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La dictature
stalinienne VI, 35 1951 Près de Rion,
& proche de blanche laine, Aries, Taurus,
Cancer, Leo, la Vierge, Mars, Iupiter,
le Sol ardra grand plaine, Bois & citez lettres cachez au cierge. Rion Le Rioni, parfois nommé Rion est le fleuve principal de l'ouest de la Géorgie. Il prend sa source dans le Caucase, dans la région de Ratcha et coule vers l'ouest pour se jeter dans la mer Noire au nord de la ville de Poti. La ville de Koutaïssi, l'ancienne capitale de la Colchide, se situe sur ses rives. Dans la géographie grecque antique, le bassin hydrographique du Rioni correspondait en gros à la région historique nommée Colchide qui portait aussi quelquefois, le nom d'Ééa, provenant de l'île deltaïque où résidaient le roi Éétès et sa sœur Circé dans la légende de la Toison d'or, à l'embouchure du fleuve. Les Grecs anciens nommaient le Rioni Phase pour son cours inférieur, et Rhéon pour son cours supérieur. Ayant découvert, sur ses rives, un gallinacé sauvage, ils appelèrent cet oiseau «oiseau du Phase», en latin : phasianus, d'où le nom français «faisan». Il tiendrait son nom de Phasis, fils d'Hélios, le titan du soleil, et de l'Océanide Ocyrhoé, qui se serait suicidé en se jetant dans ses eaux, et aurait porté, avant ce suicide,
le nom d'Arcturus "Ă cause de la fituation des pays froids par oĂą il fait son cours"
(fr.wikipedia.org - Rioni,
Carlo Giangolini, Hedengrafia, ouero Descrittione del Paradiso terrestre, 1649 - books.google.fr). Le nom Arcturus, formé de "arktos" (ours) et de "ouros" (gardien), signifie «le gardien des ours» (en raison de sa proximité
avec la Grande Ourse et la Petite Ourse). Elle est citée pour la première fois par Hésiode. Son lever héliaque, à la mi-septembre, sert de point
de repère aux Grecs. Son appartenance à la constellation du Bouvier illustre le mélange entre la mythologie grecque (les ours et leur gardien)
et romaine, où la Grande Ourse représente une charrue tirée par des bœufs, d'où la présence d'un bouvier
(fr.wikipedia.org - Arcturus). Vers 1 et vers 2 Phrixus aurait dépouillé l'animal de sa toison d'or pour la consacrer à Jupiter, qui plaça le bélier écorché au ciel. Ce détail mythologique intervient
pour expliquer que la constellation soit peu brillante : Hygin, Astr., II, 20 (60, 6), «quare obscurius uideatur»; Ov., Fast., III, 875 sq., «Aries fit sidus; at huius/Peruenit in Colchas aurea lana domos».
Nombreuses sont les périphrases qui font allusion au passeur maladroit d'Hellé : portitor Helles (Colum., X, 155; Lucain, IV, 57; Martial, IX, 71, 7); proditor Helles (Anthol. lat.,
616, 1). Ou bien c'est le rappel de Phrixus : Ov., Fast., III, 852, «Phrixeae uellera ouis»; Manil., III, 304, «Phrixei uellera signi»; Germ., frg. IV, 78, «Phrixeae pecudis astro»
(André Le Boeuffle, Les noms latins d'astres et de constellations, 1977 - books.google.fr). Le Pelletier suggère "Trion" pour "Rion", les Triones étant les deux Ourses du pôle nord céleste
(Anatole Le Pelletier, Les oracles de Michel de Nostredame, Tome 2, 1867 - books.google.fr). Autre considération astronomique, d'Aries à la Vierge, il s'agit des saisons de printemps et d'été auxquelles ils manquent les Gémeaux (mai-juin). Pour attirer l'attention sur cette période ? La paix d’Amasya ou traité d’Amasya est un traité conclu le 29 mai 1555 entre Tahmasp Ier des Séfévides et Soliman le Magnifique de l'Empire ottoman
à la ville d'Amasya (actuelle Turquie), à la suite de la guerre turco-persane de 1532 à 1555. La paix sera observée jusqu'au décès du Shah Tahmasp
(1576), les troubles qui s'ensuivirent encourageant les Ottomans à s'avancer dans les régions du Caucase que les deux empires désiraient conquérir
(fr.wikipedia.org - Paix d'Amasya). Acrostiche : PAMB, PAMBaki PAMBAKI, distr. de Russie, en Asie, gouv. de Géorgie, au S. du Somkhethi. Karaklissi en est le chef-lieu
(Dictionnaire géographique universel, Tome 7, 1830 - books.google.fr). Ou "Pambek" (près de "Colchis"), sur une carte publiée en 1659
(Philippus Cluverius, Introductionis in universam geographiam tam veterem quam novam, Libri VI, 1659 - books.google.fr). Le châh Tahmasp partit, en personne, pour la guerre sainte de Géorgie et Elq'âs-mirza reçut, de son côté, l'ordre de marcher contre les Tcherkès, en
passant par Derbènd (la porte caspienne) du Chirwân. Le châh Thahmasp entra en Géorgie en passant par le canton de Chouraguil et de Pèmbek.
Il employa la plus grande partie de l'hiver à soumettre ce pays et à en expulser les perfides infidèles. Il retourna de là dans le Qarabag d'Arrân
(des Rouiens effectua le onze du mois de dzýl-hiddjeh (3 février 1547), le passage du Kour au gué dit Qoïoûn-eulumy (mort du mouton), et entra dans le Chirwân,
d'où il se rendit à Aly-tchoupân (Aly le berger)
(Sharaf Khan Bidlis, Chèref-Nâmeh, ou, fastes de la nation kourde, traduit par François Bernard Charmoy, 1873 - books.google.fr). "Par bois et citez" Par bois et villes tant routa…
(Jane H. M. Taylor, Gilles Roussineau, Le roman de Perceforest, Volumes 2 à 3, 1979 - books.google.fr). Le roman Perceforest avec son Ordre chevaleresque de Franc Palais a été réécrit dans l'entourage de Philippe le Bon duc de Bourgogne créateur de l'ordre de la Toison d'Or
(Catalina Gerbea, Pratiques héraldiques dans Perceforest, Perceforest: Un roman arthurien et sa réception, 2019 - books.google.fr). "lettres cachez au cierge" : situer le quatrain "cierge" pour cire
(Gaspar Bachet, Sr. de Meziriac, Commentaires sur les Epistres d'Ovide, 1716 - books.google.fr). Une lettre de cachet (aussi appelée lettre close ou lettre fermée) est, sous l’Ancien Régime en France, une lettre servant à la transmission d’un ordre particulier du roi, permettant par exemple l'incarcération sans jugement, l'exil ou encore l'internement de personnes jugées indésirables par le pouvoir. Instrument emblématique de la monarchie absolue, particulièrement au cours de la période moderne et surtout au XVIIIe siècle, période de son apogée, elle incarne un pouvoir centralisé et une administration rapide et discrète. D’abord réservée aux affaires d’État, la lettre de cachet devient un moyen répressif de plus en plus courant, notamment au service de la police et des familles pour ordonner des internements administratifs. La lettre de cachet est mentionnée pour la première fois en 1560 dans l'ordonnance d'Orléans, qui dénonce son usage abusif hors du contrôle royal, notamment pour
enlever de jeunes filles et les contraindre au mariage. Arthur Giry, Manuel de diplomatique, Paris, 1925, p. 782
(fr.wikipedia.org - Lettre de cachet,
Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr). Si le Roy enuoyoit lettres cachetées, ou signées & scellées de seau, ou cacher, nul ouseroit dire que telles lettres ne procedassent de la voulenté du roy
(Pierre Doré, Le Collège de Sapience, fondé en l'université de Vertu, auquel cest rendue escolliere Magdelaine disciple & Apostole de Jesus, 1539 - books.google.fr). Pierre Doré (Auratus) (c.1500 – 19 May 1559) was a French Dominican theologian and controversialist.
