Séditions dans l'armée espagnole VI, 68 1975-1976 Lors que soldats fureur seditieuse, Contre leur chef feront de nuict, fer luire : Ennemy d'Albe soir par maion furieuse, Lors vexer Rome & principaux séduire. Bzonius dit que le Comte de Montor ayant plus d'esgard à son profit, qu'aux desseins du Pape son oncle, retint une bonne partie de l'argent destiné pour le payement des troupes; d'où arriua ce tumulte, qui fit grand chemin au progrés des armes de l'Albannois. C'est ce que dit le Quatrain de l'Auteur aux deux premiers vers, touchant la mutinerie des soldats au seruice du Pape : durant laquelle mutinerie, l'ennemy d'Albe ne Manqua point de vexer Rome. Ce mot, ennemy d'Albe, ne veut pas dire, l'ennemy du Duc d'Albe, mais l'ennemy Duc d'Albe, ce qu'en Latin on diroit, Hostis Albanus. Alors il vexa Rome, car alors il prit auec vne diligence nompareille Ponte-Coruino, Frusino, Anagnia, Marino, Lauici, Prenestes, Tiuoli, Ostia, Neptuno, Alba, Vico-Varro, Monte-Fortino, & presque toutes les places du Territoire de Rome. [...] De plus ce mesme Duc commença de seduire les principaux de Rome, par ses affidez qui estoient en icelle, mais particulierement à cause de la fourbe qu'il ioüa au Pape (Étienne Jaubert, Eclaircissement des veritables quatrains de Maistre Michel Nostradamus, 1656
- www.google.fr/books/edition). "Albe" et son ennemi Guillaume d'Orange Nommé gouverneur en octobre 1567 à la place de Marguerite de Parme que sa brutalité effraie, le duc d'Albe devient
la cible principale de Guillaume d'Orange et des opposants politiques et religieux qui, désormais, s'engagent dans une campagne militaire (Catherine Secretan, Willem Frijhoff, Dictionnaire des Pays-Bas au Siècle d'or, 2018
- www.google.fr/books/edition). Dès 1568, Guillaume d'Orange et ses frères Adolphe, Louis et Henri, avaient pris les armes contre le Duc d'Albe et la rébellion enregistra son premier succès
militaire avec la prise, le 1er avril 1572, du port de La Brielle par les Gueux de Mer. Cette victoire fit tomber la Zélande et la Hollande entre les mains des insurgés .
Ces terres faciles à défendre devinrent dès lors leur bastion. Le Duc d'Albe fit l'impossible pour les reconquérir et, devant l'échec, il demanda son rappel, le 18 décembre 1573.
Son successeur, Don Louis de Requesens (1573-1576) emporta une importante victoire Ă la Mokerheide (14 avril 1574), oĂą Louis et Henri de Nassau perdirent la vie,
mais lui non plus ne parvint pas à réprimer la sédition (Theo Luykx, La Belgique, histoire et culture, 1972
- www.google.fr/books/edition). "main furieuse" Mais le 3 octobre 1574 les rebelles parviennent à libérer Leyde, ville martyrisée par un siège espagnol, entâmé par le duc d'Albe, de près d'un
an ayant fait 6000 morts parmi les 18000 habitants. Le choix de Leyde pour la première université du Nord par
Guillaume d'Orange, quelques mois plus tard (elle est inaugurée dès le 8 février 1575), est considéré comme un hommage à la résistance de la ville (Catherine Secretan, Willem Frijhoff, Dictionnaire des Pays-Bas au Siècle d'or, 2018
- www.google.fr/books/edition). Au même instant, dans un appareil belliqueux, arrive une guerriere, qui demande à parler au héros & on l'introduit dans l'assemblée : plusieurs reconnoissent
avec surprise la valeureuse Ilsonte : au printems de ses charmes, le glaive & le bouclier remplacent la ceinture que lui préparoient les amours; ses regards sont animés
d'une héroïque audace. Son frere l'accompagne. Après qu'elle a longtems considéré Nassau: "Nassau ! dit-elle, du sein de ces remparts qu'assiége au dehors l'ennemi le plus
féroce, & au dedans, assiuse sur les débris fumans de nos tours, la Famine, j'ai franchi, secondée de mon frere, les nombreux Forts de l’Espagnol, j'ai traversé fleuves & mers,
& je goûte enfin le bonheur inespéré de voir notre héros... Hélas ! il est donc vrai, & le coup dont triomphe Albe, & dont Leide gémit & pleure, est parti d'une main furieuse...
