Théodose l’Ancien

Théodose l’Ancien

 

VIII, 50

 

2066-2067

 

La pestilence l'entour de Capadille

Une autre faim près de Sagon s'apreste

Le chevalier bastard de bon senille

Au grand de Thunes fera tracher la teste.

 

Chemin de Compostelle

 

Capadille : Cueza entre Carrion et Sahagun

Sagon : Sahagun

 

Ces étapes du chemin de Compostelle de Burgos à Léon sont issus de la Nouvelle Guide des Chemins édité  par Nicolas Bonfons en 1583 (Xavier de Bonnault d'Houët, Pèlerinage d'un paysan picard à Saint Jacques de Compostelle au commencement du XVIIIe s., 1890 - www.google.fr/books/edition).

 

À Cervatos de la Cueza, trois moulins (à trois roues) sont installés sur le Cueza, mais "leur travail est très hasardeux car s'il ne pleut pas beaucoup, ils ne moulent pas, ledit fleuve ne coulant pas les trois-quarts de l'année" (Francis Brumont, Paysans de Vieille-Castille aux XVIe et XVIIe siècles, 1993 - www.google.fr/books/edition).

 

Calzadilla de la Cueza est une localité (municipalité ou canton) de Cervatos de la Cueza dans la comarca (comté ou pays ou arrondissement) de Tierra de Campos, province de Palencia, communauté autonome de Castille-et-León, en Espagne. La localité est située sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de Carrión de los Condes, via l'Abadía de Benevívere. La prochaine halte est Ledigos, via les ruines de l'Antiguo Hospital de Santa María de las Tiendas le long de la N-120 (fr.wikipedia.org - Calzadilla de la Cueza).

 

On attribue généralement aux Clunisiens l'organisation du pèlerinage de Compostelle au temps où fut rédigé le Livre de Saint-Jacques. «Le Liber Sancti Jacobi, vaste recueil d'écrits destinés à favoriser le pèlerinage de Compostelle, et qui comprend, entre autres pièces, un Guide des Pèlerins et une relation fabuleuse des guerre de Charlemagne, la Chronique au Pseudo-Turpin, a été composé entre 1140 et 1150, par des moines de Cluny : c'est l'abbaye de Cluny qui organisait les pèlerinages vers Compostelle » après avoir « commencé par organiser des entreprises guerrières de libération de la Catalogne et de l'Aragon». C'est ainsi que Joseph Bédier, a résumé lui-même dans ses Commentaires sur la Chanson de Roland les idées qu'il avait déjà longuement exposées sur ce sujet au tome III de ses Légendes Epiques, consacré presque en entier aux rapports des chansons de gestes avec le pèlerinage de Compostelle. Et M. Emile Mâle a écrit de même : «Sur les quatre grandes routes de France qui conduisaient les pèlerins de Saint-Jacques vers les Pyrénées, il y avait, aux principales étapes, des» monastères de l'ordre de Cluny : Saint-Gilles, Saint-Pierre de Moissac, la Madeleine de Vézelay, Saint-Jean d'Angély, Saint-Eutrope de Saintes. Les voyageurs eussent fort bien pu suivre d'autres routes : c'est de propos délibéré que l'auteur du Guide les dirige vers les grandes abbayes affiliées à Cluny. De même, en Espagne, les prieurés de l'Ordre de Cluny s'échelonnaient sur la route de Compostelle : Saint-Jean de la Pena, près du col de Somport, Sainte-Colombe de Burgos, Saint-Zoïle de Carrion, Sahagun. Il n'y a point là de hasard. Nous commençons à entrevoir que ce sont les grands abbés dé Cluny qui ont organisé dès le XIe siècle le Pèlerinage de Saint-Jacques. Ils y ont vu le moyen le plus efficace de secourir les Chrétiens d'Espagne dans leur éternelle croisade contre les Maures.»

 

Il n'est pas douteux, en effet, qu'au, XIe siècle et encore au début du XIIe, en ces années qui marquèrent l'apogée de la puissance clunisienne et du rôle de la grande abbaye bourguignonne dans l'histoire de la Chrétienté, «l'Espagne fut sans cesse présente à la pensée de Cluny» et que «ce sont les abbés de Cluny qui firent surgir, sur les routes de France et d'Espagne, les prieurés clunisiens, lieux d'asile pour les voyageurs». Comme nous l'avons nous-même indiqué après ces maîtres, «sous l'impulsion des grands abbés clunisiens du XIe et du début du XIIe siècle, l'histoire politique, religieuse et artistique de l'Espagne changea de face. Saint Odilon, saint Hugues et Pierre le Vénérable organisèrent là lutte contre l'Islam en envoyant en France les chevaliers à la guerre sainte et les pèlerins à Compostelle; et en même temps les moines français . apportèrent avec eux l'art roman et le développèrent dans tout le Nord de la péninsule».

