Avigliana et Nancy VIII, 3 2032 Au fort chasteau Vigilanne & Resviers, Sera serré le puisnay
de Nancy: Dedans Turin seront ards
les premiers, Lors que de dueil
Lyon sera transy. Revere Resviers pour Revere, ville du duché de Mantoue en 1630 La guerre de Succession de Mantoue est un conflit
périphérique qui se déroula dans le cadre plus large de la guerre de Trente
Ans, de 1628 à 1631. Elle opposa la France aux Habsbourg à la suite de
l’extinction de la branche aînée des Gonzague en 1627 Cf. quatrain I, 100. 1628. Guerre en Italie pour la succession du duc de
Nevers au duché de Mantoue. Défense de Casal. 1629.
Départ du roi pour l'année. Peste à Lyon. Passage du pas de Suze (6 mars). Paix
avec la Savoie (11 mars). Formation d'une ligue entre la France, Venise, le
pape, et les ducs de Savoie et de Mantoue, pour le maintien de l'indépendance
de l'Italie (8 avril). Paix avec l'Angleterre (24 avril). Massacre des huguenots
dans le midi. Prise de Privas. Paix d'Alais avec les
huguenots (28 juin). Suppression des états de Languedoc. Négociations avec les
puissances du Nord. Richelieu est nommé premier ministre et généralissime de
l'armée d'Italie (21 novembre). 1630. Le duc de Savoie quitte le parti de la
France, et appelle les Espagnols. Prise de Pignerol par les Français. Conquête
de la Savoie. Fait d'armes devant Avigliana (10 juillet). Sac de Mantoue par les
Autrichiens (18 juillet). Prise de Saluées par les Français (20 juillet).
Maladie du roi à Lyon (22 septembre). Paix de Ratisbonne avec l'Empereur (13
octobre). Fin de la guerre de la succession de Mantoue (26 octobre). Intrigues
contre Richelieu. Journée des dupes. Pendant la guerre de Succession d'Espagne, en 1704, le
prieur de Vendôme prit Revere que le jeune prince de
Vaudémont ("Nancy" mais n'était pas puiné) ne put garder. "transy" : la peste Ã
Lyon en 1628 A Lyon, la procession faite en l'honneur de Saint Roch
durant la peste de 1628-1629, n'ayant pu détourner le fléau, Notre-Dame du Puy
fut invoquée : elle n'eut pas plus d'effet. Alors les moines augustins
proposèrent leur patron : Saint Nicolas de Tolentino. Lors de la reprise de
l'épidémie en 1632, 1636 et 1643, les Echevins s'adressèrent cette fois Ã
Notre-Dame de Fourvière et, chaque année, la procession du 8 septembre rappelle
le vœu de 1643. Lorsque la peste reparut en Provence, en 1720, Lyon fut
épargnée : reconnaissants, les lyonnais remercièrent leurs magistrats L’épisode du Châtiment de David, (dans le 2ème livre de
Samuel 24, 13 et 15 & dans les Chroniques 21, 12 et 14) est
essentiellement évoqué et figuré dans les Livres d’Heures du Moyen-âge, mais
aussi dans la peinture classique du XVIIème siècle. Ainsi par exemple, dans la
gravure de Sébastien Bourdon intitulée Peste de David (CF Base Excel n° 293) ou
encore dans l’œuvre gravée de Castiglione dont le titre, Les trois jours de
Peste (CF Base Excel n° 142)est plus explicite sur le
choix du roi. L’ancrage biblique de la peste a assurément nourri les
représentations iconographiques occidentales, il est originel et fondateur et
atteste un principe fondamental de nos imaginaires occidentaux et de cet
inconscient collectif sur la maladie épidémique, ses causes, ses sens (sa
signification et sa destination, sa raison d’être et sa fin). L’étude de cette
miniature sur l’épisode de David permet d’en rendre compte. Nathan montre Ã
David la Guerre, la Pestilence et la Famine, les trois constituant les fléaux
traditionnels, est une image illustrative et, à ce titre, très liée au texte
qui l’inspire. Dans une miniature de Le Camus (mort en 1481), enlumineur
actif à Troie dans la deuxième moitié du siècle, dans Les Heures, effectué au
XVème siècle, l’image illustre l’épisode en un moment précis et les trois
calamités sont incarnées. La famine sous
les traits féminins, le visage émacié, la tête recouverte d’un voile blanc. La
guerre, en armure (casquée et armée d’une hallebarde contemporaine). La peste,
enfin, au premier plan, «incarnée» si l’on peut dire, en transi, cette forme
quasi squelettique associée aux représentations de la mort des Danses macabres,
dont les représentations sont associées au fléau (Brossollet,
1971). Les mesures de protection et sanitaires prises font aussi
parfois l’objet de traitements picturaux ou graphiques. Ainsi sur une œuvre de Rémond Constant datée de 1636, nous reconnaissons les loges
réservées aux pestiférés, à l’extérieur des murs de la ville, Nancy Cette œuvre
actuellement au Musée de Nancy est un ex voto
autrefois exposée dans l’église des Cordeliers. Elle rappelle le souvenir des
épidémies de peste qui ravagèrent la Lorraine, en particulier Nancy en 1630.