Doré was born at Orléans. He entered the Dominican Order in 1514 and won his degrees at Paris, in 1532. Though elected to the office of prior at
Blois in 1545, Doré continued to preach throughout the provinces. At Châlons the bishop, impressed by his eloquence, entrusted him with the reform of the Carthusian
monastery of Val des Choux (Vallis Caulium). For the same reason, Claude de Lorraine, Duke of Guise, and his consort, Antoinette de Bourbon, chose him as confessor. He died in Paris
(en.wikipedia.org - Pierre Doré). CACHETI OU KACHETI (géogr.), pays désert de l'Asie, dans la Géorgie.
(Encyclopédie catholique, Tome 4, 1842 - books.google.fr). "lettres cachez au cierge" : Pompée Je n'ai point voulu avoir de part à une pareille guerre, d'autant plus que je voyois que les desseins et les mesures qu'on prenoit, auroient des suites encore plus funestes. Moi, à qui on a donné les titres glorieux de père et de libérateur de ma patrie, j'armerai contre elle les Grecs, les Arméniens et la Colchide ? Je viendrai affamer Rome et ravager l'Italie ? Je considérois que Pompée étoit un homme sujet à la mort comme tous les autres, et qu'une infinité d'accidens pouvoient avancer la sienne; qu'au contraire la durée de Rome et de l'Empire pouvant être éternelle nous devions plutôt travailler pour sa conservation que pour celle d'un particulier. J'avois d'ailleurs quelque espérance qu'on en viendroit à un accommodement, et que César ne pourroit se résoudre à soutenir un pareil attentat, ni Pompée à suivre un dessein si funeste. [...] Quand j'en ai été en cet endroit, je me suis mis à lire vos Lettres, que je tiens cachetées (quod ego sub signo habeo), et que j'enferme avec soin. Voici ce que vous me dites dans celle
du vingt-huitième de Janvier: Voyons auparavant ce que fera Pompée, et quelles mesures il prendra. S'il abandonne l'Italie, il ne peut faire une plus grande
faute, et qui ait moins d'apparence que de raison; mais il faudra alors nous faire un autre plan
(Lettres de Ciceron à Atticus, Edition de Graevius, Tome 3, 1808 - books.google.fr). On trouvoit dans la Colchide de riches mines d'or & d'argent: le terroir y étoit abondant en fruits exquis, en lin, en chanvre, en cire,
en poix. On en tiroit aussi du bois & d'autres matieres propres Ă la construction des vaisseaux
(Jean Baptiste Gibrat, Géographie ancienne, sacrée et profane, Tome3, 1790 - books.google.fr). La troisième guerre mithridatique opposa de 74 av. J.-C. à 63 av. J.-C. la République romaine à Mithridate VI, roi du Pont. Mithridate n'eut d'autre choix que
de gagner la Colchide où il passa l'hiver 66-65 av. J.-C. La guerre se termina par la victoire finale de Rome, servie par Pompée, et par le suicide de Mithridate,
dont le royaume du Pont, joint Ă la Bithynie, devint une province romaine
(fr.wikipedia.org - Troisième guerre de Mithridate - books.google.fr). La manœuvre coordonnée a parfaitement réussi. Pompée a traversé tout le piémont du Caucase d'est en ouest, tandis que Servilius faisait le tour de
l'Asie Mineure avec sa flotte. Tels Néarque et Alexandre, l'amiral et le général se retrouvent dans cette terre mythique de Colchide qui a vu passer Jason et les Argonautes
(Éric Teyssier, Pompée - L'anti César, 2013 - books.google.fr). Sur les deniers de la famille Minatia, on voit la tête du grand Pompée; l'Espagne debout au milieu d'un monceau d'armes, donne la main à Pompée qui sort d'un vaisseau;
sur une autre, Pompée couronné par la Victoire, donne la main à Métellus Pius. Sur une autre, un Romain présente à Pompée l'Espagne suppliante
(Aubin Louis Millin, Dictionnaire des Beaux-Arts, Tome 1, 1838 - books.google.fr). La gens Minatia était une petite famille plébéienne à Rome. La gens était probablement d’origine Sabine, car son nomen est dérivé du praenomen Minatus Oscan, et le
premier de la famille à apparaître dans l’histoire romaine portait le nom de famille Sabinus. De nombreux Minatii sont connus grâce aux inscriptions
(lesdioscures.com). "Bois et citez" : villes de Colchide Parmi les informations tirées des sources antiques, celles qui concernent le pays du fleuve Phasis et que l'on trouve dans l'œuvre d'Hippocrate
De l'air, des eaux et des régions sont certainement les mieux corroborées par le matériel archéologique de la Colchide. Sans parler de l'exactitude
de la description des conditions naturelles et du climat de la Colchide, Hippocrate indique que les Colches vivaient dans des maisons en bois ou en roseaux.
