Croisade VI, 99 1998-1999 L'ennemy docte se
tournera confus, Grand camp malade, & de faict par embusches, Monts Pyrenées
& Pœnus luy seront faicts refus, Proche du fleuue descouurant antiques oruches. "refus" : Pyrénées et Alpes Pennines Durant l'hiver 208-207, Scipion fit occuper les passages orientaux des Pyrénées pour contrer
tout passage d'Hasdrubal qui, en l'occurrence, préféra utiliser les cols
occidentaux pour contourner l'armée romaine basée en Citérieure afin de porter
secours à son frère Hannibal La première route indiquée par Varron - per Ligures - est
la route du littoral ; les deux suivantes paraissent être celles qui, partant
de Suse, franchissent les Alpes au col du Genèvre et au col du Cenis : celle du
Genèvre pourrait être la uia qua Hannibal transiit, celle du Cenis, celle qua Pompeius
ad Hispaniense bellum profectus est ; il faut nécessairement admettre que les
deux dernières routes citées par Varron figurent en ordre géographique inverse :
celle qu'il nomme en cinquième lieu - quinta quae quondam a Graecis possessa est, quae exinde Alpes Graiae appellantur - ne peut être
que la route du Petit-Saint-Bernard, la
quatrième, qua Hasdrubal de Gallia in Italiam tienit, étant le col du Grand-Saint-Bernard, la route des
Alpes Pennines, Varron commettant la confusion entre les noms de Poenus et Penninus Asdrubal Barca fils d'Amilcar et frère d'Annibal, prit le commandement de
l'Espagne, quand ce dernier alla porter la guerre en Italie. Il eut à combattre
Cneus et PubliusScipion, et
fut constamment vaincu par ces généraux, dont la mission principale consistait
à empêcher Asdrubal de passer les Pyrénées pour aller
en Italie joindre ses forces à celles de son frère Annibal. Les deux Scipion,
aveuglés par leurs succès, se séparèrent imprudemment, et Cneus,
abandonné par les Celtibériens, fut vaincu et tué par Asdrubal.
Publius Scipion, qui avait eu à combattre Magon, frère
d'Asdrubal, eut le même sort. Avec un peu d'activité
et de conduite, Asdrubal et son collègue auraient pu
profiter de la consternation des Romains pour les chasser entièrement de
l'Espagne; mais ils surpassèrent l'imprudence qui avait fait la perte des
Scipion. Ils laissèrent Marcius, simple chevalier
romain, rallier ses compatriotes : Magon et Asdrubal
furent vaincus l'un après l'autre. L'année suivante, Asdrubal
eut à combattre le propréteur Claudius Néron, qui l'enferma dans le défilé
nommé Pierres-Noires, entre Illiturgis et Mentesa, non loin du Bétis; mais le Carthaginois, en
amusant le général romain ear une négociation, fit
évader son armée par-dessus les montagnes. Asdrubal
trouva bientôt un adversaire plus redoutable dans la personne du jeune P.-Scipion, fils de Publius, qui
le vainquit à Bœcula (209 av. J.-C.). Asdrubal, après sa défaite, se dirigea vers les Pyrénées et
pénétra dans la Gaule. Partout, sur son passage, il se voit reçu comme un
libérateur, fait de nouvelles recrues, et passe sans difficulté les Alpes avec
cinquante-deux mille hommes. Les Liguriens lui en amenèrent huit mille. Au lieu
de se porter rapidement vers Annibal, qui était au midi de l'Italie, il perd un
temps précieux au siége de Plaisance, ce qui donne aux Romains le temps de
rassembler leurs forces et d'accabler Asdrubal, dans
une bataille livrée sur les bords du Métaure (an 207). Il ne voulut pas
survivre à sa défaite, que Tite-Live compare à celle de Cannes. Elle décida du
sort de l'Italie. Annibal n'apprit ce terrible revers qu'à la vue de la tête de
son frère, que le consul Néron fit jeter dans son camp. « C'en est fait,
s'écria-t-il, en perdant Asdrubal, j'ai perdu mon
bonheur, et Carthage toute espérance. » "oruches" - oryx Dans le pays des nomades, on ne trouve aucun de ces
animaux; mais il y en a d’autres, tels que des pygarges,
des chevreuils, des bubalis, des ânes, non pas de
cette espèce d'ânes, qui ont des cornes, mais d’une autre qui ne boit point: On
y voit aussi des oryes qui sont de la grandeur du
bœuf : on se sert des cornes de cet animal pour faire les coudes des cithares
(Melpomène Livre IV) CXCII. Des Oryes. Pline assure que cet animal n'a qu'une corne, unicorne et bisulcum oryx. Mais Oppien, qui en avoit vu, dit le contraire. Aristote range l'Oryx dans la classe des animaux qui n'ont qu'une corne. Ce Philosophe ne parloit peut-être que sur le témoignage d'autrui. Bochart ne croyoit pas que l'Oryx fût la Gazelle. Cependant il change peu après d'avis, et prétend avec raison, d'après Damis, auteur Arabe, que c'est l'Aram, qui est une espèce de Gazelle. Mais parmi toutes les espèces décrites par M. le Comte de Buffon, tom. III, pag. 201, on ne sait à laquelle s'arrêter. L'Oryx d'Oppien est un animal terrible ; ce qui me fait douter que ce soit uns espèce de Gazelle. Des Cithares. C'est ainsi que j'interprète "toisi phoinixi" avec Saumaise et Bochart, qui prétendent qu'on donnoit ce nom à cet instrument, parce que les Grecs tenoient les cornes des Oryes des Carthaginois, qu'on appelle Pœni. Athénée met les "phoinikis" au nombre des instruments de musique; mais il dit seulement, et que le Phœnix est un instrument de musique qui tire son nom des Phéniciens, qui en furent les inventeurs, comme nous l'apprenons d'Ephore et de Scamon dans leurs ouvrages sur les Inventions (Thalie; Melpomène, Tome 3 de Histoire d'Hérodote traduit par Pierre-Henri Larcher, 1802 - books.google.fr). Trois animaux différents sont fréquemment mentionnés par
les anciens naturalistes comme portant une corne unique implantée au milieu du
front : l'oryx d'Afrique, que Pline décrit comme semblable par les formes aux
chèvres et aux cerfs, dont la taille égale celle du bœuf, ou du rhinocéros
suivant Oppien et Hérodote, et auquel Aristote
assigne en même temps et des pieds fourchus et du poil dirigé à contre sens;
l'âne des Indes, si recherché pour les merveilleuses propriétés médicinales de
sa corne, si redouté pour sa force prodigieuse, ses penchants carnivores, sa
férocité sans exemple; enfin, le monoceros proprement
dit, auquel Pline (Des Animaux terrestres, liv. VIII) accorde la tête d'un
cerf, les pieds d'un éléphant, la queue d'un sanglier, la forme générale d'un
cheval, et qui porte sur la ligne médiane du front, une corne aiguë, noire et
longue de deux coudées. Comme l'oryx, le monoceros
habite les terres centrales de l'Afrique, et si la plupart des anciens
naturalistes, Aristote, Oppien, Philostorge,
Élien, Pline, Strabon, Hérodote, Onésicrite, se sont
plu à nous transmettre les récits les plus fantastiques sur ce singulier