 

Il convient de remarquer cependant que l'histoire du pèlerinage de Compostelle a duré longtemps, bien plus longtemps que le rôle de Cluny en Espagne. Elle s'est étendue sur plus d'un millénaire, en se poursuivant jusqu'à nos jours depuis qu'au IXe siècle l'on commença de parler de la découverte en Galice du tombeau de l'apôtre Jacques le Majeur. Pendant cette longue histoire, dès avant la fondation de Cluny et plus encore au cours des siècles qui suivirent son déclin, des organisations religieuses de toutes sortes ont servi au pèlerinage de Galice, ou même sont nées de lui. A l'époque en particulier où fut composé le Livre de Saint-Jacques, le Guide du pèlerin qui en constitue la dernière partie atteste comment l'organisation routière qui était sans doute due alors pour une bonne part aux moines clunisiens était déjà en train de se transformer (Elie Lambert, Ordres et confréries dans l'histoire du pélerinage de Compostelle. In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 55, N°217-218, 1943 - www.persee.fr).

 

Carthage

 

On sait que le mot Afrique avait, sur le plan administratif, une extension très variable. La Province d'Afrique n'était que la Proconsulaire. Mais le diocèse d'Afrique  dirigé par le vicaire, comprenait les cinq provinces de Tripolitaine, Byzacène, Numidie, Maurétanie Sitifienne et Maurétanie Césarienne. Dans le domaine militaire, les choses semblent encore plus complexes. L'histoire du comte Romanus dans les années 363-373 nous montre qu'à l'époque le comes Africae avait autorité sur une zone immense, de la Tripolitaine à la Maurétanie Césarienne. On voit en effet les habitants de Lepcis Magna l'appeler à l'aide au moment de la première attaque des Austuriani. Moins de dix ans plus tard, il est évident qu'il est intervenu aussi en Mauretanie Césarienne puisque Sammac était son protégé et que Firmus se plaignit d'avoir été maltraité par lui. Gildon a-t-il disposé des des mêmes pouvoirs ? La Notitia Dignitatum), dont le chapitre sur le comte d'Afrique est daté par É. Demougeot d'entre 401 et 409, semble témoigner d'une réduction des compétences de ce personnage. Elle met en effet sur un strict pied d'égalité le comte d'Afrique et deux nouveaux officiers, le Dux et praeses Provinciae Mauritaniae (Caesariensis) et le Dux Provinciae Tripolitanae. Tous trois sont vir spectabilis, et tous trois ont un officium rigoureusement identique, avec un représentant du magister militum praesentalis des pedites, en alternance avec un représentant du magister militum praesentalis des equites : ce dernier point suggère que chacun commandait à la fois des fantassins et des cavaliers (Yves Modéran, Gildon, les Maures et l'Afrique, MEFRA, Volume 101, Partie 2, 1989 - books.google.fr).

 

Depuis la mort de Julien, l'Afrique était souvent dévastée par les incursions des Maures. A ce fléau s'ajoutait alors la cupidité du comte Romanus, plus désireux de s'enrichir que de défendre le pays qu'il administrait. Les Austuriens ravageaient la Tripolitaine, mettaient Leptis à feu et à sang, sans être inquiétés par le comte. Celui-ci avait refusé aux Leptitains un secours qu'ils n'avaient pas pu lui payer assez cher. Il fut soutenu d'abord, auprès de Valentinien, par le maître des offices, Remigius, son parent, qui cacha la vérité à l'empereur, ou dénatura les rapports transmis par les Africains ; puis on corrompit et on intimida le tribun Palladius chargé d'une enquête, laquelle tourna contre le gouverneur de la Tripolitaine, Ruricius. Ce dernier fut mis à mort à Sitifis, sous le faux prétexte d'avoir transmis à l'empereur des plaintes sans fondement (370). Vers le même temps éclatait la révolte de Firmus, fils de Nubel, chef redouté d'une tribu des Maures. Ayant fait mourir son frère Zamma, cher au comte d'Afrique, Firmus encourut la colère de ce dernier. Comme il désespérait de se justifier auprès de l'empereur et craignait pour ses jours, il se révolta ouvertement et se mit à ravager le pays après avoir été proclamé empereur, selon Zozime, par ses compatriotes, heureux de de secouer le joug des fonctionnaires romains. Valentinien envoya contre lui Théodose, maître de la cavalerie, qui débarqua inopinément à Igilgilis (Djidjelli). A peine arrivé, il fit arrêter Vincentius, lieutenant et complice de Romanus ; il dépêcha celui-ci à Césarée pour une mission militaire qui fut de courte durée ; car, ses supercheries ayant été dévoilées, il fut appelé auprès de l'empereur pour  rendre compte de ses crimes. Quant à Firmus, après avoir été difficilement poursuivi dans un pays hérissé de montagnes et de citadelles, n'ayant plus de confiance dans la tribu à laquelle il avait commis son salut, il évita le glaive de Théodose en se donnant la mort (F. Ferrère, La situation religieuse de l'Afrique romaine depuis la fin du IVe siècle jusqu'à l'invasion des Vandales (429), 1897 - books.google.fr).

 

"décapité"

 

Théodose l'Ancien est exécuté à Carthage au début de l'année 376 pour des raisons inconnues. Cette exécution est peut-être le résultat d'une lutte de pouvoir en Italie après la mort soudaine de l'empereur Valentinien Ier en novembre 375 (fr.wikipedia.org - Théodose l'Ancien).

