La dictature stalinienne

La dictature stalinienne

 

VI, 35 

 

1951

 

Près de Rion, & proche de blanche laine,

Aries, Taurus, Cancer, Leo, la Vierge,

Mars, Iupiter, le Sol ardra grand plaine,

Bois & citez lettres cachez au cierge.

 

Rion

 

Le Rioni, parfois nommé Rion est le fleuve principal de l'ouest de la Géorgie. Il prend sa source dans le Caucase, dans la région de Ratcha et coule vers l'ouest pour se jeter dans la mer Noire au nord de la ville de Poti. La ville de Koutaïssi, l'ancienne capitale de la Colchide, se situe sur ses rives.

 

Dans la gĂ©ographie grecque antique, le bassin hydrographique du Rioni correspondait en gros Ă  la rĂ©gion historique nommĂ©e Colchide qui portait aussi quelquefois, le nom d'Ééa, provenant de l'Ă®le deltaĂŻque oĂą rĂ©sidaient le roi Éétès et sa sĹ“ur CircĂ© dans la lĂ©gende de la Toison d'or, Ă  l'embouchure du fleuve. Les Grecs anciens nommaient le Rioni Phase pour son cours infĂ©rieur, et RhĂ©on pour son cours supĂ©rieur. Ayant dĂ©couvert, sur ses rives, un gallinacĂ© sauvage, ils appelèrent cet oiseau «oiseau du Phase», en latin : phasianus, d'oĂą le nom français «faisan».

 

Il tiendrait son nom de Phasis, fils d'Hélios, le titan du soleil, et de l'Océanide Ocyrhoé, qui se serait suicidé en se jetant dans ses eaux, et aurait porté, avant ce suicide, le nom d'Arcturus "à cause de la fituation des pays froids par où il fait son cours" (fr.wikipedia.org - Rioni, Carlo Giangolini, Hedengrafia, ouero Descrittione del Paradiso terrestre, 1649 - books.google.fr).

 

Le nom Arcturus, formé de "arktos" (ours) et de "ouros" (gardien), signifie «le gardien des ours» (en raison de sa proximité avec la Grande Ourse et la Petite Ourse). Elle est citée pour la première fois par Hésiode. Son lever héliaque, à la mi-septembre, sert de point de repère aux Grecs. Son appartenance à la constellation du Bouvier illustre le mélange entre la mythologie grecque (les ours et leur gardien) et romaine, où la Grande Ourse représente une charrue tirée par des bœufs, d'où la présence d'un bouvier (fr.wikipedia.org - Arcturus).

 

Vers 1 et vers 2

 

Phrixus aurait dĂ©pouillĂ© l'animal de sa toison d'or pour la consacrer Ă  Jupiter, qui plaça le bĂ©lier Ă©corchĂ© au ciel. Ce dĂ©tail mythologique intervient pour expliquer que la constellation soit peu brillante : Hygin, Astr., II, 20 (60, 6), «quare obscurius uideatur»; Ov., Fast., III, 875 sq., «Aries fit sidus; at huius/Peruenit in Colchas aurea lana domos». Nombreuses sont les pĂ©riphrases qui font allusion au passeur maladroit d'HellĂ© : portitor Helles (Colum., X, 155; Lucain, IV, 57; Martial, IX, 71, 7); proditor Helles (Anthol. lat., 616, 1). Ou bien c'est le rappel de Phrixus : Ov., Fast., III, 852, «Phrixeae uellera ouis»; Manil., III, 304, «Phrixei uellera signi»; Germ., frg. IV, 78, «Phrixeae pecudis astro» (AndrĂ© Le Boeuffle, Les noms latins d'astres et de constellations, 1977 - books.google.fr).

 

Le Pelletier suggère "Trion" pour "Rion", les Triones étant les deux Ourses du pôle nord céleste (Anatole Le Pelletier, Les oracles de Michel de Nostredame, Tome 2, 1867 - books.google.fr).

 

Autre considĂ©ration astronomique, d'Aries Ă  la Vierge, il s'agit des saisons de printemps et d'Ă©tĂ© auxquelles ils manquent les GĂ©meaux (mai-juin). Pour attirer l'attention sur cette pĂ©riode ?

 

La paix d’Amasya ou traité d’Amasya est un traité conclu le 29 mai 1555 entre Tahmasp Ier des Séfévides et Soliman le Magnifique de l'Empire ottoman à la ville d'Amasya (actuelle Turquie), à la suite de la guerre turco-persane de 1532 à 1555. La paix sera observée jusqu'au décès du Shah Tahmasp (1576), les troubles qui s'ensuivirent encourageant les Ottomans à s'avancer dans les régions du Caucase que les deux empires désiraient conquérir (fr.wikipedia.org - Paix d'Amasya).

 

Acrostiche : PAMB, PAMBaki

 

PAMBAKI, distr. de Russie, en Asie, gouv. de Géorgie, au S. du Somkhethi. Karaklissi en est le chef-lieu (Dictionnaire géographique universel, Tome 7, 1830 - books.google.fr).

 

Ou "Pambek" (près de "Colchis"), sur une carte publiée en 1659 (Philippus Cluverius, Introductionis in universam geographiam tam veterem quam novam, Libri VI, 1659 - books.google.fr).

 

Le châh Tahmasp partit, en personne, pour la guerre sainte de Géorgie et Elq'âs-mirza reçut, de son côté, l'ordre de marcher contre les Tcherkès, en passant par Derbènd (la porte caspienne) du Chirwân. Le châh Thahmasp entra en Géorgie en passant par le canton de Chouraguil et de Pèmbek. Il employa la plus grande partie de l'hiver à soumettre ce pays et à en expulser les perfides infidèles. Il retourna de là dans le Qarabag d'Arrân (des Rouiens effectua le onze du mois de dzýl-hiddjeh (3 février 1547), le passage du Kour au gué dit Qoïoûn-eulumy (mort du mouton), et entra dans le Chirwân, d'où il se rendit à Aly-tchoupân (Aly le berger) (Sharaf Khan Bidlis, Chèref-Nâmeh, ou, fastes de la nation kourde, traduit par François Bernard Charmoy, 1873 - books.google.fr).

 

"Par bois et citez"

 

Par bois et villes tant routa… (Jane H. M. Taylor, Gilles Roussineau, Le roman de Perceforest, Volumes 2 à 3, 1979 - books.google.fr).

 

Le roman Perceforest avec son Ordre chevaleresque de Franc Palais a été réécrit dans l'entourage de Philippe le Bon duc de Bourgogne créateur de l'ordre de la Toison d'Or (Catalina Gerbea, Pratiques héraldiques dans Perceforest, Perceforest: Un roman arthurien et sa réception, 2019 - books.google.fr).

 

"lettres cachez au cierge" : situer le quatrain

 

"cierge" pour cire (Gaspar Bachet, Sr. de Meziriac, Commentaires sur les Epistres d'Ovide, 1716 - books.google.fr).

 

Une lettre de cachet (aussi appelée lettre close ou lettre fermée) est, sous l’Ancien Régime en France, une lettre servant à la transmission d’un ordre particulier du roi, permettant par exemple l'incarcération sans jugement, l'exil ou encore l'internement de personnes jugées indésirables par le pouvoir. Instrument emblématique de la monarchie absolue, particulièrement au cours de la période moderne et surtout au XVIIIe siècle, période de son apogée, elle incarne un pouvoir centralisé et une administration rapide et discrète. D’abord réservée aux affaires d’État, la lettre de cachet devient un moyen répressif de plus en plus courant, notamment au service de la police et des familles pour ordonner des internements administratifs.

