La dictature stalinienne

La dictature stalinienne

 

VI, 35 

 

1951

 

Près de Rion, & proche de blanche laine,

Aries, Taurus, Cancer, Leo, la Vierge,

Mars, Iupiter, le Sol ardra grand plaine,

Bois & citez lettres cachez au cierge.

 

Rion est le nom d’un fleuve coulant en GĂ©orgie, pays natal de Staline. Son bassin constitue la Colchide, connue pour sa Toison d’or qui Ă©tait une peau de mouton (« blanche laine Â») trempĂ©e dans l’eau aurifère du fleuve et essorĂ©e pour recueillir l’or.

Les « lettres cachez au cierge Â» sont les lettres de cachets, symbole de l’arbitraire, qui Ă©taient des lettres cachetĂ©es Ă  la cire.

Ces explications permettent de comprendre le quatrain comme un rapide tableau de la situation de l’URSS sous la dictature de Staline. Il contrĂ´lait l’ensemble du pays « grâce Ă  l’appareil du parti, Ă  ses membres au nombre de plusieurs millions, grâce Ă©galement Ă  la police politique [1] Â».

« En janvier 1950, Staline rĂ©tablit la peine de mort, abolie au lendemain de la guerre. En septembre, les dirigeants de Leningrad sont jugĂ©s et condamnĂ©s Ă  mort dans un procès « public Â» dont tout le monde ignorera le verdict ! La clique rivale Ă©liminĂ©e, Staline prĂ©pare, selon son habitude, une vaste purge contre les vainqueurs du jour. En octobre 1952, il dĂ©nonce MikoĂŻan et Molotov au ComitĂ© central. Il ne dit rien de Beria, mais la presse annonce le 13 janvier 1953 la dĂ©couverte d’un complot de mĂ©decins assassins […] et critique l’incurie des services de sĂ©curitĂ©. Certains voient dans cette affaire une machination de Beria contre Staline. Certes, les arrestations massives de mĂ©decins du Kremlin en novembre 1952 ont privĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral d’assistance mĂ©dicale […] Et lorsqu’une crise terrasse Staline le 1er mars, aucun mĂ©decin n’est lĂ  pour le soigner [2] Â».

 



[1] N.V. Rasianovsky, « Histoire de la Russie jusqu’en 1984 Â», Laffont, 1987, p.548

[2] J.J. Marie, L’Histoire n° 141, p. 39

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