 

La nouvelle du massacre de Tigavia reprimant la rebellion, parvint à Trèves, grossie encore par l'exagération des récits les plus malveillants pour le comte Théodose. Le conseil impérial expédia l'ordre de décapiter le vainqueur de l'Afrique. L'exécution eut lieu sur la place publique de Carthage, en présence des légions qui assistèrent, l'arme au bras, au supplice du rude mais fidèle général auquel elles devaient leur triomphe. Le comte Théodose n'était encore que catéchumène. Il implora la faveur de recevoir le baptême, demanda à Dieu pardon de ses péchés et mourut en héros, léguant le soin de venger sa mémoire à son fils, le jeune Théodose, lequel recueillit les restes sanglants de son père et les rapporta pieusement sur le sol natal de l'Espagne. Il se tint ensuite à l'écart, pleurant sur les malheurs de sa famille, méditant dans sa disgrâce sur la vanité de la gloire et sur le néant des grandeurs humaines (Joseph-Épiphane Darras, Histoire générale de l'Eglise depuis la création jusqu'à nos jours, Tome 10, 1867 - books.google.fr).

 

On pense aussi à saint Cyprien, évêque de Carthage, qui fut décapité en 258 alors qu’un chevalier perfectissime Marcus Cornelius Octavianus exerçait la fonction de dux per Africam Numidiam Mauretaniamque (Houcine Jaïdi, Le patronat des cités dans les provinces romaines d'Afirque, Être notable au Maghreb, Dynamique des configurations notabiliaires, 2006 - www.google.fr/books/edition).

 

Théodose espagnol

 

La famille de Théodose était espagnole comme celle de Trajan et d'Adrien. Théodose était né en 347 à Cauca de Galice (Coca près de Ségovie). Il possédait dans ce pays de grands biens. Le nom de son père prouve que la famille était depuis assez longtemps chrétienne. On ne sait rien de sa mère, de son oncle Eucherius, qu'il fit consul en 381. Il s'est formé près de son père, qui l'a emmené en Bretagne. Duc de Mésie Première, il s'est distingué en 374 contre les Sarmates. Après la catastrophe de son père, il s'est retiré en Espagne. C'est alors qu'il a épousé, vers 376, la très belle Aelia Flaccilla ; de cette union un fils naquit, vers 377, avant l'avènement. Théodose menait à Cauca la vie d'un grand propriétaire, quand Gratien le manda près de lui. Qui a suggéré son nom ? Antonius est le père de Flaccilla ; or, c'est lui qui devient préfet du prétoire à la place de Maximin en mai 376 ; il sera consul en 382 ; il est permis de penser qu'il n'a pas été étranger au choix fait par Gratien (André Piganiol, André Chastagnol, L'empire chrétien (325-395), 1972 - books.google.fr).

 

Je cite seulement le témoignage contemporain d'Idatius, lui aussi originaire de la Galice : Theodosius natione Hispanus, de provincia Gallaecia, civitate Cauca. On sait que la Galice avait, au IVe siècle, des limites beaucoup plus étendues que la province proprement dite de ce nom. Elle était limitée au sud par le cours du Duero (Dom M. Férotin, Le véritable auteur de la Peregrinatio Silviae, La vierge espagnole Ethéria, Revue des questions historiques, 1903  - www.google.fr/books/edition).

 

Zósimo e Idacio dicen que nació en «Cauca», en la provincia «Galecia». La «Cauca» romana se dice corresponder a Coca, a orillas del Eresma, del convento de Clunia, y por lo tanto fuera de Galicia. Hay que buscar otra reducción para conformarse a las noticias de aquellos historiadores. Se aducen una Coca entre Braga y Valença, y otra en Castro de Rey, a orillas del Miño y a 4 leguas de Lugo. También se pretende haber nacido en Galicia su esposa Elia Flacilla Augusta y su hijo Arcadio, después emperador de Oriente. La virgen Etheria (que algunos han supuesto hija de Teodosio), «nacida en las extremas orillas del Océano Occidental», parece ser la primera escritora gallega conocida. Emprendió un famoso viaje por todo el mundo cristiano de Oriente : el Sinaí y el Egipto, la Tierra Santa con Jerusalén, Idumea, Edesa, Antioquía, Asia Menor, Constantinopla (Vicente Risco, Historia de Galicia, 1978 - www.google.fr/books/edition).

 

Le fleuve Eresma descend de la sierra Guadarrama, près de Saint-Ildefonse, et traverse Ségovie (Louis Étienne Dussieux, Cours Classique de Géographie, 1862 - www.google.fr/books/edition).