 

La lettre de cachet est mentionnée pour la première fois en 1560 dans l'ordonnance d'Orléans, qui dénonce son usage abusif hors du contrôle royal, notamment pour enlever de jeunes filles et les contraindre au mariage. Arthur Giry, Manuel de diplomatique, Paris, 1925, p. 782 (fr.wikipedia.org - Lettre de cachet, Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr).

 

Si le Roy enuoyoit lettres cachetées, ou signées & scellées de seau, ou cacher, nul ouseroit dire que telles lettres ne procedassent de la voulenté du roy (Pierre Doré, Le Collège de Sapience, fondé en l'université de Vertu, auquel cest rendue escolliere Magdelaine disciple & Apostole de Jesus, 1539 - books.google.fr).

 

Pierre Doré (Auratus) (c.1500 – 19 May 1559) was a French Dominican theologian and controversialist. Doré was born at Orléans. He entered the Dominican Order in 1514 and won his degrees at Paris, in 1532. Though elected to the office of prior at Blois in 1545, Doré continued to preach throughout the provinces. At Châlons the bishop, impressed by his eloquence, entrusted him with the reform of the Carthusian monastery of Val des Choux (Vallis Caulium). For the same reason, Claude de Lorraine, Duke of Guise, and his consort, Antoinette de Bourbon, chose him as confessor. He died in Paris (en.wikipedia.org - Pierre Doré).

 

CACHETI OU KACHETI (géogr.), pays désert de l'Asie, dans la Géorgie. (Encyclopédie catholique, Tome 4, 1842 - books.google.fr).

 

"lettres cachez au cierge" : PompĂ©e

 

Je n'ai point voulu avoir de part Ă  une pareille guerre, d'autant plus que je voyois que les desseins et les mesures qu'on prenoit, auroient des suites encore plus funestes. Moi, Ă  qui on a donnĂ© les titres glorieux de père et de libĂ©rateur de ma patrie, j'armerai contre elle les Grecs, les ArmĂ©niens et la Colchide ? Je viendrai affamer Rome et ravager l'Italie ? Je considĂ©rois que PompĂ©e Ă©toit un homme sujet Ă  la mort comme tous les autres, et qu'une infinitĂ© d'accidens pouvoient avancer la sienne; qu'au contraire la durĂ©e de Rome et de l'Empire pouvant ĂŞtre Ă©ternelle nous devions plutĂ´t travailler pour sa conservation que pour celle d'un particulier. J'avois d'ailleurs quelque espĂ©rance qu'on en viendroit Ă  un accommodement, et que CĂ©sar ne pourroit se rĂ©soudre Ă  soutenir un pareil attentat, ni PompĂ©e Ă  suivre un dessein si funeste. [...]

 

Quand j'en ai été en cet endroit, je me suis mis à lire vos Lettres, que je tiens cachetées (quod ego sub signo habeo), et que j'enferme avec soin. Voici ce que vous me dites dans celle du vingt-huitième de Janvier: Voyons auparavant ce que fera Pompée, et quelles mesures il prendra. S'il abandonne l'Italie, il ne peut faire une plus grande faute, et qui ait moins d'apparence que de raison; mais il faudra alors nous faire un autre plan (Lettres de Ciceron à Atticus, Edition de Graevius, Tome 3, 1808 - books.google.fr).

 

On trouvoit dans la Colchide de riches mines d'or & d'argent: le terroir y étoit abondant en fruits exquis, en lin, en chanvre, en cire, en poix. On en tiroit aussi du bois & d'autres matieres propres à la construction des vaisseaux (Jean Baptiste Gibrat, Géographie ancienne, sacrée et profane, Tome3, 1790 - books.google.fr).

 

La troisième guerre mithridatique opposa de 74 av. J.-C. à 63 av. J.-C. la République romaine à Mithridate VI, roi du Pont. Mithridate n'eut d'autre choix que de gagner la Colchide où il passa l'hiver 66-65 av. J.-C. La guerre se termina par la victoire finale de Rome, servie par Pompée, et par le suicide de Mithridate, dont le royaume du Pont, joint à la Bithynie, devint une province romaine (fr.wikipedia.org - Troisième guerre de Mithridate - books.google.fr).

 

La manœuvre coordonnée a parfaitement réussi. Pompée a traversé tout le piémont du Caucase d'est en ouest, tandis que Servilius faisait le tour de l'Asie Mineure avec sa flotte. Tels Néarque et Alexandre, l'amiral et le général se retrouvent dans cette terre mythique de Colchide qui a vu passer Jason et les Argonautes (Éric Teyssier, Pompée - L'anti César, 2013 - books.google.fr).

 

Sur les deniers de la famille Minatia, on voit la tête du grand Pompée; l'Espagne debout au milieu d'un monceau d'armes, donne la main à Pompée qui sort d'un vaisseau; sur une autre, Pompée couronné par la Victoire, donne la main à Métellus Pius. Sur une autre, un Romain présente à Pompée l'Espagne suppliante (Aubin Louis Millin, Dictionnaire des Beaux-Arts, Tome 1, 1838 - books.google.fr).

 

La gens Minatia était une petite famille plébéienne à Rome. La gens était probablement d’origine Sabine, car son nomen est dérivé du praenomen Minatus Oscan, et le premier de la famille à apparaître dans l’histoire romaine portait le nom de famille Sabinus. De nombreux Minatii sont connus grâce aux inscriptions (lesdioscures.com).

 

"Bois et citez" : villes de Colchide

 

Parmi les informations tirées des sources antiques, celles qui concernent le pays du fleuve Phasis et que l'on trouve dans l'œuvre d'Hippocrate De l'air, des eaux et des régions sont certainement les mieux corroborées par le matériel archéologique de la Colchide. Sans parler de l'exactitude de la description des conditions naturelles et du climat de la Colchide, Hippocrate indique que les Colches vivaient dans des maisons en bois ou en roseaux. Il s'agit vraisemblablement de logis construits d'un entrelacement de branches dont nous retrouvons souvent les empreintes sur l'enduit d'argile qui recouvre ces bâtiments lors des fouilles d'établissements colches (Otar Lordkipanidze, et Teimouraz Mikeladzé, La Colchide aux VIIe, Le Pont-Euxin vu par les grecs: sources écrites et archéologie, 1990 - books.google.fr).

 

"Pompée ou Charles Quint

 

Depuis le siège de Metz en 1552, Du Bellay, poète rusĂ©, satisfait lui aussi au dĂ©sir de son souverain : dans «Les tragiques regrets de Charles V empereur», il montre ce dernier rapprochant son sort de celui de PompĂ©e. La figure du vainqueur de Pharsale reste ainsi virtuellement disponible pour Henri II, qui a fait orner son armure de cĂ©rĂ©monie d'un magnifique dĂ©cor historiĂ© illustrant les Ă©pisodes de la lutte entre CĂ©sar et PompĂ©e. L'esthĂ©tique de la reprĂ©sentation de CĂ©sar recevant Ă  Alexandrie la tĂŞte de PompĂ©e, sur la plaque gauche du plastron, exprime une Ă©thique oĂą la volontĂ© moderne d'exprimer la terribilitĂ , la terreur sacrĂ©e, soutenue par la rĂ©fĂ©rence humaniste et l'antique tradition de l'ornementation des armes, ne contrevient pas aux idĂ©aux de la chevalerie, encore vivants. Cependant, dans son poème, Du Bellay s'abstient de nommer CĂ©sar : s'il le faisait, ne serait-ce susciter aussi l'image du dictateur assassinĂ© par ses proches ? Les sous-entendus d'une Ă©pigramme Ad Carolum Cæsarem, publiĂ©e après la mort de Charles-Quint, permettent de le penser : Cæsareum tibi sit fecit foelici sidere nomen Carole, nec fatum sit tibi Cæsareum. Un autre poème, dĂ©diĂ© cette fois Ă  Diane de Poitiers, joue, comme tant d'autres pièces, de l'ambiguĂŻtĂ© onomastique entre CĂ©sar/Charles Quint et Jules CĂ©sar. Un concetto souligne combien , pour sa part, Du Bellay prĂ©fère proposer pour modèle au roi Auguste qui «rend le siècle heureux», et non un sombre Cesar odieux Aux hommes et aux dieux.

