Konrad Adenauer

Konrad Adenauer

 

VI, 40

 

1954-1955

 

Grand de Magonce pour grande soif estaindre,

Sera privĂ© de sa grand dignitĂ© :

Ceux de Cologne si fort se viendront plaindre,

Que le grand groppe au Ryn sera getté.

 

Drusus

 

Le début avéré de l'histoire romaine de Mayence est daté de 13/12 av. J.-C.. Dans le cadre de la politique d'expansion de l'Empire romain en direction de la Germanie, un camp de légionnaires fut fondé (au plus tard) à cette époque à l'embouchure du Rhin, servant également de délégation permanente du pouvoir romain qui dominait les territoires allant jusqu'au Rhin. Drusus en fut responsable jusqu'à sa mort en 9 av. J.-C. (fr.wikipedia.org - Histoire de Mayence).

 

Historiquement, les campagnes partant de Mayence ne sont attestées qu’à partir de 10/9 av. J.-C. et menèrent de la région de l’embouchure du Main à travers la Wetterau vers le Nord-Est (Daniel Burger-Völlmecke, Le camp légionnaire romain de Mayence/Mogontiacum (Allemagne) : nouveaux résultats sur l’enceinte et la chronologie, Gallia, 79-2, 2022 - journals.openedition.org).

 

Dignitas

 

Magontiacum igitur opidum primum sui conditorem habuit Cl. Drusum Neronem, Cæsaris Augusti privignum, Tiberii Imperatoris fratrem ; qui castra heic legionum posuit, locumque moenibus haud dubie firmavit. Præpositus autem is fuit his oris statim post cladem Lollianam, teste Paterculo, in libro II. M. Crasso & Cn. Correlio Coss. ut auctor est Dio lib. LIV, id est, anno urbis DCCXXXIX; ante natum Christum XIV. Locum tamen ipsum etiam ante Romanorum in eo hibernationem, fuisse in vici modum habitatum; indicat nomen Celtica lingua formatum; quod Drusus Romanus non primus imposuit; sed ab incolis jam antè impositum invenit. Ceterum dignitatem inter totius Germaniæ opida habuit semper secundam ab Agrippinenlium urbe; quæ & ætate & amplitudine simulque dignitate fuit prior. Magontiacum verò perpetuò ad posteriora usque sæcula, superioris Germaniæ exerci sed ab incolis jam antè impositum invenit. Ceterum dignitatem inter totius Germaniæ opida habuit semper secundam ab Agrippinensium urbetus, ducisque fuit sedes unde ipse etiam dux cognominatus est Magontiacensis (Philippi Cluveri Germania antiqua cum Vindelicia et Norico auctoris methodo, verbis & tabulis geographicis retentis, contracta opera Johannis Bunonis, 1663 - books.google.fr).

 

"soif"

 