 

Espagne comme mère d'empereurs

 

Une vieille tradition, qui vient peut-être du panégyrique de Théodose par Pacatus, présentait l'Espagne comme mère d'empereurs. Ce thème, qui s'insérait dans celui plus général des Laudes Hispaniae auquel saint Isidore avait donné ses lettres de noblesse, allait apparaître comme une constante de l'historiographie espagnole. Déjà, au début du XIIe siècle, Lucas de Tuy, dans son Chronicon Mundi, écrivait : «Hispania Romae dedit Imperatores strenuos» et vers la fin de ce même siècle, dans la Primera crónica general de España, rédigée sous la direction d'Alphonse X, l'Espagne était unie à la Rome impériale et celle-ci était évoquée d'une façon assez détaillée. En sautant les siècles, et en arrivant à l'époque du franciscain Guevara (mort en 1545), c'est toujours à la même tradition que se référait l'évêque de Badajoz don Pedro Ruiz de la Mota qui, au nom du jeune roi Charles élu empereur du Saint Empire Romain Germanique, disait, le 31 mars 1520, dans son célèbre discours prononcé devant les députés aux cortès réunis à Saint-Jacques-de-Compostelle :

 

Agora es vuelta a España la gloria de Spaña que años pasados estovo adormida ; dicen los que escribieron en loor della que cuando las otras naciones en- viaban tributos a Roma, España enviaba enperadores; envió a Trajano, a Adriano y Teodosio, de quyen subcedieron Arcadio y Onorio, y agora vino el inperio a buscar el Enperador a España... [...]

 

Le goût de l'humanisme qui se développait en ce début de XVIe siècle, l'attrait de l'Antiquité et de la grandeur romaine à l'époque classique ont poussé Guevara à s'intéresser à un Marc Aurèle, d'origine espagnole né à Rome, et non à un non à un Théodose, protecteur pourtant de l'Église. Par ailleurs, Marc Aurèle avait une autre stature morale que Trajan et Hadrien; il était le sage, le philosophe (Augustin Redondo, Antonio de Guevara (1480?-1545) et l'Espagne de son temps: de la carrière officielle aux œuvres politico-morales, 1976 - www.google.fr/books/edition).

 

Dynastie théodosienne

 

La dynastie dite des Théodosiens est une dynastie d'empereurs romains ayant régné sur l'Empire romain d'Occident et l'Empire romain d'Orient, de 379 à 457 en Orient et de 392 à 455 en Occident (fr.wikipedia.org - Dynastie théodosienne).

 

Alors que les conditions d'une existence juridique des églises et d'un clergé organisé en grande partie de façon hiérarchique sont posées au IVe siècle, le pas décisif vers une société chrétienne est accompli sous l'empereur Théodose Ier (379-395). En liant ses intérêts à ceux de l'État, la religion imposa sa visée exclusive : les païens, les hérétiques et les juifs étaient persécutés par l'État et frappés de l'interdiction d'accéder aux emplois dans l'administration et dans l'armée. Le conflit entre saint Ambroise, évêque de Milan (374-397) et l'empereur eut pour conséquence qu'en dépit de la souveraineté illimitée que celui-ci exerçait sur le clergé et sur les biens de l'Église, le domaine du dogme pouvait lui être soustraite (Ludovicus Milis, La chrétienté des origines à la fin du Moyen Âge, 1998 - www.google.fr/books/edition).

 

Le texte le plus important, quant à la conception chrysostomienne du rôle de l'Église dans la cité, est certainement à chercher au début de la sixième homélie qui fait la théorie d'une véritable répartition des rôles entre instance civile et instance ecclésiastique. Ce passage, à valeur de programme, définit de façon remarquable la place et la remarquable la place et la fonction de l'institution ecclésiale au sein de la société en cette fin du IVe siècle et, pour autant, légitime un establishment dont Théodose est le maître d'œuvre. Car, tandis qu'il console le peuple d'Antioche pour cette affaire de statues renversées, Jean s'emploie constamment–on aura grand soin de le remarquer sous la discrétion des procédés rhétoriques – à restaurer, ou plutôt à maintenir l'image - l'icône de l'empereur dans les consciences, moins par fidélité à un principe diplomatique dont les circonstances imposent le respect que, beaucoup plus fondamentalement sans doute, par principe cosmo-politico-théologique En effet, dans la vision éminemment «providentielle» que Jean se fait alors (avec bien d'autres) du monde et de l'histoire, au point qu'elle est capable d'intégrer non seulement la tragédie de la cité, mais, plus tard, sa propre tragédie de proscrit, le monde visible ne peut atteindre ni manifester sa cohérence sans un pantocrator temporel qui y exerce sa fonction symbolique en demeurant, bien entendu, dans l'ordre qui est le sien, celui-là même que sauront lui rappeler à trois ans d'intervalle, encore que dans des postures diplomatiques différentes, Flavien d'Antioche et Ambroise de Milan (François Cassingena-Trevedy, Le ministère et les médiations de la paraclèse dans les Homélies «sur les statues» de Jean Chrysostome, Revue d'études augustiniennes et patristiques, Volume 54, 2008 - www.google.fr/books/edition).

 

Le droit d'asile dans les églises et les monastères fut consacré par les lois de Théodose (J.-Henri Pignot, Histoire de l'ordre de Cluny: depuis la fondation de l'abbaye jusqu'a la mort de Pierre-le-vénérable (909-1157), Tome 1, 1868 - www.google.fr/books/edition).

 

Cf. le quatrain I, 80 - Les Condés en Bourgogne - 1616-1617.

 

Il s'agit ici de Théodose II, arrière petit-fils de Théodose Ier, fils de Théodose l'Ancien (fr.wikipedia.org - Théodose II).