 

Lors de la trĂŞve de Vaucelles conclue par Henri II avec Charles-Quint et Philippe II le 5 fĂ©vrier 1556 (n.s.), Du Bellay, dans un plaidoyer en faveur de la paix, remercie le roi de s'ĂŞtre (...) souvenu d'estre Roy Tres-chretien : Non un Jules Cesar, un Pyrrhe, un Alexandre, Qui ne prenoient plaisir qu'Ă  sang humain espandres. Dans les Antiquitez de Rome publiĂ©es en 1558, deux ans après l'abdication de Charles Quint, il mĂ©dite Ă  travers quatre sonnets sur le rĂ´le de Jules CĂ©sar et des guerres civiles dans l'histoire de l'empire romain. Du Bellay ne nomme pas CĂ©sar : cela contribuerait Ă  le grandir. Il prĂ©fère l'Ă©voquer indirectement, le ramenant ainsi Ă  la dimension d'Ă©lĂ©ment constitutif mais non exceptionnel de l'histoire de Rome, de paradigme offert Ă  une mĂ©ditation politique et morale destinĂ©e Ă  l'instruction des hommes du XVIe siècle. Dans l'Ă©volution qui a conduit Rome du pouvoir des pasteurs Ă  la royautĂ© puis Ă  l'empire, pour finalement revenir au pouvoir d'un pasteur, le Pape (sonnet XVIII), CĂ©sar signifie le temps de la dictature qui succède au consulat et constitue le maillon permettant le passage Ă  l'empire. Du Bellay s'appuie sur Tacite (Edith Karagiannis-Mazeaud, Force ou violence ? Images de Jules CĂ©sar dans l'Ĺ“uvre de la PlĂ©iade, La figure de Jules CĂ©sar au Moyen Ă‚ge et Ă  la Renaissance, Tome 2, 2007 - books.google.fr).

 

Ainsi encor' se vid du grand Pompee

Sur ses vieux ans la fortune trompee (Joachim Du Bellay, Oeuvres françoises, Tome 2, 1867 - books.google.fr).

 

Dans la tragédie de Grévin on se trouve vis-à-vis d’un César évoquant celui des Regretz de Charles d’Austriche empereur cinquiesme, de ce nom, entreprise poétique parallèle à celle de Du Bellay dans ses Les tragiques regrets de Charles V. Empereur qui ne seront publiés qu’en 1568. Un poème qui naît sous le signe obsédant pour Grévin, comme chez du Bellay, du cygne blanc (Rosanna Gorris Camos, «J’EUSSE TOUSJOURS VESCU AU PIED DE MA MONTAIGNE»: DU BELLAY ET GRÉVIN, CYGNES ROMAINS, 2021 - iris.univr.it).

 

Patriotisme

 

Vers la moitié du XVIe siècle (une période d'exaltation nationale et de pur patriotisme suite aux triomphes claire francophobie), certains auteurs font une lecture plus critique de ces poèmes et portent un autre regard sur l'histoire lointaine de laquelle ils s'inspirent, plus concrètement la bataille de Roncevaux (778), au cours de laquelle l'armée de Charlemagne et ses Pairs fut vaincue et Roland tué. Sous la plume des Italiens, le défunt Roland revit, ainsi que les paladins de Charlemagne qui, dans les vers de l'Arioste, affrontent et vainquent les sarrasins d'Agramante, y compris Marsile, le roi d'Espagne. À en croire Ruscelli (Venise, 1556), les Cinque canti avec lesquels l'Arioste avait le projet de compléter son poème (1532) - dans lesquels surgissait une nouvelle menace contre le christianisme , engendrée cette fois par les Fées – devaient se terminer sur la bataille de Roncevaux, mais l'Arioste ne l'a jamais chantée. Ce sont les Espagnols qui, guidés par le désir de récupérer la mémoire historique et surtout de sauver de l'oubli les véritables protagonistes, injustement ignorés face aux vaincus, poursuivent le poème de l'Arioste et chantent la bataille de Roncevaux . De cette façon, les auteurs épiques espagnols essuyaient une dette à l'égard du passé tout en légitimant leur tâche en tant qu'écrivains, étant donné que leurs vers prétendaient compenser l'absence d'œuvres servant à remplir ces vides héroïques. À cette tâche se consacrent, vers la même époque, les Valenciens Nicolás Espinosa et Francisco Garrido de Villena qui, en 1555, publient à Saragosse et à Valence respectivement, deux poèmes ayant des titres et des thématiques similaires (J.M. Cacho Blecua, M.C. Marín Pina, Charlemagne dans la littérature chevaleresque et dans l'épopée savante, L'histoire de la France dans la littérature espagnole: entre francophobie défensive et admiration francophile, 2011 - books.google.fr).

 

Une poésie latine de du Bellay, qui oppose le symbole d'Ulysse (homo viator) à la nostalgie d'Ovide à Tomi, par la logique de la situation, devenait non seulement l'imitation, mais en même temps la contre-pièce formelle de l'élégie d'Ovide. Dans cette méditation, du Bellay retrouvait aussi chez un classique latin le symbole d'Ulysse, accompagné d'une réflexion qui, dans une émotion de patriotisme local, préfère la beauté simple du village à la splendeur de Rome. C'était justice au deuxième livre du De legibus de Cicéron, source également de l'élégie d'Ovide; et du Bellay, lorsqu'il ciselle son sonnet français, y ajoute avec intention quelques grains de Cicéron (comme il cite et utilise souvent Cicéron dans son œuvre théorique, pour défendre l'usage de la langue nationale, par analogie avec le latin classique). Plus d'une expression du sonnet, surtout dans la troisième strophe, porte à croire qu'il s'inspire de Cicéron non seulement par l'intermédiaire d'Ovide, mais aussi directement. [...]

 

L'orateur romain exprimait un patriotisme local : le poète français s'inspire de lui pour exprimer le sentiment plus large d'un patriote français, une fidĂ©litĂ© Ă  la patrie. Ce n'est pas, d'ailleurs, s'opposer Ă  CicĂ©ron. Chez ce dernier, il ne s'agit pas de l'antithèse de la ville peuplĂ©e d'habitants et de la nature dĂ©pourvue d'hommes, comme chez Platon. Il met face Ă  face Rome et les villes municipales, en dĂ©passant leur antithèse dans la sphère des Ă©motions, pour concilier le patriotisme romain et le patriotisme local : le premier, comme une catĂ©gorie plus large, comprend aussi l'amour du pays natal proprement dit. Il semble mĂŞme que c'est l'amour instinctif du pays qui constitue le fond naturel d'un patriotisme plus large, conformĂ©ment Ă  l'idĂ©e de CicĂ©ron suivant laquelle les lois prescrivant les devoirs des citoyens ont pour base la nature. Atticus est surpris de l'expression de CicĂ©ron, germana patria, appliquĂ©e au pays natal : «Est-ce donc que vous avez deux patries ?» demande-t-il, faisant allusion (Ă  cĂ´tĂ© de la partie «germaine») Ă  la partie commune communis patria. CicĂ©ron va s'expliquer. Tous les citoyens des villes municipales (omnibus municipibus) ont, en effet, deux patries, celle de la nature et celle qui dĂ©finit la qualitĂ© de citoyen (unam naturae, altĂ©rant civitalis) (Imre Trencsenyi Waldapfel, Le symbole d'Ulysse chez CicĂ©ron et chez Joachim du Bellay. In: Bulletin de l'Association Guillaume BudĂ© : Lettres d'humanitĂ©, n°18, dĂ©cembre 1959 - www.persee.fr).