animal, aucun d'eux, que nous sachions, n'a songé à révoquer en doute son
existence. Les traditions recueillies par les naturalistes grecs et romains ont
passé, presque sans altération, dans les écrivains du moyen âge ; les seuls
changements qu'ils y aient introduits portent non sur les caractères
zoologiques de la licorne, mais sur son histoire naturelle proprement dite :
ainsi, l'on n'admet plus que la licorne soit, telle que Pline nous la décrit,
la plus furieuse bête de toutes les bêtes qui fussent de son temps chez les Orsiens, aux pays des Indes, ou, suivant Strabon, chez les Prasiens, au royaume de Marsinge,
et cela parce qu'en divers endroits des Saintes Écritures le Fils de Dieu est
comparé au fils de la licorne : dilectus quemadmodum filius unicornium. Mais on admet, en revanche, que la licorne aime
la chasteté en telle sorte qu'elle ne se peut prendre qu'en envoyant une jeune
vierge aux lieux où elle a coutume d'aller boire et se repaître, à laquelle
elle court aussitôt qu'elle l'aperçoit, et, penchant la tête sur ses genoux,
s'y endort d'un sommeil si calme qu'il est facile aux chasseurs de la prendre.
La corne du monoceros, longue et droite, suivant
Pline, est faite en croix suivant Justin , martyr ; mais en changeant de forme
elle n'a rien perdu de ses merveilleuses propriétés, car « pour transformer en
antidote toutes les eaux d'une source il suffit que la lico»ne,
en s'y désaltérant, y ait trempé la pointe de sa corne ». En devise, la licorne est le symbole de la force et de la
stabilité, parce que sa corne n'est point caduque : Monocerotis
cornu non est deciduum; et c'est en ce sens que les
papes Clément VII et Paul III l'ont adoptée pour emblème et non pas pour
armoiries, comme quelques-uns l'ont cru : en armoiries, la licorne sert tantôt
de pièce principale et tantôt de cimier ou de support, comme dans les armes
d'Angleterre; elle se représente ou passante, action ordinaire de ces animaux,
ou rampante, et lorsqu'elle est en cette action, on la dit saillante : c'est du
moins ce que nous apprend maître Pierre Paillot, en sa Vraie et parfaite
Science des Armoiries, 1664 (BELFIELD-LEFÈVRE) De Fontbrune penche pour "orychè" cavité mais oryx a la même origine "orussô" : fouir. Chez Pline, l'oryx est une sorte de chèvre de Gétulie, qui a une seule corne, le pied fourchu et la
pointe du poil tournée vers la tête. Chez Vitruve, sorte de machine de guerre
sous laquelle les pionniers alloient à couvert à la sappe, madrier En Ethiopie on utilise une corne d'oryx comme bâton Ã
fouir Le latin fossor, fossoyeur,
désigne aussi un pionnier (Gaffiot). "ennemi docte" Hannibal est "doctus"
selon Ammien Marcellin, auteur d'origine grecque du
Vème siècle, c'est-à -dire averti, en 218, de la ruse du consul Publius Cornelius Scipio, père de Scipion l'Africain, qui
se poste à Gênes après avoir traverser par voie de
mer la Méditerranée pour surprendre le chef Carthaginois qui avance par voie de
terre (Livre XV) "Licorne –
Scipion - Tempérance" Le plafond de la grande galerie du Palais Barberini
(1633-1639), à Rome, dont l'esquisse est à Colmar, a pour sujet : La Providence
dispensatrice du présent et de l'avenir. En chacune de ses encoignures, Pierre
de Cortone a placé l'emblème de la famille (l'abeille), un médaillon
représentant une vertu cardinale par un sujet de l'histoire romaine
(allégorie), et, à la naissance de la voûte, un symbole de chacune de ces
vertus ; ainsi : La prudence. Fabius Cunctator. Des
ours qui se lèchent. La justice. Manlius. Un
hippogriffe. La force d'âme. Scaevola. Un lion. La
tempérance. Scipion. Une licorne. Au milieu d'une gloire entourée des
personnifications des qualités divines : l'Éternité, la Vérité, etc., la
providence commande au présent et à la vie (le Temps et les Parques,
personnages symboliques). Des sujets allégoriques ajoutent des particularités
relatives aux Barberini : Pallas (la Puissance spirituelle) précipite les
Titans. Hercule et l'Abondance (avec les faisceaux consulaires comme attribut)
représentent la puissance temporelle. Des symboles complètent l'œuvre : La
Science portant un livre et des flammes qui s'élèvent vers le ciel. La Piété
avec le feu sacré, l'Intempérance symbolisée par Silène, l'Impudicité par
Vénus, la Chasteté en blanc et portant un lys, la Prudence avec le miroir,
etc., ajoutent aux pensées développées en cette grande allégorie En 1623, Maffeo Barberini,
après avoir été nommé Pape (Urbain VIII), ordonna la construction d’un grand
palais en nommant Carlo Maderno comme architecte. Ce dernier avait été chargé
auparavant de la construction de la façade de la Basilique Saint-Pierre. Les
travaux ont débuté en 1625 et se sont vus finalisés en 1633 par Bernini, alias le Bernin. Parmi les différentes salles au
décor somptueux, le grand salon est très certainement l’une des plus belles
puisque ses murs sont aussi hauts que l’édifice en lui-même. Au plafond, on
peut contempler une fresque monumentale de Pietro da Cortona qui constitue
l’une des meilleures œuvres de l’illusionnisme baroque La continence diffère de la vertu, comme ce qui est imparfait diffère de ce qui est parfait, et c'est ainsi seulement qu'elle est opposée à la vertu. Car, du reste, elle a comme la tempérance, pour objet les plaisirs du toucher, qu'elle réprime également. Aussi est-elle une partie de la tempérance. [...] Cicéron divise la tempérance en trois parties, qui sont la continence , la clémence et la modestie. (Thomas d'Aquin, Question 143 : Des parties de la tempérance, Somme théologique de S. Thomas D'Aquin, Volume 10, traduit par F. Lachat, 1858 - books.google.fr). Le plus ancien récit de la prise de Qart Hadasht (209 av. J.-C.) qui nous soit parvenu est le récit de Polybe, historien du début du Ier siècle av. J.