Le nom vulgaire de ces roches est ici changĂ©, d'après les idĂ©es de l'auteur: on les appelle communĂ©ment Externstein; et sous prĂ©texte que, dans le dialecte local, on dit ækster, au lieu de aelster, qui signifie une pie, on a prĂ©tendu interprĂ©ter ce nom par rochers de la Pie. Cependant M. Clostermeyer a mis en avant une Ă©tymologie plus plausible. Egge est une dĂ©nomination qui s'applique Ă  plusieurs chaĂ®nes de montagnes, et notamment Ă  celle qui avoisine cette sĂ©rie de roches de grès. Ces roches prĂ©sentent ici le phĂ©nomène singulier, qu'au milieu d'une plaine qui n'offre d'ailleurs que de lĂ©gères ondulations de terrain, s'Ă©lèvent brusquement cinq groupes distincts, dont le plus haut a 125 pieds. Jusqu'ici on pourrait croire que l'ouvrage de M. Clostermeyer appartient Ă  l'histoire naturelle cependant sa dissertation est toute entière Ă  l'antiquitĂ©. De nombreuses traditions ont entourĂ© l'Externstein de leur incertitude; il s'applique Ă  les dissiper. Tout rĂ©cemment, un jeure voyageur imprimait que les Germains avaient, dans une grotte de ce lieu, Ă©tabli le principal siĂ©ge du culte du soleil et de la lune, et son plus grand argument Ă©tait que la grotte taillĂ©e dans le roc, avait une ouverture Ă  l'orient. D'autres ont voulu que ce fĂ»t lĂ  le siĂ©ge d'une divinitĂ© appelĂ©e Easter, dont le nom serait restĂ© Ă  la roche. Ce n'est pas tout s'il en faut croire les rĂŞveries de quelques esprits, que la malveillance trouve toujours accessibles, les soldats romains pris lors de la dĂ©faite de Varus, y furent renfermĂ©s; Drusus y faillit pĂ©rir de soif avec son armĂ©e : de plus ce fut la tour, la turris Velledæ, dont parle Tacite; les Saxons y mirent des moulins; enfin Charlemagne en chassa le paganisme (P. de GolĂ©bry, DER EGGESTERSTEIN IM FĂśRSTENTHUM LIPPE; etc. TraitĂ© ou MĂ©moire sur l'Eggesterstein, masse de rochers qui se trouve dans la principautĂ© de Lippe; par CLOSTERMEYER, Conseiller des archives. Lemgo; 1824; in-8) (Bulletin universel des sciences et de l'industrie: Bulletin des sciences historiques, antiquitĂ©s, philologie. 7. section, 1824 - books.google.fr, Christian Gottlieb Clostermeier, Der Eggesterstein im FĂĽrstenthum Lippe, 1848 - books.google.fr).

 

Cologne

 

On estime gĂ©nĂ©ralement l’annĂ©e de la fondation d'Oppidum Ubiorum par Agrippa, en l'an 38 av. J.-C. En effet, Agrippa se rendit deux fois en RhĂ©nanie : en l'an 39 ou 38 av. J.-C. et en l'an 20 ou 19 av. J.-C. Cette ville au tracĂ© gĂ©omĂ©trique se situait Ă  l'abri des inondations du fleuve. Capitale des Ubiens, elle servit Ă©galement aux Romains de garnison, de port fluvial et de centre religieux. Tout comme Ă  Lyon en Gaule, un autel (en latin ara) fut Ă©rigĂ©, après quoi la ville fut Ă©galement appelĂ©e Ara Ubiorum. Agrippa Ă©pousa en l'an 21 av. J.-C. Julia, fille d'Auguste, dont il eut une fille Agrippine l'aĂ®nĂ©e, en l'an 14 av. J.-C., et mourut Ă  Capoue en l'an 12 av. J.-C. L'expansion romaine sur la rive droite du Rhin fut conduite de l'an 13 Ă  9 av. J.-C. par Drusus gendre d'Auguste, puis par Tibère de l'an 9 av. J.-C. Ă  6 apr. J.-C., puis par Varus. Les lĂ©gions de Varus furent dramatiquement exterminĂ©es par les ChĂ©rusques commandĂ©s par Arminius Ă  la bataille de Teutoburg en l'an 9 apr. J.-C. Germanicus, fils de Drusus, frère du futur empereur Claude et mari d'Agrippine l'aĂ®nĂ©e devint gĂ©nĂ©ral en Gaule et en Germanie en l'an 13 apr. J.- C. ; il rĂ©sida Ă  Ara Ubiorum oĂą naquit en l'an 15 ou 16 apr. J.-C. sa fille Agrippine la Jeune, future Ă©pouse de l'empereur Claude et future mère de NĂ©ron. Il conduisit plusieurs expĂ©ditions punitives contre les ChĂ©rusques et captura l'Ă©pouse d'Arminius en l'an 16 apr. J.-C. (fr.wikipedia.org - Colonia Claudia Ara Agrippinensium).

 

Mort de Drusus

 

Drusus est élu consul en 9 av. J.-C., à l'âge de 28 ans (avec cinq ans à l'avance sur le cursus honorum), mais encore une fois il quitte la ville avant d'avoir assumé officiellement ses fonctions. Il combat d'abord contre les Marcomans (qui à la suite de ces événements décident de migrer en Bohême), puis les puissantes tribus chattes et quelques populations suèves limitrophes (probablement les Hermundures) et les Chérusques, rejoignant l'Elbe, mais il meurt peu après des suites d'une chute de cheval, après avoir survécu pendant un mois à ses blessures, et comme nous le rapporte Suétone, refusant d'être ramené à Rome (fr.wikipedia.org - Nero Claudius Drusus).