Cependant Nassau vit, & sur son front respirent le courage & la constance. Leide ! tu peux encore attendre de lui ton secours; & daigne le Ciel, pour te rassurer, ramener
à travers les Forts mes pas audacieux ! Prince ! elle mérite ton appui, & te parle par ma bouche : dans nos murs, vieillards, femmes, enfans, tout combat; nos remparts
sont ébranlés, même en plusieurs lieux abattus; mais ils résisteront dans leurs ruines, & jusqu'à ce qu'étant réduits en poudre eux & leurs défenseurs, ils aient disparu
de la face de la terre" (Paul Jérémie Bitaubé, Guillaume De Nassau, ou La Fondation Des Provinces-Unies, 1775
- www.google.fr/books/edition). O Nimium facilis domino feruire minanti Plebs ignara mori. Si vobis, debita cunctis Mors tam grande malu, fuerant patienda Tyranni Iussaque nefas illos pro libertate moveri Seruitij finem, qui plusquam regna pauescunt, Nempe truces Albae furias,& dira cataste Supplicia, & decimas, & quicquid bella merentur Hipepulere animi, non gens in fata ruentes, Et queis summa mali famulantem ducere vitam ? Quid mihi monftratis veniens a morte cadauer Et modo pallentes oculos ? haec spectat Iberum Inuidia & populos Baldaei signa fequentes. ... Quicumque esse potest perituri corporis usus, Accipite, infecto que manat ab aëre tabes, An furiosa manus, qua vestra est fola potest as, Nil moror. huc omnes ignaui vertite ferrum, Mergite adhuc ficcos in fanguine confulis enfes (Pars Historiæ obsidij Lugdunensis. Consul Petrus Adriani Wervius ciues quosdam tumultuantes ita alloquitur) (Hugonis Grotij Poemata collecta, Volume 1, 1617
- www.google.fr/books/edition). "Lugdunensis" de Lugdunum nom latin de Leyde. "fureur" Requesens mourut à la tâche, le 5 mars 1576. L'absence d'un gouverneur fit éclater la Furie Espagnole (Theo Luykx, La Belgique, histoire et culture, 1972
- www.google.fr/books/edition). Depuis neuf ans, les soldats espagnols bravaient pour Philippe toutes les forces de la Nature et toutes les lois du Ciel; ils n'avaient respecté ni un
autel, ni un foyer, ni une existence humaine. Cependant, on leur faisait attendre le salaire si bien gagné ! Ils déclarèrent que les Pays-Bas, appartenant au roi
d'Espagne, leur débiteur, ils allaient lever sur les Pays-Bas, le montant de leurs créances. La mutinerie devint générale, et tous prirent pour mot d'ordre De l'argent,
ou une ville à piller! Ils emportèrent Alost d'assaut, égorgeant tous les habitants qui essayaient de résister. Une centaine de paroisses dépendaient d'Alost: elles furent
toutes mises à contribution. L'armée, maîtresse d'une ville, traita avec le Conseil d'Etat sur le pied de l'égalité. Bruxelles se sentant menacé, toute la population
s'arma pour le dĂ©fendre. Les femmes, les enfants remplissaient les rues, demandant qu'on mit les mutins hors la loi. Le Conseil d'Etat, incapable de rĂ©sister Ă
l'émotion publique, déclara les soldats espagnols traîtres et assassins. Tout citoyen eut ordre de les tuer, soit en masse, soit isolément; de leur refuser l'eau,
le pain et le feu et de répondre au premier appel de la cloche, quand les magistrats voudraient courir sus aux rebelles. L'armée pouvait se rire de cet édit d
e proscription. Elle occupait les forteresses bâties par le duc d'Albe, et tenait ainsi les villes et les provinces sous ses pieds. Sa force était aussi dans
son union depuis le général jusqu'au simple soldat, tous prirent part à la révolte; la plupart des régiments allemands se déclarèrent aussi pour les Espagnols (Isabelle Gatti, Histoire de Belgique, 1876
- www.google.fr/books/edition). Après la «Furie espagnole» à Anvers qui est mise à sac par les soldats mutinés car mal payés et affamés, faisant des milliers de morts les 4-7 novembre 1576,
les provinces rebelles s'unissent contre les troupes espagnoles au sein de la Pacification de Gand (8 novembre 1576), qui est reconnue par le nouveau gouverneur Don Juan
d'Autriche dans l'Édit perpétuel du 12 février 1577 (Catherine Secretan, Willem Frijhoff, Dictionnaire des Pays-Bas au Siècle d'or, 2018
- www.google.fr/books/edition,
Theo Luykx, La Belgique, histoire et culture, 1972
- www.google.fr/books/edition). Acrostiche : LCEL, Elcel Elcel, nom berbère trouvé en Algérie sur une inscription latine de l'Antiquité (Inscriptions latines de l'Algérie, Volumes 1 à 2, 1957
- www.google.fr/books/edition). C'est sous un déguisement de Maure, que Dom Juan traversa la France pour aller rejoindre son gouvernement des Pays-Bas en 1576 (Antoine-Adolphe Dupuch, Fastes sacrés de l'Afrique chrétienne: dédier à monseigneur Pavy, évêque d'Alger et à son clergé, 1849
- www.google.fr/books/edition). "vexer Rome" et "principaux seduire" : affront fait au pape et corruption Philippe II n'ignorait pas que Grégoire XIII voyait en don Juan l'homme qui allait débarrasser l'Europe d'une reine hérétique et le futur époux de la souveraine légitime.