-C. L'histoire légendaire de la continence de Scipion à l'issue de la bataille s'est développée dans la littérature latine d'abord, avec des conséquences sur les textes littéraires au VIe siècle, puis sur la peinture et l’iconographie à partir de la Renaissance jusqu'au XIXe siècle. S'appuyant sur le récit de Polybe, Tite-Live propose une nouvelle version près d'un siècle plus tard dans son Histoire romaine. Le récit est remarquablement agrandi et enrichi par rapport à l'original : après la prise de la ville sous le commandement de Scipion l'Africain, quelques soldats romains présentent à leur général une jeune princesse d'une exceptionnelle beauté qu'ils viennent de capturer. La jeune fille est destinée à devenir la captive de Scipion. Mais elle était promise à Allucius, ou Allutius, prince celtibère et un des notables de la ville. Le père de la princesse se présente alors à Scipion : il apporte une rançon pour la liberté de sa fille. Scipion, malgré sa jeunesse et son désir, malgré le droit de la guerre, donne l'ordre de la rendre à son père et de consigner la rançon comme dot pour les noces. Le geste de Scipion n'était sans doute pas dénué de calcul politique : il s'agissait de détacher les Celtibères de leur alliance avec les Carthaginois. Mais le récit de Tite-Live se présente avant tout comme un exemplum virtutis, une leçon sur le triomphe de la vertu. Après avoir triomphé au combat, Scipion triomphe de lui-même et de son propre désir (fr.wikipedia.org - La Clémence de Scipion). La Continence de Scipion est un tableau de Nicolas Poussin conservé au musée Pouchkine de Moscou (fr.wikipedia.org - La Continence de Scipion (Poussin)). Symonds recorded a 'discourse' he and Angeloni had with Poussin in which the Galleria was described as 'fitt to be a Norma alli studianti in questa arte.' Annibale's skill in painting figures to look as if they were lit from the windows below them was favourably compared by Poussin with what he considered Cortona's failure in painting lighting effects in his famous ceiling at the Palazzo Barberini (Anne Brookes, Richard Symonds in Rome 1649-1651, 2000 - eprints.nottingham.ac.uk). It is significant that these methods can be related to Poussin's known practice. The extant accounts of his working methods focus on his use of three-dimensional models (and actually shed light on his concern to achieve greater control in his representations by the use of devices); but there are also some written and visual clues to planimetric procedures. Both the lucidare and the 'carbon paper' were described in detail by the British painter, Richard Symonds, who was in direct contact with Roman patrons and artists of Poussin's circle, such as Francesco Angeloni and Giovanni Angelo Canini, and with Poussin himself. In addition, we can find evidence of design transfer in works that, if not by Poussin, are at least closely associated with him. On the verso of a preparatory drawing by Poussin for The Continence of Scipio, for example, there is a figure executed in a unitary, practically uncorrected black chalk outline. Although currently considered a studio copy, the figure relates to Poussin's usual repertoire and most likely resulted from a tracing. [...] For nearly three centuries Leonardo da Vinci's work was known primarily through the abridged version of his Treatise on Painting, first published in Paris in 1651 [auquel Poussin aurait participé] and soon translated into all the major European languages (Juliana Barone, Poussin as Engineer of the Human Figure : the Illustrations for Leonardo's trattato, Re-Reading Leonardo: "The Treatise on Painting across Europe, 1550-1900 (2009), 2017 - books.google.fr). Symonds did not describe Perrier's studiolo freize (a copy of one that Perino del Vaga painted in the Sistine Chapel); instead he admired three 'pretty p[er]spectives . . . done by Mons' Francois Perier [sic] who is dead now' (no longer in the collection and present whereabouts not identified). These three paintings were listed in the same account as a payment to Perrier for the frieze; one of them was described as 'Un quadro Historia di Scipione Africano'. Although Symonds was not informed as to the subjects of Perrier's paintings (he thought the painting of the Continence of Scipio depicted the Queen of Sheba and Solomon), he evidently had some knowledge of Perrier himself. Perrier returned to France in late 1649, therefore Symonds was unlikely to have met him, but he may well have heard of him from Canini (Anne Brookes, Richard Symonds in Rome 1649-1651, 2000 - eprints.nottingham.ac.uk). François Perrier, né à Pontarlier vers 1594 et mort à Paris le 2 novembre 1649, est un peintre et graveur français, cofondateur de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Il est à Rome en 1624, à Lyon en 1629, à Paris l'année suivante. À la fin de 1634 ou au début de 1635, il retourne à Rome et y demeure dix ans. À la fin de 1645 ou au début de 1646, il est de retour à Paris (fr.wikipedia.org - François Perrier (artiste)). "malade" En 206 avant J.-C., Scipion a remporté une série de
succès (Carthagène, Baecula, Ilipa)
qui lui ont permis de reprendre la majeure partie de l’Espagne aux Carthaginois
et de rallier à sa cause nombre de populations indigènes. Mais la rumeur se répand que Scipion est
gravement malade, occasion dont profitent les soldats cantonnés à Sucro pour se mutiner : ils chassent leurs officiers et
donnent les insignes du commandement à leurs meneurs. L’épisode, premier du
genre, nous est rapporté par Polybe et Tite-Live, et n’a pas manqué d’intriguer
les historiens modernes1. Toutefois, nous ne connaîtrons sans doute jamais les
véritables raisons de ce mouvement de grogne, tant les deux récits, teintés de
préoccupations éthiques et politiques, restent opaques à l’analyse : d’après
Polybe et Tite-Live, les soldats réclament le versement de leur solde, mais
leur insubordination est surtout due à une trop longue période d’oisiveté ; les
deux auteurs leur prêtent également l’intention de s’allier aux princes
espagnols qui font sécession au même moment. Scipion se trouve dans une
position délicate et inédite pour lui : il doit faire preuve de fermeté pour
réprimer la révolte, mais en même temps éviter de se faire détester par une
partie importante de ses troupes et les faire rentrer dans le rang. En bon
stratège, le jeune commandant parvient rapidement à redresser la situation en
tendant un piège aux mutins : il les invite à venir recouvrer leur solde Ã
Carthagène, où il a établi ses quartiers, et fait ainsi croire à un versement
rapide. Lorsque les meneurs de l’insurrection se présentent à l’invitation, il
les fait secrètement capturer sous le couvert de l’hospitalité. Pour donner aux
autres rebelles l’impression d’être sans défense, il monte également une fausse
expédition contre les séparatistes espagnols. Après l’arrivée du reste des
troupes séditieuses à Carthagène, au moment opportun, les régiments fidèles Ã
Scipion, commandés par Silanus, font demi-tour et
encerclent les dissidents sur la place centrale de la cité. Scipion apparaît
alors en pleine forme, ce qui crée la stupeur parmi les auditeurs, et, après un
bref mais pesant silence, adresse un discours aux insurgés depuis la tribune.