 

Auguste avait perdu ses deux petits-fils, le fils de Julie, Caïus, et Lucius César. Julie avait eu trois autres enfants de son mariage avec Agrippa, dont deux filles, Julie la jeune, et Agrippine, la première de ce nom, qui devait épouser Germanicus. Quant au fils plus jeune d'Agrippa et de Julie, Agrippa Posthumus, il mourut de la main d'assassins gagés dans une ile éloignée, où il avait été confiné par l'influence de Livie. Ainsi l'empire échut, après la mort d'Auguste, à son beau-fils adoptif, le soupçonneux Tibère. Des deux frères, Tibère et Drusus, Auguste avait toujours préféré le cadet. Tibère manquait de brillant; et son extérieur n'avait rien de ce qui peut plaire et séduire. Drusus au contraire gagnait tous les cœurs Gaston Boissier, Germanicus et la révolte des Légions dans Tacite, Revue des cours et conférences: la revue parait tous les jeudis, 1896 - books.google.fr).

 

"au Rhin"

 

Tibère ne fut pas plutôt proclamé que les légions du haut et du bas Rhin se soulevèrent, dit Tacite, sans autre motif que la facilité qu'un changement de prince offre à des rebelles et l'espoir de profiter des guerres civiles. Elles crurent que Germanicus, trop fier pour accepter un maître, se donnerait à elles et entraînerait avec lui tout l'empire. Silius, général des légions campées dans la ville des Ubiens (Cologne), ne put s'opposer à la sédition. Les centurions, qui assumaient particulièrement la haine du soldat, furent massacrés et jetés dans le Rhin (Léon Fallue, Annales de la Gaule avant et pendant la domination romaine, 1864 - books.google.fr).

 

"goppe... jeté" : le trésor des Nibelungen

 

"group", "grou" : sac d'argent ou d'or cacheté, rouleau de pièces d'or. Réunion de plusieurs choses, magot, trésor (L. Boucoiran, Dictionnaire analogique & etymologique des idiomes meridionaux quis sont parles depuis Nice jusqu'a Bayonne et depuis les Pyrenees jusqu'au centre de la France, 1875 - books.google.fr, Simon Jude Honnorat, Dictionnaire provençal-français, Tome 2, 1847 - books.google.fr).

 

LORELEI ou LURLEI. Célèbre rocher de la rive droite du Rhin, entre Saint-Goar et Oberwesel; la falaise perpendiculaire domine le fleuve de 132 m. (200 m. au-dessus de la mer); formée de schistes déchiquetés, sur lesquels brise le courant, elle était redoutée des mariniers. Son écho contribua à sa renommée légendaire. On racontait qu'une sirène (Nixe) attirait par ses chants les bateliers sur l'écueil pour les y faire naufrager. On a contesté l'antiquité de cette légende popularisée par un lied de Heine que Silcher a mis en musique. Cependant dès le xm° siècle il est question d'un mont Lorle où était enfoui le trésor des Nibelungen. Au XVIe siècle, la falaise de Lorelei passait pour hantée. Un tunnel, creusé en 1861, la traverse. A.-M. B. (La grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une Société de savants et de gens de lettres, Tome 22, 1885 - books.google.fr).

 