Le roi persuada Don Juan de pacifier d'abord les Pays-Bas avant de s'en servir de base éventuelle contre Elisabeth Ière (Edmonde Charles-Roux, Stèle pour un bâtard, 2006
- www.google.fr/books/edition). Les relations entre le nouveau gouverneur général et les États généraux se détériorent rapidement. Don Juan quitte Bruxelles et s'installe à Namur, demandant à Philippe II de lui envoyer de nouvelles troupes. Les états généraux destituent Don Juan et nomment alors leur propre gouverneur général, l’archiduc Matthias de Habsbourg, un parent de don Juan, à la place de celui-ci. Les renforts espagnols arrivent seulement à la fin de l'année, sous la conduite d'Alexandre Farnèse, lui aussi de la famille des Habsbourg, en tant que petit-fils de Charles Quint.
Après une année 1578 consacrée à la guerre, la mort de don Juan en octobre permet à Alexandre Farnèse de devenir gouverneur général. Il va réussir à rompre l'unité (très fragile)
entre les provinces, qui se séparent en janvier 1579 entre l'union d'Arras (loyaliste) et l'union d'Utrecht (insurgée). Cette division ne sera pas surmontée et aboutira un peu plus
tard à la sécession des Provinces-Unies (1581), mais Alexandre réussira à rétablir la souveraineté de Philippe II jusqu'à Anvers (1585) (fr.wikipedia.org - Pacification de Gand). Pas plus que Don Juan, le prince Alexandre n'était en état d'agir comme général, par contre il trouva de suite à employer ses talents de négociateur, car la trahison est mûre, les nobles n'attendent plus que l'occasion et le prix pour se vendre au roi d'Espagne. Les affaires dans les provinces ne sont plus seulement dans une inextricable confusion, elles commencent à entrer dans la période de la désorganisation complète, les dissentiments religieux ayant tourné en haine, en guerre ouverte. Les provinces wallonnes avaient commencé à céder aux exhortations de leurs prêtres catholiques, aux machinations de leurs nobles; le parti des «malcontents» celui que les protestants appelleront les valets paternotres, - paternoster knechten, en flamand - s'était formé, et ce parti divisera profondément les esprits, armera le fils contre le père, le mari contre la femme. Maintenant, ce ne sont plus des invectives et des accusations réciproques, ce sont des actes de violence, de guerre civile; la Pacification de Gand, l'Union de Bruxelles et les projets de paix religieuse sont abandonnés, et les provinces se déclarent la guerre. Les nobles imputent au parti des réformés et à Guillaume la cause de tout le mal; ils les accusent de fomenter les troubles et les désordres de Gand et d'ailleurs; ils parlent par contre de leur désir de rendre au pays la paix et le bonheur, se vantent de leur probité et de leur dévouement à la cause publique, mais en même temps ils écrivent secrètement au prince de Parme, pour lui demander des places et de l'argent, lui offrant en échange leur nom et leur honneur. Le seigneur De la Motte avait commencé ce métier de maquignon de la race noble. Il n'avait pas beaucoup d'influence, ne valait même pas grand'chose, mais il était gouverneur de
Gravelines, et sa trahison sera d'un bon exemple et entraînera celle de ses nobles confrères. Ce honteux trafic s'était fait déjà avant l'entrée en fonction du duc de Parme; les
négociations en avaient été dirigées par l'agent des finances, Alonzo Curiel; mais celui-ci n'avait offert que 50,000 couronnes pour De la Motte, y compris son ami De Montigny, le
frère du comte de Lalaing, il écrivait au roi que c'était là encore trop cher pour pareil gibier. De la Motte s'était indigné de cette offre, il estimait plus haut sa personne et son
mérite, il demandait davantage; lorsqu'il apprit par le bavardage d'un de ses négociateurs, Robert Bien-Aimé, prieur de Renty, que le prince de Parme voulait bien l'acheter, mais que
lui et ses généraux ne pouvaient que mépriser des traîtres qui se vendaient. Cela avait fait jeter de hauts cris à De la Motte, et le prince avait été obligé de lui accorder trois