 

L'Ă©pigramme de Dorat figurera dans le recueil Ă©tabli par Guillaume Linocier Ă  la fin du siècle , Ioannis Aurati Lemovicis poetae et interpretis regii PoĂ«matia, Paris , 1586 , II , p . 73. Nous proposons comme traduction : «Jean Dorat pour la DĂ©fense de la langue française. Il n'y a pas de plus grand prĂ©sage que de combattre pour la patrie a dit la douce Ă©loquence des grâces homĂ©riques. Mais moi j'affirme en parodiant le poète : il n'y a pas plus grande gloire que de combattre pour la langue de la patrie. Du Bellay , comme tes ancĂŞtres ont acquis sans conteste le renom de bons patriotes en luttant pour le sol de la patrie, de mĂŞme, toi aussi, qui plaides pour la langue de la patrie, tu obtiendras Ă  jamais le renom de bon patriote». Le premier vers est une citation d'un vers de l'Iliade, XII, v. 243, souvent citĂ© dans l'AntiquitĂ© (Aristote, RhĂ©torique, II, xxi, 1395 a ou CicĂ©ron, A Atticus, II, iii, 4) (Jean-Charles Monferran, La deffence, et illustration de la langue françoyse de Joachim Du Bellay, 2007 - books.google.fr, David Hartley, Patriotism in the Work of Joachim Du Bellay, A Study of the Relationship Between the Poet and France, 1993 - books.google.fr).

 

Les mots metus, crainte, injuria, injustice, et quelques autres du mĂŞme genre peuvent aussi ĂŞtre employĂ©s avec deux significations. On dit en effet tout aussi correctement metus hostium quand ce sont les ennemis qui Ă©prouvent la crainte et quand ils l'inspirent. Ainsi Salluste, dans le premier livre de son Histoire, parle de la crainte de PompĂ©e, «metus Pompeii», non pas celle que PompĂ©e ressentait, ce qui serait le sens le plus ordinaire, mais celle qu'il rĂ©pandait autour de lui. [...] Le mot injuria de mĂŞme exprime aussi bien l'injustice subie que l'injustice commise. Il est facile de trouver des exemples. Voici un passage de Virgile qui prĂ©sente un cas analogue d'extension de la signification du passif Ă  l'actif (EnĂ©ide, II, 436) : ...Et retardĂ© par la blessure qu'il a reçue d'Ulysse... Il entend en effet par vulnus non pas une blessure qu'Ulysse avait reçue mais une blessure qu'il avait faite (Aulus Gellius, Les nuits attiques, Tome 2, traduit par Maurice Mignon, 1934 - books.google.fr).

 

Properce (mort vers -15) chante, dans III, 22, un hymne Ă  l'Italie qui semble l'Ă©cho, et non la parodie, des laudes Italiae virgiliennes. DĂ©jĂ  l'Ă©lĂ©gie III, 11 constituait un des centres de gravitĂ© du patriotisme italien, parfaitement compatible avec le culte de la «petite patrie», l'Ombrie de Properce, la Cisalpine de Virgile. Ces hymnes sont dominĂ©s par l'idĂ©e d'un enracinement dans une terre heureuse, bĂ©nie de la nature et des dieux. Ici, comme chez Virgile, la PĂ©ninsule apparaĂ®t comme le repoussoir des paradis factices, des Eldorados menteurs de l'Orient, embellis par la fable. L'Ă©lĂ©gie III, 22, prolongeant les rĂ©cusations antĂ©rieures du mythe grec, celui de la Colchide magique, repose sur la mĂŞme antithèse que l'Ă©loge virgilien : le repoussoir, dans une structure plus implicite, est reprĂ©sentĂ© par l'exotisme mythique de Propontide et de Colchide; le repoussoir appelle un tableau idyllique; ici, la prééminence ethnique et militaire, le deuxième temps des laudes virgiliennes, prĂ©cède un Ă©loge gĂ©ographique des fleuves et des lacs : il a Ă©tĂ© abrĂ©gĂ©, et rĂ©duit aux lacs du Latium, Ă  l'Anio et au Clitumne. Comme Virgile, Properce amplifie son Ă©loge par un jeu de dĂ©nĂ©gations et d'oppositions, qui identifient l'imaginaire barbare et ses mythes (Andromède, Bacchantes, IphigĂ©nie). La pulcherrima sedes de III, 22, 39 renvoie l'image de «la mère auguste des moissons, terre de Saturne, grande nourricière de hĂ©ros» des GĂ©orgiques; elle reflète la Tellus Mater de l'Ara Pacis, relief postĂ©rieur, mais qui concrĂ©tise un imaginaire de l'enracinement et de la fĂ©licitĂ© agraire (J.M. AndrĂ©, politique dirigisme augustĂ©en, Hommages Ă  Carl Deroux, Tome 1, 2002 - books.google.fr).

 

"Soleil ardra"

 

Dès 1555, selon le Registre du Bureau de la Ville de Paris, l'automne est mauvais; on doit vendanger tard et on récolte peu. Au printemps 1556 la sécheresse s'installe et on doit au contraire vendanger vers la mi-août; en novembre la sécheresse n'a pas cessé, les produits alimentaires commencent d'enchérir et on sème beaucoup de blé, en prévision de la disette; le 1er décembre, les marchands se plaignent de la hausse des prix et, en début janvier 1557, c'est la famine, à Paris, pour les couches les plus défavorisées (François Berriot, Athéismes et athéistes au XVIe siècle en France, 1976 - books.google.fr).

 

En la même année 1556, une grande sécheresse se prolongea tout l'été. Pendant six mois, on fut sans pluie, toujours exposé à un soleil ardent. Les herbes et les plantes, les légumes et les récoltes, tout fut brûlé et desséché sur place. De là une grande cherté de vivres et une disette affligeante (Chroniques de Douai, recueillies et mises en ordre, Tome 2, 1875 - books.google.fr).

 

La Toison d'Or et Charles Quint

 

C'est surtout la grande sécheresse de 1556 qui frappe les esprits cette année-là, autant que l'abdication de Charles Quint. Elle commence à la mi-mars et dure six mois (Jean-François Solnon, Quand la Franche-Comté était espagnole, 2014 - books.google.fr).

