et garder l'Algérie (Jean Lacouture, Charles de Gaulle, Tome 3 : Le souverain, 1959-1970, 1984 - books.google.fr).

 

L'un des conjurés du putsch d'Alger d'avril 1961, puis chef de l'OAS, Raoul Salan avait, à ce titre, initié des attentats - ratés - contre de Gaulle. Un autre officier, condamné à mort par contumace, le colonel Lacheroy est également gracié et peut rentrer d'exil. D'autres, comme le colonel Broizat, surnommé «le templier des temps modernes», vont suivre. Face à la «menace totalitaire» et à l'approche des élections législatives, le chef de l'État, qui avait jusqu'alors obstinément refusé toute mesure de clémence à l'égard des «félons», a sans doute estimé qu'il ne pouvait plus se permettre d'avoir des ennemis à droite (Jean-Louis Marzorati, La France en 1968, 2007 - books.google.fr).

 

Election au suffrage universel (de l'élection papale à l'élection présidentielle) et attentats

 

C'est avec joie que je savourais les envolĂ©es pontificales des supporters de nos candidats aux prĂ©sidentielles... Un politicien annonçait : «Le peuple français va entrer en conclave.» Un leader politique affirmait avec une noire ironie qu'on n'attendait plus que la fumĂ©e blanche qui allait apparaĂ®tre, incessamment, au-dessus de l'ElysĂ©e (Guy Gilbert, Avec mon Aube et mes santiags, 2014 - books.google.fr).

 

En 1962, le peuple français est appelé à voter deux référendum, l’un le 8 avril pour les accords d’Evian, l’autre le 12 septembre pour l’élection du président de la république au suffrage universel. Après le vote positif  de ce dernier, l’élection du président sera l’occasion d’un nouveau spectacle politique amplifié par la télévision.

 

La politique algĂ©rienne de de Gaulle a eu de nombreux opposants. Parmi ceux-ci il faut compter des hommes comme Georges Bidault, l’un des fondateurs du MRP, partisan de l’appel Ă  de Gaulle en 1958, et Jacques Soustelle, qui rejoignit le gĂ©nĂ©ral Ă  Londres dès 1940, un des fondateurs de l’UNR (« Pilliers faillir Â» : soutiens qui se dĂ©robent). Ces deux hommes participèrent Ă  la crĂ©ation, en 1962, du CNR, successeur de l’OAS, qui condamna Ă  mort de Gaulle pour crime de haute trahison. Plusieurs attentats ont Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©s contre de Gaulle dont celui de Pont-sur-Seine le 8 septembre 1961, au cours duquel la voiture prĂ©sidentielle passe Ă  travers un mur de flammes (« murs Â»), et celui du Petit-Clamart, le 22 aoĂ»t 1962. « Au calcul des probabilitĂ©s, il n’y avait pas une chance sur un million qu’aucune de ces quatre personnes n’ait subi la moindre Ă©raflure Ă  travers cette giclĂ©e de balles tirĂ©e de trois foyers diffĂ©rents [1] » (« par miracle Â»). Les tirs ne durèrent que de 20h09 Ă  20h10 (« trente des instants Â», « instants Â» signifiant courte durĂ©e [2]).

 

Cf. quatrain suivant VI, 52 et son "Espoir Troyen".

 

L'attentat de Pont-sur-Seine est le premier attentat contre le général de Gaulle à Pont-sur-Seine, alors président de la République, par un groupuscule se réclamant de l'OAS qui a eu lieu le 8 septembre 1961 à Pont-sur-Seine, dans l'Aube. Alors que la voiture présidentielle, conduite par Francis Marroux, traverse la commune, une explosion est déclenchée manuellement à la hauteur du véhicule. L'humidité ayant diminué la puissance des explosifs et neutralisé une partie du dispositif, l'attentat ne fait aucun mort ou blessé. Ses auteurs sont condamnés à de la prison au cours d'un procès très médiatisé et qui eut lieu à Troyes moins d'un an après. Aujourd'hui, il semble acquis que le cerveau de l'attentat, désigné par le pseudonyme «Germain», ait été Jean-Marie Bastien-Thiry, condamné à mort en 1963 et fusillé pour avoir organisé l'attentat du Petit-Clamart.