NIBELUNGEN où NIBELUNGS (Chant des), la plus importante des épopées produites au moyen âge en Allemagne par la poésie de cour, et, avec le Parcival de Wolfram d'Eschenbach, le chef-d'œuvre de la vieille poésie épique germanique. Voici quel en est le sujet : Siegfried, fils du roi Siegmund des Pays-Bas, s'en vient de Xante à Worms, où réside le roi des Bourguignons Gunther avec ses frères Gernot et Giselher, ainsi que sa charmante sœur Kriemhit. Il épouse cette princesse, après que Gunther a lui-même obtenu la main de Brunhilt, vierge vigoureuse et souveraine de l'Islande, grâce à la force et au don d'invisibilité que lui donne un manteau magique. Mais dans une discussion qui s'élève entre les deux princesses au sujet du rang et de la dignité de leurs époux respectifs, Kriembilt révèle imprudemment comment Brunhilt a été domptée par Siegfried au lieu de Gunther. Courroucée, celle-ci n'aspire plus qu'à la vengeance, et elle fait assassiner Siegfried à la chasse par le terrible Hagen de Tronje. Lors des funérailles, le sang qui s'échappe de ses blessures trahit le meurtrier. Mais Kriemhilt dissimule encore sa vengeance, et vit tout entière à savourer sa douleur pendant treize ans, à Worms, dans la plus profonde affliction, quoique offensée à plusieurs reprises par Hagen, qui précipite aussi dans le Rhin, entre Worms et Lorsch, où il est toujours demeuré enfoui depuis, le rocher des Nibelungen, immense trésor que Siegfried a enlevé autrefois aux Nibelungen, princes résidant au loin dans le Nord. Alors arrive à Worms le margrave Rudiger de Bechelaren, demander la main de Kriemhilt au nom d'Etzel (Attila), le roi du pays des Huns (la Hongrie); et Kriemhilt, qui songe à se venger, accepte la recherche dont elle est l'objet. Après un nouvel intervalle de treize années, elle invite les Bourguignons, qu'on appelle eux-mêmes Nibelungen depuis la conquête du rocher des Nibelungen, ses frères et Hagen, à venir dans le pays des Huns assister à une fête qui se célèbre à la cour d'Etzel, et elle dispose tout pour qu'ils y périssent. Gunther, Gernot, Giselher et tous les autres hommes de Bourgogne sont tués effectivement, à la suite d'une longue et effroyable lutte, après que du côté d'Etzel le fidèle Rudiger de Bechelaren et les béros de Dietrich de Berne, qui séjourne encore à la cour d'Etzel, ainsi qu'un grand nombre d'autres braves, ont mordu la poussière. Enfin, Kriemhilt elle-même, avec l'épée de Siegfried, tranche la tête à Hagen, qui persiste à garder le secret du lieu où git le précieux rocher; et à la vue de ce meurtre, le fidèle serviteur de Dietrich de Berne, le vieil Hildebrand, accourt saisi de fureur, et à son tour tue Kriemhilt.

 

Ce poëme, dont on ignore l'auteur, date dans sa forme actuelle de l'an 1210 environ, époque où il dut être remanié d'après d'antiques traditions par quelque poète ambulant qui se trouvait alors en Autriche. A en juger par une vingtaine de copies manuscrites plus ou moins complètes qui en existent encore aujourd'hui, il dut être assez répandu depuis le treizième jusqu'au seizième siècle; mais n'ayant point été imprimé alors, comme le Parcival de Wolfram, il ne fut plus connu au dix-septième siècle que par quelques historiens, seulement à titre de source historique, puis finit par tomber dans un complet oubli à partir du dix-septième siècle. Quoique Bodmer l'eût déjà signalé à l'attention publique, il n'a été, à bien dire, remis en lumière qu'au commencement du siècle actuel, et depuis lors il a été l'objet d'une foule de commentaires et de recherches sans nombre faites pour lui restituer, autant que possible, sa forme originale, altérée à la longue par des copistes inintelligents. A la suite du Chant des Nibelungen, on imprime toujours un autre poëme, qui se trouve également dans les manuscrits originaux, et qui est intitulé: La Plainte. Il raconte les funérailles faites aux héros morts à la cour d'Attila, le message envoyé dans leur pays pour y apprendre leur mort, ainsi que les honneurs accordés à Dietrich de Berne. L'auteur en est également inconnu; mais cette Odyssée d'une autre Iliade lui est aussi de beaucoup inférieure (Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Tome 13, 1857 - books.google.fr).

