Menaces sur Paris et Londres pendant l’affaire de Suez

Menaces sur Paris et Londres pendant l’affaire de Suez

 

VI, 43

 

1957

 

Long temps sera sans estre habitée,

Ou Signe & Marne autour vient arrouser :

De la Tamise & martiaux tentée,

Deceus les gardes en cuidant repousser.

 

Comme le fait remarquer Pierre Brind’Amour, « Nostradamus reprĂ©sente peut-ĂŞtre comme une rĂ©alitĂ©, ce qui ne fut, deux ou trois fois, qu’une menace [1] ». En effet, lors de l’affaire de Suez, qui rĂ©vèle la faiblesse de la France et de l’Angleterre au sortir de la seconde guerre mondiale, l’URSS menaça les deux pays d’envoi de missiles sur leurs capitales. Le 5 novembre « Boulganine envoyait une note comminatoire Ă  Eden, Ă  Mollet et Ă  Ben Gourion, disant que l’URSS Ă©tait prĂŞte Ă  utiliser toutes les formes modernes de destructions s’il n’était pas mis fin Ă  l’expĂ©dition [2] Â». La France et l’Angleterre sont obligĂ©es de retirer leurs troupes alors qu’à Port SaĂŻd, elles avaient cru Ă  la rĂ©dition de la garnison Ă©gyptienne (« Deceus les gardes en cuidant repousser Â», « Deceus Â» pour déçus, « cuidant Â» de « cuider Â», faillir [3]).

L’expédition de Suez avait été provoqué par la nationalisation, le 26 juillet 1956, du canal par l’égyptien Nasser qui ripostait à un refus de financement du barrage d’Assouan par les anglo-américains. Des opérations conjointes entre Israël, la France et l’Angleterre sont fixées. Israël attaque l’Egypte le 29 octobre en invoquant la légitime défense. L’ultimatum franco-britannique ayant été rejeté par Nasser, des troupes sont parachutées sur le canal, rejointes par une force navale.

 



[1] Pierre Brind’Amour, « Les premières centuries Â», Droz, 1996, p. 149

[2] Marc Ferro, « Suez Â», Editions complexes, 1982, p. 50

[3] Georges Gougenheim, « Grammaire de la langue française du seizième siècle Â», Picard, 1984, p. 136

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