Il s'agit vraisemblablement de logis construits d'un entrelacement de branches dont nous retrouvons souvent les empreintes sur l'enduit d'argile qui recouvre
ces bâtiments lors des fouilles d'établissements colches
(Otar Lordkipanidze, et Teimouraz Mikeladzé, La Colchide aux VIIe, Le Pont-Euxin vu par les grecs: sources écrites et archéologie, 1990 - books.google.fr). "Pompée ou Charles Quint Depuis le siège de Metz en 1552, Du Bellay, poète rusé, satisfait lui aussi au désir de son souverain : dans «Les tragiques regrets de Charles V empereur», il montre ce dernier rapprochant son sort de celui de Pompée. La figure du vainqueur de Pharsale reste ainsi virtuellement disponible pour Henri II, qui a fait orner son armure de cérémonie d'un magnifique décor historié illustrant les épisodes de la lutte entre César et Pompée. L'esthétique de la représentation de César recevant à Alexandrie la tête de Pompée, sur la plaque gauche du plastron, exprime une éthique où la volonté moderne d'exprimer la terribilità , la terreur sacrée, soutenue par la référence humaniste et l'antique tradition de l'ornementation des armes, ne contrevient pas aux idéaux de la chevalerie, encore vivants. Cependant, dans son poème, Du Bellay s'abstient de nommer César : s'il le faisait, ne serait-ce susciter aussi l'image du dictateur assassiné par ses proches ? Les sous-entendus d'une épigramme Ad Carolum Cæsarem, publiée après la mort de Charles-Quint, permettent de le penser : Cæsareum tibi sit fecit foelici sidere nomen Carole, nec fatum sit tibi Cæsareum. Un autre poème, dédié cette fois à Diane de Poitiers, joue, comme tant d'autres pièces, de l'ambiguïté onomastique entre César/Charles Quint et Jules César. Un concetto souligne combien , pour sa part, Du Bellay préfère proposer pour modèle au roi Auguste qui «rend le siècle heureux», et non un sombre Cesar odieux Aux hommes et aux dieux. Lors de la trêve de Vaucelles conclue par Henri II avec Charles-Quint et Philippe II le 5 février 1556 (n.s.), Du Bellay, dans un plaidoyer en faveur
de la paix, remercie le roi de s'ĂŞtre (...) souvenu d'estre Roy Tres-chretien : Non un Jules Cesar, un Pyrrhe, un Alexandre, Qui ne prenoient plaisir qu'Ă sang
humain espandres. Dans les Antiquitez de Rome publiées en 1558, deux ans après l'abdication de Charles Quint, il médite à travers quatre sonnets sur le rôle
de Jules César et des guerres civiles dans l'histoire de l'empire romain. Du Bellay ne nomme pas César : cela contribuerait à le grandir.
Il préfère l'évoquer indirectement, le ramenant ainsi à la dimension d'élément constitutif mais non exceptionnel de l'histoire de Rome, de paradigme offert à une méditation
politique et morale destinée à l'instruction des hommes du XVIe siècle. Dans l'évolution qui a conduit Rome du pouvoir des pasteurs à la royauté puis à l'empire, pour
finalement revenir au pouvoir d'un pasteur, le Pape (sonnet XVIII), CĂ©sar signifie le temps de la dictature qui succède au consulat et constitue le maillon permettant le passage Ă
l'empire. Du Bellay s'appuie sur Tacite
(Edith Karagiannis-Mazeaud, Force ou violence ? Images de Jules César dans l'œuvre de la Pléiade, La figure de Jules César au Moyen Âge et à la Renaissance, Tome 2, 2007 - books.google.fr). Ainsi encor' se vid du grand Pompee Sur ses vieux ans la fortune trompee
(Joachim Du Bellay, Oeuvres françoises, Tome 2, 1867 - books.google.fr). Dans la tragédie de Grévin on se trouve vis-à -vis d’un César évoquant celui des Regretz de Charles d’Austriche empereur cinquiesme, de ce nom,
entreprise poétique parallèle à celle de Du Bellay dans ses Les tragiques regrets de Charles V. Empereur qui ne seront publiés qu’en 1568. Un
poème qui naît sous le signe obsédant pour Grévin, comme chez du Bellay, du cygne blanc
(Rosanna Gorris Camos, «J’EUSSE TOUSJOURS VESCU AU PIED DE MA MONTAIGNE»: DU BELLAY ET GRÉVIN, CYGNES ROMAINS, 2021 - iris.univr.it). Patriotisme Vers la moitié du XVIe siècle (une période d'exaltation nationale et de pur patriotisme suite aux triomphes
claire francophobie), certains auteurs font une lecture plus critique de ces poèmes et portent un autre regard sur l'histoire lointaine de laquelle ils
s'inspirent, plus concrètement la bataille de Roncevaux (778), au cours de laquelle l'armée de Charlemagne et ses Pairs fut vaincue et Roland tué.
Sous la plume des Italiens, le défunt Roland revit, ainsi que les paladins de Charlemagne qui, dans les vers de l'Arioste, affrontent et vainquent
les sarrasins d'Agramante, y compris Marsile, le roi d'Espagne. À en croire Ruscelli (Venise, 1556), les Cinque canti avec lesquels l'Arioste
avait le projet de compléter son poème (1532) - dans lesquels surgissait une nouvelle menace contre le christianisme , engendrée cette
fois par les Fées – devaient se terminer sur la bataille de Roncevaux, mais l'Arioste ne l'a jamais chantée. Ce sont les Espagnols qui, guidés par
le désir de récupérer la mémoire historique et surtout de sauver de l'oubli les véritables protagonistes, injustement ignorés face aux vaincus,
poursuivent le poème de l'Arioste et chantent la bataille de Roncevaux . De cette façon, les auteurs Ă©piques espagnols essuyaient une dette Ă
l'égard du passé tout en légitimant leur tâche en tant qu'écrivains, étant donné que leurs vers prétendaient compenser l'absence d'œuvres servant
à remplir ces vides héroïques. À cette tâche se consacrent, vers la même époque, les Valenciens Nicolás Espinosa et Francisco Garrido de
Villena qui, en 1555, publient à Saragosse et à Valence respectivement, deux poèmes ayant des titres et des thématiques similaires
(J.M. Cacho Blecua, M.C. MarĂn Pina, Charlemagne dans la littĂ©rature chevaleresque et dans l'Ă©popĂ©e savante, L'histoire de la France dans la littĂ©rature espagnole: entre francophobie dĂ©fensive et admiration francophile, 2011 - books.google.fr). Une poĂ©sie latine de du Bellay, qui oppose le symbole d'Ulysse (homo viator) Ă la nostalgie d'Ovide Ă Tomi, par la logique de la situation, devenait non seulement l'imitation, mais en mĂŞme temps la contre-pièce formelle de l'Ă©lĂ©gie d'Ovide. Dans cette mĂ©ditation, du Bellay retrouvait aussi chez un classique latin le symbole d'Ulysse, accompagnĂ© d'une rĂ©flexion qui, dans une Ă©motion de patriotisme local, prĂ©fère la beautĂ© simple du village Ă la splendeur de Rome. C'Ă©tait justice au deuxième livre du De legibus de CicĂ©ron, source Ă©galement de l'Ă©lĂ©gie d'Ovide; et du Bellay, lorsqu'il ciselle son sonnet français, y ajoute avec intention quelques grains de CicĂ©ron (comme il cite et utilise souvent CicĂ©ron dans son Ĺ“uvre thĂ©orique, pour dĂ©fendre l'usage de la langue nationale, par analogie avec le latin classique). Plus d'une expression du sonnet, surtout dans la troisième strophe, porte Ă croire qu'il s'inspire de CicĂ©ron non seulement par l'intermĂ©diaire d'Ovide, mais aussi directement. [...] L'orateur romain exprimait un patriotisme local : le poète français s'inspire de lui pour exprimer le sentiment plus large d'un patriote français,
une fidélité à la patrie. Ce n'est pas, d'ailleurs, s'opposer à Cicéron. Chez ce dernier, il ne s'agit pas de l'antithèse de la ville peuplée d'habitants et
de la nature dépourvue d'hommes, comme chez Platon. Il met face à face Rome et les villes municipales, en dépassant leur antithèse dans la sphère des émotions,
pour concilier le patriotisme romain et le patriotisme local : le premier, comme une catégorie plus large, comprend aussi l'amour du pays natal proprement dit.