 

Le texte du Chant des Nibelungen est connu grâce à plus de trente-cinq manuscrits allemands, dont seulement dix complets. Le manuscrit le plus récent date du xvie siècle, transcrit l'Ambraser Heldenbuch commandé par l'empereur Maximilien Ier (manuscrit D). Par la suite, le Nibelungenlied est presque oublié, jusqu'à la redécouverte du manuscrit C en 1755. (fr.wikipedia.org - Chanson des Nibelungen).

 

Les églises de la première Germanie furent, dès les premiers siècles, soumises à la métropole de Mayence. Mais cette ville ayant été détruite en 407 par les irruptions des Vandales, les évêchés qui en dépendaient furent soustraits de cette métropole, pour être commis à celle de Trèves. Ce ne fut qu'en 751 que la métropole de Mayence fut rétablie, et que le pape Zacharie lui soumit les évêchés de Gologne, de Tongres, d'Utrecht, d'Ausbourg, de Coire et de Cons tance, ceux qui avaient été érigés par S. Boniface, et ceux qui précédemment avaient été soumis au siége de Trèves, comme Strasbourg, Spire et Worms. Peu de temps après, Cologne fut érigée en archevêché (Jean-François Godescard, Vies des pères, martyrs, et autres principaux Saints, Tome 4, 1836 - books.google.fr).

 

Pline est le premier auteur qui ait fait mention des Bourguignons sous la dénomination de Burgundiones. C'est le nom qui paraît avoir été adopté par la nation elle-même, ainsi qu'on le voit par le texte latin des lois bourguignonnes. La grande migration des Huns, qui mit en mouvement toutes les nations germaniques, entraîna les Bourguignons ainsi que les autres Barbares jusque sur les frontières de l'Empire romain, qu'ils attaquèrent et où ils firent invasion au commencement du Ve siècle. Leur entrée dans les Gaules eut lieu en 407; ils se trouvaient près de Mayence en 411, et en 413 ils s'établirent dans une province voisine du Rhin.

 

Cet établissement ne fut pas de longue durée, car vingt-trois ans plus tard ils en furent chassés par les Huns, qui en massacrèrent un grand nombre. Leur chef Gondicaire périt en cette occasion. Les restes de la nation bourguignonne se retirèrent du côté de Genève et dans la Savoie, où Aetius leur fixa des quartiers. Ils se relevèrent cependant de cette catastrophe; car on les voit, en 451, auxiliaires des Romains, combattre sous la conduite d'Aetius ces mêmes Huns qui avaient pour chef Attila (Henri Baudot, Mémoire sur les sépultures des barbares de l'époque mérovingienne, découvertes en Bourgogne, et particulièrement a Charnay, 1860 - books.google.fr).

 

"soif" : l'ambition de Jovin

 

JOVIN, usurpateur gaulois, peut-être petit-fils du précédent, mort en 412. Proclamé à Mayence en 411, il fut pris dans Valence et livré au préfet Dardanus, qui le mit à mort (Larousse du XXe siècle, Tome 4, 1928 - books.google.fr).

 

La mort violente d'un tyran est moins un remède qu'un aiguillon à l'ambition des autres, qui se flattent toujours d'être plus heureux, tant l'amour du diadème rend aveugle. Jovin, soutenu par Goar, roi des Alains, et par Gundicaire, roi des Bourguignons, se revêtit de la pourpre à Trèves pendant que Constantin s'en dépouillait à Arles. Jovin la donna ensuite à Sébastien son frère, et ces deux nouveaux empereurs, après avoir commandé quelques années dans les Gaules, furent, à leur tour, les malheureuses victimes de leur ambition. Les Bourguignons, qui avaient favorisé l'usurpation de Jovin, étaient entrés dans les Gaules avec les autres barbares vers 407. Après avoir parcouru pendant quelque temps diverses provinces, ils s'établirent en 413, probablement par suite d'un traité avec Honorius, sur les terres voisines du Rhin (Jean-Nicolas Jager, Histoire de l'Eglise catholique en France, d'après les documents les plus authentiques, depuis son origine jusqu'au concordat de Pie VII, 1862 - books.google.fr).