 

D'octobre 1555 Ă  son dĂ©part des Pays-Bas en septembre 1556, il va procĂ©der en six Ă©tapes. L'ordre de la Toison d'or constitue le fondement de sa puissance : c'est la maĂ®trise de l'Ordre qu'il transmet Ă  son fils en premier. Le lundi 21 octobre 1555, il rĂ©unit le conseil de la Toison d'or, invite les chevaliers Ă  reconnaĂ®tre son fils pour chef de l'Ordre. Philippe se retire, la proposition de l'empereur est votĂ©e Ă  l'unanimitĂ©. Philippe est rappelĂ© et l'empereur se tourne vers lui : «Voyez ces seigneurs : ils ont Ă©tĂ© les plus fidèles, les meilleurs que j'ai jamais eus. Ils ont reprĂ©sentĂ© le soutien de l'Empire; ils m'ont permis de surmonter les pĂ©rils que j'ai rencontrĂ©s. Je leur ai toujours portĂ© une amitiĂ© particulière. Si vous le faites aussi, ils vous porteront la mĂŞme affection, vous tĂ©moigneront la mĂŞme reconnaissance et ne vous abandonneront jamais. Si vous les traitez mal, ils seront la cause de la perte de vos Etats.» Le lendemain, Charles Quint pourvoit aux dignitĂ©s ecclĂ©siastiques, aux charges civiles et militaires qui se trouvent vacantes. Avant de quitter le pouvoir, il renforce l'administration de l'Etat bourguignon dans les Pays-Bas et en Franche-ComtĂ©. Il nomme Philippe de Montmorency chef des finances et Pierre Boisot trĂ©sorier gĂ©nĂ©ral. Charles de Brimeu reçoit le gouvernement du Luxembourg, Charles de Berlaymont celui de Namur, Jean de Montmorency celui de Lille, Pierre de Werchin celui de Tournai. Maximilien de Melun est fait gouverneur d'Arras, Adolphe de Bourgogne bailli de Gand. Pierre Asset devient prĂ©sident du Conseil d'Artois. L'administration bourguignonne, issue pour l'essentiel des rangs de la bourgeoisie et de la petite noblesse, constitue l'ossature des Pays-Bas. Elle est toute dĂ©vouĂ©e Ă  Charles Quint; elle le sera de mĂŞme Ă  son fils (Jean-Pierre Soisson, Charles Quint, 2000 - books.google.fr).

 

Le Vœu du faisan est un vœu formulé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, sa cour et les chevaliers de la Toison d'or lors du «Banquet du faisan», tenu à Lille le 17 février 1454. L'engagement concerne le fait d'aller délivrer Constantinople prise par les Turcs l'année précédente. Cet engagement chrétien pour la croisade ne fut jamais tenu. Cette fête précédait de peu la diète impériale de Ratisbonne concernant la Turquie, qui n'aboutit pas elle non plus (fr.wikipedia.org - Voeu du faisan).

 

Phryxus, fils d'Athamas, et sa sœur Hellé, poursuivis par la haine furieuse d'Ino, leur belle-mère, s'étaient enfuis de Thèbes sur un bélier dont la toison était d'or. Hellé, en traversant la mer, était tombée dans les flots, où elle avait péri; Phryxus était arrivé dans la Colchide, où le roi Eétès, son parent, l'avait accueilli avec tendresse. Ce prince lui donna même sa fille en mariage; mais au bout de quatre ou cinq ans, ouvrant son cœur à l'avarice, il fit assassiner son gendre pour s'emparer de la riche dépouille du bélier. Vers le même temps, Jason, fils d'Eson, revendiquait de l'usurpateur Pélias le trône d'Iolcos, et Pélias offrit de le lui rendre, à condition qu'il enlèverait la toison d'or, et qu'il vengerait sur Eétès la mort de leur parent Phryxus. Jason accepta cette condition avec joie; le navire Argo construit, et tout ce que la Grèce de jeunes et courageux guerriers voulut s'associer à l'aventureuse expédition

 

Diodore de Sicile croit que la toison d'or n'Ă©tait pas autre chose que la peau d'un mouton que Phryxus avait immolĂ©, et qu'on la gardait très-soigneusement, parce que l'oracle avait prĂ©dit que le roi serait dĂ©trĂ´nĂ© par celui qui s'en emparerait. Strabon et Justin disent qu'il y avait dans la Colchide plusieurs torrents qui roulaient des paillettes d'or dans leurs sables; qu'on ramassait ce sable aurifère avec des peaux de mouton (comme cela s'est pratiquĂ© depuis dans plusieurs endroits), et dans ce fait ils voient tout le fondement de la fable de la toison d'or. Varron et Pline pensent qu'elle tirait son origine de ce que la Colchide produisait de très-belles laines, et que l'expĂ©dition de Jason n'avait pas Ă©tĂ© autre chose que le voyage de quelques marchands grecs. Suidas, enfin, imagine, on ignore sur quel fondement, que cette toison Ă©tait un livre en parchemin contenant le secret de faire de l'or : cette opinion a Ă©tĂ© embrassĂ©e par tous les alchimistes (EncyclopĂ©die catholique, Tome 2, 1848 - books.google.fr).

 

"Mars, Jupiter" : la comète de 1556

 

The Great Comet of 1556 (designated C/1556 D1 in modern nomenclature) was a comet that first appeared in February 1556, and which was observed throughout much of Europe. The comet appears to have been seen in some places before the end of February, but it was not generally observed until the middle of the first week in March. Its apparent diameter was equal to half that of the Moon, and the tail was said [by whom?] to resemble "the flame of a torch agitated by the wind." Cornelius Gemma (the son of Gemma Frisius) said that the head of the comet, when it first appeared, was as large as Jupiter, and that its color resembled that of Mars. The course of the comet of 1556 was observed by Paul Fabricius, a mathematician and physician at the court of Charles V, Holy Roman Emperor. The Great Comet of 1556 is called the comet of Charles V. When the Emperor first caught sight of it he stood aghast, and exclaimed: "By this dread sign my fates do summon me". Charles had long meditated about retiring from the world after his conquests. Regarding the comet as a sign of Heaven's command to do so, he hastened towards the peaceful monastery of St. Juste, Placentia (en.wikipedia.org - Great Comet of 1556).

 

M. Désiré Monnier, conservateur du Musée à Lons-le-Saulnier et correspondant du ministère de l'instruction publique, donne une pièce, extraite d'un manuscrit du milieu du seizième siècle, et où l'on trouve mentionnées les variations atmosphériques qui coïncidèrent, dans la Franche-Comté, avec l'apparition de la comète de 1556, présente un certain intérêt vu l'absence presque complète de renseignements de ce genre se rapportant à l'époque de l'apparition de la Comète de Charles-Quint. Un des caractères frappants de l'état atmosphérique signalé par l'auteur de cet écrit, c'est une sécheresse prolongée et tout à fait inusitée dans ce pays. Un état tout semblable de l'atmosphère, c'est-à-dire une très-longue sécheresse, a accompagné comme on le sait, l'apparition de la grande comète de Donati en 1858. Mais nous n'avons pas besoin de dire que cette coïncidence de l'état de sécheresse de l'atmosphère avec l'apparition de la comète de 1556 ne peut justifier ni confirmer en rien les opinions populaires concernant l'influence physique des comètes sur notre globe (Note de la rédaction) (Revue des Sociétés Savantes de la France et de l'Étranger, Volume 6, 1859 - books.google.fr).

 

Ce grand corps céleste apparut au commencement du mois de mars de l'année 1556; il se trouvait alors dans la constellation de la Vierge. Il n'était pas aussi brillant qu'à sa première apparition en 1264; cependant tous les écrivains du XVIe siècle déclarent qu'ils n'avaient jamais vu un astre chevelu d'un tel éclat ni d'une telle grandeur. La comète traversa la Vierge, le Navire, et se rapprocha des constellations polaires jusqu'à Céphée; vers la troisième semaine d'avril, elle disparut subitement dans la constellation de Cassiopée.