Dès 1636, un prêtre, Claude Beaujean qui exerçait son
séminaire auprès des pestiférés, fit peindre à l'artiste cette œuvre. Il s’agit
d’un ex voto représentant le vœu fait à notre Dame de
Lorette. La ville de Gray, en Franche-Comté, fut désolée plusieurs
fois par l’épidémie, en particulier en 1630 et 1636 Avigliana Veillane : Avigliana
(veiller/vigile) Veillane, en italien Avigliana,
petite ville sur la Doria Riparia, où les Français du
duc de Montmorency, qui sera exécuté à Toulouse en 1632 pour sédition,
battirent les Piémontais le 10 juillet 1630 Bataille immortalisée par une pierre noire de Jacques
Callot (1592 - 1635) Jacques Callot, artiste graveur, en réponse à la demande
de Louis XIII de graver une plaque commémorative de la prise de Nancy (1633),
répondit qu'il préférait « perdre le bras » On voit le roi Louis XIII, lors de la Succession de
Mantoue, intervenir en Italie selon une orientation ancienne de la politique
française, franchir, accompagné de Richelieu, à la tête de ses troupes, des
terres savoyardes, recevoir à Suse les ambassadeurs d'États italiens en 1629 ;
passer en Champagne, à Grenoble et à Saint-Jean-de-Maurienne en 1630, où il
écrit, à propos du combat d'Avigliana, à l'ouest de Turin : «le seul regret que j'ay est de n'y avoir
pas esté à la teste de mes gens d'armes» Nancy Henry Chasteigner baptisé à Antoigné en Poitou, parent des La
Roche Posay (cf. quatrain IX, 87) combat à Veillane et meurt au siège de Nancy, noyé dans la Meuse en
la traversant à cheval Mais plus probablement il s'agit du duc de Lorraine : Petit-fils du duc Charles III, "le grand" et
neveu du duc Henri II de Lorraine, Charles de Vaudémont, est le fils de
François II de Lorraine, comte de Vaudémont et de Christine de Salm. Il était
puiné puisque que son père avait eu un aîné : Henri (1602 - 1611), marquis de Hattonchâtel. Charles de Vaudémont (en allemand Karl IV.),
né le 5 avril 1604 à Nancy, mort le 18 septembre 1675 à Bernkastel,
est duc de Lorraine et de Bar, de jure de 1625 Ã 1675 (de facto de 1625 Ã 1634,
en 1641 et de 1659 à 1670), sous le nom de Charles IV En Lorraine, le duc Charles IV accueillait régulièrement,
depuis 1629, les ennemis de Richelieu ou de Louis XIII, et prenait part à la
guerre aux côtés de Tilly, contre les Suédois alliés des Français. Charles IV
ayant autorisé l'occupation de de
forteresses situées sur la route de Nancy à Strasbourg par des troupes
impériales, Louis XIII, assisté des maréchaux d'Effiat et de La Force, mena en
décembre 1631 l'armée sur place. Un traité fut signé le 6 janvier 1632 entre
Louis XIII et Charles IV mais celui-ci reprenait rapidement son alliance active
avec Ferdinand II, entraînant d'autres interventions des armées des maréchaux
d'Effiat et de La Force au cours des années 1632 et 1633. Charles IV capitulait
le 20 septembre 1633, et l'armée française pénétrait dans Nancy le 25 septembre.
