Un monde réduit en cendres VI, 11 1933-1934 Des sept rameaux à trois seront reduicts, Les plus aisnés
seront surprins par mort, Fratricider les deux seront seduicts,
Les conjurés en dormans
seront morts. Les Maccabées Les Maccabées, Macabées ou Macchabées (Makabim ou Makavim en hébreu)
sont une famille juive qui mena la résistance contre la politique
d’hellénisation pratiquée par les Séleucides au IIe siècle av. J.-C. et
soutenue par une partie des élites juives hellénisées. Ils fondèrent la
dynastie des Hasmonéens. Le surnom de «Maccabée» est
celui de Judas, troisième fils du prêtre Mattathias. L'étymologie en est
controversée. Plusieurs explications ont été proposées pour ce surnom. Une
proposition est qu'il vient du mot araméen maqqaba,
qui signifie «marteau», allusion à sa force dans les batailles. Il peut aussi
s’agir de l’acronyme MaKaBi formé des premières
lettres du verset biblique Mi Kamokha Ba-elim, Hachem qui veut dire : «Qui
est comme Toi entre les dieux, Seigneur», ou de Maqqebaï,
abréviation pour Maqqabyahu, «désignation de Yahweh» ; mais l'étymologie n'est pas assurée. De nombreux
clubs sportifs israéliens portent ce nom car «marteau» prend le sens de
«mouvement». Dans la tradition chrétienne, le nom de Maccabées ou Macchabées
est réservé aux sept fils et à leur valeureuse mère, dont le martyre est
rapporté au chapitre 7 du deuxième livre des Maccabées. L’insistance de ce
deuxième livre sur le martyre et sur la résurrection des morts est probablement
à l'origine du sens dérivé de «cadavre» qu’a pris le mot macchabée (abrégé en
macchab ou macab). La Révolte des Maccabées a été à la fois une révolte des
Juifs pieux contre la dynastie grecque des SĂ©leucides, et un conflit interne au
peuple juif opposant des traditionalistes hostiles Ă l'Ă©volution de la
tradition juive au contact de la culture grecque et des Juifs hellénisants,
plus favorables Ă l'adoption de comportements grecs compatibles selon eux avec
la Torah. Cet épisode se situe au IIe siècle av. J.-C., entre -175 et -140. Les
dirigeants de cette révolte sont Mattathias et ses fils, notamment Judas Maccabée et Simon Maccabée. Dans la tradition
chrĂ©tienne, le nom de MaccabĂ©es ou MacchabĂ©es est rĂ©servĂ© aux sept fils et Ă
leur valeureuse mère, dont le martyre est rapporté au chapitre 7 du deuxième livre
des Maccabées. Selon Paul Perdrizet, le récit
relatif aux Sept-Saints Maccabées provient d'Orient où il est encore très
répandu ; il s'est répandu en Occident au Moyen Âge et trouve son origine dans le
chapitre 7 du deuxième livre des Maccabées où il est raconté comment sept
jeunes juifs, n'ayant pas voulu manger de viande de porc, interdite par la
Torah, furent mis à mort sur ordre du roi séleucide Antiochos IV Épiphane (fr.wikipedia.org -
Maccabées). Dans ce deuxième livre des Maccabées, ainsi que dans le quatrième, la mère et les sept fils ne portent point de nom. «C'est Josèphe qui, le premier, a donné celui de Macchabées aux sept frères, bien que Mattathias, dans la Bible, ne possède cinq fils. On est peu d'accord sur l'origine de cette dénomination». C'est donc à Josèphe que remonte la tradition qui a permis successivement à Zaccharias Werner (1768-1823) et à Ludwig de faire de Judas Maccabée l'aîné des sept frères, fils lui-même, par suite, de la mère héroïque et de Mattathias. Comme nous le verrons plus loin, Ludwig n'a pas, dans les premières esquisses et rédactions de sa pièce, suivi à cet égard son prédécesseur. Si Judas, tout d'abord époux de Léa, devient ensuite son fils, la tradition suffit à expliquer ce changement sans que Werner y ait contribué nécessairement. Ludwig ne doit pas davantage à son devancier l'idée de la fusion en un seul drame des évènements historiques exposés dans le livre I des Maccabées, et de l'épisode, sans doute légendaire, du livre II, où est raconté le martyre de la mère et des sept fils (Léon Mis, Les oeuvres dramatiques d'Otto Ludwig (1813 - 1865), 1929 - books.google.fr). Fratricide Le fratricide devrait être celui des fils d'Alexandre Jannée, Hyrcan II et Aristobule II, ou Aristobule Ier et