 

Le cĂ©lèbre disciple de Luther, MĂ©lanchthon, l'un des plus Ă©minents auteurs de la rĂ©formation religieuse de l'Allemagne, Ă©crivait dans ses Annales, Ă  la date de 1556 :

 

«Le 5 mars, nous avons aperçu ici une comète située dans la constellation de la Vierge, près de l'étoile que les Grecs nommaient Protrygetera (c'est-à-dire l'Épi). En ce moment, les planètes Saturne, Mars et Vénus étaient en conjonction avec le Soleil dans le Bélier. La comète prenait de midi à minuit sa direction vers ce point, et elle tournait ensuite vers l'Est non loin du Bélier. Elle avait, ainsi que nous avons pu le constater, une marche très-rapide de l'épi de la Vierge à Arcturus et de Céphée à Andromède. Enfin, elle arriva à l'endroit de son orbite le plus rapproché du Soleil, lorsque cet astre était encore avec Saturne, Mars et Vénus dans le Bélier. Mais à peine eut-elle passé près du Soleil, que nous cessâmes de l'apercevoir; elle n'avait été visible pour nous que trente-six jours. Cette comète, ainsi que nous l'avons appris, a été vue dans toute l'Europe et dans l'Asie Mineure. Pour sa position et pour sa marche, elle était presque identiquement semblable à celle qui parut avant la mort de Charles, duc de Bourgogne, et de Mahomet, empereur des Turcs (la comète de 1456), et qui a été décrite par Regiomontanus.» (Année scientifique et industrielle, 1858 - books.google.fr).

 

Enchaînements

 

On passe du début à la fin de chaque vers puis au suivant, de "Rion" (Colchide) à la "laine" d'un ovin, puis à la constellation du Bélier/"Ariès", à la "Vierge" par écoulement du temps, "Mars" planète et mois de l'année (passage de la comète de 1556 dans la Vierge).

 

"plain" "bois" : "C'est un ancien proverbe, que le bois acquiert le plain, c'est-Ă -dire, la terre d'Ă  cĂ´tĂ©, par argument de la Novelle 56" (Louis Liger, La nouvelle maison rustique, Tome 1, 1777 - books.google.fr).

 

La Novelle 56 est un texte juridique du basileus Léon VI le Sage.

 

Ces rivages et leurs prolongements marins, explique Attaleiate, avaient depuis longtemps des propriétaires 'selon le droit coutumier' (patria nomima) et les dispositions impériales (la Novelle 56 de Léon) qui accordaient les rivages maritimes à ceux à qui appartenait le terrain avoisinant; et ces propriétaires étaient le plus souvent les hospices, hôpitaux, maisons pieuses et monastères de la capitale et ses environs (G. Dagron, Poissons, pêcheurs et poissonniers de Constantinople, Constantinople and its Hinterland, 2016 - books.google.fr).

 

Dès 1525, juste après la bataille de Pavie, l'humaniste grec Janus Lascaris l'avait personnellement exhortĂ© Ă  la guerre non plus contre les Français, mais contre les Turcs. Vers le mĂŞme temps, Arsène, archevĂŞque de Monembasie, avait publiĂ© Ă  cinq cents exemplaires une lettre ouverte rĂ©digĂ©e dans ce sens et destinĂ©e Ă  un souverain anonyme, mais qui ne pouvait ĂŞtre que Charles Quint. MĂŞme quand les intellectuels grecs se turent après 1535 (dĂ©couragĂ©s par l'alliance franco-turque), des traditions populaires n'en continuèrent pas moins d'entretenir l'espĂ©rance que la puissance ottomane allait bientĂ´t s'Ă©crouler au profit de l'empereur d'Occident. Le tĂ©moignage le plus curieux en est un poème de plus de mille vers, rĂ©digĂ© dans un grec vulgaire tout ornĂ© d'archaĂŻsmes maladroits, vers 1550, dans Naples, par un descendant de la famille florentine des Acciaiuoli qui donna au duchĂ© d'Athènes ses derniers maĂ®tres avant les Turcs. […] C'est en tĂ©moin oculaire de la prise de La Goulette, avant-port de Tunis, qu'il raconte que, pendant l'attaque des ImpĂ©riaux, Ă  l'intĂ©rieur de la citadelle, un eunuque d'origine dalmate y avait libĂ©rĂ© les prisonniers chrĂ©tiens. Ceux-ci se prĂ©cipitèrent sur les remparts et s'Ă©crièrent Ă  pleine voix : «Pour la paix de l'univers, vive l'empereur Charles, sur terre et sur mer ! Subjugue tes ennemis, ainsi que l'ont prĂ©dit les oracles !». Plus loin, l'auteur, s'adressant toujours Ă  Charles Quint, donne deux exemples de ce que pouvaient ĂŞtre ces "chrèsmoi" :

 

Voici les signes qui parurent dans Byzance

- et c'est chose assurée. [...]

C'était l'œuvre à l'époque de Sire Léon,

très habile et illustre «lécanomant». (André Deisser, Les oracles de Léon VI le Sage, leurs origines et leur postérité, Kernos N°3, 1990).

 

Toujours dans la lettre IX, 10 Ă  Atticus, CicĂ©ron utilise le mot grec "chresmos" (prĂ©diction) :

 

C'est la prĂ©diction que vous faites dans une Lettre du vingt-sixième de Janvier : Si PompĂ©e demeure en Italie, et que les affaires ne s'accommodent point, la guerre durera fort long-temps; mais s'il passe la mer, nous n'en verrons point la fin. Faut-il donc que j'entre dans de pareils desseins, et que j'aie part Ă  une guerre Ă©ternelle, et contre des Romains ? Ayant ensuite Ă©tĂ© informĂ© du projet de PompĂ©e, voici comme vous finissez une Lettre du septième de FĂ©vrier : Je ne vous conseille point du tout de suivre PompĂ©e s'il sort de l'Italie : ce parti seroit très dangereux pour vous, et ne seroit d'aucun avantage pour la RĂ©publique; au lieu qu'en demeurant, vous pourrez dans la suite lui ĂŞtre utile. Comment un Citoyen zĂ©lĂ© pour sa patrie ne s'en tiendroit-il pas Ă  l'autoritĂ© d'un homme aussi prudent et aussi bon ami que vous, qui lui donne un pareil conseil ?

 

Cf. II, 21 - Perte de la Crète par Venise, comme elle perdit l’Eubée - 1646-1647 pour les Oracles de Léon VI interprétés par Francesco Barozzi.

 

"bois" (de la croix) et "cierge" : Charles Quint se prĂ©parait Ă  la mort dès 1556. Il mourut le 21 septembre 1558.

 

Enfin à l'occasion des prieres que Charles faisoit faire tous les ans pour l'ame de sa mere, il luy prit enuie, pourueu qu'il en eust la permission, de celebrer aussi ses funerailles. De forte qu'apres qu'il eut communiqué cette pensée à Iean Regola Religieux de la famille de Sainct Iuste, Directeur de sa conscience; & qu'on luy eust respondu que ce dessein estoit nouueau & inouy, mais que pourtant il estoit pieux & salutaire, il commanda aussi-tost qu'on fist l'appareil de ses funerailles. On esleua donc vne representation dans l'Eglise, on alluma alentour des torches & des cierges, on vit ses seruiteurs en dueil, & les Religieux auec vn chant lugubre, firent pour luy le Seruice qu'on a de coustume de faire pour les morts. Charles suruiuant à sa pompe funebre, consideroit dans ces obseques imaginaires les larmes veritables des siens; il entendoit les prieres de ceux qui imploroient pour son aime le repos & la felicité du Ciel, & luy mesme meslant la voix à celles de ceux qui chantoient, il demandoit pour luy la mesme grace.

 

Ainsi s'approchant du Prestre qui faisoit l'office, & luy donnant le cierge qu'il tenoit allumĂ© :

 

Ie te prie, dit-il les yeux leuez au Ciel, ie te prie arbitre souuerain de la mort & de la vie, que comme le Prestre reçoit de moy ce cierge que ie luy presente, tu reçoives mon ame entre tes mains, quand il te plaira de me retirer du monde.