 

De Gaulle relate l'événement en 1970 dans ses Mémoires d'espoir :

 

«En mĂ©tropole, bien que le ministre de l'IntĂ©rieur Roger Frey et la police dĂ©ploient les plus grands efforts, se multiplient les destructions par le plastic : plus d'un millier. Ainsi de celle oĂą le maire d'Évian, Camille Blanc, trouve la mort, ou de celle qui vise AndrĂ© Malraux et aveugle une petite fille. Le coup de maĂ®tre est tentĂ©, le 9 septembre 1961. Dans la nuit, au sortir de Pont-sur-Seine, sur la route qui conduit de l'ÉlysĂ©e Ă  Colombey, la voiture oĂą je me trouve avec ma femme, l'aide de camp, colonel Teisseire, et le garde Francis Marroux est tout Ă  coup enveloppĂ©e d'une grande flamme. C'est l'explosion d'un mĂ©lange dĂ©tonant destinĂ© Ă  faire sauter une charge de dix kilos de plastic cachĂ©e dans un tas de sable et beaucoup plus qu'assez puissante pour anĂ©antir «l'objectif». Par extraordinaire, cette masse n'Ă©clate pas.» (fr.wikipedia.org - Attentat de Pont-sur-Seine, Pierre Galante, Le GĂ©nĂ©ral, 1968 - books.google.fr).

 

Vieux Saint Georges

 

Pratiquement condamné à disparaître sous le règne d’Edouard Herriot (maire de Lyon de 1905 à 1957), fortement menacé encore à la fin des années cinquante, le Vieux-Lyon doit sa survie à son classement en secteur sauvegardé en 1964. Epilogue d’une histoire très mouvementée, cet acte prestigieux va rapidement inciter les pouvoirs publics à restaurer le Vieux-Lyon. Mais Saint-Georges, déjà en partie exclu du secteur sauvegardé, sera tenu à l’écart de cette restauration.

 

L’idĂ©e de prĂ©server le Vieux-Lyon apparaĂ®t dès 1946, dans les objectifs d’une toute nouvelle association d’habitants – amoureux des vieilles pierres : la «Renaissance du Vieux-Lyon». Mais pendant dix ans cette proposition – activement portĂ©e, en fait, non pas par cette association, mais par Simone Pelosse, un «personnage» du quartier Saint-Georges, potière de son Ă©tat, chez qui se rĂ©unissaient toutes les notabilitĂ©s lyonnaises de l’époque (le prĂ©fet Ricard, Louis Pradel...) – suscite peu de rĂ©actions. Il faut attendre 1958, et l'arrivĂ©e au sein de la «Renaissance du Vieux-Lyon» d’une nouvelle Ă©quipe dirigeante composĂ©e de jeunes hommes dynamiques de la Jeune Chambre Economique, pour que cette idĂ©e, dĂ©passant le cercle restreint des fondateurs de l’association (et le noyau de gens gravitant autour de la «Belle Potière»), commence enfin Ă  «faire des vagues».

 

