Folie des hommes VI, 27 1945-1946 Dedans les Isles de cinq fleuues vn, Par le croissant du grand Chyren Selin: Par les bruynes de l'air fureur de l'vn, Six eschapez cachez fardeaux de lyn. Chyren apparaît dans trois autres quatrains des Centuries, le VI, 70, le VIII, 54 et le IX 41. Chyren a été pris comme qualificatif ou nom du "Grand Monarque" "qui doit venir". Mais une interprétation plausible de ces quatrains est à rechercher dans l'histoire de France passée. En étudiant bien celle-ci, il apparaît que le roi de France Charles VI est un candidat au titre de Chyren. Né le 3 décembre 1368, et mort le 21 octobre 1422, Charles VI est du signe du Sagittaire, nous restons donc dans l'interprétation de Slosman. Regardons les quatrains en détail. Le VI, 27 et le VIII, 54 qualifient le roi de Selin. Probablement issu du nom grec de la Lune, Selin est à identifié à l'adjectif sélénique : en rapport avec la Lune, ou soumis aux effets de la Lune. En 1392, Charles VI est atteint de folie et ne pourra régner que par intermittence. On pense aujourd'hui à une psychose bipolaire ou maniaco- dépressive atypique. En latin lunaticus, et en anglais lunatic signifient justement maniaque. "Par le croissant du grand Chyren Selin" serait à traduire par "le roi sagittaire devenant de plus en plus fou". En effet, si la maladie s'est déclenchée par une crise de folie furieuse dans la forêt du Mans, le roi au fur et à mesure sera de plus en plus absent, sans que l'on parle de crise. Selon Bernard Guenée (La folie de Charles VI, roi Bien-aimé), Charles VI grandit dans l'amour que lui portaient ses sujets. Tout se faisait par lui, et sans lui. Jamais roi si faible n'a porté en lui une idée plus forte de la royauté sacrée. La folie de Charles VI est pour quelque chose dans la construction de l'Etat moderne (cf. quatrain VI, 78). Le quatrain VI, 27 serait une mise en relation de plusieurs événements éloignés dans le temps : la conquête des Iles ("Isle") Canaries en 1402 par Jean de Béthencourt, et la bataille de Crécy en 1346 et le siège de Calais en 1347. Pourquoi les Iles Canaries ? Les 5 fleuves seraient les fleuves qui coulent en Enfer dans la mythologie grecque : le Styx, l'Achéron, le Phlégéthon, le Cocyte et le Léthé. Or l'Île d'Enfer (Insola del Inferno) est l'ancien nom donné en 1385, par Fernando Peraza Martel à l'Île de Ténériffe alors qu'un volcan était en éruption. L'autre fleuve ("de cinq fleuuves à un") serait le fleuve de l'or indiqué sur l'Atlas catalan de 1375 où on peut voir un navire avec quatre passagers qui vogue à pleine voile au sud du cap Bajador, au-dessous des Canaries. On lit la légende (traduite du catalan) suivante : "Le vaisseau de Jacques Ferrer partit pour aller au fleuve de l'Or le jour de la saint Laurent, qui est le 10 août, et ce fut en l'année 1346", soit 16 jours avant Crécy. Jean de Béthencourt, accompagné par Gadifer de la Salle, tous deux chambellans de Charles VI, partirent de la Rochelle en 1402 et conquirent les Iles Canaries. Ils se brouilleront lorsque Béthencourt voudra s'assujettir au roi Henri III de Castille contrairement à Gadifer, fidèle du roi fou. En 1343, Charles de la Cerda, le prince de la Fortune se promeait dans les rues d'Avignon comme roi des Îles Fortunées, en vertu de la donation que lui en avait fait le pape. En 1346, Jacques Ferrer les reconnaît et les mentionne dans son célèbre Portulan, en les désignant particulièrement par les noms qu'elles portent encore aujourd'hui. (M. Chil, Mémoire sur l'origine des Guanches, Comptes rendus sténographiques, 1880 - books.google.fr). Lancelot Maloisel (en italien, Lanzerotto Malocello) (né au début XIVe siècle à Varazze et mort avant 1385) (en italien : Lancelotto Malocello, en portugais : Lanzarote da Framqua) est un navigateur génois du XIVe siècle, considéré comme le découvreur des îles Canaries. Il a donné son nom à l'île de Lanzarote. Son séjour sur l'île est attesté par les chroniques de la conquête de ces îles par le Normand Jean de Béthencourt. L'estimation actuelle situe la découverte des Canaries par Maloisel