Il semble même que c'est l'amour instinctif du pays qui constitue le fond naturel d'un patriotisme plus large, conformément à l'idée de Cicéron suivant laquelle
les lois prescrivant les devoirs des citoyens ont pour base la nature. Atticus est surpris de l'expression de Cicéron, germana patria, appliquée au pays natal :
«Est-ce donc que vous avez deux patries ?» demande-t-il, faisant allusion (à côté de la partie «germaine») à la partie commune communis patria. Cicéron va
s'expliquer. Tous les citoyens des villes municipales (omnibus municipibus) ont, en effet, deux patries, celle de la nature et celle qui définit la qualité de
citoyen (unam naturae, altérant civitalis)
(Imre Trencsenyi Waldapfel, Le symbole d'Ulysse chez Cicéron et chez Joachim du Bellay. In: Bulletin de l'Association Guillaume Budé : Lettres d'humanité, n°18, décembre 1959 - www.persee.fr). L'épigramme de Dorat figurera dans le recueil établi par Guillaume Linocier à la fin du siècle , Ioannis Aurati Lemovicis poetae et interpretis regii Poëmatia,
Paris , 1586 , II , p . 73. Nous proposons comme traduction : «Jean Dorat pour la Défense de la langue française. Il n'y a pas de plus grand présage que
de combattre pour la patrie a dit la douce éloquence des grâces homériques. Mais moi j'affirme en parodiant le poète : il n'y a pas plus grande gloire que
de combattre pour la langue de la patrie. Du Bellay , comme tes ancĂŞtres ont acquis sans conteste le renom de bons patriotes en luttant pour le sol de la patrie,
de même, toi aussi, qui plaides pour la langue de la patrie, tu obtiendras à jamais le renom de bon patriote». Le premier vers est une citation d'un vers de l'Iliade, XII,
v. 243, souvent cité dans l'Antiquité (Aristote, Rhétorique, II, xxi, 1395 a ou Cicéron, A Atticus, II, iii, 4)
(Jean-Charles Monferran, La deffence, et illustration de la langue françoyse de Joachim Du Bellay, 2007 - books.google.fr,
David Hartley, Patriotism in the Work of Joachim Du Bellay, A Study of the Relationship Between the Poet and France, 1993 - books.google.fr). Les mots metus, crainte, injuria, injustice, et quelques autres du même genre peuvent aussi être employés avec deux significations. On dit en effet tout aussi
correctement metus hostium quand ce sont les ennemis qui éprouvent la crainte et quand ils l'inspirent. Ainsi Salluste, dans le premier livre de son Histoire, parle
de la crainte de Pompée, «metus Pompeii», non pas celle que Pompée ressentait, ce qui serait le sens le plus ordinaire, mais celle qu'il répandait autour de lui. [...]
Le mot injuria de même exprime aussi bien l'injustice subie que l'injustice commise. Il est facile de trouver des exemples. Voici un passage de Virgile qui présente
un cas analogue d'extension de la signification du passif à l'actif (Enéide, II, 436) : ...Et retardé par la blessure qu'il a reçue d'Ulysse... Il entend en effet par vulnus
non pas une blessure qu'Ulysse avait reçue mais une blessure qu'il avait faite
(Aulus Gellius, Les nuits attiques, Tome 2, traduit par Maurice Mignon, 1934 - books.google.fr). Properce (mort vers -15) chante, dans III, 22, un hymne à l'Italie qui semble l'écho, et non la parodie, des laudes Italiae virgiliennes.
Déjà l'élégie III, 11 constituait un des centres de gravité du patriotisme italien, parfaitement compatible avec le culte de la «petite patrie», l'Ombrie de
Properce, la Cisalpine de Virgile. Ces hymnes sont dominés par l'idée d'un enracinement dans une terre heureuse, bénie de la nature et des dieux.
Ici, comme chez Virgile, la Péninsule apparaît comme le repoussoir des paradis factices, des Eldorados menteurs de l'Orient, embellis par la fable.
L'élégie III, 22, prolongeant les récusations antérieures du mythe grec, celui de la Colchide magique, repose sur la même antithèse que l'éloge virgilien :
le repoussoir, dans une structure plus implicite, est représenté par l'exotisme mythique de Propontide et de Colchide; le repoussoir appelle un tableau idyllique;
ici, la prééminence ethnique et militaire, le deuxième temps des laudes virgiliennes, précède un éloge géographique des fleuves et des lacs : il a été abrégé,
et réduit aux lacs du Latium, à l'Anio et au Clitumne. Comme Virgile, Properce amplifie son éloge par un jeu de dénégations et d'oppositions, qui identifient
l'imaginaire barbare et ses mythes (Andromède, Bacchantes, Iphigénie). La pulcherrima sedes de III, 22, 39 renvoie l'image de «la mère auguste des moissons,
terre de Saturne, grande nourricière de héros» des Géorgiques; elle reflète la Tellus Mater de l'Ara Pacis, relief postérieur, mais qui concrétise un imaginaire
de l'enracinement et de la félicité agraire
(J.M. André, politique dirigisme augustéen, Hommages à Carl Deroux, Tome 1, 2002 - books.google.fr). "Soleil ardra" Dès 1555, selon le Registre du Bureau de la Ville de Paris, l'automne est mauvais; on doit vendanger tard et on récolte peu. Au printemps
1556 la sécheresse s'installe et on doit au contraire vendanger vers la mi-août; en novembre la sécheresse n'a pas cessé, les produits
alimentaires commencent d'enchérir et on sème beaucoup de blé, en prévision de la disette; le 1er décembre, les marchands se plaignent de la
hausse des prix et, en début janvier 1557, c'est la famine, à Paris, pour les couches les plus défavorisées
(François Berriot, Athéismes et athéistes au XVIe siècle en France, 1976 - books.google.fr). En la même année 1556, une grande sécheresse se prolongea tout l'été. Pendant six mois, on fut sans pluie, toujours exposé à un soleil ardent. Les herbes et les
plantes, les légumes et les récoltes, tout fut brûlé et desséché sur place. De là une grande cherté de vivres et une disette affligeante
(Chroniques de Douai, recueillies et mises en ordre, Tome 2, 1875 - books.google.fr). La Toison d'Or et Charles Quint C'est surtout la grande sécheresse de 1556 qui frappe les esprits cette année-là , autant que l'abdication de Charles Quint. Elle commence à la mi-mars et dure six mois
(Jean-François Solnon, Quand la Franche-Comté était espagnole, 2014 - books.google.fr). D'octobre 1555 à son départ des Pays-Bas en septembre 1556, il va procéder en six étapes. L'ordre de la Toison d'or constitue le fondement de sa puissance :
c'est la maîtrise de l'Ordre qu'il transmet à son fils en premier. Le lundi 21 octobre 1555, il réunit le conseil de la Toison d'or, invite les chevaliers
à reconnaître son fils pour chef de l'Ordre. Philippe se retire, la proposition de l'empereur est votée à l'unanimité. Philippe est rappelé et l'empereur
se tourne vers lui : «Voyez ces seigneurs : ils ont été les plus fidèles, les meilleurs que j'ai jamais eus. Ils ont représenté le soutien de l'Empire;
ils m'ont permis de surmonter les périls que j'ai rencontrés. Je leur ai toujours porté une amitié particulière. Si vous le faites aussi, ils vous porteront
la même affection, vous témoigneront la même reconnaissance et ne vous abandonneront jamais. Si vous les traitez mal, ils seront la cause de la perte de vos Etats.»