Antigone, frères d'Alexandre, tous Asmonéens. Cf. quatrain IX, 53. Dans l'index de Egesippi de Excidio Urbis Hierosolymitae
historiae (1530), Aristobule Ier est engagé dans un fraticide contre Antigone, il en tombe malade et vomit du
sang : Aristobulus ob fratricidium ingraue morbum incidit (Egesippi
de Excidio Urbis Hierosolymitae historiae, 1530 - www.preteristarchive.com,
Flavius
Josephus, Histoire des Juifs et l'Antiquité judaique, 1569 - books.google.fr). Le long règne d'Alexandre Jannée
(106-79) est marqué par de longues guerres étrangères et des troubles civils
terminés par le massacre des pharisiens. Il meurt laissant la tiare à son fils
aîné Hyrcan II et le trône à sa femme, de qui il le tenait; celle-ci se
réconcilie avec les pharisiens et meurt entourée de la faveur populaire qu'avait abandonné ses prédécesseurs (70). Ici commence la
décadence. Hyrcan II (70) est dépossédé, au bout de trois mois de règne, par
son frère Aristobule II (70-63), entame la lutte avec lui sur les conseils de
son ministre Antipater (père d'Hérode le Grand). Pompée, maître de la Syrie,
invoqué tour à tour par Aristobule et Hyrcan, cite les compétiteurs à sa barre,
s'empare de Jérusalem contre Aristobule, revenu à résipiscence (63), et
rétablit Hyrcan sous le titre modeste d'ethnarque, qu'il garda jusqu'en 40, en
mĂŞme temps qu'il reprenait le pontificat. Alexandre II, fils d'Aristobule II,
et ce dernier, à son tour, délivré de prison, reparaissent à la tête d'un parti
de l'indĂ©pendance ; ils pĂ©rissent la mĂŞme annĂ©e (49). Antipater (+ 43), dĂ©jĂ
revêtu par Pompée du titre de procurateur, en reçoit la confirmation par César,
en attendant que son fils Hérode, tétrarque en l'an 41, ne prenne, avec le
titre de roi, le dernier reste d'autorité conservé par la famille asmonéenne.
Cependant, Antigone II, frère du prétendant Alexandre II, avait repris pour un
moment la dignité royale à Jérusalem (40-37) à la faveur des troubles. Après la
prise de cette ville par Hérode et son exécution (37), il ne restait plus de la
famille asmonéenne que le vieil Hyrcan et deux enfants d'Alexandre II, Mariamne
et Antigone III. Le premier fut exécuté en l'an 31 sous un vain prétexte; le
bel et aimable Antigone, héritier du pontificat, fut noyé
dans un bain (34); quant Ă Mariamne, femme d'HĂ©rode, elle fut mise Ă mort en
l'an 28, et les deux fils que ce roi avait eus d'elle subirent plus tard le
même sort. La véritable histoire de la dynastie asmonéenne finit avec
l'intervention de Pompée (Maurice
Vernes, Asmonéens, Encyclopédie des sciences religieuses, Tome I, 1877 -
books.google.fr). Le Romain n'eut aucune peine Ă prendre leur capitale,
Jérusalem; cependant, retranchés dans le temple, les Juifs lui opposèrent une
résistance farouche, ayant placé toute leur confiance en l'aide de Jahweh. Mais les Romains avaient une trop longue expérience
des sièges; les Juifs durent finalement s'incliner. Leur combat héroïque se
termina dans un bain de sang. Voir Pompée profaner le " Saint des Saints
" fut pour les Juifs une terrible épreuve. "Pompée", dit
l'historien romain Florus, "souleva le rideau qui cachait la chambre
sacrée des Juifs. Le général s'étonna de ne trouver aucune statue de dieu "dans
le grand sanctuaire du peuple impie". Il n'y vit que le chandelier d'or Ă
sept branches, le plateau d'or couvert de pain azyme et les livres sacrés. Pompée
contempla ces trésors sans y porter la main. Pompée confia l'administration de
la Palestine à un grand-prêtre macchabée, placé sous l'autorité de Rome. La
chance avait servi Pompée en Syrie comme ailleurs (Carl
Gustaf Grimberg, Ragnar Svanström, Histoire universelle: Adaptation française
sous la direction de Georges H. Dumont, Tome 3, 1963 - books.google.fr). "surpris par mort" Judas Maccabée, Jonathan et Simon sont trois fils de Mattathias. Judas meurt en -160 au cours de la bataille d'Élassa contre les troupes syriennes du roi Démétrios,
menées par le général Bacchidès. Tryphon,