En 1958, M. Donzet, architecte des monuments historiques, élabore un premier programme de restauration des quartiers anciens de la rive droite de la Saône. Ce programme (qui sera suivi de nombreux autres projets) illustre parfaitement le changement de mentalité qui s’opère à l’époque, à Lyon et plus largement dans l’ensemble des villes françaises, à l’égard des immeubles anciens. Deux ans plus tard, en 1960, le mouvement s’accélère brusquement : le Marché de gros quitte le quai de Saône, où il se tenait ancestralement. De nombreux artisans, aidés par des prêts, s’y installent et reconstituent leur aspect ancien. Mais l’événement le plus important de cette année 1960 survient en novembre: sous l’action conjuguée du préfet du Rhône, de l’architecte des Monuments historiques, et de la «Renaissance du Vieux-Lyon» d’une part, et à la suite d’un marchandage fatal pour le quartier Mercière-Saint Antoine situé sur la rive gauche de la Saône d’autre part, Louis Pradel, le «nouveau» maire de Lyon, signe le 23 novembre un arrêté municipal extrêmement novateur. En effet, cet arrêté interdit dans le Vieux-Lyon toute transformation du bâti sans permis de construire, réglemente de façon très précise l’usage des enseignes extérieures et impose, pour la restauration des magasins, des façades à arcades en pierre. S’inspirant de cette démarche, les hauts fonctionnaires du ministère des Affaires culturelles et du ministère de l’Equipement et du Logement élaborent à leur tour une loi sur la protection du patrimoine bâti, plus connue sous le nom de «loi Malraux», adoptée le 4 août 1962, et deux ans plus tard le Vieux-Lyon, qui avait servi de modèle, devient le premier secteur sauvegardé de France. Mais en réalité, et ceci est tout à fait fondamental, le périmètre du secteur sauvegardé ne recouvre pas entièrement le Vieux-Lyon. Plus précisément, au sud, la limite se situe au beau milieu du quartier Saint-Georges, près de l’église, au niveau du 54 de la rue Saint-Georges – là où, il est vrai, le patrimoine bâti devient moins dense, et peut-être d’une qualité architecturale plus modeste (par rapport à la partie nord du quartier). Ce périmètre institue donc une nouvelle frontière à l’intérieur même de Saint-Georges, qui doit beaucoup aux mentalités «urbaines» et aux valeurs «esthétiques» de l’époque. Aussi, Saint-Georges occupe depuis 1964 une position originale, à la marge du secteur sauvegardé, un peu en dedans et un peu au dehors; ce qui le distingue très nettement (une nouvelle fois) de Saint-Jean, qui est, quant à lui, totalement inclus dans le secteur sauvegardé. (Jean-Yves Authier, La Vie des lieux : Un quartier du Vieux-Lyon au fil du temps, 1993 - books.openedition.org).

 

En effet, derrière l’image du quartier réhabilité, revalorisé et embourgeoisé — sous-entendu peuplé d’une population relativement aisée et homogène — se distinguent des micro-secteurs composés de sous- populations aux caractéristiques sociales très diverses. C’est ce que révèle par exemple l’examen (toujours à partir des revenus pondérés des ménages) de la répartition spatiale des locataires à faibles revenus, des locataires à revenus moyens, des locataires à revenus élevés et des propriétaires. De fait, nous observons que les locataires à revenus élevés sont sur-représentés dans le secteur «Nord-Ferrachat», qui désigne la portion d’espace située entre l’avenue Adolphe Max et la rue Ferrachat, et (à un niveau moindre) dans le secteur «Nord-Église», qui s’étend de la rue Ferrachat à l’église Saint-Georges; que les locataires à faibles revenus sont à l’inverse très fortement sur-représentés dans le secteur «Saint-Georges Sud-Quarantaine», qui couvre toute la partie sud du quartier, au-delà de l’église; que les locataires à revenus moyens sont légèrement surreprésentés dans le secteur «Nord-Église»; et enfin que les propriétaires sont très nettement sur-représentés dans les montées — des Épies et du Gourguillon. En d’autres termes, nous constatons que plus on se rapproche de l’extrémité sud de Saint-Georges, et donc plus l’on s’éloigne du quartier Saint-Jean, plus la présence de ménages à revenus élevés diminue; d’abord au profit de ménages à revenus moyens puis, en particulier au-delà de l’église Saint-Georges (c’est-à-dire au-delà des limites du secteur sauvegardé), au profit de ménages à faibles revenus (Jean-Yves Authier, Formes et processus de ségrégation dans les quartiers anciens centraux réhabilités. L’exemple du quartier Saint-Georges à Lyon. In: Sociétés contemporaines N°22-23, 1995 - www.persee.fr).

 



[1] Jean Lacouture, « De Gaulle Â», tome III, Seuil, 1986, p. 278

[2] Michel Dufresne, « Dictionnaire Nostradamus Â», JCL Ă©ditions, 1989

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