Le lendemain, Charles Quint pourvoit aux dignités ecclésiastiques, aux charges civiles et militaires qui se trouvent vacantes. Avant de quitter le pouvoir,
il renforce l'administration de l'Etat bourguignon dans les Pays-Bas et en Franche-Comté. Il nomme Philippe de Montmorency chef des finances et Pierre Boisot
trésorier général. Charles de Brimeu reçoit le gouvernement du Luxembourg, Charles de Berlaymont celui de Namur, Jean de Montmorency celui de Lille,
Pierre de Werchin celui de Tournai. Maximilien de Melun est fait gouverneur d'Arras, Adolphe de Bourgogne bailli de Gand. Pierre Asset devient président du
Conseil d'Artois. L'administration bourguignonne, issue pour l'essentiel des rangs de la bourgeoisie et de la petite noblesse, constitue l'ossature
des Pays-Bas. Elle est toute dévouée à Charles Quint; elle le sera de même à son fils
(Jean-Pierre Soisson, Charles Quint, 2000 - books.google.fr). Le Vœu du faisan est un vœu formulé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, sa cour et les chevaliers de la Toison d'or lors du «Banquet du faisan»,
tenu à Lille le 17 février 1454. L'engagement concerne le fait d'aller délivrer Constantinople prise par les Turcs l'année précédente. Cet engagement chrétien pour la
croisade ne fut jamais tenu. Cette fête précédait de peu la diète impériale de Ratisbonne concernant la Turquie, qui n'aboutit pas elle non plus
(fr.wikipedia.org - Voeu du faisan). Phryxus, fils d'Athamas, et sa sœur Hellé, poursuivis par la haine furieuse d'Ino, leur belle-mère, s'étaient enfuis de Thèbes sur un bélier dont la toison était d'or. Hellé, en traversant la mer, était tombée dans les flots, où elle avait péri; Phryxus était arrivé dans la Colchide, où le roi Eétès, son parent, l'avait accueilli avec tendresse. Ce prince lui donna même sa fille en mariage; mais au bout de quatre ou cinq ans, ouvrant son cœur à l'avarice, il fit assassiner son gendre pour s'emparer de la riche dépouille du bélier. Vers le même temps, Jason, fils d'Eson, revendiquait de l'usurpateur Pélias le trône d'Iolcos, et Pélias offrit de le lui rendre, à condition qu'il enlèverait la toison d'or, et qu'il vengerait sur Eétès la mort de leur parent Phryxus. Jason accepta cette condition avec joie; le navire Argo construit, et tout ce que la Grèce de jeunes et courageux guerriers voulut s'associer à l'aventureuse expédition Diodore de Sicile croit que la toison d'or n'était pas autre chose que la peau d'un mouton que Phryxus avait immolé, et qu'on la gardait très-soigneusement,
parce que l'oracle avait prédit que le roi serait détrôné par celui qui s'en emparerait. Strabon et Justin disent qu'il y avait dans la Colchide plusieurs torrents
qui roulaient des paillettes d'or dans leurs sables; qu'on ramassait ce sable aurifère avec des peaux de mouton (comme cela s'est pratiqué depuis dans plusieurs endroits),
et dans ce fait ils voient tout le fondement de la fable de la toison d'or. Varron et Pline pensent qu'elle tirait son origine de ce que la Colchide produisait de très-belles
laines, et que l'expédition de Jason n'avait pas été autre chose que le voyage de quelques marchands grecs. Suidas, enfin, imagine, on ignore sur quel fondement, que cette
toison était un livre en parchemin contenant le secret de faire de l'or : cette opinion a été embrassée par tous les alchimistes
(Encyclopédie catholique, Tome 2, 1848 - books.google.fr). "Mars, Jupiter" : la comète de 1556 The Great Comet of 1556 (designated C/1556 D1 in modern nomenclature) was a comet that first appeared in February 1556, and which was observed
throughout much of Europe. The comet appears to have been seen in some places before the end of February, but it was not generally observed until the middle of the
first week in March. Its apparent diameter was equal to half that of the Moon, and the tail was said [by whom?] to resemble "the flame of a torch agitated by the wind."
Cornelius Gemma (the son of Gemma Frisius) said that the head of the comet, when it first appeared, was as large as Jupiter, and that its color resembled that of Mars.
The course of the comet of 1556 was observed by Paul Fabricius, a mathematician and physician at the court of Charles V, Holy Roman Emperor.
The Great Comet of 1556 is called the comet of Charles V. When the Emperor first caught sight of it he stood aghast, and exclaimed: "By this dread sign my fates do summon me".
Charles had long meditated about retiring from the world after his conquests. Regarding the comet as a sign of Heaven's command to do so, he hastened towards the peaceful
monastery of St. Juste, Placentia
(en.wikipedia.org - Great Comet of 1556). M. Désiré Monnier, conservateur du Musée à Lons-le-Saulnier et correspondant du ministère de l'instruction publique, donne une pièce, extraite d'un manuscrit
du milieu du seizième siècle, et où l'on trouve mentionnées les variations atmosphériques qui coïncidèrent, dans la Franche-Comté, avec l'apparition de la comète
de 1556, présente un certain intérêt vu l'absence presque complète de renseignements de ce genre se rapportant à l'époque de l'apparition de la Comète de Charles-Quint.
Un des caractères frappants de l'état atmosphérique signalé par l'auteur de cet écrit, c'est une sécheresse prolongée et tout à fait inusitée dans ce pays. Un état
tout semblable de l'atmosphère, c'est-à -dire une très-longue sécheresse, a accompagné comme on le sait, l'apparition de la grande comète de Donati en 1858. Mais nous n'avons
pas besoin de dire que cette coïncidence de l'état de sécheresse de l'atmosphère avec l'apparition de la comète de 1556 ne peut justifier ni confirmer en rien les opinions
populaires concernant l'influence physique des comètes sur notre globe (Note de la rédaction)
(Revue des Sociétés Savantes de la France et de l'Étranger, Volume 6, 1859 - books.google.fr). Ce grand corps céleste apparut au commencement du mois de mars de l'année 1556; il se trouvait alors dans la constellation de la Vierge. Il n'était pas aussi brillant qu'à sa première apparition en 1264; cependant tous les écrivains du XVIe siècle déclarent qu'ils n'avaient jamais vu un astre chevelu d'un tel éclat ni d'une telle grandeur. La comète traversa la Vierge, le Navire, et se rapprocha des constellations polaires jusqu'à Céphée; vers la troisième semaine d'avril, elle disparut subitement dans la constellation de Cassiopée. Le célèbre disciple de Luther, Mélanchthon, l'un des plus éminents auteurs de la réformation religieuse de l'Allemagne, écrivait dans ses Annales, à la date de 1556 : «Le 5 mars, nous avons aperçu ici une comète située dans la constellation de la Vierge, près de l'étoile que les Grecs nommaient Protrygetera (c'est-à -dire l'Épi).