L’allocution achevée, les meneurs sont suppliciés sous les yeux du public :
celui-ci assiste avec effroi et impuissance à une mise en scène atroce et
décrite en détails par Polybe et Tite-Live. Les soldats de Sucro
prêtent à nouveau le serment de fidélité qu’ils avaient rompu et reçoivent leur
solde. L’ordre est rétabli : fin de l’épisode. Carthagène (Carthage la neuve) fut fondée par Adrubal Barca et devint la capitale des Barca en Espagne Le pape Urbain
VIII et le Métaure Dernier tissage de grande ampleur réalisé entre 1663 et
1679 dans la manufacture Barberini, la Vie du pape Urbain VIII est un hommage
que le cardinal Francesco Barberini, fondateur de la fabrique romaine, fit à la
mémoire de son oncle, mort en 16441. L'histoire se développe principalement
dans le champ de dix grandes tapisseries faisant aujourd'hui partie des collections
pontificales. Vers 1643-1644, soit une vingtaine d'années avant le
début du tissage de la tenture, un décor peint consacré à la gloire d'Urbain
VIII fut projeté pour orner la partie inférieure du salon d'honneur du palais
Barberini aux Quatre Fontaines, sous le plafond de Pierre de Coitone, et dont le programme iconographique, se déployant
en six tableaux, avait été établi par Federico Ubaldini,
secrétaire du cardinal Francesco Barberini qui l'avait chargé, vers 1640,
d'écrire une vie du pontife. Les quatre derniers tableaux ont pour thème le pouvoir
temporel qu'Urbain VIII s'attacha à rendre fort. Deux d'entre eux, les cinquième et huitième tissés, ont trait à la dévolution
du duché d'Urbino. Ce duché entra en effet dans les possessions du Saint-Siège,
lorsque le duc, Francesco Maria II Della Rovere,
mourut sans postérité en 163155. Le premier des deux tableaux, intitulé la
Dévolution du duché d'Urbino56, est ici traité selon un mode allégorique,
mettant l'accent sur le don providentiel consécutif à l'événement. Le pape est
assis sur son trône avec, à sa droite, son neveu, Taddeo
Barberini, revêtu des somptueux habits de préfet de Rome57, assisté de la
personnification de l'Église et, à sa gauche, son frère Carlo, général de
l'Église, et la comtesse Mathilde. Cette dernière, alliée au pape Grégoire VII
lors de la querelle des investitures, avait, en 1077, légué tous ses États (la
Toscane, une partie de la Lombardie avec Crémone, Ferrare, Mantoue, Modène et Reggio) au Saint-Siège; la donation fut toutefois contestée
par les empereurs germaniques, après la mort de la protectrice de la Papauté en
1115. Dans la tapisserie, la comtesse offre une grenade, symbole de fertilité
bien approprié à la libéralité dont elle fit montre aux États pontificaux. En
face du pape, de ses neveux et de Mathilde, au-dessus desquels vole une
renommée tenant une banderole portant la devise de la comtesse, VNIT ET TVETVR ;
sont figurés le fleuve Métaure, agenouillé et présentant la carte du duché
qu'il personnifie, ainsi que les villes et les rivières des terres de Mathilde.