qui craint de perdre le contrôle de la Cœlé-Syrie,
rencontre alors Jonathan à Beït Shéan
et le convainc de se rendre à Ptolémaïs, qu’il promet de lui remettre, pour
continuer les pourparlers. À Ptolémaïs, Tryphon fait
arrêter Jonathan et massacrer sa garde. Simon se fait alors désigner comme chef
de Jérusalem et attend Tryphon dans la plaine, à Adida. Tryphon, qui prétend que
Jonathan a été arrêté parce qu’il n’a pas payé l’impôt dû au
trésor royal, se fait remettre 100 talent d’argent et les deux fils de Jonathan
en échange d’une promesse de libération qu’il ne tient pas. Contournant la
Judée, il tente d’atteindre Jérusalem par le sud, mais la présence de Simon et
le mauvais temps lui font abandonner ce projet. Il
repart vers Antioche après avoir tué Jonathan à Baskama
(-143). En 134 av. J.-C., Simon est assassiné en compagnie de deux de ses fils
par PtolĂ©mĂ©e, fils d'Aboubos, lors d'un banquet Ă
Jéricho1. Ptolémée qui nourrissait l'ambition de prendre le pouvoir en Judée
organisa l'assassinat du grand-prêtre puis lança ses troupes sur Jérusalem (fr.wikipedia.org -
Hasmonéens). Sept Ambroise de Milan oppose, au chandelier à sept branches
de l'ancienne Alliance qui s'est éteint, l'Église, nouveau chandelier à sept
branches brillant sur le monde, parce que porteuse de l'Esprit septuple : ce
n'est plus Aaron qui allume cette lampe dans le sanctuaire, mais le Christ,
grand prêtre de la nouvelle Alliance, qui illumine l'Église par le don de
l'Esprit. Ailleurs encore, il compare au chandelier Ă sept branches de
l'Église, la mère des sept frères MacchabĂ©es, dont on sait qu'elle Ă©tait dĂ©jĂ
figure de l'Église chez Cyprien (Martine
Dulaey, Le chandelier à sept branches, Revue des études augustiniennes, Numéro
29, 1983 - books.google.fr). ...il fist commandé en la loy Diuine de faire vn chandelier d'or, qui eust sept
rameaux sortans tous d'vne mesme tige, desquels celuy du
milieu estoit esleué par dessus tous les autres en se couchant quelque peu vers
l'occident; ainsi que tous les interpretes l'ont descript sur les plus antiques figures & portraicts, qui en ont iamais esté faict ; Et certes on peut
entendre par ce chandelier que le Soleil a son siege
au milieu des Planetes, comme vn
Prince parmy ses subiects,
ou comme le cœur au milieu de la poitrine , afin de communiquer plus aisement sa lumiere à tous les
corps celestes. [...] Abraham Aben-esra a escript, que les dix commandements du Decalogue
respondent au nombre des cieux selon l'ordre disposé
parles Grecs : car il veut que les trois premiers orbes respondent aux trois premiers commandements ; le quatriesme qui est l'orbe de Saturne, Ă la sanctification
du iour du Sabbath ;
le cinquiesme, qui est de Iupiter
(car on dit-qu'il chastra
son pere Saturne, & qu'il le chassa de son
royaume) Ă l'honneur qu'on doit porter Ă ses parans ;
le sixiesme, qui est de Mars le Meurtrier, Ă ce commandement,
Tu ne tueras point ; le septiesme qui est de
Venus la Paillarde, à ce commandement, Tu ne paillarderas point ; le huictiesme, qui est de Mercure le Larron, & qui a esté anciennement le Dieu des Trafiqueurs, à ce
commandement, Tu ne dérobera point ; le neuuiesme,
qui est du Soleil ou d'Apollon, lequel a esté estimé
des Grecs auteur des oracles & Prince de la diuination,
Ă ce commandement, Tu ne diras point faux tesmoignage
; finalement le dixiesme qui est dela
Lune, Ă ce commandement, Tu ne convoiteras point, pource
que les Anciens ont assigné la mesme vertu à ce Planete touchant le monde elementaire,
qu'au foye des animaux auquel la Faculté de tout debordement & conuoitise a faict son siege (Jean
Bodin, Le théâtre de la nature universelle, 1597 - books.google.fr). Aben-esra est l'Avenezra du Liber rationum et des
chronocratories de 354 ans et quelques (Pierre
Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition
Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr). Supplice des
conjurés On voit dans les Livres des Maccabées (2 Macc. XIII, 5 : supplice de Ménélas) une autre sorte de
supplice, qui consistoit à précipiter les hommes dans