En ce moment, les planètes Saturne, Mars et Vénus étaient en conjonction avec le Soleil dans le Bélier. La comète prenait de midi à minuit sa direction vers ce point,
et elle tournait ensuite vers l'Est non loin du Bélier. Elle avait, ainsi que nous avons pu le constater, une marche très-rapide de l'épi de la Vierge à Arcturus et de
Céphée à Andromède. Enfin, elle arriva à l'endroit de son orbite le plus rapproché du Soleil, lorsque cet astre était encore avec Saturne, Mars et Vénus dans le Bélier.
Mais à peine eut-elle passé près du Soleil, que nous cessâmes de l'apercevoir; elle n'avait été visible pour nous que trente-six jours. Cette comète, ainsi que nous
l'avons appris, a été vue dans toute l'Europe et dans l'Asie Mineure. Pour sa position et pour sa marche, elle était presque identiquement semblable à celle qui parut
avant la mort de Charles, duc de Bourgogne, et de Mahomet, empereur des Turcs (la comète de 1456), et qui a été décrite par Regiomontanus.»
(Année scientifique et industrielle, 1858 - books.google.fr). Enchaînements On passe du début à la fin de chaque vers puis au suivant, de "Rion" (Colchide) à la "laine" d'un ovin, puis à la constellation du Bélier/"Ariès", à la "Vierge" par écoulement du temps, "Mars" planète et mois de l'année (passage de la comète de 1556 dans la Vierge). "plain" "bois" : "C'est un ancien proverbe, que le bois acquiert le plain, c'est-à -dire, la terre d'à côté, par argument de la Novelle 56"
(Louis Liger, La nouvelle maison rustique, Tome 1, 1777 - books.google.fr). La Novelle 56 est un texte juridique du basileus Léon VI le Sage. Ces rivages et leurs prolongements marins, explique Attaleiate, avaient depuis longtemps des propriétaires 'selon le droit coutumier' (patria nomima)
et les dispositions impériales (la Novelle 56 de Léon) qui accordaient les rivages maritimes à ceux à qui appartenait le terrain avoisinant; et ces propriétaires
étaient le plus souvent les hospices, hôpitaux, maisons pieuses et monastères de la capitale et ses environs
(G. Dagron, Poissons, pêcheurs et poissonniers de Constantinople, Constantinople and its Hinterland, 2016 - books.google.fr). Dès 1525, juste après la bataille de Pavie, l'humaniste grec Janus Lascaris l'avait personnellement exhorté à la guerre non plus contre les Français, mais contre les Turcs. Vers le même temps, Arsène, archevêque de Monembasie, avait publié à cinq cents exemplaires une lettre ouverte rédigée dans ce sens et destinée à un souverain anonyme, mais qui ne pouvait être que Charles Quint. Même quand les intellectuels grecs se turent après 1535 (découragés par l'alliance franco-turque), des traditions populaires n'en continuèrent pas moins d'entretenir l'espérance que la puissance ottomane allait bientôt s'écrouler au profit de l'empereur d'Occident. Le témoignage le plus curieux en est un poème de plus de mille vers, rédigé dans un grec vulgaire tout orné d'archaïsmes maladroits, vers 1550, dans Naples, par un descendant de la famille florentine des Acciaiuoli qui donna au duché d'Athènes ses derniers maîtres avant les Turcs. […] C'est en témoin oculaire de la prise de La Goulette, avant-port de Tunis, qu'il raconte que, pendant l'attaque des Impériaux, à l'intérieur de la citadelle, un eunuque d'origine dalmate y avait libéré les prisonniers chrétiens. Ceux-ci se précipitèrent sur les remparts et s'écrièrent à pleine voix : «Pour la paix de l'univers, vive l'empereur Charles, sur terre et sur mer ! Subjugue tes ennemis, ainsi que l'ont prédit les oracles !». Plus loin, l'auteur, s'adressant toujours à Charles Quint, donne deux exemples de ce que pouvaient être ces "chrèsmoi" : Voici les signes qui parurent dans Byzance - et c'est chose assurée. [...] C'était l'œuvre à l'époque de Sire Léon, très habile et illustre «lécanomant». (André Deisser, Les oracles de Léon VI le Sage, leurs origines et leur postérité, Kernos N°3, 1990). Toujours dans la lettre IX, 10 à Atticus, Cicéron utilise le mot grec "chresmos" (prédiction) : C'est la prédiction que vous faites dans une Lettre du vingt-sixième de Janvier : Si Pompée demeure en Italie, et que les affaires ne s'accommodent point, la guerre durera fort long-temps; mais s'il passe la mer, nous n'en verrons point la fin. Faut-il donc que j'entre dans de pareils desseins, et que j'aie part à une guerre éternelle, et contre des Romains ? Ayant ensuite été informé du projet de Pompée, voici comme vous finissez une Lettre du septième de Février : Je ne vous conseille point du tout de suivre Pompée s'il sort de l'Italie : ce parti seroit très dangereux pour vous, et ne seroit d'aucun avantage pour la République; au lieu qu'en demeurant, vous pourrez dans la suite lui être utile. Comment un Citoyen zélé pour sa patrie ne s'en tiendroit-il pas à l'autorité d'un homme aussi prudent et aussi bon ami que vous, qui lui donne un pareil conseil ? Cf. II, 21 - Perte de la Crète par Venise, comme elle perdit l’Eubée - 1646-1647 pour les Oracles de Léon VI interprétés par Francesco Barozzi. "bois" (de la croix) et "cierge" : Charles Quint se préparait à la mort dès 1556. Il mourut le 21 septembre 1558. Enfin à l'occasion des prieres que Charles faisoit faire tous les ans pour l'ame de sa mere, il luy prit enuie, pourueu qu'il en eust la permission, de celebrer aussi ses funerailles. De forte qu'apres qu'il eut communiqué cette pensée à Iean Regola Religieux de la famille de Sainct Iuste, Directeur de sa conscience; & qu'on luy eust respondu que ce dessein estoit nouueau & inouy, mais que pourtant il estoit pieux & salutaire, il commanda aussi-tost qu'on fist l'appareil de ses funerailles. On esleua donc vne representation dans l'Eglise, on alluma alentour des torches & des cierges, on vit ses seruiteurs en dueil, & les Religieux auec vn chant lugubre, firent pour luy le Seruice qu'on a de coustume de faire pour les morts. Charles suruiuant à sa pompe funebre, consideroit dans ces obseques imaginaires les larmes veritables des siens; il entendoit les prieres de ceux qui imploroient pour son aime le repos & la felicité du Ciel, & luy mesme meslant la voix à celles de ceux qui chantoient, il demandoit pour luy la mesme grace. Ainsi s'approchant du Prestre qui faisoit l'office, & luy donnant le cierge qu'il tenoit allumé : Ie te prie, dit-il les yeux leuez au Ciel, ie te prie arbitre souuerain de la mort & de la vie, que comme le Prestre reçoit de moy ce cierge que ie luy presente, tu reçoives mon ame entre tes mains, quand il te plaira de me retirer du monde. Alors il se coucha par terre, couuert comme il estoit d'vn drap noir qui s'estendoit dessus son corps; Les larmes des assistans se
renouuellerent Ă ce spectacle, & l'on fit pour luy les dernieres ceremonies comme pour vn mort qu'on abandonneroit
à la terre. C'est ainsi que Charles faisoit experience de la mort dont il n'estoit pas esloigné; car deux iours apres il
fut saisi d'vne fiévre qui consomma peu à peu les restes de sa vie
(Famianus Strada, Histoire De La Guerre De Flandre, Mise en Francois par P. Du-Ryer, Tome 1, 1650 - books.google.fr). Typologie Le report de 1951 sur la date pivot 1556 donne 1161. L'avènement de Georges III sur le trône géorgien en 1156 inaugure une nouvelle période de l'histoire géorgienne, l'une des plus prospères et des plus riches
aussi bien d'un point de vue politique, économique que dans un point de vue culturel. Cette période, aujourd'hui connue sous le nom «d'Âge d'Or» du royaume de Géorgie,
dure deux générations, avant de laisser place à un pays en déclin. L'un des premiers évènements de cet apogée géorgienne est certainement la prise d'Ani par les troupes
de Georges III le 13 juin 1161. Malgré l'agitation de la noblesse, le 6 avril 1184, la mort du roi garantit le trône à la première reine de Géorgie, Tamar Ire.