 

Burgondes et Francs au pays des Nibelungen

 

Les Burgondes sont un peuple germain venu de la mer Baltique et installé en 413 sur la rive gauche du Rhin comme «fédéré», lié par un fœdus qui en fait un allié militaire de l'Empire romain. Le territoire dévolu aux Burgondes s'étend alors de Mayence à Strasbourg sur la rive gauche du Rhin, avec Worms comme capitale. Les Burgondes doivent garder la frontière rhénane et reconnaissent la suprématie de l'Empire (fr.wikipedia.org - Chanson des Nibelungen).

 

Il y avait sur les bords du Rhin un royaume qui, habité jadis par les Nibelungen, fut conquis dans la suite par les Burgondes et par les Francs. Ces deux peuples étaient souvent appelés du nom des anciens possesseurs du sol, les Nibelungen. Les rois des Burgondes avaient leur palais à Worms sur le Rhin (Auguste Ehrhard, La légende des Nibelungen, 1929 - books.google.fr).

 

C'est en vain qu'on s'est efforcé de déterminer au juste qui étaient les Nibelungen. D'après l'étymologie, ce nom se rapporterait à des hommes des brouillards ou des ténèbres, et ne serait pas sans relation avec le Niflheim, l'enfer scandinave. D'après l'Edda, les Niflungen sont les rois du Rhin, Gunnar et Hogni. Dans le Nibelunge-nót, ce nom est appliqué d'abord à des guerriers qui, habitant vers le Nord, gardaient le fameux trésor, et que Siegfrid s'est soumis après avoir tué les rois Nibelung et Schilbung. Dans la seconde partie du poème, le nom de Nibelungen est appliqué aux rois burgondes, à Gunther et à ses guerriers. Dans le Waltharius, Gunther et Hagene sont désignés tantôt comme Francs, tantôt comme Sicambres, tantôt comme des Francs-Nibelungen. La seule chose qui ressorte clairement de toutes ces indications, c'est que la saga des Nibelungen est une tradition franque.

 

Les traditions qui dominent dans la seconde partie des Nibelungen et qui se rapportent à Gunther, à ses frères et à leurs luttes contre les Huns d'Etzel, sont probablement une saga burgonde, et celle qui concernait Dietrich une saga ostrogothique. Ces deux cycles différents se seront mêlés à celui des traditions franques d'après les lois ordinaires de la formation épique, et auront ainsi passé ensemble dans le Nord sous forme de chants héroïques, dont les lieder de l'Edda sont la traduction ou l'imitation en vers, et la Volsunga-Saga et la Wilkina-Saga le développement en prose (Émile Louis Victor de Laveleye, La Saga des Nibelungen dans les Eddas et dans le nord scandinave, 1866 - books.google.fr).

 

Il faut chercher le pays des Nibelungen, conquis par Sigfrid, entre Xanten, siège de Sigfrid, et la ville de Cologne. Il faisait partie du pays des Francs-Ripuaires (Le Catholique: ouvrage périodique dans lequel on traite de l'universalité des connaissances humaines, Volume 7, 1827 - books.google.fr).

 

Nibilung a d'ailleurs été un nom de famille connu chez les Burgondes et est aussi attesté chez les Francs, où les Nibelungides sont une famille de la noblesse franque, et où il existe aussi un usage toponymique (fr.wikipedia.org - Chanson des Nibelungen).

 

Typologie

 

Le report de 1955 sur la date pivot 413 donne -1129.

 

HERACLIDES. Ce nom marque en general les descendans d'Hercule, & signifie particulierement dans l'histoire grecque, ceux d'entre les descendans de ce heros qui habitoient dans le Peloponnese. Leur retour dans ce pays-là dont ils avoient été chassez, est une des plus celebres époques des grecs. Après la mort d'Hercule Eurysthée fils de Sthenelus roi de Mycenes, chassa sa famille du Peloponnese, de peur qu'elle ne se saisit de son royaume. Les heraclides eurent recours à Thesée & aux atheniens, qui firent la guerre à Eurysthée, & le firent périr avec toute sa famille. Celle d Hercule rentra en possession de ses biens; fut bien tôt après tellement affligée de la peste, qu'ayant consulté l'oracle de Delphes, Apollon répondit qu'elle auroit dû attendre à retourner dans le Peloponnese, au tems du troisiéme fruit. Ils crûrent que cela marquoit la troisiéme année; mais il parut par l'évenement que l'oracle entendoit la troisiéme generation. Ainsi étant retournez cent ans après, & 55. après la prise de Troie, ils se remirent en possession de leurs terres, vers l'an 1129. avant J. C. Voilà quelle fut le retour des heraclides, dont les grecs parlent tant, & sur lequel les modernes fe font comme accordez à fe tromper en le plaçant à la 80. année après la prise de Troie, quoique l'histoire de Lacedemone & d'Athenes ne pût s'accorder avec cette époque (Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique, Tome 4, 1725 - books.google.fr).