cents florins par mois, deux chevaux et un blanc seing, que De la Motte remplirait lui-même (Max Gossi, Les Pays-Bas sous Philippe II : les gueux au XVIe siècle, 1877
- www.google.fr/books/edition). Typologie Le report de 1976 sur la date pivot 1576 donne 1176. Two dates in the life of Philip of Flanders, his assumption of the title of count of Flanders and his death, allow the composition of Perceval to be situated between January
1168 and June 1191, but when in that long stretch of time ? Rita Lejeune (1954; 1957: 95), emphasizing Chrétien's claim that his work was the best told "in royal court,"
proposed that it was begun while Philip of Flanders was regent, in 1180–1181, and that Philip's purpose in commissioning it was to provide his young charge Prince Philip, whose
formation he was supervising, with the example of the young Perceval. Following Wilmotte and Frappier, Lejeune took another passage, the description of the commune of a town in an uproar
(ll 5878–6033), as an indication that Chrétien may have traveled into the lands ruled by Philip of Flanders, as this province was the site of several communal revolts.
She noted that the revolts in Ghent, Saint-Quentin, PĂ©ronne, and Hesdin occurred in the years 1178 and 1179 (Lejeune 1957: 98). Fourrier pointed out, however, that the scene in
Chrétien concerns not a communal revolt but, rather, the commune coming to what it believes is the assistance of its absent lord, and thus fighting is in interests.
Lejeune proposed for the composition of Perceval the period just after Philip's return from the Holy Land, in October 1178, but before his relations with the house of Champagne
turned bitter in the spring of 1180 (Joseph J. Duggan, Titre The Romances of Chretien de Troyes, 2008
- www.google.fr/books/edition,
Louis Joseph Harbaville, Mémorial historique et archéologique du département du Pas-de-Calais, Tome 2, 1842
- www.google.fr/books/edition). En Espagne Dans l'Espagne franquiste, la police politique était en bloc subordonnée aux forces armées. Or, selon les situations et surtout selon les contradictions internes au sein de l'armée, la police s'autonomise relativement, ou bien l'armée refuse de se mêler à la répression. Ces oscillations dépendent principalement de la personne du général (plus ultra, ou avec tendance «libérale» qui occupe tel ou ou tel autre poste de responsabilité, dans telle ou telle autre étape. La «guardia civil» – la force armée plus disciplinée (60.000 hommes environ) - se trouve en dépendance indirecte du ministère de l'armée et directe du ministère de l'Intérieur (c'est une direction générale). Lors des dernières arrestations d'officiers de l'armée (voir plus loin), le «service d'information» de la «guardia civil» a agi, en fait, comme police politique de l'armée. La police politique (contre les démocrates) dépend du ministère de l'Intérieur. Or, le poste de ministre de l'Intérieur est occupé presque toujours par un général et en outre le poste de directeur général de cette police est entre les mains d'un colonel. En ce qui concerne les agents, ils sont, pour la plupart, d'anciens militants phalangistes ou/et des intégristes. Le clivage entre police politique et forces armées se produit surtout pendant la dernière étape. Les militaires laissent la répression des affaires politiques, des syndicats et du clergé de gauche dans les mains de la police. Sauf cas exceptionnels, les conseils de guerre - nombreux pour tout le monde, au cours de la première étape - ne sont appliqués, pendant la dernière étape, qu'aux militants politiques qui pratiquent la lutte armée ou le terrorisme. Or, la vie économique des militaires n'est pas brillante, ce qui les oblige à chercher des emplois supplémentaires en dehors de l'armée, et ce qui sans doute doit contrecarrer les tendances négatives à se considérer à l'écart des problèmes sociaux. Parmi les militaires, il y a eu pénétration d'idéologies démocratiques et progressistes. Or, ce sont encore