Scandale
de la candidature de Pompidou à la présidence VI,
60 1969-1970 Le
Prince hors de son terroir Celtique, Sera
trahy, deceu par interprete : Rouen,
Rochelle par ceux de l’Armorique Au port de Blave deceus par moyen & prebstre. Georges Pompidou est remplacé par Maurice Couve de Murville à la suite des élections législatives juin 1968. Eclaboussé par l’affaire Markovitch, il est à Rome début 69 (« hors de son terroir Celtique » : des Celtes habitaient la France) où il déclare à des journalistes que si le général de Gaulle se retirait il serait candidat. « Dans le récit qu’il fait de l’épisode, l’ancien Premier ministre indique que ce propos ne suscita, sur le champ, aucune réaction des professionnels auxquels il s’adressait. N’était-ce pas la répétition de ce qu’il avait dit ou suggéré vingt fois ? Le chef de bureau de l’AFP à Rome, Robert Mengin, réagit autrement. Il rédige une dépêche d’allure sensationnelle, qui fait apparaître, dans le propos assez plat en apparence de Pompidou, une proclamation de candidature. Et la presse parisienne du lendemain emboîte le pas. C’est une explosion [1] ». Les deux derniers vers semblent décrire le mécontentement des Français contre de Gaulle depuis 1968. Son dernier voyage officiel début 1969 en France se fera en Bretagne (« Armorique », « port de Blave » : Lorient est sur le Blavet). « Cette terre sacrée du gaullisme historique lui a fait, à Rennes et à Brest, un accueil houleux, presque tempétueux [2] ». Concernant le « deceus par moyen et prebstre » où il faut lire « moyne », on peut le rapprocher du fait qu’en 1968 , « la hiérarchie catholique, décontenancée par les événements, a souvent pris la défense des révoltés [3] ». Même Mgr Marty, le nouvel archevêque de Paris, visita le Quartier Latin durant les semaines de combat. Et, « dans une lettre diocésaine, il exprima sa compréhension du rejet par les rebelles d’une société matérialiste et de consommation. Il rappela que « Dieu est pour la justice et qu’il n’est pas conservateur. Faute d’avoir été réalisées à temps, certaines réformes s’imposent brutalement. Les chrétiens eux aussi, contestent la société qui néglige les profondes aspirations des hommes » [4] ». |