Tamar réussit à maintenir la nation géorgienne unie, contrairement aux espoirs des nobles. Elle parvient même à amener son pays à un pic culturel, politique et économique inédit
(fr.wikipedia.org - Histoire de la Géorgie). Staline Rion est le nom d’un fleuve coulant en Géorgie, pays natal de Staline. Son bassin constitue la Colchide, connue pour sa Toison d’or qui était une peau de mouton (« blanche laine ») trempée dans l’eau aurifère du fleuve et essorée pour recueillir l’or. Les « lettres cachez au cierge » sont les lettres de cachets, symbole de l’arbitraire, qui étaient des lettres cachetées à la cire. Ces explications permettent de comprendre le quatrain comme un rapide tableau de la situation de l’URSS sous la dictature de Staline. Il contrôlait l’ensemble du pays « grâce à l’appareil du parti, à ses membres au nombre de plusieurs millions, grâce également à la police politique [1] ». « En janvier 1950, Staline rétablit la peine de mort, abolie au lendemain de la guerre. En septembre, les dirigeants de Leningrad sont jugés et condamnés à mort dans un procès « public » dont tout le monde ignorera le verdict ! La clique rivale éliminée, Staline prépare, selon son habitude, une vaste purge contre les vainqueurs du jour. En octobre 1952, il dénonce Mikoïan et Molotov au Comité central. Il ne dit rien de Beria, mais la presse annonce le 13 janvier 1953 la découverte d’un complot de médecins assassins ("blouses blanches") […] et critique l’incurie des services de sécurité. Certains voient dans cette affaire une machination de Beria contre Staline. Certes, les arrestations massives de médecins du Kremlin en novembre 1952 ont privé le secrétaire général d’assistance médicale […] Et lorsqu’une crise terrasse Staline le 1er mars, aucun médecin n’est là pour le soigner [2] ». Lutte contre la sécheresse en URSS On sait que dans les zones de végétation de la steppe et de la steppe boisée de la partie européenne de l'U.R.S.S., l'agriculture a surtout à lutter contre la sécheresse et le «soukhoveï». La fonte brusque des neiges, l'écoulement rapide des eaux printanières, la formation de ravines, l'érosion du sol sous l'action du vent et des eaux sauvages, l'abaissement du niveau des eaux souterraines par suite des faibles chutes de pluie en été sont autant de phénomènes qui déterminent des sécheresses périodiques et un appauvrissement des Terres noires. Les vents secs venant des déserts de l'Asie centrale ont sur les récoltes un effet particulièrement nocif. Jusqu'alors, la lutte contre la sécheresse consistait surtout à retenir la neige dans les champs au moyen d'écrans et de panneaux qui, empêchant le vent de chasser la neige dans les ravins et en l'accumulant, retardaient sa fonte. Mais ces mesures ne pouvaient pas influer beaucoup sur la production agricole des steppes. Aussi bien, le 24 octobre 1948, le gouvernement et le Parti prirent un décret concernant le plan de reboisement, de développement des cultures fourragères et d'aménagement d'étangs artificiels dans les Terres noires de la partie européenne de l'U.R.S.S. afin qu'en 1965, 6.148.900 hectares soient reboisés et 44.228 étangs et barrages aménagés. Les principales dispositions de ce décret sont les suivantes : 1. Devront être créés au cours de la période 1950-1965 six massifs forestiers sur les deux rives de l'Oural, depuis la montagne Vichniévaïa jusqu'à la mer Caspienne, deux autres sur la Volga, de Saratov à Astrakan, deux autres sur le Don, de Voronèje à Rostov-sur-le-Don, deux autres sur le Donetz du Nord, depuis Bielgorod jusqu'au confluent de ce fleuve avec le Don; d'autres massifs seront également aménagés dans les régions montagneuses; quatre dans la direction de Tchapaïevsk-Vladimirovka, sur la Volga, trois sur la ligne de partage des eaux de la Volga et de l'Ilovlia, de Kamychine à Tcherkesk, sur les contreforts du Caucase, trois autres sur la ligne de partage des eaux entre Penza et Kamenskoïé sur le Donets du Nord. Dans ces huit zones, le plan prévoit que le reboisement couvrira 117.900 hectares; 2. Des plantations forestières de protection seront effectuées : dans les «rayons» peu boisés des réserves de l'Etat (960.500 hectares); sur les terres des fermes collectives, avec les forces et les moyens dont celles-ci disposent et avec le concours de l'Etat (4.168.000 hectares); sur les terres des fermes d'Etat (580.000 hectares). En vue d'opposer un obstacle à la progression des sables dans les steppes et demi-steppes des fertiles régions de la Volga, du Caucase septentrional et des terres noires de Russie centrale et d'Ukraine. Deux décrets du 21 août et du 21 septembre 1950 décident la création d'un canal sur l'Amou-Daria la Volga au Don de 101 km et de trois grandes centrales électriques
sur la Volga et le Dniepr; l'achèvement de ces travaux est prévu pour 1957
(Sergej Nikolaevic Prokopovic, Histoire économique de l'U.R.S.S., 1952 - books.google.fr). Staline est aussi montré en tant que chef de l'État. Il consulte et dessine des plans contre la sécheresse et réorganisant la nature en 1949,
pour des canaux et des barrages hydroélectriques en 1951. Il peut même aller sur le terrain, le plan à la main
(Christophe Barthélém, Communisme, images et pouvoir, 2007 - books.google.fr). Patriotisme soviétique Staline a souligné un patriotisme socialiste soviétique centraliste qui parlait d'un "peuple soviétique" collectif et identifiait les Russes comme étant les "frères aînés du peuple soviétique". Pendant la Seconde Guerre mondiale, le patriotisme socialiste soviétique et le nationalisme russe ont fusionné, dépeignant la guerre non seulement comme une lutte des communistes contre les fascistes, mais plutôt comme une lutte pour la survie nationale. Pendant la guerre, les intérêts de l'Union soviétique et de la nation russe ont été présentés comme les mêmes, et en conséquence, le gouvernement de Staline a embrassé les héros et les symboles historiques de la Russie et a établi une alliance de facto avec l'Église orthodoxe russe. La guerre a été décrite par le gouvernement soviétique comme la Grande Guerre patriotique. Après la guerre, cependant, l'utilisation du nationalisme russe a considérablement diminué et l'accent est revenu sur l'idéologie marxiste-léniniste. Nikita Khrouchtchev a éloigné la politique du gouvernement soviétique de la dépendance de Staline au nationalisme russe.