les idées fascistes et intégristes qui peuvent être diffusées plus facilement au sein de l'armée. Les faits les plus notoires de reproduction politique et idéologique antagonique parmi les militaires, sont les suivants : - Le conseil de guerre (janvier 1965) contre le dirigeant communiste Justo Lopez, dans lequel est jugé - et condamné – le fils du ministre de l'Armée de l'Air, Juan Daniel Lacalle. - L'emprisonnement (mars 1975) du commandant d'Etat Major Julio Busquets et du capitaine Julvez (les deux ont eu des relations avec les forces démocratiques) - L'arrestation (juillet 1975) de neuf officiers inculpés de sédition. Un document qui émane des milieux proches de l'armée indique que les officiers appartiennent à une Union Militaire Démocratique, aux «vastes ramifications»,
dont le but est de mener un «travail de formation politique pour contrecarrer l'influence pernicieuse et réactionnaire à laquelle la haute hiérarchie militaire soumet le corps des officiers». A part ces phénomènes
de «masse», les forces démocratiques ont établi également des contacts avec des généraux, notamment l'ancien Chef du Haut Etat-Major Central, le général Diez Alegria, limogé précisément parce que ses relations
avec l'opposition, et mĂŞme avec les communistes, Ă©taient devenues publiques.
Dans ce sens je pense qu'on a fait trois erreurs : a) le voyage du général Diez Alegria en Roumanie et la publicité donnée à son entretien avec Ceaueescu;
b) la révélation faite par Santiago Carrillo, secrétaire général du PCE des contacts existants avec Diez Alegria, ainsi que la diffusion d'un mythe présentant ce général comme un nouveau Spinola (quand
Spinola était encore «démocrate»); et c) la confirmation que je fais moi-même de l'existence de ces rapports avec nous mais en y ajoutant quelques remarques.
Les contacts des forces démocratiques avec des généraux ne se limitent pas à ce cas. D'autres officiers supérieurs se montrent favorables aux changements.
S'il est vrai qu'en 1975 il existe encore un secteur ultra dans l'armée – influencé par les généraux Iniesta, de Santiago, Garcia Rebul Campano et Pérez Vineta -
les tendances démocratiques s'y développent (Sergio Vilar, Dictature militaire et fascisme en Espagne: origines, reproduction, luttes, 1977
- www.google.fr/books/edition). Le lendemain de l'assassinat du gouverneur militaire de Guipúzcoa, par l'ETA à San Sebastian le 23 septembre 1979, conduisit un des futurs "golpistes", le général Milans del Bosch, chef
de la IIIe Région militaire (Valence), à déclarer quotidien A.B.C. : «Dans l'armée, nous avons observé la transition avec sérénité, mais aussi avec une profonde préoccupation.». Le
général résumait ainsi cette «transition» vers la démocratie : «terrorisme, insécurité, inflation, chômage, pornographie, crise d'autorité», et il laisse entendre que l'armée pourrait
se décider à intervenir «quand, conformément à la mission que nous assigne la constitution, il sera nécessaire de garantir la souveraineté et l'indépendance de notre patrie». Dix-sept
mois plus tard, il inspirera le putsch du lieutenant-colonel Tejero (Revue politique et parlementaire, Volume 83 ;Volumes 890 Ă 895, 1981
- www.google.fr/books/edition). Le véritable complot, celui des «rustiques», des «têtes brûlées», commence en juillet 1980 quand l'aide de camp de Milans del Bosch, le commandant Mas Oliver,
entre en contact à Madrid avec le lieutenant-colonel Tejero par l'intermédiaire de Juan Garcia Carrès, un ancien «parrain» des syndicats verticaux qui a été mêlé de très près au
massacre des avocats communistes de la rue d'Atocha en janvier 1977. Au cours de ce déjeuner bien arrosé, Tejero se met, comme il se doit, aux ordres du prestigieux général
commandant la région de Valence et se déclare prêt à rééditer son opération avortée de 1979 en prenant cette fois pour cible non plus la Moncloa mais le Congrès des députés (Philippe Nourry, Juan Carlos: un roi pour les républicains, 1986
- www.google.fr/books/edition). |