 

Le groupe des clercs, qualifié d'«ordre ecclésiastique» dans le Code théodosien (16, 26), acquiert au Bas-Empire des privilèges qui en définissent les contours juridiques : l'exemption du service militaire, l'affranchissement du droit civil et surtout l'immunité, c'est-à-dire l'exemption de charges publiques, permettant la constitution d'enclos ecclésiastiques qui sont autant d'espaces symboliquement consacrés au divin. Un peu plus tard, dans le contexte romain d'affirmation des pouvoirs du successeur de Pierre face à l'empereur, le pape Gélase Ier (492-496) donne à la batterie de distinctions définissant désormais le clergé le ciment d'une théorie politique. Deux ordres (uterque potestas, uterque ordo) régissent le monde; l'un, celui des clercs, possède l'autorité (auctoritas), l'autre, celui des souverains, le pouvoir (potestas). Dès lors, le problème est de savoir qui, de l'autorité ou du pouvoir, a la prérogative. Gélase instaure une «dyarchie hiérarchique», suivant laquelle le pouvoir est subordonné à l'autorité en matière spirituelle et l'autorité au pouvoir dans la sphère temporelle. Au cours du haut Moyen Âge, le décret gélasien est reçu dans les collections canoniques qui organisent le droit de l'Église. Mais, entre 1050 et 1150, à l'âge de la prolifération de ces collections, qui sont autant de marques d'affirmation des prérogatives de l'institution ecclésiale au sein de la société chrétienne, la distinction gélasienne fait l'objet de réaménagements significatifs dans le sens d'un abandon de la notion de complémentarité hiérarchique. Les ordres régissent non plus le monde, mais l'Église, le pouvoir étant subordonné à l'autorité. «Les prêtres du Christ doivent être considérés comme les pères et les maîtres des rois, des princes et de tous les fidèles», déclare Gratien, reproduisant un passage de la Grégoire VII à Hermann de Metz. Cette évolution est liée à la lente affirmation d'une monarchie papale, dès le milieu du VIIIe siècle – avec la forgerie de la Donation de Constantin, par laquelle le premier empereur chrétien est censé avoir abandonné au pape Sylvestre Ier l'usage exclusif des insignes impériaux – et à l'émergence, au cours du IXe siècle, de la notion englobante de chrétienté. [...]

 

L'Église, comme une montagne destinée à remplir l'univers, ne cesse de grignoter le monde pour le confondre avec elle - même. La caractéristique du «système ecclésial» clunisien est d'identifier un membre à la tête, de faire passer une simple Église monastique, fille de Rome, pour Rome même. Au XIIe siècle, le modeste établissement des origines, fondé en 910 par Guillaume III, duc d'Aquitaine et comte de Mâcon, est devenu un puissant éseau de maisons se dilatant dans toute la latinité et s'étendant jusqu'aux avant-postes de la chrétienté, face à l'Islam, dans la péninsule ibérique et en Terre sainte. Ce formidable destin amène les Clunisiens à confondre leur Église et l'Église universelle (Dominique Iogna-Prat, Ordonner et exclure: Cluny et la société chrétienne face à l'hérésie, au judaïsme et à l'islam, 1000-1150, 1998 - www.google.fr/books/edition).

 

"bastard"

 

Une des étymologies de "bâtard" réfère à bas : de basse extraction, de basse condition (Dictionnaire universel Francois et Latin, Dictionnaire Trevoux, Tome 1, 1752 - www.google.fr/books/edition).

 

Officier supérieur de l'armée, Romanus était devenu sénateur par l'accès au poste de comte d'Afrique, mais il y était entré par la filière militaire et devait être considéré comme un parvenu par les membres de l'aristocratie sénatoriale italienne (Claude Briand-Ponsart, Christophe Hugoniot, L'Afrique romaine, De l'Atlantique à la Tripolitaine - 146 av. J.-C. - 533 ap.J.-C., 2005 - www.google.fr/books/edition).

 

Le bâtard Sammac et son vieux père

 

Le cas le plus exemplaire, qui nous est assez bien connu parce qu'il faillit transformer les conditions politiques de l'Afrique romaine, est celui de la famille de Nubel. Flavius Nubel bâtit à ses frais une église dédiée à la Sainte Croix à Rusguniae. Ce Flavius Nubel ex praepositus equitum armigerorum juniorum est fils de Saturninus vir perfectissimus, ex comitibus. La basilique fut dédiée par Nuvel, sa femme Monnica et tous les siens. Voilà donc un commandant d'un corps de cavalerie mentionné par la Notitia dignitatum, fils d'un chevalier romain dont la famille avait acquis la citoyenneté romaine depuis au moins trois générations et qui porte, contrairement à son père, un nom africain : Nubel. On s'est posé la question de savoir si ce Nubel était bien le même personnage que le père de Firmus, celui dont Ammien Marcellin dit qu'il était aussi puissant qu'un roi, «velut regulus per nationes mauricas potentissimus». La rareté du nom de Nubel, la contemporanéité des deux personnages qui le porteraient, la proximité de Rusguniae et du château de Nubel, père de Firmus, situé au col des Beni Aïcha à Souma, près de Thénia (ex-Ménerville), militent en faveur de l'identification des deux Nubel en une même personne. On sait que Sammac, frère de Firmus, possédait à l'autre extrémité de la Kabylie, le château de Petra dont on a retrouvé la belle dédicace portant en acrostiche le nom du prince. Un autre frère de Firmus, Mazuca, possédait, dans la vallée du Chélif, un fundus qui portait son nom. C'est de la que les troupes des rebelles partirent pour surprendre et incendier Caesarea (Histoire et archéologie de l'Afrique du Nord: actes du IIe Colloque international réuni dans le cadre du 108e Congrès national des Sociétés savantes (Grenoble, 5-9 avril 1983), 1985 - books.google.fr).