pendant le règne d'Alphonse IV, entre 1325 (année où apparaît la carte d'Angelino Deporto qui ne comprend pas les îles Canaries) et 1339, année de la carte de Dulcert (probablement 1336) (fr.wikipedia.org - Lancelot Maloisel). Dans les Chroniques de France Froissart, nous trouvons des passages qui correspondent au vers attribué à la bataille de Crécy. Les troupes françaises étaient complètement désorganisées et comme atteinte de démence qui se transmit au roi Philippe VI de Valois : "Quand li rois Phelippes de France vint auques priès de la place où les Englois estoient aresté et ordonné, et il les vei, se li mua li sans, car moult les avoit encargeit en grant haine, et perdi tous propos et arrois sus l'estat que li Monnes de basele avoit dit et ordonné, et dist tout hault : "Par mon âme et par mon corps, je voi mes ennemis, mais je les voel combattre"". Les "bruynes de l'air", à entendre comme le fit Virgile c'est-à -dire dans le sens de "neige", rendent compte de la pluie de flèches lancés par les troupes anglaises qui avaient l'apparence selon Froissart de la neige : "Et cil arcier d'Engleterre, quant il veirent ceste ordenance, passèrent un pas avant, et puis fisent voler ces saïettes, de grant façon, qui entrèrent et desendirent si ouniement sus ces Génevois que sambloit nège". "bruines" : brouillards Cette bataille, connue sous le nom de bataille de Crécy, commença vers trois heures après midi et dura jusqu'au soir. Le lendemain matin il fit un temps couvert, et les Anglois, ayant remarqué qu'un grand nombre des ennemis s'étoient égarés pendant la nuit et au milieu du brouillard, employèrent une ruse pour les attirer en leur pouvoir. Ils plantèrent sur des hauteurs quelques drapeaux françois qu'ils avoient pris à la bataille, et tous ceux qui se laissèrent tromper à ce signal perfide furent égorgés sans pitié (Histoire d'Angleterre depuis l'invasion de Jules-Cesar jusqu'a la revolution de 1688, par David Hume et depuis cette epoque jusqu'a 1760 par Smollett, traduit de l'anglais, Tome III, 1819 - books.google.fr). Le dernier vers se rapporte assurément aux six Bourgeois de Calais. Toujours selon Froissart : "Et se desvestirent là cil VI bourgois tout nu en pur leurs braies et leurs chemises en le hale de Calais, et misent hars en leurs cols, ensi que ordenance se portoit, et prisent les clés de le ville et du chastiel". "fardeaux de lin" est à prendre dans le sens occitan où "fardetos" signifie "layette d'enfant" et "fardo" "vêtements, hardes". Jusque dans les Vosges "fardeau" est une toile servant à porter la paille. En effet les chemises des gens aisés (les Six Bourgeois de Calais faisaient partie des plus riches de la ville) étaient en toile de lin ou en fine batiste (qui est aussi en lin). Le lien entre ces événements est le personnage Louis de La Cerda dit Louis d'Espagne, mort justement le 26 août 1346 à la bataille de Crécy. Il était le fils aîné d'Alphonse de La Cerda et de Isabelle d'Antoing, frère ainé du connétable de France Charles de la Cerda, assassiné en 1354 par Charles II de Navarre, et petit-fils de Louis IX de France par sa grand-mère maternelle Isabelle de France. Il avait sollicité de Clément VI la couronne des Canaries. Le pape fit droit à sa demande par bulle du 17 décembre 1344, amis à la condition qu'il paierait annuellement à l'Eglise romaine quatre cents florins d'or bons et purs, du poids et au coin de Florence. Le pontife remit solennellement à la Cerda un sceptre et une couronne d'or, en lui disant : Faciam principem super gentem magnam. Le nouveau roi quitta dès lors son titre d'infant d'Espagne pour prendre celui de prince de la Fortune. Le jour même de son investiture, la Cerda parcourut Avignon avec le sceptre et la couronne. Une pluie violente, de mauvais présage, le força de rentrer avec toute sa suite. Son titre était contesté par le roi de Portugal Alphonse IV. En 1341 celui-ci avait fait armer une petite flotte commandé par le florentin Angiolino del Tegghia de Corbizzi qui reconnut l'archipel. Les Anglais ayant débarqué en France à Saint-Vaast-la-Hougue