Puis le duc de Lorraine abdiquait le 19 janvier 1634, laissant le pouvoir à son
frère Louis XIII & le cardinal de Richelieu en personnes, firent
le siège de Nancy en 1633, & y entrèrent le 25 septembre de la même année.
Ses fortifications qui passoient pour les plus belles
de l'Europe, furent demolies La ville reste au pouvoir des troupes royales de 1633 Ã
1660. Elle est occupée une seconde fois de 1661 à 1697. En août 1633, Louis XIII vient assiéger Nancy : Charles
IV est contraint de céder sa capitale le 20 septembre, par le traité de
Charmes. Le duc abdique en janvier suivant, en faveur de son frère
Nicolas-François, cardinal-évêque de Toul, puis il met son épée au service de
l'empereur. Quant à Nicolas-François, il ne tarde pas à quitter l'état
ecclésiastique, à épouser une cousine contre l'avis de Louis XIII et Ã
s'enfuir. Le roi de France exige des populations un serment de fidélité à sa
personne, il nomme un gouverneur à Nancy et introduit dans le duché les
institutions françaises, en dépit de l'hostilité des habitants. La Lorraine ne
retrouvera son autonomie qu'au moment du traité des Pyrénées, en 1659 Vigilanne en 1536 Le château d'Avigliana, élevé sur un éperon rocheux situé
à 467 mètres d'altitude, domine de plus de cent mètres la ville, située à 352
mètres. Remontant au Xe siècle, il a été deux fois détruit par les Français,
une première fois en 1536, une seconde fois définitivement par le maréchal de
Catinat en 1692 L'an 1536. François I. Roy de France, & le Pape Paul
III. incita le Parlement de Turin à procéder contre ces Vaudois, comme contre
des pernicieus Heretiques: en
fuite de quoy ce Parlement leur suscita des grandes
vexations, imitant en cela les autres Parlemens de
France: de sorte qu'ils furent contraints de recourir au Roy même par une tres-humble Requeste, mais pour tout cela leur condition ne fit
s'en empirer, parce que le Roy leur commanda de vivre selon les Lois Romaines,
leur denonçant que s'ils n'obeïssoient
à cet ordre, il ne manqueroit point de les faire punir
comme obstinés Heretiques: adjoutant
pour raison, qu'il ne les faisait pas brûler en France pour les superter parmy les Alpes. La
Parlement de Turin accouragé par ces réponses,
enjoignit incontinent à ces pauvres peuples des Vallées de devoir chasser tout
à l'heure tous leurs Ministres ou Barbes, & de recevoir en leur place les
Prêtres qui leur seroient envoyés pour la celebration de la Messe &c. A quoy
les pauvres Vaudois répondirent qu'il leur étoit
impossible d'obeïr à des ordres si contraires à la
parole de Dieu, qu'ils vouloient bien rendre à Caesar
ce qui apartenoit à Caesar, comme ils l'avoient
toujours fait, mais qu'ils ne vouloient pas laiffer pour cela de rendre à Dieu, ce qui appartenoit à Dieu, & qu'en tel cas ils étoient resolus à l'exemple des
Saints Apoltres, d'obeïr Ã
Dieu plutôt qu'aux hommes, & de se tenir à sa Sainte Parole plûtôt qu'au Traditions des Papes. Cependant, le Roy ayant
pour lors plusieurs fers au feu, le Parlement ne jugea pas à propos
d'entreprendre un guerre ouverte contreus
dans une telle conjoncture: se contentant de donner ordre aus
Juges & Magistrats, d'assister vigoureusement, & les Moines, & les
Inquisiteurs, & de brûler tout autant de ces miserables
Vaudois, qu'ils pourroiënt faire tomber entre leurs
mains. Plusieurs de ces fideles perdirent encore pitoyablement
leur vie par cette voye, mais avec une constance
merveilleuse. Surtout fut admirable & étonnante tout
ensemble celle de Barthelemi Hettor,
publiquement brûle à Turin en la place du Château l’an 1555. qui
tira des ruisseaus de larmes d'une multitude d'assistans Papistes, & arracha de la bouche de plusieurs
autres, & des grands murmures, & des invectives perçantes contre la