 

L'inscription de Sainte Croix était connue par M. Renaudot, ancien officier de la garde du consulat de France à Alger, au commencement du XIXe siècle (Journal La Croix, 4 novembre 1932 - gallica.bnf.fr, M. Renaudot, Gemälde von Algier, Aus dem Französischen, 1830 - books.google.fr).

 

Dans le passage d'Ammien Marcellin : "legitimos et natos e concubinis reliquit filios, e quibus Zammac", la construction de la phrase ne parait pas indifférente. E quibus se rapporte non à tous les filii, mais aux nali e concubinis : Sammac est un bâtard, qui n'a aucun droit à l'héritage paternel. Du coup, désireux de compenser le handicap de sa naissance, il se met sous la protection du Comte Romanus; Sammac peut alors se tailler impunément un domaine, en soumettant des tribus qui, d'après lui, étaient jusque là engagées dans des conflits. Or ces tribus se rallieront par la suite sans combat à deux de ses frères, Mascizel et Dion, fidèles de Firmus. Si l'on rapproche de ce contraste l'affirmation d'Ammien selon lequel Sammac avait créé des troubles de son vivant - excitavit discordias el bella -, on peut se demander si le chef maure ne se vantait pas avec le plus parfait cynisme d'avoir arrêté des guerres que sa propre usurpation avait provoquées : les Tydenses, les Masinissenses ne lui reconnaissaient pas une légitimité détenue, en fait, par Firmus. L'opposition entre Sammac et Firmus a déchiré durablement la famille de Nubel (Denis Lengrand, L'inscription de Petra et la révolte de Firmus, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques: Afrique du nord, Volume 22, 1987  - books.google.fr).

 

La citation d'Ammien sur Nubel commence par "Nubel uelut regulus per nationes Mauricas potentissimus uita digrediens" (s'écartant de la vie) : on peut envisager qu'il était âgé.

 

Fidèle à l'ambitieuse politique familiale du vieux Nubel, Firmus tenta certainement d'accroître encore le pouvoir de cette «dynastie», dont il était l'aîné, en intégrant à sa principauté les populations maurétaniennes dans leur ensemble (François Decret, Mhamed Fantar, L'Afrique du Nord dans l'antiquité: histoire et civilisation, des origines au Ve siècle, 1981 - books.google.fr).

 

Famine

 

Selon saint Augustin, Virius Nichomachus Flavianus, un des interlocuteurs des Saturnales de Macrobe et ardent défenseur de la tradition païenne, se fit l'écho d'un oracle qui annonçait la fin du christianisme lorsqu'auraient passé autant d'années qu'il y a de jours dans une année, ce qui à partir de la passion du Christ désignait les années 390; une prédiction d'autant plus perfide que les chrétiens attendaient avec angoisse le déclin du monde. La mort de Gratien, assassiné par les sicaires de Maxime, et la grave famine qui désola l'année 383, l'Italie, la Gaule et l'Espagne furent dénoncés comme illustrant la vengeance des dieux. La religion nouvelle était la cause des maux de Rome. Il fallait renouer avec la tradition même si certains n'hésitaient pas à cumuler les dévotions dans un syncrétisme riche d'influences. Tel Vettius Agorius Praetextatus, autre protagoniste des Saturnales qui saluent en lui le «chorège de tous les cultes», sacrorum omnium praesul (Revue historique de droit français et étranger, Volume 77, 1999 - books.google.fr).

 

L'usurpation de Maxime (383-388) n'a pas laissé de souvenir sur les milliaires galiciens ; l'inscription de Siresa dans les Pyrénées semblerait bien indiquer que Maxime était originaire de la province de Tarraconaise. Plusieurs trésors de province de Galice contiennent des monnaies de Maxime : trésors de Gondomar (Porto), Gondiães (Braga), Palmeira (Braga), Aboim das Choças (Viana do Castelo), Sarandon (La Corogne) (Alain Tranoy, La Galice romaine: recherches sur le nord-ouest de la péninsule Ibérique dans l'Antiquité, 1981 - books.google.fr).

 

La crise politique engendrée par l'usurpation de Maxime était en cours de règlement. L'empereur Théodose marche contre lui et remporte à plusieurs reprises des victoires avant de le vaincre définitivement à Aquilée en août 388 (Catherine Salles, Saint Augustin, un destin africain, 2009 - books.google.fr).

 

En 388, Théodose défit le tyran Maxime, lui fit trancher la tête et rétablit Valentinien II. La tête de Maxime fut portée à travers les provinces et finalement exposée à Carthage (André Piganiol, L'empire chrétien (325-395), 1947 - books.google.fr).