Cette allégorie diffère de la scène prévue par Ubaldini
qui proposait de représenter, non pas la comtesse Mathilde (qui, disons-le tout
de suite, devait apparaître dans la Défense des États pontificaux du cycle
peint), mais le Métaure, reconnaissable grâce à une dent d'éléphant rappelant
la défaite qui, durant la seconde guerre Punique, fut infligée à l'armée de
secours d'Hannibal, menée par son frère Hasdrubal Barca, se soumettant au
Tibre. L'iconographie du tableau tissé
tend à justifier l'acquisition du duché d'Urbino par Urbain VIII et son
invasion par les troupes pontificales commandées par Taddeo
Barberini pour la sécurité publique Urbania, autrefois Castel
Durante, ville au bord du bord du Metauro, autrefois
Métaure. Elle doit son nom moderne au pape Urbain VIII, qui y érigea un évéché
uni à celui de S. Angelo in vado, & suffragan de l'archevêché d'Urbin
Oruches comme cavités (tombes) « Gloire des Clausus, le plus grand espoir de Rome,
depuis qu'elle a perdu Marcellus, arrache-toi bien vite au sein du repos, si tu
veux soutenir les destins de Rome; marche, ose frapper un coup qui repousse
l'ennemi de nos murs, et qui fasse trembler le vainqueur lui-même après sa
victoire. Le Carthaginois vient de couvrir de ses armes étincelantes les
plaines Senonoises, où le Gaulois a imprimé pour
jamais son nom. Si tu ne voles au combat à la tête de tes bataillons, en vain
voudras-tu trop tard secourir Rome expirante. Hâte-toi donc, que rien n'arrête tes
pas; j'ai destiné les vastes champs du
Métaure à être le tombeau de nos ennemis, et à engloutir leurs ossements. » La sépulture d'Asdrubal a été recherché dans la
vallée du Métaure. Quelque temps avant qu'Urbain VIII ne soit pape, une
histoire de la guerre d'Asdrubal fut publié en 1615 (Tombeau supposé d'Hasdrubal sur les bords du Métaure - www.hannibal-le-carthaginois.com). Sebastiano Macci (1558-1615) di
Castel Durante (Urbania) ricorda
che a Pesaro, precisamente nell'armeria di Francesco Maria II Della
Rovere, erano conservati due oggetti molto interessanti. Il brano qui riportato è tratto da Historiarum de Bello Asdrubalis, opera in quattro libri dedicata al duca di Urbino (1613) : “Voi
possedete in Pesaro, nella vastissima vostra armeria due antichissimi
pezzi di un'armatura, i quali, molti anni
addietro, furono trovati nella terra degli scavi nelle
vicinanze del. Monte Asdrubaldo (il nome del monte, presso Fermignano, deriva da. Asdrubale) dove lo stesso
comandante cartaginese operò quale guida nelle sue ultime imprese da vivo.
Il primo pezzo è un elmo ornamentale per il capo; l'altro è
la parte anteriore di una
sella da cavallo, intera-
mente munita di ametiste.
Si crede che entrambi gli oggetti,
per la solida compattezza
dei metalli e per lo sfarzo del quale
Asdrubale era amantissimo siano appartenuti ad Asdrubale stesso". Sulla tomba del Cartaginese, il Macci scrive: “Venne innalzato un sepolcro su di un
colle molto elevato per la salma
di Asdrubale e la sua testa amputata
è è portata via da Nerone il quale, ancora in sei giorni,
rientra nel suo accampamento". "tournera confus" : retournement et trouble Annibal, troublé par le danger qu'il vient de courir,
s'éloigne furieux, et s'enfuit dans son camp. Son armée tourne aussi le dos, se
débande, et ne peut fuir avec assez de vitesse Silius Italicus
(nom complet : Tiberius Catius Asconius
Silius Italicus) (né en 26
et mort en 101 apr. J.-C.) est un poète et homme politique romain du Ier siècle
À partir de 212 av. J.-C., Hannibal connaît des
difficultés de plus en plus grandes. En effet, depuis 215 av. J.-C., les
Romains reprennent la stratégie de Fabius Cunctator et
évitent d’affronter Hannibal en bataille rangée [embusches
: embuscades] Une contre-offensive d’Hannibal pour reprendre Capoue en
211 av. J.-C. échoue20. Dans l’année, il tente un raid de cavalerie sur Rome
même mais, vu l'imposante muraille Servienne et les
troupes qui la garnissent, préfère se retirer « Voilà donc, s'écrie-t-il, ce que Capoue a fait de nous!
O ville de sinistre augure! Arrêtez, malheureux, pour qui le comble de la
gloire est devenu celui du déshonneur. Dès ce jour où vous tournez le dos, rien
d'heureux, croyez-moi, ne vous doit arriver. Vous méritez que l'Italie entière
fonde sur vous. Ce combat funeste vous ôte, après votre déroute, tout espoir
d'obtenir la paix et même la vie » VI, 100 1999 LEGIS CANTIO
CONTRA INEPTOS CRITICOS Quos legent hosce versus maturè censunto, Profanum vulgus et inscium ne attrectato: Omnesque Astrologi, Blenni, Barbari procul sunto, Qui alter facit, is rite sacer esto. Ce qui veut dire : Avertissement contre les lecteurs
ineptes. Que ceux qui liront ces vers y réfléchissent mûrement ! Que le
vulgaire profane et ignorant n'en approche pas ! Arrière tous les astrologues,
les sots, les barbares ! Que celui qui agit autrement soit maudit selon les
rites. Dans la continuité du précédent quatrain VI, 99, cette
condamnation de l'astrologie se retrouve pendant le règne d'Urbain VIII pour lequel,
Pierre de Cortone peignit le plafond de son palais. Arrivé à Rome, Campanella avait en effet appris les
sombres prophéties qui couraient sur la santé d'Urbain VIII et, dès la seconde
moitié de 1626, il composa – de toute évidence à l'intention du pontife – un
traité, De fato siderali vitando, sur la manière de conjurer les menaces que les
étoiles peuvent faire peser sur quelqu'un. Campanella mesurait la gravité de
telles menaces, notamment dans le cas particulier d'Urbain VIII, mais il se
faisait fort de les éloigner, alors que la rumeur courait en ville que le pape
ne dépasserait pas septembre 1628. En quoi consistaient ces conjurations visant
à neutraliser les «mauvaises humeurs» provenant des étoiles, des comètes et des
éclipses, dans lesquelles par ailleurs on voyait souvent la cause des pestes?
Les contemporains additionnèrent, au sujet de la thérapie utilisée avec Urbain
VIII, le terme d'«astrologie» et celui, malveillant, de « nécromancie ».