Khrouchtchev a promu la notion du peuple de l'Union soviétique comme étant un "peuple soviétique" supranational qui est devenu une politique de l'État après 1961.
Cela ne signifiait pas que les groupes ethniques individuels perdaient leur identité distincte ou devaient être assimilés, mais favorisaient plutôt une "alliance fraternelle"
de nations qui visaient à rendre les différences ethniques non pertinentes. L'apprentissage du russe devenait cependant obligatoire comme langue unificatrice
(fr.wikipedia.org - Patriotisme soviétique). Staline et la centrale du Rioni : la houille blanche Conformément au plan de Lénine de développement économique national, on a construit et mis en service, pendant la période de relèvement (1918-1928) plusieurs usines électriques.
En 1922 la centrale de Kachira a commencé à fournir le courant à Moscou, et celle de «Krasny Oktiabr» à Léningrad. En 1925 sont entrées en service la
centrale de Chatoura, portant le nom de Lénine, et la centrale de Gorki. En 1926 on a mis en exploitation la première grande usine hydraulique sur le Volkhov et la centrale
thermique de Chtérovka (Ukraine). En 1927 la centrale hydro-électrique de Zémo-Avtchala a été construite dans la R.S.S. de Géorgie. La même année on a procédé à l'aménagement
de la centrale Lénine sur le Dniepr (Dniéproguès) de 558.000 kW, la plus puissante à l'époque. Au cours des quinquennats les travaux de construction ont pris un essor extraordinaire.
Pendant le premier quinquennat (1929-1932) il a été construit plus de 1.500 grandes entreprises d'Etat. Sont entrés en service, dans la R.S.F.S.R. : les combinats métallurgiques
de Magnitogorsk et de Kouznetsk, usine de ferro-alliages à Tchéliabinsk, usine d'aluminium de Volkhov, usine de machines agricoles à Rostov, usines d'automobiles à Gorki et à Moscou,
usine de tracteurs à Stalingrad, première usine de roulements à billes à Moscou, combinat des produits chimiques à Voskressensk, usine d'engrais artificiels à Bérezniki.
En Ukraine : usine métallurgique à Kertch, usine de tracteurs à Kharkov, centrale hydraulique sur le Dniepr et centrale thermique à Zouevka. En Biélorussie : usine de machines agricoles
à Gomel, centrale régionale de Biélorussie et fabrique de chaussures à Minsk. En Ouzbékie : usine de machines agricoles à Tachkent, filature et tissage à Ferghana, ainsi que quatre conserveries.
En Arménie : centrale hydraulique de Dzoraguète, filature et tissage à Léninakan. En Azerbaïdjan : filature et tissage à Kirovabad. En Géorgie : combinat de tissus de laine peignée à Tbilissi.
Au cours du premier quinquennat, a été créée la deuxième base houillère et métallurgique dans l'est de la R.S.F.S.R., le combinat d'Oural et de Kouznetsk et la troisième base houillère, le
bassin de Karaganda, dans la R.S.S. de Kazakhie. Pendant le deuxième quinquennat (1933-1937) 4.500 grandes entreprises ont été mises en exploitation. Dans la R.S.F.S.R. : usines
métallurgiques Novo-Toulski et Novo-Lipetski, usine de grosses constructions mécaniques d'Oural, usine de tracteurs à Tchéliabinsk, usine de wagons d'Oural, usine de
tours-revolvers à Moscou, usine de machines à fraiser à Gorki, première tranche du combinat textile à Barnaoul. Il a été aménagé et mis en exploitation le canal Moskova-Volga et
celui de la mer Blanche-Baltique. La première tranche du mĂ©tro de Moscou a Ă©tĂ© ouverte Ă la circulation. En Ukraine sont entrĂ©es en service : usines mĂ©tallurgiques Ă
Krivoï Rog et à Zaporojié, usine métallurgique «Azovstal», usine d'aluminium du Dniepr, usine de grosses constructions mécaniques à Kramatorsk, usine de turbines à Kharkov, usine
de locomotives à Vorochilovgrad. En Ouzbékie : première tranche du combinat de cotonnades à Tachkent, huilerie à Katta-Kourgan et fabrique de chaussures à Tachkent. Au
Kazakhstan : usine des produits chimiques à Aktioubinsk, combinat polymétallique à Tchimkent, combinat de viande à Sémipalatinsk et trois sucreries. En Géorgie : usine de
machines-outils à Tbilissi, 24 fabriques de thé, sucrerie d'Agara, fabrique de conserves à Koutaïssi et fabrique de chaussures à Tbilissi. En Tadjikie : usine d'égrenage
du coton à Melnikov et à Regar et fabrique de cuirs à Stalinabad; en Turkménie : une verrerie à Achkhabad. Au cours du deuxième quinquennat ont été mises en service la centrale
thermique Doubrovskaïa et la centrale hydraulique sur le Svir, qui fournissent le courant à Léningrad. Dans la région de Moscou on a mis en exploitation la centrale régionale
à Stalinogorsk et la centrale force-chaleur Staline à Moscou. La centrale régionale de l'Oural moyen, la centrale régionale de Kémérovo (bassin de Kouznetsk), la
centrale hydraulique de Rioni (Géorgie), la centrale de Kanaker (Arménie), la centrale de Kadyria (Ouzbékistan), la centrale de Varzob (Tadjikistan) ont commencé à fournir de l'énergie
(Les progrès du pouvoir soviétique depuis 40 ans en chiffres : recueil statistique, 1958 - books.google.fr). Iraklij Toidze (1902-85) réalise une lithographie représentant la visite Staline au complexe hydro-électrique de Ryon dans les montagnes du Caucase, 1935, reproduite dans 'Soviet Peint' en 1939
(www.bridgemanimages.com). |