 

"pestilence"

 

Priscillien, mort à Trèves en 385, est un évêque d'Ávila et le premier chrétien condamné à mort et exécuté par une autorité chrétienne pour hérésie. Sa doctrine, le priscillianisme, est l'une des premières hérésies condamnées par la jeune Église de Rome. Certains la rapprochent de celle des pauliciens.

 

Priscillien est condamné une première fois au concile de Saragosse, le 4 octobre 3801. Deux évêques, Ithace, évêque d’Ossonuba, et Hydace, évêque de Mérida, en émettant une suite d'accusations au caractère sans doute en partie calomnieux (magie noire, débauches...), demandent à l’empereur Gratien de sévir, ce qui constitue une première intervention du pouvoir séculier dans les affaires de l’Église. Priscillien et ses disciples sont exilés ; ils se rendent à Rome pour obtenir une grâce du pape Damase Ier, qui la refuse. Un fonctionnaire impérial les dispense de leur exil par un rescrit. Priscillien revient triomphalement en Espagne fin 382. Finalement Priscillien est exécuté en 385 à Trêves capitale de Maxime (fr.wikipedia.org - Priscillien).

 

Saint Jérôme, écrivant en 392 (Commentaire sur Isaïe), qualifiait le priscillianisme de "peste & contagion" (Louis Sébastien Le Nain de Tillemont, Memoires pour servir a l'histoire ecclesiastique des six premiers siecles, Tome 8, 1702 - books.google.fr).

 

Une question qui a suscité un grand intérêt, tant dans le cadre de la recherche hormis le tombeau lui-même, est l’endroit où gisent les restes de Priscillien et de ceux qui périrent à ses côtés à Trèves. L’ hypothèse la plus tentante jusqu’à aujourd’hui est sans doute celle d’Henry Chadwick reprenant les idées de Louis Duchesne. Cet auteur énonce la possibilité que les restes de Priscillien puissent se trouver dans le sépulcre de l’apôtre Jacques. L’hypothèse repose, principalement, sur les doutes que suscitent l’apparition du corps de l’apôtre, et la découverte d’une nécropole rassemblant des tombeaux du IVe et Ve siècle sous la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Par ailleurs, il existe d’innombrables exemples de grands centres orthodoxes de pèlerinage installés sur des sites antérieurement associés au schisme et à l’hérésie. Nous pourrions ajouter à cela que les pèlerinages provenant d’Aquitaine vers le tombeau de l’apôtre, pourraient être liés au voyage des priscillianistes à Rome, ou même au retour des reliques de Priscillien en Gallaecia (Augusto Diego Play, Le lieu d’enterrement de Priscillien. In: Dialogues d'histoire ancienne, vol. 42, n°2, 2016 - www.persee.fr).

 

Saint Jacques et les Maures

 

On invoqua, pour exterminer les Maures, la protection de saint Jacques de Compostelle, le grand matamoros, le tueur de Maures. On salua Ferdinand et Isabelle, qui achevèrent la grande lutte, du titre presque triomphal de catholiques (Romolo Federici, Les lois du progrès, Tome 1, 1888 - books.google.fr).

 

Les Maures désignent à l'origine et durant l'Antiquité les populations berbères d'Afrique du Nord, tout particulièrement celles vivant le plus à l'ouest. Ils ne furent clairement distingués des Numides que lorsque les Romains eurent connaissance de l'existence de royaumes berbères à l'extrême-ouest. Peuples vivant dans les deux provinces de Maurétanie sous l'Empire romain, la Maurétanie Tingitane et la Maurétanie Césarienne. Pline l'Ancien écrit que, parmi les tribus de Maurétanie Tingitane, la plus célèbre était jadis celle des Mauri.

 

Après la conquête musulmane du Maghreb, au VIIIe siècle les armées du califat omeyyade, sous le commandement du général Tariq ibn Ziyad, conquièrent la péninsule Ibérique, sous le nom d'Al-Andalus. C'est le début de l'Ibérie musulmane. À partir de cette époque, le terme «maure» va désigner les «musulmans», plus particulièrement ceux vivant en Al-Andalus, qu'ils soient d'origine berbère ou non. Ces populations s'installeront essentiellement en Tunisie, au Maroc et en Algérie après l'expulsion de tous les musulmans ordonnée par la monarchie catholique espagnole au XVIe siècle, à la suite de la Reconquista (fr.wikipedia.org - Maures).

 

Typologie

 

Le report de 2067 sur la date pivot 383 donne -1301.

 

Epoque du règne d'Eurysthée, et d'Hercule (Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers., sacrée et proph., ecclésiast. et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1762, 1763 - books.google.fr).

 

On pense au Jardin des Hespérides, à Géryon : Espagne et Afrique du Nord (Michel Udiany, L'histoire des mondes imaginaires, De la Tour de Babel à l'Atlantide, 2015 - www.google.fr/books/edition).