le 12 juillet 1346, le roi Philippe VI de Valois appela près de lui le prince de la Fortune. Acrostiche : DPPS Outre la Défense de Donneau de Visé, il y eut encore comme réponse au pamphlet de d'Aubignac une lettre A Monsieur D.P.P.S. sur les remarques qu'on a faites sur la Sophonisbe de M de Corneille (OEuvres de P. Corneille: Pertharite, roi des Lombards. Œdipe. La toison d'or. Sertorius. Sophonisbe. Othon, 1862 - books.google.fr). Dans un roman traitant de Sophonisbe, Histoire africaine de Cléomède et de Sophonisbe (1627) de François de Gerzan, Cleomède se retrouve dans les Îles Canaries où il doit se faire égorger par une prêtresse qui se révèle être sa soeur (Maurice Magendie, Le Roman Francais au XVIIe siècle (1932), 1979 - books.google.fr). Im Gegensatz zu jenen namhaften Zeitgenossen wird die republikanische Begeisterung Lucan von Chaulmer und Corneille nur in spielerischer Weise übernommen. Eine begründete Auseinandersetzung mit dem Problem Monarchie oder Republik unterlassen beide : Nicht deshalb, weil ihnen Liebestragödien am ägyptischen Hofe als lohnenswertere Dramensujets erschienen. Die Gefährdung der Monarchie war zu Ende der Lebenszeit Richelieus vorüber. Nur feststehende politische Maximen konnte ein höfisch gebundener Dramatiker wie Corneille wiedergeben. Lucans kämpferischer Freiheitssinn war ihm nicht mehr gemäß. Gerade das oft maßlose, unecht wirkende Freiheitspathos mochte aber noch am ehesten verleiten, seine republikanischen Tendenzen wenigstens in unverbindlicher Form zu übernehmen. Seiner bedeutendsten Schwäche, die feinfühlige Literaten erkannten, verdankt Lucan auch noch im Zeitalter des Absolutismus seine Wertschätzung. Chaumler und Corneille unterscheiden sich nicht nur in ihrer politischen Gesinnung von Lucan und seinen Interpreten, auch die Liebesintrigen und -geschichten ihrer Dramen sind nicht typisch lucanisch, wenn sie auch von dem Epiker mitangeregt wurden. Während Lucan von der Liebe Kleopatras zu Pompeius' Sohn, Sextus, nichts zu berichten weiß - so aber Chaulmer -, findet er für die Schwester des Ptolemäus nur Verachtung und Haß. Chaulmers und Corneilles Kleopatra besitzt dagegen etwas von der anmutigen Koketterie französischer Hofdamen, die den ebenfalls höfisch gestalteten Caesar beziehungsweise Sextus bezaubern mußte. In der Epoche Ludwigs XIII. war die Politik mit den Intrigen und Liebesaffären des Hofes untrennbar verknüpft . Die Teilnahme der Frau an der Politik ist bedeutend . An den vielen Konspirationen gegen Richelieu wie z.B. an jener des Comte de Chalais waren kluge und schöne Frauen wie die Princesse de Condé und Mme de Chevreuse wesentlich beteiligt. Kleopatra mit Caesar auf die Bühne zu bringen , mußte für einen Dramatiker eine reizvolle Aufgabe sein. Zwar verdient besondere Erwähnung, daß man in der zeitgenössischen französischen Literatur vor 1643 Caesar noch niemals als verliebten Hofmann dargestellt hatte; Corneille ist der erste, der diese Möglichkeit wahrnimmt. Wohl aber waren der antike Roman und der antikisierende französische Abenteuerroman von Einfluß auf das neue Caesarbild . Griechische Romane wie Hero und Leander von Musaios und die Ethiopica von Heliodor - der junge Racine las sie in Port-Royal heimlich - begeisterten die mondänen Salons mehr als der moralisierende Plutarch, und bald versuchten sich Literaten in umfangreichen Abenteuererzählungen, in denen unbedeutende historische Ereignisse zum Hintergrund für großartig in Szene gesetzte Liebesaffären genommen wurden. Afrika und Asien waren besonders bevorzugte Länder sagenumwobener Liebestragödien; die "Historie africaine de Cléomède et de Sophonisbe" (1627) von François de Gerzan und die sieben Jahre später erschienene Fortsetzung als "Histoire asiatique de Gérinthe, de Calianthe et d'Arthénice" des gleichen Autors sind die ersten antikisierenden Liebesromane des 17. Jahrhunderts (Jochen Hüther, Die monarchische Ideologie in den französischen Römerdramen des 16. und 17. Jahrhunderts, 1966 - books.google.fr). Dans Les Traversez hasards de Clidion et Armirie, Nicolas