 

Alors il se coucha par terre, couuert comme il estoit d'vn drap noir qui s'estendoit dessus son corps; Les larmes des assistans se renouuellerent à ce spectacle, & l'on fit pour luy les dernieres ceremonies comme pour vn mort qu'on abandonneroit à la terre. C'est ainsi que Charles faisoit experience de la mort dont il n'estoit pas esloigné; car deux iours apres il fut saisi d'vne fiévre qui consomma peu à peu les restes de sa vie (Famianus Strada, Histoire De La Guerre De Flandre, Mise en Francois par P. Du-Ryer, Tome 1, 1650 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1951 sur la date pivot 1556 donne 1161.

 

L'avènement de Georges III sur le trône géorgien en 1156 inaugure une nouvelle période de l'histoire géorgienne, l'une des plus prospères et des plus riches aussi bien d'un point de vue politique, économique que dans un point de vue culturel. Cette période, aujourd'hui connue sous le nom «d'Âge d'Or» du royaume de Géorgie, dure deux générations, avant de laisser place à un pays en déclin. L'un des premiers évènements de cet apogée géorgienne est certainement la prise d'Ani par les troupes de Georges III le 13 juin 1161. Malgré l'agitation de la noblesse, le 6 avril 1184, la mort du roi garantit le trône à la première reine de Géorgie, Tamar Ire. Tamar réussit à maintenir la nation géorgienne unie, contrairement aux espoirs des nobles. Elle parvient même à amener son pays à un pic culturel, politique et économique inédit (fr.wikipedia.org - Histoire de la Géorgie).

 

Staline

 

Rion est le nom d’un fleuve coulant en GĂ©orgie, pays natal de Staline. Son bassin constitue la Colchide, connue pour sa Toison d’or qui Ă©tait une peau de mouton (« blanche laine Â») trempĂ©e dans l’eau aurifère du fleuve et essorĂ©e pour recueillir l’or.

 

Les « lettres cachez au cierge Â» sont les lettres de cachets, symbole de l’arbitraire, qui Ă©taient des lettres cachetĂ©es Ă  la cire.

 

Ces explications permettent de comprendre le quatrain comme un rapide tableau de la situation de l’URSS sous la dictature de Staline. Il contrĂ´lait l’ensemble du pays « grâce Ă  l’appareil du parti, Ă  ses membres au nombre de plusieurs millions, grâce Ă©galement Ă  la police politique [1] Â».

 

« En janvier 1950, Staline rĂ©tablit la peine de mort, abolie au lendemain de la guerre. En septembre, les dirigeants de Leningrad sont jugĂ©s et condamnĂ©s Ă  mort dans un procès « public Â» dont tout le monde ignorera le verdict ! La clique rivale Ă©liminĂ©e, Staline prĂ©pare, selon son habitude, une vaste purge contre les vainqueurs du jour. En octobre 1952, il dĂ©nonce MikoĂŻan et Molotov au ComitĂ© central. Il ne dit rien de Beria, mais la presse annonce le 13 janvier 1953 la dĂ©couverte d’un complot de mĂ©decins assassins ("blouses blanches") […] et critique l’incurie des services de sĂ©curitĂ©. Certains voient dans cette affaire une machination de Beria contre Staline. Certes, les arrestations massives de mĂ©decins du Kremlin en novembre 1952 ont privĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral d’assistance mĂ©dicale […] Et lorsqu’une crise terrasse Staline le 1er mars, aucun mĂ©decin n’est lĂ  pour le soigner [2] Â».

 

Lutte contre la sécheresse en URSS

 

On sait que dans les zones de vĂ©gĂ©tation de la steppe et de la steppe boisĂ©e de la partie europĂ©enne de l'U.R.S.S., l'agriculture a surtout Ă  lutter contre la sĂ©cheresse et le «soukhoveï». La fonte brusque des neiges, l'Ă©coulement rapide des eaux printanières, la formation de ravines, l'Ă©rosion du sol sous l'action du vent et des eaux sauvages, l'abaissement du niveau des eaux souterraines par suite des faibles chutes de pluie en Ă©tĂ© sont autant de phĂ©nomènes qui dĂ©terminent des sĂ©cheresses pĂ©riodiques et un appauvrissement des Terres noires. Les vents secs venant des dĂ©serts de l'Asie centrale ont sur les rĂ©coltes un effet particulièrement nocif. Jusqu'alors, la lutte contre la sĂ©cheresse consistait surtout Ă  retenir la neige dans les champs au moyen d'Ă©crans et de panneaux qui, empĂŞchant le vent de chasser la neige dans les ravins et en l'accumulant, retardaient sa fonte. Mais ces mesures ne pouvaient pas influer beaucoup sur la production agricole des steppes. Aussi bien, le 24 octobre 1948, le gouvernement et le Parti prirent un dĂ©cret concernant le plan de reboisement, de dĂ©veloppement des cultures fourragères et d'amĂ©nagement d'Ă©tangs artificiels dans les Terres noires de la partie europĂ©enne de l'U.R.S.S. afin qu'en 1965, 6.148.900 hectares soient reboisĂ©s et 44.228 Ă©tangs et barrages amĂ©nagĂ©s. Les principales dispositions de ce dĂ©cret sont les suivantes :

 

1. Devront être créés au cours de la période 1950-1965 six massifs forestiers sur les deux rives de l'Oural, depuis la montagne Vichniévaïa jusqu'à la mer Caspienne, deux autres sur la Volga, de Saratov à Astrakan, deux autres sur le Don, de Voronèje à Rostov-sur-le-Don, deux autres sur le Donetz du Nord, depuis Bielgorod jusqu'au confluent de ce fleuve avec le Don; d'autres massifs seront également aménagés dans les régions montagneuses; quatre dans la direction de Tchapaïevsk-Vladimirovka, sur la Volga, trois sur la ligne de partage des eaux de la Volga et de l'Ilovlia, de Kamychine à Tcherkesk, sur les contreforts du Caucase, trois autres sur la ligne de partage des eaux entre Penza et Kamenskoïé sur le Donets du Nord. Dans ces huit zones, le plan prévoit que le reboisement couvrira 117.900 hectares;

 

2. Des plantations forestières de protection seront effectuĂ©es : dans les «rayons» peu boisĂ©s des rĂ©serves de l'Etat (960.500 hectares); sur les terres des fermes collectives, avec les forces et les moyens dont celles-ci disposent et avec le concours de l'Etat (4.168.000 hectares); sur les terres des fermes d'Etat (580.000 hectares). En vue d'opposer un obstacle Ă  la progression des sables dans les steppes et demi-steppes des fertiles rĂ©gions de la Volga, du Caucase septentrional et des terres noires de Russie centrale et d'Ukraine.

 

Deux décrets du 21 août et du 21 septembre 1950 décident la création d'un canal sur l'Amou-Daria la Volga au Don de 101 km et de trois grandes centrales électriques sur la Volga et le Dniepr; l'achèvement de ces travaux est prévu pour 1957 (Sergej Nikolaevic Prokopovic, Histoire économique de l'U.R.S.S., 1952 - books.google.fr).

 

Staline est aussi montré en tant que chef de l'État. Il consulte et dessine des plans contre la sécheresse et réorganisant la nature en 1949, pour des canaux et des barrages hydroélectriques en 1951. Il peut même aller sur le terrain, le plan à la main (Christophe Barthélém, Communisme, images et pouvoir, 2007 - books.google.fr).