Campanella venait à la tombée de la nuit dans les appartements du pape au
Quirinal et s'enfermait avec lui dans une chambre qui devait être protégée de
tout poison contenu dans l'air extérieur. Ils s'habillaient de blanc, l'un et
l'autre, adressaient une intense prière au Créateur maître des astres. La
chambre était tendue de soie blanche sur laquelle se détachaient les signes du
zodiaque. L'air était rempli de vinaigre additionné de roses et d'eaux
odoriférantes. Sur un feu brûlaient térébinthe, laurier, myrte, cyprès et
romarin. La lumière était dispensée par cinq flambeaux, deux cierges plus hauts
confectionnés avec de la cire et des produits odoriférants, et symbolisant les
cinq planètes (connues à l'époque) et les deux luminaires majeurs (le soleil et
la lune). Indépendamment de cette mise en scène impressionnante, Campanella
recommandait à ceux qui venaient le consulter la conversation d'amis nés sous
une bonne étoile, l'audition de musiques joyeuses et agréables, l'utilisation
de pierres, de plantes, d'odeurs, de sonorités, d'exercices en rapport avec les
symboles de chaque astre. Mais les étoiles ne furent pas longtemps favorables Ã
Campanella. Il avait pu faire passer à des imprimeurs de Lyon, les Prost, les
six livres de son Astrologia dont les premiers
exemplaires sortirent en septembre 1629. Or les Prost reçurent bientôt par une
voie restée mystérieuse le De fato siderali vitando, rédigé pour le
pape mais non destiné à la publication. Campanella pensa que l'envoi avait été
le fait de Ridolfi et du « Monstre » qui cherchaient
à lui nuire et à empêcher son ascension. Les imprimeurs lyonnais ajoutèrent
donc le De fato siderali vitando comme septième livre aux six déjà imprimés de l'Astrologia, qui arriva à Rome complétée sous cette forme. Urbain
VIII, l'apprenant, eut un accès de colère. Car tout le monde pouvait ainsi
apprendre les pratiques superstitieuses auxquelles il s'adonnait avec
Campanella. Celui-ci rédigea en hâte une justification (Apologeticus)
du De fato... Puis le scandale continuant, il dut
déclarer l'Astrologia apocryphe. Elle fut alors mise
à l'Index. En décembre, il fit savoir qu'il ne reconnaîtrait pas pour siens les
ouvrages imprimés sans son consentement et non revêtus de l'autorisation
ecclésiastique. L'Astrologia sera quand même imprimée
à Francfort l'année suivante et de nouveau par les Prost à Lyon, mais sans le
nom des imprimeurs et en remplaçant Lyon par Francfort. Cependant, les
conciliabules et prophéties sur la mort prochaine du pape ne désarmaient pas. En 1630, Philippe
III envoya à Rome les cardinaux espagnols comme si on était déjà en période de
vacance du Saint-Siège dans l'attente d'un conclave ! Confronté à cette
situation malsaine, Urbain VIII se décida à sévir. En juin fut donné Ã
Saint-Pierre le spectacle de l'abjuration du curé de l'église San Carlo al
Corso, accusé de rites sacrilèges et de nécromancie dans le dessein d'accélérer
la mort du pape, espérant lui-même devenir cardinal sous son successeur. Il fut
pendu sur le Campo dei fiori. Suivit à quelques
semaines de là le procès intenté à l'abbé de SaintePraxède,
Orazio Morandi, dont on apprit qu'à la fin de 1629 il avait réuni dans son couvent
les meilleurs astrologues de Rome pour parler de la prochaine mort du pape, de
son successeur et de l'avenir des cardinaux. Campanella n'y figurait pas mais
il eut connaissance de la réunion. Morandi, un des correspondants de Galilée,
était respecté dans Rome, « homme très lettré, aimé de beaucoup de gens et du
pape lui-même ». Son arrestation créa la surprise. En outre, son procès mit en
cause non seulement des astrologues, mais aussi des moines, des libraires et
des copistes. Ces actions judiciaires étonnèrent. Car en dépit d'une bulle, Coeli et terrae, publiée en 1586
par Sixte Quint contre les divinations, tout le monde à Rome pratiquait
l'astrologie : princes, cardinaux et prélats. Morandi aurait certainement été
exécuté s'il n'était pas mort en novembre 1630. Mais en avril suivant Urbain
VIII « fulmina » la bulle Inscrutabilis qui aggravait
les dispositions du texte de Sixte Quint. Elle interdisait notamment de prédire
la mort du pape et de ses parents jusqu'au troisième degré, avec menace de sanctions
allant de la confiscation des biens jusqu'Ã la peine de mort. Ainsi le pape
Barberini, bien que demandeur lui-même d'astrologie, se voyait-il obligé d'agir
contre des pratiques qui concernaient sa propre vie. En conséquence de quoi il
ne pouvait que se détacher de l'astrologue gênant qu'était Campanella. Celui-ci avait pourtant rédigé une défense des bulles de
Sixte Quint et d'Urbain VIII contre l'astrologie judiciaire ; mais c'était,
quant au fond, un plaidoyer pour une astrologie licite. Son auteur ne retrouva
pas la faveur du pape Inscrutabilis est un mot latin venant de inscrutor, chercher à fond que l'on retrouve dans la Vulgate en Genèse 31,33 (Gaffiot). Laban cherche, dans la tente de sa fille Rachel, les idoles familières qu'elle a dérobées et emportées en partant avec Jacob qui s'en retourne dans son pays. On peut voir l'astrologie comme une idolâtrie. La pratique de l'astrologie par des hommes d'Eglise se reconnaît dans l'appropriation des idoles par Rachel, elle-même type de l'Eglise (cf. Lettre à Henry). "confus" apparaît dans
le Liber psalmorum au XIIème siècle : Ps. 96(97) "que
ceux qui servent les idoles soient confus" (Dictionnaire étymologique,
1969) Blenni "Blenni" veut dire
morveux du grec "blenna" mucosité. A donné
blennorragie. Un pape, Jules II, en aurait souffert. On a confondu pendant longtemps les diverses maladies
vénériennes et on ne distinguait pas la syphilis du chancre mou, ni même de la
blennorragie. Le traitement mercuriel, en raison de son origine, a d’abord été
appliqué localement sous forme de pommades, d’onguents ou d’emplâtres. Jean de
Vigo, le chirurgien du pape Jules II, a été un des premiers à l’employer et le
Codex (livre de traitements médicaux utilisé par les médecins) comprend encore
un emplâtre mercuriel qui porte son nom. On le donna ensuite par la bouche à la
suite de Paracelse et de Matthiole, médecin siennois qui vivait à la même
époque. Ce glorieux pape Jules II est représenté avec de nombreux
attributs qui s'effacent devant une nudité monstrueuse. Le phallus qu'il
découvre est semé d'épingles comme une pelote, allusion fort claire à une