Des Escuteaux oppose deux conceptions de la monarchie pour mieux épouser la cause de la légitimité. De la même manière, dans L'Histoire africaine de F. de Gerzan, l'imitation déclarée des Éthiopiques n'empêche pas que l'intrigue amoureuse soit rapidement subordonnée au succès des revendications politiques de Cléomède. L'amour, principale motivation du voyage dans les romans antiques, est l'objet de fortes concurrences dans les textes français. Le souci de s'illustrer, de s'instruire, de voir des pays étrangers, le désir d'aller dans un lieu de repos ou de divertissement, de se retirer ou l'accomplissement de devoirs familiaux multiplient les voyages où l'amour n'a pas sa part. Ces motivations correspondent à l'intrusion de préoccupations ou de valeurs contemporaines (Laurence Plazenet, L'ébahissement et la délectation: réception comparée et poétiques du roman grec en France et en Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles, 1997 - books.google.fr). Il n'y a heureusement dans l'histoire que peu d'exemples d'une race détruite. Ernest Renan a écrit en parlant de la violence romaine en Palestine que le pays ne devait pas s'en relever : «désormais il ne sera plus question de la Galilée dans l'histoire du christianisme». Nous savons qu'aux Canaries les Guanches se suicidaient et tuaient leurs enfants pour ne pas les abandonner entre les mains de leurs bourreaux. Dans l'ère de folie de 1939 à 1945, l'idée du génocide régnait tout aussi bien : en parcourant les comptes rendus du procès des grands criminels de guerre et des expériences humaines pendant cette deuxième guerre mondiale on le comprend facilement (Revue des travaux de l'Académie des sciences morales et politiques et comptes rendus de ses séances, 1960 - books.google.fr). Les Guanches (berbère Igwanciyen, prononcé Igwanchiyène) sont le peuple autochtone des îles Canaries. Les Guanches étaient les seuls indigènes qui vivaient dans la région Macaronésie, comme dans les Açores, le Cap-Vert, Madère et les Îles Selvagens. La majorité des Guanches périrent en résistant à la conquête espagnole, la plupart des survivants furent vendus comme esclaves, beaucoup aussi embrassèrent de force la foi catholique et s'unirent par mariage aux conquérants. Alonso Fernández de Lugo débarque à Tenerife. Il subit le 31 mai 1494 à La Matanza une sévère défaite. Le 25 décembre 1495, les Guanches sont finalement écrasés par les Espagnols à La Victoria. Tenerife est la dernière île à être soumise. La culture originale des Guanches est presque totalement anéantie (fr.wikipedia.org - Guanches). Six siècles séparent le début, pour le moins malheureux, de notre guerre de Cent Ans (26 août 1346) des journées d'Abbeville (28 mai-31 mai 1940). Et surtout quel rapport entre Philippe VI de Valois, le vaincu de Crécy, et Charles de Gaulle, le seul général français qui ait tenu l'Allemand en échec dans cette malheureuse bataille de France de 1940 ? Pour Henri de Wailly «impossible de ne pas associer ces deux dates. Entre les batailles de Crécy et d'Abbeville, livrées à six siècles l'une de l'autre et à quelques kilomètres de distance, les analogies sont telles qu'elles dépassent la coïncidence. On peut y voir le signe d'une pérennité française. La ténacité poussée jusqu'à l'aveuglement, l'entêtement à répéter les mêmes échecs, l'acharnement réitéré jusqu'à l'autodestruction relèvent, ici et là , d'une même mentalité militaire, faite de courage, d'orgueil et d'exaspération. [...] Échouent-ils ? Ce sont des «traîtres». Philippe VI le dit des Génois, comme de Gaulle de ses cavaliers. Les deux chefs n'écoutent qu'eux-mêmes : Philippe VI ne tient aucun compte de l'avis du vieux chevalier Le Monne de Basèle, qui lui conseille de retarder l'attaque, comme de Gaulle écarte d'un mot celui de son vieux professeur, le général Chanoine, qui lui conseille de manœuvrer» (La chronique de Bernard Frank : Un colonel près d'Abbeville, Le nouvel observateur, Numéros 1326 à 1342, 1990 - books.google.fr, Henri de Wailly, Abbeville 1940: De Gaulle sous le casque, 1990 - books.google.fr). |