la cendre. Il y avoit des tours fort hautes, au
dedans desquelles on conservoit une grande quantité
de cendre ou de poussière. On y précipitoit les
coupables, & on les y laissoit Ă©touffer. Ce genre
de mort n'Ă©toit point en usage dans le pays des
HĂ©breux ; mais il Ă©toit pratique par d'autres peuples
voisins. Antiochus Eupator
fit jetter le traître Ménelaüs
dans une tour haute de cinquante coudées, & remplie de cendres. On en verra
d'autres exemples tirez des Auteurs profanes, dans notre Commentaire sur les
Maccabées, On assure que le premier qui mit ce supplice en usage, fut Darius,
surnommé Ochus. Quelques personnes ont crû qu'il y avoit faute en cet endroit, & qu'il falloir lire, Darius
fils d'Hystaspe. En effet c'est de Darius fils d'Hystaspe dont j'ai prétendu parler. Mais ce Prince s'apperioit Ochus. Dans Esther, il
est nommé Assuérus, ou Achas-véros ; ce qui est la même
chose qu'Ochus. D'ailleurs Valère Maxime le nomme expressément Ochus. Ce
Prince étoit monté sur le trône, par le moyen d'une
conspiration dont il étoit complice ; & il s'étoit engagé par les sermens les
plus religieux & les plus sacrez, à ceux qui avoient tué les sept Mages,
auxquels il avoit succédé, de ne poursuivre jamais
leur mort, ni par le poison, ni par le fer, ni par aucune autre sorte de
violence, ni mĂŞme par la faim. Mais comme il craignoit
les suites de ce mauvais exemple pour sa propre personne, il jugea Ă propos,
pour éluder sa promesse, d'inventer une nouvelle maniéré de supplice, qui consistoit à remplir de cendres un enclos fort profond,
& de mettre ceux qu'il vouloit faire périr, sur
une poutre qui traversoit cet espace. On les y plaçoit, aprés les avoir bien
fait boire & manger ; afin,
qu'accablez du sommeil, ils tombassent, & fussent Ă©touffez dans ces cendres
(Dissertation sur les supplices) (Augustin
Calmet, Les Nombres et le Deuteronome, Tome 1 de Commentaire litteral sur tous
les livres de l'ancien et du nouveau testament, 1709 - books.google.fr, Cesare
Baronio, Henry de Sponde, Le corps des annales sacrees et ecclesiastiqves,
traduit par Pierre Coppin, 1658 - books.google.fr). Ochus autem,
qui postea Darius appellatus
est, sanctissimo Persis jurejurando obstrictus, ne quem ex conjuratione, quæ septem Magos
cum eo oppresserat, aut vemeno, aut
ferro, aut ulla vi, aut inopia
alimentorum necaret, crudeliorem mortis rationem excogitavit, qua onerosos sibi non perrupto religionis vinculo tolleret. Septum enim altis parietibus
locum cinere complevit, superpositoque tigno prominente, benigne cibo et potione exceptos in eo collocabat; e quo, somno sopiti, in illam insidiosam congeriem decidebant (Livre IX,
Chap. II) (Oeuvres
complètes de Valère Maxime, 1850 - books.google.fr). Typologie Le report de 1934 sur la date pivot de -163 (supplice de Ménélas, an 149 de l'ère séleucide) donne -2260 environ. Certains ont fait remonté la parenté des Juifs et des Spartiates à Ebal, fils de Jectan, deuxième fils de Phaleg. Abraham lui descend de Héber prermier fils de Phaleg. Ebal est rapproché d'AEbalus, fils de Tyndare et ayeul de Castor, de Pollux, et d'Héléne (Augustin Calmet, Commentaire littéral de tous les livres de l'ancien et du nouveau testament, Les Maccabées, Volume 17, 1712 - books.google.fr). En 2250, selon la chronologie samaritaine, nait Nachor, grand-père d'Abraham (De Chevigny, La Science des personnes de la Cour, d'Epée et de Robe, Massuet, 1752 - books.google.fr). Il existe un autre Ebal, remontant à Cham, fils de Noé, Abraham descedant de Sem (Eugène de Genoude, Sainte Bible: en latin et en français, Tome 2, 1838 - books.google.fr). 1933, juifs, cendres... Vers 168, la bibliothèque juive de Jérusalem fut détruite de propos délibéré pendant le soulèvement des Maccabées. [...] Le 10 mai 1933, à Berlin, sous l'œil des caméras, le ministre de la Propagande Joseph Paul Goebbels parla, tandis que l'on brûlait plus de vingt mille livres (Alberto Manguel, Une histoire de la lecture, traduit par Christine Le Boeuf, 2017 - books.google.fr). |