 

Patriotisme soviétique

 

Staline a souligné un patriotisme socialiste soviétique centraliste qui parlait d'un "peuple soviétique" collectif et identifiait les Russes comme étant les "frères aînés du peuple soviétique". Pendant la Seconde Guerre mondiale, le patriotisme socialiste soviétique et le nationalisme russe ont fusionné, dépeignant la guerre non seulement comme une lutte des communistes contre les fascistes, mais plutôt comme une lutte pour la survie nationale. Pendant la guerre, les intérêts de l'Union soviétique et de la nation russe ont été présentés comme les mêmes, et en conséquence, le gouvernement de Staline a embrassé les héros et les symboles historiques de la Russie et a établi une alliance de facto avec l'Église orthodoxe russe. La guerre a été décrite par le gouvernement soviétique comme la Grande Guerre patriotique. Après la guerre, cependant, l'utilisation du nationalisme russe a considérablement diminué et l'accent est revenu sur l'idéologie marxiste-léniniste.

 

Nikita Khrouchtchev a éloigné la politique du gouvernement soviétique de la dépendance de Staline au nationalisme russe. Khrouchtchev a promu la notion du peuple de l'Union soviétique comme étant un "peuple soviétique" supranational qui est devenu une politique de l'État après 1961. Cela ne signifiait pas que les groupes ethniques individuels perdaient leur identité distincte ou devaient être assimilés, mais favorisaient plutôt une "alliance fraternelle" de nations qui visaient à rendre les différences ethniques non pertinentes. L'apprentissage du russe devenait cependant obligatoire comme langue unificatrice (fr.wikipedia.org - Patriotisme soviétique).

 

Staline et la centrale du Rioni : la houille blanche

 

ConformĂ©ment au plan de LĂ©nine de dĂ©veloppement Ă©conomique national, on a construit et mis en service, pendant la pĂ©riode de relèvement (1918-1928) plusieurs usines Ă©lectriques. En 1922 la centrale de Kachira a commencĂ© Ă  fournir le courant Ă  Moscou, et celle de «Krasny Oktiabr» Ă  LĂ©ningrad. En 1925 sont entrĂ©es en service la centrale de Chatoura, portant le nom de LĂ©nine, et la centrale de Gorki. En 1926 on a mis en exploitation la première grande usine hydraulique sur le Volkhov et la centrale thermique de ChtĂ©rovka (Ukraine). En 1927 la centrale hydro-Ă©lectrique de ZĂ©mo-Avtchala a Ă©tĂ© construite dans la R.S.S. de GĂ©orgie. La mĂŞme annĂ©e on a procĂ©dĂ© Ă  l'amĂ©nagement de la centrale LĂ©nine sur le Dniepr (DniĂ©proguès) de 558.000 kW, la plus puissante Ă  l'Ă©poque. Au cours des quinquennats les travaux de construction ont pris un essor extraordinaire. Pendant le premier quinquennat (1929-1932) il a Ă©tĂ© construit plus de 1.500 grandes entreprises d'Etat. Sont entrĂ©s en service, dans la R.S.F.S.R. : les combinats mĂ©tallurgiques de Magnitogorsk et de Kouznetsk, usine de ferro-alliages Ă  TchĂ©liabinsk, usine d'aluminium de Volkhov, usine de machines agricoles Ă  Rostov, usines d'automobiles Ă  Gorki et Ă  Moscou, usine de tracteurs Ă  Stalingrad, première usine de roulements Ă  billes Ă  Moscou, combinat des produits chimiques Ă  Voskressensk, usine d'engrais artificiels Ă  BĂ©rezniki. En Ukraine : usine mĂ©tallurgique Ă  Kertch, usine de tracteurs Ă  Kharkov, centrale hydraulique sur le Dniepr et centrale thermique Ă  Zouevka. En BiĂ©lorussie : usine de machines agricoles Ă  Gomel, centrale rĂ©gionale de BiĂ©lorussie et fabrique de chaussures Ă  Minsk. En OuzbĂ©kie : usine de machines agricoles Ă  Tachkent, filature et tissage Ă  Ferghana, ainsi que quatre conserveries. En ArmĂ©nie : centrale hydraulique de Dzoraguète, filature et tissage Ă  LĂ©ninakan. En AzerbaĂŻdjan : filature et tissage Ă  Kirovabad. En GĂ©orgie : combinat de tissus de laine peignĂ©e Ă  Tbilissi. Au cours du premier quinquennat, a Ă©tĂ© créée la deuxième base houillère et mĂ©tallurgique dans l'est de la R.S.F.S.R., le combinat d'Oural et de Kouznetsk et la troisième base houillère, le bassin de Karaganda, dans la R.S.S. de Kazakhie. Pendant le deuxième quinquennat (1933-1937) 4.500 grandes entreprises ont Ă©tĂ© mises en exploitation. Dans la R.S.F.S.R. : usines mĂ©tallurgiques Novo-Toulski et Novo-Lipetski, usine de grosses constructions mĂ©caniques d'Oural, usine de tracteurs Ă  TchĂ©liabinsk, usine de wagons d'Oural, usine de tours-revolvers Ă  Moscou, usine de machines Ă  fraiser Ă  Gorki, première tranche du combinat textile Ă  Barnaoul. Il a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© et mis en exploitation le canal Moskova-Volga et celui de la mer Blanche-Baltique. La première tranche du mĂ©tro de Moscou a Ă©tĂ© ouverte Ă  la circulation. En Ukraine sont entrĂ©es en service : usines mĂ©tallurgiques Ă  KrivoĂŻ Rog et Ă  ZaporojiĂ©, usine mĂ©tallurgique «Azovstal», usine d'aluminium du Dniepr, usine de grosses constructions mĂ©caniques Ă  Kramatorsk, usine de turbines Ă  Kharkov, usine de locomotives Ă  Vorochilovgrad. En OuzbĂ©kie : première tranche du combinat de cotonnades Ă  Tachkent, huilerie Ă  Katta-Kourgan et fabrique de chaussures Ă  Tachkent. Au Kazakhstan : usine des produits chimiques Ă  Aktioubinsk, combinat polymĂ©tallique Ă  Tchimkent, combinat de viande Ă  SĂ©mipalatinsk et trois sucreries. En GĂ©orgie : usine de machines-outils Ă  Tbilissi, 24 fabriques de thĂ©, sucrerie d'Agara, fabrique de conserves Ă  KoutaĂŻssi et fabrique de chaussures Ă  Tbilissi. En Tadjikie : usine d'Ă©grenage du coton Ă  Melnikov et Ă  Regar et fabrique de cuirs Ă  Stalinabad; en TurkmĂ©nie : une verrerie Ă  Achkhabad. Au cours du deuxième quinquennat ont Ă©tĂ© mises en service la centrale thermique DoubrovskaĂŻa et la centrale hydraulique sur le Svir, qui fournissent le courant Ă  LĂ©ningrad. Dans la rĂ©gion de Moscou on a mis en exploitation la centrale rĂ©gionale Ă  Stalinogorsk et la centrale force-chaleur Staline Ă  Moscou. La centrale rĂ©gionale de l'Oural moyen, la centrale rĂ©gionale de KĂ©mĂ©rovo (bassin de Kouznetsk), la centrale hydraulique de Rioni (GĂ©orgie), la centrale de Kanaker (ArmĂ©nie), la centrale de Kadyria (OuzbĂ©kistan), la centrale de Varzob (Tadjikistan) ont commencĂ© Ă  fournir de l'Ă©nergie (Les progrès du pouvoir soviĂ©tique depuis 40 ans en chiffres : recueil statistique, 1958 - books.google.fr).

 

Iraklij Toidze (1902-85) réalise une lithographie représentant la visite Staline au complexe hydro-électrique de Ryon dans les montagnes du Caucase, 1935, reproduite dans 'Soviet Peint' en 1939 (www.bridgemanimages.com).

 



[1] N.V. Rasianovsky, « Histoire de la Russie jusqu’en 1984 Â», Laffont, 1987, p.548

[2] J.J. Marie, L’Histoire n° 141, p. 39

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