cruauté des Inquisiteurs & des Moines. [...] En 1557, ce fut Geofroy Varaille, Ministre d'Angrogne, Ã
être "brûlé dans la place du chasteau de
Turin" 1536, c'est la mort du Dauphin : François, dauphin de Viennois, duc de Bretagne, fils aîné
du roi François Ier, jeune prince de la plus haute espérance, était accouru,
l'an 1536, à la suite de son père, pour résister à l'invasion dont
Charles-Quint menaçait la Provence. Arrivé à Lyon, durant les ardeurs de la
canicule, il se livra sans ménagement, dans le jeu de paume du Plat, du côté d'Ainay, à un exercice qui était alors le principal amusement
des personnes de son âge. Altéré par la fatigue et par la chaleur, il demanda
de l'eau fraîche, que son échanson, le comte de Montecuculi,
gentilhomme de Ferrare, s'empressa de lui verser « dans un vase de terre rouge
» qui, d'après le récit de Brantôme, devait être ce que les Espagnols appellent
un alcarraza. François but avec avidité l'eau qui lui
était offerte et se sentit incommodé dès le jour même. Il ne laissa pas de
partir et d'accompagner son père, qui se rendait par le Rhône dans le midi. Le
Roi, le dauphin et ses deux frères couchèrent à Vienne, le jeudi 3 aout et en
repartirent le lendemain pour Valence, mais contraint par la violence de la
maladie de s'arrêter au château de Tournon, François y mourut peu de jours
après, le 10 aout 1536, à l'âge de dix-neuf ans. La douleur fut générale en
France et même à l'étranger. Elle rendit injuste, et personne ne voulut
envisager comme un événement naturel cette mort inopinée. On l'attribua à un
empoisonnement et sur quelques indices que l'on crut reconnaître, à l'ouverture
du corps, le comte Sébastien de Montecuculi fut
accusé d'avoir jeté de l'arsenic dans le vase qu'il avait présenté au dauphin.
La justice trouva chez lui un traité de l'usage des poisons écrit de sa main et
les soupçons se convertirent en certitude. Mis à la question, le malheureux
avoua tout et même plus qu'on ne lui en demandait. Convaincu par ses aveux, il
fut condamné par arrêt du Grand Conseil, séant à Lyon, le 7 octobre 1536, «a estre trayné sur une claye, des prisons
de Rouanne jusques en la place, devant l'église Saint-Jean, pour y faire amende
honorable, et de là , jusques au lieu de la Grenette pour y estre
tiré et desmembré à quatre chevaux, et après les quatre
quartiers de son corps pendus aux quatre portes de la ville de Lyon et la teste
fichée au bout d'une lance, qui sera posée sur le pont du Rhosne.» Cette interprétation remet en cause celle du quatrain
VIII, 5. "La Lucerne" pourrait désigner la Vallée de Lucerne, peuplée
de Vaudois persécutés par les Français ayant conquis la Savoie à partir de 1536
justement. Le Coq deviendrait alors François Ier mort en 1547. Mais quid de
Breteuil ? Cependant les Vaudois de Lucerne sont encore persécutés
en 1643, date du quatrain VIII, 5 et de la mort de Louis XIII Le pape envoie le père Belvedere
pour éradiquer l'hérésie vaudoise dans les vallées alpines des Etats de Savoie en
1630 "ards" : Feu du ciel Des phénomènes étonnans
portaient la terreur dans la cour de Savoie. Un mai, planté devant le château
de Turin, était frappé par la foudre; à . Montmélian,
la poudrière s‘embrasait avec explosion au feu du ciel. Les armes du prince,
cinq fois placées sur une table, retombaient d’elles-mêmes sans cause connue;
et quelques jours après, Charles Emmanuel n’était plus. Ces prodiges avaient
été les signes avant-coureurs de sa mort (1630). Ce fut un homme grand par le
génie et l’exécution. De son traité avec Henri IV, il avait été dit: "Que
le roi avait fait une paix de duc, et le duc une paix de roi." Ce jugement
est par trop rigoureux cependant pour le bon et loyal Navarrois |