maladie cruelle. Il fait partie d'une suite de 120 bois gravés de François Desprez, longtemps attribués à Rabelais lui-même, et qui
constituent au XIXe siècle l'édition originale des Songes drolatiques de
Pantagruel (1565) Barbari - Barberini Le Colysée était une magnifique carrière placée à leur portée: sans égard pour son ancienne splendeur, pour ses huit siècles d'existence glorieuse, ils l'abattirent en partie et le dépouillèrent impitoyablement. On connaît l’épigramme que mérita la maison Barberini par sou ultra-vandalisme: Quod non fecerant barbari fecerant Barberini (Ce que n'ont pas fait les barbares, les Barberini l'ont fait) (L'Italie, la Sicile, les îles Éoliennes, l'île d'Elbe, la Sardaigne, Malte, l'île de Calypso, etc, Tome 3, 1836 - books.google.fr). On peut mettre en rapport ce quatrain et le précédent
(Afrique du Nord) avec le quatrain IV, 80 qui parle de "Collisee" et possiblement de Constantine. Maffeo Barberini (Florence,
avril 1568 - Rome, 29 juillet 1644), 235e pape, de 1623 Ã 1644, sous le nom
d’Urbain VIII (en latin Urbanus VIII, en italien Urbano VIII). Au cours de son pontificat eut lieu le
deuxième procès de Galilée et sa condamnation par l'Inquisition romaine. Le 6
mars 1642, il publia la bulle In eminenti qui
condamnait l'Augustinus de Jansénius. Le 31 octobre
1992, lors de la conclusion des travaux de la commission d'étude de la
controverse ptoléméo-copernicienne, Jean-Paul II a
reconnu les erreurs de l'Église dans l'affaire Galilée. Dans son discours, il
mentionne les erreurs commises par la plupart des théologiens de l'époque, mais
il ne mentionne pas la responsabilité personnelle d'Urbain VIII La grande Teresa sera canonisée en 1622 par le pape
Grégoire XV sous le nom de Sainte Thérèse d'Avila, et désignée sainte patronne
de l'Espagne cinq ans plus tard par le pape Urbain VIII. À Alba de Tormes, la ville est doublement en deuil en
cette journée funèbre, qui se trouve être le... 15 octobre. Le 15 octobre,
lendemain du 4 ? Comment se peut-il ? Tout simplement, le Pape Grégoire XIII
vient de procéder, lui aussi, à sa réforme, celle du calendrier. Pour remettre
les saisons à leur bonne place dans le cycle solaire, dans les conditions plus
exactement où elles se trouvaient en
325, lors du Concile de Nicée. Un décalage de dix jours s'étant, en effet,
produit depuis cette date, il avait réuni une commission quelques mois
auparavant et décidé que le lendemain du jeudi 4 octobre serait le vendredi 15
octobre. Tel est, soumis à cette nouvelle et plus juste division du temps, le
calendrier grégorien qui est le nôtre. En 1970, elle sera faite Docteur de l'Église par le pape
Paul VI. À cette date, elle est la première femme à recevoir cette marque
d'honneur et de gloire, conjointement avec Catherine de Sienne. Cette dernière
était déjà sainte patronne de Rome depuis 1866 (Pie IX), et de l'Italie depuis
1939 (Pie XII). La même le deviendra pour l'Europe entière en 1999, sous
Jean-Paul II Jansénisme Pierre Bayle en
1682 dans sa Vème Lettre de la critique générale de l'Histoire du
Calvinisme du jésuite Louis Maimbourg compare le grand Arnauld à Annibal,
"réduit à la dure nécessité de se cacher". "Il est fils d'Antoine Arnauld l'avocat. Cette
filiation est sans doute l'origine de la grande haine des jésuites pour M.
Arnauld, et de M. Arnauld pour les jésuites. L'auteur de la Question curieuse
ne m'en désavouera pas tout-à -fait, puisqu'il parle ainsi : M. Arnauld vint, au
monde le 6 de février l'an 1616, et eut pour père M. Antoine Arnauld, si
célèbre dans le barreau, et connu dans l'histoire des jésuites par le fameux
plaidoyer qu'il fit contre eux pour l'université de Paris, en 1594 La famille des Arnauld fut contre les jésuites, ce que la
famille de Barca, Amilcar, Annibal & Asdrubal fut contre les Romains Astrologie et
prophétisme On trouve en fait dans les Centuries un mélange qui n'est
pas sans rappeler celui de la Pronosticatio de
Lichtenberger, mi astrologique, mi prophétique. Ces publications dont Rabelais
traite dans sa Pantagruéline Pronostication sont
d'une lecture relativement aisée si l'on fait abstraction d'un certain jargon
planétaire sans lequel d'ailleurs on ne saurait pas qu'il s'agit d'un texte
astrologique. À la fin du XVe siècle un exemple caractéristique de ce
type d'astrologie est fourni par un ouvrage paru à Mayence dans lequel Johann
Lichtenberger étudie la grande conjonction de Saturne et de Jupiter dans le
signe du Scorpion survenue en 1484.
L'interprétation qu'en donne Lichtenberger est des plus claires : cette
année-là naîtra en Allemagne un « petit prophète... moine en robe blanche avec
le diable debout sur ses épaules... [qui] sera cause
de grandes effusion de sang». Beaucoup y ont vu rétrospectivement, l'annonce de
la naissance de Luther dont on ne savait exactement s'il était né en 1483 ou
1484. Dans la dernière année du XVe siècle, paraît à Lyon La nef des fols de ce monde, où Sébastien Brandt annonce une grande
conjonction Jupiter - Saturne pour 1503. En 1527, sous la signature de Lichtenberger
encore paraît le fameux Mirabilis liber offert à François Ier où l'on trouve
des commentaires sur les grandes conjonctions qui amplifient les effets
naturels des planètes, lesquelles déjà façonnent les peuples et les
croyances La dialectique entre astrologie et prophétie a évolué ;
au Moyen Âge, dans les milieux juifs notamment l'astrologue et le prophète
étaient deux personnages totalement différents et par la suite, en particulier
à la fin du XVe s., les textes prophétiques et
astrologiques se combinent. Par exemple chez Lichtenberger c'est une pronosticatio mais en réalité elle est complètement
mélangée avec des éléments prophétiques. Il y a une évolution de la dialectique
et de la position de l'astrologie par rapport au prophétisme l'astrologue n'est
plus l'anti-prophète par opposition au prophète qui serait inspiré d'en haut,
l'astrologue était celui qui possédait la science immanente que l'homme avait
conquise sur la connaissance du pouvoir des astres. [...] Par la suite cette
opposition n'existe plus ou n'est plus aussi marquée, en revanche le magicien
va lui-même remplacer le rôle que l'astrologue n'avait plus - il est intégré
dans le domaine scientifique il n'a plus ce statut par rapport au prophète et
c'est le magicien qui devient l'alternative au religieux classique Croisades Les assauts répétés des troupes ottomanes suscitent
l'affirmation d'une culture de la confrontation dans le monde chrétien.