 

Beaucoup de peuples païens croyaient que les races de leurs rois descendaient immédiatement des Dieux, comme par exemple les Héraclides chez les Grecs, Romulus chez les Romains, les Nibelungen et les Ases chez les peuples germains et scandinaves. Les républiques de l'ancien monde reconnaissaient de même le caractère sacré de l'autorité; la république elle-même, soit cité, soit pays, était une divinité comme Athènes, la Sainte Rome etc. et l'autorité élue par le peuple ne régnait qu'au nom de cette divinité (Auguste de Haxthausen, Etudes sur la situation intérieure, la vie nationale et les institutions rurales de la Russie, Tome 3, 1853 - books.google.fr).

 

1955

 

En 1955, dix ans après la capitulation, l’Allemagne opère un rétablissement remarquable qui la fait retourner au sein des nations fréquentables. Cela en grande partie grâce au chancelier Konrad Adenauer.

 

NĂ© Ă  Cologne en 1876, dans une famille de la haute bourgeoisie rhĂ©nane (« Magonce Â» du nom latin de Mayence, « Mogontia Â», en RhĂ©nanie), il devient avocat puis procureur impĂ©rial. En 1917 , il est nommĂ© maire de sa ville. ArrĂŞtĂ© en 1933 et 34 par les nazis, il est membre fondateur du parti dĂ©mocrate-chrĂ©tien qu’il dirige Ă  partir de 1949. La mĂŞme annĂ©e il est nommĂ© chancelier par le prĂ©sident ThĂ©odore Heuss.

 

Adenauer entreprend alors une politique d’entente avec les diffĂ©rents pays occidentaux pour intĂ©grer l’Allemagne dans l’Europe de l’Ouest et lui permettre de se relever Ă©conomiquement. En 1955, il obtient l’abrogation du statut d’occupation (« le grand groppe au Rhin sera jettĂ© Â») mĂŞme si les soldats alliĂ©s stationnent encore sur le territoire.

 

Le mot "groupe" pour "groppe" peut paraître assez récent (cnrtl.fr).

 

TentĂ© par la prĂ©sidence en 1961, il y renoncera (« privĂ© de sa grand’dignitĂ© Â») et continuera son travail de chancelier. A la veille de son remplacement par son ministre de l’économie Ludwig Erhard, il fera ratifiĂ© en 1963 le traitĂ© d’amitiĂ© franco-allemand.

 

"dans le Rhin"

 

Le grand public ne connaît de Konrad Adenauer que la période où il fut le premier Chancelier de la République fédérale d'Allemagne, soit de septembre 1949 à octobre 1963, et où il œuvra pour la construction européenne et la réconciliation franco-allemande. Or il avait 73 ans lorsqu'il accéda à cette charge et 87 ans lorsqu'il la quitta. C'est dire s'il avait derrière lui un long parcours politique et humain. [...] Ce fils d'un modeste fonctionnaire de justice devient lui-même juriste. [...] Il se lance dans la politique communale adjoint au maire de Cologne à trente ans, il passe premier adjoint aux finances, chargé de l'alimentation, à trente-trois ans, en 1914, alors que la pénurie guette, et est élu maire de Cologne en 1917, au plus fort du conflit. A la fin de la guerre, il convaincra les anciens combattants de remettre leurs armes contre une aide matérielle et fera jeter de nuit 300.000 litres d'alcool dans le Rhin (Documents: revue des questions allemandes, Volume 49, 1994 - books.google.fr).

nostradamus-centuries@laposte.net