 

Un passage d'Ammien Marcellin (Histoire XV, 9) fait mention des aventures d'Hercule en Espagne et en Gaule. L'historien parle de deux tyrans cruels qui furent mis à mort par le héros; l'un se nommait Géryon, et il désolait l'Espagne; l'autre portait le nom de Tauriscus, et faisait peser sa tyrannie sur les Gaules (Un dieu à trois tête, Bulletin monumental, Volume 42, 1876 - books.google.fr).

 

Sur la coupe de Canino, aujourd'hui à la Pinacothèque de Munich, les dessinateurs Chachrylion et Euphronius retracèrent l'un des plus curieux travaux d'Hercule, celui dans lequel le justicier légendaire dépouille Géryon de ses troupeaux de génisses à robe fauve. Ils rappellent par un palmier le souvenir des fondateurs de la ville de Gadès (Gabbia) (Oswald comte de Kerchove de Denterghem, Les palmiers, 1878 - books.google.fr).

 

Acrostiche : LULA, lula(v)

 

Souccot est l'une des trois fêtes de pèlerinage prescrites par la Torah, au cours de laquelle on célèbre dans la joie l'assistance divine reçue par les enfants d'Israël lors de l'Exode et la récolte qui marque la fin du cycle agricole annuel.

 

Il est prescrit dans la Torah de prendre le premier jour de Souccot quatre espèces, «du fruit de l'arbre hadar, des branches de palmier, des rameaux de l'arbre-avoth et des saules de rivière», ce que la tradition rabbinique a interprété comme une injonction à réaliser des processions en transportant ces espèces, qu'elle identifie respectivement à l’etrog (cédrat), au loulav (palme de dattier), au hadass (branche de myrte), et à l’arava (branche de saule), vers le Temple de Jérusalem (actuellement, vers la synagogue). Cette prescription est appelée netilat loulav («port du loulav») car le loulav est l’espèce la plus voyante et désigne donc les quatre espèces dans leur ensemble (fr.wikipedia.org - Souccot).

 

Le palmier croit sur le sol de la Péninsule hispanique depuis un temps immémorial. On le trouve aujourd'hui dans l'Espagne méridionale et dans le Portugal. Si l'espèce (le palmier Phoenix), qui est la même que celle de l'Afrique septentrionale, n'est point indigène, on peut faire remonter da moins jusqu'au temps de la domination des Carthaginois en Espagne l'introduction de cet arbre dans la Bétique. Ainsi le palmier devait y prospérer à l'époque des colonies et des établissements grecs. Toutefois, ce n'est qu'à dater de la conquête romaine que nous avons des données positives sur l'existence du palmier dans l'Ibérie et notamment dans la Bétique. Avant la bataille de Munda, César ayant fait couper le bois nécessaire à la construction des baraques de son camp, parmi les autres arbres on trouva un palmier, que le dictateur ordonna de conserver comme un présage de la victoire. (Sueton. in August. XCIV, 19. Cf. Dion. Cass. XLIII, 41.) Il est probable que les Romains auraient rencontré un plus grand nombre de palmiers, si le jeune Pompée, pour assurer la défense de la ville d'Ursao, n'avait pas fait couper et transporter dans la place tout le bois des environs (Cæsar, de Bello Hispan., 41) (Jean Joseph Antoine Marie de Witte, Étude du mythe de Géryon, 1841 - books.google.fr).

 

Quand, à l'âge de vingt-cinq ans, Jean de Lycopolis était venu pour la première fois au désert, où il resta 60 ans, il s'était mis sous la direction d'un ancien anachorète, qui soumit son jeune disciple à une série d'épreuves capables de décourager la foi la plus robuste. Ainsi le vieillard planta un bâton dans le sable et commanda à Jean de venir deux fois par jour arroser ce morceau de bois sec. Durant une année entière, cet ordre en apparence si déraisonnable fut ponctuellement exécuté. L'obéissance du disciple fut récompensée par un miracle; le rameau prit sève, refleurit et devint un palmier vigoureux (Cassien, Insitutions). Théodose fit demander à Jean de Lycopolis quel serait le sort de l'expédition contre Maxime. «Allez sans crainte, répondit l'homme de Dieu. La victoire vous est assurée. Il n'y aura presque pas d'effusion de sang; l'Orient reverra Théodose vainqueur.» (Joseph Épiphane Darras, Histoire générale de l'Église depuis la Création jusqu'à nos jours, Tome 10, 1867 - books.google.fr, Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France: formation et fortune, Tome 3, 1999 - books.google.fr).

 

Le palmier ou paumier (cf. pommier), le porteur de palmes, est par définition le pèlerin de Jérusalem, et non le jacquaire. Mais le terme se trouve dans des chansons de geste (Ronsasvals 1746) en lien avec Compostelle et pour référer à Jérusalem et aux martyrs (Valérie Galent-Fasseur, L'Épopée des pèlerins: Motifs eschatologiques et mutations de la chanson de geste, 1997 - books.google.fr).

 

Dans les monuments les plus anciens, saint Jacques est représenté en apôtre; drapé dans une toge, les pieds nus, portant le rouleau (volumen) de la Nouvelle Loi. Il se présente parfois entre deux troncs d'arbre écotés (Toulouse, Compostelle) ou deux palmiers (Heures du maréchal de Boucicaut) (Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien, Tome 3, Numéro 2, 1958 - books.google.fr).

 

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