L'ennemi y est perçu comme un infidèle, un barbare et plus tard un despote.
Prophéties et plans de conquête se multiplient pour annoncer sa défaite
imminente. L'affrontement paraît total et prend les allures d'une véritable
croisade... Il faut pourtant relativiser la portée de ces slogans et de ces
idées. Non seulement ils finissent par s'apparenter à une simple rhétorique,
mais leur influence sur les relations internationales et les pratiques de la
guerre demeure étroitement limitée. Ainsi, la lutte contre les Turcs perd
progressivement sa spécificité. Les appels à la mobilisation lancés par la
papauté ne recueillent qu'un faible écho chez les souverains du temps. Sur le
terrain, les hommes du combat contre l'infidèle sont pour la plupart des
traîneurs de sabre et non des guerriers de Dieu. Cette banalisation favorise
une redéfinition des rapports entre les puissances occidentales et l'Empire
ottoman qui n'exclut plus totalement l'établissement de liens pacifiques avec
ce dernier, voire la conclusion d'alliances plus étroites avec lui. En 1616, Richelieu, devenu secrétaire d’État, et Louis
XIII acceptèrent de confier au Père Joseph du Tremblay une première mission Ã
Rome auprès du pape Paul V. Le but était de sceller la paix en Europe en
impliquant les princes chrétiens dans un projet commun. À la suite de Charles de Gonzague, duc de Nevers, le père Joseph militait
en faveur d’un projet de croisade contre les Turcs aux motivations
plurielles. Certaines avaient trait à la libération et à la protection des
chrétiens d’Orient pour, à terme, recouvrer les Lieux saints, même si cet
objectif n’était plus, en soi, une priorité absolue comme au temps des
croisades médiévales. Le père Joseph lui-même reprenait tous ces poncifs de la
littérature assimilant le Turc à l’infidèle et au barbare. la Turciade, le long poème qu’il rédigea en vers latins
entre 1617 et 1625, atteste de cet univers mental marqué par les affrontements
religieux et le rêve de l’unité chrétienne déchue par la présence ottomane Destinée
à chanter la croisade, cette épopée de plus de 4600 vers latins offerte au pape
Urbain VIII, faisait entrer son lecteur dans la cour céleste. Lorsqu’elle devint effective, la lutte contre les Turcs
fut menée par chaque État à titre personnel, comme ce fut le cas pour la
Russie, après qu’elle se fût rendue maître de l’Ukraine. Cependant, jusqu’en 1625, le père Joseph crut encore Ã
son projet : il se rendit à Rome pour faire accepter sa Milice dont les
constitutions furent officiellement acceptées par Urbain VIII le 24 mai 1625.
Mais à cette date, la crise trop pressante de la Valteline mit un terme
définitif à toutes formes de coopération éventuelle entre la France et les
Habsbourg. La Milice chrétienne qui, en quelques années seulement, avait perdu
la plupart de ses membres, devenait caduque et désuète : elle vivota jusqu’en
1628 puis fut démantelée. Dès 1625, le père Joseph conseilla à Richelieu de
réquisitionner et d’intégrer dans la flotte royale les vaisseaux que le duc de
Nevers avait fait construire pour transporter ses troupes en Grèce. Un an et
demi plus tard, Charles de Gonzague acceptait de brader ses vaisseaux à Louis
XIII. Le père Joseph en avait désormais fini avec son projet de croisade. En 1623, à la demande de Charles de Gonzague, Marolles se
mit à traduire en français la bulle de fondation et les constitutions de la
Milice chrétienne (Constitutions de l’ordre et religion de la Milice
chrétienne, sous le titre de la Conception de la bien-heureuse
Vierge Marie immaculée..., imprimées par le commandement du conseil supérieur
de ce même ordre et traduites par M. de Marolles, Paris, Imp. de F. Huby, 1625). L'emminence grise de Richelieu
pourrait être le "gris oyseau... tenant au bec
un verdoyant rameau" du quatrain I, 100, lorsqu'il négocia le règlement de
la succession de Mantoue. Pour en revenir au jansénisme, le père Joseph aura été
l'ennemi de Saint Cyran, ami de Cornelius Jansen, qui ensemble produiront cette
branche du catholicisme. Ayant attaqué les Jésuites dans quelques écrits, il
fut, pour ce fait, dénoncé à Richelieu, avec qui Saint-Cyran
s'était autrefois lié d'amitié, par Sébastien Zamet. Le ministre le fit arrêter
le 15 mai 1638 et enfermer au château de Vincennes, sous prétexte d'hérésie. Il
le tint en prison de 1638 à 1643. Deux mois après la mort de Richelieu, le 6
février 1643, ses partisans réussirent à le faire libérer mais, physiquement
brisé, il mourut au bout de quelques mois Selon Halbronn,
"Nostradamus n'a guère accordé d'importance à la fin du XVIIIe siècle
hormis dans un passage de l'Epître à Henri II dont l'authenticité est pour le
moins discutable. Il s'intéressait davantage à l'An 1999/2000 et comme
étape intermédiaire, il semble avoir plutôt désigné, comme le feront les Réformés Du
Moulin et Jurieu, suivant en cela le Cardinal de Cuse,
le tournant du XVIIIe siècle". [...] Le canon nostradamique comporte
un quatrain relatif à l'an 1999, dans la centurie X, c'est le soixante-douzième
: "L'an mil neuf cens nonante neuf sept mois etc". Nous avons soutenu la thèse d'une influence
réformée sur une telle eschatologie axée sur l'An 2000 Le quatrain X, 72 qui mentionne explicitement l'année 1999, appartiendrait à un ensemble de quatrains en lien avec l'idéologie islamique et sa part mystique. La confrontation violente voulue par une marginalité du monde musulman répond à l'influence occidentale qui décompose celui-ci. |